• il y a 7 heures
François Bayrou a convié la présidente de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet, le président du Sénat Gérard Larcher, et les présidents de groupes et de partis "qui ont eu la responsabilité des affaires du pays à une période ou une autre de la Ve République", à Matignon ce jeudi pour avancer sur la formation d'un gouvernement. 

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Transcription
00:00Vous avez été exclue de fait de ces négociations, mais de toute façon vous ne vouliez pas y participer, donc ça ne change pas grand-chose pour vous ?
00:07Non, effectivement, et je ne vous étonnerai pas, on ne va pas pleurer de ne pas être convoquée par M. Bayrou, qui est encore moins légitime que M. Barnier et qui fait encore beaucoup plus de boulettes.
00:21D'ailleurs, c'est vrai que M. Barnier avait au moins, je ne sais pas, une certaine intelligence, une certaine tenue, mais là, c'est vrai qu'il a fait un maillot.
00:29Attendez, vous regrettez M. Barnier ?
00:31Non, je ne regrette pas, j'essaye de mettre un peu d'humour dans la situation, mais effectivement, non, pour nous, on ne le vit pas mal du tout.
00:39Pourquoi ? Parce que M. Bayrou obéit évidemment à M. Macron et que, contrairement à nos partenaires socialistes dont vous parliez juste avant, en fait, nous, on ne croit pas qu'il y aura de compromis vers la gauche.
00:52Tout simplement parce qu'Emmanuel Macron ne veut pas ouvrir son programme vers la gauche. Emmanuel Macron est terriblement hostile à ce qu'on revienne sur les fondamentaux de sa politique économique qui ont mené pourtant le pays dans le chaos dans lequel il se trouve.
01:04Ce n'est pas Emmanuel Macron qui est aux commandes du gouvernement, ce sera François Bayrou et Hervé Morin.
01:08Vous disiez tout à l'heure que ça ressemble plus à une cohabitation qu'à autre chose.
01:10D'accord, et vous avez… Là, en fait, le problème, ce qui m'irrite un peu ces dix derniers jours, c'est qu'on se concentre sur des choses de forme.
01:16Est-ce que Marine Le Pen a un ton plus dur qu'avant, etc. ? Personne ne parle du fond, et c'est ça qui nous inquiète.
01:21Quels sont les compromis ? Depuis dix jours, la Macronie et M. Bayrou aussi, qui en fait partie, n'ont proposé aucune mesure tangible sur le pouvoir d'achat, sur les plans sociaux qui s'amoncèlent.
01:32Vraiment, il y a plus de 150 000 emplois qui sont menacés à très court terme, notamment dans l'industrie, par des plans sociaux, et il y a une explosion record des faillites.
01:40Rien sur le pouvoir d'achat, rien sur les salaires, sur la réforme des retraites, fin de non-recevoir également.
01:45Donc, en fait, moi, je ne vois aucun bouger sur les priorités des Français, qui ont d'ailleurs conduit à ce qu'Emmanuel Macron perde les élections législatives.
01:52Donc, c'est ça qui m'inquiète. Nous, on est là pour défendre la justice.
01:55Mais c'est pas, pardonnez-moi, c'est pas un petit peu facile, votre position de dire, attendez, il ne nous fait aucun compromis, il ne nous fait aucune proposition,
02:00alors que vos alliés socialistes, écologistes, communistes, ils se mouillent, ils y vont dans ces négociations.
02:07Et dès le début, ils ont dit, voilà, nous, on y va, on va essayer de porter nos idées, on va se bagarrer, on va jouer des coups pour essayer de faire avancer ces idées-là,
02:13et faire avancer, nous, le programme Bienefec.
02:15Sauf qu'ils n'obtiennent rien du tout. Sauf qu'ils n'obtiennent rien du tout.
02:17Donc, ils ne font que donner du sursis à Emmanuel Macron.
02:19Parce que, encore une fois, vous avez beau me dire que c'est M. Bayrou, le Premier ministre, c'est le cas.
02:24Néanmoins, la réalité, c'est que celui qui décide, c'est M. Macron.
02:27Et qu'en fait, on est dans une situation de blocage, que le simple accord de pas 49-3, contre pas de censure, ne lèvera pas.
02:34Je vous donne un exemple très concret.
02:36Pour revenir sur la réforme des retraites, par exemple, il y a une majorité de députés qui est pour l'abrogation de la réforme des retraites.
02:41Néanmoins, pour que l'Assemblée ait le dernier mot sur ce sujet, il faut que le gouvernement le décide.
02:46C'est un des coups de force, des atouts que possède un gouvernement dans la Ve République.
02:51Il y a plein de sujets comme ça, sur le blocage des factures d'électricité,
02:54sur tout un tas de sujets qui sont primordiaux pour les Françaises et les Français, au-delà du budget,
02:59sur lequel, en fait, le gouvernement a toute l'attitude de passer en force sur l'Assemblée nationale.
03:04Notre constitution est ainsi faite.
03:06C'est pour ça que nous disons que si les gens veulent du changement, du vrai changement, et il en faut,
03:10les gens n'en peuvent plus, il va falloir se poser la question de la présidence de la République.
03:14C'est pour ça que nous appelons à une présidentielle anticipée.

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