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La Cour de cassation a rejeté le pourvoi de Nicolas Sarkozy dans l'affaire des écoutes, ce qui confirme la condamnation à un an de prison sous bracelet électronique de l'ancien président de la République pour corruption et trafic d'influence.

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Transcription
00:00D'abord moi je suis triste pour un homme parce qu'indépendamment de tous les grands principes on est en face du sort
00:06que l'on fait à un homme
00:09qu'on le veuille ou non, dont on abîme l'honneur, la réputation. Alors tous ceux qui détestent Nicolas Sarkozy vont se réjouir
00:16ils seront d'ailleurs bien tord, c'est pas toujours d'ailleurs pourquoi ils le détestent, mais ils seront bien tord parce que
00:22cette décision
00:24elle est très problématique.
00:26Alors ce qui me rend triste pour notre état de droit, pour moi l'état de droit c'est pas une religion
00:32qui est dans le ciel des idées, mais c'est quand même quelques principes
00:38très importants
00:40pour notre vie en société. Le premier principe c'est le procès équitable,
00:45je ne suis pas convaincu que ce procès est un procès équitable.
00:51On va y venir mais
00:54ce n'est pas un procès équitable, ça pose le problème aussi du droit de la défense
00:59et enfin le troisième pilier qui est la prévisibilité, c'est-à-dire que vous visez dans un état de droit quand vous savez à l'avance
01:06ce que vous risquez, quelles sont les règles, ce que vous risquez, comment vous pouvez être jugé si jamais vous transgressez les règles.
01:12Là je pense que sur les trois sujets on a
01:17On a perdu quand même quelque chose.
01:20Henri Guaino, j'ai bien compris votre position, mais en quoi ce jugement, cet arrêt, ces décisions de justice
01:27en première instance, deuxième instance et maintenant en cassation, ont été
01:31injustes pour l'ancien président Nicolas Sarkozy ?
01:33Moi je regarde ce jugement et tous les jugements qui ont précédé dans cette affaire comme une construction
01:42intellectuelle a priori
01:44mais qui n'a pas grand chose à voir en réalité avec les faits.
01:49Alors d'abord
01:52la question de la preuve, elle est quand même essentielle. J'ai bien entendu un jour sur un plateau
01:58en visio pendant la pandémie, une ancienne secrétaire générale, président des syndicats de la magistrature
02:04qui quelqu'un disait mais les preuves elles sont où sur cette affaire d'ailleurs et elle a répondu
02:09la preuve, la preuve, mais il n'y a jamais de vraie preuve. C'est l'intime conviction du juge
02:15qui prévaut. Et alors juger quelqu'un, chercher...
02:20Vous en voulez là, aux syndicats de la magistrature en particulier ?
02:22Non, non, non, pas du tout. Je dis simplement qu'il y a un état d'esprit maintenant vis-à-vis de la preuve qui me paraît
02:27poser un vrai problème. Et là on est vraiment en face de cette question.
02:35La preuve est où ?
02:37Ben, Vincent Mantigan, la preuve ce sont ses écoutes téléphoniques quand même.
02:39Mais non, justement, c'est ça qui est intéressant.
02:41Mais bon, on n'est pas encore entré dans le vif du sujet.
02:43On pourrait peut-être rappeler de quoi il s'agit après, effectivement.
02:47J'ai plus le sentiment que c'est la légalité de la preuve qui est mise en avant que la preuve en tant que telle qui vous pose problème.
02:52Mais ça c'est un vrai débat parce qu'effectivement...
02:54La preuve, alors, est-ce qu'une conversation téléphonique déjà entre n'importe qui peut être une preuve ?
03:00Alors ça peut nourrir une enquête, ça peut permettre à la police de trouver des indices.
03:06Mais une preuve, quelqu'un l'avait très bien expliqué il y a quelques années,
03:11c'était Edwin Pennell, vous savez, à propos des écoutes de l'Elysée.
03:15Et il avait expliqué que les mots qu'on pouvait appeler dans une conversation téléphonique
03:23n'étaient évidemment pas à prendre au pied de la lettre.
03:26A fortiori, quand il s'agit d'une conversation avec son avocat.

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