Dans les bureaux abandonnés de la sécurité d'État d'Alep, des documents révèlent l'ampleur de la surveillance du régime de Bachar al-Assad. Des ordres d'arrestation, des cellules, et des témoignages d'anciens prisonniers mettent en lumière les atrocités commises.
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00:00Nous sommes dans les bureaux de la Sécurité d'Etat d'Alep, des bureaux désertés par les fonctionnaires après la chute du dictateur le 8 décembre dernier.
00:10Il y a un portrait brisé de l'ancien président, quelques classeurs, mais le plus intéressant se trouve au fond de ce couloir.
00:18Derrière ces grilles, des dizaines, des centaines, peut-être des milliers de classeurs recensant l'activité quotidienne de surveillance de la population
00:28exercée par les services de sécurité de Bachar el-Assad. Dans ce classeur par exemple que nous avons retrouvé,
00:34il y a là un ordre d'arrestation envers un homme à qui le régime reproche ses postes sur les réseaux sociaux en soutien à la révolution et en critique au président el-Assad.
00:45Dans le sous-sol du bâtiment, des dalles de couloirs et de cellules, un ancien prisonnier détenu ici nous a confié que jusqu'à huit personnes
00:53pouvaient être détenues dans une cellule comme celle-là. Et voici où étaient interrogés les suspects arrêtés par la sécurité d'état de Bachar el-Assad,
01:02des interrogatoires qui ressemblaient sans doute à des séances de torture, si l'on en croit ce bandeau qui servait à leur masquer les yeux,
01:09ou alors ce fouet fait de lamelles de caoutchouc rigide qui a visiblement beaucoup servi. Et encore, dernier détail, au sol, ce pneu dans lequel étaient enfilés les détenus,
01:21les bras le long du corps, ils ne pouvaient absolument pas se protéger des coups.