Rachida Kaaout, conseillère municipale Renaissance d’Ivry-sur-Seine, témoigne de la violence du 13e arrondissement. «Des enfants d’Ivry-sur-Seine et Vitry-sur-Seine gangrènent le 13e arrondissement», selon elle.
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00:00Moi, vous réveillez beaucoup de choses en moi, en fait, parce que j'ai vécu un épisode qui continue encore à aujourd'hui.
00:05Ça fait un an et demi que ça dure. Le 13e arrondissement, je connais très bien.
00:09Mon fils est scolarisé, était scolarisé dans un... Je ne citerai pas le lycée.
00:13Il a été victime, effectivement, de ces rixes du 13e arrondissement, qui ne sont pas que des enfants du 13e,
00:20mais qui sont des enfants qui viennent aussi d'ivries-sur-Seine, de vitries-sur-Seine.
00:24C'est une gangrène. Ils sont positionnés à Porte d'Italie. Je connais le sujet très, très bien.
00:28Ils ont harcelé mon gamin de 15 ans. Ils lui ont pourri la vie pendant plus d'un an,
00:33avec, bien sûr, l'impossibilité pour lui de retourner au lycée, de suivre sa scolarité.
00:37Il était en première. Il n'avait aucune particularité qui ferait qu'il ne continue pas ses études ou quoi que ce soit.
00:46Un gamin normal qui, au final, sa vie a basculé il y a plus d'un an.
00:50Je parle avec beaucoup d'émotion parce qu'on a beaucoup souffert de cette situation.
00:54J'avais alerté le rectorat. J'avais alerté la direction du lycée.
00:57J'y suis allée. J'accompagnais mon fils tous les matins. J'allais le chercher tous les jours.
01:01J'ai mis en place une sécurité. Je n'avais pas l'affaire parce que, bon, la police, malgré toutes les plaintes,
01:07ils nous ont accompagnés en convoquant les parents des enfants, une fois qu'ils les ont identifiés,
01:11sauf qu'on les relâche juste après parce que ce sont des mineurs.
01:14Alors, bien sûr, qu'est-ce que vous voulez ? Vous portez plainte et il n'y a pas de mort.
01:19Voilà. Nous en sommes là. C'est-à-dire qu'il y a un moment, c'est plutôt mon fils qui a pris le chemin de déserter le lycée.
01:25Et il m'a dit « Maman, ils vont me tuer ». Mais pourquoi ? Alors, je lui disais quelque chose.
01:28Il vous a dit « Maman, ils vont me tuer ». C'est-à-dire qu'il a eu peur pour sa vie.
01:31Tout le monde est au courant de mon histoire, au commissariat du XIIIe arrondissement,
01:34tous les commissariats aux alentours, justement, où sont domiciliés ces enfants, ces perturbateurs,
01:39ces dégénérés, ces abandonnés, ces enfants qui sont complètement laissés à l'abandon,
01:44qui squattent la porte d'Italie. Je les connais tous par cœur.
01:48Et aujourd'hui, j'y suis allée. J'ai voulu même régler les choses moi-même.
01:51Ce que je racontais hors plateau, j'ai débarqué au cœur de la cité pour leur parler, pour leur dire
01:56« Mais qu'est-ce que vous avez avec mon petit ? Qu'est-ce qui se passe ? Est-ce qu'on peut régler la situation ? »
02:00Et au final, je vais vous dire « Vous ne savez même plus à qui parler parce qu'en réalité,
02:03ils vous baladent de l'un à l'autre et ce n'est pas que dans un foyer que ça se passe.
02:08C'est les réseaux sociaux où ils communiquent ensuite la photo de votre fils.
02:13Et c'est ce qui s'est passé. Mon fils m'a dit « T'as fait une grosse erreur, maman.
02:16Maintenant, je suis poursuivie, chassée partout où je vais. »
02:19Le rectorat a joué un rôle fabuleux. Le recteur de Paris a été exceptionnel.
02:24Il a pris le dossier en charge en main. Il a changé de lycée mon fils.
02:28On l'a mis dans un autre lycée. Vous imaginez ?
02:30Il faisait plus d'une heure et quart de transport pour aller dans son nouveau lycée.
02:34Tout ça pour fuir quoi ? Des enfants qui lui en voulaient alors qu'en réalité, ils ne les connaissaient pas.
02:40C'était un délit de faciès en lui disant « Mais tu es un gosse de riche, tu es machin, etc.
02:44Tu n'es pas comme nous. » C'était leur cible, on va dire comme ça.
02:49Et une fois de plus, c'est la victime. Parce que votre fils était la victime, c'est la victime qui a dû partir.
02:53Une fois de plus.
02:54Et nous sommes encore, on continue encore dans cette affaire.
02:57Elle n'est pas finie. Parce que quand ils ont appris qu'il était dans un autre lycée,
03:01c'est une vraie chasse à l'homme. C'est une chasse à l'homme qui est faite par ces enfants.
03:05Et ils ont 14-15 ans, M. Morandini. 14-15 ans.
03:09Donc j'appelle les parents. Je me dis bon, on passe par la police, on passe par le rectorat.
03:15Maintenant, j'identifie en fait les parents. J'appelle les mamans.
03:18J'essaie de trouver une solution pour que leurs enfants abandonnent cette chasse à l'homme qui risque d'être meurtrière.
03:25Parce que c'était soit mon fils se suicide, ou soit en fait, ces gamins, par des actes vraiment inconscients,
03:32lui donnent un coup de couteau comme ça. Parce qu'il m'a dit qu'une fois, il les a vus avec des couteaux lui courir après.
03:37Une autre fois, c'était avec des béquilles lui courir après. Il y a un moment, qu'est-ce qu'il a fait ?
03:42Eh bien, il est resté à la maison. Et oui, ça fait maintenant plus de un mois et demi qu'il est à la maison et qu'il fait cours à la maison.
03:48Et qu'est-ce que voulait que je fasse ? Donc je prends des professeurs parce que l'inscrire au CNED, le délai est passé.
03:55Non mais moi, je vous parle de vraies problématiques qui aujourd'hui, nous n'avons pas de solution.
03:58Et j'imagine qu'il y a beaucoup de parents qui peuvent être aussi dans la même situation que moi.
04:02Donc oui, la justice, elle est là. Oui, la police fait son travail. Mais au final, ces gamins, ils se retrouvent encore dehors.
04:09Ils continuent à faire des boules de neige en ramassant encore d'autres gamins qui sont dans une logique, j'allais dire, on ne la comprend pas.
04:18Rien n'est compréhensible dans ces affaires-là. Et qu'est-ce qu'on fait ? Eh bien, malgré en plus la position que j'ai, nous sommes démunis.
04:25Nous ne savons pas quoi faire. Donc on prend les choses en main. Moi, j'ai les moyens de le faire. Mais d'autres personnes, comment elles font ?
04:32Pour en savoir plus, visitez www.aclu.org