Christophe Blanchet, député MODEM du Calvados, fait confiance au président de son parti François Bayrou pour réussir là où Michel Barnier à échoué en tant que premier Ministre. La priorité va au pouvoir d'achat estime le député normand
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00:00Il est 7h45, Didier Charpin, bonjour. Bonjour François, bonjour à tous.
00:07Notre invité ce matin, Christophe Blanchet, député motem de la 4ème circonscription du Calvados.
00:11Bonjour Christophe Blanchet. Bonjour.
00:14Vous avez sans doute croisé des électeurs ce week-end dans votre circonscription.
00:19Qu'est-ce qu'on vous a dit après la nomination de François Bayrou à Matignon ?
00:22Effectivement, vous avez raison, parce que comme tous les week-ends, je suis sur les marchés.
00:25J'étais à Oustriham, Franceville, Sadoville, Trouville.
00:29Ce qu'on m'a dit, concrètement, c'était qu'est-ce que vous faites pour notre pouvoir d'achat ?
00:34Travaillez là-dessus, c'était le premier sujet qui est revenu.
00:37Ils n'ont pas commenté tant la nomination d'un nom avec le Premier ministre François Bayrou,
00:41c'est plus maintenant l'action sur le pouvoir d'achat.
00:44Mais en quoi François Bayrou pourrait leur répondre à ces gens ?
00:47Il n'a pas les mains libres ? Il faut faire un gouvernement déjà dans un premier temps.
00:50Je pense que vous vous trompez. Je pense qu'il a plus les mains libres que d'autres ont eues auparavant.
00:57Michel Barnier, donc ?
00:58Il aura plus les mains libres, parce que c'est comme cela qu'il faut interpréter aussi la séquence qui s'est passée à l'Elysée la semaine dernière.
01:04C'est qu'il a dit au Président qu'il va gouverner.
01:08François Bayrou gouvernera, le Président va continuer à présider, mais ne va plus s'initier dans la politique gouvernementale.
01:14Après les chiffres sont têtus, l'Assemblée est divisée en trois blocs.
01:17Pour gouverner, il faut réussir à intégrer tout le monde, à faire suivre tout le monde.
01:23Ou sinon, parler des sujets qui concernent les Français, c'est ce que demandent les Français, encore ce week-end sur les marchés.
01:29On a dit traiter de nos sujets, et après mettez-vous d'accord.
01:32Ce n'est pas mettez-vous d'accord pour traiter nos sujets.
01:34Voyez la différence ? On traite les sujets, et après à chacun de prendre sa responsabilité dans l'hémicycle,
01:39en disant est-ce qu'effectivement ça me va ou pas ?
01:41Ce n'est pas chercher maintenant des compromis avec des lignes rouges.
01:44Je n'aime pas trop les lignes rouges.
01:46Pour former un gouvernement, il faudra sans doute faire des compromis,
01:48si on veut essayer d'obtenir cette majorité, de faire passer des lois.
01:54Dans un gouvernement, je pense qu'il faut mettre les bonnes personnes où elles doivent être,
01:58et se limiter aux appareils, parce qu'on voit très bien qu'il y a des lignes à ce moment,
02:02et ça ne va pas dans le bon sens.
02:04On voit les limites que le gouvernement Barnier a eues,
02:06et je tire mon chapeau à Michel Barnier qui a essayé de faire du mieux,
02:09mais dans une circonstance où l'hémicycle est divisé.
02:12Donc je pense qu'il faut changer le vecteur,
02:14en disant voilà ce que, en tant que Premier ministre, François Birault propose,
02:17sur chaque texte.
02:19Mais très clairement, il faut qu'il aille chercher des soutiens plutôt à gauche.
02:22On voit d'ailleurs que, du côté du Parti Socialiste,
02:25on invite certains à franchir le pas.
02:27En tout cas, c'est ce qu'on m'a dit ce week-end dans la circonscription,
02:30des personnes du centre-gauche, de la gauche,
02:34or mélenchonistes,
02:36qui me disaient qu'il faut qu'on retrouve la raison
02:38pour servir ce que les Français attendent de nous, véritablement.
02:417h47, notre invité ce matin, Christophe Blanchet,
02:44député modèle de la quatrième circonscription du Calvados.
02:46Alors vous l'avez dit, vous avez beaucoup entendu,
02:48les Français sont-ils fatigués de cette instabilité politique
02:52depuis le mois de juillet, et comment on peut y répondre ?
02:54C'est plus que fatigué, il n'y a plus confiance.
02:58Donc comment on peut y répondre ?
03:00Moi je crois beaucoup à la proximité pour rassurer.
03:03Et plus on sera nombreux à aller sur le terrain,
03:06à l'écouter, et en disant la sincérité,
03:08je crois à la sincérité des hommes politiques.
03:10Il faut peut-être la communiquer mieux,
03:12parce que je ne pense pas qu'on s'engage pour soi-même.
03:15Je pense qu'on s'engage pour les autres, pour l'intérêt général.
03:17En tout cas c'est comme ça que moi je sers mon engagement depuis 7 ans.
03:19L'une des inconnues, c'est la formation du gouvernement.
03:23Est-ce que François Bayrou, par exemple,
03:25doit aller chercher des personnalités de la société civile,
03:28qui seraient moins clivantes des spécialistes de certains sujets donnés ?
03:31Je pense qu'il ira chercher les personnes qui jugeraient utiles,
03:35et qui serviront l'intérêt général,
03:37et c'est le dépassement de l'intérêt général.
03:39C'est ce qui est dit, mais pas connu.
03:41Et l'intérêt général, ce n'est pas la somme des intérêts particuliers.
03:43Donc il doit aller chercher les personnes qui jugeraient nécessaires,
03:46et charge à nous d'aller dans le sens qu'il voudra.
03:50Si, évidemment, on pense que ça sert à l'intérêt général.
03:52Charge à vous, vous aimeriez faire partie de cette équipe gouvernementale d'avenir ?
03:57Le président Bayrou du MoDem est devenu Premier ministre,
04:03donc on va être, avec ses 36 députés MoDem,
04:06les premiers soutiens.
04:07Donc on fait partie déjà un petit peu de l'équipe gouvernementale,
04:10parce qu'on va être les premiers soutiens à pouvoir remonter.
04:12Et avec beaucoup de justesse et de nuances,
04:16c'est qu'on est un petit groupe à l'Assemblée,
04:18on fait partie des septièmes groupes à l'Assemblée,
04:21il va falloir qu'on soit très proche du Premier ministre pour l'aider
04:23à accomplir sa mission de servir le pays.
04:26Et je crois qu'aujourd'hui c'est important,
04:28parce que je veux penser que tout le monde se plaint.
04:31On est 68 millions, beaucoup de Français se plaignent,
04:33à juste raison ou pas.
04:35Mais ce que je sais, c'est qu'il y a 10 millions de Français
04:37qui ont raison de ses plaintes.
04:38Ces 10 millions de Français qui, le 5 du mois,
04:40alors qu'ils travaillent ou qu'ils ont travaillé,
04:41ne savent pas comment ils font pour boucler leur fin de mois
04:44et dès le 5 du mois, comment ils font pour faire bouffer les enfants.
04:47Ça, c'est ces 10 millions de Français sur lesquels,
04:49pour moi, il y a la priorité.
04:51Et les 58 millions de Français à côté,
04:53oui, il peut y avoir des choses qui ne vont pas,
04:55oui, ils ont peut-être des difficultés,
04:56mais pensons d'abord à ces 10 millions de Français
04:58qui, le 5 du mois, alors qu'ils travaillent
05:00ou qu'ils ont travaillé, je pense à nos retraités,
05:02ne savent pas comment ils font pour bouffer.
05:04C'est très essentiel.
05:05La France est sûrement endettée.
05:06D'ailleurs, François Bayrou combat cette dette depuis longtemps.
05:10Elle peut s'offrir ça à la France ?
05:12Aider les plus précaires ?
05:14Je ne parle pas d'aider les plus précaires.
05:16Écoutez-moi, j'ai dit,
05:17ceux qui travaillent ou qui ont travaillé.
05:19Ceux qui, le 5 du mois, ont du mal,
05:20on peut les considérer comme précaires.
05:21Oui, mais ce sont des travailleurs
05:22ou des personnes qui ont travaillé.
05:23Donc, comment est-ce qu'on permet, évidemment,
05:26que le travail soit mieux revalorisé ?
05:28C'est une vraie discussion.
05:29Je pense que si on parle du pouvoir d'achat,
05:31il faut parler du coût du travail
05:33et de bonnes rémunérations
05:34pour que les salariés trouvent, aujourd'hui,
05:35un reste à vivre suffisant.
05:37L'endettement de la France, François Bayrou,
05:39c'est son leitmotiv depuis 30 ans.
05:41C'est le premier qui a parlé de la dette.
05:43Le premier qui a parlé de la dette
05:44alors qu'elle n'était pas encore à 800 milliards.
05:47Donc, la réalité, c'est le coût de fonctionnement
05:49de notre pays,
05:51à un moment qu'il faut revoir dans sa globalité.
05:54Mais si on va au creux du sujet,
05:56il faut annoncer les choses difficiles.
05:59Et les choses difficiles,
06:00c'est notamment l'un des premiers
06:02du budget déficitaire,
06:03ce sont les retraites.
06:04Je dis bien attention à la nuance.
06:05Le problème, ce n'est pas les retraités.
06:07Les retraités ont bossé toute leur vie,
06:08c'est normal qu'ils aient une retraite.
06:09Mais le problème, c'est le financement des retraites.
06:11Tant que ce système est déséquilibré,
06:13et je crois que tout le monde y arrive aujourd'hui,
06:15où le coût du travail,
06:17pardon, les charges sociales,
06:19ne compensent pas la retraite,
06:21aujourd'hui, c'est nous tous qui contribuons
06:23à hauteur de 40 milliards d'euros par an,
06:2550 euros par mois.
06:26Tant que cela est déséquilibré,
06:28c'est 50 milliards par an aujourd'hui
06:30qui coûtent aux contribuables.
06:3150 milliards, c'est presque le budget
06:33de l'éducation nationale.
06:34Merci Christophe Blanchet.
06:36Vous allez à Paris,
06:37puisqu'aujourd'hui, il y a une loi importante,
06:39la loi spéciale.
06:40Très très importante.
06:41Si on veut que le 1er janvier,
06:43les services de l'État fonctionnent,
06:44ça veut dire que les hôpitaux fonctionnent,
06:46que les policiers soient payés,
06:48que les profs soient payés,
06:49et ainsi de suite.
06:50C'est de la loi spéciale qui doit remplacer
06:51le budget qui a été censuré.
06:52Merci Christophe Blanchet,
06:53bonne journée.
06:54Merci à vous.