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La France subit une dégradation de sa note de dette souveraine par Moody's, un signal d'alarme sur ses finances publiques. Avec un déficit croissant et une fragmentation politique, le pays doit agir rapidement pour éviter des complications dans le placement de sa dette de 300 milliards en 2025.

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00:00Nicolas, la note de la dette française a donc été dégradée ce week-end et sans prévenir par l'agence américaine Moody's qui a donc abaissé d'un cran notre note souveraine.
00:09Est-ce que c'est inquiétant, Nicolas ?
00:11Comme toujours, la réponse, ça ne peut pas être totalement oui ou totalement non.
00:14Ce qui est inquiétant, c'est qu'effectivement, c'est arrivé sans prévenir.
00:17Normalement, il y a un agenda, tous les six mois, on devait avoir...
00:20Moody's avait parlé en octobre, on devait avoir leur nouvel avis en avril, personne ne pensait qu'avant Noël, on aurait cette décision.
00:26Ce qui est inquiétant, c'est que ça nous met à la dernière place des double A avant de tomber dans le club des A.
00:34Ça paraît technique, mais ce n'est pas technique.
00:36Vous avez plein d'investisseurs institutionnels qui sont obligés d'acheter massivement des dettes publiques, des dettes des États, et notamment les Japonais,
00:42ce sont des grands consommateurs, et pour beaucoup d'entre eux, ils ont une règle, on n'achète que dans les clubs des A.
00:47Quand vous sortez du club des A et que vous êtes noté A, vous n'êtes plus dans le spectre des achats.
00:51Donc, la possibilité pour placer la dette, ça se complique, si vous voulez.
00:57Et puis, on risque d'installer durablement aussi un écart de toit avec l'Allemagne, plutôt aux alentours des 80 points de base que des 45 points de base,
01:03qui était le niveau habituel.
01:04Je vous rappelle qu'il faut placer 300 milliards quand même en 2025.
01:07Après, ce qui ne doit pas nous inquiéter, c'est que Moody's restait en fait l'agence la mieux disante.
01:12Quand elle nous met à cette note de A à 2 vers A à 3, elle s'aligne avec les autres agences.
01:19Donc, ce n'est pas non plus catastrophique.
01:21Et puis, c'est quoi ? C'est 16-17 sur 20 encore, cette note.
01:24On est 7 crans au-dessus de la note de la Grèce.
01:27Donc, il n'y a pas le feu au lac au moment où je parle non plus.
01:30Mais Nicolas, cette dégradation, en fait, c'est un signal donné à la France.
01:33C'est un signal.
01:34Les mots de Moody's sont très feutrés, comme toujours dans les communiqués, mais tout est vrai.
01:37Les finances publiques de la France seront considérablement affaiblies au cours des prochaines années.
01:41La fragmentation politique entrave la possibilité de consolider les comptes de la nation.
01:46Il faut une stratégie crédible pour réduire le déficit.
01:48Enfin, je connais que des choses à peu près évidentes.
01:51Il faut une capacité à réformer pour améliorer le potentiel futur de la croissance économique.
01:55Enfin, des évidences absolues.
01:57Tout ce qui est dit est feutré, mais vrai.
01:59C'est la deuxième fois cette année que la note de la dette souveraine de la France est dégradée.
02:03Est-ce que c'est un avertissement à François Bayrou ?
02:05Alors, c'est un avertissement.
02:06Ce n'est pas anodin, une double dégradation seulement en quelques mois.
02:10On l'avait vécue en 2012 avec le triple A.
02:12Ça peut aider François Bayrou.
02:13Que ça arrive au moment où il est nommé, c'est une manière d'alerter sur la réalité de la situation.
02:17Et peut-être d'essayer de ramener un peu de raison dans cette assemblée parlementaire
02:21où tout le monde joue au jeu des petites lignes rouges.
02:24Là, ça suffit, les lignes rouges.
02:26Maintenant, il faut qu'on avance.
02:27Parce que sinon, les 300 milliards en 2025,
02:29on risque d'avoir quelques petits soucis peut-être pour les placer.

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