L'agence américaine S&P Global avait dégradé fin mai la note de de la France et met à nouveau le pays "sous pression si la croissance était sensiblement inférieure s'il ne parvenait pas à réduire son important déficit budgétaire." De son côté, Moody's prévient que la note de la France pourrait être abaissée en fonction de l’impact des tractations politiques sur la trajectoire budgétaire ou de croissance.
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00:00Ça n'a pas traîné, Guillaume, les élections à peine passées que les agences de notation recommencent déjà à nous mettre la pression.
00:06Oui, et alors ça c'est un peu inquiétant parce que les agences de notation, elles n'ont pas l'habitude de réagir à chaud, vous savez, à des événements politiques.
00:11En général, c'est des gens assez avares de parole du côté des agences.
00:15Sauf que là, effectivement, depuis quelques temps, elles nous envoient pas mal de messages comme si, désormais, elles nous avaient vraiment dans le collimateur, si vous me passez l'expression.
00:22Il faut faire attention à ça parce que, je vous rappelle le topo, vous savez que les agences de notation, elles notent notre capacité, en fonction de l'état de nos finances publiques,
00:31à rembourser à plus ou moins long terme ce que nous empruntons tous les jours pour financer nos dépenses courantes.
00:36Alors, même si, vous savez, on s'est fait dégrader par Standard & Poor's il y a un mois et demi, globalement, on a encore de très bonnes notes.
00:41On est noté 16, 17 sur 20, si vous voulez avoir un ordre de grandeur.
00:44Mais attention quand même parce que ce que disent ces agences, les états du monde entier, les banques, les assureurs, les fonds de pension qui nous prêtent de l'argent tous les deux côtés,
00:52regarde ça et en fonction de ce que disent les agences, tout ce petit monde-là peut nous dire demain,
00:56bon bah écoutez, mesdames et messieurs, ok, on continue à vous prêter de l'argent, mais à des taux d'intérêt plus élevés, ce qui fait des milliards en plus à rembourser dans l'avenir.
01:02Et alors, quel est leur message ?
01:04Alors là, vous sentez quand même qu'elles suivent de très très près ce qui se passe chez nous, ça qui est inquiétant.
01:08Vous avez Moudis qui dit, par exemple, attention si votre réforme des retraites est abrogée.
01:12Bon, on expliquait hier ici même que ça ne pourrait pas se faire comme ça de toute façon du jour au lendemain comme le dit Jean-Luc Mélenchon.
01:18Mais bon, il dit si vous abrogez votre réforme des retraites et si vous donnez moins le sentiment que ces derniers mois vous l'avez fait de vouloir faire des économies,
01:27attention parce que là, on pourrait vraiment dégrader votre note.
01:31Et effectivement, attention parce que là, on parle de gros sous.
01:33Grosso modo, on avait fait le calcul.
01:36Si vous faites marche arrière sur la réforme des retraites, si vous repassez de 64 à 62 ans, ça fait 30 milliards d'euros en moins tous les ans dans les caisses de l'État.
01:45Ben oui, forcément, ça fait moins de pensions à verser d'un seul coup.
01:48Donc déjà, potentiellement 30 milliards d'euros.
01:50Alors, on n'y est pas parce que la réforme est toujours là.
01:52Donc, ce n'est pas ça le sujet.
01:54En fait, l'autre sujet qu'aborde Moudis, c'est les économies.
01:57Je vous rappelle qu'avant la dissolution, le gouvernement disait on va faire 20 milliards d'euros d'économies en plus cette année et encore 20 milliards en 2025.
02:06Bon ben, le gouvernement est encore là, mais il n'a plus le marge d'un autre.
02:09Donc, les 40 milliards d'euros, pour l'instant, il n'en est plus question.
02:12Et ça, effectivement, c'est un risque que met en avant les agences de notation.
02:15Donc, en gros, le message, c'est entendez-vous pour constituer une majorité.
02:18Ah ben là, si vous voulez, on a vu le communiqué, c'est-à-dire qu'ils ne prennent même plus de gants.
02:21Si vous voulez dire sans majorité claire, voter des lois sera certainement difficile.
02:24Donc, le message, effectivement, c'est écoutez, mettez-vous d'accord.
02:27Mettez en place une majorité absolue qui ne risque pas de se faire renverser à la première occasion,
02:32qui puisse faire passer des réformes, qui puisse faire passer des lois pour faire des économies,
02:36ce que ne pourrait pas faire un gouvernement technique, entre guillemets.
02:39Vous savez, c'est ce dont on parle de plus en plus.
02:40Mais ils disent faites-le parce que sinon, on va encore vous dégrader.
02:43Et comme je vous expliquais tout à l'heure, vous allez vous retrouver avec des taux d'emprunt pour emprunter de l'argent de plus en plus élevé,
02:48donc des milliards à emprunter.
02:50Et on sait sur quoi ça peut déboucher.
02:51C'est-à-dire que là, on répète sans arrêt qu'il n'est pas question d'augmenter les impôts.
02:54On pourra les augmenter et pas seulement pour les plus riches, comme le dit le nouveau Front populaire,
02:57mais malheureusement pour les Français dans leur ensemble parce qu'il n'y aurait pas d'autre solution.
03:00Voilà la menace des agences de notation.
03:02Merci Guillaume.