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00:00Mes amis, à 18h38, on a posé la question, on a un sondage qu'on va vous livrer.
00:05On va vous sortir maintenant un sondage CSA pour CNews Europe 1, le journal du dimanche.
00:11On vous a posé la question, faites-vous confiance à François Bayrou en tant que Premier ministre.
00:16La réponse est 61% non, 38% oui.
00:23Quelles étaient les chiffres pour Michel Barnier ?
00:26Je n'ai pas le souvenir du même sondage.
00:32Ce qui est intéressant dans le sondage, c'est que le rejet est plus fort du côté de la gauche que du côté de la droite.
00:43Ça peut vous donner aussi une sorte de chemin pour François Bayrou.
00:47Comme cette émission est parfaite pour m'y huiler, évidemment, et pour faire plaisir à notre amie Judith Vintraub,
00:52regardez la confiance des Français envers leur nouveau Premier ministre.
00:57On vous a sorti les chiffres, vous les vouliez, on vous les donne.
01:00Ce n'est pas du coup humain ça, Judith Vintraub.
01:0353% donc Elisabeth Borne, Gabriel Attal c'était 48%,
01:09et Michel Barnier 42%, François Bayrou 38%.
01:14Plus ça va, moins ça va.
01:17Pour nos auditeurs qui n'entendent pas, on peut mettre le successeur avec un point d'interrogation de François Bayrou,
01:27et on pourra mettre 20% à l'avance.
01:30Ça descend, et Judith Vintraub a raison.
01:33En fait, les personnes importent de moins en moins.
01:38La question n'est plus du tout, est-ce que vraiment vous avez un Premier ministre incroyable,
01:42qui a une énergie forte, qui va réussir à faire adopter des réformes courageuses ?
01:47Là, la seule question qui compte, c'est ce qu'on se dit un peu depuis le début de cette émission,
01:50combien de temps peut durer François Bayrou ?
01:52Le seul objectif pour Emmanuel Macron, c'est que François Bayrou reste le plus longtemps possible,
01:57et donc fasse le moins de bruit possible.
01:59Quand vous êtes le plus petit dénominateur commun, ce n'est pas vous qui décidez,
02:02c'est ceux qui vous tiennent qui décident de l'avenir, de votre avenir.
02:06Alors, que pense Marine Le Pen de ce sondage CNews Europe, un journal du dimanche ?
02:11Ça tombe bien, on lui a posé la question.
02:13La réponse de Marine Le Pen, écoutez-la.
02:16Il a soutenu Emmanuel Macron depuis 7 ans, donc ce n'est pas très étonnant
02:21que sa courbe de confiance suive celle du président de la République.
02:25Elle charge pour lui d'expliquer aux Français qu'il n'est peut-être pas là pour faire une politique macroniste,
02:30mais précisément pour réussir à trouver un chemin pour un budget
02:35qui respecte les poids politiques qui sont aujourd'hui représentés à l'Assemblée nationale
02:40et dont l'Assemblée nationale est le premier groupe.
02:42Donc Marine Le Pen espère qu'il y aura une autre politique, évidemment, Louis de Raguenel.
02:47Une autre ? Non mais, en fait, vous connaissez François Bayrou ?
02:50Oui.
02:51Bon, il n'y aura pas une politique transgressive particulièrement dans ce contexte.
02:55Ça ne ressemble pas au politique de l'heure.
02:57Marine Le Pen a également dit qu'elle était tout à fait prête à censurer un gouvernement
03:00qui ne respecterait pas un certain nombre de conditions qu'elle a posées.
03:04Donc, il y a toujours quand même un pistolet sur la tente du Premier ministre.
03:09Ça n'enlève rien au fait que Marine Le Pen respecte François Bayrou,
03:13que François Bayrou a de la considération pour Marine Le Pen,
03:15que François Bayrou a aidé Marine Le Pen dans ses parrainages en 2022.
03:20François Bayrou a aussi eu des mots agréables à l'endroit de Marine Le Pen au moment de son procès
03:25parce qu'ils ont été jugés pour la même chose, la question du financement des partis politiques à Bruxelles.
03:31Mais il y a quelque chose qui ne s'enlèvera pas, c'est l'élection présidentielle en 2027.
03:37C'est le besoin d'exister, d'arrêter pour Marine Le Pen,
03:41d'aussi satisfaire ses électeurs du Rassemblement national qui en ont marre d'Emmanuel Macron,
03:47qui veulent que tout s'arrête.
03:48Voilà, c'est aussi tout ça qui rentre dans l'équation.
03:51Et quand Marine Le Pen dit que François Bayrou n'a pas été nommé pour appliquer la politique d'Emmanuel Macron,
03:55ce n'est pas une interprétation, c'est presque un avertissement.
03:57Oui, c'est ça, c'est clair.
03:58C'est ce qu'elle souhaite que François Bayrou fasse.
04:01Elle lui dit d'une certaine manière, il y a une forme de bienveillance.
04:06Mais attention quand même à ne pas aller dans la même direction absolument que celle d'Emmanuel Macron.
04:10Oui, mais Thomas, le mode de nomination de François Bayrou,
04:16justement, est intéressant de ce point de vue-là,
04:18puisqu'il a forcé la main d'Emmanuel Macron.
04:20Parmi les lignes rouges explicites ou implicites de Marine Le Pen,
04:25il y avait, comme Louis le rappelait, d'être traité correctement.
04:29Michel Barnier avait attendu trois semaines avant de convier Marine Le Pen à Matignon
04:37pour discuter avec elle dans la perspective du budget de la motion de censure.
04:43Et elle rapporte, ça n'a pas été démenti, que les premiers mots de Michel Barnier ont été
04:49« Je ne suis pas là pour négocier ».
04:51Alors, je rappelle quand même qu'à l'Élysée, en ce moment, on nous dit,
04:57j'imagine que c'est pareil pour vous, que l'une des missions essentielles de François Bayrou,
05:03c'est de faire perdurer son gouvernement en indépendant, en se passant de l'assentiment de Marine Le Pen.
05:12Donc on veut sa bienveillance, on veut qu'elle ne vote pas de motion de censure,
05:16mais surtout, surtout, surtout, n'ayons pas l'air d'être complaisant vis-à-vis du Rassemblement national.
05:22Alors, justement, parce qu'il a été nommé malgré, en force de la main d'Emmanuel Macron,
05:30quelle marge de manœuvre va s'autoriser François Bayrou ?
05:33Est-ce qu'il va aller plus loin ? Est-ce qu'il va continuer dans la même veine de considération
05:39et de marque de différence ? Et auquel cas, qu'est-ce que ça va lui coûter de l'autre côté ?
05:44Oui, alors je regardais ce sondage-là qui montre à quel point les Français sont méfiants vis-à-vis de François Bayrou,
05:51mais c'est vrai qu'il montre que beaucoup plus largement, les Français sont méfiants vis-à-vis de la classe politique en général
05:57et aussi vis-à-vis du Président de la République, qui n'a jamais été aussi impopulaire dans les sondages.
06:03Donc il y a une méfiance plus large, si vous voulez, que cette question-là de cette nomination.
06:10C'est vraiment le rejet de cette classe politique.
06:13Et ce qui est bien, c'est que vous avez vu dans le discours qui a été celui de François Bayrou,
06:18il l'a expliqué et d'ailleurs on a entendu ensemble ce qu'il expliquait sur presque ce qu'on appelle le populisme aujourd'hui,
06:25c'est-à-dire un peuple qui se déconnecte peu à peu de sa classe politique.
06:29Peut-être que certains d'entre eux vont finir par se poser les bonnes questions, c'est-à-dire comment est-ce qu'on en est arrivé là ?
06:35Et effectivement, il y a trop de mensonges qui ont été prononcés.
06:40J'en ai deux en tête, lorsque Emmanuel Macron explique qu'il va exécuter 100% des OQTF.
06:45On sait ce qu'il en est des années plus tard.
06:47Voilà encore une promesse qui a été envoyée dans le vide et qui n'a jamais été respectée puisqu'aujourd'hui on est à moins de 10%.
06:52Lorsque Bruno Le Maire, ministre de l'économie à l'époque, pendant le Covid, nous explique qu'il a sauvé l'économie
06:57et on apprend quelques années plus tard qu'on est au bord du gouffre,
07:00ce sont toutes ces petits mensonges, toutes ces petites omissions qui font qu'aujourd'hui vous avez un peuple
07:05qui est de plus en plus déconnecté de sa classe politique et qui est de plus en plus méfiant vis-à-vis de son incarnation aujourd'hui au pouvoir.
07:12Effectivement, cela va faire partie des grands enjeux du futur gouvernement.
07:17– Nathan Le Verre, vous saviez réagir à ce sondage, qui veut dire beaucoup quand même.
07:23– Oui, mais je pense qu'il ne veut pas dire beaucoup du tout sur François Bayrou.
07:27– Vous pouvez à mon avis remplacer le nom de François Bayrou par le nom de M. Le Cornu, par le nom de M. Guesneuve.
07:33– Nathan Le Verre par exemple.
07:34– Oui vraiment, mais non.
07:35– Vous feriez un peu plus.
07:36– Oui, il est populaire, il est populaire.
07:39– On m'arrête dans la rue, mais vous connaissez Nathan Le Verre ?
07:43– Oui, Nathan Le Verre, oui, j'ai même…
07:45– Vous auriez mis Bruno Rotaillot, Bruno Rotaillot, ça aurait été un peu différent.
07:48– Ministre de l'éducation nationale, Nathan Le Verre.
07:50– C'est Nathan Le Verre, la réussite éducative.
07:53Déjà, vu le nombre de fois qu'il m'arrive malheureusement de ne pas tout à fait être ponctuel,
07:58vous imaginez un ministre ?
07:59– C'est vrai, j'imagine vos collègues.
08:02– Il y en a d'autres qui grattent des avions, vous ne vous inquiétez pas.
08:04– Non mais en tout cas, je crois que c'est un sondage sur la confiance vis-à-vis de la situation politique globale,
08:09qu'en effet, elle est extrêmement basse, et elle est basse pour deux raisons.
08:12La première, c'est que les Français, on ne peut plus dire les Français,
08:15il y a trois types de Français aujourd'hui, il y a trois blocs de Français
08:18qui ne veulent pas du tout regarder dans la même direction
08:21et qui ne veulent pas, et en un certain sens, le comportement des politiques
08:24est à l'image de la fragmentation de l'opinion.
08:27Si les politiques n'ont pas envie de constituer un gouvernement commun
08:30entre les trois blocs qu'on observe au Parlement,
08:32c'est précisément parce que vous avez vraiment trois mouvements idéologiques,
08:36trois dynamiques idéologiques en France, qui n'ont pas envie, si vous voulez,
08:40de se mêler, de se fondre, et qui se radicalisent, entre guillemets,
08:44chacune dans son couloir.
08:45Et ça, c'est peut-être le piège fondamental du macronisme.
08:48Cette volonté de réunir le cercle de la raison dans le centre gauche
08:53et dans le centre droit, en excluant donc dans les marges
08:56des gens qu'on va juger dangereux, qu'on va donc juger infréquentables
09:00et qui le sont parfois, mais qui ne le sont pas toujours,
09:02qu'on va juger déraisonnables, qui ne sont pas dans le pragmatisme,
09:06qui sont dans l'erreur, etc.
09:07Le problème, quand on fait ça, c'est qu'au début, en 2017,
09:11ça fait un couloir immense, on a multiplié la donne par deux.
09:14Mais après, on s'enferme dans une situation où on est assiégé
09:18et où on voit le camembert se réduire progressivement,
09:21les extrêmes qui rognent, qui se radicalisent de fait,
09:25parce qu'en gros, le LFI, jadis, c'était juste la branche radicale
09:29du Parti socialiste.
09:30Et donc, c'était des gens avec qui c'était facile,
09:33si vous voulez, d'avoir une forme de prise sur la voie qui était celle-ci.
09:37Pour le Rassemblement national, c'est un peu différent.
09:40Mais en tout cas, je crois qu'aujourd'hui, c'est ça le problème
09:43du Bloc central.
09:44Il y a un problème vraiment politicien d'incarnation
09:47entre M. Attal, entre M. Philippe, entre M. Bayrou.
09:50Enfin, on a mille et un visages possibles
09:52pour la prochaine présidentielle.
09:53Mais il y a un problème surtout de méthode
09:55et ce qu'ils veulent incarner, si vous voulez,
09:57avoir le monopole de la rationalité.
09:59Et je crois qu'il y a un moment où les Français diront
10:01ça suffit, ce monopole de la rationalité.
10:03On est en démocratie.
10:04Et dans la démocratie, il y a une pulsion qui est normale,
10:06qui est le désir d'alternance.
10:07Après cinq ans de Sarkozy, on veut cinq ans de Hollande.
10:09Après cinq ans de Hollande, on veut cinq ans de Macron.
10:11Mais si on a, si vous voulez, 15 ans de succession
10:14dans un seul et même couloir,
10:16évidemment qu'à un moment, l'alternance peut prendre
10:18des formes différentes.
10:19– Alors je redonne ce sondage, notamment pour
10:21les éditeurs d'Europe 1 qui nous écoutent.
10:24Faites-vous confiance à François Bayrou
10:26en tant que Premier ministre ?
10:2761% non, 38% oui.
10:30J'aimerais qu'on évoque également
10:32un certain nombre de réactions, notamment, vous savez,
10:34on a donné un certain nombre de non.
10:37Il y avait des candidats où des non ont été donnés
10:40pour être à Matignon.
10:41Alors quelles ont été les réactions de ces candidats ?
10:45On va commencer par… et puis vous mirez
10:47ce que vous en pensez les uns et les autres.
10:48Moi, j'ai trouvé personnellement que c'était relativement
10:50élégant à l'adresse de M. Bayrou.
10:53Bernard Cazeneuve.
10:55On va commencer par Bernard Cazeneuve.
10:57Je ne sais pas si vous avez vu sa communication.
10:59J'adresse à François Bayrou.
11:01Je fais attention parce que j'ai dit de l'intro,
11:02on va me ronder.
11:03Tous mes voeux de réussite dans ces nouvelles fonctions
11:05expriment pour notre pays des souhaits de redressement
11:07et de sursaut.
11:08Élégant.
11:09Bien sûr.
11:10Très bien, pas de commentaire.
11:11Sobre là aussi.
11:12Sobre, sobre.
11:13Le mot ce soir…
11:14Mettre le mot de punchline, c'est…
11:16Sobre.
11:17Roland Lescure, dont on a beaucoup parlé à un moment donné.
11:21Enfin, ça a été…
11:22Un peu le candidat de dernière minute.
11:23Dernière minute.
11:24Ça a été, voilà.
11:25Félicitations à M. Bayrou, M. le Premier ministre.
11:30Il est l'homme de la situation.
11:31Dans un moment où le pays a plus que jamais besoin
11:33de courage et de dialogue, il a tout mon soutien.
11:35Il saura faire travailler ensemble les hommes et les femmes
11:38de bonne volonté.
11:39Tour d'horizon ?
11:40Élégant.
11:41Élégant.
11:42Sobre.
11:43Sobre.
11:44Élégant.
11:45Il a changé de vocabulaire quand même.
11:46Un peu comme un buzzer, vous savez.
11:47Oui, Louis Dragnel.
11:48Bon, élégant et sobre.
11:49On progresse.
11:50Les femmes et les hommes de bonne volonté,
11:51peut-être que Roland Lescure en fait partie.
11:52Il est candidat peut-être d'une certaine manière aussi.
11:54Ils sont au flat à l'avance.
11:56Peut-être.
11:57Vous entendez.
11:58On continue avec Sébastien Lecornu.
12:00Sabrina Slimani, qui est à mes côtés au cours de cette émission.
12:04Oui, Sébastien Lecornu.
12:06Félicitations François Bayrou pour son émulation comme Premier ministre.
12:09Remerciement à Michel Barnier d'avoir œuvré avec sincérité et dignité
12:12à la tête du gouvernement.
12:13Arrêtez de me sortir sobre, Nathan Devers.
12:15Louis Dragnel.
12:17Je reprends le même mot qu'avant.
12:19C'est plutôt élégant.
12:20Il devait être Premier ministre ce matin.
12:22Il a toutes les raisons d'être un petit peu amer.
12:25Et donc, je trouve ça très élégant.
12:27La question aussi, d'ailleurs, de savoir s'il va rester à son poste,
12:29parce que c'est quand même un poste stratégique de ministre des Armées.
12:32On sait que c'est le protégé aussi du chef de l'État.
12:35On sera aussi attentifs sur son avenir personnel, Sébastien Lecornu.
12:39Je crois, Sawina, qu'on a une autre réaction.
12:41Catherine Vautrin.
12:43Vous voulez Catherine Vautrin ?
12:44Eh bien, je vous donne Catherine Vautrin.
12:46Félicitations à François Bayrou pour sa nomination comme Premier ministre.
12:50Tous mes remerciements à Michel Barnier pour son engagement au service de notre pays.
12:54Trouvez-moi autre chose.
12:55Noemi Ollua.
12:56Je suis désespéré avec Louis Dragnel.
12:58Sobre et élégant.
12:59Concis.
13:00Voilà.
13:01Dictionnaire des synonymes.
13:02Allons-y.
13:03Allons-y.
13:04Félicité à l'infini.
13:05C'est un peu banal.
13:06Banal.
13:07Bon.
13:08Julie Vintraube.
13:09Pardon, je ne vois pas.
13:11La différence, c'est entre ceux qui se contentent de féliciter François Bayrou
13:16et ceux qui ont une pensée pour Michel Barnier.
13:18C'est plus humain.
13:20Bon.
13:21Concrètement, le rendez-vous important.
13:23Thomas Bonnet.
13:24Bruno Retailleau.
13:26Ce soir à Montignon.
13:28Ce sera, a priori, en début de soirée.
13:31On n'a pas encore l'horaire précis.
13:33En tout cas, je n'ai pas à ma possession l'horaire précis de cet entretien.
13:36Mais c'est évidemment un entretien très important pour François Bayrou.
13:40Et d'ailleurs, ça en dit long, le fait que ce soit la première personnalité politique de premier plan qu'il va rencontrer.
13:45Ça veut dire aussi, et là encore dans l'interprétation du moindre signe,
13:49mais le fait qu'il rencontre Bruno Retailleau aussi en premier.
13:52Ça nous donne quand même une orientation aussi de ce que veut faire François Bayrou.
13:56Ce que l'on sait aussi, c'est que Bruno Retailleau a plutôt envie de rester au ministère de l'Intérieur.
14:00Mais pas pour faire n'importe quoi.
14:02Il a des garanties de la part du Premier ministre.
14:05Donc c'est de ça dont il va être question.
14:07Aussi sans doute peut-être de la composition du reste du gouvernement.
14:10Bruno Retailleau est quelqu'un qui compte aujourd'hui sur l'échiquier politique.
14:14Et puis, vous en parliez tout à l'heure, il y a toute la situation entre Bruno Retailleau et Laurent Wauquiez.
14:19Ça peut là aussi créer des dissensions.
14:21Donc on sera très attentifs à ce qu'il ressortira de cet entretien ce soir.
14:25Allez, on vous a sorti la boîte à archives avec Sabrina Slimani ce soir sur la méthode Bayrou.
14:32On revient au 9 avril 2002.
14:35Vous vous souvenez de ce qui s'est produit ?
14:36La boîte à archives.
14:37Vous vous souvenez ? Personne n'a oublié.
14:39On écoute cet échange, je le dis pour nos auditeurs d'Europe 1.
14:44C'était en avril 2002.
14:56On voit, je le dis pour nos auditeurs, François Bayrou qui donne une gifle à un gamin qui essayait de lui faire les poches.
15:06C'est une image qui a marqué un million d'abonnés.
15:08Je pense qu'encore aujourd'hui, quand vous pensez à François Bayrou, vous pensez notamment à cette image.
15:13Vous pensez aussi peut-être à certaines caricatures qu'il y avait dans les médias à l'époque.
15:18Mais c'est une image qui est restée évidemment dans les esprits.
15:20Julie Dintroba.
15:22Oui, ça lui a permis de faire un bond dans les sondages de mémoire extraordinaires.
15:28Vraiment, ça a déclenché un phénomène.
15:32La plupart des Français jugeant qu'il a eu une réaction d'une part naturelle et d'autre part tout à fait appropriée.
15:40Ce qui est désespérant, c'est qu'aujourd'hui encore, vous avez des militants de gauche radicale
15:49un homme qui a violenté publiquement un enfant qui est nommé abattu.
15:53Aujourd'hui, ça ne serait plus possible de faire ça.
15:56Ce n'était pas déjà trop à l'époque.
15:57Ce n'était déjà pas trop, mais aujourd'hui encore moins.
15:59Ce serait encore plus populaire en réalité qu'avant.
16:01Oui, justement.
16:03Alors, vous auriez des cris d'orfraie, évidemment.
16:06Vous voyez ce qu'il vous reste à faire, Thierry Cabane, pour être encore plus populaire ?
16:10Donner une gifle comme ça ?
16:12Non, je ne pourrais pas vous recommander ça.
16:16On a une réaction, justement, de Marion Maréchal sur cette gifle.
16:22Regardez, je vais lire cette communication de Marion Maréchal.
16:28« Budget », alors évidemment, elle se raccroche à l'actualité.
16:31« Budget, les Français ont un message pour François Bayrou. Tu ne fais pas les poches. »
16:35C'est drôle.
16:37Ça permet d'éviter des claques électorales, c'est ça que vous voulez nous dire.
16:39Pardon ?
16:40Ça permet d'éviter des claques électorales, peut-être, d'avoir une forme d'autorité comme ça de François Bayrou.
16:44Peut-être que c'est une méthode pour lui.
16:46Non, il ne va pas se remettre à me donner des claques, je ne crois pas.
16:49Allez, c'est le moment de remercier les auditeurs d'Europe 1 qui nous suivent tous les vendredis de manière très fidèle.
16:56Et de saluer notre ami Pascal de la Tour du Pain, qui ne va pas manquer, évidemment, sur Europe 1.
17:01De commenter et de revenir largement sur cette nomination de François Bayrou.
17:08Et nous, on va continuer quelques instants encore avant de retrouver Philippe Devillers, Eliott Deval et Geoffroy Lejeune
17:16qui vont revenir très largement également sur cette nomination.
17:21De quoi pourrais-je éventuellement vous parler ?
17:25Sur le 49.3 également, c'est intéressant puisque ça a été longuement évoqué.
17:31Est-ce qu'on a le son de François Bayrou sur le 49.3, Sabrina, où il se déclarait opposé ?
17:37C'était le 9 septembre 2006. Il se déclarait opposé au 49.3, Thomas Bonnet.
17:42C'est un aimant important dans ce qui va se passer.
17:44Oui, ce n'est pas une opposition de principe.
17:47Il a toujours considéré que le 49.3 était une arme démocratique constitutionnelle.
17:53Et il ne voyait pas pourquoi il fallait se priver.
17:56Peut-être que sur un 49.3, il était peut-être gêné à l'idée que le gouvernement l'utilise.
18:01Mais par principe, il dit que c'est une arme démocratique et qu'elle est à la disposition du gouvernement.
18:06Il n'y voyait pas de problème.
18:09Et je pense que les discussions à venir vont être un peu tendues sur ce sujet.
18:13Parce que je ne vois pas François Bayrou, compte tenu de ses déclarations passées, dire « Ok, j'arrête, je mets de côté le 49.3 ».
18:19Et de ce point de vue-là, il a tout à fait raison.
18:22Le Premier ministre qui dit « je n'utilise plus le 49.3 », il obère totalement, il stoppe totalement ses capacités à gouverner.
18:28En revanche, c'est un sujet qu'on n'a pas encore parlé, je crois, et qui sera là aussi primordial.
18:32C'est le sujet de la proportionnelle, parce que c'est le sujet que porte François Bayrou depuis très longtemps.
18:36Et c'est un sujet qui fait consensus aujourd'hui pour le Rassemblement National, pour le Parti Socialiste.
18:42Donc ça peut déjà, au moment de trouver des textes où il peut avoir des majorités,
18:46François Bayrou peut peut-être déjà commencer à avancer sur ce sujet-là.
18:49Il s'agissera d'obtenir un gain politique éventuel.
18:52Donc c'est, à mon avis, l'un des premiers chantiers auxquels il va s'atteler.
18:55Après, on peut discuter de l'intérêt de la proportionnelle, est-ce que c'est bénéfique pour les différents partis.
18:59Il se trouve aujourd'hui que sur l'échiquier politique, vous avez le Rassemblement National,
19:04une partie du Bloc central et le Parti Socialiste qui sont pour, et ça vous donne donc quand même une base assez solide.
19:09Ou une monnaie d'échange.
19:10Une monnaie d'échange, en plus.
19:11Après, c'est une question de vocabulaire.
19:13Noémie, un dernier mot avant de retrouver Adrien Spiterri depuis Matignon.
19:17Oui, écoutez, la Ve République était censée promettre une forme de stabilité.
19:22On n'y est plus.
19:23Et peut-être qu'effectivement, il va falloir revenir à une proportionnelle.
19:26Mais on n'est pas du tout sûr que ça va fonctionner et que ça va régler les choses dans les années qui viennent.
19:30Nathan Dauvert, très rapidement.
19:32Et je crois aussi que la mission aujourd'hui d'un Premier ministre, par-delà tous les dossiers, le budget, etc.,
19:38c'est d'essayer de répondre à la crise de la représentation politique qui est en train de naître,
19:45à l'exacerbation, à la polarisation du débat, à la radicalisation et au fait que la parole politique est de plus en plus superficielle.
19:53Moi, j'ai trouvé ça pas mal qu'un Premier ministre dise
19:55il y en a assez de cette parole politique qui est vaine, qui est artificielle, qui est superficielle,
19:59avec des éléments de langage, avec un marketing facile.
20:02Remettre, si vous voulez, quelque chose qui est central et qu'on a un peu vu disparaître parfois ces dernières années,
20:07de la culture à la tête de l'État, de la hauteur de vue et de l'esprit historique.
20:10Et de la culture de compromis.
20:12– Merci les habilements accompagnés pour cette émission spéciale.