• avant-hier
Sud Radio dans tous ses états avec Michel Fournier, maire des Voivres dans les Vosges (et président de l’Association des Maires ruraux de France), Lionel Candelon, président de la Coordination rurale Occitanie, Bruno Bartocetti, responsable de LA zone Sud du syndicat de police Unité, Zeina Antonios, journaliste à l’Orient le Jour et présente à Damas, Adel Bakawan, chercheur associé au Programme Turquie/Moyen-Orient de l'Ifri et le Directeur du Centre Français de Recherche sur l'Irak (CFRI), Céline Hervieu, porte-parole du PS, nouvellement élue députée de la 11e circonscription de Paris, Andréa Kotarac, porte parole du RN, Bruno Millienne, porte-parole du Modem

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##SUD_RADIO_DANS_TOUS_SES_ETATS-2024-12-13##

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Transcription
00:00:00Le nouveau locataire de Matignon aura de quoi s'occuper dès son arrivée.
00:00:08On peut dire sans risque de somper que le paysage politique est dévasté.
00:00:12Il est temps de remettre de l'ordre dans la maison France.
00:00:15Je pense qu'il est un peu trop tôt pour faire un choix.
00:00:18Le temps est venu en effet de changer de république.
00:00:21Mais mon choix est fait.
00:00:22Ah donc vous avez choisi.
00:00:23Oui.
00:00:24Le premier ministre formera un gouvernement paritaire d'hommes et de femmes.
00:00:27Oui mais je pense qu'il est encore un peu trop tôt pour faire un choix.
00:00:29Vous n'en avez pas parlé du tout.
00:00:30Non.
00:00:31Non.
00:00:32Promis.
00:00:33Non.
00:00:34Oui promis.
00:00:35Si vous voulez il ne peut pas être trop tôt pour faire un choix que vous avez fait.
00:00:36Moi je suis candidat à rien.
00:00:37N'essayez pas d'être drôle.
00:00:38A la fin il n'en restera qu'un.
00:00:39Oui à la fin il n'en restera qu'un.
00:00:42Mais qui entrera à Matignon ? Vous l'avez entendu je suis de radio sans réserve mais
00:00:45toujours pas sans suspens.
00:00:47Qui sera premier ministre ? Est-ce qu'on va vers la confirmation des ambitions de François
00:00:51Bayrou ou vers une humiliation d'ampleur nationale si les scénarios changent encore
00:00:56au palais de l'Elysée ? Sachez que le palais de l'Elysée a confirmé
00:00:59qu'une nomination du prochain premier ministre serait annoncée avant 13h.
00:01:03Ça tombe très bien parce qu'on va en parler, on va en débattre, on va voir qui sera le
00:01:07prochain premier ministre de midi à 14h sur Sud Radio.
00:01:12Qu'est-ce qu'on peut attendre de lui ? Est-ce que son gouvernement sera plutôt à droite,
00:01:14plutôt à gauche, plutôt au centre ? C'est ce qu'on demandera aussi à tous nos invités
00:01:18politiques qui réagiront à cette nomination.
00:01:21Ce sera le grand débat à partir de 13h juste après l'annonce officielle.
00:01:25Mais avant ça, qu'est-ce que la France du terrain attend de ce prochain premier ministre
00:01:29quel qu'il soit ? Qu'est-ce que les agriculteurs attendent du prochain premier ministre ?
00:01:33On ira faire un tour dans le Gers où des agriculteurs ont érigé un mur des cons avec
00:01:37les noms de différents membres du personnel politique.
00:01:40Est-ce que le prochain premier ministre fera partie de ces noms ? C'est ce que nous dira
00:01:43l'un des porte-parole de la coordination rurale.
00:01:45On va demander l'avis aussi aux premiers magistrats de nos villes et nos villages.
00:01:49Qu'est-ce que les maires MAIRES attendent du prochain premier ministre ? Est-ce qu'ils
00:01:53veulent davantage de pouvoir ou davantage de crédit ? On sera avec le président de l'association
00:01:58des maires ruraux de France.
00:01:59Ces villages de plusieurs centaines d'habitants qui se sentent parfois bien loin de la capitale,
00:02:03de l'Elysée ou de Matignon selon que ce soit l'un des deux palais qui commandent la France.
00:02:09Voilà de quoi on va parler.
00:02:10On va aussi parler de ce qu'il y aura dans ce prochain gouvernement.
00:02:13Vous vous rappelez, l'un des ministres les plus emblématiques du gouvernement, c'était
00:02:17le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau.
00:02:18Est-ce que les policiers souhaitent la poursuite de l'aventure Retailleau ? C'est ce qu'on
00:02:23demandera à un policier dans la zone sud du côté de Marseille, très marqué par le
00:02:27narcotrafic.
00:02:28Voilà pour le programme de la politique, mais pendant que les scénarios politiciens
00:02:32continuent de tourner à l'Elysée ou à Matignon, la terre ne s'arrête pas de tourner.
00:02:37On va parler aussi d'une situation absolument dramatique qui pourrait avoir des répercussions
00:02:41directes sur notre territoire, la Syrie.
00:02:43D'abord ces témoignages absolument bouleversants qu'on a vus à la sortie de cette prison
00:02:48de l'enfer, l'abattoir humain, on l'appelait ainsi la prison de Sednaïa.
00:02:52Comment des gens, raflés au hasard, pas du tout djihadistes ou alors militants politiques,
00:02:57ont pu se retrouver arrêtés il y a 40 ans, se retrouver 40 ans dans une cellule à l'insu
00:03:02même de leur famille.
00:03:03On va en parler avec une journaliste du grand quotidien francophone, Laurian Lejour.
00:03:08Elle nous dira qui étaient ces détenus qui sont sortis de l'enfer et qu'elle a interviewés.
00:03:13On va aussi parler de l'avenir de la Syrie parce que les attentats de 2015 en France
00:03:18étaient arrivés depuis la Syrie.
00:03:19Est-ce qu'on va passer d'un régime sanguinaire, celui de Bachar, à un régime islamiste
00:03:23qui pourrait nous envoyer de nouveaux terroristes ? C'est ce qu'on verra avec l'un de nos autres
00:03:27invités.
00:03:28Voilà pour ce programme de Sud Radio sans réserve.
00:03:30On se retrouve dans un instant.
00:03:31Place aux Français, la parole aux Français.
00:03:33Qu'est-ce qu'ils attendent du prochain Premier ministre ? C'est ce qu'on verra dans quelques
00:03:36instants avec le président de l'association des maires ruraux de France.
00:03:39A tout de suite sur Sud Radio.
00:03:50Et Sud Radio toujours sans Premier ministre.
00:03:52Alors où je vous parle ? Qui entrera à Matignon ? L'Elysée nous promet une nomination officielle
00:03:57avant 13h.
00:03:58Qui sera le prochain Premier ministre ? On a longtemps parlé de François Bayrou.
00:04:02Il a rencontré d'ailleurs Emmanuel Macron ce matin vers 8h30.
00:04:06Est-ce que c'était pour lui annoncer qu'il serait Premier ministre ? Enfin, lui qui court
00:04:10derrière cette ambition depuis des décennies.
00:04:12Ou est-ce que c'était au contraire pour lui annoncer une nouvelle déception voire une
00:04:15humiliation ? C'est ce qu'on verra dans cette émission.
00:04:17Mais avant de parler politique, avant de parler de politique politicienne, parlons de la France
00:04:22du terrain.
00:04:23Celle du dernier kilomètre qui est si chère à Sud Radio.
00:04:26Bonjour Michel Fournier.
00:04:27Oui bonjour.
00:04:28Soyez le bienvenu sur Sud Radio.
00:04:30Vous êtes le maire des Voivres.
00:04:32C'est dans les Vosges.
00:04:33Vous êtes le président de l'association des maires ruraux de France.
00:04:36Combien d'habitants aux Voivres ?
00:04:38300.
00:04:39À peu près 300 habitants.
00:04:42Exactement.
00:04:43Et est-ce que très concrètement, l'identité et la couleur politique du prochain Premier
00:04:49ministre va changer pour le maire que vous êtes ?
00:04:52Qu'est-ce que vous attendrez de lui ?
00:04:53Tout d'abord, on attend d'un Premier ministre, quel qu'il soit, d'avoir un regard sur le
00:05:04quotidien.
00:05:05Et le quotidien pour nos territoires, c'est la meilleure façon d'appréhender en fait
00:05:13ce qui est nécessaire, c'est-à-dire la notion de proximité.
00:05:16Ce que l'on souhaite, nous, certainement, c'est que ce Premier ministre ou cette Première
00:05:22ministre, elle ait une expérience de terrain, une expérience d'élu de terrain.
00:05:25Ça a beaucoup manqué depuis plusieurs années, et notamment au niveau de beaucoup de représentants
00:05:33de l'Assemblée nationale.
00:05:35Parce que quand vous me demandez qu'est-ce que l'on attend du Premier ministre, qu'est-ce
00:05:39que l'on attend d'une Assemblée nationale qui joue au chamboule-tout ?
00:05:43C'est ça aussi.
00:05:44Ça veut dire que les premiers ministres successifs avec lesquels on a travaillé, avec les équipes,
00:05:56avec les ministres avec lesquels on a travaillé, on avait mis au point certaines...
00:06:03Certaines manières de fonctionner, certaines décisions.
00:06:07Et aujourd'hui, à chaque fois, tout est renouvelé.
00:06:09Aujourd'hui, par exemple, il y a un problème récurrent sur la démocratie locale, c'est
00:06:17permettre à ce que chacun puisse s'investir au niveau communal, au niveau communal ou
00:06:25intercommunal.
00:06:26Et pour cela, il faut que l'on définisse et que l'on redéfinisse un véritable statut
00:06:31de l'élu.
00:06:32C'est une de nos premières priorités.
00:06:33Ça fait partie des vieilles demandes, effectivement, des élus locaux, parce qu'ils sont souvent
00:06:37en plus de plus en plus soit menacés, soit agressés par certains concitoyens qui estiment
00:06:42que tout leur est dû et qui ne comprennent pas que leurs demandes ne soient pas satisfaites
00:06:46dans l'instant.
00:06:47Mais si je comprends bien ce que vous venez de dire, et c'est important, Michel Fournier,
00:06:50je le rappelle, président de l'Association des maires ruraux de France, vous, finalement,
00:06:54vous n'attendez pas un Premier ministre en particulier.
00:06:57Ce que vous attendez, c'est que les députés ne le censurent pas, quel qu'il soit.
00:07:01Ça, c'est la première des choses, parce que l'ex-Premier ministre Michel Barnier,
00:07:08c'était quelqu'un qui avait imaginé le rassemblement de toutes les forces de notre
00:07:14pays de manière à faire avancer ce pays, de manière à concrétiser des choses.
00:07:19Je parle du statut de l'élu, mais il n'y a pas que le statut de l'élu, ce n'est
00:07:22pas une revendication syndicale, c'est la potentialité à ce que des gens et des jeunes
00:07:28et des gens qui exercent une profession puissent investir au bénéfice de nos administrés.
00:07:34Et au bénéfice, n'oublions jamais cela, dans les territoires ruraux, il y a aujourd'hui
00:07:39un sentiment, j'allais dire, de nécessité de repli sur soi-même, parce qu'effectivement,
00:07:49on ne détermine pas et on ne définit pas ce que peuvent représenter les avantages
00:07:55de nos ruralités.
00:07:56C'est chez nous qu'il y a cette notion d'espace, cette notion de surface qui permet
00:08:03de développer les énergies renouvelables par exemple, qui permet l'alimentation en
00:08:07eau, qui permet également par la terre d'avoir l'alimentation générale, et tout ça au
00:08:16bénéfice de tout le monde.
00:08:17Et il n'y a pas cette reconnaissance-là, il n'y a pas non plus dans les dotations
00:08:21de l'État, une reconnaissance équitable entre la ruralité et l'urbanité, alors
00:08:28pour des raisons historiques peut-être, mais aujourd'hui, on souhaite qu'un citoyen
00:08:34rural soit considéré au même titre qu'un citoyen urbain.
00:08:38Et ce n'est pas le cas, ce n'est pas le cas, ça veut dire ce que l'on vit, est-ce
00:08:42que les élus, est-ce que les gens, nos gens vivent au quotidien, et bien tout ça, il
00:08:49faudra vraiment en tenir compte.
00:08:51Et on avait réussi à aligner les planètes, et une fois qu'on réunit les différents
00:08:57décideurs autour de ce sujet, allez hop là, ça part en vraie.
00:09:02La censure, en d'autres termes, ce que vous regrettez, le premier ministre que vous auriez
00:09:05préféré, en tout cas celui dont vous auriez préféré la nomination, c'est Michel Barnier,
00:09:08et ça n'arrivera pas pour vous aujourd'hui, ça c'est la seule chose dont on soit sûr.
00:09:12Non, Michel Barnier, ce n'est pas Michel Barnier en tant que Michel Barnier, c'est
00:09:18Michel Barnier trois mois, quoi, voilà, c'est ça, et après si c'est monsieur X
00:09:23ou madame Y deux mois ou trois mois, je veux dire, ça ce n'est pas possible.
00:09:28Dans nos communes, on est bien obligé d'assurer le quotidien tous les jours, et nos décisions
00:09:35elles sont quotidiennes.
00:09:36Est-ce qu'on peut imaginer que le prochain premier ministre ne changera rien à votre
00:09:41quotidien de maire en fin de compte ?
00:09:44Si le premier ministre, le nouveau premier ou premier ministre est dans la même situation
00:09:51que Michel Barnier et que d'autres, eh bien voilà, on va se retrouver toujours à la
00:09:59case départ.
00:10:00C'est proprement, je veux dire, à un moment donné, il faut que les gens oublient leur
00:10:04égo, il faut qu'ils oublient quand même que ce n'est pas leur petite fonction qui
00:10:10est importante, c'est surtout l'avenir et le regard qu'on peut avoir pour le mieux
00:10:16vivre de l'ensemble de nos administrés, quels qu'ils soient.
00:10:20Eh bien le message sera passé sur Sud Radio, la radio du dernier kilomètre.
00:10:26Merci Michel Fournier, maire des Voivres dans les Vosges, président de l'association des
00:10:30maires euros de France.
00:10:31On vous dit à bientôt, on vous retrouvera rapidement sur Sud Radio, on verra qui sera
00:10:35finalement le nouveau premier ministre.
00:10:38Je parlais de la France du terrain avec vous, Michel Fournier, il y a aussi celle qui s'inquiète,
00:10:43qui est en colère en ce moment, ce sont les agriculteurs.
00:10:44Sud Radio sans réserve, Jean-Marie Bordré.
00:10:49Direction le département du Gers où les agriculteurs sont toujours en colère.
00:10:53Ils avaient même édifié entre Toulouse et Auch sur l'autoroute un mur des cons avec
00:10:58plusieurs noms.
00:10:59On est en direct sur Sud Radio avec Lionel Candelon.
00:11:03Bonjour.
00:11:04Oui, bonjour.
00:11:05Bienvenue sur Sud Radio.
00:11:06Vous êtes le président de la coordination rurale d'Occitanie.
00:11:09Vous êtes en direct, je crois, de votre exploitation de Castillon des Bats, c'est ça ?
00:11:12Oui, c'est ça, tout à fait.
00:11:14Avec une vue magnifique sur la nature, puisque nous, on est dans un cadre très rural ici,
00:11:20loin de toutes les grandes agglomérations.
00:11:22Et j'ai apprécié les mots du président des maires de France parce que ça fait plaisir
00:11:27qu'on soit soutenu par nos élus de terrain qui sont bien loin, qui sont plus dans la
00:11:33réalité que nos élus politiques, notamment les députés qu'on a affichés hier en totalité
00:11:38sur le mur des cons.
00:11:39Et parce qu'aujourd'hui, on n'en peut plus de cette politique politicienne qui fait plus
00:11:44rien hormis pour elle-même.
00:11:45Bon, alors, je précise que vous êtes le président de la coordination rurale d'Occitanie.
00:11:49Vous vous luttez toujours contre le Mercosur, notamment les accords de libre-échange avec
00:11:56le Mercosur.
00:11:57Mais pas seulement.
00:11:58Qu'est-ce que changerait pour vous le fait que le prochain Premier ministre soit plutôt
00:12:02de gauche ou plutôt de droite ou plutôt du centre ?
00:12:04Il peut être de là où il veut, ça ne m'invente pas tant qu'il prend en acte immédiatement
00:12:10des solutions qu'on a mises sur la table en janvier 2024 pour nos agriculteurs demain.
00:12:15Aujourd'hui, ça fait plus d'un an qu'on alerte, qu'on hurle la détresse et le mal-être des
00:12:22agriculteurs.
00:12:23Demain, les agriculteurs qu'on a défendus tous les jours cette année, ils crèveront
00:12:28la gueule ouverte.
00:12:29La situation financière, la situation psychologique et économique de nos exploitations est anéantie
00:12:35cette année.
00:12:36On a des pertes de 50 à 100 000 euros par exploitation, c'est du jamais vu.
00:12:41Et aujourd'hui, il faut que le prochain gouvernement se mette en place et au travail immédiatement.
00:12:46Immédiatement au travail, effectivement.
00:12:49J'ai parlé de ce mur des cons, c'était les noms de qui que vous aviez affichés sur
00:12:53ce mur ? Ça avait beaucoup choqué.
00:12:54Les 577 députés de l'Assemblée nationale de France parce qu'aujourd'hui, ce qui se
00:12:58passe dans l'hémicycle est une honte.
00:13:00C'est pour ça que le mur a été érigé en forme d'arc de fer.
00:13:03C'est la censure que vous avez fustigée.
00:13:05C'est la censure, c'est le comportement quotidien qu'ils ont dans l'hémicycle.
00:13:09Quand on les voit s'insulter, quand ils ne sont même pas capables de se serrer la main
00:13:13entre eux, de se dire bonjour, c'est une honte absolue pour nos anciens qui se sont
00:13:16battus pour qu'eux soient à cette place aujourd'hui.
00:13:20On a vécu tellement d'horreurs dans ce pays de guerres, de massacres, etc.
00:13:24Aujourd'hui, je ne comprends même pas et c'est intolérable que des députés aient
00:13:29ce comportement-là, et y compris dans la vie de tous les jours.
00:13:32Nous, en tant que président syndical, on a des droits et on a des devoirs envers nos
00:13:36adhérents.
00:13:37Aujourd'hui, on ne peut pas tolérer qu'on ait des députés qui refusent des contrôles
00:13:41de gendarmerie ou de police, etc., quand de l'autre côté, on a des CRR qui tapent sur
00:13:45des agriculteurs.
00:13:46Vous parlez d'exemples très précis, effectivement, ils ne sont pas si nombreux, ces députés
00:13:52dont vous parlez.
00:13:53Il y en a même très très peu.
00:13:54Ce sont des cas assez particuliers, mais ceci dit, vous parlez de faits divers qui étaient
00:13:57arrivés, effectivement, il n'y a pas si longtemps.
00:13:59Au-delà de ça, quand je vous entends dire que vous regrettez la censure, la chute du
00:14:02gouvernement Barnier, concrètement, et le fait qu'on doive rebattre les cartes, vous
00:14:07étiez déjà en colère sous le gouvernement Barnier.
00:14:09Il y avait une ministre de l'Agriculture, Annie Gennevard, est-ce que vous allez la
00:14:13regretter ? Est-ce que vous souhaitez, quel que soit le nouveau Premier ministre, qu'elle
00:14:17reste dans ses fonctions ?
00:14:18Je ne regrette pas les personnes.
00:14:21Ce que je regrette, c'est que pour la deuxième fois de l'année, on n'a plus de gouvernement
00:14:28du tout.
00:14:29Et en fait, ce qui se passe, c'est qu'on n'avance pas sur les décisions à prendre
00:14:33qu'on a demandé depuis maintenant un an.
00:14:36Il y a eu une urgence, les agriculteurs se sont mobilisés grandement en janvier l'année
00:14:41dernière.
00:14:42Il y a une seule chose qui a été actée cette année, c'est Annie Gennevard, et j'espère
00:14:47qu'elle l'a signé avant de partir, c'est le paiement des aides politiques agricoles
00:14:51communes, même en cas de contrôle.
00:14:54Parce que jusqu'à maintenant, quand vous étiez contrôlé, et c'est 150 contrôles
00:14:57en moyenne par département, ces 150 agriculteurs-là ne sont pas payés tant que le contrôle n'a
00:15:03pas été validé, renvoyé en papier, etc.
00:15:06Donc vous pouvez perdre 3-4 mois sur le versement des avances d'aide PAC.
00:15:10Ça, c'est une très bonne mesure qu'on avait demandé déjà en janvier 2024.
00:15:13Mais c'est la seule chose qui a été actée cette année.
00:15:16Aujourd'hui, on a des exploitations en redressement judiciaire parce qu'ils n'ont plus de revenus
00:15:21depuis 2 ou 3 ans dans le GERF, ils ont 40 000 euros à payer au mois de février, comment
00:15:25on fait ? Comment ils vont faire pour suivre vos domaines ?
00:15:28J'ai mon père, désolé, qui s'arrête à l'année prochaine, avec 802 euros par mois
00:15:35pour vivre.
00:15:36On va faire comment ? Comment vont faire nos anciennes ? Comment on fait pour donner
00:15:40aujourd'hui en vie à nos gamins de s'installer demain ?
00:15:44Mais moi, je ne veux pas que mes gamins, à la fin du mois, ils soient en train de faire
00:15:47les faunes de tiroirs pour essayer d'aller s'acheter à manger dans des magasins et arriver
00:15:51dans ce magasin-là, de trouver du magret de Pologne congelé il n'y a plus d'un an,
00:15:56de trouver du jambon qui est fabriqué en Espagne, j'ai rencontré les agriculteurs
00:16:00espagnols mais ils ont beaucoup moins de normes que nous, ou encore du tout et n'importe
00:16:06quoi, du maïs pop-corn d'Argentine alors que dans le département du GERF, on a Nantaïs
00:16:10qui fabrique du pop-corn localement.
00:16:12Mais on est sur une autre planète, tout s'est déconnecté, ces 577 déconnectés du monde
00:16:18rural, il va falloir qu'ils se mettent, parce qu'ils se sont augmentés encore au mois de
00:16:21janvier 2024 pendant la première colère agricole, je parle de colère vraiment sur le terrain
00:16:26où on n'avait jamais vu ça.
00:16:28Mais ce qui s'est passé hier, pourquoi on l'a vu hier, ce mur-là de 579 bottes de paille
00:16:34érigées sur une nationale ? C'est parce qu'aujourd'hui, il n'y a rien qui a avancé, ces gens-là
00:16:38ils s'augmentent comme ça de 350 euros en pleine manifestation agricole, mais ils n'ont
00:16:42pas avancé d'un millimètre pour les agriculteurs cette année.
00:16:45En d'autres termes, ce que vous demandez aux députés, c'est comme le nom de l'émission
00:16:49de Valérie Expert, tous les jours à 10h45, mettez-vous d'accord une bonne fois pour toutes
00:16:54en tout cas.
00:16:55Écoutez, on passera votre message à tous nos invités, je voudrais vous remercier d'avoir
00:16:58pris la parole sur Sud Radio ce matin, je voudrais vous remercier sincèrement Lionel
00:17:03Candelon, on reprendra de vos nouvelles évidemment, je rappelle que vous êtes le président de
00:17:06la Coordination rurale Occitanie, vous étiez en direct de Castillon-des-Battes dans le
00:17:10Gers, profitez du paysage quand même, vous me l'avez décrit, vous m'avez donné envie,
00:17:13on aurait bien aimé vous rejoindre.
00:17:14On voit les Pyrénées avec la neige.
00:17:16C'est formidable, écoutez, c'est bien parce qu'en plus ils l'attendaient la neige, voilà,
00:17:19on va se raccrocher aux nouvelles quand même un petit peu positives.
00:17:23Tiens, une information qui nous parvient de nos confrères du journal Le Monde, l'entretien
00:17:27ce matin entre François Bayrou et Emmanuel Macron, ce serait mal passé, Emmanuel Macron
00:17:32lui aurait annoncé toujours d'après le journal Le Monde qu'il ne serait pas Premier
00:17:35ministre et François Bayrou aurait refusé d'être le numéro 2 de ce gouvernement.
00:17:41On verra bien qui finira par entrer à Matignon.
00:17:44Si on aura encore un nouveau coup de théâtre, on verra ça avant 14h, on a tout le temps,
00:17:48la nomination est attendue juste avant 13h.
00:17:50Mais pour l'heure, après les problèmes des Français, parlons de la situation absolument
00:17:54dramatique, de ces images absolument bouleversantes, direction la Syrie dans un instant, à la
00:18:00sortie de la prison de l'horreur, une journaliste qui a interviewé les libérés et qui va témoigner
00:18:05sur Sud Radio, à tout de suite.
00:18:06Ministre, on attend cette annonce avant 13h, heure de la capitale, sur Sud Radio, évidemment,
00:18:12on vous annoncera qui entrera à l'hôtel de Matignon, mais avant ça, la terre continue
00:18:17de tourner, les images bouleversantes nous arrivent, chaque jour, chaque heure, chaque
00:18:22minute sur les réseaux sociaux, de ces gens qui sortent de la prison de l'enfer, celles
00:18:27de Cednaya, en Syrie, des gens hébétés, l'air perdu, qui ne croient même pas à
00:18:32la chute du régime de Bachar el-Assad, qui ont vécu manifestement l'enfer et qui
00:18:36racontent qu'ils sont parfois même entrés au hasard.
00:18:39Qui sont ces prisonniers qui ont passé des années, parfois des décennies, dans les
00:18:44geôles du tyran sanguinaire Bachar el-Assad ? On en parle avec notre invitée Zeyna Antonios.
00:18:49Bonjour.
00:18:50Bonjour.
00:18:51Soyez la bienvenue sur Sud Radio.
00:18:52On est vraiment ravis de vous recevoir parce que d'abord, vous êtes journaliste à l'excellent
00:18:56et célèbre journal de référence francophone libanais, L'Orient Le Jour.
00:19:01Vous êtes présente en ce moment en direct de Damas, c'est ça ?
00:19:04Non, je suis rentrée à Beyrouth mais j'ai été à Damas cette semaine et j'ai visité
00:19:10entre autres la prison de Cednaya.
00:19:11Vous avez visité entre autres cette prison de Cednaya, donc c'est une prison la plus
00:19:15célèbre, on peut le dire, du régime syrien de Bachar el-Assad.
00:19:20Qui étaient ces gens qui y étaient enfermés ? Est-ce qu'il y a un profil type d'abord ?
00:19:24Non, il n'y a pas vraiment de profil type.
00:19:28Quand on parle aux gens en Syrie, on se rend compte que chaque famille a au moins une personne
00:19:37disparue dans les prisons Assad.
00:19:38Il y a des familles qui vous parlent de 6, 10, 11 disparues dans la même famille.
00:19:43Évidemment, il y a des prisonniers politiques en Syrie mais il y a aussi des gens qui ont
00:19:50fait l'objet d'arrestations un peu discriminatoires ou plutôt aléatoires, arrêtés des fois
00:20:00pour des histoires un peu absurdes ou arrêtés sans qu'on leur donne une raison spécifique.
00:20:06On était arrêtés pour un tout ou pour un rien.
00:20:10Vous pouvez trouver des civils, des fois même des adolescents, enfin pas vraiment des adolescents
00:20:16mais des gens très jeunes vers la fin de l'adolescence, des gens plus vieux.
00:20:20Donc, toutes sortes de profils font partie des personnes arrêtées.
00:20:25Il y a aussi des Libanais par exemple dans les prisons syriennes.
00:20:29On a vu aussi des Jordaniens.
00:20:31Les Libanais, c'est surtout des personnes qui ont été arrêtées soit durant la guerre civile
00:20:36soit durant la tutelle syrienne et qui ont donc fini dans les prisons d'Assad
00:20:41et dont on n'a aucune nouvelle depuis.
00:20:45Il y a eu juste un Libanais par exemple qui vient de rentrer à Beyrouth
00:20:49et les recherches continuent pour les autres.
00:20:52Vous vous rendez compte, on parle par exemple de Libanais qui ont été raflés,
00:20:55il n'y a pas d'autre mot, par l'armée syrienne,
00:20:57soit pendant l'occupation syrienne, soit pendant la guerre civile.
00:21:01Ça veut dire que ces Libanais-là, ils sont rentrés en prison il y a quoi, il y a 20 ans, il y a 30 ans ?
00:21:05Oui, il y a des gens qui ont été emprisonnés dans les années 80, 90.
00:21:10Vraiment, on a des histoires à dormir debout.
00:21:14Le seul problème, c'est que les autorités syriennes n'ont jamais communiqué.
00:21:21Évidemment, à chaque fois qu'on leur demandait, elles disaient qu'elles n'avaient pas de prisonniers libanais
00:21:26alors que tout le monde savait qu'ils y étaient.
00:21:28Et en plus, les autorités libanaises, à cause des relations diplomatiques spéciales, disons, avec la Syrie,
00:21:35n'ont jamais osé ouvrir le dossier.
00:21:37C'est incroyable.
00:21:38Donc vous avez des gens qui ont disparu dans les années 80
00:21:41et dont on a complètement perdu la trace.
00:21:43Donc le Liban ne sait même pas aujourd'hui combien de ses enfants ont croupi
00:21:47pendant des années ou des décennies dans les geôles de Bachar et d'Afez el-Assad.
00:21:51C'est incroyable.
00:21:52Qu'est-ce qu'ils ont subi ?
00:21:54Vous avez visité cette prison.
00:21:55Qu'est-ce que ça vous disait des conditions de vie de ces prisonniers ?
00:22:01Écoutez, alors juste pour une information,
00:22:04certes, nous avons visité cette prison qui, heureusement, attire l'attention aujourd'hui des médias occidentaux.
00:22:11Mais il faut savoir qu'il y a beaucoup d'autres prisons en Syrie
00:22:14où les conditions sont tout autant déplorables,
00:22:17comme la prison de Palmyre, la prison de Souheïda et d'autres.
00:22:21Mais pour revenir à Saïd Naya, que j'ai pu voir,
00:22:24et je pense que c'est un exemple de ce qu'on voit dans les autres centres d'incarcération,
00:22:29c'est évidemment des conditions de détention difficiles, de la saleté, de l'humidité.
00:22:35Des cellules, on les a vues à l'état où elles ont été laissées,
00:22:39avec des couvertures très fines, juste pour s'asseoir par terre,
00:22:45même pas de matelas, vraiment de l'insalubrité.
00:22:50Et on a vu aussi une corde utilisée pour les exécutions.
00:22:57Vraiment, c'est macabre.
00:22:59C'était macabre.
00:23:01Justement, vous parlez de cette corde utilisée pour les exécutions.
00:23:04Vous étiez sur le terrain, vous y êtes allée en Europe, en Occident, et en particulier en France.
00:23:09On raconte aujourd'hui que cette prison était surnommée l'abattoir humain.
00:23:13D'abord, est-ce que c'est vrai ? Est-ce que ce surnom existait ?
00:23:15Et ensuite, est-ce qu'il est vrai que des milliers, voire des dizaines de milliers de personnes,
00:23:21je reprends l'exemple de Saïd Naya, mais il doit y avoir d'autres prisons,
00:23:24ont été exécutées dans ces prisons-là ?
00:23:26Oui, effectivement.
00:23:29Oui, l'appellation l'abattoir humain, elle est même utilisée en Syrie.
00:23:35Les gens l'utilisaient beaucoup là-bas.
00:23:36Beaucoup de gens qu'on a rencontrés utilisaient cette expression.
00:23:40Et oui, effectivement, toutes ces allégations de milliers de gens exécutés sont vraies.
00:23:48Il y a déjà des témoignages, et on les a lus dans la presse occidentale,
00:23:55de personnes qui avaient déserté ou de personnes qui avaient fui,
00:23:58dont ce fameux, je ne sais plus s'il était infirmier,
00:24:02qui avait donné ses documents et ses photos des morgues.
00:24:06Donc, on comprend qu'il y a des exécutions systématiques
00:24:09ou que les gens mouraient de mauvais traitements et de tortures,
00:24:14ce qui fait qu'on a un nombre élevé de morts.
00:24:17Et c'est ce qui pourrait expliquer aujourd'hui
00:24:20que le nombre de personnes libérées des prisons
00:24:22est beaucoup plus inférieur au nombre de personnes disparues.
00:24:25On ne sait pas où sont passées ces autres personnes,
00:24:30et probablement, elles sont mortes.
00:24:32Et on ne sait pas combien de personnes, ni qui,
00:24:36le régime syrien a supplicié pendant des décennies.
00:24:40Il y a une autre question que j'aimerais vous poser,
00:24:41c'était une image absolument frappante,
00:24:43parce qu'aujourd'hui, on se filme quand on vit un événement hors du commun,
00:24:46et il est logique que les rebelles qui ouvraient les portes des prisons ou des cellules
00:24:51se filmaient en même temps qu'ils filmaient les gens qui libéraient,
00:24:53qui ne comprenaient pas ce qui leur arrivait.
00:24:55On a vu des images de cellules qui étaient ouvertes,
00:24:59dans lesquelles on voyait un certain nombre de femmes avec des enfants en bas âge.
00:25:04Est-ce que ça veut dire que ces femmes ont été incarcérées avec ces enfants,
00:25:09ou alors que ces enfants sont nés dans ce qu'on appelle des prisons ?
00:25:14Alors, je n'ai pas pu personnellement rencontrer des femmes,
00:25:18mais apparemment, d'après plusieurs informations,
00:25:21ces enfants seraient sans doute nés de viol dans les prisons.
00:25:25C'était le sens de ma question, parce que, honnêtement, c'est vertigineux.
00:25:29Oui, oui, c'est vertigineux.
00:25:30On a tous vu cette vidéo où ils étaient en train d'ouvrir les cellules,
00:25:34et puis on voit un petit enfant qui doit avoir 2-3 ans,
00:25:37qui regarde un peu apeuré, qui ne comprend pas.
00:25:41Il y a beaucoup d'histoires qui circulent en Syrie aujourd'hui
00:25:44sur des femmes violées en prison, qui ont eu un ou plusieurs enfants,
00:25:48et dont les familles auraient refusé d'accueillir
00:25:54à cause de ces viols qu'elles ont subis.
00:25:58De leur honneur prétendument flétri.
00:26:00Voilà, tout à fait par rapport à l'honneur de la famille.
00:26:04Une double peine en plus pour ces femmes,
00:26:06après le calvaire, l'humiliation, comme si cela suffisait.
00:26:10Ce sont des récits qui sont absolument insoutenables.
00:26:12C'est ma dernière question, et j'aimerais vous la poser, Zeyna Atonios.
00:26:15Maintenant qu'on a décrit tout ça, on parle de prison.
00:26:17En fin de compte, c'était quoi ? C'était des camps de concentration ?
00:26:23Écoutez, je ne sais pas si on peut les décrire de cette manière,
00:26:27mais évidemment, dans toute dictature, on retrouve toujours ce même schéma
00:26:32d'un univers carcéral complètement fermé,
00:26:36avec très peu d'informations qui filtrent.
00:26:39Une personne disparaît, et puis on va la chercher de prison en prison,
00:26:42et d'hôpital en hôpital, et on va jamais avoir de réponse.
00:26:45D'ailleurs, à Zeyna, par exemple, les gens étaient en train de monter
00:26:50par dizaines, par centaines, maintenant que la prison est vide,
00:26:52pour essayer de trouver des documents dans des centaines de papiers par terre,
00:26:56à la recherche d'un nom, du nom d'une personne, d'un proche
00:27:00qui pourrait leur permettre de comprendre s'il est passé par là ou non.
00:27:05Donc, oui, enfin, c'est des camps ou c'est des endroits où on savait
00:27:11que si l'on entrait, il y avait très peu de chances de ressortir vivants.
00:27:15Ça, c'est certain. Et tous ceux qui sont passés par les prisons
00:27:19et qui ont eu la chance d'être libérés, dont aussi des Libanais,
00:27:23dont un Libanais que j'avais rencontré, ils vous disent, oui,
00:27:26quand vous entrez en prison, ils vous disent, regardez, vous n'allez plus sortir.
00:27:29Et ça, c'est les geôliers qui vous le disent.
00:27:31– C'est incroyable, ce que vous nous racontez est incroyable.
00:27:35Un mot aussi pour le Liban, vous êtes en direct de Beyrouth,
00:27:38je le rappelle, Zeyna Atonios, journaliste dans le grand quotidien francophone,
00:27:42l'Orient Le Jour. Est-ce que pour les Libanais qui regardent la situation,
00:27:46ils se disent que quel que soit le prochain régime syrien, ça ne pourra pas être pire ?
00:27:53– Écoutez, je pense que c'est les Syriens d'abord qui se le disent,
00:27:57ici, on n'est pas encore vraiment sûrs de ce que Hayat Pahlecham,
00:28:01qui est évidemment un mouvement islamiste à la base,
00:28:04qu'est-ce qu'il pourrait réserver aux Syriens ?
00:28:06Mais quand on parle aux Syriens, déjà dans la rue, ils vous disent,
00:28:09on n'arrive pas à croire que la répression est finie et qu'on est libres.
00:28:13Évidemment, au Liban aussi, le Liban qui a souffert de la tutelle syrienne,
00:28:17qui a des prisonniers en Syrie, qui a eu des histoires compliquées avec la Syrie,
00:28:21oui, il y a évidemment du côté des opposants,
00:28:26on est heureux de voir que le régime Assad n'est plus là,
00:28:29on est heureux peut-être de pouvoir rouvrir ce dossier des détenus libanais en Syrie,
00:28:34qui croupissent peut-être depuis 30-40 ans, qui sont tout simplement décédés,
00:28:38mais c'est vrai que la suite, elle paraît très vague,
00:28:43même pour le Liban, parce que comme c'est un pays,
00:28:45on est à la frontière, donc ça pourrait nous affecter.
00:28:49Donc la suite en Syrie, qu'est-ce que ça va être, on ne sait pas,
00:28:52et donc on attend de voir comment le gouvernement de transition
00:28:57va coopérer avec la communauté internationale.
00:29:00On en reparlera en tout cas, pourquoi pas avec vous.
00:29:02Merci beaucoup pour ce témoignage précieux, Zeyna Atonios,
00:29:05journaliste à L'Orient Le Jour, je le rappelle.
00:29:08Lisez L'Orient Le Jour, vous qui pouvez vous le procurer,
00:29:10c'est un excellent journal et un journal de référence.
00:29:13A bientôt sur Sud Radio.
00:29:14Il est une heure moins le quart, tout simplement, sur Sud Radio,
00:29:17et nous avons une information communiquée par le palais de l'Elysée.
00:29:21Figurez-vous que les scénarios auront changé dans tous les sens depuis ce matin,
00:29:24parce qu'on aura absolument tout entendu.
00:29:26On peut témoigner aussi du fait que les proches de François Bayrou
00:29:29seront passés dans tous leurs états, par tous leurs états,
00:29:31depuis hier soir, depuis ce matin et dans la journée.
00:29:34C'est officiel, François Bayrou est nommé Premier ministre.
00:29:37François Bayrou, nouveau Premier ministre de la France.
00:29:40Leur entretien pourtant était censé s'être passé ce matin à l'Elysée avec Emmanuel Macron.
00:29:46Est-ce qu'Emmanuel Macron a changé d'avis dans la matinée ?
00:29:48Combien de fois a-t-il changé d'avis ?
00:29:50On y reviendra dans un quart d'heure.
00:29:51Édition spéciale sur Sud Radio avec tous nos invités.
00:29:54La réaction du MoDem qui doit être soulagée.
00:29:56La réaction aussi des autres forces politiques.
00:29:59Est-ce qu'elles sont prêtes à travailler avec lui ?
00:30:01Et vous, 0826-300-300, vous nous appelez, on vous donne la parole.
00:30:05Parlons vrai sur Sud Radio.
00:30:07Mais avant ça, on se retrouve dans un instant avec un autre invité.
00:30:09La situation en Syrie.
00:30:11Le risque sécuritaire sur la France.
00:30:13Est-ce qu'on risque d'avoir des attentats en France
00:30:15à cause du nouveau régime islamiste qui semble prendre ses marques dans le pays ?
00:30:19On va en parler avec notre invité dans un instant.
00:30:21A tout de suite.
00:30:22Sud Radio, c'est vous qui donnez le temps.
00:30:25Sud Radio sans réserve, Jean-Marie Bordry.
00:30:29Sud Radio sans réserve, mais plus sans Premier ministre.
00:30:32François Bayrou nommé Premier ministre.
00:30:34C'est l'annonce lapidaire qui vient d'être publiée
00:30:37et communiquée par le palais de l'Elysée.
00:30:39Alors, il faut le dire, les coulisses aussi,
00:30:41parce qu'on a passé notre temps à poser des questions
00:30:43aux proches des différents favoris et protagonistes.
00:30:45On est passé par tous les scénarios.
00:30:47C'était François Bayrou hier.
00:30:49Ce n'était plus François Bayrou ce matin.
00:30:51C'était à nouveau François Bayrou.
00:30:52Il y a un quart d'heure, ses proches ou ses soutiens
00:30:54étaient extrêmement pessimistes.
00:30:56Vraie question.
00:30:57Est-ce qu'Emmanuel Macron a changé 15 fois d'avis ?
00:30:59Ou est-ce qu'il avait une idée derrière la tête depuis le début
00:31:01mais il voulait faire tourner tout le monde en rond ?
00:31:03Que s'est-il passé ?
00:31:04On en parle avec notre premier invité, Jean-Christophe Gallien.
00:31:06Bonjour.
00:31:07Bonjour.
00:31:08Vous êtes communique en politique.
00:31:09Vous êtes politologue également.
00:31:11La mise en scène clairement publique
00:31:14d'une telle hésitation présidentielle,
00:31:16qu'est-ce que ça dit du choix d'Emmanuel Macron ?
00:31:18Ça veut dire qu'il y avait deux hypothèses dans l'interprétation.
00:31:21Soit on est dans une forme de verticalité un peu méprisante.
00:31:24C'est-à-dire qu'on prépare, mais après tout on a donné un rendez-vous
00:31:27qu'on honore, qu'on n'honore pas à ce mal sujet.
00:31:29Soit on est, excusez-moi de le dire comme ça, un peu à la rue
00:31:32parce qu'il y a eu une négociation,
00:31:34parce que dans une conversation même de dernière minute
00:31:36pour fixer les détails,
00:31:38pour fixer ce qui était en oeuvre
00:31:40entre François Bayrou et Emmanuel Macron,
00:31:42il y a de la négociation.
00:31:43Il y a des pistes que les uns avancent.
00:31:46Des bras de fer manifestement.
00:31:48Il y a là pour le coup ce qui se passe dans d'autres systèmes politiques
00:31:52proches de nous.
00:31:53Je ne parle pas d'endroits où on est très différents,
00:31:55où il y a démocratie,
00:31:57où il y a encore une fois des partenaires et des opposants,
00:32:01qu'on a des élections, on forme des gouvernements.
00:32:03C'est que souvent on raconte ce qui est en train de se passer aujourd'hui.
00:32:06Pourquoi ? Parce qu'on a changé quand même d'époque.
00:32:08Pour le coup, bien avant même qu'Emmanuel Macron arrive au pouvoir
00:32:12et lui-même qu'il voulait renverser la table,
00:32:14on est quand même dans un moment où l'information,
00:32:16je parle de l'information la vraie,
00:32:18est forcément engagée dans une narration
00:32:20parce que tout le temps il y a un besoin d'avoir cet écho
00:32:24et les chaînes d'information, les radios,
00:32:26bien avant elle et ainsi de suite,
00:32:28sont là pour évidemment participer de cette narration.
00:32:31Si vous fermez le banc, si vous coupez le robinet de l'information
00:32:35et notamment parce que parfois vous avez envie d'éviter de raconter
00:32:38ce qui est en train de se passer,
00:32:39à ce moment-là il faut le faire dès le départ
00:32:40et pas mettre en scène le vide tel qu'il peut apparaître.
00:32:43Sauf que c'est précisément ce qui s'est passé.
00:32:45On est passé par tous les scénarios.
00:32:47Alors, on a plusieurs représentants politiques qui viennent nous rejoindre
00:32:50dans le plateau où je présente et on accueille avec plaisir
00:32:53Céline Hervieux, bonjour.
00:32:54Bonjour.
00:32:55Porte-parole du Parti Socialiste,
00:32:57nouvellement élue députée de la 11e circonscription de Paris.
00:33:00Bienvenue sur Sud Radio.
00:33:01Nous sommes également avec Andréa Cotarac.
00:33:03Bonjour.
00:33:04Porte-parole du Rassemblement National.
00:33:06Alors, là j'ai les représentantes de deux partis
00:33:08qui ont censuré, Michel Barnier.
00:33:10Est-ce que vous allez censurer François Bayrou ?
00:33:12Première question, Céline Hervieux.
00:33:14Écoutez, il est encore un petit peu tôt pour le dire.
00:33:17Nous avons évoqué, alors déjà on vient d'avoir l'information
00:33:20effectivement sur François Bayrou,
00:33:22donc on vient d'assister quand même depuis quelques heures,
00:33:24depuis hier, à un cinéma, il faut quand même le dire,
00:33:27où le roi Macron, une fois de plus,
00:33:29nous a emmenés sur des chemins
00:33:31et tout le monde faisait des allers-retours
00:33:33et donc finalement il a fini par prendre sa décision.
00:33:36Honnêtement, c'est extrêmement décevant,
00:33:38je veux le dire d'abord en premier lieu.
00:33:40Nous avions demandé la nomination d'un Premier ministre de gauche
00:33:44conformément aux résultats des précédentes élections législatives
00:33:47et je vois que le Président de la République
00:33:49maintient, coûte que coûte,
00:33:51l'idée qu'en fait on prend les mêmes, on recommence.
00:33:54Je rappelle que François Bayrou, président du Modem,
00:33:57qui est un parti politique qui a largement participé
00:34:00au gouvernement depuis ces dernières années,
00:34:03depuis 7 ans, qui a validé la politique
00:34:05d'Emmanuel Macron depuis le début,
00:34:07et donc c'est tout à fait regrettable de voir
00:34:09qu'en fait il n'entend pas les messages qu'on lui envoie.
00:34:11Voyez, on a été jusqu'à censurer le gouvernement
00:34:13et on en est encore là.
00:34:14Donc on est reparti, probablement, possiblement,
00:34:17vers une nouvelle censure socialiste.
00:34:19Ça dépendra, pour l'instant, nous,
00:34:21on ne se positionne pas sur la censure a priori.
00:34:23Et si les ministres socialistes étaient accueillis,
00:34:25étaient invités à rejoindre le gouvernement ?
00:34:27Ah mais nous, on l'a dit d'entrée,
00:34:28on ne participera pas à un gouvernement
00:34:30qui est dirigé par un Premier ministre de droite.
00:34:32Même réponse, je présume, chez Andréa Cotorac.
00:34:34Alors, ceci dit, Andréa Cotorac,
00:34:36vous n'avez pas de Premier ministre de gauche,
00:34:38c'est peut-être un soulagement pour le RN ?
00:34:40De toute façon, chez nous,
00:34:42on mesure la grandeur d'un homme
00:34:44à sa capacité à parler avec l'opposition
00:34:47et à commencer par le premier parti de France,
00:34:49c'est-à-dire le RN.
00:34:50Je vous rappelle que M. Barnier a été censuré,
00:34:52il est tombé parce qu'il n'a pas écouté
00:34:54le RN comme nous le souhaitions.
00:34:56Moi, je ne m'intéresse pas vraiment au casting,
00:34:59je m'intéresse surtout au scénario,
00:35:01à savoir si M. Bayrou sera en capacité
00:35:04de respecter les électeurs du RN.
00:35:08Je rappelle quand même que nos électeurs,
00:35:10ce sont quand même les ouvriers, les employés,
00:35:13les salariés que nous sommes en tête.
00:35:15Ce sont les chefs d'entreprise de TPE, PME.
00:35:17On a une situation absolument catastrophique
00:35:19et donc nous, on ne censure jamais a priori.
00:35:21Mais vous avez les mêmes lignes rouges.
00:35:23Les mêmes exigences.
00:35:25Ça, je vous le confirme.
00:35:27Les mêmes lignes rouges qu'avec M. Barnier.
00:35:29En fait, si vous voulez,
00:35:31ça consiste un petit peu à un théâtre
00:35:33d'ombre pathétique avec un suspense en carton-pattes.
00:35:35Nous ne sommes pas dans cette classe politique
00:35:38qui, on entend les socialistes,
00:35:40c'est casse-neuve, c'est ceci, on participe,
00:35:42on participe pas, on sait pas,
00:35:44Wauquiez qui veut pas des LFU.
00:35:46La seule alternative au macronisme et à l'UMPS
00:35:48s'appelle le Rassemblement National.
00:35:50Vous allez ressusciter l'UMPS.
00:35:52Mais les macronistes sont les héritiers de l'UMPS.
00:35:54Ils ont pris le pire de la gauche et le pire de la droite.
00:35:56Jean-Christophe Gallien.
00:35:58Écoutez, vous savez, on était dans une séquence
00:36:00où pour ceux qui pensent que c'est maîtrisé,
00:36:02scénarisé, on est dans le baron noir
00:36:04et pour les autres, une grande majorité,
00:36:06on est plutôt chez les tuches à l'Élysée.
00:36:08C'est-à-dire que pour le coup, on est dans quelque chose
00:36:10qui est quand même assez symptomatique
00:36:12d'une impasse.
00:36:14Faut le dire comme c'est.
00:36:16On est face à quelque chose qui,
00:36:18quoi qu'il se passe aujourd'hui, à partir du moment
00:36:20où vous avez engagé une bataille entre le Parlement
00:36:22et le Parlement, je pense à l'Assemblée Nationale,
00:36:24le Sénat étant un peu sur son aventin,
00:36:26M.Larcher disant pas grand-chose et les éditeurs non plus.
00:36:28Et de l'autre côté, vous avez non plus
00:36:30un gouvernement, mais le Président de la République
00:36:32qui est face à cette Assemblée Nationale.
00:36:34Et cette guérilla
00:36:36qui s'est installée depuis 2022
00:36:38tourne aujourd'hui à quelque chose qui est plutôt proche
00:36:40d'une guerre politique, et disons-le clairement.
00:36:42C'est-à-dire qu'aujourd'hui, vous avez
00:36:44une légitimité parlementaire qui elle-même
00:36:46est fragmentée. De l'autre côté, vous avez...
00:36:48est fragmentée parce qu'il y a eu une offre politique
00:36:50qui est devenue 13 groupes parlementaires.
00:36:52Et donc à partir de là, avec 13,
00:36:54au moins 10 unités qui sont des unités
00:36:56de préparation à la présidentielle,
00:36:58avec un objectif la présidentielle. De l'autre côté, vous avez
00:37:00un Président de la République qui est là, qui a sa légitimité
00:37:02personnelle évidemment, au suffrage universel direct,
00:37:04mais qui semble-t-il, pour la plupart
00:37:06des acteurs aujourd'hui, pose question.
00:37:08C'est-à-dire pose question. Et finalement,
00:37:10on peut se poser la question de savoir si tout ça ne sera
00:37:12pas tranché le jour où simplement
00:37:14tous ces acteurs qui veulent aller à la présidentielle
00:37:16et qui ont comme objectif aujourd'hui
00:37:18malgré tout d'être candidats à cette élection présidentielle,
00:37:20eh bien pourront le faire. C'est-à-dire en gros,
00:37:22ce qui est demandé par les uns et par les autres aujourd'hui, c'est que
00:37:24quelque part, on accélère le calendrier.
00:37:26C'est un vrai sujet, parce qu'aujourd'hui, vous avez
00:37:28cet impasse qui est là, et je ne crois pas
00:37:30qu'on verra. Monsieur Béroud, vous avez été prudent,
00:37:32vous allez voir ce qui va se passer.
00:37:34On va voir avec l'un de ces porte-paroles, parce qu'on est
00:37:36rejoint par Bruno Milienne, porte-parole du Modem.
00:37:38Alors, vous êtes passé partout vos États.
00:37:40Vous êtes là depuis un moment dans les locaux de Sud Radio.
00:37:42Il y a une heure, vous étiez
00:37:44de mauvaise humeur, parce que
00:37:46vous étiez pessimiste. Et là, vous êtes heureux.
00:37:48Non, mais c'est tergiversation.
00:37:50Forcément, mettre les nerfs à rude épreuve.
00:37:52D'autant que
00:37:54je suis, moi, persuadé,
00:37:56et pas seulement parce que je suis au Modem, je suis persuadé
00:37:58qu'il faut une espèce de barycentre central
00:38:00pour essayer de donner des gages
00:38:02aux uns et aux autres, et en tout cas, essayer de travailler avec tout le monde.
00:38:04Et ça, c'est quand même quelque chose que François
00:38:06Béroud fait depuis qu'il a créé le Modem.
00:38:08Avec pas beaucoup de succès jusqu'à maintenant,
00:38:10on va lui espérer plus de succès
00:38:12maintenant. Eh bien, qu'est-ce qu'il va faire en tant que Premier
00:38:14ministre ? Vous nous le direz, juste après les informations
00:38:16de 13h. Restez avec nous
00:38:18sur Sud Radio. François Béroud est
00:38:20votre nouveau Premier ministre. Est-ce qu'il tiendra plus
00:38:22longtemps que Michel Barnier ? C'est une vraie question
00:38:24parce que rien n'est moins sûr.
00:38:26On en parle avec tous nos invités. Vous prenez la parole.
00:38:280826-300-300. Sud Radio
00:38:30sans réserve. A tout de suite.
00:38:32Sud Radio sans réserve.
00:38:34Jean-Marie Bordry.
00:38:36Abémousse, papa, mais en tout cas, Premier ministre.
00:38:38La fumée blanche est sortie
00:38:40du palais de l'Elysée. Ce sera François Béroud
00:38:42qui entrera à Matignon. C'est ce qu'a annoncé
00:38:44de manière lapidaire dans un communiqué.
00:38:46Le palais de l'Elysée. François Béroud,
00:38:48nouveau Premier ministre pour succéder
00:38:50à Michel Barnier.
00:38:52Les scénarios auront changé jusqu'au bout.
00:38:54Le suspens aura duré
00:38:56jusqu'au bout. Que fera
00:38:58François Béroud de plus ou de mieux
00:39:00que Michel Barnier ? Durera-t-il
00:39:02plus longtemps à Matignon que Michel Barnier ?
00:39:04Vraie question qui se pose.
00:39:06Est-ce que sera un gouvernement davantage au centre ?
00:39:08Est-ce possible d'être davantage au centre qu'avec Michel Barnier ?
00:39:10C'est une autre question qu'on pourrait se poser.
00:39:12Sachez qu'on en débat avec tous nos invités et avec vous.
00:39:14Prenez la parole. 0826-300-300.
00:39:16Il y a peut-être des Bernays qui nous écoutent.
00:39:18Béroud à Matignon. Est-ce que ça
00:39:20vous plaît ou pas du tout ? Vous êtes mieux placé
00:39:22que les autres pour le connaître. Dites-nous ce que vous
00:39:24en pensez. On vous donne la parole.
00:39:26On est avec Jean-Christophe Gallien, communicant politique,
00:39:28politologue, Céline Hervieux, porte-parole
00:39:30du PS. Andréa Cotarac, porte-parole
00:39:32du Rassemblement National. Et Bruno
00:39:34Millienne, porte-parole du Modem.
00:39:36Bruno Millienne qui était prêt à censurer
00:39:38un nouveau gouvernement il y a quelques heures
00:39:40mais qui maintenant est heureux comme tout parce que
00:39:42François Béroud entre à Matignon. Les autres qui
00:39:44sont prêts quand même à censurer probablement
00:39:46un gouvernement Béroud. Bruno
00:39:48Millienne, comment vous avez
00:39:50vécu, il n'y a pas d'autres mots,
00:39:52cette valsésitation
00:39:54publique, savamment entretenue,
00:39:56ce rendez-vous à 8h30
00:39:58annoncé publiquement par Emmanuel Macron
00:40:00avec François Béroud. Rendez-vous qui
00:40:02s'est mal passé au vu et au
00:40:04su de tout le monde pour qu'à la fin
00:40:06le Président de la République change d'avis et finisse par le nommer.
00:40:08C'est cruel ! Alors je vais vous dire exactement
00:40:10ma matinée, comme ça, ça va être clair.
00:40:12Quand il y a le rendez-vous à 8h30 avec François Béroud
00:40:14que je vois qui dure 1h45,
00:40:16bien évidemment, comme beaucoup de gens,
00:40:18je pense que c'est bon.
00:40:20Que François Béroud est nommé
00:40:22Premier Ministre. On ne garde pas quelqu'un comme
00:40:24François Béroud aussi longtemps
00:40:26pour simplement faire de la kaléinothérapie, en plus
00:40:28ce n'est pas le genre de la maison la kaléinothérapie
00:40:30avec François Béroud pour lui expliquer qu'il ne sera pas
00:40:32Premier Ministre. Donc j'étais
00:40:34plutôt confiant et j'attendais le communiqué de presse
00:40:36de l'Élysée assez rapidement. Ce qui s'est
00:40:38passé à l'intérieur, ce qui s'est passé ensuite,
00:40:40mais les amis, je suis comme vous,
00:40:42je n'en sais rien. Parce que tout ça n'est
00:40:44que rumeurs et moi je ne donne pas cours à la
00:40:46rumeur. Je ne sais pas si ça s'est bien passé
00:40:48ou pas et si ça s'est mal passé, pour quelle raison ?
00:40:50Est-ce que ça a chopé sur des noms
00:40:52d'éventuels ministres au gouvernement ou pas ?
00:40:54On n'en sait strictement rien. Donc moi
00:40:56je veux bien qu'on traîne toutes les épopées.
00:40:58– Vous allez nous dire que tout s'est bien passé ? Vous allez nous faire croire
00:41:00que vous pensez que tout s'est bien passé ? – Je ne sais pas la teneur.
00:41:02Je ne comprends pas l'hétergiversation.
00:41:04C'est pas la même chose. Moi ce qui m'a mis en émoi
00:41:06c'est l'hétergiversation.
00:41:08– Pourquoi Emmanuel Macron a-t-il tant hésité ?
00:41:10– Je n'en sais rien. Peut-être que ça a chopé
00:41:12sur un nom. Peut-être que François Bayrou
00:41:14voulait imposer un… – Ça ne respire pas la confiance.
00:41:16C'est pour ça que je pose cette question.
00:41:18– Mais c'est quand même normal.
00:41:20C'est normal entre un président
00:41:22qui a quand même…
00:41:24François Bayrou c'est un peu sa dernière carte à jouer.
00:41:26On va être honnête. Après il n'en reste pas
00:41:28beaucoup. Il y a quand même un choix
00:41:301. Programmatique
00:41:322. De personnalité qu'on va mettre
00:41:34au gouvernement qui n'est forcément
00:41:36pas anodin. – Jean-Christophe ?
00:41:38– On peut entendre
00:41:40ce que dit Bruno
00:41:42avec justesse. Certainement maintenant
00:41:44ce n'est pas le premier rendez-vous
00:41:46de cette série-là
00:41:48avec François Bayrou. Il y a eu un travail
00:41:50qui s'est fait en trois temps.
00:41:52C'est pour ça d'ailleurs que tout le monde
00:41:54imaginait, même dans la classe politique
00:41:56qui est autour, qu'on s'orientait
00:41:58vers cette solution. Donc on peut imaginer aussi
00:42:00que la négociation sur les
00:42:02enjeux gouvernementaux, la géographie
00:42:04les géographies de ce futur gouvernement
00:42:06évidemment étaient celles qui étaient discutées
00:42:08jusqu'à la fin. Et ça on le sait
00:42:10que c'est toujours compliqué, que c'est toujours
00:42:12difficile, que c'est toujours précis, qu'un nom
00:42:14enchâsse l'autre et que l'équilibre est bougé.
00:42:16On parle d'équilibre politique dans ce contexte-là
00:42:18évidemment et parfois de géographie.
00:42:20Évidemment de genre. Il y a beaucoup de paramètres
00:42:22qui rentrent en ligne de compte. Évidemment François Bayrou
00:42:24c'est quelqu'un qui, contrairement à ce qu'il a raconté
00:42:26ça et là, n'est pas quelqu'un
00:42:28de facile. C'est pas…
00:42:30Triste ne veut pas dire qu'on est
00:42:32en acceptation de tout. Bien au contraire.
00:42:34C'est quelqu'un qui a toujours une réputation de
00:42:36fin négociateur et de dur négociateur
00:42:38qui peut aussi, Bruno Minienne
00:42:40pourrait peut-être nous le révéler
00:42:42se cabrer et dire je sors de la pièce
00:42:44si ça ne me va pas. Et donc on est dans ce contexte-là.
00:42:46Ce qui est dommage, si vous voulez ce qui est dommage
00:42:48dans le contexte d'une démocratie non pas apaisée
00:42:50puisqu'elle n'est pas tout à fait apaisée, mais en tout cas
00:42:52même parlementaire renouvelé, c'est de se dire
00:42:54qu'on a besoin de temps en temps d'avoir
00:42:56le fil de ce qui se passe. C'est-à-dire que
00:42:58depuis l'Élysée à tout le moins, peut-être davantage
00:43:00que du point de vue de François Bayrou,
00:43:02on peut dire qu'il y a
00:43:04pas des difficultés, mais qu'on est en train
00:43:06de travailler, qu'on est en train de
00:43:08de peaufiner, de préciser…
00:43:10Vous êtes en train de dire qu'Emmanuel Macron ne savait pas où il allait.
00:43:12Et bien c'est ça, je vous dis. C'est soit cette verticalité
00:43:14un peu méprisante qu'est l'accusation faite
00:43:16à Emmanuel Macron depuis
00:43:18longtemps, associée à un cynisme
00:43:20qui lui revendiquait
00:43:22et de l'autre côté, vous pouvez aussi avoir
00:43:24un Élysée qui, malgré cette capacité-là
00:43:26est un peu, je le redis,
00:43:28à la rue à un moment donné. Et donc, soumis
00:43:30à la pression de son interlocuteur, qui est peut-être
00:43:32la dernière chance, vous parliez de la
00:43:34dernière chance de François Bayrou,
00:43:36c'est pas loin d'être la dernière chance d'Emmanuel Macron.
00:43:38Si vous voulez, sur ce moment-là, si ça se casse la figure…
00:43:40Si ça se casse la figure là,
00:43:42derrière,
00:43:44c'est compliqué.
00:43:46Derrière, la pression sur lui est tellement
00:43:48forte qu'un jour, d'ailleurs, certains partis politiques
00:43:50qui ne sont pas présents ici,
00:43:52pourraient avoir envie de la transférer à la rue,
00:43:54si vous voulez. Donc, on en est là.
00:43:56– Vous parlez de la France insoumise, je peux le préciser.
00:43:58– Oui, mais sans dire que je les critique par rapport à ça,
00:44:00je dis simplement que c'est une version qui a été proposée déjà.
00:44:02– Écoutez, en tout cas, moi, je vais vous lire
00:44:04les premières réactions de la France insoumise, notamment
00:44:06le coordinateur du mouvement, Manuel Bompard.
00:44:08Après huit jours, je cite, je ne me permettrai pas,
00:44:10après huit jours de vaudeville,
00:44:12Bayrou est nommé Premier ministre, c'est un nouveau bras d'honneur
00:44:14à la démocratie. Nous avons
00:44:16Mathilde Panot également, qui nous dit
00:44:18une candidature de plus au sursis
00:44:20d'Emmanuel Macron. Est-ce que ça veut dire,
00:44:22est-ce que vous êtes d'accord, Céline Hervieux,
00:44:24pour dire que si Bayrou
00:44:26échoue, c'est Emmanuel Macron qui se retrouvera
00:44:28tout seul face au mécontentement des Français ?
00:44:30– Il est déjà seul
00:44:32face au mécontentement. Et en fait, ce qui est terrible,
00:44:34c'est que si vous voulez, on est dans un régime qui est
00:44:36hyper-présidentialisé. Et quand vous avez
00:44:38une telle fonction qui rencontre un tel homme
00:44:40comme Emmanuel Macron et sa personnalité,
00:44:42si vous voulez, on a le sentiment qu'en fait
00:44:44tout doit tourner autour de lui. Et je trouve
00:44:46que la séquence qu'on vient de vivre
00:44:48montre à quel point il veut être au centre du jeu.
00:44:50– Tout le monde a tourné, mais ils ont même fait plusieurs fois le tour.
00:44:52– Et oui, mais en fait, c'est insupportable
00:44:54parce qu'il faut savoir, il suffit d'écouter
00:44:56les gens, les Français, qui expriment
00:44:58leur colère vis-à-vis de ce Président de la République
00:45:00qui ne les entend pas. Ils n'entendaient pas
00:45:02déjà au moment des Gilets jaunes,
00:45:04déjà au moment de la réforme des retraites.
00:45:06Ils n'entendent pas ce qui vient
00:45:08du peuple dans la rue. Ils ne l'entendent
00:45:10pas quand ils se déplacent massivement
00:45:12pour aller voter, pour aller dire
00:45:14« Stop, nous ne voulons plus de votre politique
00:45:16de l'offre qui nous met
00:45:18en difficulté ». Et ils n'entendent pas cela.
00:45:20Et là, une fois de plus,
00:45:22il se met en scène au milieu
00:45:24du jeu. Moi, je dis que
00:45:26il faut vraiment maintenant, si on veut qu'on avance,
00:45:28parce que je pense que la majorité des Français veulent que l'on
00:45:30sorte de cette crise politique et qu'on trouve des solutions
00:45:32parce qu'il y a des urgences dans ce pays,
00:45:34il faut qu'on redonne le pouvoir au Parlement.
00:45:36– Pardon, mais cette crise politique, c'est aussi vous qui l'avez déclenchée
00:45:38en censurant le précédent gouvernement. – Alors non, je ne peux pas être d'accord avec vous
00:45:40sur ce point. Je suis désolée. Quand on a une répartition
00:45:42de l'Assemblée nationale
00:45:44avec trois grandes forces qui ont émergé,
00:45:46on prend en compte cela.
00:45:48On ne balaye pas le débat parlementaire
00:45:50à coup de 49-3. Enfin,
00:45:52Macron, c'est le Guinness record
00:45:54du 49-3.
00:45:56Donc, on ne passe pas en force quand on n'a pas
00:45:58de majorité. On accepte
00:46:00le débat parlementaire. – C'est énervant, sincèrement.
00:46:02– Bruno Milian pour le Modem.
00:46:04– Quels que soient les exécutifs,
00:46:06qu'ils soient locaux ou nationaux,
00:46:08je n'ai jamais vu des oppositions
00:46:10voter le budget
00:46:12d'une majorité. Fut-elle
00:46:14relative ou est-ce que
00:46:16là, aujourd'hui, vous dites, pour le bien des Français,
00:46:18s'il y a un prochain budget et qu'on nous prend
00:46:20quelques trucs, on ne censurera
00:46:22pas le gouvernement.
00:46:24J'en suis pas sûr que vous le dites ça.
00:46:26Michel Barnier n'avait pas trop de choix.
00:46:28Parce que, traditionnellement,
00:46:30si vous votez le budget quand vous êtes de l'opposition,
00:46:32c'est que vous êtes dans la majorité. – Donc, vous êtes en train
00:46:34de dire que François Bayrou sera obligé de faire pareil que
00:46:36Michel Barnier. – Il va falloir discuter très sérieusement
00:46:38avec tout le monde. – Et il l'avait fait ou pas ?
00:46:40– Je ne sais pas. Moi, je ne suis pas à la place de Michel Barnier.
00:46:42– Il ne l'avait pas fait.
00:46:44– Il va falloir discuter très sérieusement et s'assurer,
00:46:46à tout le moins, qu'il n'y aura pas
00:46:48l'abstention.
00:46:50Et pas de censure. – Effectivement.
00:46:52On va en parler, en tout cas, avec vous tous.
00:46:54Qu'est-ce que le Rassemblement
00:46:56national s'apprête à faire ? Je donnerai la parole
00:46:58au partenaire du parti, dans quelques instants, Andréa Cotard,
00:47:00si je vous propose d'écouter votre président d'abord.
00:47:02Tout seigneur, tout honneur, Jordan Bardella
00:47:04qui a réagi quelques secondes après
00:47:06la nomination officielle de François Bayrou
00:47:08à Matignon.
00:47:10– Bonjour à tous. – Alors, on retrouvera Jordan Bardella.
00:47:12C'était pas Jordan Bardella, là, qu'on entendait.
00:47:14– Les lignes rouges, elles demeurent, mais ce n'est pas nos lignes rouges,
00:47:16ce n'est pas les lignes rouges du parti, ce sont les lignes rouges
00:47:18et les aspirations de millions
00:47:20d'électeurs. Emmanuel Macron
00:47:22est un président
00:47:24bunkerisé,
00:47:26qui a fait le choix d'un nouveau Premier ministre.
00:47:28Ce nouveau Premier ministre doit prendre en considération
00:47:30la nouvelle donne politique
00:47:32et il doit entendre qu'il n'a pas
00:47:34de légitimité démocratique, ni de majorité
00:47:36à l'Assemblée nationale, ce qui suppose donc
00:47:38un dialogue nécessaire avec l'ensemble des forces
00:47:40représentées au Parlement, c'est-à-dire
00:47:42un respect à l'égard de tous les Français,
00:47:44y compris les Français qui n'ont pas voté
00:47:46pour Emmanuel Macron lors des
00:47:48dernières élections européennes et législatives.
00:47:50– C'était Jordan Bardella
00:47:52pour le Rassemblement national. Pas de censure
00:47:54du RN, a priori, contre François Bayrou.
00:47:56En revanche, les mêmes lignes rouges qui ont
00:47:58conduit à la censure de Michel Barnier.
00:48:00Ce qu'on est reparti pour 90 jours, c'est la durée
00:48:02de vie du gouvernement Barnier.
00:48:04Ce que François Bayrou pourra dépasser ces 3 mois
00:48:06à Matignon, c'est ce qu'on va voir avec tous nos invités.
00:48:08Restez avec nous sur Sud Radio, prenez la parole
00:48:100826 300 300
00:48:12Bayrou à Matignon,
00:48:14qu'est-ce que vous en pensez ? Venez-nous le dire
00:48:16tout de suite.
00:48:18– Sud Radio sans réserve,
00:48:20Jean-Marie Bordry.
00:48:22– Il est béarné, il était maire de Pau,
00:48:24c'est François Bayrou, il est aussi haut-commissaire
00:48:26au plan depuis 4 ans, sachez-le, et il entre
00:48:28à Matignon, c'est notre nouveau Premier ministre
00:48:30François Bayrou, nommé par Emmanuel Macron.
00:48:32Qu'est-ce qu'il va faire ? Combien de temps
00:48:34va-t-il tenir ? Qui est vraiment
00:48:36François Bayrou et qu'est-ce qu'il peut faire
00:48:38de plus ou de mieux ou de plus durable
00:48:40que Michel Barnier ? C'est la question, l'une des questions,
00:48:42ça fait partie des questions en tout cas
00:48:44qu'on se pose avec nos invités. Jean-Christophe Gallien,
00:48:46communicant politique, c'est l'énerveux
00:48:48porte-parole du PS, Andréa Cotarac, porte-parole
00:48:50du RN, Bruno Milienne, porte-parole
00:48:52du Modem. Andréa Cotarac, on l'entendait
00:48:54à l'instant, votre président Jordan Bardella,
00:48:56pas de censure a priori, mais les
00:48:58mêmes lignes rouges. Concrètement,
00:49:00vous demandez exactement
00:49:02à François Bayrou la même chose qu'à Michel Barnier
00:49:04qu'il cède sur toutes vos exigences ?
00:49:06Pourquoi est-ce qu'on demande exactement
00:49:08la même chose ? D'abord, un, parce que la situation politique
00:49:10et les rapports de force n'ont pas changé.
00:49:12Le RN est le premier groupe à l'Assemblée nationale,
00:49:14que ce soit Bayrou, Barnier ou un autre.
00:49:16Et deuxièmement, parce que nous sommes...
00:49:18C'est le Nouveau Front Populaire, c'est pas un groupe.
00:49:20Non mais il faut être précis,
00:49:22le premier groupe c'est le RN, il n'y a pas de débat là-dessus.
00:49:24Par ailleurs, moi je vous écoute tous
00:49:26les uns et les autres, et je me pose la question,
00:49:28il est français dans tout ça. Parce qu'en fait,
00:49:30en réalité, on avait essayé de trouver,
00:49:32il, M. Macron, le responsable de tout ça quand même,
00:49:34avait essayé de trouver le plus petit dénominateur
00:49:36commun, c'est-à-dire les LR, un tout petit groupe
00:49:38à l'Assemblée nationale pour diriger
00:49:40le dernier gouvernement, ça n'a pas marché,
00:49:42puisqu'ils n'ont pas écouté, puisqu'il y a eu le chantage
00:49:44de M. Attal sur M. Barnier, bref, qu'ils n'étaient pas cohérents
00:49:46ni unis. Aujourd'hui, on va chercher
00:49:48un tout petit dénominateur, encore plus petit
00:49:50que les LR, c'est le Modem.
00:49:52On verra bien si M. Bayrou nous écoute,
00:49:54tout simplement, parce que moi je pense aux Français,
00:49:56le dernier budget,
00:49:58il voulait supprimer l'allègement des charges
00:50:00pour les entreprises, à l'heure où
00:50:0266 000 boîtes sont devant les tribunaux de commerce.
00:50:04Il voulait dérembourser
00:50:06certains médicaments à l'heure où un Français sur trois
00:50:08refuse de se faire soigner pour des raisons financières.
00:50:10Ce budget qui nous avait été
00:50:12présenté était mauvais, il a été censuré.
00:50:14Si M. Bayrou ne nous écoute pas,
00:50:16s'il n'écoute pas le Premier Parti de France
00:50:18la prochaine fois, il sera censuré aussi,
00:50:20tout simplement parce que les rapports de force
00:50:22n'ont pas changé et que les Français attendent
00:50:24plus de pouvoir d'achat, on attend
00:50:26que la France du travail ne soit pas taxée,
00:50:28mais qu'on aille chercher l'argent dans le train de vie de l'État,
00:50:30on attend de M. Bayrou,
00:50:32qui est un européiste, qu'il aille diminuer
00:50:34la contribution de la France à l'Union Européenne, bref,
00:50:36tout ça est aujourd'hui sur la table, et nous,
00:50:38nous sommes des constructifs, nous sommes des bâtisseurs,
00:50:40et nous sommes prêts à discuter avec M. Bayrou.
00:50:42– Quelle concession vous êtes prêts, Bruno Milienne, à faire
00:50:44au Rassemblement National ?
00:50:46– Nous, on n'est pas dans le domaine des concessions, c'est ce que vous n'avez pas compris.
00:50:48Ce qui nous différencie de tous les autres,
00:50:50– Je n'ai pas parlé de ça moi, j'ai parlé de construire.
00:50:52– C'est-à-dire qu'il n'y a pas de ligne rouge et il n'y a pas de concession.
00:50:54On prend les préoccupations des Français les unes derrière les autres,
00:50:56et on voit comment on peut construire des majorités
00:50:58à l'Assemblée Nationale,
00:51:00pour répondre à leurs besoins.
00:51:02– Y compris avec l'URN sur certains textes ou pas ?
00:51:04– Mais l'URN, ce n'est pas la question du RN ou pas.
00:51:06– Si vous ne voulez pas travailler avec nous, ça commence mal.
00:51:08– Ce n'est pas la question du RN ou pas.
00:51:10Le problème c'est, qu'est-ce qu'on fait ?
00:51:12Moi, ce n'est plus une question de parti, je suis désolé de vous le dire,
00:51:14pas plus l'URN que les autres.
00:51:16– L'URN c'est de répondre aux préoccupations des Français.
00:51:18Ça, il faut que l'Assemblée Nationale…
00:51:20– Ça vous dit tous la même chose, mais est-ce que vous pouvez vous mettre d'accord
00:51:22avec d'autres partis pour dépasser…
00:51:24– On se mettra d'accord avec tous ceux qui feront avancer le pays
00:51:26dans le bon sens et dans l'intérêt des Français.
00:51:28– Et si jamais ils vous répondent non ?
00:51:30– Ils en prendront la responsabilité.
00:51:32Au bout d'un moment, on ne peut pas être tenu pour responsable,
00:51:34à la place de gens qui ne veulent pas faire avancer le pays.
00:51:38– Donc vous êtes en train de me dire que vous courez droit à la censure ?
00:51:40– Ecoutez, moi je regarde l'Assemblée Nationale depuis la dissolution.
00:51:42Je suis désolé, c'est lamentable.
00:51:44C'est une cour de récréation de gamins prépubères…
00:51:46– Mais qui est responsable de cela ?
00:51:48C'est M. Macron ou pas ?
00:51:50– Non mais il y a eu une dissolution…
00:51:52– Je veux bien qu'on discute de théâtre, etc.
00:51:54– Qui est le responsable ?
00:51:56– Il y a eu une solution, il y a eu une tangouille derrière.
00:51:58Du modem qui a travaillé avec l'extrême gauche notamment.
00:52:02Brutalement dans ma circonscription.
00:52:04Il y a eu une tangouille, on a volé l'élection à des Français.
00:52:06– Il y a eu une dissolution dont acte,
00:52:08on ne va pas passer notre vie de politique sur la dissolution.
00:52:10Elle est faite, on ne reviendra pas en arrière.
00:52:12Ce n'est pas retour vers le futur.
00:52:14Donc à partir de ce moment-là,
00:52:16les gens ont voté, mais vous le voyez tous.
00:52:18Certes, il y a eu 11 millions d'électeurs pour le…
00:52:20– Ah certes, certes.
00:52:22– Non mais moi je ne l'ai jamais caché.
00:52:24Mais il y a eu 11 millions d'électeurs pour le RN.
00:52:26Pour autant, vous n'avez pas la majorité absolue.
00:52:28Donc ce que demandent les gens,
00:52:30c'est qu'effectivement on travaille pour le pays et pas pour nos partis.
00:52:32Quand vous aurez intégré ça dans votre logiciel à l'Assemblée nationale…
00:52:34– On l'a intégré depuis longtemps au RN.
00:52:36– Ça marchera beaucoup mieux.
00:52:38– Alors tiens, on va donner la parole aussi
00:52:40à une autre chef de parti, c'est Marine Tondoli.
00:52:42Elle dirige Europe Écologie Les Verts.
00:52:44Elle fait partie du nouveau Front Populaire.
00:52:46Elle aussi a réagi à la nomination de François Bayrou.
00:52:48– Tout ça ressemble quand même furieusement
00:52:50à du mauvais vaudville.
00:52:52On a passé une semaine,
00:52:54les dernières 48 heures et les dernières heures
00:52:56dans un cinéma absolu qui, je pense,
00:52:58ridiculise la France dans sa manière de procéder,
00:53:00ridiculise le Président de la République
00:53:02dans sa manière de ne plus vouloir
00:53:04puis de céder à ce que j'ai l'impression
00:53:06a été finalement une forme d'intimidation
00:53:08et de « Retire-moi ou je fais un malheur ».
00:53:10On ne comprend pas bien
00:53:12comment tout ça s'est passé d'un point de vue institutionnel,
00:53:14politique, oui, c'est assez désespérant.
00:53:16Je ne sais pas quelle image
00:53:18tout cela donne aux Français.
00:53:20Ensuite, on voit bien que le Président de la République,
00:53:22finalement, plus il perd du terrain électoralement,
00:53:24plus il s'accroche à ses proches,
00:53:26à ses très proches, à ses très très proches,
00:53:28à celles et ceux qui sont avec lui dès le début
00:53:30et qui incarnent finalement le macronisme le plus fidèle.
00:53:32Donc c'est incompréhensible.
00:53:34– Il nous partime 500,
00:53:36on vime 50 en arrivant au port.
00:53:38En fait, c'est dans l'autre sens.
00:53:40Marine Tondelier, pour la patronne des écologistes.
00:53:42Céline Hervieux, vous êtes socialiste.
00:53:44Ce matin, votre camarade socialiste,
00:53:46Karim Bouamran, maire de Saint-Ouen,
00:53:48disait chez Jean-Jacques Bourdin
00:53:50dans le rematin Sud Radio
00:53:52« Le Nouveau Front Populaire est en mort clinique ».
00:53:54Et c'est Jean-Luc Mélenchon d'ailleurs
00:53:56qui a acté cette mort clinique.
00:53:58Est-ce que là, en nommant François Bayrou à Matignon
00:54:00plutôt qu'un homme de gauche, Emmanuel Macron
00:54:02a ressuscité le NFP ?
00:54:04– Vous savez, si vous voulez, ce sont des hommes et des femmes de gauche
00:54:06qui se battent pour plus de justice dans ce pays.
00:54:08– Et parfois entre eux aussi, c'est souvent arrivé.
00:54:10– Et ça, ça continuera pour l'urgence climatique,
00:54:12pour les plus vulnérables, pour les plus précaires.
00:54:14Ça, notre ligne politique, elle a toujours été là.
00:54:16Et effectivement, nous, ce qui nous intéresse,
00:54:18c'est l'intérêt général, l'intérêt du pays
00:54:20et qu'on trouve des solutions.
00:54:22Parce qu'on l'a dit, on est en train de traverser des crises
00:54:24qui sont importantes, si vous voulez.
00:54:26Là où je rejoins Monsieur Millienne,
00:54:28c'est qu'on n'est pas là à défendre des chapelles.
00:54:30On est là à demander un changement de méthode.
00:54:32Un changement d'orientation politique.
00:54:34– Pourtant, le premier secrétaire de votre parti, Olivier Faure,
00:54:36voulait un premier ministre de gauche. Il ne l'a pas eu.
00:54:38– Évidemment. Pour porter ses enjeux.
00:54:40– Donc, vous allez quand même vous diriger dans l'opposition
00:54:44à François Bayrou. Quoi qu'il en soit.
00:54:46– Bien sûr, bien sûr. Nous serons dans l'opposition.
00:54:48Ça, c'est une évidence.
00:54:50– Il y a quand même une histoire de chapelle.
00:54:52– C'est-à-dire qu'on est dans une situation de blocage
00:54:54et qu'il faut qu'on avance.
00:54:56– On est toujours aussi bloqués qu'hier ou pas pour vous, avec François Bayrou ?
00:54:58– On va voir comment ça va se passer.
00:55:00Le choix n'est pas le bon de Bayrou.
00:55:02Parce que là encore, c'est le macronisme avant Macron.
00:55:04François Bayrou, quand même.
00:55:06Le modem, excusez-moi, mais ça n'est pas la gauche.
00:55:08Ça ne porte pas les intérêts des travailleurs.
00:55:10Ça ne porte pas l'intérêt des plus vulnérables dans ce pays.
00:55:12Ni des classes populaires, ni des classes moyennes.
00:55:14Donc ça, c'est la première chose. C'est un mauvais choix.
00:55:16Maintenant, c'est le choix du président de la République.
00:55:18On l'entend. On en prend acte.
00:55:20Qu'est-ce qu'il va être capable de faire ?
00:55:22Qu'est-ce qu'il va construire comme négociation, comme coalition
00:55:24pour qu'on avance et qu'on trouve des réponses ?
00:55:26Nous, nous avons posé des éléments clairs sur la table.
00:55:28Pour ne pas censurer.
00:55:30Il faut déjà qu'on redonne du pouvoir au Parlement.
00:55:32Et je ne suis pas d'accord avec ce que disait M. Mélenchon à l'instant.
00:55:34Ce n'est pas une cour de récréation.
00:55:36Oui, mais ne renvoyez pas.
00:55:38Vous, vous avez été député. Ne renvoyez pas cette image-là.
00:55:40C'est grave de dire ça.
00:55:42C'est pas vrai.
00:55:44On travaille le jour, la nuit.
00:55:46On a bossé énormément dans le cadre de ce budget.
00:55:48On a proposé des choses.
00:55:50On a justement discuté des amendements.
00:55:52On a parlementé.
00:55:54On a proposé des choses.
00:55:56Et ça a été balayé par le 49-3.
00:55:58Donc ce que nous disions, première chose,
00:56:00on arrête avec le 49-3 et on donne de la force
00:56:02au débat parlementaire.
00:56:04A la fin, on tranche par des votes.
00:56:06Deuxièmement, il faut un changement d'orientation politique.
00:56:08Macron a été sanctionné à plusieurs reprises.
00:56:10Donc on arrête avec la politique
00:56:12qui préserve les intérêts particuliers
00:56:14des plus riches dans ce pays.
00:56:16Et on soutient la classe moyenne et la classe populaire,
00:56:18les personnes qui en ont réellement besoin.
00:56:20Donc on rééquilibre les choses.
00:56:22On arrête de subir les sirènes populistes
00:56:24du Rassemblement National
00:56:26et de se mettre dans la main de Marine Le Pen
00:56:28qui n'attend qu'une chose, c'est effectivement le chaos
00:56:30puisque c'est dans son intérêt
00:56:32qu'il y ait une élection présidentielle anticipée
00:56:34et qu'elle puisse candidater
00:56:36pour devenir présidente de la République.
00:56:38Donc on arrête avec ça. On tourne le dos au RN.
00:56:40Ils ont leur légitimité. Ils ont été élus.
00:56:42Mais on arrête de négocier avec eux.
00:56:44Parce que ça, c'est un tambouille.
00:56:46Ce qu'a fait M. Barnier à la fin,
00:56:48c'était un déshonneur total.
00:56:50On se tourne vers le NFP
00:56:52qui est la première coalition du Parlement.
00:56:54Jean-Christophe Gallien,
00:56:56François Mitterrand disait
00:56:58que les centristes ne sont ni de gauche, ni de gauche.
00:57:00Est-ce que François Bayrou est bien placé pour parler
00:57:02au Parti Socialiste ?
00:57:04Vous allez avoir une perception
00:57:06des gens qui sont silencieux.
00:57:08D'ailleurs, on n'entend pas beaucoup aujourd'hui
00:57:10le deuxième groupe après celui du Rassemblement National
00:57:12qui ressemble pour la République.
00:57:14Il vient de se féliciter de la nomination.
00:57:16Il avait un peu disparu.
00:57:18Il va apporter
00:57:20l'indispensable stabilité
00:57:22dont les Français ont besoin.
00:57:24C'est un point essentiel.
00:57:26On voit bien qu'aujourd'hui,
00:57:28il y a une différence de prise.
00:57:30Ce n'est pas pareil que M. Barnier
00:57:32pour M. Attal. De la même manière,
00:57:34pour M. Wauquiez,
00:57:36M. Bayrou n'est pas exactement M. Cazeneuve.
00:57:38On est dans un contexte
00:57:40qui peut être à géométrie très variable.
00:57:42Ce n'est pas un gros mot
00:57:44qui est de la conflictualité politique
00:57:46au sein du Parlement.
00:57:48Parce que ce contexte,
00:57:50ce moment-là, il est aussi un moment
00:57:52où il y a besoin d'avoir des émergences,
00:57:54des prises de positions, des gens qui ne sont pas d'accord.
00:57:56Là aussi, faire l'union nationale
00:57:58obligatoirement, ça n'existe nulle part.
00:58:00Il y a d'autres pays en Europe,
00:58:02on fait un gros focus sur la France,
00:58:04mais l'Autriche cherche un gouvernement, la Belgique cherche un gouvernement.
00:58:06Il y a d'autres pays, les Allemands,
00:58:08après leur élection en février, ils vont mettre beaucoup de temps
00:58:10à trouver un gouvernement.
00:58:12Ce n'est pas des gros mots.
00:58:14Nous, on a donné jusqu'à présent,
00:58:16jusqu'à ce moment de la dissolution,
00:58:18on avait des stabilités
00:58:20politiques, des stabilités
00:58:22parlementaires, des stabilités gouvernementales,
00:58:24ce qui faisait notre nature par rapport à
00:58:26tous les autres pays, Grande-Bretagne y compris, autour de nous,
00:58:28où ça tourne beaucoup plus vite.
00:58:30Il y a bien sûr l'Italie, l'Espagne, tout ce que vous voulez.
00:58:32Sauf qu'aujourd'hui, ça a un peu bougé.
00:58:34Ce n'est pas très grave. La réalité,
00:58:36c'est quoi ? C'est qu'on a
00:58:38quelque chose d'hybride dans notre système politique,
00:58:40dans notre système institutionnel. C'est qu'on a un président de la République
00:58:42qui, encore une fois, est élu lui-même,
00:58:44il a une légitimité.
00:58:46Et lui, pendant 5 ans, à part le fait
00:58:48qu'il ait envie de s'en aller ou pas s'en aller,
00:58:50il est là. Il peut décider par contre
00:58:52que l'Assemblée nationale saute, au moins une fois
00:58:54par an, on va dire ça,
00:58:56et c'est quelque chose qui peut se passer.
00:58:58La contre-mesure, oui, c'est la censure.
00:59:00De l'autre côté, nos institutions sont comme ça.
00:59:02Il faut qu'il y ait à l'intérieur du Parlement
00:59:04une décision collective,
00:59:06individuelle ou ce que vous voulez, pour fabriquer
00:59:08autre chose potentiellement. Parce qu'aujourd'hui,
00:59:10le pouvoir, en fait, en réalité,
00:59:12c'est là où vous êtes frustrés, parce que vous avez fait un travail
00:59:14tous ensemble, les députés,
00:59:16notamment sur le budget. C'est vrai qu'il y a eu un gros travail
00:59:18et que ce projet de budget
00:59:20qui a été revisité par l'Assemblée nationale
00:59:22a été effacé.
00:59:24Très vite effacé. Il a voulu passer au 49-3
00:59:26et les oppositions, à mon avis, de manière assez légitime,
00:59:28parce que ça ne représentait plus leur position,
00:59:30ont dit non, et ont renversé un gouvernement
00:59:32qui est... Si ça s'était passé,
00:59:34si vous voulez, dans un contexte normal,
00:59:36avant la dissolution, on n'aurait rien dit.
00:59:38On n'aurait rien dit, c'était la démocratie.
00:59:40Cette fois-ci, on va bien voir.
00:59:42L'art qu'ont prêté à Michel Barnier
00:59:44de la négociation, de la capacité d'ouvrir
00:59:46le Brexit, tout ce que vous voulez, aujourd'hui,
00:59:48c'est chez Bayrou. On verra si Bayrou, avec son expérience...
00:59:50Est-ce que Bayrou sera négocié ? On va en parler avec vous.
00:59:52Qui est François Bayrou ?
00:59:54C'est un des personnages politiques les plus connus de la scène politique
00:59:56française. On a grandi devant ses campagnes présidentielles.
00:59:58Qu'est-ce qu'il a fait concrètement
01:00:00aux manettes François Bayrou ?
01:00:02Partout où il est passé. On va en parler avec nos invités
01:00:04dans un instant et avec vous tous. Tiens, les palouas,
01:00:08de toute façon, vous le connaissez mieux que les autres. A tout de suite !
01:00:12Et maintenant qu'on a proposé les cadeaux de Noël,
01:00:14on reparle de notre nouveau Premier ministre.
01:00:16Est-ce que ce sera un cadeau pour le pays ? Ça, c'est ce que vous nous
01:00:18direz tous. On est toujours avec Jean-Christophe Gallien,
01:00:20Andréa Cotarac pour l'ERN, Céline Hervieux
01:00:22pour le PS, Bruno Milienne
01:00:24pour le Modem.
01:00:26Qui est notre nouveau Premier ministre ?
01:00:28C'est un des noms politiques les plus connus.
01:00:30On a grandi devant ses campagnes électorales.
01:00:32Il a été pêle-mêle, écoutez.
01:00:34Premier ministre désormais, il a été maire de Pau.
01:00:36Il est maire de Pau depuis 2014.
01:00:38Il a été président du Modem, inamovible, évidemment.
01:00:40C'est lui qui a créé ce parti sur les ruines de l'UDF.
01:00:42Il a été garde des Sceaux pendant un mois.
01:00:44Député européen pendant deux ans.
01:00:46Président de l'UDF pendant près de dix ans.
01:00:48Président du CDS également,
01:00:50pour ceux qui ont connu cette époque.
01:00:52Ministre de l'Éducation nationale
01:00:54pendant quatre ans,
01:00:56François Bayrou. C'était à la fois
01:00:58sous baladure et sous jupé. Ça relevait de la gageure
01:01:00d'ailleurs, pour survivre au changement de Premier ministre
01:01:02à l'époque. Et il est enfin
01:01:04haut-commissaire au plan depuis quatre ans.
01:01:06Alors, j'ai une question très simple,
01:01:08Bruno Milienne, à vous poser.
01:01:10On a parlé de réindustrialisation.
01:01:12On a parlé de
01:01:14planification écologique.
01:01:16On a parlé de relance de l'industrie, de la défense.
01:01:18Ça fait quatre ans qu'il est haut-commissaire au plan.
01:01:20François Bayrou, est-ce que vous êtes capable de me citer
01:01:22une seule chose que François Bayrou ait planifiée ?
01:01:24Alors, je vous ferai un cadeau, moi aussi, de Noël
01:01:26quand je reviendrai vous voir, Jean-Marie.
01:01:28Je reviendrai avec toute la documentation
01:01:30qui a été produite par le Haut-Commissariat
01:01:32au plan depuis quatre ans. Je n'en citerai
01:01:34qu'une, parce que celle-là, elle a fait quand même
01:01:36beaucoup de bruit.
01:01:38C'est le rapport qu'il y a eu
01:01:40sur les retraites, sur la réforme des retraites,
01:01:42qui expliquait très clairement que
01:01:44le problème ne venait pas du paiement
01:01:46des retraites, même si on avait du mal
01:01:48et qu'il y a un déficit chronique
01:01:50avec les retraites
01:01:52du public, mais il venait bien
01:01:54des recettes, et qu'on avait
01:01:56un trou de 30 à 40 milliards par an
01:01:58de recettes, et que c'était là-dessus qu'il fallait
01:02:00agir, plutôt que d'agir sur le reste.
01:02:02Et on l'a fait, enfin,
01:02:04le Haut-Commissariat au plan l'a fait, au moment
01:02:06où le président du corps de l'époque
01:02:08nous disait non, non, il n'y a pas de problème.
01:02:10Il a été obligé de reconnaître que oui, il y en avait un quand même.
01:02:12Donc le Haut-Commissaire au plan nous a
01:02:14expliqué, heureusement qu'il était là, qu'on avait un problème
01:02:16dans le financement des retraites. Il y a eu un document
01:02:18très intéressant sur les énergies renouvelables,
01:02:20mais vous me posez la question. Non mais je vous laisse répondre.
01:02:22Je vous le dis, le Haut-Commissariat
01:02:24au plan est là
01:02:26pour faire de la prospective,
01:02:28n'est pas là pour amener des solutions
01:02:30sur le court terme.
01:02:32– Parlons maintenant de François Bayrou,
01:02:34ministre de l'éducation nationale pendant 4 ans.
01:02:36C'est une denrée rare, c'est difficile de tenir aussi longtemps
01:02:38par les temps qui courent. Boulevard de Grenelle,
01:02:40qu'est-ce qu'il a fait, ministre de l'éducation nationale ?
01:02:42On connaît tous François Bayrou, mais on a tous du mal
01:02:44à se rappeler ce que concrètement
01:02:46il a porté une loi Bayrou,
01:02:48un héritage Bayrou.
01:02:50– Mais attendez, l'alpha et l'oméga de l'action publique
01:02:52ne passent pas par la loi. Je vais vous dire simplement pourquoi.
01:02:54Parce que quand vous posez une loi à l'Assemblée nationale,
01:02:56vous ouvrez la boîte de Pandore du concours Lépine
01:02:58de l'idée la plus con, il faut quand même le savoir.
01:03:00Donc ça c'est fait, je vous le dis quand même,
01:03:02l'alpha et l'oméga de l'action publique
01:03:04passent aussi par
01:03:06des discussions avec les syndicats,
01:03:08des avancées que vous pouvez faire
01:03:10sans passer par la loi, et je peux vous en parler,
01:03:12justement ça tombe mal parce que François Bayrou
01:03:14à l'éducation nationale,
01:03:16figurez-vous que ma mère,
01:03:18qui était principale
01:03:20de collège à l'époque
01:03:22à Mantes-la-Jolie, c'est pas ce qu'il y avait de plus simple,
01:03:24a travaillé avec lui justement
01:03:26sur l'amélioration de certains points vis-à-vis de profs.
01:03:28– Et c'est comme ça que vous êtes devenu centriste ?
01:03:30– Non pas du tout, je suis devenu centriste bien après.
01:03:32Mais c'est pas parce que vous n'avez pas de loi
01:03:34qu'il n'y a pas de travail, fort heureusement.
01:03:36– Andréa Cotarac, François Bayrou,
01:03:38vous aussi vous avez grandi devant la carrière politique
01:03:40notamment de François Bayrou.
01:03:42– Moi j'étais plus jeune que monsieur Millian mais…
01:03:44– Oui, beaucoup !
01:03:46– Je pourrais être son père !
01:03:48– On se souvient qu'en 2007 il avait fait un grand score, etc.
01:03:50– Oui tout à fait.
01:03:52– François Bayrou c'était une surprise, juste derrière Ségolène Royal.
01:03:54– Tout à fait, maintenant monsieur Bayrou est aux antipodes
01:03:56on va dire de ce que pense le Rassemblement National
01:03:58puisqu'il est fédéraliste européen, immigrationniste, etc.
01:04:00– Rapprochez-vous du micro.
01:04:02– En revanche, on peut aussi travailler avec monsieur Bayrou.
01:04:04Moi je le prends au sérieux monsieur Bayrou.
01:04:06– Vous êtes prêt à travailler avec lui ?
01:04:08– Vous savez, il sera contraint de travailler avec le Rassemblement National,
01:04:10le premier parti de France.
01:04:12Moi je me souviens par exemple d'un monsieur Bayrou
01:04:14qui défendait la laïcité, la séparation des églises et de l'État.
01:04:16Vers qui va travailler s'il met ça sur la table ?
01:04:18Avec le RN, la gauche a abandonné la laïcité,
01:04:20il manifeste avec des islamistes du CCIF.
01:04:22Il ajoutait aussi que la laïcité c'était pas simplement,
01:04:24si mes souvenirs sont bons vous me corrigerez,
01:04:26la séparation des églises et de l'État,
01:04:28c'était aussi la séparation de l'État de la finance
01:04:30et du monde de la finance.
01:04:32On va pouvoir travailler avec monsieur Bayrou
01:04:34si tant est qu'il soit d'accord pour le faire avec nous.
01:04:36On a proposé dans notre contre-budget
01:04:38une taxe sur les transactions financières par exemple,
01:04:40à 0,5%.
01:04:42Je pense qu'on peut travailler avec monsieur Bayrou
01:04:44sur cette question-là.
01:04:46On a proposé de taxer les revenus spéculatifs,
01:04:48d'éviter de taxer la France qui bosse,
01:04:50la France qui travaille,
01:04:52la France des actifs, mais de taxer les revenus spéculatifs.
01:04:54Je prends par exemple le cas des rachats d'actions.
01:04:56Les rachats d'actions, on en discutait la dernière fois,
01:04:58c'est une ineptie économique.
01:05:00Une boîte vend ses actions,
01:05:02puis les rachète pour faire augmenter la valeur du titre.
01:05:04Ça on pourra travailler je crois avec monsieur Bayrou.
01:05:06Monsieur Barnier souhaitait les taxer à 8%,
01:05:08on souhaitait les taxer à 33%.
01:05:10Donc il y a tout un tas de sujets sur lesquels je crois
01:05:12on peut travailler avec monsieur Bayrou.
01:05:14Ça ne surprendra personne.
01:05:16On n'est pas de la même famille politique,
01:05:18on n'est pas d'accord sur la vision qu'on a du pays,
01:05:20mais malheureusement je crois que monsieur Bayrou
01:05:22sera contraint de travailler avec le RN,
01:05:241er parti de France.
01:05:26Est-ce que vous êtes prêt rapidement,
01:05:28vous nominez le jour de donner la parole
01:05:30à Jean-Christophe Gallien après,
01:05:32d'avancer pourquoi pas sur ces propositions concrètes du RN ?
01:05:34Encore une fois je vous le dis,
01:05:36sur les propositions qui vont dans l'intérêt de la France
01:05:38et dans l'intérêt du pays,
01:05:40je n'ai aucun problème.
01:05:42Mais là effectivement, financer le budget de la France
01:05:44en tapant sur l'immigration,
01:05:46ça ne sera pas la clave du modèle.
01:05:48Donc il n'y aura pas de loi immigration, de nouvelle loi immigration ?
01:05:50Ce serait bien de pouvoir s'engager là-dessus déjà.
01:05:52Mais je ne vais pas m'engager à la place du Premier ministre.
01:05:54Mais pensez bien une chose,
01:05:56écoutez ce qu'on a dit depuis
01:05:58quelques mois par rapport à la loi immigration.
01:06:00On en fait une par an.
01:06:02Est-ce qu'on ne peut pas faire un moment,
01:06:04une petite pause,
01:06:06regarder ce qui fonctionne,
01:06:08regarder ce qui fonctionne ou pas,
01:06:10de relancer la machine
01:06:12à faire du vent, parce que depuis 30 ans finalement
01:06:14on fait du vent.
01:06:16Soyons un tout petit peu pragmatiques et réalistes,
01:06:18posons les stylos, employons une méthode
01:06:20sur le long terme.
01:06:22La loi immigration, si doyable
01:06:24d'avoir une nouvelle, elle mérite
01:06:26que les différents partis politiques
01:06:28travaillent dessus sur le long terme.
01:06:30Mais comment voulez-vous vous mettre d'accord avec le Rassemblement National d'un côté
01:06:32et pourquoi pas le Parti Socialiste de l'autre sur une loi immigration ?
01:06:34Sur la loi immigration on ne sera pas d'accord
01:06:36avec le Rassemblement National.
01:06:38On pourra être d'accord avec le PS et avec l'LR.
01:06:40Est-ce que Bruno Retailleau, par exemple,
01:06:42ministre de l'Intérieur,
01:06:44connu pour ses opinions très marquées sur ce sujet,
01:06:46a sa place dans un gouvernement
01:06:48Bayrou ?
01:06:50Bruno Retailleau a quand même dit en rentrant au ministère de l'Intérieur
01:06:52que finalement la dernière loi immigration avait fait des avancées.
01:06:54Il a aussi ajouté que l'immigration n'était pas
01:06:56une chance pour la France.
01:06:58Oui, mais il faudra que chacun fasse un pas
01:07:00vers l'autre.
01:07:02Vous lui demandez de faire un pas ou pas Bruno Retailleau ?
01:07:04Ça va dans les deux sens Jean-Marie, ça ne peut pas être que dans un sens.
01:07:06Qui doit faire un pas ?
01:07:08François Bayrou ou Bruno Retailleau ?
01:07:10Tout le monde doit faire un pas pour l'intérêt des Français.
01:07:12Vous demandez aussi à François Bayrou de faire un pas vers Bruno Retailleau ?
01:07:14François Bayrou est là pour ça, pour regarder ce qui peut marcher
01:07:16ou pas avec l'accord de tous.
01:07:18C'est un peu difficile à imaginer
01:07:20mais c'est la méthode employée depuis...
01:07:22Le modèle LR, ce n'est pas majorité.
01:07:24La parole, dans un instant, assez linervieux pour le Parti Socialiste
01:07:26mais avant ça la parole à ceux qui ne sont pas là.
01:07:28La France Insoumise, son coordinateur Manuel Bompard.
01:07:30Les gens ont voté pour une rupture
01:07:32avec la politique macroniste et ils se retrouvent
01:07:34comme Premier ministre
01:07:36une personne qui a été membre
01:07:38du premier gouvernement d'Emmanuel Macron
01:07:40en 2017.
01:07:42Vous comprenez bien que oui, de mon point de vue,
01:07:44ça s'appelle un bras d'honneur contre la démocratie.
01:07:46Et nous avons été clairs depuis le début.
01:07:48Nous avons dit que si
01:07:50le Premier ministre qui était nommé
01:07:52n'était pas issu du nouveau Front Populaire,
01:07:54nous le censurions.
01:07:56Et donc oui, je vous confirme que nous déposerons une motion de censure
01:07:58pour essayer de faire tomber ce gouvernement
01:08:00et par là même, d'un certain point de vue,
01:08:02puisque Emmanuel Macron a nommé
01:08:04une sorte de clone à Matignon,
01:08:06faire tomber M. Bayrou, c'est aussi faire tomber M. Macron.
01:08:08C'est Emmanuel Bompard,
01:08:10coordinateur du mouvement de la France Insoumise,
01:08:12membre du nouveau Front Populaire, tout comme notre invité
01:08:14Céline Hervieux, porte-parole du Parti Socialiste.
01:08:16Motion de censure donc de la France Insoumise
01:08:18contre François Bayrou.
01:08:20Est-ce que vous la voterez, Céline Hervieux ?
01:08:22Alors je ne pense pas, mais je dois
01:08:24en discuter avec mes collègues socialistes
01:08:26évidemment et avec l'ensemble des forces du nouveau Front Populaire.
01:08:28Il va falloir quand même
01:08:30attendre le discours de politique générale
01:08:32du nouveau Premier ministre. Il va falloir
01:08:34attendre de voir le gouvernement, il va falloir attendre de voir
01:08:36quelles sont les lignes, justement,
01:08:38quelles sont les priorités qu'il va mettre en avant.
01:08:40Alors je ne vous cache pas mon inquiétude,
01:08:42puisque effectivement, comme l'a très bien dit M. Bompard,
01:08:44on est là face à quelqu'un
01:08:46qui est un Premier ministre très clairement de droite,
01:08:48qui a défendu la réforme
01:08:50des retraites, qui est au cœur
01:08:52de notre projet pour son abrogation.
01:08:54Donc est-ce qu'il sera capable de faire un pas
01:08:56justement sur le gel ?
01:08:58Sur la suspension de la réforme des retraites.
01:09:00La suspension de cette réforme des retraites qui a été dénoncée
01:09:02par plus de 8 Français sur 10, par plus de
01:09:049 travailleurs sur 10, par l'ensemble
01:09:06des syndicats de ce pays, oui.
01:09:08Organisons une grande conférence de financement.
01:09:10Je pense que Bruno Guilhem vient de vous expliquer que le principal héritage
01:09:12que les Français ont gardé de François de Maigreau
01:09:14au commissariat au plan, c'est qu'on avait vraiment
01:09:16besoin de réformer les retraites.
01:09:18Non mais attendez.
01:09:20On ne peut pas vouloir
01:09:22le bien des gens contre leur avis, si vous voulez.
01:09:24Ça c'est des régimes autoritaires.
01:09:26Vous n'avez pas de majorité à l'Assemblée nationale.
01:09:28Vous refusez le vote sur cette réforme.
01:09:30Vous l'avez encore fait dans le cas de la niche
01:09:32insoumise, avec les milliers
01:09:34d'amendements que vous avez déposés
01:09:36pour empêcher le vote, parce que vous avez peur
01:09:38du vote des Français. Vous savez très bien que vous êtes minoritaire
01:09:40sur cette réforme. Donc ça, ça fait vraiment
01:09:42partie des pas. Donc ça, ça va être intéressant
01:09:44de voir si justement M. Beyrou va être capable
01:09:46d'évoluer sur cette question, et qu'il
01:09:48ne soit pas simplement le pantin d'Emmanuel
01:09:50Macron, qui effectivement tient à cette réforme
01:09:52et qui continue de tirer
01:09:54les ficelles derrière le...
01:09:56Bruno Milienne. Non mais deux, trois choses qui sont mathématiques.
01:09:58D'abord, c'est normal que les Français
01:10:00aient été de votre côté quand vous leur dites que vous avez travaillé deux ans de plus.
01:10:02En général, ils sont contre. Et vous dites, on revient
01:10:04à 62 ans. Ah non, mais les Français ne sont pas des idiots. Ils ont parfaitement compris.
01:10:06Je ne vous ai pas interrompu, Mme Hervieux. Ils n'ont pas tout compris.
01:10:08Parce qu'en réalité... C'est ça, ils n'ont pas compris.
01:10:10Vous ne leur parlez pas d'une chose. Ça commence bien, Madame.
01:10:12Vous ne leur parlez pas d'une chose.
01:10:14Les Français n'ont rien compris. Vous ne leur parlez pas...
01:10:16On l'a déjà entendu il y a quelques jours, ça. Vous ne leur parlez pas
01:10:24de ce qui n'est pas appliqué à 63 ans et 8 mois.
01:10:26Ça, vous avez complètement omis de leur dire.
01:10:28Donc, je ne vous ai pas entendu dire
01:10:30que vous allez revenir sur les annuités.
01:10:32Ça, c'est la première chose. Deuxième chose sur les retraites.
01:10:34Pourquoi vous avez été contre le Modem
01:10:36et contre la CFDT quand on a travaillé
01:10:38la retraite universelle par points ?
01:10:40Vous avez mis la France dans la rue.
01:10:42C'est le plus équitable des systèmes
01:10:44de retraite. Donc,
01:10:46revoyez votre copie là-dessus. Peut-être qu'on trouvera un terrain d'entente.
01:10:48Revoyons ensemble notre copie.
01:10:50Faisons une grande conférence de financement.
01:10:52Faisons une énorme épreuve de retraite.
01:10:54Réfléchissons à une conférence de financement.
01:10:56Vous savez, cette retraite part moins à Mme Hervieux.
01:10:58Vous n'avez plus de problème
01:11:00d'âge de départ à la retraite. Vous partez
01:11:02quand vous voulez. Vous pouvez mettre l'âge de départ à la retraite
01:11:04à 62 ans, à 60 ans.
01:11:06Si les gens qui ont travaillé toute leur vie considèrent
01:11:08que ça leur suffit pour vivre, ils partiront à 60 ans
01:11:10sans décote.
01:11:12Et vous mettez des paniers
01:11:14de points pour les métiers les plus longs.
01:11:16J'ai quand même l'impression qu'on est reparti pour un tour.
01:11:18Non, mais j'essaie d'expliquer des choses
01:11:20qui sont totalement rationnelles.
01:11:22Vous allez en tout cas répondre,
01:11:24Andréa Cotarac, pour le Rassemblement national,
01:11:26à Bruno Milianvic, vu qu'il est
01:11:28dans la majorité, qui va soutenir en tout cas
01:11:30ce nouveau Premier ministre.
01:11:32François Bayrou est notre nouveau Premier ministre.
01:11:34On va en reparler dans un instant avec tous nos invités
01:11:36et vous tous au 0826-300-300.
01:11:38A tout de suite sur Sud Radio.
01:11:40Sud Radio.
01:11:42Sud Radio sans réserve.
01:11:44Jean-Marie Bordry.
01:11:46Et Sud Radio avec un Premier ministre,
01:11:48François Bayrou, le maire de Pau,
01:11:50qui finit par entrer à Matignon.
01:11:52C'était probablement un vieux rêve
01:11:54pour l'homme qui était quand même
01:11:56postulant aux plus hautes fonctions
01:11:58depuis, on va le dire,
01:12:00des décennies. Il a été plusieurs fois candidat
01:12:02aux présidentielles.
01:12:04Son grand rêve, c'est de devenir président.
01:12:06Bruno Milianvic, porte-parole du Modem.
01:12:08Vous dites presque que c'est décevant.
01:12:10Non, pas du tout. Je pense qu'il attendait,
01:12:12il était prêt, il a bossé dessus tout l'été, donc il n'y a aucun souci.
01:12:14Ce serait dommage de le décevoir maintenant qu'il entre à Matignon.
01:12:16Tout le monde le sait.
01:12:18Tout le monde connaît François Bayrou.
01:12:20Son rêve absolu, c'était d'être président de la République.
01:12:22Ce n'est pas trahir un secret.
01:12:24Tout le monde le savait.
01:12:26Fera-t-il l'affaire à Matignon ?
01:12:28On en parle avec la porte-parole du PS, Céline Hervieux,
01:12:30avec le communicant politique et politologue
01:12:32Jean-Christophe Gallien,
01:12:34et le porte-parole du RN,
01:12:36Andréa Cotarac, qui buvait du petit lait
01:12:38en gardant Céline Hervieux pour le PS.
01:12:40Et Bruno Milianvic
01:12:42se chamailler sur la question de la réforme des retraites.
01:12:44Vous aussi, vous êtes pour la brogation de la réforme des retraites ?
01:12:46Je crois qu'on est les seuls.
01:12:48On est les seuls, avec 95% des actifs.
01:12:50Moi, je suis assez étonné...
01:12:52Rapprochez-vous du micro.
01:12:54Je suis assez étonné par l'hypocrisie
01:12:56des uns et des autres.
01:12:58On a proposé,
01:13:00avant la proposition de Mme Borne,
01:13:02un référendum,
01:13:04une motion référendaire
01:13:06à l'Assemblée nationale,
01:13:08afin que le peuple français tranche,
01:13:10faire en sorte d'éviter les blocages,
01:13:12le chaos.
01:13:14Le Nouveau Front Populaire n'a pas voté notre motion référendaire.
01:13:16Nous avons proposé,
01:13:18le 31 octobre dernier, dans notre niche parlementaire,
01:13:20c'est-à-dire la proposition du groupe RN,
01:13:22d'abroger cette réforme des retraites.
01:13:24Le Nouveau Front Populaire a voté contre.
01:13:26Et je remarque,
01:13:28chez M.Millen, qui nous explique que cette réforme...
01:13:30Bruno Milian.
01:13:32Cette réforme est absolument efficace.
01:13:34Je n'ai pas dit ça.
01:13:36M. Attal, avant de quitter Matignon
01:13:38et de céder son poste à M.Barnier,
01:13:40avait lui-même envisagé
01:13:42une nouvelle réforme des retraites.
01:13:44Parce que la première était injuste, socialement,
01:13:46et inefficace financièrement.
01:13:48Nous, on est dans la construction.
01:13:50Nous, à chaque fois,
01:13:52on s'était opposé au budget de M.Barnier.
01:13:54On a proposé un contre-budget, financé,
01:13:56avec des mesures concrètes. On ne nous écoute pas.
01:13:58Sur la réforme des retraites, contrairement à la gauche
01:14:00qui souhaite abroger,
01:14:02sur la proposition qui vient derrière, ils ne sont pas d'accord
01:14:04entre socialistes, insoumis, etc.
01:14:06Nous, on est très clair. On a une proposition
01:14:08qui est financée, mais qui est plus juste
01:14:10socialement. Et donc, nous, on est parfaitement
01:14:12cohérents. Les lignes rouges sont les mêmes en juillet,
01:14:14en septembre, en octobre, en novembre.
01:14:16C'est les mêmes, parce qu'on veut
01:14:18agir pour l'intérêt des Français. On n'est pas sectaires,
01:14:20nous. On a voté la taxe sur les transactions
01:14:22financières du MoDem. On a voté
01:14:24l'abrogation de la réforme des retraites du Nouveau Front Populaire.
01:14:26L'inverse, il est complètement faux.
01:14:28Les autres ne veulent pas travailler avec nous.
01:14:30C'est malheureux.
01:14:32Quel sujet, François Bayrou, sera plus à même
01:14:34de trouver des compromis qu'un
01:14:36Michel Barnier ? Est-ce que ça peut être, par exemple, sur la sécurité ?
01:14:38Est-ce que ça peut être sur le budget, tout simplement ?
01:14:40Est-ce qu'il est mieux placé que les autres ?
01:14:42Ce qui est intéressant
01:14:44dans les débats, ce qui est hyper
01:14:46intéressant, c'est que ceux qui critiquent la classe politique
01:14:48et qui ont dit, notamment sur certaines
01:14:50antennes, que toutes ces femmes et
01:14:52hommes politiques étaient des cons, aujourd'hui, voire
01:14:54des gens qui n'avaient pas de capacité,
01:14:56c'est l'inverse. On voit bien que,
01:14:58demeurent, malgré tout, des visions de société.
01:15:00Ça, c'est pas un gros mot. C'est-à-dire qu'on n'est pas
01:15:02obligé, parce qu'on est dans une impasse politique,
01:15:04notamment au Parlement, avec des conflictualités
01:15:06fortes, d'oublier ce pour quoi
01:15:08se comportent les idées,
01:15:10les valeurs, les engagements,
01:15:12ainsi de suite. C'est quand même la base de tout ça,
01:15:14parce que parler aux Français, oui, de la réalité des Français,
01:15:16aujourd'hui, mais c'est aussi, voilà, vers quoi vous voulez
01:15:18emporter un pays, dans un contexte
01:15:20européen, international, qui, lui, est en train de bouger,
01:15:22lui aussi. Donc, que les
01:15:24hommes politiques et les femmes politiques aient envie de faire
01:15:26valoir leurs idées,
01:15:28c'est bien évident, important.
01:15:30Après, qu'ils soient en compétition, ça aussi, c'est pas un gros mot.
01:15:32Il y a des envies de gagner, d'imposer,
01:15:34ça passe, les deux sont très liés.
01:15:36Maintenant, ce qu'il faut voir, aujourd'hui, c'est comment
01:15:38François Bayrou peut faire mieux que
01:15:40Michel Barnier, dans ce contexte où, lui,
01:15:42va vouloir porter son corpus à lui,
01:15:44c'est-à-dire qu'il n'arrive pas avec des valises
01:15:46vides. Il a des valises pleines d'envie,
01:15:48il a travaillé tout l'été, il a une histoire
01:15:50politique, une vision de société. Et puis,
01:15:52de l'autre côté, on voit bien qu'il y a des envies.
01:15:54Et c'est bien naturel qu'il y ait des envies.
01:15:56Maintenant, je vous le redis, on a eu
01:15:58M. Attal, qui a enfin parlé aujourd'hui, on a M.
01:16:00Macron, qui quand même, malgré tout, s'est remis au
01:16:02centre du jeu. Dans cette séquence-là,
01:16:04qu'est-ce qu'il s'est passé ? Il a voulu montrer
01:16:06qu'il décidait, c'est très concret,
01:16:08il a voulu montrer qu'il était incité.
01:16:10Il a aussi montré son indécision,
01:16:12pardonnez-moi, pendant des jours et des jours.
01:16:14Oui, mais ça, écoutez, je vous le redis,
01:16:16il y a deux pays dans le monde où ça peut arriver.
01:16:18Oui, sauf que, pardon, en coulisses,
01:16:20les noms qu'on a entendus pour les favoris
01:16:22à Matignon en quelques jours. On est passé en
01:16:24permanence du que Calane. Hier, c'était Roland
01:16:26Lescure. Ensuite, on a eu Bernard Cazeneuve.
01:16:28Jean-Marie, on savait très bien que François
01:16:30Bayrou était, dehors cette séquence-là,
01:16:32celui qui allait passer. Moi, je vous le dis,
01:16:34il a des valises. Dans cette valise, est-ce qu'il y a de l'électoral ?
01:16:36Est-ce qu'il y a de la vision de société ? Est-ce qu'il y a autre chose ?
01:16:38Est-ce qu'il y aura un processus
01:16:40de travail qui sera différent de celui
01:16:42qui a été vendu par Michel Barnier, mais qui, semble-t-il,
01:16:44quand on écoute les autres partenaires,
01:16:46on dit, ben non, il a fait ce qu'il a voulu,
01:16:48il n'a écouté personne, il est avancé comme il voulait.
01:16:50Ça sera ça, la clé. Parce qu'aujourd'hui, on a un régime
01:16:52parlementaire. Ce qu'il faut que le Président de la République comprenne,
01:16:54c'est que c'est le Parlement, à l'Assemblée nationale
01:16:56en particulier, qui a les clés.
01:16:58C'est plus lui qui a les clés. Et notamment les oppositions,
01:17:00puisque la majorité n'est que relative.
01:17:02En un mot, parce qu'on arrive au terme de cette émission,
01:17:04mais vraiment en un mot, la passation de pouvoir
01:17:06aura lieu à 17h. Nous apprenons
01:17:08à l'hôtel de Matignon entre Michel Barnier
01:17:10et François Bayrou. À partir de quel moment
01:17:12c'est l'inervieux ? Vous, vous déciderez ou non
01:17:14de le censurer ? François Bayrou.
01:17:16Non, on va se réunir
01:17:18en rayon de groupe avec les parlementaires
01:17:20du Parti socialiste, déjà dans un premier temps.
01:17:22Et on verra, on ne va pas se lancer
01:17:24comme ça dans une censure avant même qu'il ait
01:17:26ouvert la bouche. Pas de censure à vous, a priori, contrairement
01:17:28à la France insoumise. Il faut réfléchir.
01:17:30Le NFP n'est pas d'accord.
01:17:32Il faut voir, ça ne vous a pas échappé,
01:17:34que Mélenchon demande la démission du Président de la République,
01:17:36ce qui n'est pas la position des socialistes.
01:17:38Et Jean-Luc Mélenchon demande carrément la destitution
01:17:40du Président de la République. Le Rassemblement
01:17:42national attendra plusieurs jours.
01:17:44Le Rassemblement national
01:17:46attend du Premier ministre
01:17:48qu'il écoute et qu'il respecte
01:17:50les 11 millions de voix des électeurs
01:17:52du Rassemblement national.
01:17:54Sur le pouvoir d'achat, la sécurité, l'immigration,
01:17:56on attend effectivement des réponses de Matignon.
01:17:58Une même demande que celle que vous avez faite à Michel Barnier.
01:18:00Bruno Milienne, quelles sont les premières
01:18:02mesures sur lesquelles il doit faire des
01:18:04concessions ?
01:18:06Encore une fois, je réfute le terme de concession.
01:18:08La première des choses qu'on doit faire, c'est travailler sur le futur budget.
01:18:10Je formule des compromis.
01:18:12Ce ne sont pas des compromis. Il y a un budget à sortir.
01:18:14Il y a un budget à sortir.
01:18:16Il faut tenir compte des désidératats des uns et des autres,
01:18:18de nos propres désidératats,
01:18:20cheminer ensemble pour que ce budget
01:18:22soit donné à la France. C'est la priorité des priorités.
01:18:24Après, on verra.
01:18:26N'oubliez pas que vous êtes minoritaire, quand même.
01:18:28C'est un détail.
01:18:30Il y a une chose importante.
01:18:32Il y a une chose importante, M. Milienne.
01:18:34Faites passer le message. Soutenez les collectivités.
01:18:36François Bayrou, maire de Paule,
01:18:38sait très bien les collectivités.
01:18:40On reparlera du rapport de M. Boris Ramignon, si vous voulez.
01:18:42On l'arrête avec les économies sur le dos des villes et des départements.
01:18:44Il y a une autre chose importante, aussi.
01:18:46C'est ce chiffre, 90.
01:18:48C'est le nombre de jours qu'a duré le gouvernement Barnier.
01:18:50Est-ce que François Bayrou fera davantage ?
01:18:52On verra ça, et on le vivra, évidemment, direct sur Sud Radio.
01:18:54Merci à tous d'avoir pris la parole.
01:18:56Aujourd'hui, Andréa Cotarac pour le RN, Céline Hervieux pour le PS,
01:18:58Bruno Milienne pour le Modem,
01:19:00Jean-Christophe Gallien pour
01:19:02Béquier Communicants Politiques,
01:19:04et puis pour lui-même aussi, et puis pour notre plus grand bonheur.
01:19:06On va le dire comme ça.

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