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Marion Dubreuil est dessinatrice judiciaire et journaliste pour RMC. Elle suit le procès des viols de Mazan, et nous raconte.

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Transcription
00:00Ces lunettes qui étaient un peu, en effet, sa signature qui ont été reprises sur des illustrations,
00:04elle les a progressivement abandonnées.
00:21Le premier dessin que j'ai fait de Gisèle Pellicot, celui de son témoignage à la barre,
00:27c'est la première fois qu'elle a pris vie devant nos yeux.
00:30Elle a été décrite comme un corps inerte par les faits, qui est manipulé par une cinquantaine d'hommes.
00:36Elle est devenue un sujet, elle était plus objet, plus poupée de chiffon.
00:39C'était une survivante, elle était puissante.
00:41Je pense qu'elle a pris confiance, elle aussi, elle a pris ses marques dans la salle d'audience.
00:46Et je pense que cette volonté, cette détermination, elle l'avait dès son premier passage à la barre.
00:50Faire une audience publique, c'est déjà le choix d'une femme sûre d'elle, déterminée.
00:58Le dessin, ça permet d'humaniser des accusés et des prévenus.
01:01Et là, en l'occurrence, dans cette audience, les dessinés, c'est s'attarder sur des traits,
01:06leur regard, une ride, quelque chose qui crée un pont entre eux et nous.
01:14Alors même qu'ils peuvent dire les pires choses à la barre.
01:17Le fait de privilégier le dessin, ça garantit la sérénité des débats.
01:20On est beaucoup moins intrusif, on ne fait pas de bruit,
01:23et malgré tout, ce qui est prioritaire dans une audience, c'est ça.
01:27Je me dis que d'un point de vue de pédagogie, ce procès-là est hyper important.
01:31L'écho qu'il a au niveau de la société française et du monde entier m'impressionne.
01:36Je suis heureuse d'en faire partie.
01:39Je suis heureuse de faire partie de cette histoire, de la raconter.
01:41Peut-être que ça, ça va permettre à une prise de conscience.

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