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Pascal Praud et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDPros

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00:00:00Bonjour à tous et bienvenue sur Europe 1 jusqu'à 9h30 et sur CNEWS jusqu'à 10h30.
00:00:07Ce qui se trame derrière ces discussions à l'Elysée est un scénario qui permet à
00:00:12chacun d'y trouver son intérêt. Emmanuel Macron redoute une nouvelle
00:00:17censure d'un gouvernement qui le mettrait en difficulté.
00:00:21Il n'est pas enclin à nommer un premier ministre de droite qui devrait plus ou
00:00:27moins composer avec le rassemblement national pour éviter la censure.
00:00:31C'est son calcul. L'EPS, l'EVER, négocie leur rupture avec la France insoumise
00:00:38contre la proportionnelle aux élections législatives.
00:00:42Olivier Faure et ses amis doivent leur siège à Jean-Luc Mélenchon. Avec une
00:00:47élection au scrutin proportionnel, Faure retrouve sa liberté et il vend la
00:00:53proportionnelle contre l'absence de censure. C'est son calcul.
00:00:57La Macronie signe des deux mains. Elle retrouve des postes au gouvernement et
00:01:02elle s'engage à aucun 49.3. Donnant, donnant. Pas de censure, pas de 49.3.
00:01:09C'est leur calcul. Enfin Laurent Wauquiez utilisera tous les
00:01:14prétextes pour que les Républicains ne soient plus au gouvernement.
00:01:17Il a vu éclore un rival, Bruno Retailleau. Sa montée dans les sondages
00:01:22contrarie son ambition. Wauquiez rêve de l'Elysée. Il a érigé une église dont il
00:01:28est le seul prêtre et le seul fidèle, le Wauquierisme. Son but est d'écarter
00:01:33Retailleau, sortir du gouvernement, retrouver l'opposition. Et il marchande.
00:01:37Que les LR ne voteront pas la censure. C'est son calcul. La boucle est bouclée.
00:01:44Emmanuel Macron est tranquille. La Macronie roulera avec des voitures à
00:01:48cocarde. Retailleau sera dans l'ombre. La gauche se recomposera sans Mélenchon.
00:01:53La France on verra plus tard. La conjuration des médiocrités est scellée
00:01:58avec deux pivots. Emmanuel Macron et Laurent Wauquiez. Emmanuel le magicien et
00:02:04Laurent le maléfique. Est-ce que le scénario ira jusqu'au bout ?
00:02:08Réponse dans les prochaines heures.
00:02:12Audrey Berthiaume. Et Jeannot.
00:02:26J'ai été perturbé, je vous demande de me...
00:02:28Mais c'est pas ça, c'est que je n'avais pas mes lunettes.
00:02:32Bonjour Pascal, bonjour à tous. Dernier conseil des ministres du gouvernement
00:02:40Barnier aujourd'hui. En tout cas, si l'on en croit la promesse faite par
00:02:44Emmanuel Macron, le président de la République assure qu'il nommera son
00:02:47nouveau Premier ministre avant demain soir, au menu du jour, la présentation
00:02:51d'un projet de loi spécial pour assurer la continuité de l'État en l'absence de
00:02:56budget. Aujourd'hui s'ouvre le procès de la
00:02:59lycéenne accusée d'avoir frappé une enseignante à Tourcoing. L'effet remonte
00:03:03au 8 octobre dernier. La professeure lui avait demandé de retirer son voile
00:03:08islamique dans l'enceinte de l'établissement. En réponse, l'élève de
00:03:1118 ans a reconnu l'avoir giflé. Elle a été définitivement exclue du
00:03:16lycée. Et puis attention, la grève illimitée de la SNCF commence demain mais
00:03:20les premières perturbations sont attendues dès ce soir. L'Île-de-France
00:03:24sera particulièrement touchée. Les trajets sur les lignes B et D du RER
00:03:29s'annoncent difficiles sur le reste du territoire. 8 TER sur 10 seront en
00:03:33circulation. En revanche, la SNCF prévoit un trafic normal sur le réseau TGV.
00:03:38Voilà pour l'essentiel de l'information, Pascal, c'est à vous.
00:03:41Merci chère Chana Lusso. Nous sommes ce matin avec Sarah Salmane, que vous connaissez,
00:03:45avec Rachel Kahn, avec Éric Nolot, avec Éric Revelle et avec Florian Tardif.
00:03:50Petits arrangements entre ennemis. L'UMPS est de retour et tout le monde y a intérêt
00:03:57pour les réseaux que je vous ai expliqués. C'est pas sûr que ça aille au bout d'ailleurs.
00:04:01Mais alors il se passera rien. L'avantage c'est que tout le monde est content. Il se
00:04:05passe rien pendant deux ans, pas de censure, pas de 49 ans, rien.
00:04:09C'est le deal. Exactement, c'est le deal. Alors 90% des gens je crois
00:04:14interrogés disaient qu'il y avait une sorte de rejet de la politique. Je les
00:04:19comprends. Le spectacle qui est donné, c'est minable. C'est minable. Alors il y a un
00:04:24sondage que je voulais vous proposer ce matin des intentions de vote au
00:04:27premier tour d'élection présidentielle. C'est dans le Figaro Magazine, c'est assez
00:04:30passionnant. Madame Le Pen, elle sort entre 36 et 38% au premier tour.
00:04:3636 ou 38% au premier tour. C'est pas le premier tour Pascal, son problème c'est le deuxième.
00:04:41Je suis bien d'accord avec vous. Mais alors il y a plusieurs hypothèses
00:04:46évidemment. Son principal concurrent, le meilleur serait à priori, le meilleur
00:04:53serait Édouard Philippe qui fait 25%. C'est le meilleur. Gabriel Attal, 20%, 20% dans un
00:04:59premier tour. C'est pas un sondage qui lui est très favorable.
00:05:01Laurent Wauquiez dont je parlais, 6 ou 8%. 6 ou 8%. C'est le score aujourd'hui des
00:05:07Républicains. Oui, c'est leur base électorale.
00:05:12Mélenchon, 12. Mélenchon, très mauvais sondage également pour Jean-Luc Mélenchon
00:05:19qui sort à 12 points bien évidemment. C'est triste. Qu'est-ce qui va se passer ?
00:05:25D'ailleurs le scénario, c'est pas sûr. Il y a quand même quelques résistances.
00:05:30Oui, vous parlez de quoi ? Il y a des LR quand même qui disent attention, il faut qu'on soit
00:05:36présent. Les ambitions de M. Wauquiez qui ne veut pas entrer dans le
00:05:41gouvernement pour les raisons qu'on a dites. Bon, je vous le dis depuis plusieurs
00:05:44jours, la seule grille de lecture des uns et des autres, c'est 2027.
00:05:48Donc Laurent Wauquiez préfère bien évidemment être dans l'opposition
00:05:51puisque si les candidats en 2027 et que les LR sont au gouvernement depuis trois
00:05:55ans, il devra justifier le bilan des dernières années. Mais je suis d'accord avec vous.
00:06:00Mais l'insincérité de Laurent Wauquiez est tellement manifeste que ça en vient de la
00:06:03franchise. C'est très bon. Ça se voit tellement, je vous assure, c'est rare d'être aussi
00:06:08insincère et ça se voit tellement que ça en vient de la franchise.
00:06:11Alors je vous propose peut-être de l'écouter justement M. Wauquiez.
00:06:15Écoutez chaque chose qu'il dit, parce que c'est un homme intelligent, et vous comprenez ce qu'il a dit hier.
00:06:23Chaque chose qu'il dit, il dit voilà on participera pas mais on censura pas.
00:06:27C'est le deal. C'est ça le deal. On est là les journalistes pour décrypter ça,
00:06:34me semble-t-il. Donc écoutez M. Wauquiez hier au sortir de l'Elysée.
00:06:39Il n'y aura pas de discussion d'un contrat de gouvernement avec des gens
00:06:43avec lesquels on ne partage pas les mêmes valeurs. Voilà et c'est ça, ça
00:06:48s'appelle la démocratie. Dans cette discussion tout le monde n'a pas la même
00:06:51vision de ce qu'il faut pour la France en matière de pouvoir d'achat, en matière
00:06:55de travail, en matière d'assistanat, en matière d'immigration. Et donc autant
00:06:59j'espère qu'il peut y avoir un accord pour au moins ne pas faire tomber un
00:07:02gouvernement, autant nous ne croyons pas à la possibilité de discuter un contrat
00:07:07de gouvernement avec des gens qui ne partagent pas la même vision de ce qu'il
00:07:10faut faire pour la France.
00:07:11La phrase clé, vous l'avez entendue, j'espère qu'il peut y avoir un accord
00:07:14pour ne pas faire tomber le gouvernement. C'est ça la phrase clé. On fait un deal
00:07:18sur le dos des Français. C'est ça le deal. Quand on parle de magouille, on est là.
00:07:25Petits arrangements entre ennemis. Je vous dis, je ne sais pas si ça ira au bout
00:07:30parce que le fait d'en parler, ça peut faire bouger les choses.
00:07:34Ça risque de tenir, mais pour quoi faire ? C'est ça le problème.
00:07:38Tout le monde a intérêt à ce qu'il ne se passe rien ?
00:07:41C'est-à-dire qu'on va avoir un nouveau Premier ministre qui va, peu ou prou, gérer
00:07:45les affaires courantes, c'est-à-dire ce que pourrait faire un Premier ministre
00:07:48démissionnaire. C'est le deal. En gros, le slogan, c'est ni sens, ni censure.
00:07:56Je voulais vous faire écouter certaines réactions ce matin et Marine Le Pen qui
00:08:00s'est exprimée. Voilà un président de la République qui vient dire qu'il n'y aura
00:08:04pas de 49.3 à la place d'un Premier ministre qu'il n'a pas nommé, ce qui
00:08:08quand même peut paraître étonnant. En tout cas, ce n'est plus la Vème République.
00:08:10Et des chefs de partis qui viennent dire qu'ils n'utiliseront pas un outil qui
00:08:18est celui de la Constitution, même s'il s'agissait de défendre les Français
00:08:23d'un danger imminent. Donc c'est un détournement, un contournement de la
00:08:26Constitution. C'est un contournement de la Constitution, c'est du rodéo en réalité.
00:08:29Ces gens-là montent sur le cheval, non pas pour aller quelque part, ils montent
00:08:32sur le cheval pour y rester. Même si le cheval se cabre, même s'il fait des
00:08:36ruades, l'important pour eux c'est de rester assis sur la selle du cheval.
00:08:40Ça n'est pas la vision que j'ai de la politique.
00:08:42Olivier Faure s'est exprimé tout à l'heure chez nos amis de BFM et qu'a-t-il
00:08:47dit sur les possibilités de Premier ministre ? Et notamment, j'ai de l'estime
00:08:50pour François Bayrou, simplement il est celui qui a accompagné depuis sept ans
00:08:53pas le Premier ministre. Et ce que les Français veulent, c'est une rupture avec
00:08:57la politique qui a été conduite jusqu'ici.
00:09:01Ça ne peut pas être François Bayrou dit Olivier Faure. Mais la seule
00:09:06possibilité pour Emmanuel Macron, c'est de nommer un ministre de droite,
00:09:11Monsieur Lecornu, de ce point de vue-là, ou Monsieur Retailleau.
00:09:16Simplement, je le répète, tu te mets sous la possibilité de censure du
00:09:21Rassemblement national, donc tu demandes au Premier ministre de droite d'être un
00:09:25peu plus habile que Michel Barnier et de négocier avec... Alors la négociation
00:09:30ça peut être quoi ? Par exemple, tu supprimes l'AME, tu fais l'AMU à la place,
00:09:35tu économises 600 millions d'euros d'un coup, ce qui est intéressant, et tu dis au
00:09:39Rassemblement national, voilà, nous entendons...
00:09:43Ce n'est pas l'allié le plus fiable non plus le Rassemblement national.
00:09:46Mais ce n'est pas un allié, vous n'avez pas besoin d'un allié, vous avez besoin de
00:09:49quelqu'un, voilà. Et c'est des intérêts communs, mais c'est des intérêts
00:09:52communs qui correspondent au vote du mois de juin, c'est ça la différence.
00:09:56C'est des 11 millions d'électeurs, alors que les autres c'est des intérêts
00:10:00communs qui ne correspondent pas au vote.
00:10:02Il y a une chose qui m'échappe là, si c'est pour appliquer le programme du Front National,
00:10:06autant faire une alliance avec eux, si vraiment ils pensent la même chose.
00:10:13Mais non, ce sont des concessions sur des points précis.
00:10:16Mais par exemple, sur l'AME, quelle est votre position ? Vous êtes pour l'AMU ou l'AME ?
00:10:22Moi je suis pour une réforme de l'AME, oui.
00:10:24Mais comme tous les Français, ce n'est pas le Rassemblement national,
00:10:28ce sont les Français qui sont exprimés à travers 11 millions d'électeurs.
00:10:32Oui, mais quelle est la limite des concessions ?
00:10:34Mais ce n'est pas une concession, c'est écouter les électeurs.
00:10:37Entre le Barrier et le Front National, c'était une histoire de concession,
00:10:39on est quand même d'accord, il a lâché sur certains points, pas sur d'autres, etc.
00:10:42Si c'est pour lâcher sur point après point, autant s'allier directement avec eux,
00:10:45ce sera plus clair, moi je pense que c'est la solution la plus claire.
00:10:47Puisqu'au fond, ils ont l'air de penser la même chose sur beaucoup de sujets, non ?
00:10:50Mais d'abord, c'est une réalité, vous le savez bien qu'il y a des passerelles,
00:10:53notamment pour des raisons d'affichage, pas idéologie d'ailleurs,
00:10:58pour des raisons d'affichage, l'union des droites n'est pas possible en France.
00:11:01C'est la solution la plus claire ?
00:11:03Oui, mais elle n'est pas possible en France.
00:11:05Non mais la politique est malade, c'est-à-dire la maladie,
00:11:09c'est l'absence de rationalité, l'absence d'efficience, l'absence de concret,
00:11:13l'absence d'incarnation.
00:11:15Et comme vous le soulignez, cette logique d'affichage,
00:11:17à vouloir cliver à tout prix, ils ont voulu cliver pendant des années,
00:11:21et sur du clivage, le Président de la République a apposé une dissolution.
00:11:25Donc vous apposez du clivage à la dissolution, personne ne peut s'entendre.
00:11:29D'ailleurs, d'une certaine manière, je pense que Marine Le Pen a commis une erreur,
00:11:34c'est-à-dire que quand...
00:11:36Elle fait 38%.
00:11:38Non mais attendez, Marine Le Pen démarre toujours très haut dans les sondages,
00:11:41pour le moment, elle a fait une erreur, mais ça ne se voit pas dans le sondage.
00:11:45Je vous rappelle que François Hollande avait commencé à 3%.
00:11:49Non mais ce que je veux dire, c'est qu'elle aurait pu faire comme au casino,
00:11:53ramasser son gain, elle avait obtenu des choses de la part d'un Premier ministre LR,
00:11:57et c'était peut-être une façon pour elle de dire, en fait, qu'est-ce qu'on vient de faire ?
00:12:00On vient de brouser les bases d'une union des droites.
00:12:03Or, elle n'a pas récupéré son gain, et je pense que c'était une erreur politique.
00:12:08Mais vous savez, dans ce qui a été annoncé hier, moi ce qui m'a le plus frappé,
00:12:12c'est quand Macron dit, j'ai la volonté de ne pas dissoudre pendant 30 mois.
00:12:16Alors je vais vous dire, tout le monde a dit, c'est formidable,
00:12:19ils s'achètent leur plat de lentilles, mais pour moi, c'est un signe d'affolement politique.
00:12:23C'est-à-dire qu'en fait, il abat sa dernière carte.
00:12:25Pour essayer d'avoir une pseudo-coalition, il dit, je ne vais pas vous embêter pendant 30 mois,
00:12:30ne m'emmerdez pas jusqu'à la fin de mon quinquennat.
00:12:32Mais ça, c'est la dernière carte qu'il peut abattre, à mon sens.
00:12:35Mais c'est pour ça qu'il cherche cette alliance.
00:12:38C'est pour ça qu'il cherche cette alliance.
00:12:40Il a intérêt à cette alliance, c'est tout.
00:12:44Il a intérêt à cette alliance pour rester à l'Élysée.
00:12:48Oui, il a intérêt.
00:12:50Et il pense que c'est son intérêt.
00:12:52Il pense sans doute que c'est aussi l'intérêt de la France qu'il reste à l'Élysée
00:12:55et que le rassemblement national ne soit pas une menace.
00:12:58Vous vouliez dire quelque chose, Sarah Salmane ?
00:13:00Non, pas...
00:13:01Eh bien, est-ce que nous pouvons écouter ?
00:13:03Qu'est-ce que nous pouvons écouter ?
00:13:04Parce qu'il y a eu beaucoup de réactions ce matin.
00:13:06Monsieur Coquerel sur TF1 ce matin, écoutons.
00:13:09Il faut aussi arrêter avec tout ce qui a un lien avec je ne sais quelle coalition,
00:13:14notamment le Parti socialiste qui, par exemple, dit aujourd'hui
00:13:17qu'on pourrait s'entendre sur pas de 49.3 et pas de motion de censure.
00:13:20Autant ne pas s'opposer dans ces cas-là, si c'est un gouvernement de droite.
00:13:23On doit faire en sorte de faire cesser ça.
00:13:26Et faire cesser ça, il y a deux solutions, nous l'avons toujours dit.
00:13:29Soit l'inciter à nommer un gouvernement NFP,
00:13:33soit, parce que c'est le point de blécage, qu'il parte pour qu'on le revienne au peuple.
00:13:37C'est très intéressant d'écouter Eric Coquerel et d'écouter en même temps Olivier Faure.
00:13:43L'un parle du Nouveau Front populaire, l'autre parle de la gauche.
00:13:46C'est-à-dire qu'aujourd'hui, vous avez des socialistes qui ne parlent plus du Nouveau Front populaire,
00:13:51qui ne demandent plus forcément un Premier ministre issu du Nouveau Front populaire.
00:13:55C'est-à-dire que les socialistes, lorsqu'on les écoute précisément,
00:14:00sont prêts aujourd'hui à se détacher de la France insoumise.
00:14:07Le calcul d'Emmanuel Macron est là et le calcul des socialistes est là.
00:14:11Mais avec Proportionnel au bout.
00:14:13Je pense qu'ils l'ont déjà gagné.
00:14:16Mais c'est ça le deal. En scrutin majoritaire à deux tours,
00:14:20t'es obligé d'être avec Mélenchon.
00:14:22Autrement, tu reviens à 20 députés PS, ils en ont 70.
00:14:26En Proportionnel, tu feras peut-être 10%, le PS 8% ou 7%.
00:14:30Donc t'auras ta liste, les classiques seront au départ.
00:14:33Olivier Faure, Bavalo, ils se mettront ensemble, bien au chaud et ils auront leur place.
00:14:38Ils ne pensent qu'à ça.
00:14:41Et ça, me semble-t-il, les journalistes doivent le décrypter.
00:14:45Autrement, ils ne font pas leur job.
00:14:48Eric Nolot.
00:14:49Monsieur Faure, est-ce que je sauve mon siège ou pas ?
00:14:51C'est la seule boussole de tous les politiques.
00:14:53Si je risque de le perdre, ça va se passer autrement.
00:14:56C'est leur seule boussole.
00:14:57Mais pas que Olivier Faure.
00:14:59Ils font tout ça à leur petit poste et l'intérêt des Français passe derrière.
00:15:03Ce qui est très intéressant avec LFI, c'est que depuis le 7 octobre,
00:15:08ils nous expliquent qu'il faut un cessez-le-feu et pourquoi pas négocier avec le Hamas.
00:15:12Et là, ils sont incapables de faire une coalition.
00:15:14Mais je vous répète, le président de la République, s'il veut être raccord avec le pays,
00:15:20il doit nommer un Premier ministre de droite.
00:15:23C'est simple.
00:15:24La gauche pèse 26% dans ce pays.
00:15:28C'est quand même invraisemblable.
00:15:30Tout le reste, c'est de la magouille.
00:15:32Mais Pascal, il reçoit Marine Tondelier qui pèse 5%
00:15:36et Marine Le Pen, c'est non, alors qu'elle pèse 11 millions.
00:15:38Ça, c'est encore autre chose.
00:15:40Mais alors le président de la République n'a sans doute pas tranché
00:15:43entre François Bayrou, Catherine Vautrin, Monsieur Lecornu,
00:15:46Xavier Bertrand, évidemment, je pense qu'il a tranché,
00:15:48mais Monsieur Bertrand peut évidemment pas venir.
00:15:52Et puis pourquoi pas Jean-Louis Borloo ?
00:15:54Pourquoi pas ?
00:15:55Pourquoi pas ?
00:15:56Pourquoi pas ?
00:15:57Jean-Louis Borloo, si c'est tout ça pour ça...
00:16:01Jean-Louis Borloo, il a écrit un excellent bouquin.
00:16:04C'est un premier ministre de droite ?
00:16:08C'est quelqu'un qui pense à droite.
00:16:10C'est un centriste, Monsieur Borloo.
00:16:12Oui, mais c'est quelqu'un qui pense à droite.
00:16:14La façon dont le président de la République avait planté son grand plan de relance,
00:16:18on peut en penser ce qu'on veut, des banlieues, vous vous souvenez ?
00:16:21Le mépris.
00:16:22Le mépris avec qui il a écrit.
00:16:24Et puis juste quand même, parce qu'il faut juste avoir une petite mémoire de Poisson Rouge,
00:16:28qui mon cas est courte, moi ça m'amuse beaucoup d'entendre le président de la République
00:16:32appeler à cet ensemble, dans son adresse à la Nation il y a quatre jours.
00:16:38Il taxait ceux qui avaient voté la censure d'irresponsables.
00:16:41Et parmi ceux qui ont voté la censure à gauche, il y avait le PS.
00:16:44Mais attendez, comment est-ce que vous voulez que les Français...
00:16:47Non mais c'est même plus de la...
00:16:50Non mais on nous prend pour des imbéciles.
00:16:53Allez lui dire, il ne veut pas venir et qu'il vienne aller lui dire.
00:16:58Ce qui est incroyable, c'est que ce n'est pas son job de faire ça.
00:17:01C'est-à-dire qu'il doit nommer un Premier ministre, c'est le Premier ministre qui doit consulter ça.
00:17:05Ce n'est pas son job.
00:17:06Ce n'est pas son job de faire ça.
00:17:08Bon, il le fait, il le fait.
00:17:10Maintenant c'est lui qui est responsable de l'expression.
00:17:12C'est lui qui a créé les situations du chaos.
00:17:14Donc il peut essayer de rajouter un peu de chaos.
00:17:16J'interroge Marine Lenson parce qu'elle me dit les interventions qu'on va...
00:17:21Voilà, alors Lissnard.
00:17:22M. Lissnard était ce matin avec Sonia Mabrouk.
00:17:24Alors M. Lissnard, qu'est-ce qu'il nous dit ce matin ?
00:17:27Lui, il a été écarté des instances du LR.
00:17:29Ben oui, parce qu'il est trop bon.
00:17:31Il est trop bon.
00:17:33Et comme il n'a effectivement pas sa langue dans sa poche,
00:17:36on est dans un moment d'accélération, d'un délabrement.
00:17:39La difficulté est comment gérer un pays tout de suite et comment créer un sursaut.
00:17:42Donc David Lissnard, évidemment, il a été écarté.
00:17:45C'est toujours pareil.
00:17:46Le président de la République, soit il se met d'un point de vue institutionnel
00:17:49et il doit recevoir toutes les formations, y compris l'EFI et l'ERN,
00:17:52soit il se positionne comme une sorte de chef d'une majorité qui n'existe pas.
00:17:55Mais comme il dit les choses, il est écarté.
00:17:57C'est ça la réalité.
00:17:58Chaque fois qu'il y a de bons éléments, comme pour Xavier Bellamy, ils sont écartés.
00:18:01Exactement.
00:18:03La présidentielle, comme Guy Delevoyeur.
00:18:05Et avec une connaissance commune.
00:18:07Et une connaissance de terrain, effectivement, comme vous le dites.
00:18:09Alors, il y a une réunion sans doute secrète.
00:18:12Alors, Mme Tondoli, on l'a écoutée hier, donc ce n'est pas utile de la réécouter.
00:18:15Bon, Mme Tondoli, rien contre elle.
00:18:18En fait, ce sont des gens qui ne pèsent pas en termes électoraux.
00:18:23Ils représentent qu'eux-mêmes.
00:18:24Pas qu'eux-mêmes non plus, mais ils ne pèsent pas.
00:18:27Donc, en revanche, je voudrais qu'on voit le sujet entre une réunion secrète
00:18:31entre Emmanuel Macron et Nicolas Sarkozy.
00:18:34Tellement secrète, d'ailleurs, qu'on la connaît.
00:18:36On adore toutes les réunions secrètes qui fuitent dans la presse.
00:18:39Et que Gautier Lebret nous racontait qu'est-ce qui s'est dit dans cette réunion secrète.
00:18:49C'était une réunion très discrète entre deux présidents.
00:18:52Dimanche soir, à l'Elysée, Emmanuel Macron a convié Nicolas Sarkozy
00:18:56pour échanger au sujet du futur gouvernement.
00:18:59L'ancien président plaide pour poursuivre l'alliance du socle commun
00:19:02entre les macronistes et les républicains.
00:19:04Avec toujours le même risque, celui d'une motion de censure de gauche
00:19:08votée par le Rassemblement national qui pourrait, une nouvelle fois,
00:19:11renverser le Premier ministre.
00:19:13Nicolas Sarkozy pousse Sébastien Lecornu à Matignon
00:19:16et souhaite que Bruno Rotailleau conserve son poste de ministre de l'Intérieur.
00:19:20Bruno Rotailleau qui se verrait bien propulser numéro 2 du gouvernement.
00:19:24Le problème ? Emmanuel Macron hésite et espère arracher le Parti Socialiste
00:19:28aux griffes de la France Insoumise.
00:19:30Si le PS ne censure pas, le RN perd son pouvoir,
00:19:33de vie ou de mort sur le gouvernement.
00:19:35Mais pour convaincre le PS de ne pas censurer,
00:19:38le président ne peut pas nommer Sébastien Lecornu à Matignon
00:19:41et promouvoir Bruno Rotailleau.
00:19:43Il est coincé.
00:19:44S'il y a bien un cas de figure que Nicolas Sarkozy ne veut pas voir advenir,
00:19:48c'est la nomination de François Bayrou comme Premier ministre.
00:19:51Le maire de Pau a appelé à deux reprises, en 2007 et en 2012,
00:19:55à voter contre lui au second tour de la présidentielle.
00:19:58Si Emmanuel Macron fait malgré tout le choix de nommer l'ancien ministre
00:20:02de l'éducation nationale, sa relation avec Nicolas Sarkozy
00:20:05pourrait se voir terriblement entachée.
00:20:08François Bayrou n'est pas l'homme de la situation, on peut le dire comme ça.
00:20:12Je trouve que Monsieur Lecornu ou effectivement Monsieur Rotailleau
00:20:16correspondent à un profil possible.
00:20:18Mais en fait l'erreur de Michel Barnier, expliquez-moi.
00:20:21Qu'est-ce que ça change ?
00:20:23On le dialogue avec le RN.
00:20:25Je vais vous dire ce que ça changerait.
00:20:27Monsieur Barnier n'a pas été habile ni avec Marine Le Pen,
00:20:32mais les plus durs, ce sont les députés de son camp
00:20:35qui disent effectivement qu'il n'a pas écouté,
00:20:39qu'il n'a pas été dans ce qu'il faut faire aujourd'hui.
00:20:43Vous avez une manière de changer la barbe de Barnier qui est quand même étrange.
00:20:46Il s'est exprimé, Michel Barnier a raconté comment ça se passait
00:20:49et apparemment il y a quand même un jeu de la part du RN
00:20:52qui voulait obtenir des choses mais qui voulait se le payer aussi.
00:20:55Je ne sais pas si l'habileté fera la différence.
00:20:57Je crois que le Cornu se retrouverait dans la même situation
00:21:00avec les deux extrêmes qui se refermeraient sur lui un jour ou l'autre.
00:21:03Il n'est plus mobile.
00:21:06On nous a vendu Michel Barnier comme un franc négociateur.
00:21:09Oui, on nous l'a vendu comme ça.
00:21:12Oui, on l'a mal vendu.
00:21:14Pardonnez-moi Pascal, je trouve que Barnier...
00:21:18Mais oui, mais c'est le passé.
00:21:20Ok, c'est le passé, mais on peut quand même lui rendre hommage.
00:21:25Non, mais je vais vous dire pourquoi.
00:21:27Au-delà de ce qu'il n'a pas fait, au-delà de ce qu'il n'a pas négocié,
00:21:29au-delà de ses maladresses, c'est que moi vous savez pourquoi...
00:21:31Enfin, il a augmenté les impôts.
00:21:33Et c'est une ligne rouge sur la droite.
00:21:35La première chose que doit faire M. le Cornu s'il est nommé,
00:21:39c'est qu'il n'y aura pas un centime de risque d'impôt.
00:21:42Voilà ce qu'il doit dire.
00:21:43Pardonnez-moi, c'est ça un ministre de droit.
00:21:45Si, c'est possible.
00:21:47Avec l'augmentation des retraites de 2,2%.
00:21:50Vous savez ce qui va se passer ?
00:21:51Il n'y aura pas de 4 milliards d'euros d'économie,
00:21:53il y aura 10 milliards en plus.
00:21:54Il faut trouver 10 milliards de plus sur le budget de 2025.
00:21:56Mais on va te les trouver très rapidement.
00:21:57Non, mais sur Barnier quand même.
00:21:59Au moins, acceptez l'idée qu'il a donné une autre image
00:22:02de la façon de faire de la politique.
00:22:03Mais si, c'est important.
00:22:04Vous trouvez que donner une autre image,
00:22:05d'augmenter les impôts...
00:22:06Mais attendez.
00:22:07Non.
00:22:08Enfin, vous rigolez ?
00:22:09Vous voulez que je vous parle des entreprises
00:22:10qui sont très contentes que M. Barnier ne soit plus là ?
00:22:12Écoutez, moi j'ai adoré quand il a dit à Pannot...
00:22:14La garde des Michards.
00:22:15Plus vous serez...
00:22:16Mais enfin, oui, parce que vous êtes...
00:22:18Mais on s'en fout de ça.
00:22:19C'est mon côté boomer.
00:22:20Oui, mais non.
00:22:21C'est mon côté boomer.
00:22:22Vous avez le nez dans le guidon.
00:22:23Ayez un peu de hauteur.
00:22:24Bon, le carillon.
00:22:25Le carillon d'Europe 1.
00:22:26Le carillon d'Europe 1.
00:22:27Avec le célèbre Thomas Hill.
00:22:28Qui vous avez ce matin ?
00:22:29Moi, je suis d'accord avec M. Revelle.
00:22:30M. Revelle ?
00:22:31Vous êtes d'accord avec M. Revelle ?
00:22:32Je suis d'accord avec M. Revelle.
00:22:33Je trouve que M. Barnier a donné une certaine hauteur à la politique
00:22:34et que ça nous fait du bien.
00:22:35Eh ben, c'est bien.
00:22:36Je trouve que c'est bien, en tout cas,
00:22:37que le plateau ait des avis contradictoires.
00:22:48Bravo.
00:22:49C'est la dernière fois que vous venez sur ce plateau.
00:22:50Bon, cher Thomas, qu'est-ce que vous allez faire ?
00:22:57On va continuer à parler de politique.
00:22:58Nous aussi, on sera avec Patrice Duhamel dans un instant
00:23:00pour parler de la dissolution.
00:23:01Il a fait un grand doc sur la dissolution.
00:23:02Alors, écoutez.
00:23:03Vous direz à Patrice Duhamel que je l'aime beaucoup, d'abord,
00:23:05parce que c'est vrai.
00:23:06C'est un homme d'une grande élégance et d'une grande bienveillance.
00:23:08Mais moi, ce que j'aime à 18h le soir,
00:23:10c'est que Patrice Duhamel donne son avis sur LCI.
00:23:13Son fils, Benjamin Duhamel, donne son avis sur BFM.
00:23:17Son frère donne aussi son avis, toujours sur BFM.
00:23:21Et son épouse donne son avis sur France 5.
00:23:23Donc, je trouve, je ne sais pas, les soirées de Noël,
00:23:25comment ça se passe dans la famille Duhamel.
00:23:27Il y a énormément de talent dans cette famille.
00:23:29Asseyez-vous, Patrice Duhamel, vous allez pouvoir répondre.
00:23:31Je le dis d'autant plus, je le taquine,
00:23:34c'est qu'il fait partie, dans ce monde, des vrais gentils.
00:23:38Ce qui n'est pas si fréquent dans le monde dans lequel nous vivons.
00:23:41Et il est très gentil parce qu'il est très intelligent.
00:23:43Ça va souvent de pair.
00:23:46Dites-nous comment ça se passe à Noël, Patrice Duhamel.
00:23:49À Noël, on va essayer de ne pas parler politique.
00:23:53Vous ne vous échangez pas des petites infos ?
00:23:56Sans interruption.
00:23:59En tout cas, bravo.
00:24:01J'imagine que vous devez être fiers de votre fils
00:24:03qui est brillant et excellent.
00:24:05C'est le plus important.
00:24:07Merci Patrice Duhamel.
00:24:09Et nous, on va marquer peut-être une pause.
00:24:12Qu'est-ce que vous en pensez ?
00:24:14Vous pensez qu'un jour, le Président de la République,
00:24:16il viendra nous voir ?
00:24:18Oui, quand il sera le Président de la République.
00:24:20Non, je ne crois pas.
00:24:22Pourquoi ?
00:24:24Parce qu'il écoute l'émission.
00:24:26Vous pensez qu'il écoute l'émission ?
00:24:28Oui, et qu'il se dit qu'il ne va pas passer un seul quart d'heure.
00:24:30C'est dur à cadrer ici.
00:24:32Je n'ai jamais vu le Président de la République
00:24:34en difficulté dans une interview.
00:24:36Il aime bien quand même que ça soit un peu...
00:24:38Oui, mais c'est le Président de la République,
00:24:40donc il parle plus que toi.
00:24:42Donc c'est difficile de l'interrompre.
00:24:44Vous seriez bon Président.
00:24:46Comment ?
00:24:48Vous l'avez invité à plusieurs reprises.
00:24:50Je l'ai invité quotidiennement.
00:24:52Il va venir, mais là.
00:24:54La pause.
00:24:56Il est 9h25.
00:24:58A tout de suite.
00:25:02Avec une demi-heure d'avance,
00:25:04je l'ai tout à l'heure annoncée
00:25:06à Audrey Bertheau,
00:25:08elle est là maintenant.
00:25:11Je voudrais le rappel des titres.
00:25:15Bonjour Pascal,
00:25:17bonjour à tous.
00:25:19Le nouveau Premier ministre ne peut pas être François Bayrou.
00:25:21Ce sont les mots d'Olivier Faure ce matin.
00:25:23Selon le premier secrétaire
00:25:25du Parti socialiste, François Bayrou incarnerait
00:25:27une continuité du macronisme.
00:25:29Il veut donc un Premier ministre
00:25:31issu de la gauche.
00:25:33Trois personnes ont été blessées à l'arme blanche,
00:25:35dont un gravement, juste devant l'entrée
00:25:37d'un immeuble.
00:25:39Il y a eu un coup de feu dans la cité
00:25:41à Nanterre, près de Paris.
00:25:43Un probable règlement de compte
00:25:45sur fonds de trafic de drogue.
00:25:47Avec échange, deux coups de feu ont eu lieu.
00:25:49Cinq personnes ont été interpellées.
00:25:51Et puis, ils sont cinq.
00:25:53A comparaitre aujourd'hui devant un tribunal
00:25:55à Amsterdam, le procès des suspects
00:25:57pour violences contre des supporters israéliens
00:25:59s'est ouvert.
00:26:01Des violences qui avaient choqué le monde entier.
00:26:03Les hommes sont âgés de 19 à 32 ans.
00:26:05L'un d'eux est jugé pour tentative
00:26:07sur la première phase
00:26:09de notre conversation.
00:26:11Qu'est-ce qui définit la Ve République ?
00:26:13Entre autres, le 49.3 et la motion de censure.
00:26:15C'est ça.
00:26:17C'est une des clés de voûte.
00:26:19Que font les politiques aujourd'hui ?
00:26:21Ils disent plus de 49.3,
00:26:23plus de motion de censure.
00:26:25Évidemment que le général peut se retourner
00:26:27dans sa tombe.
00:26:29Mais bien sûr,
00:26:31tu es au cœur d'un système, la Ve République.
00:26:33Ils n'en veulent pas.
00:26:36Je vois que De Gaulle avait raison.
00:26:38Les partis, les partis, les partis.
00:26:40Il avait raison.
00:26:42Les promesses n'engagent que ceux qui y croient.
00:26:44C'est-à-dire que personne
00:26:46ne croit au fait que
00:26:48s'il y a une difficulté politique,
00:26:50le 49.3 ne sera pas utilisé.
00:26:52Si, parce que c'est leur intérêt.
00:26:54Non, mais c'est leur intérêt de montrer
00:26:56qu'ils y croient.
00:26:58C'est leur intérêt de garder
00:27:00leur voiture à cocarde.
00:27:02Vous ne voulez pas ?
00:27:04Certains, oui, pas tous.
00:27:06Mais tous !
00:27:08Je suis désolé de vous le dire,
00:27:10tous, sauf ceux qui ne sont pas
00:27:12dans le système, justement.
00:27:14C'est David Lysnard, c'est Retailleau.
00:27:16Ils sont rejetés.
00:27:18Et d'ailleurs, c'est le problème
00:27:20de Bruno Retailleau, c'est qu'il y a une authenticité,
00:27:22une sincérité que tout le monde a compris.
00:27:24Non, mais les partis sont
00:27:26en train de couler, la République et la France.
00:27:28Il n'y a pas que les partis,
00:27:30les juges, etc.
00:27:32Heureusement que les journalistes sont là !
00:27:34Il faut résister !
00:27:36Les Français les trouvent très populaires.
00:27:38Vous considérez à tort que c'est deux clés de voûte
00:27:40de la cinquième, donc ils seront
00:27:42comptables de l'effondrement de la cinquième.
00:27:44Mais non, mais non,
00:27:46parce que qu'est-ce qui vient derrière, c'est la sixième République.
00:27:48Mais ils s'en fichent.
00:27:50Et puis un bout sur le système.
00:27:52Je vous le dis parce que je pensais à ça, on a beaucoup critiqué Trump
00:27:54en disant qu'il nomme n'importe qui des postes-clés.
00:27:56Mais pour
00:27:58essayer de taper dans le système,
00:28:01il faut nommer des gens du système.
00:28:03Mais non, mais parce que
00:28:05qu'est-ce qu'on fait depuis des années dans ce pays ?
00:28:07C'est les mêmes dans les ministères,
00:28:09c'est les mêmes qui ont fait les mêmes écoles.
00:28:11Si l'alternative c'est le Trumpisme,
00:28:13on a encore plus de mal barrés que je crois.
00:28:15C'est l'idée que pour secouer le système,
00:28:17il ne faut pas mettre des gens du système.
00:28:19Oui, mais c'est très difficile.
00:28:21Vous venez de parler de
00:28:23Retailleau et de Lissnard.
00:28:25Oui, mais ils sont quand même...
00:28:27Retailleau c'est un homme politique, c'est un professionnel.
00:28:29Et M. Lissnard aussi, il est maire de Calais.
00:28:31Oui, mais c'est pas du tout
00:28:33les mêmes formations. Vous n'êtes pas d'accord pour dire
00:28:35qu'on a toujours les mêmes dans les ministères ?
00:28:37Ne secoue jamais le système ces gens-là.
00:28:39Ça va même plus loin, c'est que
00:28:41le profil de certains
00:28:43complexe les autres.
00:28:45C'est-à-dire que lorsque t'es majeur de l'ENA,
00:28:47lorsque t'es majeur de Normale Sub,
00:28:49c'est presque un frein pour les autres.
00:28:51Et c'est un vrai problème.
00:28:53C'est pas parce que t'es majeur de l'ENA et que t'es majeur de Normale Sub
00:28:55que tu vas être un bon homme politique.
00:28:57Et c'est pas impossible que certains
00:28:59dans cet entourage soient complexés par Laurent Wauquiez.
00:29:01Même s'il est...
00:29:03Oui, parce qu'il y a aussi ça.
00:29:05Il y a cette dimension personnelle, bien sûr.
00:29:07Je suis d'accord, la psychologie,
00:29:09il ne faut jamais enlever la psychologie dans les rapports humains.
00:29:11Bien évidemment.
00:29:13Nanterre, des coups de feu ont retenti dans la cité
00:29:15Pablo Picasso de Nanterre lundi.
00:29:17Quatre individus ont attaqué un groupe de personnes
00:29:19qui se tenaient devant un bâtiment. Trois d'entre elles ont été blessées
00:29:21de coups de couteau.
00:29:23C'est des choses qui sont assez peu
00:29:26relatées.
00:29:28Et on parlerait tout à l'heure également de Orsay,
00:29:30ce qui se passe.
00:29:32En fait, comme l'espace médiatique
00:29:34ne veut pas voir ça,
00:29:36il ne les montre pas.
00:29:38Donc nous, on va vous le montrer.
00:29:40Et voyez le sujet, parce que c'est intéressant,
00:29:42c'est la réalité de ce qui se passe dans une cité française,
00:29:44en l'occurrence Pablo Picasso-Augustin de Nadieu.
00:29:4818 heures ce lundi,
00:29:50la police pénètre dans cet immeuble
00:29:52de la cité sensible Pablo Picasso de Nanterre.
00:29:54Deux hommes sont interpellés.
00:29:56Lundi soir, à cet endroit précisément,
00:29:58un règlement de compte
00:30:00sur fonds de trafic de drogue a fait trois blessés,
00:30:02dont un grave, à l'arme blanche.
00:30:04Ici, la loi du silence règne.
00:30:06Je vous l'ai dit,
00:30:08j'ai pas envie que l'on rentre chez moi
00:30:10à minuit avec des classes qui coffrent.
00:30:12Quelques rares habitants du quartier
00:30:14qui acceptent de nous parler décrivent un point de deal
00:30:16très actif et surtout extrêmement dangereux.
00:30:18Il y a des règlements de compte,
00:30:20on ne le sait jamais.
00:30:22Maintenant, c'est la merde.
00:30:24Les jeunes sont très dangereux.
00:30:26Ils sont dans tous les immeubles.
00:30:28On les appelle des guetteurs.
00:30:30Ils guettent.
00:30:32Effectivement, quelques heures plus tôt,
00:30:34sans la police, impossible pour nous d'approcher
00:30:36ce hall d'immeuble.
00:30:38Le numéro 17, protégé par de nombreux guetteurs,
00:30:40positionnés à plusieurs centaines de mètres à la ronde,
00:30:42les riverains sont terrorisés.
00:30:44Bien sûr, on a peur.
00:30:46Parce qu'en sortant des enfants, c'est dangereux.
00:30:48Tu ne fais pas sortir un ADES.
00:30:50La police indique pourtant venir ici
00:30:52au moins une fois par semaine,
00:30:54mais rien ne semble effrayer ces trafiquants,
00:30:56prêts à tout pour défendre leur point de deal.
00:30:58Cinq personnes suspectées d'être en lien
00:31:00avec le règlement de compte de lundi
00:31:02ont été interpellées.
00:31:04Vous voyez si Bruno Retailleau, par exemple,
00:31:06quitte le ministère de l'Intérieur,
00:31:08au moins la fermeté affichée,
00:31:10j'espère qu'il aura des résultats bien sûr,
00:31:12mais au moins sa fermeté affichée de combattre cela,
00:31:14ce serait évidemment, pour la France,
00:31:16ce serait un mauvais coup
00:31:18parce qu'il quittait son ministère de l'Intérieur.
00:31:20Et ce n'est pas être de droite ou de gauche que de dire ça.
00:31:22Gérald Darmanin avait aussi un discours de fermeté.
00:31:24Bien sûr, vous avez parfaitement raison.
00:31:26Il était dans la continuité de Gérald Darmanin.
00:31:28Il a vraiment fait des choses.
00:31:30Et il a eu des résultats, Gérald Darmanin.
00:31:32Des résultats sont arrivés avec, effectivement,
00:31:34les mesures qu'il avait prises.
00:31:36Vous avez parfaitement raison.
00:31:38Mais quand vous dites combattre cela,
00:31:40il faut définir ce que c'est cela.
00:31:42Là, il y a une rupture d'égalité.
00:31:44Il y a des Français qui vivent dans un environnement
00:31:46où ils sont en sécurité.
00:31:48C'est déjà insupportable sur le principe.
00:31:50Et ensuite, tout le monde le signale,
00:31:52les policiers, les magistrats, tous ceux qui connaissent.
00:31:54On est gangréné par les trafics de drogue.
00:31:56Ce n'est pas un problème qu'il y ait une RICS.
00:31:58Ça, c'est une petite touche sur un tableau global effrayant.
00:32:00On est en train de devenir un narco-État.
00:32:02D'abord, nous sommes cernés par des narco-États.
00:32:04Et les mafias liés à la drogue
00:32:06n'arrêtent pas d'augmenter leur territoire de nuisance.
00:32:08Éric, un mot sur la cité Pablo Picasso.
00:32:10Moi, j'habitais pendant 20 ans
00:32:12la cité d'à côté,
00:32:14la cité des Fontenelles.
00:32:16La cité Pablo Picasso,
00:32:18cité Ayo, du nom de l'architecte,
00:32:20est juste en face des Quatre Temps,
00:32:22l'un des plus grands centres commerciaux d'Europe,
00:32:24devant le circulaire.
00:32:26Mais si vous regardez bien l'actualité terrible
00:32:28de Pablo Picasso,
00:32:30en 2022, vous avez déjà eu un mort.
00:32:32Un jeune type qui avait été tué par des trafiquants.
00:32:34Vous avez eu la même chose,
00:32:36attaque à coup de couteau,
00:32:38il y a moins d'un an, dans la même cité.
00:32:40En réalité, c'est une commune
00:32:42qui comporte beaucoup de cités HLM,
00:32:44Nanterre,
00:32:46et en réalité, moi j'ai vu,
00:32:48parce qu'il m'arrive de retourner, non pas à Pablo Picasso,
00:32:50mais à la cité des Fontenelles, j'ai vu la transformation.
00:32:52C'est-à-dire qu'une fois
00:32:54je suis retourné avec mes enfants pour leur montrer
00:32:56où je vivais quand j'étais petit, jeune,
00:32:58jusqu'à 20 ans,
00:33:00vous avez du deal même dans la journée.
00:33:02C'est-à-dire que parfois, au feu rouge,
00:33:04vous fermez vos fenêtres parce qu'on va vous proposer.
00:33:06C'est en pleine journée, Pascal.
00:33:08Donc, il y a des règlements de comptes de gens,
00:33:10parce que le fric qui circule est colossal,
00:33:12mais ça ne m'étonne plus du tout.
00:33:14Et je pense que par moments,
00:33:16la municipalité de Nanterre, qui a beaucoup fait
00:33:18dans les oeuvres sociales pour accompagner les gens,
00:33:20et je pense à Patrick Jarry qui a longtemps été le maire de Nanterre,
00:33:22je pense qu'il y a des moments, ils doivent se dire
00:33:24qu'ils sont submergés par la violence
00:33:26et par le trafic qui se passe dans les cités
00:33:28à Nanterre comme ailleurs.
00:33:30Vous aviez 10 ans en quelle année ?
00:33:3271.
00:33:34Donc vous êtes de 61.
00:33:36Et comment ça se passe quand vous avez 10 ans ?
00:33:38Vous allez à quelle école ?
00:33:40Je vais vous dire, j'allais à l'école Jacques de Cour,
00:33:42qui était juste derrière la cité des Fontenelles,
00:33:44une école maternelle.
00:33:46Je me souviens, en 1968, j'avais donc 7 ans,
00:33:48il n'y avait pas classe.
00:33:50J'ai une photo de moi en habit de Zorro dans un bac à sable.
00:33:52Mais vous aviez quoi ?
00:33:54Mes copains, c'était des immigrés italiens,
00:33:56des immigrés algériens.
00:33:58Oui, il y avait des bastons,
00:34:00mais en fait,
00:34:02ça se passait relativement bien.
00:34:04La drogue n'avait pas fait son effet,
00:34:06la violence.
00:34:08Et puis, pardonnez-moi,
00:34:10ces gens appartenaient à la même classe sociale.
00:34:12Moi, mon père était ouvrier.
00:34:14Vous ne regardiez pas
00:34:16si votre copain
00:34:18venait d'Italie
00:34:20ou venait d'Algérie
00:34:22ou si son père travaillait chez Renault.
00:34:24Donc en fait, la société, c'est complètement...
00:34:26Il n'y avait pas de problème d'identité ?
00:34:28La fraternité ?
00:34:30La solidarité, c'était d'appartenir à la même classe sociale.
00:34:32Il n'y avait aucune revendication identitaire ?
00:34:34Mais non !
00:34:36Et ensuite, j'ai été au lycée Jolot-Curie de Nanterre,
00:34:38pendant de la 6e à la Terminale.
00:34:40Et l'ascenseur social ?
00:34:44Je ne sais pas si vous considérez,
00:34:46mais ça veut dire aussi qu'il y a des gens
00:34:48qui vous ont fait confiance dans ce parcours.
00:34:50Il y a des profs qui venaient parfois,
00:34:52à la fin des cours, même en primaire,
00:34:54quand vous étiez un peu largués,
00:34:56vous n'aviez pas les moyens, vos parents nous payaient
00:34:58des cours supplémentaires, qui venaient
00:35:00vous aider, vous épauler, parce qu'ils trouvaient
00:35:02l'ascenseur social. Ces gens étaient formés,
00:35:04avaient de l'ambition pour vous,
00:35:06et ce cas-là, il est multiplié.
00:35:08Moi, j'ai des potes de cité
00:35:10qui ont fait les compagnies financières
00:35:12de Rothschild, qui ont été au RL.
00:35:14L'ascenseur social, c'est le trafic de drogue, maintenant.
00:35:16Oui, mais vous avez raison.
00:35:18Moi, je l'ai vécu.
00:35:20C'est totalement métamorphobé.
00:35:22Et là où vous vivez, l'appartement, ce serait intéressant
00:35:24de retourner précisément dans cet appartement,
00:35:26dans cet immeuble.
00:35:28Aujourd'hui, qui habite dans cet appartement ?
00:35:30Qui habite dans cette cité ?
00:35:32C'est devenu des ghettos.
00:35:34Des ghettos ethniques, pour la plupart.
00:35:36Ethniques ?
00:35:38Oui, j'ai connu des gens qui habitaient
00:35:40des étages au-dessus, qui ont fini par déménager.
00:35:42J'ai revu leurs enfants bien des années plus tard.
00:35:46Je vais vous donner l'adresse.
00:35:48J'habitais 21-23 rue de la Paix, cité des Fontenelles.
00:35:50Au 9e étage.
00:35:52Rue de la Paix, c'est bien.
00:35:54Et vos parents sont restés ?
00:35:56Non, mes parents se sont séparés quand j'avais 13 ans.
00:35:58Et vous vous êtes resté jusqu'à l'âge de 20 ?
00:36:00Avec ma mère, oui.
00:36:02Après j'étais à Picasso,
00:36:04qui est une cité entre Pablo Picasso
00:36:06et les Fontenelles.
00:36:08Dans le parc de Nanterre, ce qu'on appelle
00:36:10le parc de Nanterre.
00:36:12Donc tout ça, on était très heureux.
00:36:14Moi je trouve que c'est triste.
00:36:16Votre itinéraire,
00:36:18et c'est pour ça que c'est intéressant
00:36:20de vous écouter,
00:36:22c'est des centaines de milliers
00:36:24de Français qui ont eu ce parcours.
00:36:26C'est-à-dire l'ascenseur social.
00:36:28Et la tristesse que nous avons,
00:36:30c'est qu'aujourd'hui, il n'y aura peut-être plus
00:36:32de petit Éric Revelle
00:36:34dans cette cité,
00:36:36et qui feront le parcours que vous avez fait.
00:36:38Et le parcours que vous avez fait.
00:36:40Il n'y a peut-être pas de gosses de 10 ans
00:36:42qui pourront faire le parcours que vous avez fait.
00:36:44Et c'est ça qui nous rend tristes.
00:36:46Parce qu'on leur propose de gagner
00:36:48quelques centaines d'euros.
00:36:50J'espère me tromper.
00:36:52Mais il y a autre chose aussi,
00:36:54il y a des idéologies qui sont en guerre
00:36:56contre la méritocratie,
00:36:58qui disent que la méritocratie,
00:37:00c'est quelque chose de raciste,
00:37:02qu'on est dans la victimocratie
00:37:04et dans l'égalitarisme.
00:37:06Forcément, il n'y a pas d'essai de réussite.
00:37:08Alors Orsay, je voulais qu'on parle d'Orsay.
00:37:10Parce que vendredi matin, dans la ville d'Orsay,
00:37:12en Essonne, le corps d'un ancien agent municipal
00:37:14a été retrouvé sans vie dans un quartier résidentiel.
00:37:16Et dans la nuit de jeudi à vendredi,
00:37:18alors qu'il tentait de s'opposer au vol de sa moto,
00:37:20l'agent a été percuté par une camionnette
00:37:22et trois suspects, 27, 31 ans,
00:37:24deux des trois sont mis en cause,
00:37:26sont en situation irrégulière
00:37:28sur le territoire, un est sous occupé.
00:37:30Interrogez-vous pour savoir pourquoi
00:37:32personne n'en parle.
00:37:34Pourquoi personne n'en parle.
00:37:36Pour les mêmes raisons que d'habitude.
00:37:38Exactement. Alors on va voir le sujet,
00:37:40mais vous ne verrez pas un sujet à 20h sur TF1,
00:37:42pas un sujet sur France 2,
00:37:44pas un mot sur France Inter,
00:37:46pas un mot sur France Inter,
00:37:48pas un mot dans le monde, nulle part,
00:37:50donc je vous propose de voir ce sujet
00:37:52et on écoutera également Tanguy Hamon.
00:37:56C'est dans cette rue à Orsay en Essonne
00:37:58que le corps de Jérémy G
00:38:00a été retrouvé sans vie vendredi dernier.
00:38:02Les circonstances précises de sa mort
00:38:04sont encore à élucider.
00:38:06Les faits, ce serait produit suite à une tentative de vol.
00:38:08Jérémy s'est fait ôter la vie
00:38:10par des barbares
00:38:12qui tentaient de lui voler
00:38:14sa moto.
00:38:16C'est un drame
00:38:18irréprochable.
00:38:20J'espère que la justice
00:38:22sera absolument irréprochable.
00:38:24Une information judiciaire a été ouverte
00:38:26par le parquet d'Evry
00:38:28et trois personnes ont été mises en examen,
00:38:30dont deux placées en détention provisoire.
00:38:32Très engagée dans la vie de sa commune,
00:38:34la mort subite de Jérémy G
00:38:36a touché les Orsayens.
00:38:38Ce monsieur, je le connaissais
00:38:40de vue.
00:38:42C'était un monsieur très discret.
00:38:44C'est tout ce que je peux dire.
00:38:48C'est bien triste ce qui se passe
00:38:50dans notre ville.
00:38:52Il faudrait faire quelque chose
00:38:54pour éviter ça.
00:38:56En accord avec les proches du défunt,
00:38:58une cagnotte a été ouverte
00:39:00et un hommage lui sera rendu
00:39:02lors du prochain conseil municipal.
00:39:08Les trois mises en examen
00:39:10dans l'affaire du meurtre de Jérémy Gréco
00:39:12à Orsay sont tous
00:39:14de nationalité étrangère.
00:39:16Le premier se nomme Anis B.
00:39:18C'est un Libyen âgé de 31 ans
00:39:20en situation irrégulière
00:39:22sur le territoire et sous OQTF.
00:39:24Le deuxième est un Tunisien
00:39:26de 31 ans, Nasser I.
00:39:28Il est déjà connu des services
00:39:30de la justice. Il est lui aussi
00:39:32en situation irrégulière
00:39:34sur le territoire français.
00:39:36Le troisième est lui un Libyen de 27 ans.
00:39:38Quoi ? Il dit D.
00:39:40Il n'a été déclaré dans aucun
00:39:42des fichiers des forces de l'ordre.
00:39:44Tous les trois vont désormais être
00:39:46entendus par les enquêteurs pour
00:39:48comprendre ce qu'il s'est passé
00:39:50la nuit du drame, savoir qui
00:39:52est responsable de la mort de Jérémy Gréco,
00:39:54qui conduisait la camionnette
00:39:56qui l'a percuté.
00:39:58Et personne n'en parle.
00:40:00Il s'est reparti pour un tour,
00:40:02il y a un mort, il y avait
00:40:04quelqu'un sous OQTF, il y aura
00:40:06une marche blanche, un hommage
00:40:08Il fait un sursaut collectif alors que
00:40:10la situation aurait largement pu être évitée.
00:40:12A partir du moment où vous avez quelqu'un qui n'a pas
00:40:14été sur le territoire français, la situation
00:40:16aurait pu être évitée. Donc l'État, ça part de responsabilité.
00:40:18Il y a un moment, vous avez entièrement raison
00:40:20de le dire, c'est toujours la même chose et demain
00:40:22ce sera. On parlera de la même chose et
00:40:24personne n'en parlera.
00:40:26Le problème, c'est la distance
00:40:28avec la réalité. Comme vous le soulignez,
00:40:30la question des médias, le fait de
00:40:32tourner la tête par rapport
00:40:34aux faits, à l'information,
00:40:36cette information cruelle par rapport
00:40:38à cet homme qui n'avait qu'une seule chose,
00:40:40sa moto, je trouve ça
00:40:42abominable. Et le fait de ne pas en parler,
00:40:44c'est vraiment cracher
00:40:46sur sa mémoire.
00:40:48Vous vous souvenez
00:40:50de ce Rudmiman dans
00:40:52Paris qui avait été
00:40:54tué
00:40:56et tapé à mort par deux
00:40:58jeunes gens qui étaient
00:41:00et le procès aura lieu bientôt d'ailleurs
00:41:02d'un mouvement
00:41:04de politique plutôt à droite.
00:41:06Très à droite.
00:41:08Cette histoire, évidemment,
00:41:10les médias s'en emparent
00:41:12dans ces cas-là. S'en emparent
00:41:14parce que ça correspond
00:41:16à leur grille idéologique.
00:41:20Et c'est ça qui est
00:41:22terrible. C'est comme Claire Géromini
00:41:24qui a été violée par un migrant.
00:41:26On a été, je crois, la seule chaîne à en parler.
00:41:28Personne n'en parlait.
00:41:30On va parler d'Adèle Haenel
00:41:32une seconde parce que ça, c'est quelque chose
00:41:34qui nous a beaucoup intéressé. L'accusation
00:41:36a requis cinq ans de prison
00:41:38hier, dont deux
00:41:40fermes aménagées sous bracelet électronique
00:41:42à l'encontre de Christophe Ruggia qui est jugé
00:41:44pour des agressions sexuelles sur Adèle Haenel
00:41:46quand elle avait entre 12 et 14 ans.
00:41:48Hier, alors que le cinéaste...
00:41:50Je ne suis pas sûr que tout le monde connaisse Christophe Ruggia
00:41:52qui n'est pas un des cinéastes
00:41:54peut-être les plus connus.
00:41:56Alors que le cinéaste soutenait à la barre, avoir
00:41:58tenté de la protéger lors de ses débuts
00:42:00au cinéma, Adèle Haenel s'est soudainement levée
00:42:02tapant ses mains sur la table
00:42:04devant elle avant de lancer
00:42:06« Mais ferme ta gueule ! » puis de quitter
00:42:08la salle d'audience. Une demi-heure plus tard, elle est revenue
00:42:10assez rassise, loin du réalisateur
00:42:12cette fois sans un regard pour lui.
00:42:14Je voulais qu'on écoute Célia Barotte.
00:42:18La procureure de la République de Paris
00:42:20a requis à l'encontre du réalisateur
00:42:22cinq ans d'emprisonnement dont deux
00:42:24fermes aménagées sous la forme d'un bracelet
00:42:26électronique avec exécution provisoire.
00:42:28A cela s'ajoute une peine complémentaire
00:42:30d'interdiction de rentrer en contact
00:42:32avec Adèle Haenel et une obligation
00:42:34de l'indemniser. Alors les débats
00:42:36ont été marqués par une réaction
00:42:38de la jeune femme, agacée
00:42:40et en colère par les propos tenus par
00:42:42le prévenu à la barre. Elle s'est levée de sa
00:42:44place et elle a dit « Non mais ferme ta gueule ! »
00:42:46puis très émue, elle a quitté
00:42:48la salle d'audience pour reprendre ses esprits.
00:42:50Cette réaction est une réponse
00:42:52aux propos de Christophe Ruggia
00:42:54qui a soutenu avoir tenté de
00:42:56protéger Adèle Haenel lors de ses
00:42:58débuts au cinéma, notamment
00:43:00en lui proposant d'utiliser un pseudo.
00:43:02Mais l'avocat d'Adèle Haenel souhaite
00:43:04qu'au-delà de cette séquence, on se souvienne de la
00:43:06constance des déclarations de sa cliente
00:43:08face à l'inconsistance
00:43:10des dénégations de Christophe Ruggia.
00:43:12Pour la partie civile, Christophe
00:43:14Ruggia réécrit l'histoire parce que la réalité
00:43:16est inconvenante. Mise en délibérée,
00:43:18la décision sera rendue le
00:43:203 février prochain. Je vous propose d'écouter
00:43:22un des avocats d'Adèle Haenel
00:43:24et puis après je vous interrogerai, on avait cette
00:43:26discussion hier soir avec Gilles-William Golnadel,
00:43:28la charge de la preuve,
00:43:30Gilles-William est sur, et ça s'entend d'ailleurs,
00:43:32dans une position d'avocat, il dit
00:43:34moi je ne crois qu'à la preuve.
00:43:36Ah bah moi aussi. Oui mais
00:43:3815 ans plus tard, comment voulez-vous
00:43:40instruire... C'est le problème des
00:43:42réformes de la prescription, au final
00:43:44on arrive presque à une situation d'imprescriptibilité.
00:43:46Mais là il n'y a pas de preuve possible.
00:43:48Il n'y a pas de preuve possible, oui, et donc
00:43:50vous avez d'un côté la morale, ce qui est immoral
00:43:52n'est pas forcément illégal.
00:43:54Mais c'est témoignage contre témoignage. Oui.
00:43:56Qu'est-ce que vous faites ? Mais dans ce cas-là, le doute bénéficiait
00:43:58à l'accusé, alors on n'est pas en matière criminelle,
00:44:00mais dans ce cas-là, faute de preuve, à mon sens,
00:44:02il doit être relaxé. Si vous n'apportez
00:44:04pas la preuve, même si
00:44:06c'est immoral, même si émotionnellement
00:44:08c'est extrêmement dur,
00:44:10c'est pas forcément pour ça qu'il doit être
00:44:12coupable. Et moi je peux vous dire qui devrait être dans le box
00:44:14des accusés, c'est pas forcément... C'est les parents ?
00:44:16C'est les parents. Quand vous avez 12 ans
00:44:18et que vous passez 100 samedis
00:44:20chez un individu qui a 36 ans,
00:44:22que font les parents ? C'est eux qui devraient être
00:44:24dans le box des accusés. Alors, lui, vous disiez,
00:44:26je sais plus, je crois que c'était hier, un homme ça s'empêche
00:44:28de camus. Oui, je suis d'accord avec vous,
00:44:30mais vous avez entièrement
00:44:32raison, s'il l'a fait, évidemment
00:44:34que c'est illégal et immoral.
00:44:36Mais ça va plus que ça, d'ailleurs.
00:44:38C'est illégal et immoral. C'est au-delà de ça.
00:44:40C'est-à-dire que si t'as 36 ans,
00:44:42d'ailleurs il y a une phrase
00:44:44qu'il a dite cette fois au procès,
00:44:46oui elle avait une sensualité débordante,
00:44:48d'ailleurs elle l'a toujours aujourd'hui.
00:44:50Cette phrase est inadaptée, mais je vais vous dire,
00:44:52la moralité est quelque chose à géométrie variable.
00:44:54Je vous le dis, la moralité
00:44:56est à géométrie variable. Pour certains,
00:44:58cette phrase est déplacée et elle l'est, pour le commun des mortels.
00:45:00Pour d'autres, comme ce monsieur,
00:45:02manifestement ça ne l'est pas.
00:45:04C'est une défense quand même maladroite.
00:45:06C'est une défense qui est extrêmement hasardeuse et maladroite.
00:45:08Pour autant... Mais qu'est-ce qu'on fait alors ?
00:45:10Regardez les preuves et rien que les preuves.
00:45:12Regardez dans le procès Mazan, il y a des preuves.
00:45:14Effectivement, c'est très rare, ça a été filmé.
00:45:16Quand vous avez une prescription, un procès qui intervient,
00:45:1820 ans après, vous avez une détérioration
00:45:20des éléments probatoires.
00:45:22Il y a eu des réformes de la prescription
00:45:24qui s'allongent, qui s'allongent.
00:45:26On marque une pause et je sais que Florian,
00:45:28c'est un sujet qui le touche particulièrement.
00:45:30Il nous en avait parlé une fois sur ce plateau.
00:45:32On écoutera les avocats d'Adèle Haenel.
00:45:34On va recevoir Didier Von Kovlart
00:45:36qui a écrit
00:45:38L'enfant qui sauva la Terre.
00:45:40Vous l'avez lu ? Non.
00:45:42Vous aimez bien Didier Von Kovlart ? Oui.
00:45:44Je l'ai été avec lui.
00:45:46J'espère que vous n'abordiez pas ce sujet.
00:45:48Ça dépend des livres.
00:45:50Je n'ai pas un critique de principe.
00:45:52Je juge livre par livre.
00:45:54Il n'y a pas quelqu'un que je déteste
00:45:56ou que j'aime pour l'éternité.
00:45:58Vous offrez des livres à Noël ?
00:46:00Bien sûr, que des livres.
00:46:02Qu'est-ce que vous offririez à Éric Revelle ?
00:46:04À Éric Revelle,
00:46:06je lui offrirais une pléiade d'abord
00:46:08parce qu'il a une très belle bibliothèque.
00:46:10Je pense qu'une pléiade de plus
00:46:12c'est une des dernières.
00:46:14Une des dernières pléiades.
00:46:16Italo Calvino qui vient de Paris.
00:46:18On marque une pause.
00:46:20C'est un beau livre.
00:46:22Un seul livre.
00:46:24Avec des crayons de couleur ?
00:46:26Non, je blague.
00:46:28La pause et on revient.
00:46:30Vous allez nous faire un petit cadeau livre
00:46:32pour chacun de nous.
00:46:34Pour Rachel, pour Florian, pour moi.
00:46:36A tout de suite.
00:46:38Je vais vous dire quelque chose
00:46:40parce qu'on continue la conversation.
00:46:42L'enfant qui sauva la terre.
00:46:44C'est un beau titre.
00:46:46C'est vrai que vous avez raconté
00:46:48votre histoire
00:46:50et on continuait la discussion.
00:46:52Même moi qui vous connais depuis longtemps,
00:46:54je ne savais pas tout ça.
00:46:56Mais je trouve que quand les gens parlent d'eux,
00:46:58c'est formidable.
00:47:00Et c'est vrai qu'il y a quelque chose
00:47:02dans votre itinéraire que je ne sais pas
00:47:04mais vous êtes un résilient d'une certaine manière.
00:47:06Oui.
00:47:08Je trouve que ça force l'admiration.
00:47:10Non, ça ne force pas l'admiration.
00:47:12C'est parfois d'ailleurs une chose.
00:47:14Après vous avancez avec vos blessures quand même.
00:47:16Vous avancez avec vos blessures.
00:47:18Elles ne disparaissent pas.
00:47:20Vous savez le Boris Cyrulnik qui vous explique
00:47:22que quand la planète est impactée,
00:47:24elle reprend sa forme.
00:47:26Mais vos parents sont toujours de ce monde ?
00:47:28Mon père est décédé, ma mère oui bien sûr.
00:47:30Et elles nous écoutent peut-être ?
00:47:32Peut-être.
00:47:34C'est difficile parfois.
00:47:36Avec votre père, ça a été difficile.
00:47:38Avec des anecdotes qui ne sont pas faciles à vivre.
00:47:40Oui, bien sûr.
00:47:42Et c'est ce que vous nous racontiez à la pause.
00:47:44Le plus spectaculaire, c'est qu'on se penche
00:47:46sur votre cas.
00:47:48Alors qu'à notre époque,
00:47:50on est de la même année,
00:47:52ça arrivait assez souvent.
00:47:54Et maintenant on se dit que ce n'est pas possible
00:47:56parce qu'en effet dans ces coins-là,
00:47:58les gamins, l'ascenseur social,
00:48:00c'est de devenir trafiquant de drogue.
00:48:02En 1960, c'était un destin possible.
00:48:04Bien après,
00:48:06quand vous êtes dans une ville
00:48:08qui s'appelle Nanterre,
00:48:10où à l'université de Nanterre
00:48:12a commencé la révolution,
00:48:14quand vous envoyez des CV,
00:48:16ce n'était pas plus simple
00:48:18d'envoyer un CV marqué
00:48:20habitant à Nanterre,
00:48:22parce que là aussi,
00:48:24vous étiez stigmatisé.
00:48:26Aujourd'hui,
00:48:28vous avez d'autres problèmes avec des CV,
00:48:30à l'époque, est-ce qu'on mettait
00:48:32qu'on habitait Nanterre ou pas ?
00:48:34C'était une question,
00:48:36parce que Nanterre, c'était quand même,
00:48:38si j'ose dire, il y avait un fer rouge.
00:48:40Dans votre parcours, il y a de la pudeur,
00:48:42c'est-à-dire qu'en fait, on ne le sait pas
00:48:44parce que ça fait partie de votre intimité,
00:48:46de votre histoire.
00:48:48Aujourd'hui, ce qui se passe...
00:48:50C'est très juste ce que dit Rachel,
00:48:52c'est-à-dire que vous ne vous victimisez pas.
00:48:54C'est très très intelligent ce que vient de dire Rachel Cad.
00:48:56Et aujourd'hui, on se victimise.
00:48:58D'ailleurs, moi, je ne le savais pas
00:49:00et on se connaît depuis longtemps.
00:49:02Oui, mais parce que...
00:49:04Parce que l'époque était différente.
00:49:06Il y a aussi un truc, c'est que je vous parlais
00:49:08des profs tout à l'heure,
00:49:10vous aviez des gens aussi qui avaient
00:49:12une conscience professionnelle
00:49:14par rapport à certains élèves
00:49:16qu'ils trouvaient pas trop mauvais
00:49:18et qu'ils accompagnaient.
00:49:20Je vous l'ai dit, vous n'avez pas forcément
00:49:22les moyens de payer un cours.
00:49:24Oui, vous avez eu votre M. Germain.
00:49:26Vous avez eu Mme Dexmier ?
00:49:28Oula !
00:49:30Non, non, je blague.
00:49:32Là, c'était perdu de vue.
00:49:34Elle est là.
00:49:36Elle est là.
00:49:38Vous vous rendez compte qu'on se souvient
00:49:40des noms de Mlle Raboteau.
00:49:42J'ai eu Mlle Raboteau.
00:49:44L'abbé Mortier.
00:49:46L'abbé Mortier.
00:49:48Bon, M. Von Kovlart, bonjour.
00:49:50Audrey Bertheau est avec vous.
00:49:52L'enfant qui sauva la Terre.
00:49:54C'est probablement le dernier Conseil
00:49:56des ministres avant la nomination
00:49:58d'un nouveau Premier ministre.
00:50:00Emmanuel Macron a promis de nommer
00:50:02le successeur de Michel Barnier
00:50:04maximum demain.
00:50:06Au menu de ce Conseil des ministres
00:50:08ce matin, un projet de loi spéciale
00:50:10pour assurer la continuité
00:50:12de l'État à compter de janvier.
00:50:14Un professeur a été agressé
00:50:16dans un lycée de Loire-Atlantique.
00:50:18Depuis, ses collègues ne font plus court
00:50:20pour exprimer leur ras-le-bol.
00:50:22L'ambiance est tendue.
00:50:24Depuis longtemps, les professeurs
00:50:26de cet établissement sont régulièrement
00:50:28insultés, volés, menacés.
00:50:30Depuis la rentrée de septembre,
00:50:3211 élèves ont déjà été exclus.
00:50:34Enfin, les rebelles syriens se sont emparés
00:50:36de la ville de Deir Ezzor à l'est du pays.
00:50:38Une prise qui a suivi la nomination
00:50:40d'un Premier ministre chargé de la transition
00:50:42en Syrie. Aussitôt nommé, il a promis
00:50:44calme et stabilité aux Syriens.
00:50:46Il sera chargé de diriger le gouvernement
00:50:48transitoire jusqu'au 1er mars.
00:50:50Bonjour, on va reparler de l'affaire
00:50:52Adèle Haenel.
00:50:54On va écouter ses avocats, mais juste
00:50:56un mot, évidemment, puisque vous allez
00:50:58nous accompagner dans cette demi-heure.
00:51:00L'enfant qui sauva la Terre.
00:51:02Je peux dire la vérité. Quand j'ai vu
00:51:04le pitch, j'ai dit, franchement, c'est un peu
00:51:06gnan-gnan, cette affaire.
00:51:08Et si l'avenir de l'humanité dépendrait
00:51:10d'un enfant condamné par la médecine ?
00:51:12Et si sauver la planète était la clé
00:51:14de sa guérison ? Je me suis dit, c'est un peu gnan.
00:51:16Eh bien non. Vous m'avez
00:51:18attrapé
00:51:20avec des bons sentiments et
00:51:22j'ai trouvé cet
00:51:24enfant qui sauve la Terre. C'est un
00:51:26roman dont ça se déroule dans un hôpital
00:51:28et c'est le
00:51:30petit garçon qui raconte.
00:51:32On est dans la continuité
00:51:34de ce qu'on disait tout à l'heure sur cette résilience
00:51:36active. C'est un garçon
00:51:38de 12 ans qui a une maladie orpheline que la
00:51:40médecine ne comprend pas. Il est en soins
00:51:42palliatifs pédiatriques
00:51:44et lui,
00:51:46il a décidé que c'était fini
00:51:48pour lui. Il dit, je ne suis pas là pour guérir,
00:51:50je suis là pour crever le mieux possible.
00:51:52Ok, je suis partant, j'ai lâché l'affaire.
00:51:54Et
00:51:56il est, en plus d'une maturité
00:51:58telle et d'un humour corrosif
00:52:00qui ne supporte pas tout ce qui est
00:52:02la pitié, l'aide et tout, il est dans son
00:52:04univers. Il a autour
00:52:06de lui quelques enfants
00:52:08avec qui il a tissé des liens, notamment une petite
00:52:10leucémique qui elle,
00:52:12elle se projette, quand elle sera créatrice de
00:52:14la mode, elle a défini les tendances jusqu'en
00:52:162090. Et lui,
00:52:18il écrit un roman de science-fiction parce que
00:52:20ses jambes lui obéissent plus bien de par sa
00:52:22maladie, ses doigts ça marche encore
00:52:24donc il cache son ordinateur
00:52:26sous l'oreiller et puis il tape,
00:52:28il s'évade de
00:52:30sa situation. Et la porte s'ouvre
00:52:32à la première phrase du roman et une femme
00:52:34clown entre et lui dit, j'ai une bonne nouvelle
00:52:36Thomas, la médecine ne peut rien pour toi
00:52:38mais toi tu as les moyens de soigner la terre.
00:52:40Et c'est ça qui rendra ta guérison nécessaire.
00:52:42Alors il rit poliment quoi,
00:52:44il voit pas bien l'intérêt de cette vanne, puisqu'il déteste
00:52:46les clowns, c'est pas du tout son truc,
00:52:48il laisse tranquille. Sauf
00:52:50que cette femme va
00:52:52argumenter, va lui dire
00:52:54tu vas découvrir
00:52:56le lien que tu as par exemple avec la
00:52:58grande barrière de corail. Lui c'est quoi ?
00:53:00Ben oui elle est en train de mourir, comme toi,
00:53:02donc ça crée un lien entre vous, un vrai lien
00:53:04et vous allez vous sauver l'un de l'autre.
00:53:06Elle lui donne une petite bouteille de vodka, vous savez les petites
00:53:08mignonnettes comme ça dans lesquelles
00:53:10il y a de l'eau puisée au sud-est
00:53:12de l'Australie, la
00:53:14grande barrière de corail. Et le problème
00:53:16c'est que le réchauffement climatique fait que
00:53:18il y a 3 degrés en trop
00:53:20qui fait que les algues
00:53:22qui donnent la couleur et l'énergie
00:53:24à la barrière de corail sont éliminées
00:53:26par les petits animaux
00:53:28qui vivent dedans. Donc
00:53:30si tu te concentres dessus à distance
00:53:32en buvant petit à petit cette eau
00:53:34tu vas la faire refroidir
00:53:36parce que tu n'es pas tout seul. Je travaillais avec
00:53:3812 enfants malades comme toi à travers la Terre
00:53:40J'entends bien mais
00:53:42on ne va pas raconter tout. Oui mais
00:53:44c'est un conte philosophique, qu'est-ce que vous voulez dire ?
00:53:46Qu'est-ce que vous voulez dire ? Je raconte
00:53:48quelque chose qui marche, j'en suis
00:53:50la preuve vivante si je puis dire parce que j'ai
00:53:52traversé ce genre d'épreuve.
00:53:54J'ai eu et puis j'ai connu
00:53:56un enfant qui m'a
00:53:58inspiré ce personnage de Thomas
00:54:00aussi. Et ce roman c'est
00:54:02un complot de la bienveillance. Cette femme
00:54:04on s'en dévoilait le suspense du livre
00:54:06qui est-elle ? Est-ce que
00:54:08c'est une clown d'anniversaire
00:54:10que les infirmières ont engagé
00:54:12en se cotisant pour ce môme
00:54:14pour lui remonter le moral, le sortir
00:54:16est-ce que c'est une créature surnaturelle
00:54:18comme elle essaie de lui suggérer
00:54:20à un moment donné ? Est-ce que c'est une hallucination
00:54:22liée à sa maladie ?
00:54:24En tout cas, elle va lui donner
00:54:26les moyens de sortir de sa douleur
00:54:28de son idée qu'il va
00:54:30mourir à travers ce lien
00:54:32qu'il peut avoir à distance avec les animaux
00:54:34les végétaux, la terre.
00:54:36Et c'est vrai que ça marche.
00:54:38Merci en tout cas.
00:54:40Exactement, ça marche.
00:54:42Moi je voulais poser une question
00:54:44à Didier, parce qu'on parlait
00:54:46d'enfance, je voulais poser une question
00:54:48un truc que j'ai lu qui m'a semblé incroyable
00:54:50c'est que, l'anecdote est vraie
00:54:52à 7 ans
00:54:54votre père est handicapé donc il souffre
00:54:56et vous dites je serai le premier
00:54:58en fait on a l'impression que
00:55:00pardonnez-moi c'est un peu simple
00:55:02on vous retrouve à la fois sur la souffrance
00:55:04dans ce roman et puis il y a votre père qui est handicapé
00:55:06La souffrance et le rire
00:55:08sont toujours chez moi
00:55:10intimement liés parce que
00:55:12j'adorais mon père et je l'entends dire
00:55:14il avait 15 cm de différence entre les deux jambes
00:55:16suite à un accident de voiture l'année de ma naissance
00:55:18un jour je rentre de l'école et je l'entends dire
00:55:20à ma mère le jour où je suis dans un fauteuil roulant
00:55:22je me tire une balle dans la tête
00:55:24et ça aurait pu me casser, ça m'a donné des ailes
00:55:26ce que je me suis dit, je vais faire un truc
00:55:28extraordinaire qui lui donnera envie de vivre
00:55:30même en fauteuil roulant
00:55:32donc je vais être le plus jeune auteur publié au monde
00:55:34et comme j'écrivais déjà
00:55:36moi j'avais eu monsieur Germain
00:55:38monsieur Poletti
00:55:40on a fait une émission
00:55:42à Nice ou à France 3 au moment de la sortie du livre
00:55:44et dans mon ancienne
00:55:46école primaire et on l'a fait revenir
00:55:48il a 92 ans, j'ai remis mon instituteur
00:55:50au milieu des enfants d'aujourd'hui
00:55:52il s'est passé un truc génial
00:55:54je suis le produit si vous voulez de ses souffrances
00:55:56et de ses joies et ça se retrouve évidemment
00:55:58dans ce que j'écris
00:56:00comme mon père me racontait tellement d'histoires
00:56:02que je l'ai couché par écrit
00:56:04donc j'écrivais déjà, là je me suis dit
00:56:06je vais publier, c'est un rêve d'enfant
00:56:08c'est une vocation, c'est tout simple
00:56:10et j'écrivais déjà la bande
00:56:12du livre pour me donner du courage
00:56:14le premier roman policier écrit par un enfant
00:56:16de 8 ans et j'envoie ça à Gallimard
00:56:18et c'est pas moi qui ai sauvé mon père
00:56:20c'est la chirurgie mais vous n'allez pas arrêter l'écriture
00:56:22c'est passionnant
00:56:24évidemment c'est passionnant
00:56:26on va en reparler tout à l'heure
00:56:28Adèle Haenel
00:56:30la position de l'avocate
00:56:32que vous avez évidemment nous interroge
00:56:34vous rejoignez d'ailleurs, j'ai envie de dire
00:56:36vous êtes une avocate et Gilles William
00:56:38a la position la même que vous
00:56:40et je peux le comprendre
00:56:42il n'y a jamais de condamnation
00:56:44en matière de viol par exemple
00:56:46il n'y a jamais de condamnation
00:56:48écoutons ce que disait
00:56:50l'avocat hier en sortant
00:56:52l'avocate
00:56:54l'infraction qu'on reproche à monsieur Rouget
00:56:56elle est parfaitement caractérisée en tous ses éléments
00:56:58ses réquisitions
00:57:00en plus d'être chirurgical
00:57:02du point de vue de la caractérisation
00:57:04de l'infraction répondent
00:57:06à la question de savoir
00:57:08si la justice ne peut plus passer
00:57:10une fois qu'un article a été écrit
00:57:12la réponse c'est si
00:57:14la justice peut passer
00:57:16elle peut dire ce qu'elle a à dire
00:57:18et on peut l'avoir dit dans la presse
00:57:20et ça n'empêche pas la justice de faire son travail
00:57:22c'est la question de savoir si la justice peut peut-être
00:57:24apporter un peu d'apaisement
00:57:26et j'ai entendu
00:57:28dans la parole de cette procureure qui a l'habitude
00:57:30de requérir devant les chambres pour mineurs
00:57:32qu'elle avait malheureusement souvent vu ces faits
00:57:34et qu'elle les prend à coeur
00:57:36et qu'elle a envie aussi
00:57:38qu'il soit dit pour tous les mineurs
00:57:40qui subissent des faits de ce type
00:57:42qu'ils peuvent parler
00:57:44et puis l'avocat a également réagi sur cet incident d'audience
00:57:46que je vous ai dit tout à l'heure
00:57:48lorsque madame Edel a dit à monsieur Rouget
00:57:50qu'il n'y avait pas
00:57:52de cette audience uniquement
00:57:54son moment de colère
00:57:56lorsqu'elle s'est sentie salie
00:57:58sur
00:58:00l'origine de l'utilisation
00:58:02de son nom
00:58:04il faut comprendre la douleur
00:58:06immense d'Edel Hénel
00:58:08qui a dénoncé des faits d'agression sexuelle
00:58:10qui ont eu duré pendant 3 ans avec une emprise
00:58:12évidente et elle se sent
00:58:14salie
00:58:16évidemment que c'est un moment d'audience que vous rapportez
00:58:18les uns les autres
00:58:20mais retenez aussi la force
00:58:22de la démonstration du procureur
00:58:24de la procureure
00:58:26et les mots que nous avons choisis
00:58:28ce qui est le marqueur
00:58:30de cette audience
00:58:32ce sont des délégations sans consistance
00:58:34enquistées
00:58:36de Christophe Rougiat
00:58:38qui n'arrivent pas à assumer la réalité de ce qu'il a fait
00:58:40pendant 3 ans et demi
00:58:42sur cette jeune actrice
00:58:44de 12-13-14 ans
00:58:46il fallait un metoo français
00:58:48il s'est radicalisé
00:58:50il parle d'Edel Hénel
00:58:52ça commence avec moi
00:58:54après c'est les César et Polanski
00:58:56c'est une militante très affirmée
00:58:58on a tendance à mélanger l'émotion
00:59:00et le droit
00:59:02si elle lui dit ferme ta gueule en pleine audience
00:59:04ça ne préjuge en rien de sa culpabilité ou de son innocence
00:59:06j'entends ce que vous dites
00:59:08sur la preuve
00:59:10Florian Tardif son témoignage m'intéressait
00:59:12comme ça s'est passé
00:59:14il y a plus de 20 ans
00:59:16l'effet c'est quoi ?
00:59:18c'est un homme de 36 ans qui fait venir une jeune fille
00:59:20de 12 ans chez elle
00:59:22plus de 100 fois
00:59:24convenez qu'il y a quelque chose
00:59:26qui nous interroge
00:59:28il y a un dysfonctionnement majeur
00:59:30évident, est-ce que pour autant c'est illégal
00:59:32est-ce qu'on a la preuve ?
00:59:34on ne l'aura pas, ça s'appelle un faisceau de présomption
00:59:36on ne l'aura pas
00:59:38vous remplacez un élément probatoire
00:59:40par un faisceau d'indice comportant
00:59:42et j'interroge
00:59:44ceux ou celles
00:59:46qui ont été victimes de ce type de personnalité
00:59:48mais tu ne peux pas avoir de preuve
00:59:50Florian Tardif
00:59:52d'ailleurs vous l'avez dit
00:59:54je me permets de te tutoyer
00:59:56vous l'avez dit à l'instant
00:59:58dans les affaires de viol
01:00:0090%
01:00:0294%
01:00:04des affaires sont classées sans suite
01:00:06dans ces affaires là
01:00:08c'est effectivement parole contre parole
01:00:10où à ce moment là il faut avoir l'intelligence
01:00:12mais imaginez bien qu'on parle d'une enfant
01:00:14de 12 ans
01:00:16déjà il faudrait qu'elle ait l'intelligence
01:00:18de comprendre
01:00:20l'intelligence de comprendre
01:00:22la situation
01:00:24premier point
01:00:26deuxièmement, qu'elle comprenne également
01:00:28qu'il y a un pouvoir de domination de la personne
01:00:30en face d'elle, vis-à-vis d'elle
01:00:32et que, troisièmement
01:00:34il faudrait à ce moment là
01:00:36pour apporter la preuve de ce qui est en train de se passer
01:00:38qu'elle filme la situation
01:00:40ou je ne sais quoi
01:00:42ou qu'elle enregistre peut-être une conversation
01:00:44imaginez bien
01:00:46que quand on est en face de quelqu'un
01:00:48qui a 12 ans, 13 ans
01:00:50même plus, ça peut aller bien plus loin
01:00:52on ne peut pas avoir conscience de cela
01:00:54sur ce même plateau vous-même aviez témoigné
01:00:56et c'est pour ça que vous pouvez en parler comme ça
01:00:58parce que les preuves n'existent pas
01:01:00que vous-même avez subi
01:01:02ce type d'agression
01:01:04mais vis-à-vis de personne
01:01:06c'est pas du tout mon courage
01:01:08et vous n'avez pas porté plainte
01:01:10que voulez-vous que je vous dise ?
01:01:12justement, racontez-moi
01:01:14je ne peux rien dire
01:01:16à part ce que j'ai vécu
01:01:18des propositions qui m'ont été faites
01:01:20des choses totalement déliantes
01:01:22par énormément de personnes
01:01:24mais quelle est la preuve ?
01:01:26c'est du parole contre parole
01:01:28je n'ai aucune proposition en parole
01:01:30c'est des mains dans le dos
01:01:32c'est énormément de choses
01:01:34je ne vais pas décrire tout ce qui s'est passé
01:01:36mais on est à des années-lumière
01:01:38et lorsque je disais l'autre jour
01:01:40dans mon témoignage
01:01:42c'est-à-dire que malheureusement
01:01:44les victimes ont un profil
01:01:46je pense
01:01:48et j'avais le profil de la victime
01:01:50c'est-à-dire qu'à un moment donné
01:01:52ça s'est passé
01:01:54vous avez dit entre 15 et 20 ans
01:01:56non c'était après
01:01:58c'est quand je suis parti
01:02:00de la maison de mes parents
01:02:02et effectivement je me suis retrouvé seul à Paris
01:02:04donc c'est surtout entre 18 et 20 ans
01:02:06et c'était dans ce milieu-là
01:02:08c'était dans le milieu de la mode
01:02:10du théâtre, du cinéma
01:02:12et bien évidemment que la personne en face de moi
01:02:14que les personnes, parce qu'il y a eu de nombreuses personnes
01:02:16en face de moi, avaient un pouvoir de domination
01:02:18j'étais incapable
01:02:20de le comprendre à l'époque
01:02:22et vous aviez 18 ans
01:02:24et j'avais 18 ans
01:02:26j'étais incapable de dire cela à l'époque
01:02:28je disais à mon professeur de théâtre
01:02:30je vous aime
01:02:32parce que c'était sincère
01:02:34mais on ne comprenait pas le même message
01:02:36on n'avait pas du tout la même vision
01:02:38la même analyse du message que je pouvais renvoyer
01:02:40moi je suis désolée
01:02:42la justice est rendue au nom du peuple français
01:02:44les propos des avocats
01:02:46sont entendables
01:02:48si dans les délais
01:02:50les victimes
01:02:52ont
01:02:54une voix au chapitre
01:02:56aujourd'hui on voit à quel point les jeunes femmes
01:02:58qui sont exactement dans les délais
01:03:00avec des preuves
01:03:02ne sont pas suffisamment accompagnées
01:03:04par la justice
01:03:06mais véritablement
01:03:08et notamment des jeunes filles qui sont mineures
01:03:10et ça, post-Covid
01:03:12il y a eu une violence, et même entre jeunes
01:03:14extrêmement grave
01:03:16extrêmement douloureuse
01:03:18et lorsque j'entends le témoignage
01:03:20d'Adèle Haenel
01:03:22certes elle est militante
01:03:24mais on voit que c'est une femme brisée, blessée
01:03:26comment fait la société pour réparer
01:03:28ces femmes
01:03:30qui ont été victimes lorsqu'elles étaient petites filles
01:03:32et ça ce n'est pas forcément la justice
01:03:34uniquement
01:03:36et son militantisme vient sans doute de là
01:03:38probablement, mais elle est brisée, vous le dites
01:03:40c'est vrai, mais est-ce qu'elle est brisée uniquement
01:03:42parce qu'elle aurait subi ces faits
01:03:44parce qu'elle n'a pas encore été jugée
01:03:46ou par d'autres événements extrinsèques
01:03:48est-ce qu'on peut, 20 ans après, dire
01:03:50que c'est uniquement parce qu'il s'est passé il y a 20 ans
01:03:52je suis d'accord avec vous, mais là c'est encore une autre conversation
01:03:54moi ce qui m'intéresse c'est comment on juge sans preuves
01:03:56je vais vous dire comment vous jugez sans preuves
01:03:58vous relaxez
01:04:00vous n'avez pas de preuves, vous relaxez
01:04:02la peine requise est quand même étrange
01:04:04parce que
01:04:06on requit 5 ans, on dit donc que c'est quelque chose de grave
01:04:08mais néanmoins cet homme n'ira pas en prison
01:04:10je trouve qu'il y a une ambiguïté dans ce qui est
01:04:12dans ce qui est requis, si c'est si grave que ça
01:04:14on peut l'analyser aussi en se disant
01:04:16il n'y a pas de risque de récidive
01:04:18bizarre, une peine aussi grave
01:04:20on dit vraiment que ce sont des faits graves
01:04:22ce qu'on demande c'est assez grave, mais cet homme n'ira pas en prison
01:04:24de toute manière
01:04:26après il aurait quand même un bracelet électronique
01:04:28mais quand vous n'avez pas de preuves
01:04:30juridiquement et pas moralement
01:04:32vous devez relaxer, c'est ça la réalité
01:04:34et moi je pense, alors ça va peut-être choquer certains
01:04:36si ce n'était pas aussi médiatisé
01:04:38s'il n'y avait pas des militantes féministes
01:04:40qui attendent en bas, ça aurait peut-être été jugé
01:04:42sur le siège, on aurait eu le délibéré tout de suite
01:04:44mais peut-être que les réquisitions n'auraient pas été aussi lourdes
01:04:46c'est comme Nicolas Bedos, quand vous avez
01:04:48autant de féministes qui attendent devant
01:04:50et bien ça crée une pression sur les magistrats
01:04:52qui sont plus enclins
01:04:54c'est-à-dire que
01:04:56rien, toutes ces affaires-là
01:04:58aucune n'est comparable
01:05:00Nicolas Bedos, évidemment
01:05:02ça n'a rien à voir
01:05:04Nicolas Bedos, il est 2h du matin
01:05:06on est dans une boîte de nuit
01:05:08il y a ce qui s'est passé
01:05:10ou ce qui ne s'est pas passé, on n'est pas du tout
01:05:12dans le même rapport
01:05:14ces militantes féministes
01:05:16qui sont devant
01:05:18les tribunaux, ajoutent une pression
01:05:20aux magistrats
01:05:22un mot de Didier Vancovelaert et après on parle de Horadou
01:05:24et de Gégou
01:05:26juste une question, c'est dans le cadre du cinéma
01:05:28quand j'ai tourné avec des mineurs
01:05:30où sont les parents
01:05:32où est le service de la DAS
01:05:34à l'époque, ils sont là pour protéger
01:05:36les mineurs
01:05:38c'est la vraie question
01:05:40pour Judith Godrech également
01:05:42c'est la même question qu'on se pose
01:05:44où étaient les parents
01:05:46c'est eux qui devraient être dans le box des accusés
01:05:48en tout cas ils ont une responsabilité
01:05:50je ne sais pas s'ils doivent être dans le box des accusés
01:05:52vous laissez votre enfant partir sans sa vie
01:05:54je suis d'accord
01:05:56on peut aussi parler
01:05:58sur l'exemplarité
01:06:00puisque là on juge
01:06:02est-ce que ça va vraiment changer
01:06:04quelque chose pour
01:06:06ceux qui sont anonymes
01:06:08qui ont ce problème de harcèlement, de viol
01:06:10dans la manière dont leurs plaintes sont reçues
01:06:12je pense que ça change les choses quand même Didier
01:06:14c'est-à-dire qu'aujourd'hui
01:06:16j'espère
01:06:18mais sur le terrain
01:06:20la peur a changé tant
01:06:22je pense qu'il y a des gens qui ne se permettent pas
01:06:24ce qu'ils se permettaient il y a 5 ans
01:06:26les gens connus mais
01:06:28dans l'entreprise aujourd'hui
01:06:32je pense que les gens ne se permettraient pas
01:06:34ce qu'on se permettait il y a 50 ans
01:06:36ça me paraît
01:06:38évident
01:06:40mais la preuve d'un viol
01:06:42est toujours compliquée
01:06:44à part Mazan
01:06:46justement les poursuites pour viol aggravées à l'encontre des rugbyman
01:06:48Oscar Gégou et Hugo Auradou
01:06:50ont été abandonnées hier, pourquoi là ?
01:06:52parce qu'il y a des preuves qui disculpaient
01:06:54précisément Auradou et Gégou
01:06:56et c'est ça qui est important
01:06:58il y a des caméras partout
01:07:00je suis d'accord avec vous
01:07:02mais il y a effectivement
01:07:04évidemment la plaignante a fait appel
01:07:06les enquêteurs
01:07:10et le pôle judiciaire de Mendoza en l'occurrence
01:07:12ont vu
01:07:14dans les vidéos, dans les témoignages
01:07:16des choses contradictoires
01:07:18et Auradou et Gégou
01:07:20qui avaient été jetés en pâture
01:07:22c'est la grande leçon de l'affaire
01:07:24le décalage entre l'enquête
01:07:26et le verdict qui a été rendu
01:07:28dans la presse tout de suite, ça c'est impressionnant
01:07:30la presse
01:07:32elle n'a fait que suivre en même temps
01:07:34la mise en examen
01:07:36vous êtes marrant
01:07:40je suis d'accord, je partage votre avis
01:07:42on l'a dit hier
01:07:44et notamment le journal l'équipe
01:07:46qui a fait marche arrière assez rapidement
01:07:48mais le journal l'équipe de temps en temps
01:07:50il l'avait fait aussi pour Christophe Galtier
01:07:52ils avancent sans mesure
01:07:54sans mesure
01:07:56et effectivement ils se sont trompés
01:07:58fortement et sur l'affaire Galtier
01:08:00et sur l'affaire Bernard Laporte aussi
01:08:02où ils ont été particulièrement durs
01:08:04c'est la position du journal l'équipe
01:08:06mais là, Auradou et Gégou
01:08:0821 ans, ils étaient poursuivis pour viol aggravé
01:08:10les deux joueurs affirment depuis le début que leur relation sexuelle
01:08:12avec la planignante, une argentine de 39 ans
01:08:14était consentie
01:08:16à la mi-août, le parquet avait décidé la remise en liberté
01:08:18des deux joueurs
01:08:20mais c'est peut-être plus facile d'apporter
01:08:22la preuve de la non-culpabilité que de la culpabilité
01:08:26oui, bien sûr, vous avez raison
01:08:28vous avez raison
01:08:30on en parle, hélas, moins
01:08:32et je voulais vous faire écouter Sandrine Rousseau
01:08:34ce qu'elle a dit
01:08:36écoutons ce qu'a dit Sandrine Rousseau hier
01:08:38à notre ami Jean-Jacques Bourdin
01:08:40il est scandaleux qu'il soit
01:08:42emprisonné, il est scandaleux que son avocat
01:08:44n'ait pas le droit d'entrer
01:08:46en Algérie
01:08:48il n'y a pas de doute là-dessus
01:08:50après je voudrais aussi
01:08:52poser dans les deux termes de l'équation
01:08:54que les propos
01:08:56et les positions tenues sont des propos
01:08:58relevant
01:09:00de l'extrême droite, relevant
01:09:02d'une forme de suprémacisme
01:09:04et que ça, à un moment, il faut aussi poser
01:09:06les deux, c'est-à-dire qu'il n'a pas à être
01:09:08en prison, d'aucune manière, il a à être
01:09:10défendu, c'est un droit humain
01:09:12fondamental, pour autant
01:09:14rappelons quand même que ça n'est pas non plus
01:09:16un ange dans ses positions et que le
01:09:18suprémacisme, c'est quand même l'idée qu'il y a des
01:09:20civilisations qui sont supérieures aux autres
01:09:22et que c'est précisément ce qui va nous emmener
01:09:24dans le chaos
01:09:26j'ai consacré un livre à cette femme
01:09:28il va falloir que je fasse une réédition augmentée
01:09:30il y avait déjà eu
01:09:32le procès de Boilem-Sensal dans une
01:09:34émission du service public, ses politiques
01:09:36on ne savait même pas où il était, on ne savait même pas s'il était en prison
01:09:38donc il avait peut-être été tué
01:09:40et ces gens-là faisaient son procès
01:09:42et là, elle le traite de suprémaciste, elle dit
01:09:44oui en effet, ce n'est pas normal ce qui arrive, mais
01:09:46il n'y a pas de mais, il n'y a pas de cependant
01:09:48il n'y a pas de néanmoins, on doit défendre
01:09:50Boilem-Sensal qui est embastillé
01:09:52par un pouvoir dictatorial, point
01:09:54c'est une femme prétendue de gauche qui en parle
01:09:56est-ce qu'elle aurait
01:09:58les mêmes préventions
01:10:00les mêmes arguments avec quelqu'un de son camp ?
01:10:02certainement pas, c'est honteux
01:10:04Didier Van Kovlart, je trouve que les écrivains sont frileux
01:10:06si c'était Annie Arnaud
01:10:08qui était arrivée à Rome
01:10:10et qui avait été embastillée par le pouvoir
01:10:12Mélanie, toute la communauté
01:10:14des écrivains réagirait sans doute différemment
01:10:16un certain nombre à réagir
01:10:18Jean-Christophe Ruffin a eu ce que je trouve
01:10:20une très bonne idée, faire élire à l'Académie
01:10:22française pour une sorte de procédure d'urgence
01:10:24qui est possible dans les statuts
01:10:26l'Académie n'a pas suivi. On nous dit quoi
01:10:28aujourd'hui ? Il ne faut pas trop en faire
01:10:30parce qu'il ne faut pas vexer le pouvoir
01:10:32algérien et laisser nous manoeuvrer
01:10:34dans l'ombre, laisser nous faire des tractations
01:10:36pour sa libération. Oui, alors
01:10:38qu'est-ce qu'on fait ? Est-ce qu'on les écoute ?
01:10:40Est-ce qu'on dit ? Franchement
01:10:42c'est une affaire que je trouve
01:10:44épouvantable, je connais bien Boilem
01:10:46pendant le dernier
01:10:48festival du livre de Nice
01:10:50quand il était le président, on a eu des moments
01:10:52d'échanges extraordinaires
01:10:54dire de lui que c'est quelqu'un d'extrême droite
01:10:56et d'une part la preuve
01:10:58qu'elle ne l'a jamais lu
01:11:00vous lisez
01:11:022084 qui est
01:11:04une oeuvre évidemment dystopique
01:11:06et qui est orwellienne
01:11:08et qui va bien au-delà de tout
01:11:12cette question de race et de tout
01:11:14tout écrivain
01:11:16qui est incarcéré
01:11:18par nous ses compagnons de cellules
01:11:20et moi je pense
01:11:22qu'on espère qu'aujourd'hui il y a l'audience
01:11:24pour sa remise en liberté. Oui mais son avocat
01:11:26ne peut pas entrer en Algérie
01:11:28C'est logique
01:11:30mais même l'académie française a été très frileuse
01:11:32oui pour les raisons que je vous dis
01:11:34il y a toujours des bonnes raisons
01:11:36il y a toujours des bonnes raisons
01:11:38de ne pas agir
01:11:40il y a toujours des bonnes raisons de ne pas agir
01:11:42alors monsieur Camel
01:11:44Camel Daoud a pris la parole ce matin
01:11:46je crois
01:11:48je ressens comme beaucoup
01:11:50d'algériens de la colère
01:11:52le sentiment d'humiliation, d'avilissement aussi
01:11:54de l'image que l'on donne de l'Algérie
01:11:56parce qu'il y a quand même eu des sacrifices pour ce pays là
01:11:58je ressens de la tristesse
01:12:00je ressens une sorte de
01:12:02envie de ne plus parler d'Algérie parfois
01:12:04de m'ouvrir au reste du monde parce que ça a été
01:12:06blessant mais je ressens aussi
01:12:08le besoin d'être solitaire
01:12:10de continuer, d'expliquer aussi
01:12:12qu'est-ce qui se passe en Algérie par rapport à l'opinion
01:12:14occidentale parce qu'une des choses les plus difficiles
01:12:16à expliquer au monde c'est qu'est-ce qu'une dictature
01:12:18parce que tant qu'on la ressent pas
01:12:20dans son corps, il est très difficile
01:12:22d'expliquer aux gens qui vivent dans la démocratie
01:12:24qu'est-ce que c'est une dictature
01:12:26Voilà, c'est pour ça que Sandrine Rousseau
01:12:28est quelqu'un de dangereux
01:12:30ce qu'elle vient de dire c'est extrêmement dangereux
01:12:32ça veut dire qu'elle
01:12:34avec ce refrain
01:12:36extrême droite, extrême droite, elle ne fait que
01:12:38mettre des cibles dans le dos des personnes
01:12:40et en plus d'une personne qui est
01:12:42incarcérée de manière arbitraire
01:12:44avec probablement des traitements inhumains
01:12:46et dégradants et avec ses droits de la défense
01:12:48bafoués, c'est-à-dire
01:12:50les principes les plus impératifs
01:12:52du droit international qui sont violés
01:12:54alors vous posez la question tout à l'heure
01:12:56quels allaient être nos cadeaux
01:12:58de Noël, moi je vais
01:13:00offrir
01:13:02tous les livres de Bolem-Sensal
01:13:04à l'ensemble de mes amis
01:13:06et à ma famille. C'est une bonne idée
01:13:08ça c'est une très bonne idée et on pourra
01:13:10offrir également L'Enfant qui
01:13:12sauva la terre roman de
01:13:14Didier Vancovlaert, c'est fou comme une pilule
01:13:16de mort peut vous réconcilier avec la vie
01:13:18simplement parce qu'on reprend le pouvoir
01:13:20ce n'est plus la maladie ni le médecin qui décide
01:13:22c'est le patient, j'ai beau me dire
01:13:24qu'il n'est pas très vraisemblable qu'une clown
01:13:26d'anniversaire trimballe dans sa poche un poison
01:13:28colombien et que le cachet jaune est probablement
01:13:30un Smarty, j'ai retrouvé
01:13:32d'un coup l'envie de me battre
01:13:34pour autre chose que moi, parce que si
01:13:36Marie Clown va jusqu'à
01:13:38me pousser au suicide d'assister pour que je
01:13:40renonce, par réaction à mes envies d'en finir
01:13:42c'est vraiment que je vaux la peine
01:13:44de survivre. Il y a un côté
01:13:46contre-philosophique me semble-t-il.
01:13:48Oui puis c'est un complot de la bienveillance
01:13:50comment redonner l'envie de s'en sortir
01:13:52à un petit garçon qui a baissé les bras
01:13:54et c'est là que ces clowns
01:13:56font dans la réalité un boulot extraordinaire
01:13:58que ce soit le rire médecin
01:14:00en France, les Hopi Clowns
01:14:02en Belgique et autres et
01:14:04voilà
01:14:06on voit au
01:14:08spectacle du monde comme il dit lui
01:14:10l'intelligence précoce
01:14:12ça console de mourir jeune quand on observe
01:14:14l'état du monde et les mentalités
01:14:16on voit pas raison de s'attarder. D'un autre côté
01:14:18il nous arrive constamment
01:14:20des cadeaux que nous attirons parce que nous sommes
01:14:22au salon du livre
01:14:24de Briefs, première fois que je dédicace
01:14:26mon livre et je vous promets que c'est vrai
01:14:28première personne qui arrive, ce sont deux
01:14:30amis, cinquantaine
01:14:32lui me dit, oh tiens il y a un nouveau livre de vous
01:14:34je vais l'offrir à mon ami Isabelle
01:14:36et pendant qu'elle
01:14:38règle, je dédicace et la dame
01:14:40déshabille le livre, enlève la
01:14:42la jaquette et elle lit
01:14:44et là tout à coup elle blémit
01:14:46et elle pleure
01:14:48et elle lui dit
01:14:50mais c'est moi et elle sort de sa poche
01:14:52un nez de clown et elle était
01:14:54clown d'hôpital et bibliothécaire
01:14:56donc là ce genre de signes
01:15:00vous dites oui
01:15:02je pense que
01:15:04je suis en accord avec ce que je veux transmettre
01:15:06la vie me fait un petit clin d'oeil
01:15:08qu'on y croit ou pas, on peut dire coïncidence absolue
01:15:10mais ça c'est des
01:15:12comme on disait avec Eric Revelle tout à l'heure, c'est des raisons d'avancer
01:15:14de pas toujours se déplorer
01:15:16les situations, pas uniquement dénoncer
01:15:18mais faire d'autres propositions
01:15:20mais on choisit pas d'être résilient je pense
01:15:22on choisit pas d'être résilient
01:15:24on nous aide
01:15:26et on va chercher les aides
01:15:28ça dépend, dans quel milieu familial
01:15:30vous pouvez évoluer, vous pouvez être résilient ou pas résilient
01:15:32et dans une même fratrie d'ailleurs
01:15:34on pourra être résilient ou pas résilient
01:15:36on arrive sur des questions essentielles
01:15:38quelle est ta part
01:15:40de liberté
01:15:42sur la vie
01:15:44que tu mènes, quelle est ta part
01:15:46de responsabilité
01:15:48voilà c'est des questions fondamentales
01:15:50que chacun se pose
01:15:52est-ce que
01:15:54vous êtes vous écrivain
01:15:56parce que vous aviez
01:15:58la volonté de l'être
01:16:00ou est-ce qu'il était écrit que vous soyez écrivain
01:16:02quel est votre marge de manoeuvre
01:16:04dans votre vie
01:16:06mon père me racontait des histoires depuis ma naissance
01:16:08donc j'ai voulu faire mieux
01:16:10parce que j'ai pas les moyens de la raconter aussi bien qu'à l'oral
01:16:12donc quand on m'a appris à écrire
01:16:14je me suis mis à écrire des histoires
01:16:16avec l'envie
01:16:18justement de toucher les inconnus
01:16:20de remuer le monde
01:16:22de faire bouger les choses
01:16:24on écrit par insatisfaction de la réalité aussi
01:16:26donc si on se contente
01:16:28de ce qu'est le monde tel qu'il est
01:16:30on pratique le rapport de force, on devient le premier, on essaye
01:16:32non si on veut autre chose
01:16:34si on a cette espèce d'empathie maladive
01:16:36qui pousse à vouloir comprendre les autres de l'intérieur
01:16:38à vouloir
01:16:40donner à voir
01:16:42donner la parole à ceux qui ne l'ont pas
01:16:46c'est un petit garçon un jour qui m'écrit une lettre
01:16:48je reçois une lettre avec une entête d'un hôpital
01:16:52c'était il y a 10 ans
01:16:54sur mon livre Thomas Dream qu'il avait lu
01:16:56tellement fine, profonde
01:16:58drôle, remuante
01:17:00que j'appelle l'hôpital pour savoir ce qu'il a
01:17:02et en fait on me le dit
01:17:04et il était en soins palliatifs pédiatriques
01:17:06et j'y vais
01:17:08voilà ça c'est le privilège des gens
01:17:10qui peuvent répondre à leurs élans du cœur
01:17:14et là ce qu'il m'a apporté
01:17:16c'est tout ce qu'on retrouve dans ce livre là
01:17:18ce qui devrait être un mouroir terrible
01:17:20est un concentré de vie, d'accélération
01:17:22parce qu'ils vivent double, triple
01:17:24les enfants là-dedans
01:17:26alors on voit ceux qui ont baissé pavillon
01:17:28et puis on voit ceux qui
01:17:30se raccrochent à un rêve
01:17:32qui se projettent et qui vont guérir
01:17:34il y a des exemples de guérisons incroyables
01:17:36qui émerveillent et estomaquent
01:17:38la médecine
01:17:40parfois c'est un clown
01:17:42qui peut être à l'origine de ça
01:17:44ou une infirmière
01:17:48le romancier a ce
01:17:50privilège de pouvoir remettre en vie
01:17:52ceux qui sont partis, de pouvoir donner des rallonges
01:17:56et je dis merci
01:17:58à cet enfant de m'avoir inspiré ça
01:18:00et de m'avoir permis de le faire guérir
01:18:02dans une fiction
01:18:04moi j'ai été emballé par le livre
01:18:06j'ai été pris, comme on dit
01:18:08par le livre, Audrey Bertheau
01:18:10va nous donner
01:18:12les infos et puis peut-être
01:18:14que notre ami Eric Nolot
01:18:16va nous donner des livres
01:18:18à lire
01:18:20vous l'avez prouvé
01:18:22oui, par le passé
01:18:24on va reparler d'un autre passé
01:18:26c'est vrai, bien sûr
01:18:28quand vous serez maire de la flotte
01:18:30je serai citoyen d'honneur
01:18:32de la flotte Orée
01:18:36vous allez aller à la flotte Orée
01:18:38pour Noël
01:18:40il y a un très bon maire à la flotte Orée, il s'appelle Jean-Paul Hérodeau
01:18:42on le salue
01:18:44c'est son dernier mot
01:18:48Audrey Bertheau
01:19:18oui, j'avais dit la flotte
01:19:20non, c'est plus ça
01:19:22quoi ?
01:19:24président de l'association
01:19:26de la flotte Orée
01:19:28c'est pas ça
01:19:30c'est la flotte Orée
01:19:32c'est pas ça
01:19:34c'est la flotte Orée
01:19:36c'est la flotte Orée
01:19:38c'est la flotte Orée
01:19:40c'est la flotte Orée
01:19:42c'est la flotte Orée
01:19:44c'est la flotte Orée
01:19:46je suis président de l'association
01:19:48ça suffit à vous croire
01:19:50il défend le patrimoine
01:19:52vous voulez que je vous dise
01:19:54vous voulez que je vous dise
01:19:56je suis un sale gosse
01:19:58je suis un sale gosse
01:20:00je vais vous dire
01:20:02je suis un sale gosse
01:20:04c'est horrible
01:20:06il y avait un vaisseau d'indices
01:20:08il y a une petite phrase qui m'avait marqué
01:20:10parce qu'on lit tous des tonnes de choses
01:20:12et puis parfois il y a une phrase
01:20:14dans un de ses derniers bouquins
01:20:16il interroge un prêtre
01:20:18il lui dit qu'est-ce que vous avez appris
01:20:20mon père
01:20:22d'années de confession
01:20:24et le prêtre répond
01:20:26il y a très peu de grandes personnes
01:20:28et cette phrase
01:20:30il y a très peu de grandes personnes
01:20:32et effectivement pardonnez-moi
01:20:34je suis de temps en temps un sale gosse
01:20:36je vous ai vu évoluer professionnellement
01:20:38ce qui me frappe
01:20:40c'est qu'en fait ce qui fait votre succès
01:20:42c'est que vous avez des masques
01:20:44oui
01:20:46la télé ça a jamais été ça pendant des années
01:20:48c'était le personnage qui était à l'écran
01:20:50en fait je pense que c'est ça
01:20:52avec ses limites
01:20:54avec les limites que je représente
01:20:56je suis un des bons comédiens du PAF
01:20:58ce n'est pas la même chose
01:21:00si on est sans masque on n'est pas comédien
01:21:02vous avez des masques
01:21:04non ce n'est pas la même chose
01:21:06vous êtes à la vie comme à l'antenne
01:21:08vous êtes pareil
01:21:10oui pire
01:21:12en revanche donnez-nous
01:21:14dites-nous
01:21:16évidemment je peux recommander beaucoup de livres
01:21:18mais il y a un livre que je considère
01:21:20comme le plus grand que j'ai lu
01:21:22je ne vais pas dire le plus grand livre au monde
01:21:24le plus grand livre que j'ai lu
01:21:26c'est un livre d'un écrivain russe
01:21:28ça s'intitule Les récits de la Colima
01:21:30donc il a passé 18 ans au goulag
01:21:32et normalement quand vous sortez d'une expérience pareille
01:21:34non seulement vous êtes ruiné en tant qu'écrivain
01:21:36mais même en tant qu'être humain
01:21:38vous ne pouvez pas vous remettre d'une chose pareille
01:21:40or lui non seulement il s'en est remis
01:21:42mais il en a tiré ce que je considère
01:21:44comme le plus grand livre
01:21:46Les récits de la Colima
01:21:48j'allais dire c'est facile à lire
01:21:50c'est dans un style limpide
01:21:52ce n'est pas les romans russes
01:21:54avec on se perd dans les noms
01:21:56les surnoms etc
01:21:58l'idiot ce n'est pas facile
01:22:00encore que Dostoïevski avait rendu lui aussi
01:22:02mon noël à moi
01:22:04mon noël à moi parce qu'autrement on va être en retard
01:22:06alors j'ai le souvenir
01:22:08d'une très belle veillée de Noël
01:22:10où nous nous sommes retrouvés
01:22:12en famille et en Norvège
01:22:14où nous devions retrouver
01:22:16une de nos filles
01:22:18qui était partie en Erasmus
01:22:20et ce soir là
01:22:22nous avons fait une très belle veillée
01:22:24dans la cathédrale à Trondheim
01:22:26et la messe était juste magnifique
01:22:28elle a été chantée
01:22:30c'était très très beau
01:22:32et à minuit
01:22:34quand nous sommes sortis
01:22:36de cette messe
01:22:38la neige s'est mise à tomber
01:22:40et là c'était féerique
01:22:42et on s'est cru
01:22:44c'était presque chez Harry Potter
01:22:46c'était vraiment un très joli moment
01:22:48Didier Vancovelart, L'enfant qui sauva la terre
01:22:50romans c'est chez Alba Michel
01:22:52est-ce que le 24 décembre vous serez avec des enfants
01:22:54peut-être dans un hôpital ?
01:22:56on m'a invité en tout cas c'est vrai qu'il y a eu
01:22:58tous les infirmières
01:23:00notamment confrontés à ces problèmes
01:23:02ils sont vraiment venus beaucoup à moi
01:23:04et m'ont remercié et m'ont proposé
01:23:06de venir physiquement
01:23:08on va voir, on va mettre en place des choses
01:23:10merci, merci
01:23:12c'est toujours un bonheur que de vous
01:23:14recevoir le matin
01:23:16et puis c'est vrai que ce qui est un bonheur
01:23:18aussi dans cette émission c'est
01:23:20parfois quand les uns et les autres parlent
01:23:22comme vous l'avez fait avec beaucoup d'émotion
01:23:24c'est la dernière fois
01:23:26non au contraire
01:23:28en fait quand j'étais plus jeune
01:23:30j'adorais écouter Anou Macha
01:23:32quand les gens parlent d'eux
01:23:34non mais c'est beau, on a évoqué votre passé et votre futur
01:23:36ben oui c'est ça
01:23:38votre passé personnel et votre futur politique
01:23:40non rajoutez un mot
01:23:42là c'est lui, c'est pas moi monsieur
01:23:44c'est lui
01:23:46bon c'est terminé
01:23:48c'est terminé, c'est terminé
01:23:50j'en remercie
01:23:52Mathieu Sibylle Prolat qui était à la réalisation
01:23:54notre ami de Reims
01:23:56David Autonelier qui était à la vision
01:23:58Maxenss qui n'a pas chanté
01:24:00et la chanson de Maxenss je vous la recommande
01:24:02Marine Lanson
01:24:04vous connaissez la chanson de Maxenss ?
01:24:06non
01:24:08c'est dans les
01:24:10je pensais qu'il chantait vraiment
01:24:12c'est dans les
01:24:14non pas dans les parapluies
01:24:16c'est dans les hôtels de Rochefort
01:24:18la chanson de Maxenss
01:24:20Marine Lanson, Jean Delacoste
01:24:22à demain, à ce soir