On a reçu Virginie Cresci, journaliste et auteure de l’ouvrage « Le prix des larmes, Le coût caché des violences sexuelles » aux éditions Grasset.
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00:00Le viol, c'est un sujet qui est tellement difficile au niveau émotionnel.
00:05Moi, j'ai voulu aborder cette question sous l'angle économique
00:08parce que l'argent, c'est très trivial, c'est très banal.
00:10Tout le monde sait ce que c'est 2 euros.
00:12Ça permet d'enlever la charge émotionnelle du sujet pour pouvoir le penser.
00:15Et c'est aussi une manière de matérialiser les conséquences de ces violences.
00:19C'est-à-dire que si je raconte à quelqu'un que j'ai pas dormi de la nuit
00:22et que depuis 10 ans, je fais des cauchemars et que je suis fatiguée tous les matins,
00:25si lui, il ne sait pas ce que c'est, il ne va pas trop comprendre.
00:28Si je lui dis « Regarde-moi tout ce que j'ai gagné dans ma vie,
00:32je l'ai investi dans ma santé, dans ma survie et dans des thérapeutes et des soins.
00:37Et toi, tout ce que tu as gagné, tu l'as mis de côté et tu as t'acheté un appart. »
00:40Parler d'argent, c'est aussi une manière de rendre compte des conséquences de manière très crue.
00:46Il y a des témoignages dans les livres de personnes qui disent
00:48« Moi, j'ai dépensé 150 000 euros pour me soigner. »