L’avis de Antoine Foucher, ancien conseiller de la ministre du Travail Muriel Pénicaud, aujourd’hui dirigeant du cabinet Quintet.
Il publie « Sortir du travail qui ne paie plus » aux éditions de l’Aube, dans lequel il plaide pour un nouveau contrat social, fondé sur le travail.
*Selon le Ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, en 2023-2024, 2,97 millions d’étudiants se sont inscrits dans l’enseignement supérieur. En 1980, la France comptait environ 1,18 million d'étudiants inscrits dans l'enseignement supérieur.
*En 2022, les dépenses de prestations sociales représentent 32,2% du PIB en France, soit pour la 7e année consécutive, le niveau le plus élevé de l’Union européenne, soit 849 milliards d’euros.
Il publie « Sortir du travail qui ne paie plus » aux éditions de l’Aube, dans lequel il plaide pour un nouveau contrat social, fondé sur le travail.
*Selon le Ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, en 2023-2024, 2,97 millions d’étudiants se sont inscrits dans l’enseignement supérieur. En 1980, la France comptait environ 1,18 million d'étudiants inscrits dans l'enseignement supérieur.
*En 2022, les dépenses de prestations sociales représentent 32,2% du PIB en France, soit pour la 7e année consécutive, le niveau le plus élevé de l’Union européenne, soit 849 milliards d’euros.
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00:00Les autres pays ont augmenté leur niveau de compétence plus vite que nous.
00:03Donc relativement aux autres, on est devenu moins compétent.
00:05Pour deux raisons.
00:06La première, c'est qu'il faut être cash là-dessus.
00:08On a sous-investi dans l'éducation en France depuis 30 ou 40 ans.
00:11C'est-à-dire qu'en gros, on dépense 6% de la richesse nationale,
00:146% de notre PIB, comme on dit techniquement.
00:16Et c'était exactement la même chose qu'il y a 40 ans.
00:19Sauf qu'aujourd'hui, il y a trois fois plus d'étudiants.
00:21Et puis, on est le 13e pays du monde en dépense d'éducation, de formation.
00:25Alors qu'on est le premier du monde en dépense sociale ou en dépense de retraite.
00:29Donc, on voit bien que c'est un choix qu'on a fait.
00:31Et qu'on a privilégié d'autres choses à l'éducation.
00:33Ça, c'est la première raison.
00:34La deuxième raison, c'est la désindustrialisation.
00:37C'est-à-dire qu'effectivement, l'industrie, ça demande, c'est plus Chaplin maintenant.
00:41L'industrie, ça demande des niveaux de qualification très élevés ou très pointus.
00:45Ce n'est pas forcément de longues années d'études.
00:47Mais ça demande de savoir faire super bien à chaque niveau de qualification.
00:51Ce pourquoi on est payé ou ce pourquoi on doit agir dans la chaîne de production.
00:57Du coup, c'est ça qui fait que c'est bien payé.
00:59Mais quand il y a beaucoup moins d'industries qui demandent beaucoup moins de métiers très qualifiés,
01:04et bien oui, les jobs que l'on crée à la place,
01:07et bien oui, c'est des jobs qui sont moins qualifiés, qui sont moins intéressants,
01:10qui permettent moins d'évoluer dans une carrière professionnelle et qui créent plus de frustrations.
01:14C'est des jobs d'agents de sécurité, d'agents de propreté.
01:18C'est des gens dans la santé mais qui peuvent être passionnants
01:23mais qui sont sous-payés en tout cas aujourd'hui.
01:26Et qui ne permettent pas d'évolution de carrière.
01:29Et c'est ça aussi évidemment qui fait que le travail ne paye plus.
01:33C'est qu'il y a beaucoup plus de jobs dans l'économie française
01:38qui sont des jobs, comme on appelle ça, de services à faible valeur ajoutée,
01:42même si on pourrait discuter de la qualification.
01:44Et qui sont du coup des jobs qui sont structurellement moins bien payés
01:49et qui seront toujours moins bien payés que les métiers de l'industrie et de l'innovation.