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Céline Géraud, accompagnée de la rédaction d’Europe 1, propose chaque midi un point complet sur l’actualité suivi de débats entre invités et auditeurs.

Retrouvez "Europe 1 13h" sur : http://www.europe1.fr/emissions/europe-1-midi3

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00:00Avec Céline Giraud sur Europe 1, il est 13h19, décryptage de l'actualité Céline de ce
00:07mardi dès décembre avec vos deux chroniqueurs, le chroniqueur politique Jean-Claude Dassier
00:12et l'écrivain essayiste Paul Melun.
00:14Bonjour !
00:15Bonjour, bonjour !
00:16Rapide de vous retrouver, on est mardi et on ne s'ennuie jamais.
00:19Vous avez vu cette actualité ?
00:20Ah ben là, ça fait quelques mois maintenant qu'on ne s'ennuie plus.
00:22Elle est riche, une fois encore aujourd'hui, avec cette coalition que cherche le président
00:27désespérément, le casse-tête pour former ce gouvernement d'intérêt général se
00:32poursuit.
00:33Emmanuel Macron réunit donc tous les partis à 14h pour une grande consultation, exception
00:38faite de LFI et du RN.
00:40On va écouter Sylvain Maillard, député Ensemble pour la République de Paris, il
00:44justifie le choix du président, il était l'invité de Sonia Mabrouk ce matin pour
00:48sa grande interview sur Europe 1 Essay News.
00:50Il nous faut trouver une majorité de non-censure.
00:52Il faut qu'on ait un gouvernement qui ne soit pas renversé au bout d'un mois, deux
00:56mois ou trois mois.
00:57Et un gouvernement qui soit capable de faire passer un budget dans le mois ou le mois et
01:00demi qui arrive.
01:01Ça, on peut le comprendre, mais pourquoi exclure deux partis qui représentent peu ou
01:04pro la moitié, voire même les deux tiers des Français ?
01:06Nous avons toujours dit, nous, à Renaissance, que nous ne travaillons ni avec le RN ni avec
01:11la France insoumise.
01:12Les deux ont d'ailleurs, je le note, censuré le gouvernement Barnier sur des motifs assez
01:18différents.
01:19Dès le début, en disant que de toute façon, ils ne voulaient pas travailler et LFI a dit
01:23que de toute façon, ils n'étaient pas intéressés à rentrer dans une sorte d'entente de non-censure.
01:28Quant au RN, on a vu ce qu'il a fait il y a quelques jours.
01:31Voilà Sylvain Maillard ce matin sur Europe 1 Essay News, un pacte de non-censure en excluant
01:36ceux qui l'ont censuré.
01:37Oui, c'est ça.
01:38C'est la nouvelle méthode, Emmanuel Macron ?
01:39C'est la nouvelle méthode.
01:40La difficulté aujourd'hui, si vous voulez, alors c'est une difficulté à la fois, c'est
01:44une chance pour le président de la République, c'est qu'il revient quand même au centre
01:46du jeu depuis cette démission, puisque là, on a tous les yeux rivés sur l'Elysée.
01:50C'est ça, ça démarre dans 40 minutes.
01:52Voilà, vieille tradition de la 5ème République, l'Elysée comme centre du pouvoir.
01:56En même temps, c'est un peu logique, le président de la République, il a sur ses
01:59épaules toute la souveraineté populaire.
02:00Il a été élu par deux fois.
02:02J'entendais Jean-Luc Mélenchon qui disait « oui, mais il n'est même pas élu ».
02:05Ben si, il a été élu président de la République deux fois.
02:07Donc aujourd'hui, c'est sur lui que repose la souveraineté populaire et c'est à lui
02:11qu'a charge d'essayer de mettre en place un gouvernement qui ne soit pas censuré.
02:14Or, avec la tripartisation de la vie politique, il suffit de regarder une photographie de
02:19l'hémicycle avec toutes les forces politiques pour comprendre la difficulté de l'exercice.
02:23C'est-à-dire qu'avec toutes ces forces politiques-là, de qui on peut s'assurer
02:27le soutien, de qui on ne peut pas s'assurer le soutien ? C'était exactement le même
02:31sujet pour le gouvernement Barnier, lorsque l'on a demandé au RN son avis sur la nomination
02:37des premiers ministres.
02:38Là, il y a une nouvelle méthode.
02:39Ce n'est plus au niveau du RN que ça se passe, c'est avec des partis dits appartenant
02:43à l'arc républicain.
02:44Donc, le président consulte, il y a eu les communistes, il y a eu les socialistes qui,
02:48pour non-censurer, est-ce qu'à gauche, on est prêt à non-censurer ? Y compris
02:51s'il y a des ministres macronistes, voire un premier ministre qui ne serait pas issu
02:56de la gauche.
02:57Tout ça me paraît très compliqué.
02:58Et je ne suis pas sûr que la solution à cette affaire, ce soit à gauche.
03:00Moi, je pense, depuis le début, que la solution, ça va être au centre-droit, voire à droite.
03:04Plutôt avec des profils, d'ailleurs, comme Bruno Retailleau, ou comme M. Lecornu, ou
03:09comme François Bayon.
03:10Alors, on a du mal à imaginer comment toutes ces différentes couleurs politiques vont
03:14pouvoir se mettre d'accord ?
03:15Confidence pour confidence, j'ai du mal aussi à l'imaginer.
03:18Alors, c'est une espèce de...
03:20On nous dit qu'ils pourraient se mettre au moins d'accord techniquement sur le budget.
03:24Mais ce matin...
03:25C'est pas rien.
03:26Mais c'est pas rien, parce qu'il y a des choses dans le budget qui étaient prévues
03:29par Barnier, qui ne le sont plus aujourd'hui, les agriculteurs, et puis beaucoup d'autres
03:34choses dont on ne parle plus.
03:35C'est une espèce de...
03:38Alors, c'est une vieille histoire, parce que Macron a déjà fait ça un certain nombre
03:42de fois.
03:43C'est une espèce de retour dû en même temps.
03:45C'est-à-dire que la gauche et la droite sont invités à regarder s'il est possible
03:50un minima de trouver un petit quelque chose.
03:53Non, j'y crois pas franchement.
03:54Quand je lis les déclarations des uns ou des autres, alors, il semble que les filles,
04:00Mélenchon ait été convié, mais qu'il ait refusé d'y aller.
04:03En revanche, le Rassemblement National, qui a censuré, c'est vrai qu'il porte une responsabilité
04:08incontestable dans laquelle nous sommes, la situation dans laquelle nous sommes aujourd'hui.
04:13En ayant mêlé ses voix avec celle de Mélenchon, Marine Le Pen, à mon avis, a pris un risque
04:18inutile et idiot.
04:19Mais c'est son problème et c'est sa responsabilité, et non la mienne.
04:22Néanmoins, je suis d'accord avec vous deux, je vois pas comment sur les retraites, sur
04:30beaucoup d'autres points, sur le pouvoir d'achat et autres, on peut bâtir une politique
04:34commune, même un minima, mais ça veut dire quoi, un minima, dans la situation actuelle
04:38du pays ? C'est pas une politique, un minima qu'il faudrait, une espèce de politique
04:43qui commence à commencer le redressement de ce bon Dieu de pays ? Je crains hélas de
04:49parler pour ne rien dire, parce que je ne vois pas d'accord possible dans les 24 ou
04:5448 heures.
04:55Il fallait, paraît-il, aller vite, là on est parti pour des jours, des jours, des jours,
04:59des discussions.
05:00On va écouter Sandrine Rousseau, députée écologiste de Paris, elle était l'invité
05:27de Sud Radio ce matin, et elle demande un gouvernement de cohabitation.
05:32Je pense qu'il faut toujours discuter, mais là, la méthode d'Emmanuel Macron n'a pas
05:36changé, il ne veut pas être en cohabitation.
05:38Discuter sans compromis possible ? Il y a un gouvernement, le gouvernement, dans notre
05:42Ve République, il est issu de la Force Arrivée en tête, c'est le Nouveau Front Populaire,
05:46et derrière, il y a des compromis au Parlement, le Parlement c'est le cœur battant de la
05:51démocratie, et oui, on propose des textes issus d'une ligne politique, c'est fondamentalement
05:55le mandat qui nous a été donné au moment de notre élection, et derrière, dans l'Assemblée
06:00Nationale, on respecte le vote de tous les Français, y compris ceux qui ne sont pas
06:03d'accord avec nous, en trouvant les compromis.
06:05Voilà, Sandrine Rousseau ce matin, voilà.
06:07Sandrine Rousseau, elle n'a toujours pas compris que la gauche n'avait pas acquis une majorité
06:12absolue à l'Assemblée Nationale, et que, partant de là, il fallait nouer des alliances.
06:17Nouer des alliances, ça veut dire faire des concessions, et que, quand j'entends les
06:21déclarations de Sandrine Rousseau ou de Marine Tondelier qui ne sont prêtes à aucune concession,
06:25qui veulent un premier ministre de gauche, une politique de gauche, de préférence
06:28celle du NFP, parce qu'il y a quand même plusieurs gauches, accessoirement, pas la
06:30gauche de Bernard Cazeneuve, la gauche du NFP, ces positions politiques-là, et seulement
06:34avoir les députés macronistes qui, eux, en silence, ne voteraient pas la censure et
06:39accepteraient ce gouvernement-là, je me dis dans quel monde elle vit ? Ça ne se passera
06:42évidemment pas comme ça, et je crois d'ailleurs que les positions de Madame Rousseau sont
06:47assez minoritaires, idéologiquement, dans le pays, et qu'elle n'est pas plus fondée
06:51à imposer ses vues au gouvernement que, par exemple, les 11 millions d'électeurs du
06:54Rassemblement National qui ont aussi une légitimité, que les électeurs de LR, que
06:58les électeurs du macronisme.
06:59La question qu'on peut se poser aussi, c'est en organisant ces réunions Tupperware, enfin
07:02je dis ça, c'est parce que c'est fermé, il n'y a rien à vendre, mais on a l'impression
07:09que les concertations se multiplient, et qu'à chaque fois on se rend en rond, on commence
07:13à avoir l'habitude avec ce premier ministre qui n'arrive jamais, il y a plus grand-chose
07:16avant le président, c'est ça son problème.
07:18La question, on se demande, est-ce qu'il a vraiment envie que ça marche ? Est-ce qu'il
07:22n'a pas envie de prouver justement que rien ne marche à part lui ?
07:24Il y a un procès qu'on ne peut pas faire à Emmanuel Macron, ce serait qu'il fasse
07:27tout ça pour que ça ne marche pas, puisque lui-même, d'ailleurs, à supposer qu'il
07:31résonne sur son intérêt, mais moi j'espère et je pense qu'il résonne aussi pour l'intérêt
07:34du pays, lui ce qu'il veut c'est de la stabilité, c'est faire la stabilité jusqu'à 2027,
07:38et de préférence sans qu'on le pousse à la démission.
07:41Au moins qu'il passe l'hiver, après février-mars on peut remettre ça encore une fois, et puis
07:45on va jusqu'à l'été.
07:46Moi je ne crois pas du tout à la thèse de la démission du président de la République,
07:49je sais que ça et là certains appellent à sa démission, je n'y crois pas du tout,
07:52et je crois que l'enjeu maintenant c'est de créer un gouvernement qui va durer plus
07:56longtemps que celui de Michel Barnier, c'est pour ça qu'il faut quand même un peu prendre
07:59son temps, et voir avec les protagonistes et les forces en présence, dans quelle configuration
08:03un gouvernement est le plus susceptible de ne pas être censuré.
08:06Et comme disait Jean-Claude, la partie n'est pas jouée, ce n'est pas une mince affaire
08:09pour le président de la République, parce qu'avec un parlement aussi fragmenté, c'est
08:13très difficile d'avoir un gouvernement qui ne soit pas sous le coup de la censure.
08:16Et dans 30 minutes, pile poil, ça va démarrer à l'Elysée, cette grande consultation avec
08:20tous les partis, et justement, le NFP est-il au bord de l'implosion ? Pourquoi ? Parce
08:24que le PS, emmené par Olivier Faure, semble ouvert au compromis, est invité d'ailleurs
08:28à discuter.
08:29Peut-il rejoindre cet arc républicain voulu par Macron ? La social-démocratie peut-elle
08:34jouer un rôle véritablement pivot dans cette séquence ? On va en parler dans quelques
08:38instants avec vous, à tout de suite.

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