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Céline Géraud, accompagnée de la rédaction d’Europe 1, propose chaque midi un point complet sur l’actualité suivi de débats entre invités et auditeurs.
Retrouvez "Europe 1 13h" sur : http://www.europe1.fr/emissions/europe-1-midi3

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Transcription
00:00Et vous, chers auditeurs d'Europe 1, si vous nous rejoyez, on parle maintenant de cette motion de censure.
00:05On en parle beaucoup ces derniers jours. Pourquoi ? Parce que la menace se fait chaque jour un peu plus forte.
00:09Michel Barnier peut-il sauter dès mercredi prochain ?
00:13Écoutez, Nicolas Daragon, ministre délégué chargé de la sécurité du quotidien,
00:18il a défendu la stratégie du Premier ministre concernant justement cette motion de censure brandie par le Rassemblement National.
00:25C'était au micro de Sonia Mabrouk ce matin pour sa grande interview sur Europe 1 et ses news.
00:29D'abord, je crois que le Premier ministre a fait montre d'une volonté de concertation depuis son installation.
00:35Ce n'est pas le cas selon Marine Le Pen.
00:36Il a encore reçu Marine Le Pen il y a 48 heures.
00:38Mais pour discuter de quoi ? Quel compromis ?
00:40Il a évoqué la proportionnelle dans son discours sur les médias.
00:44Il a évoqué le sujet de l'énergie sur lequel il est prêt à avancer.
00:47Mais en vérité, je crois qu'aujourd'hui, on a une association, une véritable alliance objective entre les extrêmes.
00:52Vous savez, il y a des pays où quand on vote une motion de censure, elle est constructive.
00:56On propose quelque chose ensuite en Allemagne ou en Espagne.
00:58Aujourd'hui, elle est destructrice.
01:00On ne sait pas vers quoi on va ensuite.
01:02Vous dites aussi la chienlit, le chaos, la crise financière, la crise économique.
01:06Je dis que nous nous mettons en danger.
01:07Les marchés financiers l'ont montré hier puisque notre taux d'emprunt a dépassé celui de la Grèce.
01:11Et donc, on voit bien que ce n'est pas juste pour faire peur.
01:13On ne crie pas au loup.
01:14On est en train de dire attention, nous sommes en difficulté.
01:17Ce n'est pas un mur qu'on va abattre, c'est une digue qu'on va ouvrir.
01:20Et on ne sait pas jusqu'à quel moment nous allons garder la tête en dehors de l'eau.
01:23Les marchés financiers sont en train de s'exciter.
01:26On voit bien que l'économie commence à ralentir.
01:28Les signaux sont mauvais.
01:29Il faut donc être raisonnable.
01:31Il faut être responsable.
01:33Dernière question, puisque vous parlez de maintenir la tête hors de l'eau,
01:36la tête symboliquement du président de la République, est-elle aussi en jeu ?
01:39Parce que certains se demandent,
01:40est-ce qu'il pourrait y avoir une présidentielle anticipée dans ce cas-là ?
01:43Puisque c'est l'inconnu.
01:44Je suis ministre d'un gouvernement, donc je suis respectueux des institutions françaises.
01:48J'ai une loyauté vis-à-vis de la République qui est intangible.
01:52Ça veut dire que le président de la République décide de son destin.
01:55Nous, nous sommes au travail pour les Françaises et les Français.
01:58C'est ce qui nous occupe, c'est tenter d'apporter des solutions
02:01dans un moment de crise exacerbée.
02:03Voilà, dit Nicolas Daragon,
02:04ministre délégué chargé de la Sécurité du Quotidien,
02:07ce matin sur Europe 1 et ses News.
02:09Olivier d'Artigolle, voilà cette menace qui s'agite
02:12avec, au même moment ce matin, des concessions.
02:16L'exécutif fait une concession
02:18pour éviter ce qui a été annoncé comme une tempête.
02:22Là, sur la question de l'électricité,
02:26il y a quelques jours sur l'indexation des retraites,
02:29sur l'allègement des cotisations sociales patronales.
02:33Mais malgré ce geste sur la retraite,
02:34je pense qu'il y aura un court-circuit en début de semaine
02:37et un coup de foudre. Pourquoi ?
02:39Parce que le texte du projet de loi
02:42Financement de la Sécurité Sociale arrive à l'Assemblée lundi.
02:45Le règlement de l'Assemblée nationale fait que,
02:48très certainement, vous l'avez dit Céline, 49.3.
02:51Il faut attendre 48 heures pour qu'une motion de censure
02:53puisse être débattue et votée.
02:55Donc mercredi.
02:56L'agenda, nous l'avons là très précisément.
03:00Et je ne vois pas, mais je m'y risque,
03:03comment Marine Le Pen et l'ERN, aujourd'hui,
03:07pourraient justifier, sur le seul geste,
03:12sur la taxe sur l'électricité,
03:14le fait de ne pas aller à la censure
03:16quand son cœur d'électorat veut la censure.
03:19Et quand la crise politique est tellement installée
03:22qu'on ne voit pas comment ce gouvernement Barnier peut tenir.
03:26Mais je peux me tromper, quand on est un grand dirigeant
03:29ou une grande dirigeante,
03:31on choisit l'intérêt général,
03:33l'intérêt supérieur du pays,
03:35et tant pis, on laisse un peu de côté,
03:37pas longtemps, mais un peu de côté,
03:40l'opinion, même lorsqu'elle est majoritaire.
03:43Moi, je ne fais pas ça pour avoir le plaisir de
03:46ne pas être d'accord avec vous,
03:48je ne vois pas l'intérêt
03:50que Marine Le Pen aurait
03:52à participer à une censure,
03:54c'est-à-dire obtiendrait la tête
03:56de M. Barnier.
03:57D'abord, il n'y aura pas d'élection,
03:59il y a beaucoup de Français qui mélangent tout,
04:01il n'y aura pas de législative,
04:02au minimum avant la rentrée,
04:03parce que c'est le mois de juin,
04:05mais on ne va pas voter en juillet,
04:07donc ça sera septembre, voire octobre.
04:09Pour vous, la menace, elle ne va pas la mettre à l'exécution ?
04:11Attendez, je n'ai pas tout à fait terminé,
04:12mais c'est vrai que, pour le moment,
04:14je ne vois toujours pas l'intérêt,
04:15je vous dirai un mot politiquement, pourquoi ?
04:17Deuxièmement, il n'y aura pas d'élection présidentielle.
04:19Il y en a qui rêvent, M. le maire de Meaux,
04:22et de ceux-là, pourquoi pas, il a le droit.
04:24Mais je ne vois pas, moi, le président Macron,
04:27remettre son tablier quelque part dans un couloir.
04:30Il restera président, j'en suis convaincu,
04:32jusqu'à la dernière minute.
04:34Ça veut dire que la lecture politique
04:37de ce qui nous attend et de ce qui attend
04:38le Rassemblement national est quand même très floue,
04:41et très aventureuse, la lecture politique.
04:43Et je dis, je termine et je vous rends la parole tout de suite,
04:46je ne vois même pas l'intérêt politique
04:49du Rassemblement national de participer à cette...
04:53On coupe la tête de M. Macron et de son gouvernement.
04:57Pourquoi ? Pour prendre le pouvoir ?
04:59Mais quel intérêt aurait-il,
05:01alors que l'opinion est contre toute réforme structurelle,
05:04qu'elle est même contre la réforme des retraites ?
05:07Ils vont faire quoi, le Rassemblement national ?
05:09Ça n'a aucun sens !
05:11C'est le moins à même de donner satisfaction,
05:15de donner satisfaction à son noyau dur de l'électorat.
05:18Jean-Claude Assier, une question.
05:19D'ailleurs, d'abord, le grand dynamiteur est à l'Élysée.
05:22Rappelez-vous que pour justifier la dissolution,
05:25il dit à ses troupes, c'est pour vous éviter un chaos politique
05:29lors des discussions budgétaires de l'automne.
05:31C'était son argument massue.
05:33Nous y sommes.
05:34Mais aujourd'hui, un parlementaire, Jean-Claude Assier,
05:38qui trouve que les budgets de la Sécurité sociale
05:40et son financement, ou le budget de la Nation,
05:42ne sont pas bons,
05:44est-ce qu'ils ont encore la possibilité,
05:45dans notre vie démocratique parlementaire,
05:47de dire, ils ne sont pas bons,
05:49le gouvernement prend 49.3
05:51alors qu'il pouvait prendre une autre voie, les ordonnances, etc.
05:53Et suite à un 49.3, tu déposes une censure
05:56et tu peux la voter, ça reste encore possible.
05:58Si une seconde, on vise l'intérêt général du pays,
06:01c'est-à-dire qu'on essaie de remettre en cause
06:03les grands équilibres, pas de les remettre en cause,
06:05de remettre dans la bonne direction les équilibres de ce pays,
06:08il est bien évident qu'il faudra faire des réformes structurelles
06:12qui demanderont non seulement un soutien du Parlement
06:15inexistant à l'heure actuelle,
06:16mais en plus,
06:18que le Rassemblement national n'est pas prêt
06:20à accepter et à mettre en œuvre.
06:22Ça veut donc dire, alors je connais l'hypothèse
06:24Lecornu, tout le monde dit mais,
06:26Lecornu est d'accord avec le Président de la République,
06:29ils vont faire la pression sur Marine Le Pen
06:31d'une manière ou d'une autre,
06:32j'espère que ça n'a aucun lien
06:33avec le procès qui s'est terminé hier,
06:35j'en suis même convaincu,
06:36la justice est indépendante.
06:38Néanmoins, il se passe des choses en coulisses,
06:41qui me font parfois un peu frémir.
06:43Alors, si M. Lecornu veut éventuellement succéder à M. Barnier,
06:47en effet, on part à l'aventure,
06:49ça ne fait pas l'ombre d'un doute,
06:51quelle majorité, on ne sait toujours pas,
06:53et on verra qu'un seul résultat,
06:56c'est que M. le Président de la République
06:58retrouvera la totalité de son pouvoir
07:00avec M. Lecornu à Matignon,
07:02on n'y est pas encore.
07:03Alors, Jean-Claude Dacier, Olivier Dertigueule avec nous en direct,
07:05on parle de ce budget et de cette menace,
07:07cette motion de censure qui est agitée actuellement
07:09par le Rassemblement National.
07:11Alors, il faudrait effectivement
07:12ne pas augmenter la taxe sur l'électricité
07:14ni les cotisations patronales.
07:15Il y a eu un premier geste d'Antoine Armand qui a été fait,
07:18qui dit d'ailleurs aussi,
07:20est-ce qu'il ne vaut pas mieux qu'un budget passe
07:23plutôt qu'il ne passe pas ?
07:24En gros, est-ce qu'on n'est pas prêt à réduire ce déficit ?
07:26On devait être à 5 %,
07:28si on est à 5,3,
07:29est-ce que ce n'est pas moins grave finalement
07:31qu'il ne passe pas du tout ?
07:32Et qu'on prenne le budget de l'année dernière.
07:33Si c'est quelque à 5 % l'année prochaine,
07:38on va arriver à 3 % en 2029.
07:41C'est ça la trajectoire qui a été présentée à Bruxelles.
07:44Mais, bien sûr, tout ça je l'entends.
07:47Reste qu'il y a une crise politique
07:50et que vous le vouliez ou non,
07:52le prochain soubresaut,
07:55la prochaine réplique à cette crise politique
07:58peut être le vote d'une motion de censure.
08:01Le Rassemblement National ne va-t-il pas attendre
08:03la présentation du budget ?
08:05Oui, il va attendre les derniers arbitrages,
08:06ça c'est sûr.
08:07Mais je pense que Marine Le Pen
08:08s'est mise elle-même dans la seringue.
08:09Elle ne peut plus reculer ?
08:12L'exercice est compliqué,
08:14il n'est pas impossible,
08:16mais il est compliqué.
08:17Après, je conteste l'argument du chaos budgétaire.
08:20Si ce budget n'est pas voté,
08:22et on peut juger que ce budget n'est pas bon,
08:24que celui de 2024 était meilleur,
08:27on peut aller vers une loi spéciale,
08:29c'est prévu par nos institutions,
08:31et une nouvelle équipe gouvernementale
08:33peut mettre sur la table un nouveau budget
08:36dès les prochaines semaines.
08:37Je conteste l'argument de peur qui dit
08:40ceux qui votent la censure
08:41sont véritablement des irresponsables.
08:43L'irresponsabilité, elle a été
08:45dans les conditions de sa dissolution.
08:47Je suis d'accord sur le fait initial
08:49qui aboutit à la situation que nous connaissons aujourd'hui
08:52et qui est dramatique pour ce pays.
08:53Vous avez regardé le spread,
08:55ce qu'on appelle le spread,
08:56c'est-à-dire l'écart entre les taux allemands
08:57et les taux français.
08:58Taux d'emprunt à 10 ans.
09:00C'était spectaculaire,
09:01hier et hier, très spectaculaire.
09:03Si on veut, effectivement,
09:05le pays va avoir besoin, l'année prochaine,
09:07il faudrait quand même que les français
09:08se mettent ça dans la tête une fois qu'on compte.
09:09On emprunte 300 milliards.
09:10300 milliards !
09:11Et ça va coûter combien de commencer à rembourser ?
09:14Déjà on le fait depuis quelques années.
09:16On va rembourser l'année prochaine plus de 50 milliards.
09:1855, 56, personne ne peut le dire aujourd'hui.
09:21Et ça va augmenter.
09:22Si on veut continuer de faire joujou,
09:24comme le spectacle de l'Assemblée Nationale,
09:27qui est une honte,
09:28qui est un véritable scandale,
09:30qui va désintéresser tous les investisseurs
09:33de venir faire un tour à Paris,
09:34il n'y a qu'une chose possible.
09:36C'est tout pour les entreprises,
09:38tout pour l'enrichissement,
09:40tout pour l'emploi.
09:41C'est ce qui a été fait depuis 2017.
09:42La politique de l'offre,
09:43elle a été faite depuis 2017 ?
09:45Avec des résultats incontestables.
09:46Ah bon ?
09:47Bah oui, le chômage notamment,
09:49la richesse du pays, bien sûr, évidemment.
09:51Depuis, il a fait beaucoup de bêtises.
09:52Mais 200 000 en destruction d'emploi.
09:54On ne va pas faire ce débat.
09:55Vous avez vu les plans sociaux qui arrivent ?
09:57On ne va pas faire ce débat.
09:58Vous avez vu la destruction de l'emploi qui arrive ?
10:00Ça va être une saignée terrifiante.
10:02Oui, oui, oui.
10:03Et pourquoi ?
10:04Une petite pause au vestiaire.
10:05Et pourquoi ?
10:06Une douche et on y revient tout de suite.
10:08À l'Assemblée, en ce moment,
10:09il y a un autre combat qui se joue,
10:10c'est la gauche.
10:11LFI, donc à l'offensive pour abroger
10:13la réforme des retraites.
10:14Mais la droite et les macronistes
10:16ont déposé des centaines d'abonnements
10:17pour essayer d'empêcher un vote sur ce texte avant minuit.
10:19LFI fustige cette obstruction.
10:21Mon Dieu, sérieusement ?
10:23Allez, on va en parler dans quelques instants.
10:25Il est chaud, il est chaud.
10:26J'étais prêt à en parler tout de suite.
10:27Mais s'il faut attendre un peu...
10:28A tout de suite sur Europe 1.

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