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Transcription
00:00Moi, ça ne me choque pas plus un enfant qui frappe sa mère
00:03qu'une mère qui frappe son enfant.
00:05Pour moi, c'est une violence qui est égale.
00:09La base de la famille, c'est de se respecter.
00:12Donc, en fait, un enfant qui frappe sa mère
00:14ne peut pas le faire
00:17s'il n'a pas été lui-même incité à une certaine violence.
00:19Un enfant de base n'est pas violent.
00:22Je joue Hélène, la maman d'Anthony,
00:24à une scène notamment où je lui donne une gifle
00:27et il me la rend.
00:29C'est une idée qui, heureusement,
00:33paraît complètement aberrante aujourd'hui.
00:35Déjà, l'idée qu'un parent frappe son enfant,
00:38même si, malheureusement, ça existe encore,
00:41on a de plus en plus de mal à concevoir ça.
00:45Je pense qu'Anthony
00:48n'est pas un être violent.
00:49Je pense qu'il ne fait que reproduire
00:51la violence de son environnement,
00:54la violence de son père et notamment la violence de sa mère.
00:57Et je pense qu'elle reproduit quelque chose
00:59qu'elle a dû connaître elle-même.
01:00Selon les valeurs qu'on leur transmet,
01:03ils font ce qu'ils peuvent pour imiter leurs parents
01:05et pour grandir.
01:06Et en fait, on est heureux aujourd'hui, en 2024,
01:11de se dire que ces comportements
01:13ne sont plus systématiques
01:16et que les générations qui arrivent
01:19ont enfin compris qu'il fallait court-circuiter cette violence.
01:22Je pense déjà que dans la transmission par enfant,
01:26il y a l'exemple qui joue.
01:28Donc, un enfant qui voit son parent
01:30au quotidien, impliqué, engagé,
01:33va considérer l'engagement comme étant normal.
01:37J'ai une fille qui, par curiosité,
01:39est allée à la soupe populaire
01:41pour distribuer des soupes, par exemple.
01:43Une autre fille qui va faire des manifs féministes,
01:46c'est quelque chose d'assez naturel chez elle.
01:48Ce n'est pas quelque chose que je pousse.
01:50Je pense que ça découle de conversations, d'état d'esprit.
01:55Mes filles voient mon travail.
01:57Pas tout, parce que si je meurs, elles n'aiment pas.
02:00Elles ont vu le consentement, elles l'ont lu.
02:03C'était très intéressant d'en discuter avec elles
02:05parce que nous, on se réveille un peu tard.
02:07Ma génération, on a vu passer des choses
02:10en étant complètement endormies, passives,
02:13en ne voyant le mal nulle part.
02:15Alors que pour elles, l'idée de consentement,
02:18c'est quelque chose d'acquis.
02:19C'est-à-dire que, je vais prendre une comparaison un peu spéciale,
02:24mais moi, quand j'étais petite, on ne me disait pas
02:26il faut fermer l'eau du robinet quand tu te brosses les dents
02:28parce que ça consomme de l'énergie.
02:31Il faut trier les déchets, etc.
02:32Pour moi, c'était quelque chose que j'ai acquis avec le temps.
02:36Et mes enfants, par exemple, ne pourraient pas imaginer
02:40laisser le robinet ouvert ou ne pas trier leurs déchets.
02:43Et en fait, cette idée du consentement,
02:45cette idée de respect de la femme,
02:47c'est la même évidence, en fait.
02:49C'est une évidence qui leur a été apportée
02:51par une société qui, enfin, a eu une prise de conscience.
02:56Je suis assez confiante quant à leur avenir
02:58parce que, puisqu'elles ont déjà ça,
03:01elles pourront se battre pour d'autres choses encore.

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