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Télématin reçoit l'actrice Ludivine Sagnier, à l'occasion de la sortie du film "Leurs enfants après eux" de Ludovic et Zoran Boukherma.

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Transcription
00:00Merci d'être là, nous on est ravis de vous recevoir aussi parce que vous êtes à l'affiche du film
00:03Leurs Enfants, après eux des frères Boukerma, vous êtes dans ce film aux côtés de Gilles Lelouch,
00:10de Paul Kircher, J-1 avant sa sortie, ça c'est pour demain.
00:13Quand on est porté comme ça par le succès d'un concours, est-ce qu'on est un petit peu plus serein ?
00:18Pas forcément, je pense qu'au contraire on est encore plus angoissé.
00:22C'est vrai que le livre de Nicolas Mathieu a eu énormément de succès,
00:27donc on a envie évidemment que le succès du film soit à la hauteur,
00:32mais il n'y a jamais de certitude, on verra.
00:35Il est proche de l'adaptation justement, il est proche de la réalité.
00:38Oui, il est assez proche, après c'est toujours difficile le travail d'adaptation,
00:43donc il y a certains passages qui ont été élagués pour plus de...
00:48Tensions.
00:49Voilà, pour une unité de lieux, etc.
00:53Mais on est quand même très très proche, notamment pour mon personnage
00:58et pour celui de Gilles Lelouch, on est très proche du récit.
01:01Est-ce que vous l'aviez lu ce livre ?
01:03C'est le Prix Goncourt 2018, ce qui avait cartonné,
01:06et c'était vraiment un très très bon Goncourt.
01:07Est-ce que vous l'aviez lu, vous, avant d'en recevoir le scénario ?
01:09Bien sûr, parce qu'on me l'avait offert, c'est mon mari qui m'avait dit de le lire.
01:13Je l'ai lu, je l'ai ensuite conseillé à plein de gens, d'amis, je l'ai offert.
01:17Vous l'avez imaginé au cinéma tout de suite ou pas ?
01:20Non, pas du tout, j'étais dans un plaisir de l'actrice, pur et simple,
01:24et j'étais pas du tout au courant qu'il y avait une adaptation en préparation,
01:29donc c'était une excellente nouvelle quand on en a parlé.
01:32C'est joli les histoires comme ça, et vous avez évoqué effectivement ce rôle
01:35puisque vous jouez la maman d'Anthony qui a 14 ans.
01:38Alors Anthony s'ennuie ferme dans sa petite ville de Lorraine,
01:41jusqu'à ce jour d'été 1992 où sa vie va basculer.
01:45On va regarder tout de suite la bande-annonce.
01:47La seule option c'est l'YZ.
01:49Si je prends sa moto, mon père me défonce.
01:51Oh c'est ta copine ?
01:53Elle est grave cette mosse.
01:55Stace.
02:04Qu'est-ce que t'as fait avec la moto ?
02:05Quand on est sortis, la moto n'était plus là.
02:07Je suis mort, putain !
02:14On va aller en trouver.
02:17Sinon cette famille est foutue.
02:20Cri d'horreur.
02:24Anthony !
02:25Faut qu'on se tire, papa va nous tuer !
02:32Je vais me casser.
02:33Je vais aller à Austin, au Texas.
02:40On la sent l'atmosphère qu'on pouvait ressentir aussi
02:43quand on lisait le livre de N.Mathieu.
02:45On l'a vu, c'est un vol de moto qui va bouleverser la vie
02:48de toute une famille, voire de deux familles.
02:50On n'en dit pas plus parce qu'on va laisser
02:53les téléspectateurs et les spectateurs au cinéma
02:56découvrir ce film.
02:57Il y a un contexte aussi de temporalité
02:59qui est super important dans le livre et dans le film.
03:01Ça se passe dans les années 90.
03:02Et comme vous nous replongez dans les années 90,
03:05on a envie de vous plonger, vous,
03:07les divines saignées, dans vos années 90.
03:09Et c'est Camille Daron qui va s'en charger.
03:11Petite rétro avec Camille à côté de nous.
03:13C'est toute votre adolescence, les années 90.
03:15Absolument.
03:16J'aimerais bien qu'on écoute une petite musique
03:18pour se mettre dans l'ambiance, je dirais.
03:20C'était ça à l'époque, les années 80.
03:22Même Sylvie Abigard.
03:24Bien sûr.
03:25C'était après-midi.
03:26Une chanson italienne, c'est vraiment ce qu'on peut croire.
03:29Dans le film, votre personnage conduit une Opel.
03:33Alors attendez, c'est une Opel Kadett Bleu Ciel.
03:35Et ça, c'est fou parce que votre maman,
03:37vos parents avaient cette voiture.
03:39Absolument.
03:40Ce qui me cerne à peu près socialement.
03:44Tant qu'on avait cette Opel Kadett
03:46avec laquelle on partait en vacances
03:48et que je n'ai jamais, bien sûr, pu conduire
03:50parce que j'étais trop jeune.
03:51Là, vous vous êtes retrouvée à la place de votre maman,
03:53de votre papa.
03:54Sauf que moi, j'étais un pilote.
03:56Donc là, il y a une scène un peu...
03:58Alors ça, c'est l'Opel Kadett des années 60, 70.
04:03La 90 a été bien plus moderne que ça.
04:06Mais oui, j'ai eu le plaisir
04:08de conduire cette Opel Kadett dans le film
04:10avec une scène qui, pour moi,
04:12était digne d'une cascade de Tom Cruise.
04:15C'est relatif, bien entendu.
04:17Mais j'ai eu beaucoup de plaisir, enfin,
04:19à prendre ma revanche.
04:20Voilà, enfin.
04:21Alors, on va parler de vos petits boulots maintenant
04:23parce que dans les années 90,
04:24vous avez commencé à bosser tôt.
04:26En 1994, c'est Luc Besson qui vous engage
04:30pour faire le doublage d'une grande actrice,
04:32Nathalie Portman, dans son rôle dans Léon.
04:36Et ça, c'est dingue.
04:37C'est la classe quand même.
04:38Vous avez 15 ans, on est en 1994
04:40et vous faites ça comme petit boulot.
04:42C'est génial.
04:43Je ne me permettrais pas de le dire,
04:45mais c'est vrai que comme petit boulot,
04:47ce n'est pas vraiment un petit boulot
04:50parce que d'une part, c'est beaucoup de travail
04:52et puis c'est un vrai privilège que j'ai eu.
04:54C'est dingue.
04:55Vous en avez enchaîné comme ça, des doublages ?
04:57Oui, j'ai commencé le doublage à 13 ans.
04:59J'ai fait plusieurs longs-métrages
05:01où je doublais Nathalie Portman,
05:03Scarlett Johansson, les actrices de l'époque.
05:07Et puis j'ai fait beaucoup de dessins animés.
05:09Le fait justement de doubler des comédiennes
05:11qui avaient sensiblement aussi votre âge,
05:13qui étaient très jeunes,
05:14ça vous a donné envie à un moment donné
05:16de passer de l'autre côté de l'écran ?
05:18J'étais déjà motivée
05:21parce que je prenais des cours de théâtre
05:23depuis l'âge de 8 ans.
05:25J'avais déjà entamé mon parcours de comédienne,
05:29sans le savoir d'ailleurs,
05:31mais ça, c'était plus alimentaire.
05:34Oui, je comprends.
05:35Mais ça m'a beaucoup appris.
05:37En fait, quand je me suis retrouvée adolescente,
05:39après, quand j'étais à la fac,
05:42le fait de faire du doublage,
05:44ça m'a permis de faire beaucoup de courts-métrages
05:47pas payés, etc.
05:49Parce que je gagnais ma vie grâce à ces petits boulots,
05:51comme vous dites,
05:52et je les gagnais très bien.
05:54Ce n'est pas du tout pejoratif,
05:55c'est une façon de dire
05:56que les comédiennes de doublage avant de devenir...
05:58Je sais, mais moi,
05:59mes copines qui faisaient des petits boulots,
06:01elles étaient serveuses, vendeuses, etc.
06:04Ces petits boulots, entre guillemets,
06:06c'est ce que vous vouliez dire.
06:08Des jobs d'été.
06:09Des jobs d'été, voilà.
06:10Alors attention, pour la prochaine question,
06:11il faut se mettre à fond dans l'ambiance,
06:13monter le son chez vous.
06:14Allez-y, parce qu'il s'est passé ça,
06:16le 13 juillet 1998.
06:18Ah, oui.
06:19Moi, je voudrais savoir
06:20où vous étiez ce jour-là, ce soir-là.
06:22J'étais en Bretagne,
06:24au port du Croissy,
06:26au port du Croissy,
06:28sur le port, dans la fan zone,
06:30avec une grande majorité de Bretons.
06:35Voilà, on a fait la fête,
06:37c'était une très belle année.
06:38Ça vous intéressait ?
06:39Vous étiez un peu foot ou bien pas du tout ?
06:40C'est arrivé comme ça par hasard ?
06:41Non, à cette époque-là, j'étais pas foot, non.
06:43C'est ce match-là qui a peut-être
06:46réveillé la supporter qui dormait en moi.
06:49Mais c'était au-delà du sport.
06:52C'est comme les Jeux olympiques,
06:54c'est au-delà du sport,
06:55c'est tellement fédérateur.
06:56Il y a un moment où la société,
06:58elle a besoin de se retrouver comme ça
07:00dans des moments de victoire.
07:01Et d'ailleurs, si je peux ajouter ça,
07:04dans le film,
07:06Leurs enfants après eux,
07:07il y a un moment où il y a un feu d'artifice
07:09du 14 juillet,
07:11où on entend Johnny Hallyday
07:13qui chante Que je t'aime.
07:14Et en fait, c'est des moments
07:15qui sont tellement importants
07:17pour une société
07:18qui est souvent fracturée, etc.
07:20Et en fait, la communion,
07:21elle fait du bien.
07:22Alors, on a vu votre parcours,
07:23votre parcours de jeune comédienne.
07:25Et vous, vous accompagnez aujourd'hui aussi
07:27des jeunes comédiens
07:29puisque vous êtes professeur
07:30à l'école Cour Trajemé,
07:31qui est une école de ciné gratuite
07:32et inclusive créée par l'AJLI.
07:35Voilà. Et figurez-vous,
07:36je voulais savoir si vous aviez eu
07:37des nouvelles d'Abdallah dernièrement.
07:38Abdallah Charki ?
07:39Parce que justement,
07:40il avait un petit truc à vous dire.
07:43Ça a dit quoi Ludivine ?
07:45Est-ce que tu vas bien ?
07:46Tout se passe bien pour toi ?
07:47Regarde où on est là.
07:48Est-ce que ça te rappelle un truc,
07:49le fameux lot ?
07:50Ludivine, moi j'avais une petite question
07:52à te poser pour ton interview.
07:53Est-ce que la passion avec le temps,
07:55avec le métier,
07:56parce que ça fait longtemps
07:57maintenant que tu es dans le métier,
07:58je ne dis pas que t'es vieille,
07:59attention, non, non, je ne voudrais pas.
08:01Est-ce que avec le temps,
08:02la passion s'estompe ?
08:03Ou alors elle est toujours présente
08:05et au contraire, elle grandit ?
08:06Gros bisous Ludivine.
08:07A bientôt.
08:08La vida loca.
08:09Ciao.
08:11C'est génial de parler à ses profs
08:12comme ça quand même.
08:13C'est sympa.
08:14Vous allez lui répondre,
08:15mais d'abord, il y a une autre vidéo
08:16qu'on voulait vous montrer,
08:17qu'on voulait absolument voir
08:18parce que visiblement,
08:19vous êtes multifonction.
08:20Regardez.
08:21Surprise !
08:22Alors ce que vous ne savez pas
08:23sur Ludivine que moi je sais,
08:24c'est qu'elle a un don
08:25pour la plomberie.
08:26Ben oui.
08:27Un jour, elle est venue
08:28à l'école Courtrage-Mez
08:29réparer la tuyauterie elle-même.
08:30Elle avait même
08:31sa petite mallette rouge
08:32et son bonnet rouge.
08:33Et c'est pour ça
08:34qu'on t'aime Ludivine
08:35et je t'embrasse très fort.
08:37Alors aussi, j'ai une question.
08:38Est-ce que tu penses un jour
08:39réaliser un film
08:40ou écrire un film ?
08:42Alors déjà, on sait
08:43qu'on peut vous appeler
08:44en cas de problème à la maison.
08:45Ça, c'est quand même
08:46super pratique.
08:47Et vous comptez réaliser
08:48un film alors ?
08:49Alors attendez,
08:50on va prendre des choses égales.
08:51Il y a deux questions.
08:52Déjà, merci Abdallah,
08:54merci Fatim Zahra
08:55pour votre petit message.
08:57Donc, ce sont des anciens élèves.
08:59Je dois préciser
09:00que je ne suis pas vraiment prof.
09:02En fait, j'ai créé
09:04la section acteur.
09:05Et malheureusement,
09:06je n'ai pas les compétences
09:07pour être professeur,
09:08mais je dirige en fait.
09:10Donc, c'est plus un travail
09:12de directrice.
09:13C'est d'autant plus bizarre
09:15qu'il me parle comme ça.
09:16C'est ce que j'allais dire.
09:17Alors que je suis la directrice.
09:20Mais je suis un peu la maman aussi.
09:24Et c'est vrai que du coup,
09:25je prends tout en main.
09:26Donc, je prends l'administration,
09:28la pédagogie, la plomberie, etc.
09:31Mais c'est aussi un exemple
09:32que j'ai envie de donner,
09:33de dire, attendez, regardez,
09:35là, j'ai changé la chasse des WC.
09:39En fait, un acteur,
09:40il doit savoir tout faire.
09:41Donc, ça commence par là.
09:43Et vous devez en fait
09:45être aussi performant
09:47en plomberie, en débrouille
09:49que dans une soirée,
09:50sur un tapis rouge, etc.
09:52En fait, il n'y a pas de limite à être...
09:57C'est l'adaptabilité.
09:58Exactement.
09:59Et alors, est-ce qu'un jour,
10:00la réalisation, c'est quelque chose
10:01qui vous tenterait ?
10:03Puisque c'est une question
10:04qui vous a été posée.
10:05C'est une question qui m'a été posée.
10:06Effectivement.
10:08Ça, c'est une réponse très courte,
10:10mais qui laisse entendre quand même
10:12de vos projets, non ?
10:13C'est dans les tuyaux,
10:14si je puis filer la métaphore première.
10:16Première ! Allez !

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