Ali Akbar, c’est le dernier vendeur à la criée de Paris. Nous l'avons suivi pendant sa tournée. Tous les jours depuis 56 ans, il parcourt les rues, cafés et restaurants du quartier de Saint-Germain-des-Prés
Aujourd’hui, Ali a 72 ans et continue inlassablement sa mission.
Aujourd’hui, Ali a 72 ans et continue inlassablement sa mission.
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00:00Ils me regardent comme un extraterrestre.
00:02Ben oui, je suis tout seul, parce que ça n'existait pas.
00:04Les gens regardent, c'est un vendeur de journaux.
00:07C'est rare, ça n'existe plus, c'est mort.
00:09Lui, c'est Ali.
00:10C'est le dernier vendeur de journaux à la Créguet de Paris
00:13que nous avons décidé de suivre pendant sa tournée.
00:16Même si suivre est un bien grand mot,
00:17tant le vendeur passe son temps à courir.
00:19Ça me permet de faire du sport un peu tous les jours.
00:22Entraîner.
00:22C'est le sport physique, c'est-à-dire c'est...
00:25Exercice, exercice physique.
00:26Tous les jours depuis 56 ans,
00:28il parcourt les rues, cafés et restaurants
00:30du quartier de Saint-Germain-des-Prés.
00:32Aujourd'hui, Ali a 72 ans
00:34et continue inlassablement sa mission.
00:36Ça y est, il va neiger demain.
00:37Vous savez, dans mon travail, il y a des gens extraordinaires.
00:40Il y a beaucoup de gens qui m'aiment.
00:42C'est vrai, je suis très apprécié par des gens ici dans ce quartier.
00:45C'est pour ça que je suis encore là.
00:46Sinon, j'aurais parti.
00:48Parce que c'est ma famille, presque.
00:49Il est constamment là avec son vélo.
00:51Il a tout un circuit programmé.
00:54Quand il pleut, c'en est un autre.
00:55Ah non, c'est...
00:57C'est une machine rodée sur 40 ans.
00:58Pour Ali, le journal, c'est toute sa vie
01:00depuis qu'il a quitté le Pakistan à l'âge de 20 ans.
01:03C'est pour des raisons sociales.
01:04Parce que je voulais aider ma famille.
01:06Ma mère était première.
01:07J'avais promis à ma grand-mère maternelle.
01:09J'ai dit à ma vie, tu vas voir, je vais faire une maison.
01:12Je l'ai fait.
01:13Elle ne me croyait pas.
01:15Une espèce de vagabond qui traîne toute la journée dans la rue comme toi.
01:19Je ne sais pas ce qu'elle a réglé quand j'étais enfant.
01:21J'étais un enfant perdu.
01:22Aujourd'hui, Ali court et crie toujours
01:25mais vend nettement moins de journaux qu'avant.
01:26C'est vrai, c'est dur, c'est compliqué.
01:29La vente des journaux, c'est très, très compliqué.
01:31Heureusement qu'il y a des gens sympathiques.
01:32Il y a des gens qui m'aiment, qui m'aident.
01:35Il dit, Ali, je ne lis même pas ton journal de merde
01:38mais j'ai fait ça pour toi.
01:39Je vais continuer.
01:40Encore, bien sûr.