Ce document d’exception tourné en 1957 capture le temps d'une journée la vie quotidienne des Parisiens. Du petit matin paisible où l'on prend son café au comptoir pendant que le facteur fait sa tournée à vélo jusqu'au soleil couchant qui voit la foule changer alors que les Parisiens rentrent chez eux dans un éternel bal urbain.
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00:24 -Paris, au petit jour, à des airs de province,
00:28 des murmures de ruelles, des soupirs,
00:31 des gestes lents, un réveil tendre.
00:35 Paris, le matin, n'ouvre un oeil qu'à regret
00:40 et savoure, dans le creux de son lit,
00:42 les dernières minutes de son repos.
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01:29 -Paris, voyez-vous, s'habitue mal au 20e siècle.
01:33 Et il y a bientôt 60 ans que cela dure.
01:36 Enfin, puisqu'il le faut.
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02:02 Voilà, le rideau s'est levé.
02:04 Plein feu sur 4 millions d'acteurs.
02:07 Premier tableau, "Le matin".
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02:29 Pour faire le portrait de Paris,
02:31 il est recommandé de se cacher un peu.
02:33 Le Parisien a l'oeil vif, il est curieux à l'extrême,
02:36 il veut pouvoir tout savoir.
02:38 Nous voulons offrir à Paris
02:40 un portrait de lui-même naturel, sur le vif.
02:43 Alors, laissons-le faire et observons.
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06:16 -Le grand Vattel se suicida un jour
06:18 pour un lot de poissons qui tardait à venir.
06:21 Louis XIV n'aimait pas attendre.
06:23 Les gens de Paris non plus, ils se servent eux-mêmes.
06:26 Un crime, direz-vous, quand on est de Paris,
06:28 de déjeuner ainsi.
06:30 Peut-être, mais le temps où le prendre, et l'argent.
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08:07 -Le provincial estime le plus souvent
08:10 que le Parisien a de la chance.
08:12 Le Parisien pense, de son côté,
08:14 que le provincial est un privilégié.
08:16 Il possède un jardin, il respire.
08:18 Alors, le Parisien acquiert une voiture
08:21 pour la campagne, le dimanche.
08:23 Et le provincial, une aussi, pour venir à Paris.
08:26 En semaine, toutes les voitures sont à la ville,
08:28 et le dimanche, toutes à la campagne.
08:31 C'est un rêve d'évasion pour les uns comme pour les autres.
08:34 Reconnaissons que, pour le Parisien surtout,
08:37 ce rêve est légitime.
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10:57 -Où vient-il ? Où va-t-il ? A quoi songe-t-il ?
11:00 -Tous les espoirs, toutes les misères, toutes les joies de la vie
11:04 se croissent ici, se frôlent et s'ignorent,
11:06 se rencontrent parfois, dans un sourire ou une larme.
11:10 Le bruit, la fatigue, ils oublient tout cela.
11:12 Ils pensent à autre chose. 4 millions de cœurs qui battent.
11:16 Cela vous redonne autrement fort que toutes les machines du monde.
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11:30 -Eh oui, nos Parisiens ont assez d'humour, assez d'ironie
11:33 pour venir une fois l'an admirer sous des lustres
11:36 le monstre qui les dévore.
11:38 C'est le tribut qu'ils payent aux rêves,
11:40 aux rêves de blémures et de pommiers en fleurs.
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12:10 -A chaque jour, suffit sa peine.
12:12 Voici pour le dimanche, quand on n'a pas de voiture.
12:14 Le parti d'Henri est certes le meilleur et le plus salutaire.
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13:41 -Dernier tableau. Voici l'heure où Paris change de foule.
13:45 Les gens du travail qui n'ont pas vu le ciel, qui n'ont pas vu Paris,
13:49 se grisent à petits pas, ont la tête qui tourne d'amour et de fatigue.
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14:33 Eh bien, quoi qu'on en pense,
14:35 Paris, au crépuscule, ne s'endort qu'à regret.
14:38 Les gens de Paris, brisés, les nerfs à vif,
14:41 prolongent d'un moment le tumulte du soir.
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