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Ce documentaire est une exploration profonde de l'esprit et de la vie des champions de freeride, ces passionnés de ski et de snowboard qui repoussent sans cesse leurs limites. Nous cherchons à dévoiler les motivations intimes et les sacrifices de ces athlètes évoluant dans ces terrains extrêmes. L'histoire se déroulera à travers le prisme de quelques-uns des meilleurs champions mondiaux de freeride, Ludo Guillot-Diat, champion du monde de snowboard en 2023, Victor De le Rue, triple champion du monde, Oscar Mandin et Zuza Witych, skieurs.
Les films promotionnels des marques nous montrent à l'infini les exploits de ces grands champions, mais jamais l'on ne s'attache à ce qui les motive et les pousse à prendre de tels risques. Le défi que représente ce sport mérite d'être découvert dans son cheminement. Aller au-delà de l'exploit ; découvrir comment ces hommes y parviennent et s'y préparent. Une nouvelle ligne dans une paroi, c'est un défi mortel réclamant une réflexion profonde et une préparation parfaite. Les montagnes sont aussi des cimetières. Chaque pente de neige doit être apprivoisée. Dans cet environnement instable, rien ne doit être laissé au hasard.

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Transcription
00:00...
00:20...
00:35Ludo Ghiaudia est champion du monde en titre
00:38de freeride en snowboard.
00:40Il va tout faire pour conserver son titre cette année.
00:43...
00:46Sur le freeride world tour, on est 50 riders
00:48toutes disciplines confondues.
00:49Il y a une douzaine de snowboardeurs.
00:51C'est la crème du freeride en compétition.
00:54Et il n'y a que des riders qui sont ultra performants.
00:57Des athlètes reconnus mondialement
01:00comme Victor Delerue.
01:02Une carrière et un palmarès qui est juste bluffant.
01:06...
01:08D'être aligné encore cette année
01:10et de défendre son titre
01:12avec les noms qu'on a en snowboard
01:15aujourd'hui sur la liste de départ, c'est un truc de fou.
01:18À plus !
01:21On attaque la saison sur le mythique bec d'Eros.
01:27C'est du jamais vu, attaquer la saison sur le bec d'Eros.
01:31Même si c'est sur le petit bec.
01:33Quand on est devant le bec, tout le monde a peur.
01:36C'est toujours pareil.
01:38En finale ou en début de saison, ça fait le même effet.
01:41C'est la phase de freeride qui fait le plus peur.
01:49Le bec d'Eros, c'est la montagne la plus impressionnante en compétition.
01:53C'est vraiment très raide.
01:54Et on sait qu'il y a plein d'endroits sur la montagne
01:59qui sont des no-fall zones.
02:01On n'a pas le droit à l'erreur, clairement.
02:03C'est la phase qui est le plus engagée.
02:05Si tu roules, tu vas en bas et il n'y a que des cailloux.
02:08Il ne faut pas tomber.
02:14Il faut y aller, là.
02:16La pression est énorme. C'est colossal.
02:18Je sens la paix.
02:20Tu as la son des lapins aussi.
02:22Oui.
02:25Le réco, je crois que c'est mon manteau qui est là.
02:28Fini.
02:34À chaque fois qu'on monte en haut, on se demande ce qu'on fait là.
02:38C'est terrible.
02:39L'adrénaline, ce qu'on ressent quand tu montes à pied.
02:43Il y a du vide à gauche, à droite.
02:45Il ne faut pas glisser.
02:47Tu te dis, mais qu'est-ce que je fais encore dans ce milieu ?
02:50Tu as la trouille, en fait.
02:52Tu as la trouille, tout simplement.
02:55Arrivés au sommet,
02:57il faut se calmer, se concentrer et vaincre ses peurs
03:00pour aller se confronter aux pentes vertigineuses de la montagne.
03:04On descend en 3, 2, 1.
03:07On descend en 1.
03:09Hugo et Sarah descendent en 2.
03:12Sur une ligne, il y a 5 critères de jugement.
03:15Le contrôle, la fluidité, le choix de ligne.
03:18Air and style, c'est tout ce qui est saut et impression en général.
03:21Le but est de rider vite, être créatif, sauter gros.
03:26Chaque saut, tu vas prendre des points.
03:28Un saut de 5 mètres avec un backflip posé à la perfection vaut tant.
03:32Un saut de 10 mètres en saut droit vaut tant.
03:35Une chute fait vraiment baisser la note.
03:39Trois juges, plus un head judge, ils établissent une note
03:42sur une échelle de 0 à 100.
03:44Ludo, c'est le champion du monde en titres.
03:47Je suis champion du monde en titres.
03:49J'ai qu'une idée en tête,
03:52c'est d'aller gagner des courses pour défendre mon titre.
03:55Le but est d'aller chercher une première course avec un gros résultat.
03:59Vous pouvez le voir par la profondeur de la pente.
04:02C'est fantastique. Ludo va le doubler.
04:05Il a plus d'action pour nous dans cette zone-là.
04:09Il lève le nez.
04:13Il le double sur la section suivante,
04:16sur sa gauche, il le transforme en triple.
04:18Ludo Ghiaudia ouvre la saison pour nous.
04:22Pour cette première course, Ludo obtient un score de 70 sur 100.
04:26Un score qui risque d'être trop juste pour prétendre à un podium.
04:29Timmy Schroeder, en cours.
04:31Cette première étape, elle annonce une saison de furie
04:34parce que c'était vraiment des runs très impressionnants
04:37avec des backflips à des endroits,
04:39comme Timmy qui pose un backflip à la descente dans le raid.
04:42Un niveau qui a été ultra élevé avec très peu de chutes.
04:47Direct, on a dit que tout le monde était chaud.
04:50On savait que ça allait être une saison de folie.
04:53C'est la dernière pente de l'année.
04:55C'est le plus haut point possible.
04:59Il lève celui-ci, sur la gauche, avec le backside 3,
05:02il le tourne.
05:03Holden, il est fort.
05:05Il lève le backflip.
05:07Un parfait landing pour Holden Samuel.
05:10Victor Delerue, à l'arrière.
05:12Victor, son run à Verbier, propre, rapide,
05:14ultra solide, simple, efficace.
05:17Il est déjà dans l'air.
05:19Victor aime faire les choses directement.
05:23C'est certainement ce qu'il fait.
05:24Le backside 3, il travaille son chemin.
05:27Créatif sur cette triple en bas que moi, je loupe,
05:30mais qui, lui, l'apprend à la perfection.
05:33Et ça paye.
05:33Un triple.
05:35Victor, avec ce run engagé,
05:37obtient un score de 93 points.
05:40Il remporte cette première étape.
05:42Ludo finit 8e.
05:48En ski, les femmes ont vraiment un niveau
05:51qui est monté d'un cran.
05:53Et on voit certaines athlètes aller sauter des gros sauts.
05:57Certaines arrivent à poser des backflips dans les faces.
06:01Il y a beaucoup d'engagement des gros sauts.
06:03On a du ride rapide.
06:05On sent vraiment que le niveau des femmes
06:07est vraiment en train d'exploser.
06:12Sousa l'a mis tout le monde à l'heure à Verbier
06:14avec un run où on a tous halluciné.
06:17Avec un engagement au niveau du ski,
06:20elle est allée chercher des grosses cliffs,
06:22des réceptions ultra solides,
06:24et elle a stompé, quoi.
06:30On sait que c'est un run qui est extraordinaire.
06:36Allons-y !
06:38Sousa !
06:46Ces compétitions de freeride attirent un public très nombreux.
06:49Les Suisses sont très fans de cette discipline.
07:06Le niveau en ski est vraiment très impressionnant.
07:09J'hallucine sur le niveau des skieurs.
07:11Chaque année, le niveau monte d'un cran.
07:13On savait qu'en attaquant sur le bec, on ne serait pas déçus.
07:29Sur ce championnat, le niveau est tellement élevé
07:33que chaque rider se doit de pousser son niveau à l'extrême.
07:42Il y a beaucoup de riders qui se mettent à 100 %
07:45pour espérer aller chercher un podium, une victoire.
07:51Il y en a d'autres qui sont à 102, 103, 110 %,
07:54ils explosent.
07:55Il y a beaucoup de chutes, des grosses chutes,
07:57mais toujours dans la limite du raisonnable
07:59parce qu'on sait aussi calculer où tomber.
08:02Tu vois le masque qui hold, le sac qui s'ouvre,
08:05l'airbag qui pète,
08:07parce que c'est des chutes qui sont ultra violentes.
08:11Il y a plein de bars
08:13où tu peux te mettre 10 têtes-pieds derrière.
08:15Tu peux peut-être avoir un peu mal au cou le lendemain.
08:18Il y a des journées d'entraînement, des boîtes comme ça,
08:21t'en prends 5, 6, 7, mais bon, ça fait partie du jeu.
08:24Quand tu tombes des choses sur des gros sauts,
08:27tu tombes et tu tombes, ça veut dire rouler.
08:29D'où, encore une fois, l'importance de la prépa physique.
08:32Mais tu te mets pas en danger de mort.
08:46Oscar Mandin est le compagnon de voyage de Ludo sur le tour.
08:58Sur son run, Oscar lance un énorme backflip,
09:01mais se fait attraper les skis sur la réception de son 360.
09:06Comme Ludo, il crame son joker.
09:13En ski, l'Allemand Max Hitzig remporte l'épreuve.
09:17La prochaine étape est dans 15 jours au Canada.
09:21Tous ceux qui ont échoué sur cette première compétition
09:23vont reminer sans cesse les causes de leur échec.
09:32Sur les retours de compétition, c'est un peu revenir à la base,
09:36retrouver mon cocon, ma femme, mes petits,
09:39passer nos moments ensemble.
09:41C'est une priorité, clairement.
09:42La famille est quelque chose d'essentiel.
09:46J'ai besoin de ça pour me ressourcer
09:48et repartir avec les batteries rechargées.
10:02S'il a envie, il ira au club, mais...
10:04Oui, s'il a envie, bien sûr.
10:06Après, s'il me demande, je ne dirais pas non, mais...
10:09Et puis moi, je kiffe le ski avec lui dès que je peux, en fait.
10:13T'es prêt ?
10:14Ouais.
10:15T'es chaud ?
10:16Allez, c'est parti, on va chercher les boss !
10:18Le fait que je sois toujours en carrière,
10:20c'est d'avoir trouvé toujours cet équilibre
10:22entre vie personnelle et vie professionnelle.
10:32Alors, Swan ?
10:33Mon père a toujours beaucoup travaillé,
10:35et notamment l'hiver.
10:36L'hiver, c'était assez rare
10:38de partager des journées de ski avec mon père.
10:42Mon père arrive à la retraite,
10:44donc il a un peu plus de temps.
10:46Et quand il veut se joindre à nous sur une ou deux pistes,
10:49c'est toujours un plaisir.
10:51Nos parents travaillaient sur la station.
10:53Donc, en gros, tout le monde nous connaissait.
10:55Donc, nos parents ont accepté, très jeunes,
10:58de nous laisser skier seuls.
11:02On avait une liberté qui était géniale.
11:05Le seul but, c'était de kiffer
11:08et d'aller trouver des endroits
11:10pour faire des boss avec les copains.
11:12Allez, Nido ! À toi ! Tranquille !
11:14Voilà !
11:15C'est des souvenirs d'enfance magiques.
11:17Et, en fait, de le revivre maintenant avec Swan,
11:19de l'emmener un peu dans tous ses coins,
11:21c'est quelque chose qui me fait du bien, tout simplement.
11:27Il y a des barres à sauter, là.
11:29C'est une bosse où on peut tirer des backflips, ici.
11:32Bah, ouais, mais c'est l'entraînement, hein !
11:36T'as vu toute la neige qui a ?
11:38Regarde comme c'est beau, là, moi !
11:42Me retrouver avec Swan, maintenant,
11:44dans des coins uniques
11:46pour partager des moments uniques, en fait.
11:48Et c'est ça, vraiment, que j'ai envie de transmettre.
11:52D'aller se régaler à glisser dans des canyons.
11:59Allez, tu te suis dans la traque ?
12:00À travers les arbres, aller pique-niquer
12:03en haut d'une montagne, et voilà, c'est juste ça.
12:05Et après, il fera ce qu'il veut.
12:07Si un jour, il me dit, bah, papa, moi, je veux faire du freeride,
12:09il fera du freeride.
12:10S'il veut pas faire de freeride, il fera pas de freeride,
12:12ça m'est égal.
12:13Allez, on essaye de lever de la neige.
12:15Là !
12:16Boum !
12:18Ouais, bien !
12:19T'es resté debout, nickel !
12:22Super, mon grand !
12:24Ah bah oui, c'est du pur bonheur.
12:27C'est des petites capsules de bonheur.
13:01Oh, c'est qui, ça ?
13:03Papa.
13:05Rien que de regarder les images, ça me met la pression.
13:08Pourquoi ?
13:09Regarde, tu vois, là, comme ça s'emballe.
13:11Regarde.
13:13Je vais plaquer.
13:15Et là, il y a tellement de pente que, regarde,
13:17j'arrive plus à m'arrêter, je suis là,
13:19je mets tout en contrôle, et ça tient.
13:22J'aurais pu mettre une monstre-boîte, mais ça a tenu.
13:25Les conditions, elles étaient difficiles.
13:27Et regarde, là, pareil.
13:28Il y avait une avalanche, il y avait des boulettes,
13:29c'était béton.
13:30Regarde ça.
13:32Comme je me fais secouer les plumes.
13:38Et papa, il regarde un peu les images, là,
13:40pour reprendre un peu...
13:43Voilà, les différentes lignes,
13:45les différents sauts qui fonctionnent.
13:47Bam ! Backflip.
13:49Il a l'air parfait, ce saut pour le backflip.
13:51Je pense qu'il faut avoir la hauteur pour sauter.
13:54Pour le backflip ?
13:56Bah oui.
13:57Il faut arriver à prendre de l'air
13:59et avoir le temps de tourner.
14:01Je fais troisième, je crois, sur cette étape.
14:05L'année dernière, j'avais fait troisième à la première
14:07et premier à la deuxième.
14:09Et deuxième à la troisième.
14:10Depuis là, t'es champion du monde de freeride.
14:13Bah ouais.
14:15La deuxième étape du World Tour de cette saison 2023
14:18s'est déroulée à Andorre.
14:20Une phase difficile, avec des pentes exposées,
14:23allant de 37 à 50 degrés.
14:27Un...
14:28Il y a des phases où on met notre vie en danger.
14:31On va s'élancer sur des sauts à l'aveugle
14:33dans une montagne raide à 45 degrés.
14:35Et en fait, la face, elle est entièrement blanche.
14:38Donc il faut que je me fasse confiance.
14:40On a l'habitude de trouver des repères dans la face
14:43pour pouvoir dire, mon saut, il est ici,
14:45et je dois arriver, lancer sur ce saut,
14:48mais on n'a pas le droit à l'erreur.
14:49Si on se trompe de rocher, ça peut être dramatique.
14:52Il faut se faire énormément confiance, en fait.
14:54C'est contre-nature, ce qu'on fait.
14:56On s'élance à plusieurs dizaines de kilomètres sur des rochers,
15:00sur des pentes vertigineuses, sans voir ce qu'il y a derrière.
15:03Donc c'est vraiment contre-nature.
15:05Et on dit, je me fais confiance, et j'y vais.
15:10Et c'est pour ça que ça procure autant d'adrénaline.
15:13Ces sensations de pur plaisir cumulées à de la peur extrême
15:18et des doses d'adrénaline,
15:19qui sont vraiment très fortes sur certains moments de notre pratique.
15:23C'est tossé en bas !
15:25Et quand tu arrives en bas, c'est extraordinaire.
15:29Tu te retournes, tu te dis, ah ouais !
15:31Et puis tu viens de kiffer, tu as pris énormément de plaisir.
15:3482, là-bas pour Ludo, et il prend le haut-saut.
15:38Waouh !
15:40Avec ce run techniquement complet,
15:42Ludo ne sera pas délogé du haut-saut
15:44et remporte sa première victoire.
15:46C'est fou, après dix ans, première victoire, c'est incroyable.
15:50C'est le premier maillot jaune, mais putain, je suis trop content.
15:54Première victoire sur le World Tour,
15:56première fois que je prends le maillot jaune,
15:58c'est à partir de là où vraiment, je me suis dit,
16:02si tu veux réaliser ton rêve et être champion du monde un jour,
16:05c'est maintenant, c'est cette saison-là.
16:08Je suis arrivé au Canada,
16:09j'étais en train de faire un tourniquet,
16:11et je me suis dit, c'est l'heure de faire un tourniquet.
16:14C'est cette saison-là.
16:15Je suis arrivé au Canada l'année dernière,
16:18j'avais déjà gagné ma place sur le World Tour l'année d'après.
16:22Donc, j'étais libre, j'avais vraiment cette liberté de m'exprimer.
16:27J'étais sur une dynamique où rien ne pouvait m'arrêter.
16:32En 2011, j'ai attaqué le freeride en compétition,
16:36donc ça fait 12, 13 ans.
16:39Je suis arrivé avec mon background de border crosser.
16:42Je ne suis pas un freestyler.
16:44Mon style, c'est du big mountain, c'est rider vite,
16:47c'est aller sauter gros.
16:48C'est pour ça que je choisis bien souvent des lignes
16:51qui viennent un peu dans le raid, un peu rapide.
16:54C'est ce que j'aime.
16:58Ludo finit deuxième.
17:00C'est son troisième podium en trois compétitions.
17:04Ludo, à la base, c'est un vainqueur pour arriver là où il est aujourd'hui,
17:08à son âge.
17:09Je pense qu'il a acquis une expérience
17:11que peu sur le World Tour avaient
17:14et qui lui ont permis de gagner.
17:16C'est un vrai battant.
17:18C'est quelqu'un qui est plutôt de l'ancienne génération.
17:21Big mountain rider, il fait partie de ces gens-là,
17:24qui sont super confortables dans le raid.
17:26Sauter des grosses barres, ça ne lui fait pas peur.
17:29Il a exploité ces qualités-là.
17:32Et dans des conditions très difficiles comme l'année passée,
17:35il a montré que c'était le meilleur à pouvoir les gérer,
17:38donc très fort techniquement,
17:40à rider du très, très raide, très rapidement,
17:42à pouvoir faire des gros sauts de barres dans la ligne de pente.
17:46Il va vers la ligne de saut et tombe.
17:48C'est une saison exceptionnelle.
17:50C'est difficilement explicable,
17:51mais c'est un mode que j'avais rarement eu dans ma carrière.
17:55Sur chaque course que j'ai pu faire cette saison,
17:57il y a eu un podium à la clé.
17:58J'avais l'impression que rien ne pouvait m'arriver
18:01et j'avais vraiment cette certitude
18:03que si je faisais les choses correctement,
18:06je pouvais gagner chacune de ces étapes.
18:08Et en Autriche, ça me donne cette deuxième place
18:11qui me permet de conserver le maillot jaune.
18:13Il reste une course et c'est la course d'une vie.
18:16Le rêve d'une vie, c'était de gagner le titre
18:20sur le bec des Rosses en gagnant le bec des Rosses.
18:24On savait que le matin de la course,
18:25ils allaient sécuriser la face à la dynamite.
18:28On entend une première bombe, une deuxième bombe.
18:32Et d'un coup, on voit un aérosol,
18:34mais un aérosol gigantesque dans la vallée qui...
18:37C'est inévitable dans les conditions sécuritaires.
18:41Nicolas Elwood, il dit...
18:44Course annulée, la face entière est descendue.
18:51On ne pourra pas faire la compétition.
18:54Et...
18:58J'ai compris à ce moment-là que j'étais champion du monde.
19:02Bon sang !
19:04Un soulagement de vie.
19:06Extraordinaire de dire...
19:08Je suis... Ça y est, je suis champion du monde.
19:11Free ride, world champion,
19:14Ludo, Guillaume, Guillaume !
19:16Un moment très fort en émotion de ma carrière
19:19qui restera gravé de toute façon à jamais.
19:37MARSEILLAISE
19:58La préparation en free ride est ultra importante,
20:02ça se fait tout au long de l'année
20:04parce qu'on lâchera jamais l'entraînement
20:06L'été, c'est de la prépa qui est beaucoup faite dehors, en montagne, avec de la randonnée,
20:12du trail, etc.
20:13Et après, à partir de fin août, début septembre, j'attaque mes blocs de force
20:18où je retourne à la salle.
20:19Et là, l'idée, c'est vraiment d'aller chercher du volume musculaire dans un premier
20:23temps, puis de la force.
20:24En gros, là, c'est tout le travail pour stomper des bas.
20:32Je suis aux alentours tout l'automne, sur 5 séances de 2h, 2h30 par semaine.
20:39Ça fait des blocs d'entraînement assez conséquents, qui sont principalement orientés
20:46sur du gainage, beaucoup de force au niveau des jambes, et avec tout un programme de prise
20:51de masse, force, explosivité, etc.
20:53La force, et après, direct après, je vais passer sur du bondissement avec de l'explosivité.
21:07Plus les mois s'enchaînent, plus on arrive sur du travail spécifique pour vraiment aller
21:14sur des mouvements qui se rapprochent le plus, à mes réceptions en barre rocheuse par exemple,
21:18et puis aussi au niveau global, sur un petit peu le haut du corps quand même, en cas de
21:23chute notamment, pour essayer d'être relativement solide au niveau de tout le corps pour éviter
21:29les blessures.
21:30Et après, ça va être affiné au maximum pour aller le plus proche de ma pratique et
21:37de ce dont j'ai besoin en fait.
21:41Le fait de venir chercher en contrebas comme ça, psychologiquement, c'est énorme ce
21:46que ça peut m'apporter d'aller subir cet impact, malgré tout, il n'y a pas grand
21:50chose, il y a 1m80 à peu près, mais cet exercice, il me permet vraiment de me mettre
21:56en condition.
21:57Et en fait, après, sur mes réceptions de barre, ça se met en place naturellement.
22:01J'ai une chance, c'est que je n'ai pas trop de mal à me motiver et à aller à
22:07la salle.
22:08Je sais pourquoi je le fais, j'arrive à garder cette motive, et puis c'est la passion.
22:15Dès que je suis sur la planche, je suis comme un gamin.
22:17Il y a 20 ans de ça, dès que je voyais qu'il y avait de la neige et du beau temps, je n'arrivais
22:24pas à déjeuner.
22:25J'avais la gorge serrée tellement que j'étais heureux d'aller rider en fait, et j'allais
22:30jouer sur mon terrain de jeu préféré.
22:32Et 20, 25 ans après, je fais toujours quelque chose qui m'anime toujours autant.
22:37J'ai 40 ans et j'ai l'impression de jouer comme un gosse, comme quand j'étais petit
22:41en fait.
22:45Après Verbier, j'ai analysé, j'ai essayé de regarder quelles étaient mes erreurs,
22:52je les ai assez vite comprises.
22:53Et derrière, je me suis dit, c'est une course, il y a un joker, on ne va pas s'arrêter
22:59là-dessus, donc maintenant, on passe à la suite.
23:01Ce n'est pas grave, c'est un joker, mais il n'y a qu'un joker.
23:05Et puis après, tu rentres dans le championnat avec la pression, il n'y a plus de joker,
23:10il est grillé dès la première course.
23:12Il y a beaucoup de choses dans ce sport qui se passent dans la tête, au niveau de la
23:14performance.
23:19La deuxième étape du World Tour approche.
23:21Ludovic a refait son plein de confiance, indispensable pour cette discipline.
23:26Il ne suffit pas d'être bon techniquement, il faut savoir aussi gérer ses doutes, pour
23:31pouvoir décrocher des résultats.
23:35J'ai qu'une hâte, c'est d'être au départ.
23:38Plus on attend, plus la pression monte, mais bon, c'est ce qui est bon, c'est ce qu'on aime.
23:54La deuxième étape du World Tour cette année aura lieu à Golden, au Canada.
23:58Des grands espaces avec les gros 4x4, les sleds à l'américaine.
24:03Une faune et une flore extraordinaires, et on se rend compte que vraiment, on est baigné
24:07dans la nature.
24:11Golden est une station de ski nichée au cœur des rocheuses de la Colombie-Britannique.
24:16Ici, les sommets culminent à plus de 4000 mètres d'altitude.
24:20La prochaine ville est à plus de 200 kilomètres.
24:23C'est le pays des grands espaces, où la faune sauvage règne en maître.
24:28Sur le bord des routes, il n'est pas rare de voir des panneaux signalant la présence
24:32d'ours grizzly ou d'élans.
24:39Pour les Européens, le voyage à Golden peut être très compliqué.
24:44Entre les escales interminables et les vols annulés, il a fallu à Ludo plus de 40 heures
24:49pour rejoindre l'hôtel.
24:51Il faut maintenant gérer le décalage horaire.
24:55Quand on arrive au Canada, en général, le premier jour, c'est plutôt repos.
24:59On a le voyage dans les pattes.
25:01Souvent, la première nuit, elle a été relativement courte.
25:04Déjà, il y a le plaisir de retrouver les copains.
25:06On essaye de prendre un peu du temps pour nous.
25:13Oscar Mandin, Scarlito, Prometo.
25:16Oscar Mandin, Scarlito, Prometo, donc potes de chambre.
25:20On se connaissait un peu du qualifier.
25:22On avait eu le sentiment qu'en fait, on fonctionnait un petit peu pareil.
25:25C'est quelqu'un qui est relativement sérieux.
25:28J'aime bien faire la bringue, etc.
25:30Mais avant les courses, j'aime bien être dans ma bulle.
25:33Une rigueur, il y a un sérieux.
25:35Tu ne peux pas être avec n'importe quel rider.
25:38On s'est rendu compte qu'on avait vraiment le même mode de fonctionnement.
25:41Et on a fait tout l'hiver ensemble.
25:44C'est vraiment une personne que j'apprécie.
25:46L'année dernière, j'ai pu fêter avec lui son titre de champion du monde.
25:49Donc ça, c'était vraiment des bons moments.
25:51Je pense que moi, je me souviendrai de toute ma vie.
25:54Comme d'habitude, la première journée va être consacrée au repérage de la face.
26:01La Colombie-Britannique est une destination très prisée pour le freeride,
26:04due à son enneigement exceptionnel.
26:07Malheureusement, cette année, les chutes d'eau ont été très difficiles.
26:11Malheureusement, cette année, les chutes de neige n'ont pas été énormes.
26:16Les conditions risquent d'être compliquées.
26:19Il a reneigé dans la nuit, 10 à 15 centimètres, sur un fond dur.
26:24La grande interrogation est sur la qualité du manteau neigeux.
26:27Cela va déterminer si l'on peut sauter gros ou pas.
26:30Si dessous, ça a gelé et que c'est dur et que tu traverses une couche fraîche
26:35et que tu tapes le béton,
26:37moi, je préfère de la neige un peu compacte.
26:40Oui, puis compacte, malgré tout ça, amortie.
26:44Jusqu'à la compétition, cette face va alimenter toutes les conversations.
26:58C'est trop classe !
27:30La station de Keeking Horse est vraiment à l'entrée des rocheuses,
27:35réputée clairement pour son freeride.
27:37À droite, il y a 4 ou 5 sauts qui s'enchaînent, si on voulait sauter.
27:41Alors on monte, comme ça c'est fait.
27:45Ce n'est pas des stations comme chez nous où il y a des remontées dans tous les sens.
27:48C'est très épuré, il y a peu de remontées, peu de pistes.
27:51Et après, quand on arrive en haut du télésiège, on peut facilement faire une demi-heure,
27:56trois quarts d'heure de marche sur des sentiers balisés
28:00qui donnent accès à des couloirs, à des faces.
28:04Tout le repérage se fait uniquement à la jumelle, dans face.
28:08On n'a pas le droit d'aller dans la face, il est interdit bien sûr de rider les faces avant les compétitions.
28:13Quand j'explique aux gens que ma ligne, je la repère que visuellement et que je n'ai aucun run d'entraînement.
28:19Quand tu expliques que la ligne que tu as fait, tu ne l'as jamais fait de ta vie,
28:22tu n'es jamais allé sur les endroits, jamais sur les sauts.
28:24On lance des backflips et des 3-6 sur des sauts qu'on n'a jamais fait.
28:27Combien de temps je vais être en l'air en fait ?
28:29Du coup, on passe des heures et des heures à repérer, repérer.
28:34En fait, on doit tout repérer de A à Z.
28:36Notre ligne, on doit la connaître par cœur.
28:38Tu sais que tu vas faire un virage ici, mais pas à 10 cm à côté parce qu'il y a peut-être un caillou.
28:42Alors on repère vraiment tout en fait.
28:44Montez coffre.
28:45Il va plutôt envoyer, donc c'est plutôt bien pour avoir une figure.
28:47Est-ce que c'est plutôt en descente ? Est-ce que c'est plat ?
28:49Pareil, la réception, plutôt raide, plutôt plat.
28:52Où est-ce qu'il faut que je décolle ?
28:54Comment ? Un peu sur le côté.
28:55Si je fais une figure, combien de temps je vais avoir en l'air ?
28:58Ça va être des heures et des heures sur l'ordinateur, sur le téléphone, à discuter entre nous.
29:02Qu'est-ce que t'en penses de ça ? Qu'est-ce que tu penses de ça ?
29:04Ah, toi tu penses, je devrais essayer de…
29:06On parle bien de celui qui est à la fin du…
29:08Ouais.
29:09Ah ouais ? Bah ouais, à droite au moins t'es tranquille, tu peux arrêter d'arriver.
29:11Ah tu dis, je pense à droite ou machin quoi.
29:13Le repérage fait partie au moins 50% du travail quoi.
29:17Le repérage, il est colossal.
29:19T'as 45 secondes de ride pour plus de 10 heures de repérage.
29:24Mais en fait, c'est ton repérage qui va faire ce que tu vas produire en ridant en fait.
29:31Le repérage, il se fait en plusieurs phases.
29:33Il y a le repérage à la jumelle clairement, c'est le premier où on vient chercher vraiment tous ces éléments.
29:39On dit ça c'est cool, ça c'est cool, ça c'est trop risqué, ça ça pue, ça c'est bien, ok.
29:44Tu vas chercher des endroits qui te correspondent et des endroits qui pourraient te permettre de faire telle ou telle figure.
29:51Et ensuite, ta ligne petit à petit se construit.
29:54Et en fait, t'as tes éléments principaux qui sont présents.
29:58Et derrière, tu vas construire autour de ça.
30:00Donc quand tu vois un truc, par exemple une double barre qui dit, ça je vais aller la shooter.
30:05Tu regardes ce qu'il y a en dessous, tu regardes ce qu'il y a au-dessus et tu essayes de composer avec.
30:09Ensuite, on prend l'appareil photo où on vient zoomer les parties qui nous intéressent
30:14pour pouvoir travailler le soir sur l'ordinateur et venir vraiment étudier le manteau neigeux,
30:20les sharks, la grosseur des sauts, etc.
30:24Les ouvreurs, c'est eux qui vont nous donner les infos de la neige.
30:27En fait, on arrive devant, on pense que ça va être d'une certaine façon.
30:30Et c'est vraiment l'ouvreur qui va nous donner le ressenti de la neige.
30:33Et là, grâce à ça, on va se dire, ok, c'est comme si c'est comme ça.
30:37Les ouvreurs confirment que les conditions de neige sont difficiles.
30:40Une neige compacte et très dure.
30:42On sait de quoi on est capable. On sait qu'on peut le faire.
30:46Surtout, c'est moi qui prends les décisions. C'est moi qui dis, je vais là, là.
30:49Et si je prends ces décisions, c'est en partie parce que je sais que ma vie n'est pas en danger.
30:54Je n'ai plus envie de faire des lignes.
30:56Je n'ai plus envie de faire des lignes.
30:58Je n'ai plus envie de faire des lignes.
31:00Je n'ai plus envie de faire des lignes.
31:02Je n'ai plus envie de faire des lignes.
31:04Et pas en danger.
31:05Je n'ai plus envie de faire des lignes
31:07où le soir, dans mon lit, je ferme les yeux et je me dis,
31:12demain, si je me la colle, il ne faut pas que je me la colle.
31:15Ça, c'est des lignes, je n'en veux plus.
31:17En gros, où que je sois dans mon run,
31:20même si je tombe gravement à un gros tumble,
31:23ça arrive, ça peut arriver n'importe quand dans le run,
31:26je n'ai pas envie d'aller me mettre dix mètres dans les cailloux.
31:35Quand on arrive d'un gros voyage,
31:37on est content quand il y a deux, trois jours
31:40entre le moment où on arrive et la compétition,
31:43parce que ça peut nous permettre de retrouver nos jambes.
31:46Néanmoins, s'il y a trop d'attente,
31:48on peut ne pas arriver à se décrocher du repérage.
31:51En fait, il y a tellement de doutes,
31:52il y a tellement de questionnements.
31:53Est-ce que je prends les bonnes décisions ?
31:55Est-ce que je prends les bonnes décisions ?
31:57Est-ce que je prends les bonnes décisions ?
31:59Est-ce que je prends les bonnes décisions ?
32:01Est-ce que je prends les bonnes décisions ?
32:03Est-ce que je prends les bonnes décisions ?
32:05Est-ce que je prend les bonnes décisions ?
32:07Est-ce que je fais bien ?
32:09Est-ce que ça va payer ?
32:10Est-ce que ça peut aller chercher le podium ?
32:12Et au bout d'un moment, c'est débile en fait.
32:14On est taré avec ça,
32:15on parle que de ça, on ne pense qu'à ça.
32:18Bien souvent,
32:19t'as envie de dire
32:20il faut y aller maintenant,
32:22il faut que demain, il faut qu'on coure,
32:23parce que sinon, je vais péter les plombs.
32:25C'est du trente heures de repérage des fois,
32:27c'est de la folie.
32:28Ça n'arrête pas.
32:29Il y a un stress qui est omniprésent,
32:32Tu recharges le plan maintenant ?
32:34Tu vois des trucs qui sont pas sur ta ligne là ?
32:36Non, pour d'après je suis allé sur ça là.
32:38Ah ouais ?
32:39Ouais.
32:40Oh et ça va ?
32:41Pour d'après.
32:42Ok.
32:43Quoi ok ?
32:44Ah ouais, sick tu veux dire !
32:47T'es sûr que ça passe ?
32:52C'est très éprouvant ce qu'on peut sentir intérieurement avant une course.
32:57Quand t'es au meeting et qu'ils disent bon bah ok, c'est pour demain.
33:00J'ai vraiment une montée d'adrénaline.
33:02T'as des riders qui vomissent le matin de la course, qui dorment pas de la nuit.
33:07Et puis après tu fais redescendre ça, tu repars sur ton repérage.
33:12Là j'aime bien faire ça, je vais tracer sur la photo HD qu'on a.
33:18Je vais me tracer mes deux lignes puisque j'en ai une quand même de secours.
33:23Et puis après on va en rester là pour l'instant.
33:28Ce soir il y aura un dernier petit check.
33:32Et puis après le travail de visualisation.
33:36C'est au moment de s'endormir, je viens vraiment me mettre en condition.
33:40Le run je l'aurais déjà fait plusieurs fois dans ma tête ce soir, demain matin.
33:46Et je l'aurais entièrement intégré psychologiquement en visualisation.
33:53C'est tout ce travail qui fait qu'on arrive à rider des pentes aussi raides, aussi engagées, aussi vite.
33:59Mais en minimisant les risques au maximum.
34:23Ce stress d'avant course qui est intenable pour la plupart d'entre nous,
34:28c'est hyper particulier ce qu'on vit.
34:31Ça use, ça prend une énergie qui est énorme.
34:35On est vraiment dans un état de préparation mentale et de projection dans un run
34:41qui potentiellement peut nous emmener vers la blessure.
34:44Et ça il faut composer avec.
34:47Avant une course, on est bouffé par les pensées négatives.
34:50Et il faut essayer de faire abstraction de tout ça pour se faire confiance
34:55et rentrer pleinement dans son run, aller chercher du plaisir et aller chercher un résultat.
35:04Le championnat est très serré avec peu de courses.
35:06La moindre erreur coûte cher.
35:08Ça ramène une pression énorme.
35:13Il y a énormément de stress, de pression, mais il y a aussi de la peur clairement.
35:17Et qui est plutôt bonne parce que ça nous permet de faire les bons choix
35:21et de ne pas aller au carton.
35:23Cette peur, il faut l'assumer, il faut la supporter.
35:26Et la pression également, c'est quelque chose qui peut peser
35:30au fur et à mesure de la saison, des années.
35:38Le World Tour, c'est quand même un organisme où la pression médiatique est assez importante
35:43sachant qu'on a une quinzaine de caméras postées un peu partout, des drones.
35:48Il y a le monde entier qui peut se connecter et regarder mon run en direct.
35:53Pour ma part, je fais complètement abstraction de ça.
35:59Ce sont les hommes en snowboard qui commencent la compétition.
36:02Victor est le troisième à s'élancer.
36:04Ludo, lui, partira douzième.
36:13De la montagne, il porte cette robe de feu.
36:16De la Star 2, juste en haut.
36:18Super, super technique.
36:20Exposer l'air et le garder en contrôle.
36:22Incroyable.
36:24Oh mon dieu.
36:25Il gâche la fenêtre.
36:26Victor a une tendance.
36:29Encore une fois, un énorme mouvement.
36:31Victor va tout de suite pour le 360 de l'arrière.
36:34Est-ce qu'il peut se tenir à travers cette section de vent ?
36:37Pas de vent, il veut juste passer.
36:40Sur ce run, Victor montre encore sa grande maîtrise technique et son engagement.
36:53Avec un score de 88,33, Victor frappe de nouveau un grand coup et s'installe sur le hot seat.
37:05Il va être très difficilement détrônable sur cette compétition.
37:11Le drapeau !
37:14Le drapeau sur le hot seat.
37:16Il y a le coup !
37:28Et l'année dernière, il a mis tout ensemble et a gagné le titre de la FMEG.
37:34J'avais vraiment envie d'aller chercher la gagne, clairement, sur cette étape
37:39pour pouvoir re-rentrer en course sur le championnat.
37:42J'avais vraiment la volonté d'aller rider fort.
37:45C'est un double drop !
37:47Il y a encore un drop là-bas.
37:49Marc, il est à la hauteur en ce moment.
38:04Ludo, haute énergie.
38:06Bang, bang, bang.
38:07Feature, feature, feature.
38:08Sur le haut.
38:09Les juges adorent voir ça.
38:10Donc le bac, il tourne.
38:12Je tourne un peu trop.
38:13Boum, je pose les fesses.
38:14Il me coupe au moins la deuxième place, etc.
38:18Avec deux victoires en deux courses, Victor est premier au classement général
38:22et survole sans conteste le World Tour.
38:27La compétition continue avec l'entrée des skis on.
38:44Le Canada, je pense qu'il y a eu vraiment des gros gros runs
38:48sur une phase qui n'était pas facile à skier
38:50et qui n'était pas non plus très intéressante.
39:00C'est ma deuxième saison sur le Freeride World Tour.
39:02Le niveau, depuis quelques années, il ne fait que d'augmenter, d'augmenter, d'augmenter.
39:06Le niveau devient juste vraiment très très fort.
39:10Je pense qu'on est beaucoup de très très bons riders.
39:12On ne va pas dire qu'il y a une grosse différence de niveau entre tout le monde.
39:15Mais ça va être beaucoup le mental, le choix des lignes, tout ça.
39:18Ça, ça joue beaucoup.
39:19Mais le mental, c'est tellement important pour nous.
39:26La peur, elle est omniprésente dans notre sport.
39:28C'est la peur qui nous fait prendre les bonnes décisions.
39:30Je pense qu'on a tous peur.
39:32Sans la peur, je pense qu'on ferait un peu n'importe quoi.
39:34La peur, elle est là.
39:35C'est la peur qui nous fait prendre les bonnes décisions.
39:39La peur, elle est là.
39:40Mais c'est ok qu'elle soit là.
39:41En fait, tu vas travailler avec.
39:43Et en fait, c'est comment tu vas gérer ta peur.
39:47Il faut que tu pars dans ton run.
39:48Même si tu as des incertitudes, tu pars confiant, confiant, confiant.
39:51Ça va le faire.
39:52Je vais y arriver, je vais y arriver.
39:53Parce que sinon, sans ça, tu sous-skis.
40:04Je pars dans mon run.
40:05Je fais le back, un peu assis, mais ça va.
40:07Et là, je me suis dit, tu n'as pas intérêt à tomber, tu n'as pas intérêt à tomber.
40:10Du coup, j'ai un peu freiné.
40:12J'arrive en bas et là, je passe la ligne d'arrivée.
40:13J'ai dit, ok, nickel.
40:15Et ouais, je pense que dans la tête, c'était vraiment la guerre.
40:18Je ne me rappelle plus de rien.
40:33Et là, il y a mon score.
40:34Je vois que je suis deuxième.
40:35J'ai fait, ah ouais, donc là, j'ai vraiment fait un bon run.
40:37Et je pense que j'étais tellement dans un état de stress que je ne me souviens pas vraiment.
40:42Normalement, il fait 94 et moi, je suis à 92.
40:45Donc là, je suis deuxième et il reste six gars à passer.
40:49Donc là, tu es dans le backdrop, donc tu es à l'arrière.
40:52Et tu les comptes un par un et tu attends, tu attends, tu attends.
40:56Personne ne te dégage, quoi.
41:00Alors, c'est hyper stressant.
41:01Il faut savoir que ceux qui rident souvent, c'est tes potes.
41:04Tu as envie qu'ils fassent un bon run.
41:05Mais tu n'as juste pas envie que son run soit mieux noté que le tien.
41:08Et ce n'est pas comme d'autres sports où tu dis, allez, tombe, tombe, tombe, tombe.
41:11Non, c'est quand même un gars que tu apprécies.
41:15Franchement, c'était les montagnes russes, 92 et deuxième.
41:18Gros soulagement.
41:19Et après d'être podium, l'adrénaline, il monte au ciel.
41:23C'est fou parce que je pense que la pression d'avoir repéré autant de jours
41:28pour 45 secondes, une minute.
41:30Tout ce truc autour, dans ta tête.
41:32Plus du coup de faire des gros runs, d'un énorme bac et tout.
41:35L'adrénaline qui monte et tout.
41:37Quand tu arrives en bas, tu as envie de crier.
41:40Et en fait, tu as tout qui sort.
41:41Un gros soulagement et tu as toute cette pression sur les épaules
41:44qui tombe d'un coup.
41:45Et là, tu es trop content.
41:47Tu as les émotions qui montent.
41:53J'avais ma médaille autour de cou.
41:54J'étais tellement content.
41:55Ça fait tellement du bien de s'entraîner tellement d'heures,
41:58toute l'année, pendant des mois.
42:00Et de faire un podium, ça fait vraiment du bien.
42:03Ça fait vraiment du bien au moral.
42:04Montrons-leur comment ça se passe !
42:17Il a cassé le spot.
42:19Il a tout défoncé.
42:20On a fait les podiums et tout ça.
42:21Et on est redescendus en bas à la voiture.
42:23Et là, sur la piste, j'ai crié.
42:25Tout ce que j'avais au fond de moi, ça m'a libéré.
42:27Je skiais.
42:28Ils ont dû me prendre pour un fou.
42:29Mais je gueulais.
42:34Allô ?
42:42Oui, ça va.
42:48J'ai du mal à y croire.
42:50Oui, c'est la folie.
42:52C'est ouf.
42:59Allô ?
43:02Bon.
43:06Ah ouais ?
43:08Je pense bien fort à toi.
43:11Et puis, j'ai hâte de te voir.
43:13Je t'aime.
43:14Je t'aime.
43:15Je t'aime.
43:16Je t'aime.
43:17Je t'aime.
43:18Et puis, j'ai hâte de te retrouver.
43:32Si, si.
43:35Je me relève direct, mais je pose le cul.
43:36Donc, c'est compté comme une chute.
43:43Je loupe une barre.
43:44Si je pose mon bac et que je prends la barre de l'entrée,
43:48Bertil me dit qu'on te mettait un ou deux si tu poses ton bac.
43:53C'est plus facile d'être sur le podium que dans la situation de cette année.
43:58Mais c'est comme ça.
43:59Ça fait partie du jeu.
44:03Oscar, il est aux toilettes.
44:05Tu ne peux pas lui dire bonjour.
44:11Ça te fait rire, ça.
44:15Au revoir.
44:18Comme neuf.
44:20Il a un caleçon, mais...
44:22Tu n'es pas fétiche.
44:23Tu ne fais pas une course sans ce caleçon.
44:25Eh bien, je n'avais pas un verbier.
44:27Donc, tu es tombé.
44:28Oui.
44:29Non, mais même, je ne sais pas, je n'avais pas un verbier et...
44:32Et je me suis dit, putain, je n'avais pas mis mon 4 barres.
44:35Oui, réfléchis.
44:38Tu es perdu d'avance.
44:43Ah, moi, je n'ai vraiment pas le genre.
44:49Ça, la journée, c'est pour la récupération musculaire.
44:51OK, et la nuit ?
44:52Et la nuit, c'est pour autre chose.
44:53Je reconnais bien le bruit, maintenant, tu vois.
44:55Je me disais, mais qu'est-ce qu'il fout ? Dans la nuit, tu sais, minuit, je disais, mais merde.
44:59Mais maintenant, je comprends mieux, ouais.
45:03On a tous notre petit truc pour se détendre, hein.
45:06Bien souvent, on a une soirée organisée après chaque course.
45:08On garde bien cet esprit fête.
45:10Ça fait partie du jeu, on aime fêter un titre, un podium.
45:14Et on a tous des souvenirs mémorables de ces grosses fiestas
45:18avec certains riders qui vont dépasser un peu les limites ou leurs limites,
45:23et on va tous faire des fêtes.
45:25Ça fait partie du jeu, on aime fêter un titre, un podium.
45:28Et on a tous des souvenirs mémorables de ces grosses fiestas
45:33c'est un peu les limites ou leurs limites.
45:36Le freeride c'est un sport qui est jeune et qui se professionnalise d'année en année.
45:41On est vraiment sur une discipline qui sera peut-être dans quelques années olympique.
45:45Tout ça fait qu'il y a une professionnalisation du sport qui tend vers une rigueur forcément,
45:52qui est beaucoup plus importante, notamment au niveau de la fête, que 20 ans en arrière.
45:57C'est un sport où il y a un championnat, il y a un titre de champion du monde à la clé
46:01et on voit qu'il y a de plus en plus de jeunes athlètes qui bossent physiquement toute l'année,
46:05qui travaillent très dur et qui ne vont pas se déglinguer la tronche.
46:09Tout ça fait que sur les fiestas on sent qu'il y a un changement.
46:15On essaye d'arriver un peu avant pour vraiment se concentrer sur la compétition
46:31et de rester quelques jours après, mais souvent le problème c'est que les compétitions enchaînent vite
46:36et tu penses quand même à vouloir rentrer pour te reposer.
46:38Donc souvent on fait la compétition, on change nos billets d'avion pour 2-3 jours après la compétition,
46:42comme ça ça nous fait 2-3 jours à visiter.
46:45On ne visite pas autant qu'on aimerait, mais on ne va pas se plaindre, on a quand même la meilleure vie du monde.
46:50On voyage dans le monde entier pour faire des compétitions de freeride, ce qu'on aime, notre passion,
46:55et au final c'est que du bonheur.
46:57On est arrivé à la patinoire des Flames de Calgary pour aller voir un bon petit match de NHL.
47:03Flames contre les Red Wings !
47:05J'ai grandi avec des posters des Flames partout dans ma chambre.
47:09C'est mon équipe favori depuis que je suis tout petit.
47:11A chaque fois que j'y vais, je suis comme un gamin, je dévalise la boutique,
47:15je ramène plein de souvenirs et c'est trop trop bien.
47:25Le freeride permet à ses sportifs de voyager sur tous les sommets de la planète,
47:29en compétition ou pour des projets vidéo.
47:32La contrainte est de trouver des budgets pour financer leur saison et leur trip.
47:36Il est chaud ! Il a tout pété !
47:41La visibilité sur internet étant des seuls moyens d'attirer les sponsors.
47:47Les réseaux sociaux font partie de leur quotidien.
47:50Où qu'ils soient, ils postent des contenus pour leur communauté, leurs followers.
47:54Ils alimentent en permanence leurs comptes Facebook, Instagram ou TikTok.
48:04Je ne mets pas la même chose sur TikTok que sur Instagram.
48:07Instagram, c'est une vraie communauté qui te suit pour ce que tu fais.
48:12TikTok, c'est des gens qui te follow, ils veulent juste voir des vidéos marrantes
48:15où tu te pètes la gueule ou des vidéos stylées.
48:18Là par exemple, je pense que je vais mettre mon run de course.
48:23C'est les gros send, les gros back, les gros double back, les gros skliff.
48:28Je trouve que c'est ça qui paye vraiment le plus, c'est les vidéos comme ça.
48:31Un peu waouh.
48:32Un peu waouh ou alors les chutes.
48:35Les chutes, ça marche toujours, tu te pètes la gueule, tout le monde partage, like.
48:41Là, j'ai fait 4,5 millions de vues pour une vidéo où je skie sur des cailloux.
48:48Regarde, écoute.
48:49Carrément, ça fait vraiment partie de notre boulot.
48:54Je ne sais pas ce que tu en penses, mais même dans nos contrats,
48:57ils nous demandent de poster souvent, d'être présents pour que les gens nous suivent.
49:05Après le Canada, quand je rentre à la maison, j'ai été partagé sur le fait de dire,
49:25c'est peut-être la dernière course de ta carrière sur le Freeride World Tour,
49:28donc vas-y, kiffe.
49:29La dynamique, elle n'était pas la même que l'année d'avant.
49:34Tu dois aller chercher un résultat pour sauver ton classement.
49:39Donc direct, tu ne calcules plus pareil, tu n'as plus cette liberté.
49:43Tu es dans cette pression de dire, est-ce que je vais bien faire ?
49:47Est-ce que je vais y arriver ? Est-ce que je ne vais pas sortir du tour ?
49:49Oh là là, sortir du tour après un titre, qu'est-ce que les gens vont penser de moi ?
49:53Et ça y est, tu penses à des choses qui sont négatives
49:58et tu rentres dans cette spirale infernale où tu n'es plus dans le même mood.
50:03Tu es dans un mood qui n'est pas vertueux, qui n'est pas très bon.
50:11Le moyen de sortir de ce cercle un peu, c'est de se dire qu'il faut faire de son mieux,
50:16il faut aller s'exprimer de la meilleure des manières
50:20et qu'indirectement, le résultat viendra si je produis sur la neige ce que je sais faire.
50:25Ne pas penser aux résultats, ne pas penser au championnat, ne pas penser au classement.
50:31Tu le sais, tu essayes de le faire, mais derrière, est-ce que réellement,
50:35ça ne pollue pas ton esprit et ton mode de fonctionnement ?
50:40L'enjeu est tellement important, c'est tellement court, on n'a pas le droit à l'erreur.
50:44Et ça peut aller très vite dans un sens, mais très vite dans l'autre.
50:48Tout au long d'une carrière, on sait qu'il y a des hauts, des bas,
50:51mais il y a bien souvent plus de bas que de hauts.
50:53Mais en tout cas, je n'avais pas de questions à me poser sur ma stratégie de run,
50:57il fallait que j'aille chercher un gros run pour sauver ma place.
51:09Pour Ludo, le maintien sur le World Tour va se jouer sur la prochaine étape en Géorgie.
51:15Une course pour aller soit en finale, soit être relégué sur le circuit qualificatif.
51:57La vidéo n'a pas été réalisée sans l'accueil d'Amara.org

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