Le championnat du monde d’ultracyclisme, le BikingMan, fondé par l’explorateur français Axel CARION, met en valeur les grands massifs français avec des héroïnes et héros du quotidien qui tentent de relever le défi de parcourir à vélo en solitaire des parcours de 1000 km sans aucune assistance. Découvrez en images la saison 2021 à travers un documentaire de 80 minutes plein d’émotions et de défis.
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00:00:00Sur l'école les plus difficiles de France,
00:00:02des Alpes aux Pyrénées...
00:00:04C'est certainement la chose la plus dure
00:00:06que j'ai eue à affronter sur un vélo.
00:00:09C'est de la survie, je sais même pas ce que c'est.
00:00:15Dans la chaleur du Portugal et la jungle brésilienne...
00:00:18C'est la montée la plus dure que j'ai faite de toute ma vie.
00:00:22C'est le Dakar du vélo.
00:00:24Dantesque, XXL, fou, fou à lier. Un truc de malade.
00:00:28Des centaines d'ultracyclistes venus des cinq continents
00:00:32participent à un championnat hors normes.
00:00:34On a survécu, et maintenant on va continuer.
00:00:38Ce n'est pas aujourd'hui qu'on va s'arrêter.
00:00:41Ça va ?
00:00:42Et toi ?
00:00:43Non, moyen.
00:00:45Ça m'a séché, oui.
00:00:48C'est beaucoup trop dur.
00:00:50J'ai franchi la mauvaise limite,
00:00:52et du coup j'ai basculé dans le mur et j'ai explosé en vol.
00:00:56Pour les sept étapes de la saison, la même règle.
00:00:591000 km à parcourir en totale autonomie, jour et nuit.
00:01:03Ils ont cinq jours pour franchir la ligne d'arrivée
00:01:06des parcours dantesques.
00:01:09C'est tellement dur que tu n'en verrais pas ton meilleur ennemi,
00:01:12parce que tu souffres trop.
00:01:14Par contre, c'est une telle découverte de soi
00:01:16que tu en verrais peut-être ton meilleur ami.
00:01:21À la fin, un seul sera sacré champion bikingman.
00:01:25Mais pour tous les participants,
00:01:26c'est l'assurance de vivre l'aventure ultime à vélo.
00:01:38Près de Bastia, dans le nord-est de la Corse,
00:01:41des centaines de cyclistes se préparent pour le coup d'envoi
00:01:43de la saison 2021 du BikingMan.
00:01:46Il est bientôt 5h du matin, l'heure du grand départ.
00:01:50Dernière vérification pour les quelques 100 participants amateurs.
00:01:55J'ai les jambes qui frétillent à fond.
00:01:57Je suis impatient de partir sur ces montagnes.
00:02:00C'est un sentiment un peu bizarre.
00:02:05Anxieux et envie de partir déjà.
00:02:09Une petite appréhension, mais ça va passer.
00:02:12Dès les premiers coups de pédale, on va être dedans.
00:02:16La tête baissée et on y va.
00:02:20Toujours du stress.
00:02:22Toujours, toujours du stress.
00:02:252, 1...
00:02:26C'est parti !
00:02:30La compétition est mixte.
00:02:32Spécialistes et débutants en ultracyclisme
00:02:34partent sur la même ligne de départ.
00:02:37Le BikingMan Corsica 2021, c'est la première fois
00:02:39qu'on franchit le cap des 1 000 km sur cette épreuve mythique.
00:02:4218 000 m de dénivelé positif,
00:02:44deux points de contrôle, un sur Portovec, à peu près 400 km,
00:02:47un autre sur Porto, au bout de 600 km,
00:02:51et surtout, trois des cols les plus difficiles de la Corse,
00:02:54à savoir le col de Mavel, de L'Hospedal et le col de Bataglia.
00:02:58Avec un stress supplémentaire
00:03:00qui va rendre la course encore plus compliquée pour les participants,
00:03:04la Corse est sous couvre-feu en raison de la pandémie de Covid-19.
00:03:08La particularité de cette édition, en juin,
00:03:11c'est qu'on est toujours sous couvre-feu.
00:03:13Les athlètes vont devoir pédaler de 6 h à 21 h
00:03:16et respecter ce cadre pendant toute l'épreuve.
00:03:18Ça fait comme un Pékin Express.
00:03:20À la fin de la journée, ils doivent trouver un logement,
00:03:23une maison d'hôte ou dormir chez l'habitant
00:03:25pour pouvoir s'arrêter et reprendre le lendemain.
00:03:28Combien d'entre eux vont franchir la ligne d'arrivée
00:03:31après avoir affronté les pentes vertigineuses
00:03:34et les conditions climatiques parfois délicates qu'offre la Corse ?
00:03:39En quatre ans, l'épreuve humaine et sportive est devenue de renommée mondiale.
00:03:43Tout a commencé après une double traversée d'Amérique du Sud à vélo,
00:03:47en 2015 et 2017.
00:03:49Le fondateur du BikingMan, Axel Carion,
00:03:52a alors eu une idée.
00:03:54J'ai en fait voulu partager cette expérience
00:03:57de l'exploration extrême en vélo,
00:03:59mais avec un filet de sécurité pour tout un chacun.
00:04:03Axel a emmené des hommes et des femmes dans des aventures à vélo
00:04:06hors du commun à travers la planète.
00:04:08De la haute altitude péruvienne au désert d'Oman
00:04:12ou à l'exotisme asiatique de Taïwan et du Laos.
00:04:16Autant de courses avec un point commun pour toutes,
00:04:19leur difficulté.
00:04:22La course la plus dure de ma vie.
00:04:24C'est passé le pire que j'aurais pu imaginer.
00:04:28Jamais je n'aurais imaginé quelque chose comme ça. Jamais !
00:04:32C'est la course la plus dure de ma vie.
00:04:36Vraiment.
00:04:39La course la plus dure de toute ma vie.
00:04:45On m'avait prévenu que ça allait être dur,
00:04:48mais là, franchement...
00:04:53C'était l'enfer.
00:04:55En fait, il faut le vivre pour le croire.
00:05:00En fait, comme à chaque course, ici, je me suis dit
00:05:05qu'est-ce que tu fais ? Abandonne, ça n'a pas de sens.
00:05:09Au-delà des kilomètres et de la verticalité des étapes,
00:05:12il y a une règle essentielle.
00:05:14Tous les participants pédalent en autonomie totale.
00:05:18Il faut pouvoir se gérer du départ jusqu'à l'arrivée
00:05:21en matériel, en ravitaillement, en sommeil, en orientation.
00:05:25Tout ça seul, sans voiture suiveuse et sans assistance externe.
00:05:29Après avoir rassemblé des aventurières et aventuriers
00:05:32aux quatre coins du monde,
00:05:34la saison 2021 du BikingMan
00:05:36se concentre sur la redécouverte du territoire français
00:05:39et son réseau de routes pittoresques
00:05:41parmi les plus denses de la planète.
00:05:44Au programme, cinq grands rendez-vous en France
00:05:47avec la Corse, la Côte d'Azur,
00:05:49un parcours secret, le BikingMan X, l'Aura et le Pays Basque.
00:05:53Plus deux étapes internationales, au Portugal et au Brésil,
00:05:57pour pimenter le championnat.
00:06:00Le calendrier 2021 du BikingMan, c'est un calendrier post-Covid.
00:06:03L'idée, c'était de se recentraliser sur les routes mythiques
00:06:07du Tour de France, avec des cols comme le Mont Ventoux,
00:06:10le Grand Colombier, le Col de la Bonnette
00:06:12ou encore dans les Pyrénées, le Tourmalet,
00:06:14pour aller sur les traces de ces routes mythiques
00:06:16au cœur de notre territoire, la France.
00:06:18On a quand même conservé deux étapes à l'étranger,
00:06:21importantes également, puisque historiques,
00:06:23le Portugal, d'une part, et le Brésil,
00:06:26qui a été vraiment l'étape la plus exotique.
00:06:29Pas de professionnels,
00:06:30juste des passionnés en quête de dépassement de soi
00:06:34et d'une parenthèse de vie intense.
00:06:39Retour encore sur le parcours mettant en difficulté
00:06:42même les plus expérimentés des cyclistes locaux.
00:06:46Au kilomètre 215, c'est déjà terminé
00:06:49pour Anthony Duriani, le vainqueur en 2020.
00:06:52Ce qui est chiant, c'est que je suis carrefour.
00:06:55C'est même pas la moitié de course et c'est carrefour.
00:06:57Si tu défailles, mec, ça va, c'est pas grave.
00:06:59Quand tu défailles, mec, tu vois les papillons
00:07:03passer dans tes yeux, c'est pas bon.
00:07:05Aïe !
00:07:07Putain, c'est bien, c'est pas con.
00:07:09Pour les autres qui découvrent l'île de beauté,
00:07:12la magie des paysages s'admire
00:07:14au prix de pentes très raides.
00:07:16C'est vraiment dur.
00:07:18C'est vraiment... Il va y avoir de la casse, tu crois ?
00:07:22Là, oui, ça va être chaud, quoi.
00:07:25D'accord, c'est dur, c'est vraiment dur.
00:07:28Et avec ces pneus, ce n'est pas super agréable.
00:07:32Mais à part ça, c'est fantastique.
00:07:35Ça a été difficile, ça a été difficile.
00:07:38C'est tout le temps des montées et des descentes.
00:07:40Les descentes sont très techniques.
00:07:42Et on ne peut pas prendre de la vitesse.
00:07:43Dès les premiers kilomètres, un groupe de têtes se détache.
00:07:47Parmi eux, Clément Clisson, jeune cycliste de 23 ans.
00:07:51Après quelques expériences et des victoires
00:07:53dans d'autres compétitions,
00:07:55il se lance pour la première fois dans un BikingMan.
00:07:59Ça commence à être dur, là.
00:08:01Enfin, en route, dans le vrai, quoi.
00:08:06En tout cas, les routes ne sont pas faciles.
00:08:08Clément fait partie des jeunes espoirs de la discipline.
00:08:11Au quotidien, il est employé dans un magasin de vélos près de Poitiers.
00:08:16Toute sa vie tourne autour du cyclisme.
00:08:18Alors, je fais beaucoup de vélo-taf.
00:08:22Donc, j'habite à 40 kilomètres du travail.
00:08:25Donc, ça fait 40 kilomètres allés, 40 retours.
00:08:28Je roule aussi un petit peu entre midi et 14 heures.
00:08:31Donc, avec mes collègues, souvent.
00:08:34Puis après, les sorties traditionnelles du dimanche
00:08:38avec le club de Vouillé.
00:08:40C'est vrai que le vélo, en fait, ça regroupe un peu toute ma vie.
00:08:43C'est mon quotidien, que ce soit au niveau du loisir
00:08:47et après, du travail.
00:08:49C'est vraiment concentré sur le vélo.
00:08:51Et puis après, un petit temps aussi.
00:08:54Un petit temps, même, très important pour la famille le week-end.
00:08:59Mais Clément est aussi un compétiteur.
00:09:02Seul un autre cycliste de 31 ans, Stéphane Lombard,
00:09:06parvient à suivre son rythme infernal.
00:09:08Aux premières heures du 2e jour de course, après 370 kilomètres,
00:09:13les deux cyclistes s'échappent seuls en tête.
00:09:15La bataille pour la victoire se dessine déjà.
00:09:19Je pense qu'il est quand même plus fort que moi, aujourd'hui.
00:09:21Je suis réaliste, je pense.
00:09:24Je fais 20 kilos de plus que lui.
00:09:26J'ai un vélo plus lourd.
00:09:28Après, je cherche pas d'excuses, mais je sais que...
00:09:32Enfin, je pense qu'il est mieux.
00:09:34Après, ça reste de l'ultra, donc...
00:09:37Il faut toujours y croire, quoi.
00:09:40Loin derrière, dans cette 2e journée,
00:09:42les participants affrontent les caprices de la météo Corse.
00:09:46En quelques heures, dans l'ascension du col de l'Hospédal,
00:09:50une tempête de grêle s'abat sur la région.
00:09:52Pour certains, il est trop tard pour s'abriter.
00:09:55Les 6 derniers kilomètres, moi, j'étais pas bien.
00:09:59J'ai vraiment fait une vraie fringuelle, quoi.
00:10:03Genre, les gens me tournaient plus.
00:10:07Mais voilà, on en est sortis.
00:10:09En tête de course, le duel est intense
00:10:12entre Clément et Stéphane lors des derniers 600 kilomètres.
00:10:15A travers les paysages escarpés de l'île,
00:10:18les fameuses calanques de Piana et le Cap Corse.
00:10:21Finalement, Clément franchit la ligne d'arrivée en 1er,
00:10:24au 3e jour de la course.
00:10:271 000 kilomètres accomplis en 58 heures.
00:10:30Tout au long du BikingMan,
00:10:31son rythme a même impressionné les organisateurs.
00:10:3528,20 de moyenne.
00:10:37Clément vient de livrer une performance impressionnante.
00:10:41Chacun des participants ont souvent des raisons particulières
00:10:45qui les poussent à donner le meilleur d'eux-mêmes.
00:10:48Pour Clément, c'est sa mère, atteinte d'un cancer.
00:10:51Je sais que ça peut basculer à tout moment dans notre vie.
00:10:56Je pense, en un moment, oui, beaucoup sur le vélo,
00:10:59dans l'épreuve, mais encore plus dans la vie quotidienne.
00:11:03Parce que c'est quelque chose qui pousse tous les jours, en fait.
00:11:06Ça me touche personnellement.
00:11:08Je me dis, quand je vois qu'il ne peut plus faire certaines choses,
00:11:12certaines grandes randonnées ou des choses comme ça,
00:11:15je me dis que je donne tout, maintenant,
00:11:17pour réussir mes objectifs dans ma vie.
00:11:22Au 3e jour de l'épreuve,
00:11:24il y a encore plusieurs dizaines éparpillées sur le parcours.
00:11:28Nous retrouvons Marguerite, au kilomètre 6.
00:11:31Nous retrouvons Marguerite, au kilomètre 780,
00:11:34dans le col de bataille, à la tombée de la nuit.
00:11:3710 km d'ascension jusqu'à 1103 m d'altitude.
00:11:44T'as vu la vue ?
00:11:46C'est magnifique.
00:11:49Franchement, c'est la cerise sur le gâteau, ce col.
00:11:54Après avoir passé la nuit dans un hôtel en raison du couvre-feu,
00:11:58Marguerite réussit son défi au bout du 4e jour.
00:12:02C'était magnifique.
00:12:04C'était vraiment beau.
00:12:06Et c'était super.
00:12:10J'ai dit trop fois la même chose, mais c'était vraiment chouette.
00:12:13Elle est la première femme à franchir la ligne d'arrivée.
00:12:171 000 km parcourus en 80 heures.
00:12:20Pour une première expérience,
00:12:22cet ingénieur de 31 ans atteint son objectif.
00:12:26Qu'est-ce qui me motive ?
00:12:27De découvrir des nouvelles routes, de découvrir de nouvelles régions,
00:12:31de faire des rencontres qui sont authentiques,
00:12:36aussi bien avec les participants, avec l'organisation,
00:12:39que les gens que je crois sur la route.
00:12:41Ça peut être un tenant de bar,
00:12:44ça peut être quelqu'un qui accueille des participants chez lui.
00:12:49C'est tout ça ensemble qui fait que ce sont toujours,
00:12:51je pense, toujours des belles vacances.
00:12:53D'avoir cette sensation d'autonomie, d'indépendance
00:12:57et de profiter des paysages sans avoir de limites,
00:13:01sans avoir de contraintes.
00:13:03Il n'y a pas d'âge pour débuter le cyclisme.
00:13:06Marguerite a découvert le goût du vélo tardivement
00:13:09après être entrée dans le monde du travail.
00:13:12J'en avais marre d'aller voir mes copains à Berlin en avion
00:13:16parce que je trouvais que ce n'était pas forcément top,
00:13:19que j'avais essayé en train depuis Paris,
00:13:20mais que c'était galère.
00:13:23J'ai acheté mon premier vélo,
00:13:25j'ai acheté une sacoche de sel de backpacking.
00:13:28Je suis partie comme ça et en arrivant à Berlin,
00:13:32j'en ai bien profité, mais je me suis dit,
00:13:34tiens, j'aimerais bien continuer.
00:13:36Je pense que j'ai mis le pied à l'étrier
00:13:38et je ne me suis plus jamais arrêtée.
00:13:40Un choix de vie devenu une passion pour Marguerite,
00:13:43comme l'ont fait plusieurs participants du BikingMan Corsica.
00:13:51Deux semaines plus tard, au mois de juin,
00:13:53la ville du Canet accueille le départ de la deuxième étape,
00:13:56le BikingMan France.
00:13:59Un parcours redoutable attend les participants
00:14:01dans la région sud, en Provence-Alpes-Côte d'Azur.
00:14:05Le BikingMan France 2021, c'est une boucle de 1 000 km
00:14:07à compléter en moins de cinq jours au cœur de la région sud.
00:14:11Les six départements avec notamment deux checkpoints,
00:14:14un au pied du géant de Provence, le Mont Ventoux,
00:14:16et un autre au pied du plus haut col d'Europe,
00:14:18le Col de la Bonnette.
00:14:21Un défi relevé par Yoshi Yabu.
00:14:24Cette Japonaise de 53 ans est venue spécialement des Etats-Unis.
00:14:28Je suis nerveuse parce que la course est difficile.
00:14:33Je ne suis toujours pas certaine de terminer l'épreuve en cinq jours,
00:14:37mais je vais essayer.
00:14:42Au quotidien, elle est chef de projet
00:14:44pour une société spécialisée dans les technologies.
00:14:47Sur un vélo, Yoshi montre ses capacités extraordinaires.
00:14:50Elle avait déjà fait cette épreuve en 2017
00:14:53en participant au tout premier BikingMan au Pérou.
00:14:56Pour rappel, c'était un événement qui faisait 3 500 km
00:14:59avec presque 70 000 m de dénivelé positif.
00:15:01Elle est revenue participer à son deuxième BikingMan
00:15:04sur le BikingMan France,
00:15:05qui est un format plus éleu Corée, plus court, 1 000 km,
00:15:08avec 20 000 m de dénivelé positif.
00:15:10Il y a un petit peu moins d'engagement en termes d'exploration
00:15:13puisqu'on reste en France que sur le Pérou,
00:15:15mais il y a toujours ces ingrédients de dépassement de soi
00:15:17qui sont nécessaires pour pouvoir tenir et aller au bout de l'épreuve.
00:15:21Touché par un drame familial avant le départ,
00:15:24Yoshi a trouvé une raison supplémentaire
00:15:26d'aller au bout de son aventure.
00:15:29Yoshi, quand elle a terminé cette première épreuve dantesque au Pérou,
00:15:32elle m'a révélé sur la ligne d'arrivée après 26 jours de course
00:15:36qu'elle transportait un souvenir de son père sur le vélo avec elle.
00:15:39Son père a été décédé quelques semaines seulement avant l'épreuve.
00:15:42C'est ce qui lui a donné l'énergie pour lui offrir un dernier voyage,
00:15:46accompagner son père tout au long et à travers la Cordillère des Andes.
00:15:50Il aimait sortir dehors, voyager à de nombreux endroits,
00:15:54mais il n'était jamais allé loin, comme au Pérou.
00:15:57Donc je me suis dit, d'accord, profite, papa.
00:16:00Je t'emmène pour profiter de ce pays.
00:16:02Et je pense qu'il a sûrement aimé faire la course à travers le pays avec moi,
00:16:06ensemble.
00:16:11Immédiatement après le départ,
00:16:12un cycliste belge de 30 ans impose un rythme effréné.
00:16:16Christophe Dijkmans parcelle en tête.
00:16:19Après 17 heures de vélo et 448 kilomètres parcourus,
00:16:23il est le premier à atteindre le checkpoint 1.
00:16:28Je ne sais pas du tout qu'on est à l'avant-chaîne.
00:16:31Ses poursuivants arrivent au compte-gouttes.
00:16:35Parmi eux, Rémi Borion,
00:16:36qui a bien l'intention de rouler toute la nuit à sa poursuite.
00:16:40Ils dorment, les autres ?
00:16:43Oui, je ne sais pas quand je vais dormir.
00:16:45Je n'arrive pas à m'endormir. Je suis vraiment cramé.
00:16:48Devant se dresse la première grande difficulté,
00:16:51le Mont Ventoux, col mythique du Tour de France.
00:16:5421 kilomètres d'ascension jusqu'à 1912 mètres d'altitude.
00:17:00Les orages n'effraient pas les plus courageux,
00:17:03qui repartent en pleine nuit.
00:17:05Au petit matin du deuxième jour, la météo est beaucoup plus clémente
00:17:08pour ceux qui s'attaquent au géant de Provence.
00:17:12C'est dur, oui.
00:17:13Heureusement, on a de la chance, il n'y a pas de vent.
00:17:16À l'avant,
00:17:18ils ne sont plus qu'un petit groupe à lutter pour la victoire.
00:17:21En fin de journée, Christophe Dijkmans passe le checkpoint 2,
00:17:24toujours en tête, après 740 kilomètres.
00:17:27Mais la fatigue semble le rattraper dans l'une des dernières difficultés,
00:17:31le col de la Bonnette, à 2715 mètres d'altitude.
00:17:36Je m'endormais un peu à un moment, j'ai dû faire une sieste.
00:17:40Mais je ne m'endors plus pour l'instant, c'est déjà bien.
00:17:46À peine quelques centaines de mètres derrière,
00:17:48son poursuivant, Thomas Boury, semble lui aussi accuser le coup.
00:17:53Je manque de sommeil, je crois.
00:17:57Je vais faire la sieste après, ça ira mieux.
00:18:00Une baisse de régime qui profite à un troisième homme, Rémi Borion.
00:18:04À la nuit tombée, au sommet du col de la Bonnette,
00:18:06il a rattrapé son retard.
00:18:08Ils sont maintenant trois à se disputer la victoire dans la nuit.
00:18:13Le lendemain matin, c'est finalement Rémi Borion
00:18:16qui franchit la ligne d'arrivée en premier.
00:18:191000 kilomètres parcourus en moins de 51 heures.
00:18:24J'ai appris que j'étais premier quand j'ai vu la moto revenir sur moi.
00:18:28Je ne savais pas que les autres s'étaient arrêtés.
00:18:31À partir de là, j'ai embrayé pour ne pas qu'ils m'attrapent.
00:18:33C'était un long contre la montre, il restait quand même 140 d'an.
00:18:37C'était long.
00:18:38Une heure plus tard, Thomas Boury arrive à son tour.
00:18:41Il est déçu.
00:18:42Sa trop longue sieste lui a coûté la victoire.
00:18:46Je me suis dépouillé pour remonter.
00:18:48Je regardais le truc et j'étais vraiment...
00:18:52Là, il était motivé, il lâchait plus rien.
00:18:55On a endormi une demi-heure de trop.
00:18:59Le sommeil a eu raison aussi de Christophe Dijkmans.
00:19:02En tête quasiment toute la course, il termine en premier.
00:19:05Au même moment, Yoshiyabou est encore très loin derrière.
00:19:08Au kilomètre 570 dans l'ascension du col de Perthy.
00:19:12Toujours souriante, elle continue d'avancer,
00:19:15peu importe les difficultés.
00:19:17Le lendemain, au quatrième jour de course,
00:19:20la voilà dans le col de Vars, plus que 280 km à parcourir.
00:19:26Le dernier col était difficile.
00:19:28Il y avait des montagnes, des montagnes, des montagnes.
00:19:32Le dernier col était difficile et il y avait du vent,
00:19:35beaucoup de vent de face.
00:19:36Mais je ne me plains pas, c'est tellement beau ici.
00:19:41Au cinquième jour,
00:19:43Yoshie réussit une nouvelle fois son défi.
00:19:45Elle est la première femme à rejoindre la ligne d'arrivée
00:19:48au bout des 1 000 km en 102 heures.
00:19:51Encore une fois,
00:19:53elle a fait preuve d'une détermination hors norme.
00:19:56N'importe qui de déterminé
00:19:58et avec un état d'esprit déterminé,
00:20:01je pense que n'importe qui peut le faire.
00:20:05Vous savez, je ne suis pas une cycliste spéciale.
00:20:10Et je suis plutôt meilleure coureuse que cycliste.
00:20:15Des personnes avec des capacités similaires aux miennes
00:20:18peuvent probablement le faire aussi.
00:20:21Il s'agit juste de savoir si on est décidé à le faire ou pas.
00:20:27Mon travail, comme ma vie personnelle,
00:20:29c'est un peu comme une course d'ultra-cyclisme.
00:20:32C'est en quelque sorte la même méthodologie.
00:20:35Si quelque chose se passe,
00:20:38comment je peux m'adapter ?
00:20:40Comment je peux surmonter ?
00:20:43Ça fait partie du challenge de voir cela.
00:20:47Comme tous les autres participants,
00:20:49Yoshie retourne chez elle aux Etats-Unis
00:20:52avec un souvenir impérissable du sud de la France.
00:20:57Annecy et ses cols alpins pour le 3e rendez-vous de la saison,
00:21:01le BikingMan X.
00:21:03Une épreuve réservée uniquement à ceux qui ont déjà passé
00:21:06la ligne d'arrivée des courses précédentes.
00:21:0924 participants ont osé se lancer dans l'inconnu total.
00:21:13Le parcours est révélé seulement quelques heures avant le départ.
00:21:17Les règles sont les mêmes.
00:21:19Chaque kilomètre a terminé en 5 jours maximum.
00:21:22C'est que des cols mythiques
00:21:24où ils ont accueilli le Tour de France.
00:21:26La seule différence, c'est qu'on les connecte tous ensemble
00:21:29sans avoir une seule étape de plat.
00:21:31C'est que de la montagne, de la pure montagne,
00:21:33du début jusqu'à la fin.
00:21:3553 ascensions, ça n'arrête jamais.
00:21:37Il y a seulement ce format d'ultra-distance
00:21:39qui permet de proposer ce type d'expérience
00:21:41et d'aventure aux participants.
00:21:43C'est parti pour le BikingMan X, les amis !
00:21:47Partez tranquilles.
00:21:49Attention sur la route.
00:21:53Dès les premiers moments de la course,
00:21:55l'un des aventuriers, Nicolas Faure,
00:21:57mesure l'ampleur du défi.
00:22:00On a grimpé...
00:22:01Putain, on a grimpé quasiment 8 000 m.
00:22:04En moins de 300 km.
00:22:08J'ai jamais vu ça.
00:22:11C'est...
00:22:13C'est un peu violent, là, quand même.
00:22:16Pas suffisant pour le faire ralentir,
00:22:18Nicolas s'est fixé un objectif,
00:22:20terminé à tout prix parmi les premiers.
00:22:23Un héritage sans doute
00:22:25de son ancienne activité professionnelle
00:22:27pendant une dizaine d'années dans l'univers de la Formule 1.
00:22:31On m'a toujours dit, si t'es pas content,
00:22:33la porte est là.
00:22:35De toute façon, il y en a 500 qui font la queue
00:22:38pour avoir ton job.
00:22:41Donc, si tu veux,
00:22:42il y a toujours cette obligation de résultat,
00:22:45cette obligation de performer.
00:22:48Quel que soit l'environnement
00:22:50dans lequel tu travailles au sein d'une écurie,
00:22:53que ce soit du marketing à l'ingénieur, etc.,
00:22:56t'es soumis à des plannings de dingue.
00:23:00Tu dois suivre, tu suis la saison,
00:23:03t'as la compétition entre les écuries, etc.
00:23:06Donc, il y a cette émulation
00:23:09qui fait que si t'es pas taillé,
00:23:11si t'as pas les dents longues et si t'es pas un peu ambitieux,
00:23:14il y a peu de chances que tu tiennes dans ce milieu-là.
00:23:17De manière innée,
00:23:19il y a toujours cette envie de battre
00:23:22celui qui est à côté de moi,
00:23:24d'aller chercher celui qui est devant moi
00:23:26et de larguer celui qui est derrière moi.
00:23:28Ça, faut pas avoir peur de le dire, quoi.
00:23:32C'est comme ça, quoi.
00:23:35Après avoir tourné la page de la Formule 1 en 2018
00:23:39et déménagé aux États-Unis,
00:23:41Nicolas a repris le vélo
00:23:43en s'infligeant un programme d'entraînement draconien
00:23:46tout en s'occupant de ses enfants à la maison.
00:23:49La F1, elle prenait tellement de place
00:23:52dans le sens où c'est la semaine,
00:23:54mais c'est les Grands Prix le week-end,
00:23:56t'as le décalage horaire.
00:23:58Moi, je travaillais souvent à distance.
00:24:01Du coup, tu te retrouves à travailler de nuit,
00:24:03sur le Grand Prix d'Australie,
00:24:05à être appelé à n'importe quelle heure du jour et de la nuit,
00:24:08parce qu'il y a tel ou tel problème.
00:24:10Et donc, du coup, quand je me suis arrêté,
00:24:12ma femme, elle, continuait à travailler
00:24:14et moi, je me suis retrouvé un peu
00:24:16avec une espèce d'énorme vide, quoi.
00:24:18Et ce vide, il fallait le combler.
00:24:20Donc, il y avait pas d'enfants encore,
00:24:23je l'ai comblé avec du vélo, ça suffisait pas.
00:24:26Il fallait que je trouve une raison d'aller faire du vélo
00:24:29parce que le plaisir ne suffisait pas.
00:24:31Et donc, il y a la performance qui a commencé à arriver.
00:24:35J'ai commencé à lire un peu, un livre, deux livres, trois livres,
00:24:39à appliquer ce que je lisais,
00:24:41à voir que je commençais à redevenir très bon
00:24:45et ainsi de suite, quoi.
00:24:47Et donc, du coup, une fois que t'es parti,
00:24:51tu t'arrêtes pas, quoi.
00:24:53Malheureusement pour lui,
00:24:55Nicolas a connu des expériences diverses au BikingMan.
00:24:58Une troisième place en Corse, mais aussi deux abandons.
00:25:02Dans le sud de la France, quelques semaines auparavant,
00:25:05un pneu déchiré a ruiné toutes ses ambitions.
00:25:08Status est terminé. Mauvaise crevaison.
00:25:12Au BikingMan X, va-t-il prendre sa revanche ?
00:25:18Derrière le groupe de tête, à plusieurs dizaines de kilomètres,
00:25:21il y a ceux qui cherchent avant tout à survivre.
00:25:24C'est le cas de Jean-Philippe,
00:25:26en pleine ascension du col de l'Iseran.
00:25:28Tête baissée, ce cycliste de 31 ans
00:25:31est dans un moment difficile.
00:25:33À 7 km du sommet et 2300 m d'altitude
00:25:36sur les 2800 ou 2700 m du col,
00:25:39j'ai fait une petite crise, on va dire, en montagne, quoi,
00:25:42avec les jambes toutes en coton,
00:25:44le coeur qui s'emballe, les bouffées de chaleur et tout.
00:25:47J'étais vraiment dans un moment très dur.
00:25:49J'ai pensé à abandonner tout de suite.
00:25:51Je me voyais faire demi-tour et je sais que c'est pas des choses
00:25:54qui passent quand t'es en montagne.
00:25:56Tu restes à l'effort ou pas, ça change pas grand-chose.
00:25:59J'ai pris sur moi et malgré tout,
00:26:01de voir l'équipe, ça m'a fait du bien.
00:26:03Au quotidien, Jean-Philippe est assureur.
00:26:06Son seul objectif est de vivre une aventure hors du commun.
00:26:09C'est tellement dur que tu en verrais pas ton meilleur ennemi
00:26:12parce que tu souffres trop.
00:26:14Par contre, c'est une telle découverte de soi
00:26:16que tu en verrais peut-être ton meilleur ami
00:26:18pour que lui aussi puisse se découvrir
00:26:20et se rendre compte de ce qu'il y a au fond de lui
00:26:24Je dis pas forcément qu'on aime ça
00:26:26parce que c'est de la souffrance absolue à un moment donné,
00:26:29mais tu découvres vraiment des choses
00:26:31que tu croyais pas en toi.
00:26:33Christian Oriema connaît parfaitement ce sentiment.
00:26:36Cet Italien de 46 ans est un habitué des courses longue distance.
00:26:40Il fait partie des favoris.
00:26:42A 4h du matin, au 2e jour de la course,
00:26:45il arrive en 3e position au 1er checkpoint,
00:26:48après 380 km parcourus.
00:26:52Je suis entre mal et très mal.
00:26:55Au milieu.
00:26:59Mais c'est normal pour une course ultra.
00:27:04C'est normal.
00:27:08Après le col d'Izoard, j'étais vraiment cuit.
00:27:15Maintenant, ça va.
00:27:17Enfin, presque.
00:27:19Puis, quelques heures plus tard, à 7h45,
00:27:22c'est au tour d'Anthony Duriani
00:27:24de rejoindre le checkpoint en 4e position.
00:27:27Depuis son abandon en Corse,
00:27:29ce restaurateur de 32 ans veut frapper un grand coup.
00:27:32Mais la tâche s'annonce difficile
00:27:34après une première nuit très courte.
00:27:37Le froid et les petites chutes, ça endort.
00:27:39C'est un truc de fou.
00:27:40Là, la descente, je m'endormais encore.
00:27:42C'est un truc de fou, hein ?
00:27:44T'es prêt pour le Pérou ?
00:27:46Tu vois, tu...
00:27:48Tu te plonges les nez. Tu résistes.
00:27:51Loin derrière, Romain et Simon ont déjà été confrontés
00:27:55à ce type de difficulté par le passé.
00:27:57Ils se sont rencontrés sur un BikingMan en 2018
00:28:00et sont devenus depuis
00:28:02l'un des duos emblématiques de la compétition.
00:28:05On est en haut, du plus beau col de France, non ?
00:28:09C'est le paradis, là-bas. Franchement.
00:28:12Pour moi, ce lac, quand t'arrives,
00:28:14c'est un des plus beaux paysages.
00:28:16Mais dans les Alpes, ils font face à un défi
00:28:19qu'ils n'avaient pas imaginé.
00:28:21On a été surpris et gênés
00:28:24par l'enchaînement des difficultés.
00:28:27En réalité, un col seul ne nous fait pas mal.
00:28:31Trois cols hors catégorie dans la même journée
00:28:34laissent des traces, encore plus quand il y a la chaleur.
00:28:38La vraie difficulté, c'est dans l'enchaînement des difficultés
00:28:42liées aux facteurs météo,
00:28:44chaleur ou froid.
00:28:47Il faut vraiment pouvoir
00:28:50se ravitailler entre les cols
00:28:53et être toujours prêt.
00:28:55On peut faire un col,
00:28:58mais après, il faut qu'on bouffe quelque chose
00:29:01avant de faire le deuxième.
00:29:03Sinon, ça se passe mal.
00:29:05On va exploser au milieu du col,
00:29:07où il fait trop chaud,
00:29:09et là, ça devient difficile.
00:29:12Retour en tête de course au 3e jour.
00:29:14En plein après-midi, l'Italien Christian Oriema
00:29:17est en tête, à moins de 200 km de l'arrivée.
00:29:20Mais il se fait une grosse frayeur.
00:29:25Juste un kilomètre avant cette intersection,
00:29:28mon GPS Wahoo a planté.
00:29:30Je n'avais plus de direction à suivre, plus rien.
00:29:33Donc j'ai suivi la route
00:29:35jusqu'au sommet du col de la Croix de Fer,
00:29:38et là, je suis descendu 6 km.
00:29:41J'ai essayé une nouvelle fois de réinitialiser le GPS,
00:29:44et finalement, il s'est mis à fonctionner de nouveau,
00:29:47et j'ai réalisé que j'avais pris la mauvaise route.
00:29:5020 km en plus !
00:29:52Avec la fatigue, les coureurs sont poussés
00:29:55dans leur dernier retranchement.
00:29:57Un manque de lucidité peut être fatal.
00:30:00Il n'y a plus que 20 km d'écart
00:30:02avec ses poursuivants Camille Cole et Hans Niefoehler.
00:30:05Christian va-t-il réussir à maintenir son avance ?
00:30:10Il est quasiment minuit sur la ligne d'arrivée.
00:30:13Un coureur s'approche. C'est bien Christian Oriema.
00:30:16Complètement désorienté,
00:30:18il s'est une nouvelle fois trompé de chemin.
00:30:21Je suis premier ? Oui !
00:30:27Viens de l'autre côté, tu ne peux pas passer par ici.
00:30:30Près de 67 heures après le départ, il a remporté son pari.
00:30:34Son erreur de parcours sur la fin n'est plus qu'un mauvais souvenir.
00:30:38Après trois victoires en paire, le voilà enfin couronné en solo.
00:30:43À la fin, j'ai fait 1050 km.
00:30:4853 km en plus.
00:30:5053 km en plus !
00:30:52Donc, BikingMan X extra large !
00:31:01Je suis content, mais vraiment fatigué.
00:31:04Trois jours tout droit, pas de sommeil.
00:31:09Juste un peu de repos.
00:31:13Mais à la fin, ma stratégie a fonctionné.
00:31:20Tout ça pour une bouteille de vin !
00:31:27Regarde cette médaille. C'est la plus grande que nous avons.
00:31:3250 minutes plus tard, c'est au tour du deuxième d'arrivée,
00:31:35Camille Cole, directement accueillie par Christian,
00:31:38qui avait patienté spécialement pour le féliciter.
00:31:42Bravo !
00:31:43Bravo !
00:31:45Bien, vraiment bien.
00:31:49Félicitations, vraiment, toi aussi.
00:31:54Quelques minutes après, Anthony Duriani arrive à son tour.
00:31:57Le podium du BikingMan X est complet.
00:32:00Au petit matin du quatrième jour, à 6h45,
00:32:04Nicolas Faure arrive enfin.
00:32:06Il termine cinquième à bout de force.
00:32:10J'ai préféré fermer les yeux une demi-heure avant la descente.
00:32:15Je crois que c'était une bonne idée.
00:32:17Ouais ? Tu es fatigué ?
00:32:19Ouais, là, je n'en pouvais plus depuis...
00:32:22L'histoire !
00:32:25La difficulté de l'épreuve ne lui a laissé aucun répit.
00:32:28Entre émotion et fatigue, Nicolas a la sensation du devoir accompli.
00:32:33Arrête n'importe quel cycliste sur le bord de la piste cyclable.
00:32:37Dis-lui, est-ce que tu es prêt à faire ça ?
00:32:40La liste d'école qu'on a faite,
00:32:42il te dira, mais non, mais t'es un grand fou, quoi.
00:32:45Et c'est un peu ça, quoi.
00:32:48Il faut...
00:32:50Le fait d'arriver là,
00:32:52dans les premiers,
00:32:54à imposer qu'on ait très peu dormi,
00:32:57et de se dire qu'il y a deux jours,
00:33:00c'est un peu...
00:33:03Ouais, non, c'est...
00:33:05C'était assez fort, quoi.
00:33:07Mais Nicolas n'est pas encore au bout de ses surprises
00:33:10avec le BikingMan.
00:33:12Il est déjà inscrit pour la prochaine course,
00:33:15avec la volonté d'être encore plus performant.
00:33:20La région Auvergne-Rhône-Alpes
00:33:22accueille la quatrième étape du BikingMan,
00:33:25en plein mois d'août.
00:33:27Un nouveau parcours dantesque de 1 000 km
00:33:29attend la centaine de participants.
00:33:31Le BikingMan Aura 2021,
00:33:33c'est toujours 1 000 km à compléter en moins de cinq jours,
00:33:36au cœur de la région des Stratos-Volcans,
00:33:38l'Auvergne-Rhône-Alpes,
00:33:40avec deux points de contrôle, un au pied du Puy-Marie
00:33:43et un autre au pied du mythique Grand Colombier.
00:33:46Trois, deux, un...
00:33:50Allez, Thomas, première vague !
00:33:53Dès les premiers kilomètres,
00:33:55un petit groupe de cyclistes s'envole en tête
00:33:58avec un rythme élevé.
00:34:00Parmi eux, Laurent Bourcette, 52 ans,
00:34:03une référence dans la longue distance en France.
00:34:06A son actif, quatre BikingMan,
00:34:08dont deux victoires.
00:34:10Ça fait plaisir de te voir.
00:34:12Moi aussi.
00:34:14Cette petite mise en bouche.
00:34:16La première course était sympa.
00:34:18Laurent est un passionné
00:34:21Toute sa vie professionnelle est liée au cyclisme
00:34:24depuis son plus jeune âge.
00:34:26Aujourd'hui, il gère un magasin de vélos électriques à Grenoble.
00:34:30J'ai affaire à des débutants, des gens qui ne connaissent pas du tout.
00:34:34Je me sens beaucoup plus utile qu'avec des clients vélos sportifs
00:34:38parce qu'ils partent de zéro,
00:34:40ils ont besoin de plein d'informations très basiques.
00:34:43Un savoir-faire qu'ils mettent à profit pendant les courses.
00:34:46A chaque fois qu'il participe au BikingMan,
00:34:49Laurent n'a qu'un objectif en tête, la victoire.
00:34:52Je viens pour gagner.
00:34:54Un podium est acceptable,
00:34:56mais le reste des places ne m'intéressent pas.
00:34:59Je n'ai aucun frein à devoir abandonner une épreuve
00:35:02si je ne suis plus en position pour le gagner.
00:35:05C'est ma seule motivation
00:35:07parce que si je me contentais de moins bien,
00:35:10j'aurais moins besoin de progresser
00:35:13et de tirer le meilleur parti de moi-même.
00:35:16Il n'y a qu'en visant la victoire
00:35:18que je vais pouvoir m'entraîner mieux, faire mon régime alimentaire
00:35:22et mettre tous les moyens à ma disposition pour progresser.
00:35:26Cet état d'esprit de compétition le pousse souvent
00:35:29dans un état de fatigue extrême durant les courses.
00:35:32Une sensation qu'il teste déjà à l'entraînement.
00:35:35Quand je me positionne pour la victoire sur un BikingMan,
00:35:39j'ai au moins 9 ou 10 mois d'entraînement
00:35:42spécifique pour ce genre d'épreuve.
00:35:44J'ai de toute façon déjà souffert
00:35:46en allant rouler par tous les temps dans la montagne
00:35:49puisque je vis dans le Vercors.
00:35:51Au mois de février, quand je dois reprendre l'entraînement,
00:35:54il fait froid, il y a de la neige, il peut y avoir de la pluie.
00:35:58Les conditions vont être difficiles.
00:36:00Choisir de faire ce sport, c'est accepter de s'entraîner
00:36:03dans des conditions difficiles et avoir mal à l'entraînement.
00:36:07Après un abandon dans le sud de la France cette année,
00:36:10Laurent revient avec un état d'esprit revanchard.
00:36:14J'étais frustré par l'abandon du BikingMan France
00:36:17et puis Aura, c'est ma région.
00:36:19Là encore, je connaissais quasiment tout parcours par coeur.
00:36:22On venait sur le Vercors, on allait faire le col de la bataille,
00:36:25des endroits où je m'entraîne également l'hiver.
00:36:28J'étais là pour gagner, bien sûr.
00:36:30Mais à chaque course, la concurrence est de plus en plus féroce.
00:36:33Parviendra-t-il à arracher une nouvelle victoire ?
00:36:37Dans le sillage de Laurent,
00:36:39ils sont un petit groupe à imposer une cadence infernale.
00:36:42Parmi eux, nous retrouvons Nicolas Faure.
00:36:45Je veux rentrer à la maison.
00:36:47Qu'est-ce qui se passe ?
00:36:52J'ai la tête ailleurs.
00:36:54Au BikingMan, c'est souvent des montagnes russes d'émotion.
00:36:58Pour Nicolas, au bout de 110 km, le moral est déjà en berne.
00:37:03Je sais pas, je suis pas dedans, donc...
00:37:06Depuis ce matin, je suis arrivé à la bourge,
00:37:09j'ai tout oublié, j'ai oublié des trucs.
00:37:12Je sais pas, je suis pas, je suis pas, c'est tout.
00:37:15Je vais continuer un peu,
00:37:17et puis on verra.
00:37:19On verra, j'ai le dos aussi qui coince.
00:37:21Tu veux un cookie ?
00:37:24Il est magique, ton cookie ?
00:37:26C'est 3 heures de pénalité.
00:37:283 heures de pénalité.
00:37:30Pour un cookie ?
00:37:31Une petite blague qui redonne le sourire à Nicolas
00:37:34et lui remonte le moral pour continuer la course.
00:37:37En fin d'après-midi de la 1re journée,
00:37:402 coureurs atteignent le checkpoint 1.
00:37:43Le leader Néon Stenecke et Laurent Bourcette
00:37:46qui a rassuré ses proches sur son état de forme.
00:37:49Pour rassurer tout le monde, il faut que je sois en grande forme,
00:37:53que tout va bien.
00:37:55Parfois, je suis obligé de mentir.
00:37:58Parce que parfois, si je dis la vérité,
00:38:01que je m'endors la nuit, que j'ai mal partout,
00:38:05que j'ai peur, que j'ai froid.
00:38:08Les proches n'aiment pas beaucoup entendre ça.
00:38:11Même quand t'es entraîné, quand t'es fort,
00:38:14y a toujours des moments où c'est dur, où t'es pas bien.
00:38:18T'as envie de rentrer chez toi pour t'installer devant la télé
00:38:22et manger des chips.
00:38:24Une demi-heure plus tard, c'est au tour de Nicolas Ford d'arriver.
00:38:28Décidément, il montre une nouvelle fois son exaspération.
00:38:32Ça grimpe, mais ça grimpe pas. Ça descend, mais ça descend pas.
00:38:38On retourne aux X, là ?
00:38:40Vous n'étiez pas éveillés ?
00:38:42Oh, putain !
00:38:44C'est dur pour des petits jambes comme moi.
00:38:47Le trio Néon, Laurent et Nicolas
00:38:49continuent en tête toute la journée jusqu'à la tombée de la nuit,
00:38:53où une autre bataille s'engage, la lutte contre le sommeil.
00:38:57Nicolas retrouve enfin le moral.
00:38:59Ça commence à aller, en fait.
00:39:01J'ai plus mal.
00:39:03Donc il a quand même fallu 400 bornes pour me...
00:39:07Je sais pas ce qu'il se passe, quoi.
00:39:10Bon, c'est mieux comme ça, hein.
00:39:13Donc là, on va voir jusqu'où je continue, quoi.
00:39:17Au petit matin du 2e jour, Néon est toujours en tête.
00:39:21Il ne s'est pas arrêté, mais il a eu une petite péripétie.
00:39:25J'ai pris la mauvaise déviation. J'ai pensé tout droit.
00:39:29J'ai pris 15 kilomètres en plus,
00:39:32avec un peu de déflux aussi.
00:39:37Comme c'est pas déjà 7 kilomètres.
00:39:39Pas de Laurent à l'horizon.
00:39:41Il s'est arrêté pour faire une vraie nuit de sommeil.
00:39:45Nicolas, lui, avait pourtant bien essayé de se reposer.
00:39:49Putain, j'ai trouvé un sac de banque.
00:39:52La porte, elle faisait clic, clic, clic.
00:39:55Donc du coup, non, j'ai pas dormi.
00:39:58Mais les douleurs réapparaissent au kilomètre 650.
00:40:01Il est en difficulté.
00:40:03Qu'est-ce qui se passe ?
00:40:05Je peux plus appuyer.
00:40:07C'est mal ?
00:40:09C'est le même genou que d'habitude ?
00:40:12La même jambe ?
00:40:14Je crois que c'est mieux.
00:40:16Nicolas Fort parvient à atteindre le checkpoint 2
00:40:2025 kilomètres plus tard.
00:40:22Mais les douleurs sont finalement trop fortes.
00:40:25Face aux risques de blessures graves, c'est l'abandon.
00:40:30A moins de 200 kilomètres de l'arrivée,
00:40:32après avoir franchi le terrible col du Grand Colombier,
00:40:35ils ne sont plus que deux à se disputer la victoire.
00:40:38Qui entre Néon et Laurent va s'imposer ?
00:40:44C'est finalement Néon, nouveau venu dans l'univers BikingMan,
00:40:48qui arrive en premier en moins de 55 heures.
00:40:55Le secret de sa victoire, les micro-siestes.
00:41:00J'ai dormi 38 minutes,
00:41:02donc en trois siestes.
00:41:04C'était des siestes d'urgence
00:41:06quand j'ai vu que j'allais m'endormir sur le vélo,
00:41:09que ça passait.
00:41:11J'ai très bien dormi la nuit avant le BikingMan.
00:41:16Donc ça fait le job.
00:41:18Moins de deux heures plus tard,
00:41:20Laurent Bourcette arrive à son tour.
00:41:26Je pense avoir pas mal géré sur la course
00:41:29et finir plutôt en bon état.
00:41:31J'ai pas de blessures, pas de grosses douleurs.
00:41:34Un peu les fesses, forcément.
00:41:36Je suis pas excessivement fatigué.
00:41:38J'ai pas mal géré sur la dernière journée.
00:41:41Cette nuit, en particulier, j'ai pris un bon rythme.
00:41:44D'avoir un peu de plaisir, d'être bien sur le vélo,
00:41:47de se sentir efficace, c'était plutôt chouette.
00:41:50Laurent a retrouvé le sourire
00:41:52et reviendra lors de la prochaine course
00:41:54au BikingMan Euskadi
00:41:56pour tenter à nouveau de remporter la victoire.
00:42:00Pendant ce temps, le reste du peloton
00:42:02affronte l'une des difficultés majeures,
00:42:05le col du Grand Colombier,
00:42:07une route mythique du Tour de France.
00:42:09Plus de 15 km d'ascension jusqu'à 1500 m d'altitude.
00:42:13Et pour certains, après avoir dépassé le cap
00:42:16des 700 km de course,
00:42:18les voilà confrontés à ce qu'ils étaient venus chercher,
00:42:21pour tester leur limite.
00:42:23Ca m'a séché, ouais.
00:42:25C'est beaucoup trop dur.
00:42:29J'ai pris une chambre à chambéries,
00:42:31mais je pense que j'y serais pas sort.
00:42:34C'est pas possible. C'est pas permis, ça.
00:42:39C'est vraiment dur.
00:42:41Au bout de 700, c'est mortel.
00:42:43Dur. On est dans le dur.
00:42:45Mais ça va le faire.
00:42:4715 %.
00:42:4913.
00:42:5117.
00:42:5218, ça va, putain.
00:42:56Il y a des douleurs de genoux et de pieds.
00:42:59Mais je vais essayer d'y arriver en haut.
00:43:03L'arrivée au sommet est une délivrance.
00:43:05Mais la course est encore loin d'être terminée.
00:43:08La nuit attend les plus téméraires
00:43:10en direction de la ligne d'arrivée.
00:43:14Les finishers arrivent les uns après les autres.
00:43:17Parmi les derniers, Alexis Lonne,
00:43:20premier bikingman pour ce jeune cycliste de 33 ans.
00:43:24Il termine sa course en plus de 111 heures.
00:43:35Au bout de lui-même,
00:43:36il a atteint le seul objectif qu'il s'était fixé,
00:43:39franchir la ligne d'arrivée avant le temps limite des 5 jours.
00:43:43C'était vraiment un truc de malade.
00:43:46J'ai adoré. Pas tout le temps.
00:43:49C'était dur, très dur.
00:43:51Je suis vraiment content d'être au bout.
00:43:54Même après le premier jour, je pensais vraiment pas finir.
00:43:58En voyant tous les abandons qu'il y avait aussi,
00:44:01je me disais, comment moi je vais aller au bout ?
00:44:05Du coup, ouais.
00:44:07Du coup, ouais, c'était fort.
00:44:10Il a fallu juste partir jusqu'au bout.
00:44:14Au moins, ça a permis d'arriver.
00:44:18Une arrivée pleine d'émotions pour Alexis,
00:44:21entouré de ses proches et de la communauté bikingman.
00:44:25Avant de retrouver la vie quotidienne
00:44:28avec un souvenir désormais gravé à vie.
00:44:34Quelques semaines plus tard,
00:44:36la 5e étape du BikingMan part d'Anglette,
00:44:39dans le sud-ouest de la France.
00:44:41Une centaine d'ultracyclistes amateurs
00:44:43va se lancer à l'assaut du Pays basque
00:44:46pour le BikingMan Euskadi.
00:44:48Le BikingMan Euskadi 2021 met en valeur le massif pyrénéen,
00:44:52avec toujours 1000 km à compléter en moins de 120 heures,
00:44:55plus de 23 000 m de dénivelé positif,
00:44:57avec deux points de contrôle,
00:44:59un dans le mythique col de Tourmalet
00:45:01et un deuxième dans le mythique col basque, le col de Bagary.
00:45:04Le challenge majeur de cet Euskadi,
00:45:06c'est notamment les pentes basques,
00:45:08qui sont très raides avec des pourcentages à deux chiffres
00:45:11et qui ne cessent jamais du départ jusqu'à l'arrivée.
00:45:14Je suis fini d'empaqueter.
00:45:16Ça a été une grosse réflexion
00:45:18sur quel niveau de matériel emporter,
00:45:20quel niveau d'équipement.
00:45:22Un peu anxieux, mais ça va.
00:45:24Le plus dur est fait.
00:45:26Tout ce qu'on a fait pendant l'année,
00:45:28c'est le plus maintenant qu'il faut stresser.
00:45:31Quand on voit tout le dénivelé,
00:45:33c'est pas forcément la distance qui fait peur,
00:45:35c'est surtout le dénivelé.
00:45:37C'est Pays basque, donc météo très changeante.
00:45:40On va voir ce que ça va donner.
00:45:42C'est un peu stressé, mais il me tarde que ça démarre.
00:45:45Idem, ça ira mieux quand on fera parti.
00:46:01Dès les premiers kilomètres,
00:46:03les participants ont un solide aperçu de ce qui les attend.
00:46:07C'est dur comme ça, tout le long ?
00:46:10Ouais, c'est bien.
00:46:12Ça pique.
00:46:14Cinq pattes de dame.
00:46:18Jusqu'ici, ça va bien.
00:46:21Je sais pas ce qu'il se passe.
00:46:26Oh là là !
00:46:29C'est même chaud !
00:46:31Comme souvent, un groupe de cyclistes
00:46:33tente rapidement de s'échapper.
00:46:35Après les premiers 100 kilomètres,
00:46:37Jean Guérin prend les commandes.
00:46:39Cet ancien cycliste professionnel de 57 ans
00:46:42est parti sans aucun plan de course.
00:46:44Mais les fortes chaleurs l'invitent à la prudence.
00:46:48Ça va être chaud.
00:46:51Là, la stratégie se met en place pour ce soir.
00:46:53Je vais réserver l'hôtel au CP1.
00:46:57Les pentes sont abruptes.
00:46:59Dans les descentes, la moindre erreur peut être fatale.
00:47:03Au bout de 123 kilomètres, lancé à pleine vitesse,
00:47:06Jérôme fait un écart. C'est l'accident.
00:47:09Sous les yeux de sa compagne Aurélie, en paire avec lui.
00:47:16Ça va, les gens ?
00:47:21La chute a été violente. Le vélo est cassé.
00:47:24Jérôme souffre de plusieurs blessures au visage.
00:47:27Direction l'hôpital, emmené par les pompiers.
00:47:31Pour sa compagne Aurélie et lui, l'aventure s'arrête brutalement.
00:47:39Retour aux avant-postes.
00:47:41Un duel passionnant s'annonce entre deux anciens vainqueurs,
00:47:44Clément Clisson et Laurent Boursette.
00:47:46Mais après 210 kilomètres, la pause fraîcheur est obligatoire.
00:47:50Les températures sont caniculaires, à plus de 35 degrés.
00:47:54On savait qu'il y aurait des gros pourcentages,
00:47:58Ça fait quand même mal, même si on s'y attend.
00:48:01La chaleur, on s'en doutait aussi. Elle est bien là.
00:48:04Pas de surprises, mais c'est dur.
00:48:08Ça va moyen. Très moyen.
00:48:10Il fait très chaud et il va falloir gérer jusqu'à ce soir.
00:48:14Je m'attendais à ce qu'il fasse chaud, selon les derniers jours.
00:48:18Mais les pentes, elles sont très raides.
00:48:21Il y a pas mal de belles ou de mauvaises surprises.
00:48:24Comme prévu, le microclimate des Pyrénées, avec une chaleur intense,
00:48:28met à l'épreuve les organismes.
00:48:30Dès les premières heures de course, les abandons s'enchaînent.
00:48:34Les autres tentent de survivre.
00:48:36J'ai pas beaucoup d'énergie, mais c'est la chaleur qui nous atteint
00:48:40et qui nous fatigue énormément.
00:48:42La stratégie, c'est de ne pas mourir.
00:48:44C'est d'atteindre le CP1 et ensuite, je vois
00:48:47comment ça va si je me mets en mode course ou en mode rando.
00:48:52On tape un peu de l'air, par contre.
00:48:55Moi, perso, je tape un peu de l'air.
00:48:58La 1re journée touche à sa fin.
00:49:00Laurent Bourcette est le 1er à atteindre le CP1
00:49:03dans l'ascension du Tour Malay.
00:49:05Il est minuit et demi.
00:49:07C'est toujours plus dur que prévu.
00:49:09Tu te dis toujours avant de partir
00:49:11que t'es un champion et que ça va aller.
00:49:14Et quand t'es dans la course, c'est affreux.
00:49:18C'est affreux.
00:49:20J'ai passé une belle journée. C'était sympa.
00:49:23J'ai roulé avec des mecs costauds.
00:49:25Je veux bien manger des pâtes et après, je vais dormir.
00:49:28Deux heures.
00:49:30Parce que...
00:49:32Parce que j'ai promis à ma famille que je dormirais.
00:49:35Parce que je me sens pas capable de faire la course sans dormir.
00:49:39J'ai jamais dépassé 48 heures sans dormir.
00:49:42Et que...
00:49:45Depuis mon âge, de prendre beaucoup de risques.
00:49:48Tout le monde s'inquiète,
00:49:50d'autant plus depuis le BikingMan France.
00:49:53Dans les heures qui suivent, en plein milieu de la nuit,
00:49:57les 1res arrivées se poursuivent,
00:49:59avec Nathalie Bayon en 3e position.
00:50:02Cet ingénieur de 32 ans,
00:50:04passionnée d'aventures à vélo, rivalise avec les meilleures.
00:50:08J'ai énormément souffert de la chaleur.
00:50:12Le mental était pas trop là.
00:50:14Et puis finalement, c'est revenu petit à petit.
00:50:18Et puis là...
00:50:20J'étais contente de voir que j'étais en 3e place.
00:50:23En vrai, j'ai pas trop regardé les classements.
00:50:26J'étais pas sûre si j'allais le faire en mode course ou en mode rando.
00:50:30Je me suis dit que c'est mieux que je fasse pas la course.
00:50:37Donc, plutôt contente.
00:50:39Sauf que là, ben...
00:50:41Maintenant, j'ai le genou qui fait mal.
00:50:45Au tour de Mickaël Juinier d'atteindre le checkpoint 1.
00:50:48Le cycliste de 41 ans est déjà à bout de force.
00:50:52Tu pédales même plus avec la tête.
00:50:55T'es une machine. Tu comprends plus rien.
00:50:59Moche.
00:51:03En plus, tu passes par toutes les émotions.
00:51:06J'ai pleuré dans la spandelle tellement c'était dur.
00:51:10Mais jamais on vit des trucs comme ça.
00:51:15C'est de la survie. Je sais même pas ce que c'est.
00:51:20Après, tu vas me dire qu'on est venus pour ça.
00:51:23Dans la foulée, Clément Clisson arrive à son tour.
00:51:26Il est quasiment 6h du matin.
00:51:28Même pour ce jeune cycliste de 23 ans, classé parmi les favoris,
00:51:32le 1er tiers de la course s'est révélé douloureux.
00:51:36Comment ça va ?
00:51:38Pas trop bien.
00:51:40Là, c'est commencé à être dur.
00:51:43Même si j'ai dormi 3 heures,
00:51:47j'ai eu quelques coups de bas.
00:51:49Je mange un peu, je descends,
00:51:51puis je vais remanger mon petit-déj.
00:51:55Ça sera reparti, j'espère.
00:51:58C'est l'aube dans les Pyrénées lors du 2e jour de course.
00:52:02Pour Bruno, la nuit n'a pas été réparatrice
00:52:05après les fortes chaleurs.
00:52:09Ça va ?
00:52:11On aura moyen.
00:52:18J'arrive pas à avaler quelque chose.
00:52:20C'est chiant.
00:52:22Ça fait combien de temps que je suis là ?
00:52:26Ça fait bien une heure que je suis là.
00:52:28Pour la majorité des participants,
00:52:30la grande difficulté de la journée
00:52:32est l'ascension du Tour Malay,
00:52:34l'un des cols légendaires du Tour de France.
00:52:3717 km d'ascension jusqu'à 2115 m d'altitude.
00:52:42Je plains les autres.
00:52:43Je plains les autres, franchement.
00:52:46C'est juste pire que ce que je pensais.
00:52:48Après, ça fait partie du truc.
00:52:50En fait, il n'y a pas de raccourci.
00:52:53À l'avant, le rythme reste intense
00:52:55après 700 km parcourus.
00:52:57En fin d'après-midi,
00:52:58Laurent Bourcette donne tout dans le col de Bagargi
00:53:01à l'approche du checkpoint 2.
00:53:03Il possède plus de deux heures d'avance
00:53:05sur son poursuivant Clément Clisson.
00:53:07Un duel pour la victoire se profite.
00:53:10Mais Laurent semble payer les efforts fournis.
00:53:13Bravo, bravo !
00:53:18Ça va ?
00:53:23Comment ça va ?
00:53:24Oh, super bien !
00:53:26Ça se voit ?
00:53:29Je n'ai jamais été aussi en forme.
00:53:32Je ne peux pas forcer moins.
00:53:34Je suis à l'arrêt dans les côtes.
00:53:36Je ne vais pas forcer du tout.
00:53:38Aujourd'hui, j'ai oublié la course.
00:53:40J'essaie de monter comme je peux,
00:53:42le plus doucement possible.
00:53:44En même temps, je n'ai pas un braquet très adapté.
00:53:48Je ne peux rien faire de plus.
00:53:51Après un court repas,
00:53:53Laurent décide de repartir sans dormir.
00:53:56Bien décidé à prendre tous les risques pour gagner,
00:53:59il va tenter les derniers 300 km sans s'arrêter.
00:54:02Le cap des 40 heures de course est passé.
00:54:05Clément arrive au checkpoint 2.
00:54:07On lance la bataille pour aller chercher Laurent ?
00:54:12Oui.
00:54:13On ne va pas rester comme ça.
00:54:18Si je craque au niveau du sommeil,
00:54:21tant pis, j'aurai pris du plaisir jusque-là.
00:54:24Jusque-là, je finirai bien
00:54:27après un bon petit sommeil.
00:54:30Mais on va quand même tenter l'affaire.
00:54:35Clément décide de faire une sieste de 15 minutes.
00:54:38Avec peu d'espoir de rattraper son retard sur Laurent,
00:54:41il repart dans la nuit.
00:54:43Derrière eux, le col de Bagarghi ne laisse aucun répit.
00:54:47Nous retrouvons Mickaël allongé au sol
00:54:50en plein milieu de l'ascension.
00:54:52Il est minuit 20.
00:54:54Je fais redescendre le coeur.
00:55:00Je ne passe pas. Je n'arrive pas à passer.
00:55:03Mickaël se remet finalement en route.
00:55:06Nathalie, elle, fait le choix de marcher
00:55:09pour soulager son genou douloureux.
00:55:11Je vais éviter de trop me blesser.
00:55:14Même si c'est la dernière course de la saison,
00:55:17j'ai encore des projets vélo après.
00:55:20C'est si long, je ne serais pas contente.
00:55:25Au matin du 3e jour, le soleil se lève sur le col de Bagarghi.
00:55:29D'autres ont préféré dormir quelques heures avant l'ascension,
00:55:33comme Maxime, dans un lieu incongru.
00:55:36J'ai dormi 2 heures dans le cimetière.
00:55:39Tu vois le nuage ? J'étais pile dedans.
00:55:42En tête de course, énorme rebondissement.
00:55:45A la surprise générale,
00:55:47Clément Clisson arrive 1er en moins de 58 heures.
00:55:50Au même moment, Laurent Bourcette est à l'hôpital.
00:55:53A moins de 30 km de la ligne d'arrivée,
00:55:56il s'est écroulé de fatigue au bord de la route.
00:55:59En charge de la sécurité à moto, Serge était présent à ses côtés.
00:56:03J'attends Laurent Bourcette.
00:56:05Il me dit qu'il est au bord de l'épuisement.
00:56:08Je vois qu'il y a quelque chose de grave qui se passe.
00:56:12Je sais qu'il ne va pas repartir.
00:56:14Il faut que je m'arrête. Je ne peux plus du tout.
00:56:17Je vais tomber et je me couche aussitôt,
00:56:20dans l'idée de dormir.
00:56:22Au moment où je me couche,
00:56:24je sens que je n'arriverai plus à me relever.
00:56:27Les muscles ne répondent plus.
00:56:29C'est comme si j'étais paralysé.
00:56:31J'ai la volonté de me mettre à l'ombre.
00:56:34Je suis en plein soleil.
00:56:36Je sens la chaleur sur ma peau.
00:56:38Je crame depuis 2 jours.
00:56:40J'ai des coups de soleil.
00:56:42Ils ont été obligés de me soulever
00:56:44pour me mettre dans le grand quart.
00:56:46J'étais incapable de bouger.
00:56:48Ça paraît ridicule d'arrêter une course à 30 bornes,
00:56:52mais j'étais incapable de bouger,
00:56:54de faire un mètre, de me mettre à l'ombre,
00:56:57d'aller chercher de l'eau, d'appeler à l'aide.
00:57:00C'est le seul moment dans ma vie
00:57:02où je me suis senti dépendant des autres.
00:57:05Je n'étais plus capable de rien faire.
00:57:08On prend la décision de l'évacuer.
00:57:10C'est une sage décision.
00:57:12Sinon, il aurait pu continuer et avoir un accident.
00:57:16Une douloureuse leçon.
00:57:18Laurent avait pris tous les risques pour gagner.
00:57:21Mais la saison n'est pas encore terminée.
00:57:24Il lui reste une dernière chance au Portugal.
00:57:30Faro, capitale de l'Algarve,
00:57:32cette région au sud-ouest de la péninsule ibérique
00:57:35très fréquentée par les touristes.
00:57:37Le changement de décor est total
00:57:39pour la 6e étape de la saison.
00:57:41C'est ici, dans quelques heures,
00:57:43que vont s'élancer la centaine de participants
00:57:46du BikingMan Portugal.
00:57:48Le BikingMan Portugal 2021, c'est toujours 1000 km
00:57:51qu'il faut compléter à vélo en moins de 120 heures.
00:57:54Deux checkpoints, un en Alentej, à Vila Viçosa,
00:57:57et un deuxième à Sagrèche,
00:57:59dans la pointe sud-ouest de la péninsule ibérique.
00:58:02Le défi du BikingMan du Portugal,
00:58:04c'est que vous êtes toujours en prise.
00:58:06Pour avoir l'optimité de se reposer,
00:58:08il faut pédaler en permanence.
00:58:10Comme souvent avant le départ,
00:58:12il y a un peu d'appréhension.
00:58:14Je suis toujours un peu stressé
00:58:16avant des épreuves où tu ne sais pas trop où tu vas.
00:58:19Je suis un peu nerveux.
00:58:21Je n'ai jamais fait ça auparavant.
00:58:24Jamais une course comme ça.
00:58:26Ça va, un peu tendu.
00:58:28C'est normal.
00:58:30Comme ça, j'ai juste 1000 km à faire.
00:58:34Je pense que j'ai mon propre plan de route.
00:58:36Si je ne fais rien de stupide,
00:58:38je pourrais continuer d'avancer.
00:58:40Je dois juste essayer de rester calme.
00:58:42Bérangère Stallens mesure très vite
00:58:44les difficultés du parcours.
00:58:46Après 170 km de course,
00:58:48personne n'échappe à la fameuse colline invisible,
00:58:51le vent de face.
00:58:54Pour garder son rythme de croisière,
00:58:56il faut appuyer plus fort sur les pédales
00:58:59et par conséquent consommer beaucoup plus d'énergie.
00:59:03Qui est-ce qui a laissé le ventilateur allumé ?
00:59:06Le quoi ?
00:59:07Le ventilateur.
00:59:08Il s'est mis en force 3.
00:59:10Quand il fait chaud, c'est bien, non ?
00:59:12Oui.
00:59:13C'est le bien commun.
00:59:15J'ai besoin d'un peu plus.
00:59:17Vous verrez.
00:59:19Bérangère est une cycliste expérimentée de 37 ans.
00:59:22Quelques mois plus tôt,
00:59:24elle a terminé première féminine du BikingMan Aura.
00:59:27Elle arrive donc au Portugal pleine de confiance,
00:59:30toujours animée par la volonté de dépasser ses limites.
00:59:34L'ultradistance, c'est une façon de se retrouver avec soi-même,
00:59:38de suspendre le quotidien
00:59:40et de ne penser qu'à voir.
00:59:42Il n'y a que le vélo.
00:59:44Chaque jour, on part.
00:59:46Il n'y a que le vélo, manger, dormir, se ravitailler qui compte.
00:59:50C'est bien de lâcher prise par rapport à tout le quotidien.
00:59:54Je me plonge dans une bulle où j'ai que ça à faire.
00:59:58En plus, c'est ma passion.
01:00:00Si je ne peux faire que ma passion, c'est le mieux.
01:00:03Entre les courses et l'entraînement,
01:00:05elle travaille comme ingénieure dans le secteur nucléaire.
01:00:08Participer à ce genre d'épreuves l'aide à trouver un équilibre.
01:00:12Je m'assure de la construction de circuits de sauvegarde
01:00:15pour permettre la divergence d'un réacteur de recherche,
01:00:19un réacteur expérimental plutôt,
01:00:21qui servira notamment pour tous les besoins
01:00:24en imagerie médicale pour toute l'Europe.
01:00:27Le vélo, c'est au quotidien dans ma tête.
01:00:30Je le pratique sous de multiples formes.
01:00:33Pour le gérer avec le boulot, il faut trouver des compromis.
01:00:37C'est du temps passé au travail.
01:00:39C'est un moment donné au travail
01:00:41pour avoir un peu plus de temps pour le soir ou le week-end.
01:00:45Bérangère est en constante quête d'aventure
01:00:48pour sortir du confort quotidien.
01:00:50Au Portugal, elle va être servie.
01:00:53Après les premiers 340 km,
01:00:55le groupe de tête arrive au 1er checkpoint en fin d'après-midi.
01:00:59Deux heures plus tard, Laurent Bourcette arrive à son tour.
01:01:03Il n'a pas complètement récupéré de sa mésaventure au Pays basque.
01:01:07Une longue sieste en début d'après-midi
01:01:10l'a écartée d'une bataille pour la victoire.
01:01:13C'est frustrant.
01:01:15J'ai les jambes et à 14h, je m'arrête une heure.
01:01:19Même ma nièce ne s'arrêterait pas à dormir à 14h.
01:01:26Le moral emberne.
01:01:28Va-t-il abandonner une 2e course d'affilée ?
01:01:31Puis c'est au tour de Bérangère d'arriver à son tour.
01:01:35Pour le moment, son plan se déroule sans accroc.
01:01:38Je vais me tester. Je vais plus vite que la fois précédente.
01:01:42Je me mets plus dans le dur.
01:01:44Les sensations, ça fait beaucoup plus mal.
01:01:47Voilà pourquoi c'est dur.
01:01:49Une longue et fraîche nuit s'annonce dans le sud du Portugal.
01:01:53A l'avant de la course,
01:01:55ils sont plus d'une dizaine à rouler sans s'arrêter
01:01:59dans l'humidité de la côte atlantique.
01:02:02Au matin du 2e jour,
01:02:04Jimmy Carpentier est le 1er à arriver au checkpoint 2.
01:02:08Le cap des 725 km est franchi.
01:02:11En embuscade,
01:02:13Benoît Merchez a passé une nuit très difficile.
01:02:17Entre 3 et 5h, ça a été lourd.
01:02:21J'ai dit, j'abandonne, j'abandonne, j'abandonne.
01:02:25Ça a été l'horreur.
01:02:29Pourquoi tu ne l'as pas fait ?
01:02:31Parce que sur les coups de 7h,
01:02:34il y a toute la bande d'amis.
01:02:37Il y a eu un message sur le GPS.
01:02:40Ils ont dit que j'étais 2e.
01:02:44Ils ont dit que je continue.
01:02:47C'est ça, les amis.
01:02:49C'est ça, les amis.
01:02:51Une nouvelle fois dans le BikingMan,
01:02:54un scénario inattendu se produit.
01:02:57A moins de 200 km de l'arrivée,
01:03:00nous retrouvons le 1er,
01:03:02Jimmy Carpentier, à l'arrêt depuis plus d'une heure.
01:03:06Ça sent la faim, malheureusement.
01:03:08Je ne peux plus les tendons et les genoux.
01:03:11Je ne peux plus bouger.
01:03:13C'est horrible.
01:03:15C'est tout gonflé. Je souffre.
01:03:18Tout gonflé. J'arrive même plus à plier la jambe.
01:03:22Je vais aller au bout du cou.
01:03:25Je suis dégoûté.
01:03:27Je sais que c'est impossible.
01:03:29Je connais mon corps.
01:03:31C'est foutu pour un moment.
01:03:33Un coup du sort pour Jimmy,
01:03:35qui profite à Benoît Merchez.
01:03:37Le cycliste amateur de 41 ans
01:03:39n'a plus qu'à gérer son effort
01:03:41pour remporter la victoire.
01:03:43Il est 1h du matin à Faro,
01:03:45sur la ligne d'arrivée.
01:03:47Pour sa 2e participation,
01:03:49Benoît Merchez boucle les 1000 km
01:03:52du BikingMan Portugal en 44 heures.
01:03:55Ravi, parce que le BikingMan,
01:03:58pour moi, c'est...
01:04:00Je pense qu'Axel l'a déjà dit
01:04:02dans une de ses vidéos.
01:04:04C'est le rassemblement de l'effort.
01:04:08Et puis on peut passer
01:04:10par un tas d'émotions,
01:04:12entre la dépression, comme moi ce matin.
01:04:15J'étais prêt à tout lâcher
01:04:17à cause du froid.
01:04:19Et puis il y a eu des moments de bonheur.
01:04:22Pour moi, c'est la seule épreuve
01:04:25où j'arrive à réunir tout ça.
01:04:27Une heure plus tard,
01:04:29le Belge Dimitri Oubrex arrive à son tour,
01:04:32agréablement surpris par sa 2e place.
01:04:35C'est toujours un défi personnel qu'on fait.
01:04:38Si on fait un ultra ou une longue distance,
01:04:41on ne se bat pas vraiment
01:04:43avec le 1er, le 2e ou le 3e.
01:04:45C'est surtout un combat contre toi-même,
01:04:48contre la fatigue, contre l'hallucination,
01:04:51contre le mal au pied, contre tout.
01:04:53Et si tu sais dépasser ça,
01:04:55c'est déjà une réussite,
01:04:57même si t'es 1er ou t'es 50e.
01:04:59Une bonne initiation pour Dimitri
01:05:01avant de se rendre au Brésil
01:05:03dans quelques semaines
01:05:05pour l'ultime rendez-vous de la saison.
01:05:07Tout au long de la journée,
01:05:09les arrivées s'enchaînent
01:05:11avec le 11e Hans Nieföller.
01:05:13Ce cycliste suisse de 58 ans
01:05:15a bouclé le parcours en 51 heures de course.
01:05:18C'est la 5e fois de la saison
01:05:20qu'il passe la ligne d'arrivée.
01:05:22Une performance qui lui assure
01:05:24son titre de champion BikingMan 2021
01:05:26en terminant 1er du classement général.
01:05:33Je n'avais pas commencé la saison
01:05:35dans l'idée de gagner.
01:05:37J'étais juste intéressé
01:05:39par les différentes courses.
01:05:41Mais au fur et à mesure
01:05:43que la saison a avancé,
01:05:45j'ai vu que j'étais bien placé
01:05:47et que je pouvais essayer de gagner.
01:05:49Toute l'année, Hans a été le seul
01:05:51à faire preuve d'une incroyable régularité.
01:05:54Il a terminé toutes les courses
01:05:56auxquelles il a participé.
01:05:5810e au BikingMan France,
01:06:004e du BikingMan X,
01:06:023e du BikingMan Aura,
01:06:049e à l'Euskadi
01:06:06et enfin 11e au Portugal.
01:06:08Il s'agit d'une course
01:06:10où il s'intéresse
01:06:12à la gestion de l'effort.
01:06:14Je pense que ce qui est important
01:06:16dans ce type de course,
01:06:18c'est de bien se connaître,
01:06:20de gérer ses efforts
01:06:22et de prendre du plaisir en roulant.
01:06:24Si ça ne va pas,
01:06:26c'est mieux de prendre une pause
01:06:28plutôt que de continuer
01:06:30en étant fatigué.
01:06:32C'est important de comprendre
01:06:34ce qui est possible
01:06:36en se concentrant sur l'effort.
01:06:38Encore une fois,
01:06:40il y a un grand nombre
01:06:42de personnes qui franchissent
01:06:44la ligne d'arrivée
01:06:4662 heures après le départ.
01:06:48En difficulté, chacun leur tour
01:06:50durant la course,
01:06:52ils se sont soutenus moralement
01:06:54en parcourant les derniers
01:06:56kilomètres ensemble.
01:06:58Laurent a réussi ce qu'il n'avait
01:07:00jamais encore fait,
01:07:02mettre de côté
01:07:04la fatigue.
01:07:06Je suis en forme,
01:07:08peut-être même moins fatigué
01:07:10que parfois à certains
01:07:12entraînements que je fais
01:07:14tout seul.
01:07:16Ça fait plaisir d'être
01:07:18sur un BikingMan
01:07:20et de profiter
01:07:22d'une autre facette
01:07:24de l'épreuve.
01:07:26En revanche, pour Bérangère,
01:07:28très confiante avant le départ,
01:07:30la course s'est révélée
01:07:32très difficile.
01:07:34J'ai failli me reculer
01:07:36dans le mur et j'ai explosé
01:07:38en vol.
01:07:40A vouloir ne pas perdre
01:07:425 minutes pour trouver de l'eau,
01:07:44je me suis retrouvée
01:07:46des heures et des heures
01:07:48sans eau et mon corps
01:07:50a dit stop.
01:07:52J'ai vraiment souffert.
01:07:54Mais bon,
01:07:56je vais en tirer le positif.
01:07:58J'apprends de moi,
01:08:00de mon corps.
01:08:02J'apprends de ce type
01:08:04d'épreuves.
01:08:06Rien n'est perdu,
01:08:08mais c'était vraiment
01:08:10un apprentissage dans la douleur.
01:08:12Même pour les plus expérimentés
01:08:14des cyclistes,
01:08:16chaque BikingMan est une épreuve
01:08:18à ne pas sous-estimer.
01:08:20Une leçon retenue par Bérangère
01:08:22qui repart tout de même
01:08:24du Portugal avec une grande satisfaction,
01:08:26elle est la championne féminine
01:08:29Taubaté, dans la région
01:08:31de Sao Paulo, au Brésil.
01:08:33Septième et dernier rendez-vous
01:08:35de la saison BikingMan.
01:08:37Une aventure extrême attend les coureurs,
01:08:39avec toujours 1000 kilomètres
01:08:41à compléter en 5 jours maximum.
01:08:43L'épreuve traverse
01:08:45toute la Sierra de Montikera,
01:08:47la Sierra d'Omar et Bocaína,
01:08:49et nous avons 2 checkpoints
01:08:51obligatoires à Modi et Paraty.
01:08:53Ils partent,
01:08:55puis reviennent ensuite
01:08:57à Taubaté.
01:08:59Les participants doivent franchir
01:09:01plusieurs ascensions, traverser
01:09:03beaucoup de forêts en passant
01:09:05par l'ascension pavée
01:09:07la plus dure du Brésil,
01:09:09qu'est la montée de Paraty,
01:09:11et l'ascension la plus longue
01:09:13qu'est la Garganta do Registro
01:09:15jusqu'au parc d'Itataya.
01:09:17L'épreuve a lieu au mois de novembre
01:09:19et au mois de novembre,
01:09:21comme chaque année,
01:09:23c'est le début de la saison début.
01:09:25Lorsqu'il lance dans un défi inédit,
01:09:27il prend part à sa propre épreuve.
01:09:29J'adore ces moments très courts.
01:09:31On sent le stress monter
01:09:33jusqu'au rubicon du départ.
01:09:35Ça n'a pas du tout été
01:09:37la même sensation.
01:09:39Avant même le départ de la course,
01:09:41la pluie est déjà battante,
01:09:43de quoi rendre les participants
01:09:45un peu plus anxieux.
01:09:47Un quart du parcours va traverser
01:09:49des routes gravel, traduction,
01:09:51des routes en terre.
01:09:53Je ne sais pas si,
01:09:55avec la pluie,
01:09:57on pourra bien grimper.
01:09:59C'est l'inconnu.
01:10:01Ça fait partie du truc.
01:10:03On savait qu'il allait pleuvoir.
01:10:05C'est un événement de plus
01:10:07pour faire de cette épreuve
01:10:09quelque chose de spécial.
01:10:11Oui, je vis au Brésil depuis 25 ans.
01:10:13Je sais ce qui nous attend,
01:10:15mais je ne sais pas
01:10:17si c'est une bonne ou une mauvaise chose.
01:10:19Tout est possible.
01:10:21C'est un rêve privé,
01:10:23en bien comme en mal.
01:10:35Dès les premiers kilomètres,
01:10:37les conditions météorologiques
01:10:39se détériorent.
01:10:41Avec la pluie en pleine forêt tropicale,
01:10:43la terre se transforme en boue.
01:10:45De quoi rendre déjà la course épique
01:10:47et d'une difficulté extrême.
01:10:49C'est comme en Amazonie.
01:10:51En Europe, c'est comme si on y était.
01:10:53C'est trempé.
01:10:55Les bateaux sont chers.
01:10:57Il y a des pétards de partout.
01:10:59Je suis contente.
01:11:01La route Gravel est bonne.
01:11:03C'est bon, ça ?
01:11:05Oui, ça me plaît.
01:11:07Ça ressemble à la Colombie.
01:11:09Au bout de 100 km,
01:11:11Dimitri Houbrex,
01:11:132e du BikingMan Portugal
01:11:15quelques semaines auparavant,
01:11:17est en grande difficulté.
01:11:19Pourtant, la première heure,
01:11:21ça allait bien.
01:11:23Je n'ai pas forcé,
01:11:25mais je n'ai pas de jus dans les jambes.
01:11:27J'ai mal au dos,
01:11:29difficile à respirer.
01:11:31J'ai très froid,
01:11:33malgré qu'il fait 16 degrés.
01:11:35Ça ne s'annonce pas très bien.
01:11:37J'ai l'impression
01:11:39que je paie le prix
01:11:41de vouloir faire trop
01:11:43sur une très courte durée.
01:11:45Finalement, Dimitri abandonne.
01:11:47L'aventure est déjà terminée.
01:11:49Les Brésiliens aussi découvrent
01:11:51l'exigence d'un BikingMan
01:11:53dans des conditions tropicales.
01:11:55Après 345 km sur un terrain difficile,
01:11:57la tête de la course
01:11:59arrive au checkpoint 1.
01:12:01En 17 heures,
01:12:03ils semblent déjà avoir puisé
01:12:05dans leur réserve.
01:12:07Aujourd'hui, c'était vraiment difficile.
01:12:09À la fin, on a eu
01:12:11une partie Gravel vraiment très raide.
01:12:13Ça m'a épuisé.
01:12:15Il est minuit.
01:12:17J'ai réussi à le faire
01:12:19avant minuit.
01:12:21Je veux juste manger quelque chose
01:12:23et on verra si j'arrive
01:12:25à continuer.
01:12:27En ce 2e jour,
01:12:29après 420 km parcourus
01:12:31et 34 heures de course,
01:12:33Axel savoure le retour
01:12:35sur des routes asphaltées
01:12:37après un segment de route
01:12:39en terre très compliqué.
01:12:41C'était le Dakar.
01:12:43Il a fallu marcher,
01:12:45il a fallu pousser,
01:12:47il a fallu pleurer,
01:12:49mais c'est passé.
01:12:51D'autres cyclistes français
01:12:53sont venus explorer
01:12:55la forêt atlantique.
01:12:57C'est le cas de Patrick Lernoux,
01:12:59médecin de 59 ans,
01:13:01qui découvre ce sanctuaire
01:13:03à la biodiversité très riche.
01:13:05L'enfer vert, tu veux dire.
01:13:07C'était...
01:13:09L'enfer vert a été
01:13:11très difficile, très éprouvante.
01:13:13C'est pour tout le monde.
01:13:15Le matériel a énormément souffert.
01:13:17On est passé par des paysages
01:13:19tout à l'heure magnifiques.
01:13:21La fin de ce 2e jour approche
01:13:23et la pluie ne cesse de tomber.
01:13:25Malgré ces conditions météo
01:13:27difficiles, Axel remonte
01:13:29au classement
01:13:31et s'approche du top 10.
01:13:33Va-t-il réussir
01:13:35à finir parmi les premiers ?
01:13:39A l'avant au checkpoint 2,
01:13:41après 620 km,
01:13:43c'est l'effervescence.
01:13:45Il est 22 heures passées.
01:13:47Le 1er Fernando Zoghaib
01:13:49est déjà reparti.
01:13:51Ses poursuivants,
01:13:53Leo et Giuliano,
01:13:55prennent quelques minutes
01:13:57pour récupérer.
01:13:59La journée a été difficile.
01:14:01Le gravel a été très difficile.
01:14:03Il y a eu beaucoup de pluie,
01:14:05mais on a survécu.
01:14:07C'est ce qui compte.
01:14:09C'était bien amusé.
01:14:11Le 4e Julian
01:14:13a préféré se reposer
01:14:15quelques heures au CP2
01:14:17avant de repartir vers 6 heures
01:14:19au matin du 3e jour.
01:14:21Il entame une terrible ascension
01:14:23pavée de 20 km
01:14:25pour quitter la ville de Parati.
01:14:27C'est la montée la plus dure
01:14:29que j'ai faite.
01:14:31C'est la montée
01:14:33la plus difficile
01:14:35que j'ai faite de ma vie.
01:14:37On n'a pas de truc comme ça.
01:14:39Ouf !
01:14:41Ça va de 15 à 18 %,
01:14:43je ne sais même pas combien.
01:14:45Une difficulté déjà franchie
01:14:47par Fernando Zoghaib
01:14:49qui file tout droit
01:14:51vers la victoire.
01:14:53Ce Brésilien de 44 ans,
01:14:55spécialiste de l'ultradistance,
01:14:57arrive au sommet
01:14:59de la dernière difficulté.
01:15:0136 km d'ascension
01:15:03vers le parc naturel d'Itataya
01:15:05à 2400 m d'altitude.
01:15:07Je suis heureux d'être ici,
01:15:09vraiment heureux.
01:15:11J'ai été le premier
01:15:13à prendre une photo ici,
01:15:15à Itataya.
01:15:17Maintenant, je vais descendre
01:15:19et faire attention
01:15:21à mon équipement
01:15:23pour arriver en un seul morceau.
01:15:25Il ne lui reste désormais
01:15:27plus que 175 km à parcourir.
01:15:29Mission accomplie pour Fernando,
01:15:31attendu par toute sa famille
01:15:33sur la ligne d'arrivée.
01:15:35Il a bouclé les 1000 km
01:15:37du BikingMan Brésil
01:15:39en 66 heures.
01:15:45Félicitations !
01:15:47Je t'aime, mon fils.
01:15:49C'est une satisfaction personnelle,
01:15:51pure et simple,
01:15:53parce que c'était un objectif personnel.
01:15:55Je suis venu pour cette course,
01:15:57je voulais la gagner.
01:15:59Je me suis entraîné toute l'année
01:16:01concentré sur cet objectif.
01:16:03J'ai réussi ce rêve,
01:16:05mais ce n'est pas facile,
01:16:07ça fait mal,
01:16:09ça fait beaucoup trop mal.
01:16:11C'est un rêve,
01:16:13c'est un rêve,
01:16:15c'est un rêve.
01:16:17J'arrive même pas à me baisser,
01:16:19tout mon corps me fait mal.
01:16:23Les premières arrivées s'enchaînent
01:16:25jusqu'à Axel,
01:16:27finalement cinquième de la course.
01:16:29Le fondateur du BikingMan
01:16:31a réussi une remontée
01:16:33spectaculaire au classement
01:16:35pour terminer le parcours
01:16:37en 82 heures.
01:16:43Heureux d'être arrivé
01:16:45et d'avoir survécu
01:16:47à cette course complètement dingue.
01:16:49Je dirais que c'est ce qui s'apparente
01:16:51le plus au Dakar.
01:16:53C'est le Dakar du vélo,
01:16:55dantesque, XXL, fou,
01:16:57fou à lier, un truc de malade.
01:16:59Du début jusqu'à la fin,
01:17:01il n'y avait pas un endroit
01:17:03qui n'était pas complètement dingue.
01:17:05Patrick Lernot n'arrive pas très loin derrière,
01:17:07huitième au classement
01:17:09après 90 heures d'effort.
01:17:11Soulagé, heureux,
01:17:13c'est un défi vraiment extraordinaire.
01:17:15Moi, je ne pensais pas
01:17:17que c'était aussi exigeant,
01:17:19surtout au niveau de tout.
01:17:21Chaque jour,
01:17:23chaque jour,
01:17:25ça réservait son lot de surprises.
01:17:27Comme à chaque BikingMan,
01:17:29l'émotion est immense
01:17:31pour ces cyclistes amateurs,
01:17:33vainqueurs avant tout
01:17:35d'un combat contre eux-mêmes.
01:17:37C'est un investissement personnel total.
01:17:39Entre le physique, le mental,
01:17:41il y a tellement d'entraînements
01:17:43nécessaires en termes de volume.
01:17:45Les participants qui viennent
01:17:47s'entraînent entre 500 à 1 000 heures par an,
01:17:49en parallèle d'une vie de famille
01:17:51et d'une vie professionnelle.
01:17:53Ça demande souvent de faire
01:17:55des aménagements très compliqués,
01:17:57des compromis.
01:17:59Toutes ces heures passées
01:18:01à aménager sa vie professionnelle
01:18:03autour de son entraînement,
01:18:05une fois qu'il se lance le défi
01:18:07et qu'il réussisse à atteindre
01:18:09l'investissement nécessaire
01:18:11pour se lancer dans ce défi.
01:18:13La saison du BikingMan
01:18:15s'est clôturée en apothéose
01:18:17avec une course épique
01:18:19qui restera inoubliable
01:18:21pour chacun des participants,
01:18:23volontaires et organisateurs.
01:18:25Mais la vraie récompense
01:18:27est peut-être ailleurs.
01:18:29Pour certains, surmonter
01:18:31les épreuves BikingMan
01:18:33est d'abord un accomplissement
01:18:35personnel qui va bien au-delà du sport.
01:18:37Ça m'aide beaucoup dans mon travail.
01:18:39Chaque problème et expérience
01:18:41auxquelles je suis confronté
01:18:43durant la course,
01:18:45je peux m'en inspirer
01:18:47dans ma vie personnelle.
01:18:49Pour moi, il n'y a pas
01:18:51de problème, mais seulement
01:18:53des solutions.
01:18:55Quand un problème apparaît,
01:18:57que ce soit dans le sport,
01:18:59à vélo ou même dans ma vie
01:19:01professionnelle,
01:19:03la première question
01:19:05que je me pose,
01:19:07c'est comment je peux le résoudre ?
01:19:09Je pense que quand tu passes
01:19:11par tous les états
01:19:13possibles et imaginables
01:19:15sur un vélo,
01:19:17ça te fait prendre
01:19:19énormément de recul
01:19:21sur les petits problèmes
01:19:23ou les plus gros problèmes
01:19:25de la vie quotidienne
01:19:27ou de la vie courante
01:19:29dans nos sociétés.
01:19:31Je me sens plus en accord
01:19:33avec les autres.
01:19:35On est tous dans une galère.
01:19:37Ce que je disais hier
01:19:39avec un Anglais, Alex,
01:19:41c'est qu'on n'est plus adversaires,
01:19:43on est devenus alliés.
01:19:47Premiers ou derniers,
01:19:49ces cyclistes amateurs
01:19:51se transforment le temps
01:19:53d'une course en héros
01:19:55de quelques jours,
01:19:57capables de réaliser
01:19:59des exploits qu'ils pensaient
01:20:01inévitables.
01:20:03C'est comme ça
01:20:05que les cyclistes
01:20:07se rendent compte
01:20:09des doutes et les incertitudes
01:20:11du quotidien,
01:20:13avec pour beaucoup
01:20:15qu'une seule envie,
01:20:17se plonger à nouveau
01:20:19dans l'aventure
01:20:21à vélo ultime,
01:20:23le BikingMan.
01:20:31Sous-titrage ST' 501