À 9h20, le rappeur SCH est l'invité de Léa Salamé. Son album « JVLIVS : Ad Finem » (« Julius ») sort ce vendredi. Plus d'info : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-interview-de-9h20/l-itw-de-9h20-du-mercredi-04-decembre-2024-4576184
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00:00Bonjour SCH, merci d'être avec nous sur Inter. Si vous étiez un personnage historique, un film, une ville et un vêtement, vous seriez qui ?
00:09Pardon, je commence toujours comme ça par des questions rituelles.
00:11Ça commence fort.
00:12Un personnage historique ?
00:14Fictif ou ?
00:15Comme vous voulez.
00:16Monte Cristo.
00:17Ah, pourquoi ?
00:18Je ne sais pas, l'histoire me plaît.
00:19Vous avez vu le film ?
00:20J'ai vu le film qui est super bien adapté. J'ai lu le livre il y a super longtemps maintenant, mais j'ai trouvé Pierre Nîné très bon.
00:29Vous aimez bien cette histoire de vengeance ?
00:31Oui, j'aime beaucoup. Il incarne super bien le rôle. C'est vrai que c'est une belle histoire.
00:38Un film, c'est Monte Cristo ou vous en choisissez un autre ?
00:41Un film, je peux peut-être en choisir un autre. Je dirais Les Évadés.
00:46Pourquoi ?
00:47Pareil pour l'émotion que le film transmet et cette volonté de survivre et de s'en sortir.
00:55Une ville ?
00:56Marseille.
00:57Ah, évidemment.
00:58Mais oui, c'est trop facile.
00:59Ça s'entend, c'est trop facile, mais c'est juste pour nos auditeurs.
01:02Et enfin, si vous étiez un vêtement ?
01:04Un vêtement ? Un trench.
01:09Un trench ?
01:10Et pourquoi ?
01:11Je ne sais pas, je trouve que c'est élégant.
01:13C'est important l'élégance. Les vêtements, c'est important chez vous, dans votre univers.
01:17SCH, votre vrai nom, c'est Julien Schwartzer. Vous avez 31 ans. On vous appelle aussi le S.
01:23Et vous êtes l'un des patrons de la planète rap depuis 10 ans maintenant.
01:27En tout cas, l'un des artistes les plus intéressants de cette scène rap avec votre univers hyper stylisé,
01:32hyper sophistiqué et votre rap sombre, intense, noir.
01:36Vous avez 4 millions d'auditeurs par mois sur Spotify.
01:39Vous avez remporté en 2022 la victoire de la musique de l'album le plus streamé de l'année.
01:44J'ai bon ?
01:45On est bon.
01:46On pourrait comparer d'ailleurs votre carrière à une course de Formule 1.
01:50Vous qui adorez la course automobile, il y a la vitesse, il y a l'adrénaline, ça va très vite pour vous.
01:55Mais il y a aussi, n'est-ce pas, la peur de ne pas se planter, la peur de ne pas faire une sortie de route.
02:00Oui, c'est vrai. On accorde beaucoup d'importance à la rigueur, à l'image, à l'esthétisme, à l'écriture aussi.
02:09Et puis aussi à l'aspect prod, l'aspect réalisation, tout ça.
02:15On va dire qu'on est jusqu'au boutiste et un petit peu perfectionniste sur les bords.
02:19Mais est-ce que quand on arrive à votre niveau sur la scène rap, l'angoisse, c'est d'être moins bon, c'est de tomber, c'est de moins vendre, d'être moins streamé ?
02:27Peut-être pas d'être moins vendeur ou moins streamer, mais de proposer une qualité moindre.
02:33Ça, oui, ça reste une peur, mais c'est aussi un moyen de se surpasser, je pense, à chaque projet.
02:39C'est ce qui nous aussi motive à aller chercher des nouvelles choses systématiquement.
02:44Vous êtes un exigeant, vous êtes quelqu'un qui retravaille, retravaille, réécrire, refaire, prend des prises ou ça vous saoule à un moment ?
02:51Comme tout le monde, je suis humain, donc il arrive des moments où ça me saoule, mais je suis quand même assez à cheval sur ça et sur la qualité de ce qu'on livre.
03:00On ne peut pas prendre aujourd'hui ni avant d'ailleurs, mais on ne peut pas prendre les gens pour des cons, exactement.
03:06Donc il faut que ce soit haut niveau. En tout cas, c'est un des albums les plus attendus.
03:10Vous sortez le 6 décembre prochain votre nouvel album « Julius Ad Finem » qui est en fait l'épilogue d'une trilogie autour de votre double,
03:19un personnage que vous avez créé, l'histoire d'un gangster des temps modernes et que vous avez raconté,
03:25dont vous avez raconté la vie à travers ces albums, les deux précédents, le troisième sort le 6 décembre, le dernier de cette trilogie.
03:32Vous racontez sa vie à travers les chansons, à travers les clips aussi, qui sont également très stylisés.
03:38Pourquoi utiliser ce double, ce Julio ? Pourquoi vous avez besoin de lui ? Pourquoi pas dire moi, SCH ?
03:45Parce que je suis musicien, donc je n'ai pas le temps d'être un gangster.
03:50Et qui plus est, c'est à la manière d'un réalisateur qui fait des films, j'essaie de réaliser des espèces de films auditifs,
04:04la musique au service de l'image. Et puis c'est le mot d'ordre depuis qu'on a créé ce personnage en 2018.
04:11Il est marseillais comme vous. Il connaît les galères, la gloire, les désillusions comme vous.
04:17Il est gangster, pas comme moi.
04:20On a quelques points de jonction, lui et moi, mais oui, notre activité principale est différente.
04:28Vous dites que vous êtes plus fasciné par les méchants que par les gentils.
04:31Oui, après je pense que...
04:33Comme tout le monde, vous allez me dire.
04:35Comme pas mal de monde. Et puis après, c'est vrai que si on regarde le cinéma, on est bien souvent plus fasciné par les méchants et nos anti-héros.
04:45Alors justement, votre influence, c'est le cinéma de gangster, c'est Scarface, les Affranchis, Usual Suspects et c'est aussi évidemment ça.
04:53Musique
05:09Le parrain, évidemment, Norotha, évidemment pour la musique. Coppola, pourquoi c'est obsessionnel chez vous ?
05:18Peut-être l'écriture aussi. Je trouve qu'au-delà de l'image qu'ils ont développée au travers de leurs films, il y a un fond qui est intéressant.
05:28Il y a un fond dans les films de gangster qui, je trouve, est toujours pertinent, avec une morale quasi systématique où on comprend qu'être le méchant, c'est jamais la bonne voie.
05:42Et j'aime beaucoup ça. Aussi dans le cinéma français d'il y a une soixantaine d'années, j'aimais beaucoup les dialogues et le fond finalement que je trouve qu'on perd aujourd'hui de plus en plus.
05:55Mais je suis attaché à ça.
05:56Il y a quoi comme film français dédié à 60 ans ?
05:59Les tontons-flingueurs.
06:00Ça, vous aimiez bien.
06:01J'aimais bien. J'aimais surtout l'écriture en fait. Je dirais même les Marcel Pagnol, Manon des sources, Jean de Flaurette, La gloire de mon père.
06:11Tout ça, vous avez grandi avec ça.
06:12Oui, j'ai grandi avec ça. Et puis ça a un fond exceptionnel.
06:17La morale de ces histoires-là, dites-vous, c'est que le méchant, ce n'est pas forcément la bonne voie, voire ce n'est pas vraiment la bonne voie.
06:25Clairement.
06:26On pourrait vous reprocher d'idéaliser, de fantasmer la figure du gangster, de la rendre cinématographique, de la rendre attirante dans un moment où, vous le savez, vous allez dire ça à Marseille,
06:40gangrénée par la guerre des gangs. On pourrait vous faire ce reproche-là.
06:44Oui, il faudrait jeter la pierre à Coppola aussi alors.
06:46Oui.
06:47Oui.
06:48C'est-à-dire, vous dites, c'est de l'art, c'est ma manière de m'exprimer, ce n'est pas un fait doyé.
06:52Non, absolument pas. Ça relève de l'art. Aujourd'hui, et puis je l'ai déjà répété, mais j'ai joué à GTA toute mon enfance.
06:59Ça ne m'a pas fait braquer des commerces. Et je pense qu'aujourd'hui, les gens sont prêts à digérer de la musique comme un art à part entière.
07:08Et c'est ce que je trouve super intéressant aujourd'hui dans la musique qui se fait actuellement.
07:14Le spectre de la mort traverse vos textes. Je ne sais pas si vous vous en êtes rendu compte, mais dans beaucoup de vos chansons, dans Stigmat, qui est sorti, qui est le seul tube qui est sorti de l'album en fin octobre,
07:25vous dites, on ne compte plus nos morts dans la cam', dans Soldi Famiglia, une des nouvelles chansons qui arrive, j'ai des potes morts, des proches que je ne reverrai plus.
07:34La mort et ces morts, tous ces morts de la guerre des gangs, c'est quelque chose qui vous obsède ?
07:40C'est un fait. C'est quelque chose avec lequel on n'a jamais vraiment de facilité. Je pense que malheureusement, ça fait partie de nos environnements, ici ou ailleurs.
07:57Je ne pense pas qu'à la France. Je pense que tous les artistes issus des milieux similaires aux miens vivent la même chose.
08:06Issus des quartiers ?
08:08Oui et non. Aujourd'hui, tout le monde peut franchir le cap et se dire qu'il peut. Je trouve ça malheureux, mais je trouve que ça reste quand même intéressant sociologiquement parce qu'il se passe quelque chose qui ne tourne pas rond.
08:27Le premier titre est donc sorti fin octobre, Carton Stigmate.
08:31J'ai passé la night à écrire un poème. Je ne peux pas passer ma vie à compter mes problèmes. Demande un mot d'attache et j'apprends à cacher ma rage.
08:38180 sur la bande d'arrêt d'urgence. Je suis fier, je ne peux pas rendre l'ennemi indulgent. Ça sent la conne, j'adore, ça chichote. Donne une balle ou un stylo que je fasse un one-shot.
08:46Je parle de béfusé à lunettes sous le bras. Je parle de rue, je m'y suis enrhumé depuis gosse. Je parle de love, les deux doigts dans la bouche. Et quand ils parlent de moi, ils ont la langue qui forge.
08:54C'est quoi vos stigmates à vous, SCH ?
09:00C'est tout un tas de choses, des déceptions, des désillusions, des erreurs de jeunesse et aussi des réussites qui laissent parfois des marques.
09:18C'est un pot pourri de tout ça.
09:21Dans cet album, il y a un feat qui est très attendu par tous les fans de rap. C'est le feat SCH avec Damso. Ça pourrait devenir le featuring de l'année, on vous le souhaite.
09:32C'était comment de collaborer avec le roi du rap belge ?
09:36C'était très intéressant. C'est quelqu'un qui est enrichissant, qui a une réelle volonté d'amener quelque chose de nouveau systématiquement.
09:44C'est une chose que je respecte énormément parce qu'aujourd'hui, il y a énormément de rappeurs, mais il y a de moins en moins de gens qui créent concrètement.
09:55C'est quelqu'un d'inspirant et je le remercie d'ailleurs de sa présence sur le projet. J'espère que l'affiche sera à la hauteur des espérances du public.
10:05Ils vont l'écouter. C'est plus que quelques jours. Damso qui se demande s'il ne va pas arrêter, s'il a encore quelque chose à dire dans le monde du rap.
10:13Vous le comprenez quand il parle de lassitude, parfois même d'ennui ?
10:16Oui, bien sûr, je le comprends. Il y a des moments où la vie d'artiste, c'est en dents de dossier et ce n'est pas une science exacte.
10:26L'inspiration n'est pas constamment là. L'envie non plus.
10:32On est des êtres humains et puis finalement, je peux comprendre que des fois, on vient un peu de prendre du recul ou de décrocher totalement.
10:39Ça vous arrive, vous, parfois, dans le rapport à l'alcool ?
10:41Bien sûr, ça m'arrive.
10:43Et dans ces cas-là, vous faites quoi ?
10:44Je décroche un petit peu et puis la musique me rappelle. Et peut-être qu'un jour, elle ne me rappellera plus et ce sera comme ça.
10:51Vous pensez qu'on peut rapper après 50 ans ?
10:55Je pense qu'on peut rester passionné de rap après 50 ans. Rapper, ça, l'avenir nous le dira.
11:02Après, j'aspire quand même à autre chose pour mon quinquennat.
11:08Votre quinquennat ! Vous avez encore le temps, vous avez 20 ans.
11:16Toute la question, c'est de savoir ce que devient votre Julio, votre personnage.
11:21Parce qu'on écoute l'album et vous nous perdez. Je vais vous le dire tout de suite.
11:24On se dit, est-ce qu'il finit en taule ? Il y a une chanson qui laisse entendre qu'il pourrait aller en prison.
11:30Est-ce qu'il est mort ou est-ce qu'on le retrouvera sur un prochain album SCH ?
11:35Hélas, ce sera certainement l'unique question à laquelle je ne pourrai pas vous répondre pour le bien du projet.
11:43Mais quoi qu'il en soit, j'ose espérer qu'il vivra éternellement dans nos cœurs.
11:50Très bien, on n'en saura pas plus. Il faut écouter et comprendre. Parce que moi, j'ai écouté mais je n'ai pas compris.
11:56Vous avez grandi à Aubagne dans les années 90, père chauffeur, mère infirmière. Dans votre album, il y a d'ailleurs une chanson qui s'appelle 2000.
12:03Avec ses paroles, je suis né avant les années 2000, maman vend ses bijoux chez la tante, quelques poubelles vont cramer,
12:08mon reflet dans une flaque de pisse, je fais des sourires au camé. C'était pas si rose l'enfance ?
12:14C'était pas si rose. Après, j'ai malgré tout passé des moments exceptionnels. J'ai eu une bonne jeunesse, j'ai manqué de rien.
12:23Grâce à votre mère ?
12:24Grâce à ma maman qui s'est saignée pour que finalement j'ai une enfance cool.
12:31Et puis voilà, après comme tous les jeunes de mon époque, j'ai fait des conneries.
12:37Vous dites à la Provence, j'ai vécu un peu de débrouille, un peu d'intérim, un peu de ci, un peu de ça. C'est quoi un peu de ci, un peu de ça ?
12:44Un peu de ci, un peu de ça, c'est un peu de conneries. On essaie de s'octroyer ce qu'on nous vend à la télé.
12:53Et comme on n'est que des fruits de notre environnement, des fois on s'enlise, on fait des bêtises qui nous ramènent à la réalité.
13:01Et puis voilà, après la musique m'a sauvé, donc je suis content de ça.
13:05La musique m'a sauvé. Sur votre main il y a un tatouage, il y a écrit Otto en grand sur la main. C'est qui Otto ?
13:13C'est le deuxième prénom de mon père.
13:15De votre père ?
13:16Tout à fait.
13:17Votre père qui n'est plus là.
13:19Exact.
13:20Il y a souvent dans vos précédents albums une référence à votre père.
13:23Vous parliez d'une figure très charismatique et en même temps avec qui on devine que ça a été compliqué.
13:27Oui, après j'ai toujours une relation très pudique avec mon père, comme énormément de garçons.
13:35Mais ça reste ma première influence all time. C'est mon père.
13:43Il vous a appris quoi s'il devait rester une chose ?
13:45Je pense qu'il m'a appris le respect, les manières convenables et surtout le respect.
13:56C'est ce qui fait qu'on lit souvent dans vos portraits que vous êtes un des rappeurs les plus bien élevés.
14:00C'est bien gentil.
14:01Les plus humbles.
14:02Et en 2021, il y a après les deux-ci-deux-là, les petites conneries, il y a la musique qui vous sauve et la grande explosion de Marseille.
14:10Vous, Jules, Somanes et les autres, vous sortez le tube de l'année, peut-être même le tube de la décine.
14:26C'est notre sens, putain où tu étais quand je m'étais décepter au désens.
14:30Tu venais faire la guerre, pas vendu le cd.
14:33Ça prend ton OG, ça prend ta gadgie, ça prend ta cd.
14:37Téléphone bip, que tu prends laquelle ?
14:40Marseille BB.
14:42Ça m'énerve à cd.
14:44Quel succès.
14:46Ça va faire quatre ans, ça passe vite.
14:48Elle a été, je crois qu'elle était dans le top 100 mondial cette chanson.
14:54C'est exceptionnel ce qui s'est passé.
14:55Je pense que des fois, faire les choses simplement, sans calcul, c'est ce qui fonctionne le mieux.
15:00Et puis surtout avec vos potes.
15:02Parce que ce qui est très étonnant pour quelqu'un qui suit la trajectoire du rap, c'est-à-dire qu'il y avait beaucoup.
15:07Moi, j'ai grandi dans ma génération avec la guerre, I am NTM, Marseille-Paris.
15:12Puis ensuite, il y a eu les clashs entre Booba et tout le monde.
15:16Booba quoi.
15:17Et vous, cette nouvelle génération, elle est très bien élevée.
15:23Ça ne clashe pas beaucoup ?
15:25Non, c'est pisse foule.
15:27En fait, on est tout un tas de mecs de la même génération qui s'en sortent.
15:32Et très honnêtement, je pense qu'on considère à peu près tous que le gâteau est assez grand pour que tout le monde soit repu.
15:41Il n'y a pas de détestation ?
15:43Je n'ai pas l'impression.
15:45Vous, vous n'avez pas d'ennemis ?
15:46Non, de ma génération, absolument pas.
15:49Quand même, vous dites qu'il viendra un moment où l'on jugera les carrières globales des artistes de notre génération.
15:53Ce jour-là, ce qui restera, ce sont les oeuvres nuancées et audacieuses.
15:56Et c'est vrai qu'aujourd'hui, il y a toute cette génération très talentueuse qui vend énormément.
16:02Je répète à chaque fois, c'est-à-dire que vraiment, vous êtes aujourd'hui la musique écrasante écoutée par tous les jeunes.
16:08Et pas seulement d'ailleurs les jeunes, mais il y a vous, SCH, il y a Jul, Tiacola, Gazo, SDM, Ninho, je peux continuer comme ça.
16:14Qui restera dans 10 ans ?
16:16Je pense que tous ceux que vous avez cités resteront.
16:20Alors qui ne restera pas ?
16:23On le saura très vite.
16:25Mais vous avez des noms, vous n'allez pas les donner.
16:27Je pense qu'en fait, il ne s'agit pas de nom, il s'agit de discographie.
16:31Et pour moi, les personnes qui s'installent avec des discographies solides et audacieuses ont toutes les capacités de durer.
16:40Mais après, encore une fois, ce n'est pas une science exacte.
16:43Et puis des fois, un mauvais choix peut influer sur tout ce qu'on a fait.
16:47Donc ça reste quand même délicat et on ne peut vraiment pas se projeter vraiment sur le long terme.
16:56Mais on peut avoir quand même des petits pronostics.
16:59Oui, que vous avez. Je ne vais pas vous les demander parce que vous ne voulez pas vous pêcher avec les gens.
17:03Jul, c'est quoi son importance dans le rap de Marseille, dans la manière de faire rayonner Marseille, la fierté marseillaise, tout ça, tout ça ?
17:11Jul, pour moi, c'est l'incarnation musicale du rap marseillais.
17:17Plus que vous encore ?
17:19Oui, on a des univers qui sont quand même très différents, qui peuvent se compléter quand on travaille ensemble.
17:27Mais je n'aurai jamais la prétention de m'attribuer Marseille mieux que Jul.
17:34Je pense qu'il a sa façon de l'interpréter, j'ai la mienne et je respecte les deux.
17:40Et comme vous l'avez vu, allumer le chaudron des Jeux Olympiques.
17:43C'est génial, c'est génial.
17:45C'est génial pour le rap, c'est génial pour Marseille ?
17:47C'est génial pour tout, pour Marseille, pour le rap, pour le mouvement hip-hop de manière plus globale.
17:52Et puis aujourd'hui, on prend un plaisir fou à voir des collaborateurs, des amis, des collègues qui se retrouvent sur des médias plus généralistes qu'avant, plus filmés.
18:08C'est fini le mépris, vous dites ?
18:09Oui, j'ai l'impression que ça avance dans le bon sens.
18:13Et c'est cool.
18:14Et c'est cool.
18:15Même s'il y a toujours des gens qui étaient choqués par Aya Nakamura avec la guerre nationale, qui étaient choqués par Jul et pourquoi on a choisi Jul.
18:22On peut faire l'unanimité auprès de personnes et peu importe le mouvement d'où on vient.
18:29SCH, on va terminer par les impromptus, vous répondez rapidement sans trop réfléchir.
18:33Vous aimez cuisiner ?
18:34Oui.
18:35Vous avez vraiment fait une recette de cannelloni qui se trouve sur Marmiton, la recette de SCH, c'est vrai ?
18:39Oui.
18:40Vous continuez à faire vos courses chez Auchan ?
18:42Oui.
18:43Vraiment ?
18:44Oui.
18:45Vous ne mentez pas ?
18:46Non, je mets un masque en silicone.
18:47Je suis indétectable.
18:49Vous cachez quoi derrière vos lunettes de soleil que vous mettez tout le temps et même encore ce matin ?
18:52Je crois que je cache mes cernes en ce moment.
18:55En dehors du rap, vous écoutez quoi ?
18:57J'écoute de la variété.
18:58Quoi ?
18:59Joe Dassin, Eddie Mitchell, Balavoine, Phil Collins, Elton John.
19:05Joe Dassin et Eddie Mitchell ?
19:06Oui.
19:07J'aime beaucoup.
19:08Vous dites qu'ils auraient mérité d'être rappeurs ?
19:10Non, ce n'est pas un mérite.
19:11Je pense qu'ils auraient pu carrément y prétendre et je pense qu'ils l'évoluent ou non, ils sont précurseurs de notre mouvement.
19:20IM ou NTM ?
19:22C'est difficile.
19:25C'est dur.
19:27Je dirais pour la scène, NTM.
19:29Et pour le disque, IAM.
19:31Angèle ou Ayanna Kamoura ?
19:33Aya.
19:35Vous êtes né en 93, l'année où l'OM a remporté la Ligue des champions.
19:40La seule fois.
19:41Vous pensez revoir ça de votre vivant ?
19:43Ou c'est fini, tapis est mort, l'OM ne sera jamais championne de la Ligue des champions ?
19:47Non, l'espoir fait vivre.
19:49Je vous retourne la question alors.
19:51Paris.
19:53Mais enfin, qu'est-ce que ça veut dire ce truc ?
19:57Qui vous dit que ce n'est pas l'OM, mon club de cœur ?
20:00Le Marseillais est piqué dans son ego.
20:02Paris, ce serait bien, vous avez raison aussi.
20:05Enfin, pas pour vous, mais pour les Parisiens qui la remportent cette Ligue des champions.
20:09L'argent fait-il le bonheur, SCH ?
20:11Non.
20:12Qu'est-ce qui vous indigne ?
20:13Qu'est-ce qui m'indigne ? Le mépris.
20:15Vous votez ?
20:17Non.
20:18La dernière fois que vous avez pleuré ?
20:21Il y a un moment.
20:24Il y a un bon moment, oui.
20:26Vous ne pleurez pas facilement ?
20:28Je suis un homme, mais je me cache pour pleurer, c'est tout.
20:31Et l'amour, vous avez le temps ?
20:33J'essaie.
20:34Et alors ?
20:36Je me dépatouille comme je peux.
20:39Liberté, égalité, fraternité, vous choisissez quoi ?
20:43Liberté.
20:44Et Dieu dans tout ça ?
20:46Dieu nous guide et j'espère qu'il est avec nous dans ces temps qui courent.
20:53Merci d'avoir été avec nous, SCH.
20:55L'album Événement Julius Ad Finem sort le 6 décembre et le feat avec Damso est attendu par tout le monde.
21:03Et j'espère pour vous qu'il sera le feat de l'année.
21:06C'est tout le mal que je nous souhaite, merci beaucoup.
21:08Très belle journée.