• il y a 2 semaines
Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo

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00:00récalvaire, évangile. Mais surtout, il ne faut pas qu'elle baisse les bras, parce que vous savez que ça, c'est l'exode dans la Bible.
00:07Et puis quand Sacha Huth en classe, on dit « cessez vos jérémiades », livre des Lamentations. C'est quoi ce tohu-bohu, Bible genèse ?
00:16Vous ne fichez rien, mais il faudra bien pourtant travailler à la sueur de votre front, genèse, sinon vous serez pauvre comme Job, livre de Job.
00:23Et ce jour-là, je m'en laverai les mains, évangile de la passion. Donc vous voyez qu'il faut vraiment développer de nombreuses brigades.
00:31Vous êtes amusé en l'écrivant.
00:33Je peux vous faire la prochaine pitre, mais je peux vous rester là.
00:37Alors, il y a des précédents, ce calendrier de la mort. Il y a eu Saint-Nicolas. Saint-Nicolas, vous savez, qui est célébré dans l'Est de la France et dans le Nord.
00:45C'est très amusant, il passe dans les classes. Et si les enfants ont été sages, ils sont toujours sages. Du reste, ils donnent des clémentines et du pain d'épices.
00:54Alors ça, ça a été une année, par exemple, à Marquette-les-Lilles, l'Education nationale, il y a quelques années, a interdit le passage de Saint-Nicolas dans les écoles publiques sous prétexte de laïcité.
01:04Alors le maire était furieux, mais figurez-vous qu'il y avait une circonstance terriblement aggravante dans cette ville, c'est que le Saint-Nicolas donnait des coquilles.
01:11C'est des brioches du Nord de la France et de la Belgique. Vous savez ce qu'elles représentent ? Jésus en mailloté. Donc là, c'était vraiment extrêmement grave.
01:20Alors il y a aussi le film « Étoile de Noël » à Langouan en 2017. Vous savez que les instituteurs sont partis avec les élèves au milieu du film, comme s'ils leur avaient montré un film porno,
01:28comme s'ils s'étaient rendus compte au milieu du film que ça n'allait pas du tout. En fait, c'était l'histoire de l'âne de Bethléem, de la crèche.
01:35En même temps, ça s'appelait « L'étoile de Noël », donc il devait bien se douter qu'on ne parlait pas de la pêche au brochet.
01:41Et on peut tirer à l'infini. Vous vous souvenez des sapins ? Vous vous souvenez que le maire de Bordeaux... Alors il y a aussi des prétextes écologiques, mais il y a les sapins, les crèches.
01:52Et on se dit, mais ces manifestations ne sont pas culturelles, bien l'inverse d'ailleurs. Elles sont culturelles, mais pas cultuelles.
02:00Et c'est vrai que c'est comme si tout le monde peinait à comprendre que le christianisme n'est pas une excroissance qu'on peut couper comme ça.
02:06Et puis après hop, on trouve ça à la poubelle et on n'en parle plus. Parce que la France a baigné dans le christianisme pendant 2000 ans.
02:13Elle a été imprégnée du christianisme. Et c'est comme un baba dont vous voudriez enlever le rhum. Eh bien écoutez, vous essayez de l'essorer.
02:21Ça ne fonctionne pas, évidemment. Et ce qui est terrible, c'est que c'est un référentiel commun, avec des faits partagés, que finalement tout le monde admet.
02:29Vous imaginez si tout le monde décidait, moi je décide que la date d'aujourd'hui ce n'est pas celle-là. Vous imaginez la tour de Babel ?
02:36Donc c'est évidemment absolument incroyable. Et même toute la littérature catholique imprègne notre littérature classique.
02:47Toute la littérature est imprégnée de catholicisme. Il faudrait supprimer le Lagarde et Michard si on voulait supprimer le catholicisme dans la littérature française.
02:56Au prétexte que les autres religions y sont moins présentes. On tire un fil absolument infini.
03:03Mais du reste on y est presque parce qu'une enseignante de lettres dans une université m'a raconté récemment.
03:11Pourtant c'est en lettres, donc des étudiants qui ont choisi cette matière, que les étudiants ne savaient absolument rien en matière religieuse.
03:20Ils ne sont pas allés au bout du film L'étoile de Noël, ils ne savent rien de l'histoire de la catholique.
03:24Elle me disait comment voulez-vous enseigner Pascal, Racine, le gensénisme si vous ne savez pas ce que c'est que le catholicisme ?
03:31Donc en fait on les coupe de leurs racines.
03:35Mais Gabrielle, de qui viennent toutes ces demandes ? Est-ce que c'est des parents ? Est-ce que c'est de l'administration ? Est-ce que c'est des ministères ? De qui ça vient ?
03:43De l'administration plus souvent ou d'associations plutôt laïcistes radicales qui préviennent les désirs supposés d'une population allochtone chez nous.
03:57C'est vraiment eux qui sont le plus radicaux dans ce domaine.
04:00Autrefois ce genre de festivité ne posait aucun problème.
04:05Enfin moi j'ai appris Stilenhart avec ma prof d'allemand en sixième.
04:09Dans une école publique personne ne se demandait si c'était une atteinte à la laïcité.
04:13Et la laïcité s'est crispée sous les coups de boutoir de l'islam.
04:17Un islam conquérant dans le pays qui est arrivé dans les bagages d'une immigration massive.
04:23Et tout d'un coup on dit aux chrétiens il va falloir montrer l'exemple.
04:27Il faut que vous montriez l'exemple.
04:30Donc pour montrer l'exemple à ceux qui veulent imposer le hijab, le labaya, etc.
04:36Il faut bannir toute référence chrétienne dans l'espace public.
04:40Comme si la France était en fait une page blanche.
04:43Comme si ces deux religions étaient tout à fait à égalité dans notre pays.
04:48S'il n'y avait aucune antériorité, pas de place singulière.
04:51Et comme si ces manifestations chrétiennes sécularisées posaient tout d'un coup un prétexte.
04:57C'est un problème.
04:59Ce qui est terrible c'est qu'on s'est servi en réalité,
05:03et c'est assez machiavélique, du prétexte de la montée de l'islamisme
05:07pour diluer le christianisme, pour le faire disparaître.
05:12Et ça c'est le point vraiment saillant.
05:15Vous savez la culture c'est comme l'agriculture.
05:19C'est-à-dire que quand vous voulez faire de nouvelles plantations,
05:23vous arrachez les racines de l'ancienne plantation.
05:26Et bien c'est exactement ce que l'on est en train de faire.
05:29On arrache l'ancienne plantation et on prépare le champ,
05:33pour laisser champ libre précisément, à une nouvelle culture.
05:37Alors on dit souvent que ces laïcistes radicaux sont des idiots utiles
05:45de l'islamisme radical, de l'islam conquérant.
05:49Moi je crois qu'utiles ils le sont.
05:52Idiots je ne suis pas du tout certaine.
05:54Parce que je pense qu'ils en ont tout à fait conscience.
05:57Et je vais vous donner un exemple précis.
05:59C'est que la libre pensée qui voulait dévisser, qui a réussi,
06:04du reste la vierge de la flotte enraie, même si des subterfuges ont été trouvés,
06:10Saint Michel-Archange au sable de l'Aune,
06:12ont milité pour l'abaya, pour le hijab, pour les menus de substitution.
06:17Alors je crois qu'ils ne sont pas idiots,
06:19mais ils nous prennent de fait pour des idiots.
06:24Voilà, tout simplement.
06:25Et en attendant, si le cœur vous en dit,
06:27vous pouvez ouvrir ce soir la deuxième case du calendrier de l'Avent
06:30et fêter Saint Nicolas vendredi.
06:32Merci beaucoup Gabrielle.
06:35Puisqu'on parle d'histoire, Marc, 2 décembre,
06:382 décembre forcément c'est date napoléonienne par excellence,
06:42c'est le jour donc où le consul est devenu l'empereur,
06:46c'est-à-dire le jour où, et le gouvernement aujourd'hui est en péril,
06:51donc ça a tout un sens d'en parler là,
06:54mais à cette date-là, la France a fermé son pouvoir.
06:59Et de quelle manière ?
07:00Oui, alors on ne va pas refaire toute la jeunesse de la Révolution,
07:04ça nous prendra un petit bout de temps, mais ça serait passionnant en soi.
07:07Il y a plusieurs éclairages bien évidemment,
07:09mais bon, restons déjà sur le fait après la terreur,
07:13il y a le directoire, les uns et les autres qui plongent dans la corruption
07:18pour mieux s'enrichir, le consul finit par s'imposer,
07:24le fameux coup d'état du 18 brumaire,
07:27les trois consuls, il devient lui le premier consul,
07:31mais forcément il y a de la résistance à tout cela,
07:35il y a des gens qui rêvent soit de voir revenir la royauté,
07:40soit d'autres que la religion retrouve plus d'éclats, etc.
07:46Et par conséquent, on fomente contre Bonaparte,
07:51et quand on fomente, ça signifie que le premier consul a sa vie qui est menacée,
07:58et si sa vie est menacée, lui qui rêve d'enraciner sa famille dans le pouvoir,
08:05eh bien tout s'effondrera.
08:07Alors il n'a pas le courage de vraiment dire, il suggère,
08:11et on finit par lui dire mais ça serait bien qu'il y ait une autorité supérieure
08:17qui vous permette de consolider votre pouvoir, vous ne vous ayez plus menacé,
08:21alors il fait mine de se retirer à Saint-Cloud, de réfléchir sur le sujet,
08:27on est le 13 avril, et puis il dit oui, peut-être,
08:31et le tribunal administratif finit par dire le 30 avril,
08:35et bien la République devient empire,
08:38si la République devient empire, ça signifie que l'on peut commencer
08:42à envisager qu'il est un empereur, et de là, on a les propositions
08:49qui arrivent au Sénat, il joue admirablement bien, c'est la grande finesse,
08:54tant et si bien que le Sénat lui envoie une délégation pour lui demander
08:58s'il admettrait éventuellement de devenir empereur des Français.
09:03Et voilà, il est empereur des Français, et ensuite il faut le sacre,
09:08le sacre en tant que tel, mais déjà au mois de mai, il est l'empereur,
09:13alors il lui faut une cérémonie, il lui faut montrer qu'il n'est pas
09:18dans la continuité des rois, mais il est plutôt dans la continuité de Clovis,
09:23dans la continuité de Charlemagne, Charlemagne l'empereur,
09:27et il se dit, peut-être que le sacre, on devrait l'organiser à Aix-la-Chapelle,
09:34la ville de Charlemagne, il n'a pas ce courage-là, et il finit par se dire
09:40que le mieux serait à Notre-Dame, Notre-Dame on l'a évoquée,
09:44et puis on va encore en parler cette semaine, bien sûr, mais déjà la semaine dernière,
09:49et la révolution lui a valu de nombreuses blessures,
09:55les têtes coupées des rois de Judée, les tentures qui ont été arrachées,
10:02tout nombre de tableaux qui ont été décrochés, pillés, bref,
10:08et elle est même devenue une réserve de vin,
10:13elle sert à d'autres endroits comme écurie, alors il faut restaurer cela,
10:19on demande à ce que les décorateurs, alors il y en a deux,
10:23c'est Charles Percier et François-Léonard Fontaine,
10:28qu'ils prennent le dossier et ils vont faire un décor de théâtre,
10:33après il faut convoquer le pape, alors avec le pape ça va un tout petit peu mieux,
10:37puisqu'en 1801 on a accordé le concordat, avec ça on s'est rapapillotés,
10:43si je puis dire, et donc le pape a accepté de venir,
10:48il s'est montré du côté de Fontainebleau,
10:53où le nouvel empereur était en villégiature quelque temps,
10:57quand il apprend que le pape chemine vers lui, il court avec son cheval,
11:01on descend, on fait dans la fausse amitié,
11:05et il obtient du pape que la cérémonie se déroule,
11:09non pas selon le sacre de Reims,
11:13avec une légitimité qui soit digne de Reims,
11:17donc le pape doit être là, mais il est hors de question
11:21que le pape lui mette la couronne sur la tête.
11:25Et alors voilà, tout est organisé et nous sommes le 2 décembre.
11:30On a aussi préparé le parvis.
11:34Parvis, vous voyez, les cloches sonnent déjà.
11:38Le parvis, les maisons de grande tenture,
11:42on a pavé les routes qui vont des tuileries
11:47où se trouvent l'empereur et Joséphine,
11:52pour qu'on ne soit pas dans la boue.
11:55Il fait un temps épouvantable, il neige,
11:59et quand les premiers invités arrivent à 7h du matin,
12:03on a encore les décorateurs, tous les personnages
12:06qui sont en train de terminer ce temple
12:11pour qu'il soit présentable.
12:13Alors quand je dis ce temple,
12:15parce que ce n'est pas vraiment une cathédrale que l'on aura,
12:17il y a une inspiration, il veut être César.
12:20Alors il faut que ça ressemble à un côté romain, vous voyez.
12:23Et par conséquent, nombre d'éléments ecclésiastiques
12:27disparaissent ceux qui restaient pour avoir cette impression
12:31d'une sorte de Rome à l'intérieur de Notre-Dame.
12:35Et devant, d'ailleurs, Notre-Dame,
12:37on a mis des éléments gothiques avec une pyramide
12:41et les emblèmes de l'Empire.
12:43Il a choisi comme emblème les abeilles.
12:46Il y a l'aigle, mais sinon, les abeilles.
12:49Pourquoi les abeilles ?
12:50Parce que Souclevis, c'était des petits hannetons,
12:53et c'est un ton porté bonheur.
12:55Et alors entre les hannetons et les abeilles,
12:57il n'y a pas grande différence,
12:59et c'est pour ça que ça devient l'emblème de l'Empire.
13:03Il se présente, le pape est le premier,
13:06à venir à 9h du matin.
13:09C'est le carrosse de Joséphine,
13:12l'un des carrosses qui lui a été prêté,
13:14devant lui marche le nonce.
13:18Quand je dis il marche, il est sur sa mule, en pauvre.
13:23C'est là l'un des symboles aussi de la chrétienté.
13:28Le pape est glacé, la neige tombe, c'est épouvantable.
13:32Il devra attendre comme tous les autres
13:35qui, au fur et à mesure, entrent dans la cathédrale.
13:38Et ce n'est qu'à 11h du matin
13:40que Napoléon, avec Joséphine,
13:4325 carrosses, 152 chevaux,
13:47les canonnades, on annonce que l'Empereur
13:50chemine vers la cathédrale.
13:53Et lorsqu'il arrive là,
13:55il y a un grand édifice
13:57et deux éléments qui lui permettent
13:59de gagner l'évêché pour changer de tenue.
14:04Tenue, je n'ai pas le temps de vous la décrire.
14:07Mais c'est invraisemblable qu'on puisse avoir
14:09de tels tissus avec les broderies d'or,
14:14avec l'argent, c'est plus qu'étincelant.
14:17Les rois paraîtraient des pauvres gueux.
14:20Et Joséphine, une robe qui n'en finit plus.
14:24Et les sœurs de Napoléon qui sont là,
14:27en colère car on leur a demandé de porter la traîne.
14:31C'est une humiliation pour elles.
14:33Ils entrent dans la cathédrale.
14:40Imaginez, sur les gradins,
14:43ils sont près de 2000.
14:47On se dresse, on essaie de voir l'Empereur
14:51qui est pratiquement invisible,
14:54tellement il est couvert avec son grand manteau.
14:57Joséphine à ses côtés.
14:58Mais ce que l'on remarque tout de suite,
15:00c'est qu'il porte la couronne.
15:03Il ne s'en défait que quelques secondes après,
15:06au moment de la profession de foi
15:08avec la bénédiction papale.
15:11Alors là, il dépose la couronne à côté, sur l'autel.
15:16Et puis, on se lance dans la Grande Ouest.
15:20La messe va durer plus d'une heure.
15:22Et ensuite, il y a le pape qui réapparaît
15:26pour la prière de Reims.
15:28Eh oui, parce qu'on a beau ne pas vouloir
15:30être dans la continuité du roi,
15:32il y a des grands principes.
15:34Et le pape veut que cette cérémonie
15:38soit celle qui authentifie la bénédiction du Tout-Puissant.
15:43Que Dieu vous affermisse sur le trône.
15:49Il prendra la couronne.
15:51Puis il prend celle de Joséphine.
15:54Et le pape n'est que spectateur.
15:57Il n'a pas le droit de dire quoi que ce soit.
15:59On sortira ensuite.
16:02Et le soir, le dîner sera simplement
16:05en tête-à-tête entre Joséphine et Napoléon.
16:09Merci beaucoup, Marc,
16:10de nous avoir fait revivre 220 ans après ce 2 décembre.
16:16Il y aurait beaucoup à dire également sur la peinture de David qui en a été faite.
16:21On va retourner un petit peu dans l'actualité.
16:23Dans un instant, Mathieu Bocoté nous reparlera de Michel Barnier.
16:27Petite parenthèse avec vous quand même, Charlotte Dornelas,
16:29pour reparler de ce programme EVARS,
16:32L'Éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle.
16:35Je ne sais pas si je l'ai dit dans le bon ordre.
16:37La semaine dernière, le ministre déléguait la réussite scolaire
16:41pour fonder la théorie du genre
16:43et la présence d'associations militantes au sein de l'école
16:46avant d'être recadré par sa ministre de tutelle de l'éducation nationale
16:51qui a dénié l'existence même de cette théorie.
16:55Aujourd'hui, ce sont cette fois les LR qui dénoncent à leur tour,
17:00enfin 100, qui dénoncent à leur tour le texte tel qu'il existe aujourd'hui.
17:05Donc, on y voit plus en clair.
17:07Qu'est-ce qu'on sait exactement de ce texte ?
17:10Qu'est-ce qui est dit ? Qu'est-ce qui est écrit ?
17:12Et quelle est la volonté ?
17:14C'est ça, parce qu'on finit par s'y perdre,
17:16puisque tout le monde réagit à un texte.
17:18La ministre a commencé par expliquer que pas du tout,
17:20elle allait repasser sur le texte tel qu'il était aujourd'hui.
17:23Je rappelle quand même qu'Anne Jeuneté,
17:25avant de nous expliquer que la théorie du genre n'existait pas,
17:27avait expliqué qu'elle était repassée sur le texte
17:29et qu'il n'y aurait pas les mentions inhérentes à la théorie du genre.
17:32À l'époque, ça existait jusqu'à ce qu'elle se rende compte
17:34que ça n'existait plus entre les deux.
17:36Il y a en effet son ministre délégué à la réussite scolaire
17:39qui lui a expliqué que le texte en l'état n'était pas acceptable.
17:43Et là, vous le disiez, il y a 100 sénateurs LR.
17:45De quoi parle-t-il exactement ?
17:47En réalité, depuis 2001, vous avez trois séances par an
17:50d'éducation sexuelle qui sont obligatoires,
17:53mais qui n'ont jamais été réellement appliquées.
17:55En 2022, il y avait eu un rapport de l'inspection
17:57qui disait que 20% des élèves seulement y avaient accès.
18:00Et le tout se faisait sur la base de circulaires assez vagues,
18:04très légères, on va dire.
18:06Donc beaucoup de professeurs, tout simplement,
18:08ne le faisaient pas du tout.
18:10En juin 2023, Papendia promettait de fixer un cadre
18:13pour ces enseignements, pour faciliter le travail,
18:15on va dire, aux professeurs.
18:17Et en mars 2024, le Conseil supérieur des programmes
18:20a publié sa version, comme c'est le cas traditionnellement,
18:25sa version du programme d'éducation sexuelle.
18:29Et il doit passer ensuite ce programme,
18:31comme tous les autres programmes,
18:33par la direction générale de l'enseignement scolaire,
18:35qui est chargée, elle, de la mise en œuvre des programmes.
18:37Normalement, c'est un passage éclair,
18:39ça va très vite, il y a assez peu de changements.
18:42Sauf que là, on est en mars, la dissolution arrive en juin,
18:46donc c'est assez tard, ils auraient pu le sortir avant.
18:48Par exemple, vous avez le programme d'éducation morale et civique
18:50qui a été rendu exactement le même jour
18:52par le Conseil supérieur des programmes,
18:53et qui a appliqué depuis septembre.
18:55Donc ce n'est pas la dissolution qui explique tout.
18:57Simplement, à l'époque, le CESE, souvenez-vous,
19:00avait rendu ses préconisations sur l'éducation sexuelle,
19:04et déjà à l'époque avait fait scandale,
19:06parce que la notion d'identité de genre était omniprésente
19:10dans le rapport, ce qui n'était pas le cas
19:12à la sortie du Conseil supérieur des programmes.
19:14Donc là, on est sur le texte qui sort de l'ADGESCO,
19:18de la direction générale de l'enseignement scolaire,
19:20qui a été remanié par l'ADGESCO,
19:22et qui est arrivé, notamment, entre les mains du ministre.
19:27Pendant la dissolution, le sujet, évidemment,
19:29n'a pas du tout été évoqué pendant la campagne.
19:32On se souvient que la dernière fois que le sujet
19:34avait été concrètement évoqué,
19:35c'était les ABCD de l'égalité en 2013,
19:37qui avaient été retirés en 2014.
19:39Donc ça avait été un peu plus compliqué que prévu.
19:42Et le projet sur lequel se battent, vous le disiez,
19:44les sénateurs, les associations, et même les ministres entre eux,
19:47c'est celui qui est sorti de la direction générale
19:50de l'enseignement scolaire.
19:51Donc ce texte existe bel et bien.
19:53Parce que la tentation, ces derniers jours,
19:54c'est de nous expliquer que, de toute façon,
19:55le texte n'existe pas.
19:56Donc la théorie du genre n'existe pas,
19:58le texte n'existe pas.
19:59Donc on est tous fous, en fait.
20:00Bon, il y a un texte qui est sorti de la DGSCO,
20:02et c'est celui-là qui est commenté.
20:05Il prévoit donc une éducation à la vie affective,
20:07relationnelle et sexuelle,
20:09de la maternelle au lycée, c'est écrit.
20:11Et il dit que cette éducation doit être progressive
20:13et adaptée aux différents âges, évidemment,
20:16auxquels il est enseigné.
20:18Les objectifs sont, eux aussi, clairement édictés.
20:21L'égalité de considération et de dignité,
20:23en particulier entre les femmes et les hommes.
20:25La lutte contre toutes les discriminations
20:27de sexe, d'identité de genre et d'orientation sexuelle.
20:30Alors, on vous les cite,
20:32hétérosexualité, homosexualité, bisexualité, asexualité.
20:35La sensibilisation aux principes du consentement
20:38et la prévention des différentes formes de violences,
20:40notamment sexistes et sexuelles,
20:42donc avec la reprise du vocabulaire du continuum
20:44de ces violences.
20:46Dans la dernière version, vous avez 17 mentions
20:48des termes identité de genre.
20:50Il n'y en avait que deux à la sortie du Conseil supérieur des programmes.
20:53Donc, il y a clairement un changement,
20:55et dans un sens, évidemment, militant,
20:57qui serait abordé par ailleurs dès la sixième,
20:59et non plus seulement en troisième.
21:01L'identité de genre, ça signifie que le sexe biologique
21:03est décorrélé du sexe ressenti.
21:05Donc là, il y a évidemment un marqueur,
21:07on va dire un choix,
21:09qui est fait dans ce nouveau programme.
21:11C'est sans doute la raison pour laquelle la ministre
21:13disait qu'elle avait repassé sur ce texte
21:15il y a quelques jours, avant finalement
21:17d'expliquer que ça n'existait pas,
21:19mais théorie du genre ou non, que va-t-elle faire
21:21de cette notion d'identité de genre,
21:23évidemment, au milieu de tout ce débat,
21:25ainsi que d'autres questions qui ont vivement fait réagir
21:27des parents, des associations,
21:29des pédopsyches et des sénateurs,
21:31jusqu'à des sénateurs,
21:33parce que le débat de fond, il est sur l'anthropologie,
21:35évidemment, qui teinte
21:37cette éducation à la sexualité à l'école.
21:39Est-ce qu'on peut être plus précis sur les sujets
21:41qui font réagir, et surtout sur ces
21:43cent sénateurs qui ont pris la parole ?
21:45Alors, comme tous ceux qui
21:47critiquent, on va dire, le texte,
21:49il y a d'abord l'épineuse question de la place des parents
21:51dans l'éducation sexuelle.
21:53Ils sont, évidemment, et ils sont reconnus
21:55comme tels par l'éducation nationale, les premiers
21:57éducateurs de leurs enfants. Or, vous conviendrez
21:59que si 2 plus 2 égale 4, aucun
22:01parent au monde ne peut venir expliquer à l'école
22:03que 2 et 2 font 5, parce que chez lui, il a décidé
22:05que 2 et 2 faisaient 5, sur la question
22:07de l'intimité absolue de
22:09l'éducation sexuelle, et notamment de la moralité
22:11sexuelle, ils sont évidemment parties
22:13prenantes. Or, ils n'apparaissent pas
22:15dans le programme
22:17tel qu'il est prévu aujourd'hui.
22:19La deuxième chose, c'est la
22:21question du respect des étapes de maturité
22:23des enfants. Donc, je vous le disais,
22:25dans le programme, il est écrit que cette éducation
22:27sera progressive et adaptée
22:29à l'âge, et par exemple, on nous dit
22:31la sexualité, stricto sensu, ne sera
22:33pas évoquée avant le lycée. Mais il y a
22:35des questions qui se posent quand même. Quand vous expliquez qu'en maternelle,
22:37vous allez devoir expliquer aux enfants
22:39la différence entre les familles hétéros
22:41parentales ou homoparentales. Comment
22:43vous l'expliquer sans aborder la question sexuelle ?
22:45Qui sera évidemment
22:47inhérente, notamment dans la question des enfants ?
22:49Pareil, quand vous expliquez que les enfants, dès la maternelle,
22:51doivent envisager de nommer
22:53scientifiquement les parties du corps.
22:55Quand vous nommez scientifiquement les parties du corps
22:57dans un programme d'éducation sexuelle,
22:59évidemment que vous abordez cette question-là.
23:01Lorsqu'en CM1, vous abordez les changements du corps
23:03liés à la puberté et à la reproduction.
23:05Et c'est clairement établi, on vous parle
23:07d'érection, pénétration, éjaculation.
23:09Vous m'expliquez comment vous n'abordez pas la question
23:11sexuelle en prenant ces sujets-là.
23:13Donc, il y a évidemment un biais dans la manière
23:15de le présenter. La troisième chose
23:17qui fait vivement réagir, c'est la question du consentement
23:19qui est mentionné à 53 reprises
23:21dans le texte tel qu'il est sorti.
23:23Alors évidemment, personne ne conteste
23:25la notion de consentement. Seulement
23:27certains la jugent absolument insuffisante,
23:29surtout à cet âge-là, et surtout comme
23:31norme morale absolue.
23:33C'est-à-dire qu'on veut expliquer aux enfants
23:35que le consentement est la seule norme
23:37morale qui compte en sexualité.
23:39Alors, un...
23:41Là, c'est les AFC qui ont vivement réagi en disant,
23:43je cite,
23:45on sait très bien qu'on peut consentir à n'importe quoi
23:47quand on est sous emprise. C'est exactement la question
23:49qui avait été évoquée dans la loi votée
23:51il y a quelques années seulement,
23:53où on expliquait qu'un enfant de moins de 15 ans
23:55ne pouvait pas consentir avec un adulte,
23:57précisément parce qu'il n'était pas en capacité
23:59de consentir. Donc, la question du consentement
24:01comme seule définition, évidemment,
24:03de ce qu'on veut faire ou pas,
24:05n'est pas suffisante.
24:07Et la deuxième chose, c'est qu'il y a parfois
24:09un consentement à des choses qui, moralement,
24:11peuvent être discutées, notamment
24:13par les parents, qui, dans leur éducation sexuelle,
24:15n'ont pas la même vision que celles
24:17qui s'imposent, notamment par le biais
24:19de certaines associations.
24:21Et le quatrième
24:23grief, on va dire, c'est le liste
24:25d'agréments des associations qui interviennent
24:27dans les écoles, et qui ont un agenda,
24:29dont certaines, en tout cas, ont un agenda
24:31militant, dont elles ne font absolument pas mystère.
24:33Souvenez-vous, et Mathieu nous parlait
24:35l'autre jour du planning familial,
24:37qui expliquait que oui, un homme pouvait être enceinte.
24:39Il peut peut-être y avoir une discussion avant
24:41qu'on les envoie dans les écoles,
24:43peut-être. Et les sites
24:45de discussions agréés par le ministère,
24:47où là, il est carrément question
24:49d'orgies, de partous, de pornographie,
24:51de chemsex, de prostitution, de transidentité,
24:53de fluidité, tout ça avait été
24:55constaté par Huissier, parce que là, encore une fois,
24:57on nous expliquait que ça n'existait pas. Alors, le syndicat
24:59de la famille a fait constater par Huissier certains
25:01contenus sur des sites agréés
25:03par le ministère. Je vous en cite un qui va
25:05plaire à Mathieu, je pense.
25:08Parfois, ce n'est pas si simple.
25:10Aujourd'hui, on sait que les organes sexuels
25:12de naissance ne correspondent pas forcément
25:14à l'identité homme ou femme.
25:16Ça, c'est sur un site agréé par le ministère.
25:18Vous avez également... La fellation est aussi
25:20appelée pipe, et je vais m'arrêter là, mais vous avez un
25:22détail extrêmement... Et là, c'est accessible
25:24à tous les enfants, donc à côté, le calendrier de l'Avent,
25:26je comprends que ça choque, mais enfin...
25:28Là, ils peuvent... Voilà.
25:30Il y a tout un détail. Vous avez mieux encore.
25:32La prostitution, moralement, c'est bien,
25:34c'est neutre, c'est mal. À cette question, chacun
25:36jugera selon ses valeurs. Les enfants,
25:38potentiellement, ils ont 12 ans.
25:40Vous avez également... La plupart du temps,
25:42on aborde la question de la pornographie... Non, des relations
25:44sexuelles. La plupart du temps, la sexualité
25:46se passe en duo, mais on peut fantasmer de rajouter
25:48un troisième élément à cette composition,
25:50et au-delà de trois, on parle même d'orgie.
25:52Ensuite, on vous parle des films pornographiques,
25:54et là, on dit que si regarder un film peut être très
25:56excitant, ce n'est pas pour autant que tu as le désir
25:58de faire pareil. Bon, vous avouerez
26:00que c'est quand même une manière d'aborder. Alors après,
26:02on nous dit la catastrophe
26:04de la pornographie chez les enfants de 10 ans.
26:06Si on leur explique que ça peut t'exciter,
26:08mais que tu n'as pas forcément envie de faire la même chose,
26:10c'est une manière d'aborder la chose qui est
26:12au minimum discutable.
26:14Est-ce qu'on peut
26:16sérieusement prendre au sérieux la demande de liberté
26:18qui contreviendrait justement à la lutte contre les violences
26:20ou contre les discriminations, qui est importante ?
26:22C'est vrai que puisque c'est vendu en nous disant
26:24qu'on va lutter contre la violence, la discrimination, et contre
26:26justement, notamment, la question de la pornographie,
26:28qui est présente, en effet, dans ce programme,
26:30on se dit, mais qui sont les mauvais coucheurs qui ne veulent
26:32pas qu'on lutte contre les violences et les discriminations.
26:34Bon, un, l'école est de plus en plus
26:36confrontée au sujet sexuel, notamment par le
26:38biais de la pornographie, avec des parents
26:40qui très souvent, et c'est parfaitement vrai,
26:42sont vraiment dépassés. Vous avez des familles
26:44absolument dépassées par l'état de la pornographie.
26:46C'est vrai. Simplement, l'enjeu de ces
26:48cours ne se limite pas à cette question-là.
26:50Il y a évidemment la bataille pour
26:52imposer la vision
26:54anthropologique. Or, la question qui se
26:56pose dans le fond, est-ce que
26:58des parents peuvent vouloir
27:00une éducation à la sexualité différente
27:02que celle que voudrait imposer, donc,
27:04l'État ? La question, elle est relativement vertigineuse,
27:06quand vous la posez comme ça. C'est-à-dire,
27:08est-ce que c'est à l'État d'imposer
27:10une moralité sexuelle
27:12à la place, en l'occurrence, des parents
27:14à des âges où, évidemment, les cerveaux
27:16sont très malléables ? Là, ce n'est pas une
27:18éducation à la critique.
27:20C'est une éducation, on leur donne des réponses.
27:22La vision de la sexualité, qui est perçue comme un acte
27:24sans relation, un acte
27:26risqué, par ailleurs, parce qu'il y a beaucoup la prévention
27:28des risques, les grossesses indésirées, c'est extrêmement
27:30présent et potentiellement violente,
27:32n'est pas exactement une vision
27:34universelle de la sexualité,
27:36et c'est peut-être pas par là, non plus, que
27:38les parents ont envie de commencer. Par ailleurs, la vision
27:40anthropologique d'autodétermination
27:42totale n'est pas non plus
27:44partagée par tout le monde, et
27:46il n'y a enfin aucune obligation légale, en tout cas pas
27:48encore, à reprendre la notion d'identité
27:50de genre qui déconnecte, donc, le sexe biologique
27:52et le sexe ressenti.
27:54Donc, que l'on éduque les enfants à ne pas être
27:56violents ou discriminants, il n'y a évidemment
27:58aucun problème, mais il n'y a pas besoin d'éducation à la sexualité
28:00pour ça, puisqu'on est violents et discriminants
28:02avec personne, au-delà des questions sexuelles,
28:04me semble-t-il. Donc, il ne s'agit pas
28:06de défendre des gens qui voudraient être obscurantistes,
28:08discriminatoires ou violents,
28:10mais tout simplement de rappeler que les questions
28:12morales, sexuelles et éthiques ne font pas
28:14consensus avec la vision qu'en propose
28:16par exemple le planning familial
28:18et la myriade d'associations
28:20qui sont derrière elle.
28:22Merci beaucoup, Charlotte.
28:24On revient au sujet politique, évidemment,
28:26on se donnait sombre et vu tout ce qui s'est passé
28:28aujourd'hui, pour rappel,
28:30le 49-3, enfin le texte
28:32du budget de la sécurité sociale devant
28:34les députés,
28:36Michel Barnier
28:38qui déclare qu'il dépose
28:40un 49-3, et donc ce qu'il veut dire après
28:42motion de censure, si je fais très court.
28:44Mais, on aimerait revenir
28:46avec vous, Mathieu, pour mieux comprendre ce qui se passe
28:48et cette séquence politique qui s'ouvre.
28:50De quoi est-ce que Michel Barnier,
28:52qui est en sourcil, donc, est-il
28:54le nom, ou plutôt le symbole ?
28:56En fait, je dirais, je poserais la question autrement,
28:58en quoi représente-t-il
29:00le dernier
29:02spasme d'un monde qui meurt ?
29:04Je crois que c'est plus exact.
29:06Le dernier spasme d'un monde qui meurt, pourquoi ?
29:08Rappelez-vous, il y a quelques mois, au moment de sa nomination,
29:10il y a eu, dans la presse bourgeoise,
29:12notamment, quelque chose comme une Barniermania.
29:14Il y avait quelque chose,
29:16une forme de fantasme
29:18qu'il incarnait, avec la question
29:20qui accompagnait. Ici, c'était lui.
29:22La France apaisée, retrouve.
29:24C'est le retour des gentlemen, c'est le retour des gentilhommes.
29:26C'est le retour d'une politique
29:28d'équilibre, c'est le retour d'une politique de bon sens.
29:30Il y avait un enthousiasme autour de lui.
29:32On pourrait dire que c'était l'enthousiasme
29:34des octogénaires ou des septuagénaires
29:36qui disaient, enfin, c'est le retour du bon vieux temps.
29:38Et on a pu, même,
29:40plus jeunes, céder à ça, en se disant
29:42oui, avec la tentation,
29:44quelquefois, la psychologie de guerre civile qui commande
29:46trop souvent la vie politique, aujourd'hui,
29:48peut-être est-ce une bonne nouvelle.
29:50Mais il faut tout simplement constater une chose,
29:52ce qui va partir avec Michel Barnier
29:54dans les prochains jours, les prochaines semaines,
29:56c'est que c'est un monde
29:58dont il était le symbole.
30:00Michel Barnier, c'est la figure du centriste,
30:02comme on dit. Le centriste, c'est quoi?
30:04C'est l'homme qui croit être capable de réconcilier
30:06les bonnes volontés de tous les camps
30:08pour peu qu'on s'entende sur un diagnostic
30:10raisonnable et des solutions
30:12acceptables par tous les bons pères de famille
30:14et les bonnes mères de famille.
30:16Ça ne correspond pas à une période
30:18d'hyperpolarisation comme la nôtre
30:20où l'irréconciliable devient
30:22le point qui définit
30:24véritablement la vie politique.
30:26Parce que Barnier, c'était effectivement un consensus.
30:28Barnier était possible dans une société
30:30en fait, où il y a un consensus
30:32moral, identitaire, culturel
30:34à ce point fort, qu'il est
30:36possible en politique ensuite d'avoir des
30:38désaccords relativement raisonnables,
30:40des désaccords convenus,
30:42des désaccords, on pourrait dire, de bonne foi.
30:44Barnier, c'était aussi possible
30:46dans un monde où il y avait une forme
30:48de reconnaissance, une communauté
30:50de formes dans la vie politique.
30:52Donc il y avait des excités dans tous les partis évidemment,
30:54il y avait des communistes qui ne savaient pas toujours vivre,
30:56mais fondamentalement, il y avait
30:58dans la vie politique
31:00un langage commun, des normes communes,
31:02un monde commun. Je vais donner un
31:04exemple qui nous ramène à 2022, mais le monde
31:06de Michel Barnier est un monde où une collection
31:08de députés qui arrivent à l'Assemblée nationale ne décident
31:10pas de retirer leur cravate pour témoigner de leur
31:12opposition au système vertical et phallique
31:14qu'elle représenterait. Donc,
31:16il représente ce temps
31:18révolu. Or, quel est le temps
31:20présent? C'est le temps du
31:22réchauffement global des passions politiques,
31:24et c'est vrai partout en Occident.
31:26C'est le retour des polarisations fortes,
31:28c'est le retour de désaccords
31:30tels que nous ne sommes plus, et Charlotte vient de l'évoquer à sa
31:32manière, nous ne sommes plus
31:34capables de nous entendre sur ce qui
31:36distingue un homme d'une femme.
31:38Pouvez-vous imaginer à quel point
31:40le désaccord est profond dans une société
31:42où nous ne sommes plus capables d'identifier
31:44la chose la plus évidente qui soit.
31:46Donc, le nombre de fractures
31:48fait en sorte qu'un homme qui se présente comme l'homme
31:50des grandes réconciliations, un homme qui se présente
31:52comme l'homme qu'on est capable raisonnablement
31:54de se parler. Rappelez-vous, il y avait le petit moment d'excitation
31:56aussi quand il répondait comme un gentleman
31:58un peu outré devant les canailles
32:00de la gauche radicale qui l'insultaient à l'Assemblée nationale.
32:02Tout ça était le bonheur
32:04d'un temps, le bonheur d'un moment, un amour d'été.
32:06Mais, nous irons.
32:08Comme quoi, on peut s'aimer deux saisons.
32:10Mais au final,
32:12ce qu'on voit, c'est tout simplement
32:14lorsqu'il sera balayé, très probablement,
32:16dans les prochains jours, c'est toute cette
32:18société de cohérence qui disparaît avec lui
32:20et je pense qu'il en est le symbole, je crois
32:22qu'il en est même conscient, hélas, de sa manière.
32:24Et donc, la suite, alors?
32:26Je pense qu'il faut chercher à identifier
32:28le sentiment ou l'émotion dominante
32:30des temps à venir. Ceux,
32:32parce que regardons les politiques qu'on a devant nous,
32:34ceux qui seront à la recherche d'une solution raisonnable
32:36je n'ai rien contre le raisonnable
32:38en tant que tel. Je dis simplement, le temps qui est devant nous
32:40seront balayés par les circonstances.
32:42Il arrive un moment dans l'histoire, c'est pour ça que je disais
32:44en 1958, tantôt, vous m'avez regardé avec des gros yeux
32:46sur le mode, est-ce que je n'exagère pas un peu la comparaison?
32:48Eh bien, non, pas du tout, je crois.
32:50C'est-à-dire, qu'est-ce que 1958?
32:52C'est le régime qui n'est plus capable d'accoucher
32:54d'une décision, qui est décalé par rapport
32:56à l'histoire. Alors, je ne dis pas qu'on va changer de République.
32:58Je dis simplement qu'aujourd'hui, on est dans un moment
33:00où, puisque les raisonnables,
33:02les centristes, mais qui sont aussi, quelquefois,
33:04les impuissants et les timorés, ont échoué,
33:06qu'est-ce qu'on voit? C'est une concurrence
33:08pour l'apparition de nouvelles élites.
33:10De nouvelles élites, et je dirais que c'est la prime
33:12aux minorités radicales, entre guillemets.
33:14C'est la prime aux plus résolues.
33:16C'est la prime à ceux qui sont prêts à aller jusqu'au bout.
33:18C'est la prime à ceux, dans les circonstances
33:20comme les nôtres, qui sont prêts à forcer le jeu,
33:22à imposer dans les circonstances
33:24leur volonté, même si on leur explique
33:26que ça ne se fait pas selon les règles.
33:28Nous arrivons à un moment où le système de règles
33:30qui est le nôtre n'est plus véritablement partagé.
33:32Il est là formellement, mais il n'est plus
33:34intériorisé comme un système de normes.
33:36Donc, c'est le retour, je crois, des passions
33:38dites violentes. Je parlais de Roger Caillois
33:40il y a un instant, il y a quelques minutes, qui disait
33:42qu'il existe des moments où les sociétés tombent dans
33:44l'ivresse, l'ivresse du chaos, la tentation
33:46de voir jusqu'où on peut aller, le désir
33:48d'en finir avec les fausses prévenances,
33:50avec la fausse modération.
33:52Je ne dis pas du mal encore une fois de la modération.
33:54Je constate qu'il y a des moments dans l'histoire
33:56où la passion de la modération n'est plus la passion
33:58dominante. Il existe des moments où le plus
34:00résolu peut l'emporter.
34:02Et dans les circonstances présentes, on regardera
34:04dans les prochains jours, les prochaines semaines,
34:06parce que l'hypothèse
34:08d'une démission d'Emmanuel Macron va flotter.
34:10C'est encore une fois la passion régicide
34:12des Français qui surgit à travers cela.
34:14L'hypothèse d'une démission va surgir.
34:16Voyons qui sont ceux qui se sentent capables
34:18de prendre, de faire le coup de force
34:20dans les règles démocratiques et légales, évidemment.
34:22Vous avez compris. Mais la tentation...
34:24Précisons-le, évidemment, ça va de soi.
34:26Mais la tentation du coup de force, c'est-à-dire qui a
34:28la capacité de s'imposer en ne jouant pas
34:30selon les règles pour être capable de l'emporter
34:32si tout se précipite, si nous avons, par exemple,
34:34dans les prochains temps, une présidentielle anticipée.
34:36Ce sont des questions semblables que nous devrons nous poser,
34:38je crois, pour comprendre l'actualité politique.
34:40Et on se les posera, de nouveau. Mais bien sûr,
34:42résolument. Résolument. Merci
34:44beaucoup à tous les quatre pour cette émission.
34:46Évidemment, la suite de l'analyse
34:48du commentaire de cette journée
34:50un peu particulière, ce sera avec
34:52Pascal Praud et ses invités
34:54pour l'heure des pros 2.
34:56Je salue Pascal.
34:58Restez bien sur CNews.

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