Avec Michel Izard
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NewsTranscription
00:00SUD RADIO MÉDIA, VALÉRIE EXPERT, GILLE DANZMANN.
00:03Bonjour à toutes et à tous, nous sommes le lundi 2 décembre,
00:06bienvenue pour ce 10h midi, bonjour Gilles Danzmann.
00:09Bonjour Valérie.
00:10Et cette semaine, l'événement, évidemment, vous l'avez entendu dans le journal,
00:14c'est la réouverture de Notre-Dame.
00:17Bonjour Michel Isard, merci d'être avec nous,
00:20ce n'est pas vous qui avez reconstruit Notre-Dame.
00:22Néanmoins, vous avez contribué grandement à suivre le chantier,
00:27vous êtes journaliste à TF1, bonjour.
00:29Bonjour Valérie, bonjour.
00:32Et oui, le hasard vous l'est qu'avant l'incendie,
00:36vous étiez sous la charpente, celle qui a pris feu,
00:39c'est quand même incroyable.
00:40Oui, c'est-à-dire qu'il y a des moments, c'est étonnant,
00:44des moments où il y a des conjonctions, une sorte de coïncidence,
00:48quelque chose qui se passe et moi j'étais déjà très très intéressé,
00:52même un peu fasciné par ce chantier avant,
00:54parce que souvenons-nous que c'était un chantier avant que ça brûle.
00:58On était en train de bâtir un échafaudage qui allait monter à 100 mètres
01:02pour entourer la flèche et pouvoir restaurer la toiture, la couverture de plomb.
01:08Et moi je suivais avec Bertrand Lachace ce chantier.
01:11Il était déjà extraordinaire parce que c'était un échafaudage
01:14qui était une prouesse technique, un chef-d'œuvre technique
01:18parce qu'il devait monter sans s'appuyer sur les murs,
01:21sans peser sur la flèche et à l'intérieur,
01:25ils étaient en train justement d'étayer la charpente à l'intérieur
01:29pour pouvoir poser cet échafaudage à l'extérieur.
01:32Et c'est ainsi que le mercredi 10 avril 2019,
01:38à 11 heures du matin, nous sommes entrés sous cette charpente,
01:41on a filmé les échafaudeurs, les ouvriers, les bruits
01:44et cinq jours après, elle a brûlé et elle a disparu.
01:48Et l'incendie, est-ce qu'on en connaît aujourd'hui la cause ?
01:53Il y a eu évidemment comme à chaque fois qu'un événement
01:57comme celui-ci se produit, mais c'est vrai que le fait de réexpliquer
02:01qu'il y avait des travaux à ce moment-là, vont dans le sens d'une...
02:06C'est-à-dire que ce qui s'est passé, c'est que tout de suite,
02:08on a fait le lien entre travaux et cause de l'incendie.
02:12Et en fait, ça, ce n'est pas établi.
02:15Ils ont fait une enquête, elle n'est pas d'ailleurs terminée.
02:18Ce que vous êtes en train de nous dire ce matin,
02:20c'est qu'il n'y a aucun lien entre les travaux et l'incendie pour l'instant ?
02:26Disons que ce lien n'est pas clairement établi.
02:30Il n'est pas... Non, non.
02:32Il n'est pas dit que ce sont les travaux qui ont causé l'incendie.
02:36L'enquête n'est d'ailleurs toujours pas finie.
02:39Mais si vous voulez, ce qu'on sait, c'est que l'incendie a démarré
02:43à l'angle sud-est de la croisée du transept.
02:47Et ça, ça a pu être localisé.
02:49La température à cet endroit-là est montée à presque 1100 degrés,
02:53c'est-à-dire le moment où l'acier est en train de commencer à fondre.
02:57Donc, si c'était un mégot de cigarette, etc., la trace est difficile à retrouver.
03:05Et malheureusement ou heureusement, je ne sais pas,
03:07puisque maintenant, on est dans une période de, on va dire, de joie,
03:12de satisfaction, de l'avoir, de savoir que...
03:16Oui, mais si c'est criminel, ce sera intéressant de savoir.
03:18Alors, criminel, apparemment, la thèse a été écartée, réécartée.
03:24Il n'en est apparemment plus question.
03:26Mais vous avez raison.
03:27Tournons-nous vers la reconstruction, la réouverture de Notre-Dame.
03:31On va en reparler avec vous dans un instant.
03:33Tout de suite, c'est le Zapping.
03:34Sud Radio Média, l'instant Zapping.
03:39Valéry, un auteur, un acteur hors norme,
03:42césarisé trois fois par son jeu incroyable dans Un prophète qu'édorçait.
03:47De battre mon cœur, c'est arrêté.
03:48Je parle évidemment de Niels Sarrestreup.
03:51Il est mort à la hausse de 75 ans,
03:53laissant ses deux jumeaux de 12 ans et sa femme Isabelle Nouvel.
03:57C'est un acteur hors norme sur scène, mais aussi dans la vie.
04:01Alors, je vous ai mis, il avait poussé un coup de gueule mémorable
04:04chez Laurent Delahousse au moment du Covid
04:06sur la façon dont on parlait aux Français et dont on les infantilisait.
04:11Écoutez, les Français sont drôlement gentils depuis un bon moment.
04:15Ils font tout ce qu'on leur demande.
04:17Ils font tous les efforts qu'ils peuvent.
04:19Et quand j'entends, excusez-moi de dire ça,
04:21mais l'information qui venait, je crois, de l'Académie de médecine
04:24proposant aux gens qui sont dans un métro à 7 heures du matin
04:28de ne pas parler parce que ça risque de faire des postillons
04:31alors qu'on est dans une situation proche.
04:33Quand on dit ça aux gens, il faudrait quand même aussi leur parler avec respect,
04:38expliquer pourquoi on fait ça et ne pas leur donner des ordres aussi brutaux.
04:44Et on vit beaucoup dans cette relation à l'ordre brutal.
04:47On se demande ça y est, on est reconfiné.
04:49On va retourner à les tables.
04:50On va manger du foin et on va dormir.
04:53Et peut-être un jour en trois semaines,
04:54on sortira dans le pré pour manger un peu d'herbe.
04:58Ce n'est pas une vie.
04:59Je veux dire, il faut être gentil avec les gens.
05:02France 2 diffusera, France 3 diffusera ce soir Diverto sur son antenne
05:07et Canal Plus va reprogrammer Baron Noir,
05:10dont il était évidemment un personnage important.
05:14Près de 80 millions récoltés, Valérie, dans le Téléthon ce week-end.
05:20Le parrain, Mika, a tout donné, y compris son costume.
05:23On l'avait eu au téléphone vendredi.
05:26Et puis, il y a eu cette séquence marquante
05:29d'un petit atteint d'une maladie génétique et qui est passionné de rugby.
05:34Et vous savez quoi? Il a rencontré Antoine Dupont.
05:37C'était magique.
05:38Marius a quatre ans et demi et il est atteint d'une forme très rare de glycogénose,
05:42une maladie qui affecte ses muscles et l'empêche de marcher.
05:46Mais ce qui caractérise avant tout Marius, c'est sa passion pour le rugby.
05:50Bien évidemment, il y a de la frustration parce qu'il disait qu'il voulait absolument être rugbyman.
05:54Et pourquoi je ne peux pas marcher? Pourquoi je ne peux pas faire de rugby debout?
05:57Et ça s'est quand même pas mal débloqué quand il a pu aller voir un match de rugby fauteuil.
06:02Après l'entraînement, Antoine Dupont propose à Marius de découvrir la résidence des joueurs.
06:08Là, c'est les chambres où il y a tous les joueurs.
06:10C'est mes crampons. Tu les veux? Je te les donne.
06:13J'ai déjà des crampons.
06:15C'est beau de voir qu'à cet âge là, il y a déjà cette passion pour le rugby
06:19et de voir à combien ça peut l'inspirer, lui donner de la force.
06:22Même nous, on est inspiré d'avoir un petit garçon avec autant de mental, de force.
06:28C'était émouvant. Vous avez rapporté, vous avez donné un petit peu, vous avez été à la Tombola?
06:33Absolument.
06:34Alors non, ce n'est pas vous qui avez eu les déjeuners dans les grands hôtels.
06:37Je ne sais pas, ce n'est pas fini encore. On peut toujours jouer.
06:39On peut toujours jouer à la Tombola.
06:40Et puis évidemment, on rappelle le 36, 37.
06:44Michel, on ne se connaît pas du tout.
06:45On ne s'est jamais rencontré. Pourtant, je sais ce que vous faisiez vendredi.
06:48Vous étiez devant votre écran, ému, quand le président de la République et sa femme
06:53ont pénétré dans Notre-Dame Rénovée.
06:56Une audience de dingue pour cette première.
06:59Surtout qu'on était en matinée, des pierres d'une blancheur inédite.
07:04Les premiers pas en direct sur BFM du président de la République dans Notre-Dame.
07:08C'est le moment qu'on attendait, celui où on rentre dans cette cathédrale Notre-Dame,
07:13ressuscité, rebâti, restauré. Voilà le bon mot.
07:17Et vous voyez tout de suite le baptistère, effectivement, au cœur.
07:21Le tout nouveau baptistère que l'on voit et cette nef que l'on aperçoit avec ces pierres blondes.
07:26Regardez cette lumière de la cathédrale.
07:29Effectivement, il y a du soleil.
07:30Vous voyez la cathédrale comme on ne l'a jamais vue, je crois.
07:33Une clarté, une luminosité.
07:34En tout cas, je trouve que l'enchaînement, à la fois l'espace ainsi redécouvert,
07:39la pierre et le mobilier que vous avez choisi, ce qu'a fait William Bardet, c'est sublime.
07:45Qu'est-ce que vous pensez de la blancheur ?
07:47Vous savez qu'il y a un débat sur les réseaux sociaux de gens qui trouvent que c'est trop propre, trop blanc,
07:54qu'on a perdu le côté sombre de la cathédrale.
07:57Alors, c'est-à-dire que là, ce qu'on a entendu est cette entrée du président vendredi
08:02et cette révélation, on va dire, de la blancheur.
08:07Nous, bon, ce que je voudrais dire ici, c'est que cette entrée-là, ce moment-là, est l'aboutissement d'un chemin.
08:15C'est-à-dire qu'à ce jour-là, vendredi, on a vu la beauté de cette cathédrale avec cette lumière qui rentre,
08:22mais c'est l'aboutissement d'un chemin.
08:24Et moi, c'est ce qui m'a, disons, passionné, ému, transporté pendant six ans,
08:29c'est de voir comment les compagnons, les ouvriers, les architectes ont réussi à faire.
08:37Je dirais, oui, d'une certaine façon, oui, cet exploit de le faire bien, de le faire vite,
08:43et dans les temps qui étaient impartis, de le faire bien.
08:46Grâce, bien sûr, à tous les dons qui avaient été donnés et qui ont permis financièrement de réaliser ce travail.
08:55Mais c'est un chemin, c'est ça qui est beau, peut-être plus encore que le résultat.
09:01Mais vous qui l'avez connu avant et après, c'est vrai que de la voir blanche comme ça, c'est un choc.
09:10C'est surprenant parce que c'est vrai que quand on entrait dans Notre-Dame avant,
09:15elle était sombre, elle était noire, grise, elle était sale.
09:20Et là, s'ils voulaient, ils ont essayé des techniques, et la meilleure technique qu'ils ont trouvée
09:25pour non seulement la dépolluer de toutes les poussières de plomb,
09:27mais aussi pour redonner à la pierre cette blondeur du calcaire lutetien des origines,
09:34ils ont appliqué une couche de latex à la bombe, comme des peintres en bâtiment, une latex.
09:40Le latex sèche, il absorbe tout, et ensuite, comme un pot, comme on ferait un gommage dans sa salle de bain,
09:49on enlève et on entend cette peau qui grise, qui grise, et à l'envers de la peau,
09:54on voit toutes les poussières, et derrière, le mur se révèle, il est tout blanc.
09:59Et nous, moi j'ai vu ces opérations se dérouler, c'est pour ça que je dis que le chemin était vraiment quelque chose de beau,
10:05parce que justement, on l'a vu petit à petit se dévoiler, se révéler, et montrer un visage,
10:13parce que visiblement, il y a des gens qui trouvent que c'est peut-être trop propre.
10:17Alors bon, elle se ternira, parce que l'exhalaison, des respirations, etc.,
10:22fera que bon, il se trouve que là, aujourd'hui, elle est comme ça, mais dans 100 ans,
10:25et avec Notre-Dame, il ne faut pas raisonner pour demain, ni après-demain,
10:29il faut raisonner pour dire, ça va donner quoi dans 100 ans, dans 1000 ans, peut-être.
10:34– Alors, les vieilles pierres, les monuments, on le sait, ça excite le Stéphane Bernard, oh là là !
10:39Sur le plateau, en direct de ses médiatiques, le futur maître de cérémonie de la réouverture de Notre-Dame,
10:46Valéry, il était tout exalté, il était même prêt à annoncer la venue du Pape,
10:51bon, il s'est contenté du Pape de la musique, Paul McCartney.
10:54– Il faut que ça représente l'universalité.
10:57– Et alors, on veut savoir, Bureau des Rumeurs, est-ce qu'il y aura Paul McCartney ?
11:00– Oui, il va chanter une des chansons qui meut le plus, « Imagine ».
11:05Et comme c'est, en même temps, des paroles très liturgiques, d'une certaine manière,
11:10il pourra chanter à l'intérieur, il a eu l'autorisation exceptionnelle de chanter à l'intérieur,
11:15parce que quand c'est liturgique, on peut chanter dedans, et quand ce n'est pas, c'est dehors.
11:19– Alors, par exemple, s'il y a des rappeurs, ça sera dehors ?
11:21– Je n'ai pas vu ça dans mon regard.
11:23J'ai peut-être pas tout regardé.
11:25Non, non, il y aura bien sûr, il y a Pharrell Williams.
11:29– Bon, alors, Paul McCartney qui chante « Imagine », ça pour imaginer,
11:33il a imaginé, le Stéphane Bernin, après cette annonce démentie par la productrice du chanteur,
11:38qu'il n'y sera même pas en France, il sera en concert ailleurs,
11:41je crois qu'on s'est fait berner en regardant ses médiatiques.
11:46Il n'y aura pas Paul McCartney, il y aura peut-être Pharrell Williams,
11:50mais c'était incroyable d'annoncer ça avec la chanson, avec un incroyable moment de télé.
11:56Vous savez ce qu'il y avait à Elbis ? Vous n'étiez pas à Elbis ce week-end, je ne l'ai pas vu.
11:59C'était la deuxième édition du championnat du monde du pull moche.
12:03Vous savez, ces bulles de Noël en relief.
12:05– Je ne prends pas de risques.
12:07– Vous savez, ces sapins qui clignotent, parce que maintenant, il y a des LED en plus.
12:12Du coup, je vous fais écouter la chanson du pull moche, des Fatal Picard.
12:17– Le pull moche de Noël, est-il moche parce qu'il est moche ?
12:21Est-il moche parce qu'il est beau ? Est-il beau parce qu'il est moche ?
12:25Après tout, tout le monde s'en fout.
12:31– Bon sujet pour le 13h de TF1.
12:33– Ça c'est sûr qu'il y aura le phénomène des pull moches.
12:37– J'ai une camarade de TF1 qui me dit que les audiences étaient pourries de la retransmission de Notre-Dame.
12:44– Elle ne va pas dire le contraire, elle est jalouse.
12:46– Elle me dit que le score de France 2 n'était pas bon et que le journal de TF1 fait 44% de part de marché.
12:52– Je ne parle pas du journal, je parle de la cérémonie.
12:54– Mais même la retransmission n'était pas bonne du tout.
12:56– C'était pas bon ? – En termes d'audience, c'était pas bon.
12:58– Changez de copine. – Il n'y a pas beaucoup de monde.
13:00Pas du tout, il faut changer de chaîne.
13:02– Le Cyclops Razor de TF1 est toujours le premier et pas que de TF1 d'ailleurs.
13:08Les journaux de TF1 sont toujours au top.
13:10– En tout cas, vous avez vu, on est écouté par les gens de TF1.
13:12– Absolument. Allez, on se retrouve dans un instant avec vous sur Sud Radio.
13:18– Le 10h midi, Sud Radio Média, Valérie Expert, Gilles Gansman.
13:24Sud Radio Média, l'invité du jour.
13:28C'est Michel Isard, journaliste, grand reporter.
13:30Les auditeurs et téléspectateurs de TF1 vous connaissent bien,
13:34connaissent votre voix reconnaissable entre mille.
13:38On vous avait invité d'ailleurs pour évoquer la première saison de reportage
13:44« Sauvez Notre-Dame », puisque vous aviez suivi tout ce qui s'était passé après l'incendie.
13:50Deuxième saison de reportage avec « Reconstruire Notre-Dame ».
13:56Ce sont cinq épisodes inédits.
14:00Le retour de la flèche, la charpente retrouvée, et puis le coq et le toit.
14:06Vous avez suivi toutes les étapes de ce chantier.
14:10– Précisons, c'est sur TF1+.
14:12– C'est sur TF1+.
14:14– C'est déjà en ligne.
14:16– Oui, vous pouvez le voir en ligne du lundi au vendredi.
14:18A partir d'aujourd'hui jusqu'au 6 décembre, ce sera sur Histoire.
14:22– Sur la chaîne Histoire aussi.
14:24– Et ce sont des reportages qui sont passés aussi dans les JT.
14:28– Alors si vous voulez, c'est une approche...
14:30Moi j'ai eu la chance d'aller sur ce chantier, c'était quelque chose de passionnant.
14:34Et on a engrangé une telle matière.
14:38Et on a fait un peu la chronique de ce chantier pendant cinq ans
14:42dans les journaux télévisés très régulièrement, très souvent.
14:46Et puis il y a eu cette possibilité de faire un documentaire pour TF1+,
14:52qui n'est pas, c'est un espèce un peu un ovni, en tout cas pour moi une grande nouveauté,
14:56de faire quelque chose qui ne va pas directement à la télé,
15:00qui n'est pas sur une antenne et qui est exclusivement sur la plateforme en streaming.
15:04Et on a décidé de le faire de manière différente.
15:08Et j'invite vraiment les auditeurs à le regarder sur TF1+,
15:12parce que c'est très différent de ce qu'on voit dans le journal.
15:16C'est vraiment la forme documentaire où on prend plus de temps.
15:20D'ailleurs, ça a été très spécial pour moi, je ne parle pas, je ne commente pas,
15:24ce sont des interviews qui viennent ponctuer avec les rushs,
15:28c'est-à-dire toutes les images engrangées pendant toutes ces années
15:32qui viennent compléter ce travail.
15:36Et on avance, si vous voulez, les épisodes, moi j'ai trouvé ça...
15:40Aujourd'hui, on est vraiment dans le monde des saisons, on ne parle que de ça.
15:44Il y a des dizaines, des centaines de séries télévisées avec un suspense.
15:48Et nous, on s'est un peu ingénié à essayer que chaque épisode appelle le suivant,
15:52de sorte qu'on ait envie, même si on connaît le résultat,
15:56puisque Emmanuel Macron l'a révélé vendredi,
16:00on connaît le résultat, on sait qu'elle a été sauvée, mais nous on refait ce chemin.
16:04Mais vous ne saviez pas, au fur et à mesure, c'est quand même un exploit d'avoir tenu ce calendrier des 5 ans.
16:08On peut rendre hommage au général Georges Lain,
16:12qui, je crois, y a été quand même pour beaucoup dans la bonne tenue de ce chantier.
16:16Hélas, il est décédé en cours de chantier.
16:20C'est vrai qu'il y a eu une mobilisation des énergies.
16:24Alors là, côté l'établissement public qui avait été créé pour réaliser cet ouvrage,
16:30et aussi, ça c'est le général Georges Lain et son successeur Philippe Jost,
16:34qui ont fait un travail d'organisation très important.
16:40Mais l'architecte Philippe Villeneuve et les architectes autour de lui,
16:46Rémi Frommond pour la charpente, Pascal Brunet pour les pierres, ont joué un rôle déterminant.
16:52Et par exemple, si on en est là aujourd'hui, c'est parce que dès le lendemain,
16:56dès le 16 avril 2019, lors de la visite d'inspection,
17:00où il entre pour la première fois depuis l'incendie dans la cathédrale, l'architecte Villeneuve,
17:04alors qu'il pleut encore, non pas parce qu'il pleut dehors, mais il y a la pluie,
17:08toute l'eau que les pompiers ont déversée, ça on peut le voir dans un de mes épisodes,
17:14toute l'eau que les pompiers ont déversée pleut encore, et que la cathédrale est éventrée,
17:20qu'elle est encore noire, mais baignée de cette lumière sinistre,
17:24et bien il prend des décisions pour la sauvegarder, elle est en péril à ce moment-là, pour la sécuriser,
17:30et ces décisions aussi vont permettre la reconstruction.
17:34Déjà, il se projette vers ce que nous voyons aujourd'hui,
17:37et donc le travail de l'architecte Lafille Villeneuve sur ce chantier est vraiment fondamental.
17:44Alors évidemment ce qui a marqué cet incendie, mais l'image dans le monde entier,
17:49on se souvient des tours du 11 septembre qui a marqué le 11 septembre,
17:53et évidemment l'image qui a marqué le monde entier, c'est cette flèche qui tombe, petit retour en arrière.
17:59On est dans l'attaque, on est obnubilé par ce qu'on est en train de faire,
18:03et soudain j'entends quelqu'un qui est en train de hurler,
18:06et sur ce type d'opération, lorsque l'on entend quelqu'un crier,
18:09c'est quelque chose qui vous interpelle automatiquement, malgré le bruit ambiant, malgré l'intensité du moment,
18:15et donc le temps que je me retourne et que je constate qu'il est en train de me montrer du doigt quelque chose.
18:24Je vois la flèche commencer à osciller.
18:33Et je vois la flèche tomber.
18:40C'est un spectacle que je ne souhaite à personne, tout au moins aucun lecteur.
18:46Quand on voit sa cathédrale partir ainsi en fumée, je me dis, voilà, notre pauvre cathédrale.
18:54Ça je pense que c'était un des moments les pires, je pense, de cette soirée.
18:58Ce symbole qui s'effondre, c'est absolument terrifiant, insupportable.
19:06On aurait pu perdre Notre-Dame.
19:09Oui, apparemment, d'après ce que dit l'architecte, les murs...
19:15Ça s'est joué à pas grand chose en fait.
19:17Disons que les murs, par exemple, l'opération qu'ils ont faite tout de suite après,
19:21parce qu'on a parlé de la bataille des pompiers qui a été une formidable bataille gagnée,
19:26et dans les trois jours qui ont suivi, il y a eu une autre bataille,
19:29engagée par les architectes, par les échafaudeurs, les maçons, les tailleurs de pierre qui étaient là
19:33et qui connaissaient ce chantier, pour prendre les décisions et les mesures d'urgence.
19:37Par exemple, le pignon du transept nord, celui qui est donc côté nord,
19:41qui vacillait, il était comme une voile de bateau, il s'apprêtait à tomber,
19:46il a fallu le renforcer.
19:48En 24 heures, ils ont fabriqué les étaiements pour le faire.
19:53Ensuite, il a lancé la sécurisation des arcs boutants, parce qu'une cathédrale gothique,
19:58ce qui est génial avec ce chantier, c'est qu'on a découvert, on a appris des choses.
20:04Par exemple, c'est un équilibre de finesse, d'ajustement, une cathédrale gothique,
20:13et tout se répond, la toiture avait disparu, elle pesait, elle stabilisait les murs,
20:18les murs étaient flottants, les arcs boutants étaient là pour contrebalancer,
20:22justement, la toiture, mais là, ils poussaient dans le vide.
20:26Donc, il a fallu les étayer, ils ont fabriqué des cintres sur mesure,
20:29parce qu'évidemment, aucun des 28 arcs boutants n'a la même dimension,
20:33ça ne serait pas rigolo, n'est-ce pas ?
20:35À l'époque, ils ne calculaient pas symétriquement.
20:38Et à Notre-Dame, ce qui s'est passé, c'est que tout, tout, rien n'est symétrique,
20:44rien n'est... il n'y a pas un chapiteau qui est le même, et rien n'est droit.
20:51Il faut rendre hommage à tous ces artisans, à tous ces compagnons
20:55qui ont réussi cette oeuvre exceptionnelle,
21:00et qui ont travaillé avec la précision, avec un talent qui aujourd'hui...
21:10Oui, c'est ça, qui ont su s'adapter, en fait, à l'édifice.
21:14C'est vrai, et à toutes les étapes, au moment de la sécurisation,
21:17moi, je me souviens plusieurs fois, il y a une phrase que j'ai entendue
21:21de la part de plusieurs compagnons.
21:24Pas une phrase, mais une notion, en quelque sorte.
21:27Ils disaient, il faut trouver une solution, rien n'est droit,
21:31et puis, c'est un chantier, c'est grand,
21:35et puis ils finissaient, quand ils n'avaient plus de mots,
21:38plusieurs fois, plusieurs m'ont dit, c'est Notre-Dame.
21:42C'est Notre-Dame, et pourquoi vous êtes si engagé ?
21:46Et justement, c'est une question un peu délicate,
21:50est-ce qu'on sent la présence de Dieu ?
21:52Alors, écoutez, moi, je ne dirais pas ça,
21:56je ne placerai pas la question, en tout cas ce que je ressens moi,
22:03sur le plan religieux, mais quand même un peu sur le plan, je dirais, spirituel.
22:08C'est-à-dire que moi, ce que j'ai aimé aussi, c'est sentir l'esprit,
22:13l'état d'esprit, et l'esprit dans lequel on faisait les choses,
22:16pour les retrouver, retrouver les gestes, et puis pour respecter le lieu,
22:20respecter le lieu parce que c'est un lieu religieux, peut-être,
22:23mais aussi respecter le lieu parce qu'il est tout simplement beau,
22:27cette architecture est magnifique.
22:29Est-ce qu'on sent quelque chose de différent ?
22:31Parce que dans votre reportage, et puis c'est une photo qu'on a vue dans les journaux,
22:36c'est cette Marie, la Vierge, qui est la seule presque survivante,
22:42oui, la statue qui est presque la seule survivante,
22:45avec à ses pieds toute la cathédrale qui a effondré, noire,
22:49et elle qui reste maculée, blanche, on l'a vue également là dans la lumière,
22:54mais au moment de l'incendie, elle, elle n'a rien.
22:58Oui, c'est bon, on peut dire que c'est un miracle,
23:02la Vierge qu'on appelle la Vierge du Pilier, qu'on appelle Notre-Dame,
23:06qui est une très très belle statue du début du XIVe siècle,
23:09elle a vu la flèche s'effondrer à ses pieds, mais vraiment à ses pieds,
23:13et elle n'a pas eu une égratignure.
23:16Oui, ça c'est incroyable.
23:17Et donc bon, c'est beau d'ailleurs, ensuite ils l'avaient mis dans une chapelle
23:21pour la protéger, parce qu'ils avaient peur que le reste lui tombe dessus quand même,
23:25donc ils l'ont vite enlevé, ils l'ont mis dans une chapelle,
23:28et les ouvriers, les compagnons, venaient la voir aussi.
23:31Ah bon ?
23:32Et moi je pense qu'il n'y a pas, enfin si vous voulez c'est pas forcément religieux,
23:36mais il y a quelque chose, souvent les gens disent,
23:39on sent bien qu'il y a quelque chose qui nous dépasse,
23:42mais c'est parce que c'est aussi un monument qui a 800 ans,
23:45c'est un monument emblématique, et puis c'est un monument qui est beau,
23:48on a, à la faveur de ce chantier, redécouvert la beauté,
23:52non seulement du monument, des pierres, des vitraux, des sculptures,
23:56mais aussi retrouver la beauté intrinsèque, disons,
24:01en plongeant dans le cœur de Notre-Dame,
24:03on a retrouvé aussi la manière dont on l'avait construite en la reconstruisant,
24:08alors qu'elle était finalement très très connue,
24:11mais on ne connaissait pas, et presque ignorée en même temps.
24:15Mais qui était allé à Notre-Dame ?
24:17Moi j'avoue que je n'y étais pas allée depuis des années,
24:20maintenant on a tous envie d'y retourner.
24:22Et puis on ne savait pas comment elle a été fabriquée.
24:24Absolument.
24:25On va se retrouver dans un instant avec vous Michel Isard,
24:27pour continuer de parler de cette série de documents,
24:32reconstruire Notre-Dame sur le chantier historique de Notre-Dame de Paris.
24:36Cinq épisodes inédits, avec le retour de la flèche,
24:39on va parler de la flèche et du coq aussi, avec vous,
24:42et vous répondrez aussi à la question de Stéphane, un auditeur,
24:44qui dit est-ce qu'on a fait des découvertes qui n'auraient jamais été possibles sans cet incendie ?
24:48A tout de suite.
24:50Le 10h midi, Sud Radio Média.
24:53Valérie Expert, Gilles Anzma, Sud Radio.
24:57Le Supplément Média.
24:59Le Supplément Média.
25:00Nous parlons évidemment de l'événement de cette semaine,
25:03et l'événement mondial, on peut le dire,
25:05la reconstruction, la réouverture de Notre-Dame,
25:07et la reconstruction de Notre-Dame.
25:10Chantier qui a duré cinq ans,
25:12avec la promesse tenue qu'avait posée Emmanuel Macron.
25:17Donc cinq ans pour reconstruire Notre-Dame.
25:19On va parler avec vous du retour de la flèche, du coq également,
25:22et répondre à cette question que vous pose un auditeur.
25:25Est-ce qu'il y a des choses qu'on a découvertes dans les fouilles qu'on a pu faire à cause de l'incendie ?
25:32Alors, grâce à l'incendie, il y a plusieurs choses qui ont été découvertes.
25:35C'est vrai qu'ils ont pu...
25:36Grâce ou à cause ?
25:37Grâce à l'incendie.
25:39Parce que bon, je vais dire un truc qui va choquer,
25:41mais cet incendie est au bout du compte une bénédiction.
25:45Parce qu'il a permis justement de refaire une cathédrale,
25:50et de comprendre comment elle avait été faite en la refaisant,
25:53de découvrir des choses.
25:55Les fouilles à la croisée du transept,
25:58là où il s'était effondré la flèche,
26:00eh bien elles ont permis de découvrir des sarcophages,
26:02de retrouver l'ancien jubé.
26:04Le jubé, c'était une structure qui séparait le cœur où il y avait les prêtres des fidèles.
26:10Au XVIIe siècle, je crois, on l'a fait tomber,
26:14c'était plus la mode.
26:15Et à l'époque, ils ne s'embarrassaient pas,
26:17ils le cassaient, ils le mettaient dans le sol.
26:19On l'a retrouvé avec encore de la polychromie, ces statues.
26:24Et on s'est retrouvé, moi j'étais avec l'échafaudeur en chef
26:27qui était en train de dresser l'échafaudage,
26:29qui allait monter à cet endroit-là.
26:32Et il regardait, il était nez à nez avec une statue
26:37qui le regardait avec ses yeux,
26:39qui datait du XIIIe siècle.
26:42Et dont on ignorait totalement l'existence.
26:44Mais il y a aussi une autre chose qu'on a découverte,
26:47parce que Notre-Dame était très peu connue.
26:50Par exemple, les voûtes, elles ont été percées à plusieurs endroits.
26:54On s'est aperçu, là, on a vraiment compris que Notre-Dame
26:58était, même à l'époque de sa construction, un chantier, un laboratoire.
27:03Pour pouvoir, à l'époque, c'était en 1163,
27:06quand ils commencent à vouloir l'élever,
27:08c'était la plus haute de la chrétienté.
27:10C'était la plus haute, les voûtes les plus hautes du monde.
27:13Qui décide de construire Notre-Dame ?
27:15C'est l'évêque de Paris qui s'appelait Maurice de Sully.
27:18Et c'est au moment où Paris devient une ville très importante.
27:22Et il décide de faire ça, il décide de la faire la plus haute possible.
27:26Pour faire une cathédrale haute, il faut qu'elle soit légère.
27:29Et donc ils ont trouvé un moyen, au fur et à mesure de la construction,
27:33de faire des voûtes de plus en plus légères.
27:36À certains endroits, aux plus épais, les voûtes font 25 cm.
27:39Aux moins épais, elles font 19 cm.
27:42Mais s'il n'y avait pas eu l'incendie et les voûtes à jour,
27:47on a eu un plan de coupe.
27:51On ne l'aurait jamais vu.
27:53Parce qu'on ne serait jamais allé démonter les voûtes de Notre-Dame
27:55pour savoir si elles faisaient 19 cm ou 25 cm.
27:58Et donc là, on a découvert ça.
28:01Et c'est beau parce que c'est à la fois scientifique,
28:06intellectuel, spirituel et technique.
28:10Pourquoi on a construit Notre-Dame au milieu de la Seine ?
28:12Pourquoi cet endroit-là précisément ?
28:14Il y a une raison ou pas du tout ?
28:16Je pense qu'à l'époque, je ne veux pas me référer à Astérix,
28:21mais quand il regarde l'Utès, il n'y a qu'un endroit qui est occupé,
28:26c'est cette île de la Cité.
28:30Là, sur ce plan historique, je ne saurais pas,
28:33mais c'est quand même le cœur de la Cité de Paris.
28:36Ce qui a été, pendant l'incendie, un choc, c'est la chute de la Flèche.
28:40On le voit dans les premiers deux épisodes,
28:49les secrets de la Flèche, de violer le Duc.
28:52Et puis l'érection de la Flèche à nouveau.
28:57C'est quoi, pour vous, ça a été le plus intense ?
29:01D'un point de vue émotionnel, pour moi, le plus fort,
29:04ça a été quand l'échafaudage qui a permis la reconstruction de cette Flèche
29:07est arrivé à 96 mètres de hauteur.
29:10Parce qu'on s'était donné rendez-vous avec l'échafaudeur,
29:14juste avant l'incendie.
29:16Il nous disait, dans deux mois, on se donne rendez-vous
29:19et on va gratter la crête du coq,
29:22parce qu'on sera là-haut pour pouvoir finir le travail.
29:24Et ce rendez-vous, on l'a tenu, mais cinq ans après.
29:28Et je peux vous dire, quand on était là-haut,
29:32ça me bouleverse encore, mais quand on était là-haut
29:36et qu'on a vu refaire le film de tout ce qui s'était passé,
29:40l'incendie, démonter l'échafaudage calciné,
29:43refaire cet échafaudage qui est un chef-d'oeuvre technique
29:49pour abriter comme une chrysalide la Flèche qui montait à l'intérieur,
29:55c'était vraiment un moment très fort.
29:59Et pour Bertrand Lacha, le caméraman qui m'accompagne,
30:03c'était fort.
30:07Vous avez découvert, vous avez l'habitude,
30:10vous êtes au Trésor, entre autres de TF1,
30:13de bien connaître la France, les artisans,
30:17mais vous avez été surpris par certains métiers,
30:20par certains artisans, par leur savoir-faire,
30:23je pense en particulier au dernier épisode,
30:26sur le coq et le toit avec ses couvreurs et ses ornementistes,
30:30dont on découvre le travail.
30:33C'est vrai que Notre-Dame, le chantier, a été une vitrine pour ces métiers.
30:38Et pendant un moment, d'ailleurs, on avait cru,
30:41on avait dit beaucoup de bêtises, d'ailleurs moi aussi,
30:45au début, on n'aura pas les arbres, on n'aura pas le savoir-faire,
30:48or le savoir-faire, il est là.
30:50Les ornementistes y travaillaient, le travail sur le plomb,
30:53c'est vrai que le plomb est très critiqué à bien des égards,
30:56mais par exemple, sans le plomb, on ne peut pas faire Notre-Dame.
31:01Mais par exemple, le joint de toyage des pierres,
31:04entre elles, ils ont effet au plomb, pourquoi ?
31:07Parce que la cathédrale, il y a des micro-vibrations,
31:11elle vibre, elle bouge légèrement.
31:13Et d'ailleurs, cette micro-vibration, moi je l'ai ressentie,
31:16elle est devenue chez moi une méga-vibration.
31:20Et le plomb, il est souple, il permet de résister à ces micro-vibrations,
31:27de les accompagner de la même façon que m'ont accompagné aussi
31:32tous ces gestes des artisans.
31:35Par exemple, pour la flèche, la flèche de Viollet-le-Duc,
31:37elle est construite au milieu du XIXe siècle,
31:39elle monte à 96 mètres, pour les charpentiers,
31:42pour les représentants de l'art du trait de la charpente française,
31:46qui est classée au patrimoine immatériel de l'UNESCO.
31:49Cette flèche est considérée comme le chef-d'oeuvre absolu,
31:53l'aboutissant de mille ans de tradition de charpenterie.
31:57Et c'est d'une complexité énorme.
31:59Il y en a un des charpentiers qui me disait,
32:01mais avec des étoiles dans les yeux,
32:04c'est terrible, c'est terrible, comment on va faire ?
32:07Il s'est arraché la tête et ils l'ont fait.
32:11Et franchement, vivre ça, les accompagner en vivant ça,
32:15être le témoin de ça, ça a été quelque chose de très fort.
32:20Il faut dire que ça a été reconstruit en partie grâce à des dons privés.
32:24On peut citer LVMH, Bernard Arnault,
32:26qui a donné 200 millions d'euros,
32:29la société Kering aussi, de François-Henri Pinault,
32:32il y a eu L'Oréal aussi.
32:35Il y a eu beaucoup de donateurs, de grands mécènes
32:37qui ont donné beaucoup d'argent,
32:38beaucoup de gens, des étangers, les associations, les américains aussi.
32:42Et des petits dons, des gens qui ont donné 10 euros avec un petit mot,
32:45je ne peux pas faire plus, mais très touchant.
32:47Donc si vous voulez, c'est grâce aussi à cet argent-là.
32:50Ça a sécurisé la fabrication, le délai,
32:54et aussi ça a permis aux artisans de le faire bien.
32:58Ce qui est paradoxal, c'est que L'Oréal est en train de faire une publicité
33:02dans la presse pour remercier,
33:04pour évoquer cette reconstruction.
33:07L'image qui illustre est un vitrail de Viollet-le-Duc
33:11et ses fameux vitraux dont il est question
33:13et autour desquels il y a une polémique
33:15puisque le président de la République a lancé un appel
33:18pour les refaire de façon contemporaine.
33:21Est-ce bien nécessaire ?
33:23Oui, est-ce bien nécessaire ?
33:24C'est toujours la querelle des anciens et des modernes.
33:27Moi, je dis pourquoi pas, mais cela dit,
33:29vendredi, on a vu quand même comment,
33:30à travers ces vitraux qui sont des vitraux non
33:34Oui, moins colorés.
33:36Oui, et puis il n'y a pas de représentation humaine.
33:38C'est des jeux de couleurs.
33:40Comment la lumière entre par ces vitraux ?
33:42C'était aussi beau.
33:43Viollet-le-Duc ne les a pas faits comme ça par hasard.
33:46Mais à la rigueur, j'irais pourquoi pas.
33:48Mais aussi, pourquoi maintenant ?
33:49On vient de dépenser 700 millions pour la refaire comme ça.
33:52Elle éclabousse de sa lumière,
33:54elle éclabousse de sa beauté.
33:56Alors, ça ne suffit pas.
33:57Il faut faire encore des travaux dans Notre-Dame.
34:00Je ne suis pas sûr que ce soit tout à fait opportun de le faire maintenant.
34:03Alors, vous qui avez été souvent sur les chantiers,
34:06y compris lorsqu'elle était en reconstruction,
34:09est-ce que vous avez pris un souvenir de Notre-Dame pour chez vous ?
34:12Non.
34:13Vous n'avez pas été tenté de prendre une pierre
34:16et de monter à l'archevêque ?
34:18Moi, je ne suis pas...
34:21Fétichiste ?
34:22Fétichiste.
34:23Moi, je n'ai pas voulu prendre une pierre
34:25et avoir une pierre de Notre-Dame.
34:27J'ai joué dans un esprit.
34:30Et puis, voilà...
34:34Ah non !
34:35Ah ben ça alors !
34:37Si, si, je mens.
34:38Je mens parce que j'ai un bout chez moi
34:41d'un morceau de l'échafaudage calciné.
34:46Ah ben vous voyez !
34:47Je me disais quand même d'avoir quelque chose !
34:50Mais en même temps, moi, c'est ce que je retiens.
34:54C'est les moments, c'est l'esprit.
34:56J'ai un mot que je voudrais dire
34:58parce qu'il y a une poésie dans tout ça.
35:01Un truc que vous n'allez pas comprendre
35:03mais qui est de la pure poésie.
35:05Un coup, un copeau, une cupule.
35:07Quand ils ont refait de la charpente médiévale,
35:09la charpente de la Neff et d'Hicker,
35:11ils l'ont fait à la mode du Moyen-Âge,
35:13comme au XIIIe siècle,
35:14avec des haches et des doloirs.
35:15Ils ont taillé 1200 arbres
35:17pour qu'on laisse les mêmes traces.
35:19Et dans cette charpente qu'on a vue vendredi,
35:21que le président a montrée,
35:23et que le public ne verra pas
35:24parce qu'on ne pourra pas y aller,
35:25on a décidé quand même,
35:27on a poussé la perfection
35:29jusqu'à reproduire les traces.
35:31Ces haches, on donne un coup
35:33qui fait un copeau.
35:35Quand le copeau s'en va,
35:37ça fait une cupule, c'est le petit creux.
35:39Et l'arbre, comme ça,
35:41il a comme une vaguelette
35:43qui lui donne sa signature.
35:45Et ça, c'est beau.
35:46Samedi, c'est quand même la fin de votre histoire
35:48et d'une histoire.
35:50Oui, je pense.
35:52Maintenant, on arrive au bout.
35:54Même s'il y aura une autre étape,
35:56quand ils reposeront les statues,
35:58ce sera encore autre chose.
36:00Il y a des nouveaux systèmes de protection
36:02qui ont été mis en place ?
36:04Oui, apparemment, il y a des nouveaux systèmes
36:06très perfectionnés,
36:08de protection contre l'incendie,
36:10des caméras thermiques, des brumisateurs,
36:12des portes coupe-feu.
36:14Donc là, je pense que
36:16on ne la reverra pas brûler
36:18avant longtemps.
36:20C'est bien dommage, n'est-ce pas ?
36:22Qu'avez-vous pensé pour Jean-Pierre Pernaut ?
36:24Vous avez travaillé de très nombreuses années
36:26à ses côtés.
36:28Effectivement,
36:30on peut penser à Jean-Pierre.
36:32Je pense que ce sont des reportages
36:34qui l'auraient passionné.
36:36C'est vrai.
36:38Lui, quand même,
36:40il a accompagné aussi dans le journal.
36:42Il a quitté le journal en 2020.
36:44Et on a fait
36:46pas mal de sujets avec lui.
36:48Et je me souviens d'ailleurs d'une conversation
36:50où on l'a appelé.
36:52On a fait une conversation WhatsApp
36:54avec Jean-Pierre Pernaut et le patron des échafaudages
36:56en pleine nuit,
36:58alors qu'il était en train de démonter.
37:00Et Jean-Pierre, on l'invitait à venir.
37:02Et il disait, non, non, moi j'ai trop le vertige.
37:04J'ai trop le vertige.
37:06Et c'est un souvenir avec Didier Cuiset,
37:08l'échafaudeur en chef
37:10qui nous reste gravé.
37:12On était avec Jean-Pierre sur l'échafaudage calciné.
37:14Ça aussi, pour moi, c'est un moment...
37:16Oui, c'est des moments émouvants
37:18et très forts.
37:20Une série documentaire que vous avez réalisée, Michel Isard,
37:22avec Thierry Jippé
37:24et filmée par Bertrand Lacha.
37:26Allez-y, regardez.
37:28C'est en ligne sur TF1+.
37:30Et puis ce sera sur Histoire.
37:32À partir de ce soir,
37:34formidable récit de cette reconstruction
37:36de Notre-Dame. On vous écouterait pendant des heures.
37:38C'était passionnant.
37:40Merci à vous.
37:42Et nos auditeurs vous félicitent enfin du magnifique
37:44mise en avant d'un savoir-faire
37:46du devoir. Merci à vous.
37:48Merci. On se retrouve dans un instant
37:50pour une actualité un peu moins
37:52lumineuse, on va dire.
37:54À tout de suite.