• il y a 2 semaines
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Transcription
00:00— Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.
00:04— Louis Morin, bonjour. — Bonjour.
00:05— Alors on parle beaucoup du Rassemblement national qui va voter, nous dit-on, la censure.
00:10Attendez, moi, je suis toujours... Ça fait longtemps que je suis l'avis politique. Et je suis toujours très prudent.
00:17Nous verrons bien ce qui va se passer dans les heures qui viennent. En attendant, il y en a un qui ne souhaite qu'une chose.
00:23C'est que le gouvernement soit censuré, que Michel Barnier tombe. Et qui n'espère qu'une chose,
00:29c'est que l'ERN vote la censure pour faire tomber le gouvernement et pour provoquer pourquoi pas
00:35une élection présidentielle anticipée. Et cet homme, c'est Jean-Luc Mélenchon.
00:40— Mélenchon est effectivement déjà dans l'étape d'après. Alors il a fait des déclarations vendredi au moment
00:45où on ne savait pas justement si l'ERN allait voter la censure ou pas. Le choix pouvait être allé dans les deux sens
00:52à ce moment-là. Et lui, il appelle à une candidature commune de la gauche, une candidature fédérative,
00:57évidemment, sur la base du programme commun. Il acte en même temps la rupture... — Le programme et les filles, quoi.
01:02— Le programme et les filles. — Oui, évidemment. Le programme commun pour Mélenchon, c'est le programme et les filles.
01:07— Exactement. Il acte en même temps une rupture avec le Parti communiste et puis la droite des socialistes,
01:13dont il dit « Nous ne voulons pas cheminer avec des gens qui nous insultent en cours de route ».
01:17— Hmm. Il dévoile donc sa stratégie. Remarquez, on l'avait vu venir, sa stratégie. Il veut une présidentielle anticipée
01:23parce qu'il veut prendre sa revanche. Il ne pense qu'à ça. Il ne rêve que de ça. Mais il l'a rarement dit aussi clairement, quand même.
01:31— Oui. L'objectif de Jean-Luc Mélenchon, effectivement, il était connu depuis des mois. Mais là, il devient clair.
01:37Provoquer d'abord, à force de bazar parlementaire et de blocage politique, une démission du président de la République
01:43pour avoir une présidentielle anticipée, et puis ensuite parier sur le fait que les autres partis de gauche seront pris de court,
01:49n'auront pas le temps de présenter des candidats assez solides, et donc lui permettre à lui d'être le candidat central de la gauche.
01:57— Oui. Mais le lendemain de cet appel, que s'est-il passé ? — Eh ben Marine Tendelier et Lucie Castex ont lancé de leur côté
02:03leur propre appel à l'union. On peut ajouter même Alexis Corbière, qui a fait la même chose de son côté. — Oui, j'ai entendu.
02:09— L'ex-insoumis qui a été purgé, comme on dit. — Oui. Vivez les insoumis. — Et donc tout ça comme pour accréditer l'idée
02:17que tous les leaders de la gauche auraient déjà basculé dans la présidentielle anticipée.
02:21— Ce qui veut dire que la gauche, se moque totalement de la situation actuelle ou pas, ne pense qu'à une chose.
02:27Et là, ils se sont révélés à la présidentielle de 2027. Mais comme les autres. Ils sont comme les autres, n'est-ce pas ?
02:34Une preuve de déconnexion totale avec les attentes des Français. Ils n'en sont pas à demander. Ils en sont à demander
02:41de nouvelles élections, une élection présidentielle, alors que le quotidien des Français, c'est pas une élection présidentielle.
02:47— À déconnexion totale. Au moment où les Français se demandent si leurs impôts vont être augmentés, leurs frais de santé
02:52remboursés ou non, si les prix de l'électricité vont flamber, la gauche en effet n'a qu'une obsession, débarquer Emmanuel Macron
02:59et se partager le pouvoir. Quelle indécence. 68% des Français anticipent une crise financière en cas de censure du gouvernement.
03:08C'est dire à quel point l'inquiétude est grande. Et le rôle de la gauche dans tout ça, vraisemblablement, c'est d'ajouter de la crise à la crise.
03:15— Oui. Il n'y a pas que la gauche, le RN aussi, le gouvernement. Enfin tout le monde y participe. Pourquoi Mélenchon semble-t-il
03:22si pressé de provoquer une présidentielle ? Contrairement à Marine Le Pen, il n'a pas de calendrier judiciaire et d'inéligibilité en vue.
03:31Il a sa propre course contre la montre. Parce qu'en réalité, quand vous regardez les sondages, son image ne cesse de se dégrader.
03:39Et dans les intentions de vote, il y a de plus en plus... Là, pour l'instant, il y a deux responsables politiques de gauche qui font mieux
03:46que lui dans une intention de vote présidentielle. Mais demain, il pourrait y en avoir 3 ou 4. Or, quel est le calcul de Jean-Luc Mélenchon ?
03:53C'est prendre ses alliés de cour et ses concurrents, s'imposer pendant qu'il est encore devant de quelques points, de quelques dixièmes de points
04:01dans les sondages pour enclencher à son profit la machine à vote utile qui est basée sur le réflexe qu'on a vu encore pendant les dernières législatives,
04:10le réflexe unitaire de la gauche face au péril de l'extrême-droite, et enfin siphonner les voix des autres candidats de gauche
04:17pour se retrouver face à Le Pen au second tour et espérer gagner. On l'a déjà dit ici. C'est précisément dans ce dernier élément
04:23que la stratégie de Mélenchon pêche terriblement. En accélérant le temps politique comme il essaye de le faire, je crois que Mélenchon ne parviendra
04:30probablement qu'à une chose, perdre la main plus vite. — Qu'en pensez-vous ? — Je vais vous dire... J'ai écouté avec beaucoup d'attention
04:38l'analyse de Chloé Morin. Mais vous avez raison, Jean-Jacques. Là, on est pratiquement dans les fêtes de fin d'année. Les Français, c'est pas leur sujet.
04:50Chloé l'a dit. C'est quoi la hausse du prix de l'électricité ? C'est quoi la... Enfin vous voyez, c'est ça, le quotidien des Français.
04:57Et là, on a une classe politique qui, en plus, je vais vous dire, qui, en plus, a force d'emboisser les Français sur ce sujet-là quand même,
05:04parce que ça risque d'être dépressif, par exemple, sur la consommation de fin d'année, même si ça démarre très... Mais oui, parce que tout ça,
05:10c'est de la confiance. Quand vous savez pas à quelle sauce vous allez être mangés, vous avez envie de dépenser des mille et des cents
05:15si tant est que vous les ayez. — Vous avez votre épargne et vous ne touchez pas. — Non. Mais bien sûr. Alors le vieux serpent de mer, c'est de savoir
05:21à quel moment un pouvoir politique osera toucher à l'épargne des Français. Vous savez que c'est une épée de Damoclès, notamment sur l'assurance-vie.
05:28— Mais on en a des épées de Damoclès au-dessus de la tête, là. — Bien sûr. — On en a. — Bien sûr. Alors hier, j'ai croisé Manuel Bompard,
05:36le coordinateur de LFI, avec qui j'ai échangé quelques mots. Et sur les candidatures pour la présidentielle, j'ai dit mais François Hollande...
05:44Vous voyez, ça peut être le plus petit dénominateur commun à gauche. Il m'a dit... Non mais même pas en rêve, vous imaginez.
05:51Non mais nous, on va pas se retirer pour François Hollande. Donc ce qu'il risque de se passer quand même, c'est que si vous avez
05:57une élection présidentielle anticipée, vu l'état politique général du pays, c'est que vous pouvez avoir 4 candidats à gauche, 4 candidats à droite.
06:04Ça peut être un truc hallucinant, bien malin, qui peut dire qui serait au second tour dans ces conditions-là. — Oui. Et puis franchement, est-ce que le pays...
06:12— A le moyen de vivre une nouvelle présidentielle. Alors qu'il y a une échéance en 2027. — On vient d'échapper à Standard & Poor's, vous avez vu, à l'agence.
06:21Mais si vous avez pas de budget, si vous avez plus de gouvernement, si vous avez une élection présidentielle anticipée, mais vous imaginez l'image du pays,
06:28les crises qui vont s'ajouter aux crises. Enfin c'est... — Alors de toute façon, je pense que la question de la dette et des déficits, elle ne sera pas réglée
06:36tant qu'on n'aura pas à nouveau... Je n'appelle pas une présidentielle anticipée. Mais tant qu'on n'aura pas à nouveau un président de la République
06:43avec une majorité, on ne réglera pas le problème de la dette. Parce qu'aujourd'hui, des députés qui se disent dans 6 mois « Je vais peut-être devoir
06:50retourner devant mes électeurs », comment voulez-vous qu'ils votent des mesures difficiles, quelles qu'elles soient ? Donc aujourd'hui, on peut se dire
06:57que dans les 2 ans qui viennent, il y a quand même assez peu de chances qu'on règle durablement le problème de la dette et des déficits publics.
07:03— Bien. Il est 8 h 21. Edwige Diaz, qui est vice-présidente du RN, sera mon invitée tout à l'heure à 8 h 30.

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