• le mois dernier
Cette semaine, Alban Ivanov est notre invité sur Grand Écran. À l'occasion de la sortie de Challenger ce 23 octobre, l'acteur s'est notamment confié sur son parcours, son succès et son burnout.
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La fiche AlloCiné d'Alban Ivanov : https://www.allocine.fr/personne/fichepersonne_gen_cpersonne=244509.html

Retrouvez Challenger au cinéma : https://www.allocine.fr/seance/film-317949/

Luka rêve d’être un grand boxeur… Malheureusement, pour l’instant, il n’est qu’amateur et doit se contenter de petits combats foireux. Mais un jour, le destin frappe à sa porte et propulse notre héros au sommet !
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#AlbanIvanov #AlloCiné #GrandÉcran
Transcription
00:00Vincent Cassel, il apprend que je ne vais pas bien et donc un jour il me passe un coup de fil et je lui explique ce qui m'arrive.
00:15Je vais être un vaisseau spatial.
00:19Je vais être un vaisseau spatial.
00:23Salut Alban.
00:24Monsieur le Président.
00:25Bienvenue. Merci beaucoup.
00:26Merci à toi.
00:28Merci d'être là et bienvenue dans Grand Écran.
00:32On est au Grand Rex, une salle de cinéma mythique à Paris.
00:35Oui.
00:36Et justement, c'est quoi ton rapport avec la salle de cinéma ?
00:39Est-ce que t'es allé, dès gamin, est-ce que t'es beaucoup allé au cinéma voir des films ?
00:43J'y allais pas mal et par la porte de derrière parce que ça marchait encore à l'époque.
00:48Donc il y en a un qui rentrait, il tenait la porte de derrière.
00:51Le premier souvenir, je crois, de film que j'ai au cinéma, c'est Les Trois Frères des Inconnus.
00:57J'avais jamais entendu une salle de cinéma rire autant.
01:02C'est la première fois que je vois le rire sur grand écran, ce que je voyais sur les spectacles.
01:08Mais ça m'avait assez bluffé ça de voir comment on peut faire rire des gens sur écran aussi.
01:14Et tu continues à aller au cinéma ? T'as le temps ?
01:17Quand j'ai le temps, j'y vais. Mais c'est vrai que maintenant, j'y vais plus avec les enfants.
01:22Moi, j'aime bien regarder des films à la maison parce que j'étudie en vrai.
01:26J'ai du mal à regarder des films en tant que spectateur.
01:29C'est pour ça que ça ne me détend pas parce que je regarde le jeu des acteurs, je regarde comment c'est filmé.
01:34Tout le temps, t'es toujours en train d'analyser.
01:36Et c'est pareil avec le one-man show. J'arrive pas à aller voir des choses qui me concernent.
01:42Donc ce qui me détend, c'est très con. L'opéra, ça me détend.
01:46Si je me retrouve dans une salle d'opéra, des trucs qui n'ont rien à voir avec ce que je fais.
01:51Ta passion cachée, c'est l'opéra ?
01:53Non, peut-être.
01:54Je suis bariton, donc il y a peut-être une carrière à faire, on va voir.
01:58Ton prochain film, c'est Challenger, qui sort le 23 octobre au cinéma.
02:02C'est un film dans lequel tu incarnes un boxeur.
02:05Est-ce que tu peux nous pitcher l'histoire, juste en quelques mots ?
02:08C'est un boxeur amateur qui a des rêves comme tout le monde.
02:12Et lui, c'est de devenir champion, en tout cas reconnu dans la boxe.
02:16C'est sa passion par rapport à son père.
02:20Mais la route est longue, il travaille dans la restauration.
02:23Et à un moment donné, il va se passer quelque chose qui fait qu'il va se retrouver dans les championnats d'Europe professionnels.
02:31C'est un peu la magie d'aujourd'hui, ce qui peut arriver avec les réseaux sociaux.
02:36Est-ce que tu as appelé Van Damme avant de faire Challenger pour lui demander quelques conseils, maintenant que vous êtes potes ?
02:42C'est vrai que lui, il est très sportif.
02:55Il est très inspirant dans sa détermination à garder la forme.
03:00C'est quand même un monsieur qui a 60 piges.
03:03Et ce qui est génial, c'est que sur un tournage, tu parles avec lui et d'un coup, il se met au sol et il t'envoie des pompes.
03:08Et il fait ça toute la journée parce que c'est comme ça qu'il se maintient.
03:11C'est surprenant au début, quand il a commencé à faire ça ?
03:13Oui, c'est surprenant, surtout que tu parles d'un truc qui n'a rien à voir.
03:16Tu vas reprendre un verre et puis là, d'un coup, il se met à faire des tractions.
03:19C'est compliqué.
03:21Est-ce qu'il y a des films de boxe qui ont compté pour toi ?
03:24Évidemment, les Rotis.
03:27J'ai toujours aimé la boxe anglaise, mais les Rotis, bien sûr, ça m'a marqué.
03:32Puis ça me fait rire, c'est une revanche en quelque sorte, parce qu'en primaire, on m'appelait Roti.
03:36Parce que ma mère, elle m'avait percé l'oreille, donc j'avais un anneau et je me baladais avec des perfectos.
03:41J'aimais bien me bagarrer, donc mon surnom en CE2, c'était Roti.
03:45Donc tu vois, je suis devenu un Roti français.
03:49Et puis, il y a beaucoup de références à Roti dans le film.
03:52Rien que l'histoire, déjà, mais il y a aussi des références au film Roki.
03:56On t'appelle Roki dans le film aussi.
03:58On ne voulait pas esquiver le fait que ça fasse penser à Roti.
04:01C'est un film hommage, en quelque sorte, sur l'impact que ce film-là a eu sur nous.
04:08Donc après, l'idée, c'était de faire un Roti à la française.
04:11Et ça, je crois qu'on a plutôt bien réussi.
04:14Ça va parler au français avec nous.
04:18Challenger, c'est ton quatrième film avec Varon de Sousian.
04:20Ouais, il m'emmerde !
04:22On te retrouve souvent avec les mêmes personnes.
04:24Est-ce que c'est quelque chose que t'aimes, justement, travailler entre potes ?
04:27Est-ce que ça te met en confiance ?
04:28Forcément, on aime travailler avec les gens qu'on aime.
04:31Et puis, plus tu travailles avec les mêmes personnes, plus tu peux aller plus loin.
04:34Parce que tu perds moins de temps à... Tu te connais déjà, en vrai.
04:37Tu te connais déjà.
04:38Tu te connais déjà.
04:39Tu te connais déjà.
04:40Tu te connais déjà.
04:41Tu te connais déjà.
04:42Tu te connais déjà.
04:43Tu te connais déjà.
04:44Parce que tu perds moins de temps à... Tu te connais déjà, en vrai.
04:47Enfin, en tout cas, on se connaît plus.
04:48Tu mets moins de temps à atteindre les objectifs.
04:52Donc, c'est ça qui est intéressant, de travailler avec les mêmes personnes.
04:56De toute façon, dans tous les cas, avant même l'artistique, il y a l'humain.
05:01Je pense que c'est beaucoup plus dur de travailler avec des gens avec qui tu n'as pas d'affinité.
05:06Donc, voilà, avec Varon...
05:08Et puis, c'est pareil, c'est un jeu...
05:10Je ne sais pas ce qu'il a avec moi.
05:11On rigole beaucoup de ça.
05:13Il m'appelle Mamuse.
05:14Il dit que je suis sa muse, que je suis sa Bérénice Bégeaud.
05:19Et ça nous fait rire.
05:20Mais il a le don de me mettre dans des situations peu confortables, entre guillemets.
05:25Et c'est le seul qui fait ça avec moi.
05:27Et ça, c'est génial parce que ça nous tire vers le haut.
05:31Tu te bouscules.
05:32Et puis, lui aussi, ça m'inspire, comme tu disais.
05:34Oui, je pense.
05:35Sur Walter, le premier qu'on fait, il me fait jouer un méchant et je n'avais jamais fait ça.
05:39J'avais beaucoup de doutes.
05:41Est-ce que je vais être crédible là-dedans ?
05:44Bon, inséparable.
05:45On était plus dans de la comédie.
05:47Mais c'était un rire où il fallait jouer quand même un personnage assez froid.
05:51Donc, c'est pareil.
05:52C'était des réglages délicats.
05:54La Traversée, il me fait jouer un ancien flic.
05:58C'est aussi la première fois où je vais plus dans l'émotion.
06:01Et voilà, il arrive avec le quatrième challenger.
06:03Il me dit, tu vas jouer un boxeur.
06:06Toi, tu ne veux pas mon bien, en fait.
06:12Alors, on a compté, c'est ta quinzième comédie challenger.
06:15OK.
06:16Et comment t'es venu, justement, cette passion pour la comédie ?
06:18Tout à l'heure, tu parlais des trois frères au cinéma.
06:20Mais qu'est-ce qui te faisait rire ?
06:21Le rire, de manière générale, c'est ce qui me plaît le plus.
06:24Je trouve que c'est ce qui apporte le plus de douceur à ce monde, si je pourrais dire.
06:30Donc, que ce soit sur scène ou à l'écran,
06:32le fait de véhiculer du rire, c'est ce qui me plaît le plus.
06:36Toute la bande du Splendide, j'ai ces souvenirs-là,
06:39de regarder ça le soir sur TF1 et de rire en famille.
06:45Tu ramènes le rire chez les gens.
06:48Donc, ça me plaisait de participer à ça.
06:51Mais après, je ne savais pas comment j'allais y arriver.
06:54La route, je ne l'avais pas.
06:56Mais tu étais quel genre de gamin à l'école ?
06:58Est-ce que tu étais celui qui essayait de toujours faire rire ses copains ?
07:01Toujours, toujours.
07:02Au point de se faire sanctionner un peu par tes profs ?
07:04Bien sûr, bien sûr.
07:05Mais j'ai eu des beaux compliments.
07:07J'ai un prof, un jour, il m'a sorti de la classe.
07:10Il rigolait à ce que je faisais, mais il me disait
07:12« Je ne peux pas, je suis obligé de donner un cours. »
07:15Donc, pour moi, c'était une super discussion avec le prof.
07:19« Je comprends. »
07:21C'est normal, c'est le but du jeu.
07:24Je ramenais du rire dans la classe, mais ce n'était pas le bon endroit.
07:29Et après, j'ai trouvé la scène.
07:31C'est là où je me suis senti à ma place.
07:35La scène, c'est l'impro, en fait.
07:36Comment tu t'es retrouvé dans ces cours d'impro ?
07:38C'est quelqu'un qui t'a conseillé d'aller là-bas ?
07:40C'est mon beau-père, qui était animateur.
07:43Et pendant les vacances scolaires, il m'emmenait avec lui.
07:46Il commençait un atelier de théâtre d'improvisation.
07:49Et il m'a dit cette phrase-là.
07:51« Comme tu fais le con en classe, maintenant tu vas le faire sur scène. »
07:54Et j'y suis allé.
07:56Ça a changé ma vie.
07:58À 40 ans, j'y suis encore.
08:01C'est ce qui me faisait le plus de bien.
08:04J'y suis allé à fond.
08:06T'as l'impression que ça canalisait ton envie de rigolade ?
08:10J'ai continué à faire le con en classe.
08:14Mais ça m'a apporté de la positivité.
08:17Je me souviens d'un CPE qui me faisait la misère au collège.
08:20Un jour, il est venu me voir à un match de théâtre d'improvisation.
08:23Et il m'a complimenté.
08:25J'ai vu que ce que je faisais pouvait changer la donne.
08:28La première fois que t'as apparu à l'écran, c'était pour des publicités.
08:31C'était quoi, à l'époque ?
08:33Est-ce que tu voulais essayer d'être acteur ?
08:35Ou c'était pour gagner aussi de l'argent ?
08:37Non, je ne savais pas.
08:39Je n'arrive pas à faire la différence
08:41entre une pub ou un téléfilm.
08:44Je ne sais pas.
08:46C'était AOL, ma première pub.
08:49Je disais une phrase avec AOL, il n'y a pas de lézard.
08:52Mais évidemment qu'il y a un rapport à l'argent à ce moment-là.
08:55Je suis en BEP Vente, je n'ai pas d'avenir scolaire.
08:58Et d'un coup, je me retrouve là-dedans.
09:00Je suis payé 16 000 francs.
09:03Pour moi, à l'époque, c'est un truc de fou.
09:06J'ai comme l'impression de trouver un bug dans la matrice
09:10et où je me dis qu'il faut que je passe par là.
09:12Il y a peut-être un moyen de s'en sortir.
09:15Ce n'était pas pour le scénario, en tout cas, à ce moment-là.
09:18Pourquoi avec tes 16 000 francs ?
09:20Quand tu touches ça à ce stage-là, comme ça, d'un coup,
09:22tu as l'impression d'être super riche.
09:24De fou. J'ai dû tout dépenser en une semaine.
09:28J'ai acheté une voiture à ma mère, une Ford Mondeo,
09:31des chaussures de foot à mes frères.
09:34J'ai tout claqué en un après-midi, je pense.
09:39Après, tu te dis qu'il va falloir y retourner.
09:42Je n'ai pas fini le jeu.
09:45Les castings, ça se passe comment quand on est inconnu ?
09:48C'est stressant ?
09:49C'est horrible.
09:51Mon premier casting, j'y étais avec ma mère.
09:55Je ne sais plus pourquoi, c'était une adaptation d'une BD.
09:59Casting horrible.
10:01Ma mère, même à ce moment-là, elle s'est dit qu'elle ne fera jamais ça.
10:04Je suis ressorti et je m'en souviens de ce qu'elle m'a dit.
10:06Rouge comme une pivoine.
10:08C'est tellement dur d'être seul devant une caméra
10:14à faire abstraction de tout.
10:17C'est comme tout.
10:18Ça demande beaucoup de temps et d'entraînement
10:21avant de pouvoir être performant.
10:24Mais au début, c'était catastrophique.
10:26C'était vraiment ma hantise.
10:29Mais même encore aujourd'hui.
10:31J'ai ce défaut-là, je ne suis pas bon en casting.
10:35Tu fais encore des castings aujourd'hui ?
10:36Ça m'arrive.
10:38Après, il y a plus des lectures.
10:41Il y a des réalisateurs.
10:43Pour eux, c'est moi.
10:46Il y a plus de facilité aujourd'hui.
10:49Par exemple, sur le sens de la fête, je fais des essais.
10:52Les premiers essais se passent bien.
10:53Et les deuxièmes, je suis éclaté.
10:56Parce qu'en fait, je flippe.
10:59Les premiers tours, je m'en fous.
11:00Parce que je n'ai rien à perdre.
11:01Mais le deuxième, j'ai quand même envie d'être pris.
11:05Je me mets beaucoup de pression.
11:07Et finalement, quand on n'est pas détendu, ça nous joue des tours.
11:12Justement, tu parlais du sens de la fête.
11:14Jamel a un rôle important dans ta carrière.
11:17Ça s'est passé comment, votre rencontre ?
11:20Je crois que ça s'est passé en 2012.
11:24Enfin, même avant 2010 peut-être.
11:26En fait, on faisait un spectacle de théâtre d'improvisation au Jamel Comedy Club
11:30un dimanche par mois.
11:32Et à cette époque-là, j'étais avec Issa Doumbia.
11:36Donc, il y avait déjà la troupe du Jamel Comedy Club qui existait.
11:40Et ils faisaient les scènes ouvertes le mardi.
11:43Et un jour, ils nous demandent avec Issa de présenter la scène ouverte du mardi.
11:47Donc, je commence à présenter la scène ouverte.
11:49Après, je monte mon spectacle.
11:50Après, je fais partie de la troupe.
11:52Et puis, j'arrive sur le sens de la fête.
11:55Messieurs Nakiaj Toledano, je leur mets le doute pour le film
11:59dû à mes mauvais deuxièmes essais.
12:01Et donc, ils viennent voir mon spectacle au Comedy Club.
12:05Ils adorent mon spectacle.
12:07Et je ne le savais pas. Jamel était là dans la salle.
12:09Il monte dans la loge les voir.
12:11Et il leur dit, les gars, il faut absolument prendre Alban.
12:15Genre, vous n'avez pas le choix.
12:17Donc, il a toujours été derrière moi.
12:20Il a toujours cru en moi depuis le début.
12:23Et comment on se sent la première fois face à Jean-Pierre Bacri ?
12:26Pouah ! Quel...
12:28Parce que ça peut être intimidant, j'imagine.
12:30Ah ouais, non mais ça l'est.
12:32Pour moi, à chaque fois que ça m'est arrivé de jouer avec des acteurs pareils,
12:37tu ne peux pas mieux apprendre ton métier que d'être face à ces mecs-là.
12:42Donc, Bacri, c'était...
12:45C'est un honneur de jouer des scènes avec lui.
12:49J'étais admiratif.
12:51Dans ce film-là, il avait un monologue dehors où il nous engueulait tous.
12:56On est tous une bande de bras cassés, de losers !
13:00Y'a personne qui comprend que je joue ma vie, moi !
13:03Et putain, je regardais ça, je me disais, mais quel acteur !
13:07Quel putain d'acteur !
13:09Quelle force, quel admiratif de fou !
13:12Mais ça, c'est des...
13:15C'est des vrais tifs de jouer avec des mecs de cette trompe-là.
13:19Je suis super fier d'avoir fait ça avec lui.
13:23T'as enchaîné beaucoup de comédies.
13:24Est-ce qu'il y a un moment où t'as eu peur d'être cantonné,
13:26d'être coincé dans un type de rôle ?
13:28Est-ce que t'es venu à l'esprit ?
13:30Non, pas ce problème-là, mais un petit problème de...
13:35Qu'on voit trop ma gueule et qu'on en ait marre.
13:37C'est pour ça, à un moment aussi, j'ai mis un coup de frein.
13:40Parce que j'ai peur de ça, de lasser les gens.
13:43Et à un moment, je pense que j'en ai fait...
13:45J'en ai pas fait plus que ça, en vrai,
13:47mais comme tout est à peu près sorti en même temps,
13:50dû au Covid,
13:52donc les films reportés...
13:54En 2022, t'as eu cinq films.
13:55Ouais, cinq films en même temps.
13:59Ça commence à faire beaucoup.
14:01J'ai envie de rester une bonne surprise pour les gens.
14:04Qu'on me voit pas trop.
14:05Et en plus, j'ai la chance de faire de la scène.
14:07Donc si je suis pas sur écran, je suis sur scène.
14:11Mais j'ai plus espacé les projets
14:13et je veux rester un kiff pour les gens.
14:17Mais est-ce que c'est difficile de dire non
14:19des fois quand on commence à avoir du succès après avoir galéré
14:21et qu'on te propose beaucoup de choses ?
14:23C'est le plus dur.
14:24C'est le plus dur.
14:25J'appelle ça les nouveaux problèmes.
14:27Quand t'as toujours rêvé, voulu faire ça
14:29et d'un coup, t'as plein de projets...
14:31À un moment, j'ai eu cette peur là aussi.
14:33J'ai dit trop oui.
14:35Mais à cause de cette peur-là, que tout s'arrête,
14:37donc t'as envie de tout manger maintenant.
14:41Et pareil, j'ai appris.
14:43Donc ça me pique toujours.
14:45Mais à un moment donné, on n'a pas le choix de dire non.
14:51Ça s'apprend.
14:53Du coup, en 2022, lors d'une séance avec Vodette,
14:57avec ton spectacle,
14:59t'as eu un malaise sur scène, t'as fait un burn-out.
15:01Je me permets d'en parler parce que t'en veux parler plus rapidement.
15:04Est-ce que t'as été surpris par cet épuisement à ce moment-là ?
15:08En vrai, j'ai encore du mal à définir ça
15:10parce qu'après on a dit malaise et tout,
15:12on va dire que ça allait plus vite.
15:14Mais en vrai, je me suis barré de scène.
15:16C'est ça le vrai truc.
15:17C'est que tu pouvais plus en fait ?
15:19Fallait faire une pause.
15:21Fallait faire une pause avant qu'il y ait un vrai problème physique.
15:25Donc évidemment que ce n'était pas le bon moment pour le faire,
15:28mais c'était comme ça.
15:30Donc voilà, c'est ce qui s'est passé.
15:32J'ai dit, excusez-moi messieurs dames, je ne me sens pas bien, j'y vais.
15:35Et puis j'ai disparu, je suis retourné au paddock.
15:40C'est qu'en fait, je pense que c'est quand,
15:42tu vois, à force de dire oui et que tout s'enchaîne,
15:45en fait, tu n'as pas le temps de faire des points sur ce qui t'arrive
15:50et de pouvoir le gérer.
15:52Donc à un moment donné, il fallait juste que je stoppe la machine
15:55et c'est pour ça que j'ai tout arrêté.
15:58J'ai fait le Moine Shaolin, un bon point avec moi-même dans la forêt
16:03et on y retourne.
16:04Mais je me suis fait dépasser par les événements
16:06parce qu'il n'y a pas de formation à ce qui nous arrive,
16:10que ce soit le succès.
16:12Moi, j'ai fait l'Olympia en 2018.
16:14En 2018, j'étais encore là-dessus,
16:16parce que pour moi, je m'en étais parmi.
16:19De toute mon enfance, je voyais l'Olympia comme l'Himalaya.
16:23D'un coup, tu le fais une fois, deux fois, trois fois
16:25et genre, c'est normal.
16:26Mais pour moi, ce n'est pas normal.
16:29Et après, on me dit, là, on va faire les zénithes.
16:31Ah ouais ? Bah ouais, bah ouais.
16:33Ils sont combien, 6 000 ?
16:34Bah oui, évidemment, c'est normal.
16:36Mais non, il fallait...
16:38Tu fonces et puis tu ne réfléchis pas, du coup.
16:40Exactement.
16:41Donc il fallait que je m'impose la pause.
16:43Voilà, c'était important.
16:45Est-ce que dans ce moment-là, le milieu du cinéma est solidaire ?
16:48Ou de la comédie, est-ce que tu as des gens qui t'appellent ?
16:50Ouais, tu as des...
16:51Tu essaies d'en parler avec toi,
16:52qui ont vécu peut-être certainement la même chose ?
16:54Mais de fou, il y en a un,
16:55et ça m'a fait plaisir de fou,
16:56parce que c'était quand même incroyable
16:58que ce soit lui qui m'appelle, c'est Vincent Cassel.
17:00Vincent Cassel, il apprend que je ne vais pas bien
17:04et donc un jour, il me passe un coup de fil
17:06et je lui explique ce qui m'arrive.
17:08Je dis, je ne sais pas, je suis fatigué,
17:10je ne sais pas où je vais, il faut que je fasse un point.
17:12Il me dit, t'as quel âge ?
17:13Je dis, 38.
17:14Il me dit, ouais, mais c'est bon, t'es dans les temps.
17:16Je lui dis, pourquoi ?
17:18Il me dit, parce que c'est normal, ça arrive, c'est bien.
17:21Voilà, repose-toi, ne t'inquiète pas, tu vas repartir.
17:23Et ça, ça fait du bien de fou,
17:25parce que t'as un mec d'expérience qui te dit que ça arrive.
17:29Je l'ai vécu, c'est normal.
17:30Il l'a vécu, il a connu ça.
17:31Donc en vrai, ça m'a fait un bien fou.
17:33Je me suis dit, bon, c'est bon, je suis sur la bonne voie,
17:35c'est normal, quoi.
17:37C'est normal, mais dans ces moments-là,
17:41même tes proches, ta famille,
17:43des gens qui sont pas concernés par le cinéma ou la scène,
17:47ils ont du mal à comprendre ça.
17:49Parce que comme on vend du rêve, en quelque sorte,
17:51c'est très étonnant de voir quelqu'un qui le vit pas bien là-dedans.
17:55Le succès amène aussi beaucoup de solitude.
17:57Et ça, les gens le voient pas,
17:59puisque c'est pas ce qu'on montre.
18:01Mais quand même, après un spectacle,
18:03devant 5000 personnes, t'es seul dans ta chambre,
18:05t'as l'impression qu'on t'invente une vie de rêve,
18:09mais toi, c'est pas ça.
18:11T'es tout seul, loin de ta famille,
18:13dans une ville que tu connais pas.
18:15Donc à un moment donné, tu te dis,
18:18il va falloir que je gère les moments de vie
18:23de ma famille et de solitude,
18:26parce que sinon, ça va m'abîmer.
18:29Alors justement, depuis ce break, tu gères ta carrière différemment ?
18:32Bah ouais, je la gère bien.
18:35Bah oui, bah oui, on apprend.
18:37Je pense que le Covid aussi m'a mis dedans.
18:39À ce moment-là, les dates que j'avais de scène du Covid,
18:41on les a reportées sur la tournée d'après.
18:44Là, je jouais 5-6 fois par semaine,
18:47et je voyais que c'était pas gérable.
18:49Tu peux pas donner un spectacle de qualité
18:52à ce rythme-là, avec la tournée,
18:55même en termes de conditions physiques et tout.
18:58Donc ça aussi, j'aurais pas dû dire oui.
19:05On revient au fait d'apprendre à dire non.
19:08J'aurais dû annuler et pas reporter.
19:11Même si j'aurais déçu des gens, c'est pas grave.
19:14Mais maintenant, on apprend de ses erreurs.
19:16Donc là, je suis très content,
19:18parce que je gère beaucoup mieux ce que j'ai à faire.
19:20Je peux être à fond dans tout ce que je fais,
19:22que ce soit sur scène ou au cinéma.
19:25Il fallait que je trouve un bon équilibre
19:27pour tout jouer à fond.
19:29Et je l'ai trouvé, donc je suis très content.
19:31Et ton retour sur le devant de la scène,
19:34c'est fait avec LOL, la saison 4, finalement.
19:37Est-ce que c'était idéal pour toi
19:39de te retrouver comme ça, avec des potes, un pro ?
19:43Ouais, c'est trop bien.
19:45Un domaine que tu adores et dans lequel tu t'excelles aussi.
19:48En tout cas, je trouve qu'aujourd'hui,
19:52ce qui est compliqué pour faire sa promotion,
19:55là, moi j'aime bien, comme on fait là,
19:58parce qu'on parle sérieux,
20:00c'est interview sérieux, ça me plaît.
20:02Mais il n'y a pas beaucoup de place à la télé.
20:05Je trouve que j'ai beaucoup de mal avec les promos plateaux.
20:08Parce que je trouve que ma meilleure promo,
20:10c'est d'être drôle.
20:12Quand tu es drôle,
20:14les gens ont envie de venir te voir.
20:17Donc si on fait des plateaux télé
20:21où on ne peut pas être drôle,
20:23et juste dire, retrouvez-moi à tel ou tel endroit,
20:27je trouve ça moins efficace pour moi d'être drôle.
20:29Donc LOL, c'était la bonne occasion
20:32de juste être marrant et donner envie aux gens
20:36de venir me voir.
20:38Pour moi, c'est un jeu.
20:40Je me suis éclaté à le faire.
20:43Cette saison, elle a vraiment marqué les gens.
20:45Elle a bien marché.
20:48Évidemment, le but du jeu, c'est de ne pas rigoler.
20:50Mais moi, ce n'est pas ça qui m'intéressait.
20:52C'était vraiment d'être le plus con possible.
20:56Et j'ai trouvé des bons candidats avec moi.
21:09C'était vraiment une torture de ne pas rigoler.
21:11C'était une torture.
21:13Moi, j'adore me faire avoir à mon propre jeu.
21:15C'est que je me crois malin.
21:17Je me dis, je vais l'attaquer.
21:19Je vais l'avoir et ça se retourne contre moi.
21:21Ça m'est arrivé plusieurs fois.
21:23Avec Jérôme et Marina Foy aussi.
21:26C'était Audrey Lamy.
21:28C'était compliqué.
21:30J'attaquais.
21:32Comme je voyais que ça n'allait pas dans mon sens,
21:34je faisais trois pas en arrière.
21:36Je me disais, je vais me mettre dedans tout seul.
21:38C'était top.
21:40Tu envisagerais de participer à un scénario
21:44ou même de réaliser ?
21:46Je commence.
21:48Je pars du début, d'apprendre.
21:53Je me tape un livre qui s'appelle
21:55« Anatomie du scénario », 700 pages.
21:57Je me régale.
21:59Il faut bien commencer par le commencement.
22:01Tu prends des notes ?
22:03Exactement.
22:05Quand on fait quelque chose qui nous plaît,
22:07on devient des bons élèves.
22:09Je prends du plaisir à être un élève assidu avec ça.
22:13J'ai mes petits temps de lecture tous les jours,
22:15mes notes.
22:17Je commence gentiment à aller
22:20vers le scénario et la réalisation.
22:24J'adore les réals qui ont des pattes.
22:27Comme Tim Burton, Tarantino.
22:31Je trouve ça passionnant.
22:33Jean-Pierre Jeunet.
22:35J'aimerais être un réal à pattes.
22:39Quelle belle phrase.
22:41C'est la citation qu'on va garder.
22:43Je veux devenir un réal à pattes.
22:45Tu me mets ça.
22:47Tu veux faire un film de chien ?
22:49C'est bien, il y a de la place à l'imaginaire.
22:51Après Challenger,
22:53tu vas aussi tourner French Lover.
22:55Avec Omar Sy.
22:57Je suis en train.
22:59C'est une production Netflix ?
23:01Tout à fait.
23:03Je vais dans des projets
23:05où le scénario me plaît.
23:07C'est toujours ce truc d'être privilégié
23:09de rencontrer des grands acteurs et actrices.
23:11Encore une fois,
23:13je suis en stage avec Omar Sy.
23:15C'est super bien.
23:17Qu'est-ce que ça me plaît
23:19de regarder les autres jouer.
23:21Je kiffe jouer avec eux
23:23et je kiffe les regarder.
23:25C'est une super expérience.
23:27C'est pareil,
23:29le côté privilégié
23:31de pouvoir parler avec Omar
23:33de tout ça aussi.
23:35Comment il gère sa carrière,
23:37sa vie de tous les jours.
23:39Ça m'apprend beaucoup.
23:41Ça me motive.
23:43C'est vraiment un kiff.
23:45C'est quoi ton rôle dans le film ?
23:47Je joue son meilleur ami.
23:49Lui joue une grande star
23:51de cinéma.
23:53J'ai rien à voir là-dedans.
23:55On a une histoire particulière ensemble.
23:57On a grandi ensemble.
23:59Sa mère est décédée.
24:01Je suis son pote
24:03qui bénéficie de tous les privilèges
24:05du cinéma
24:07sans rien foutre.
24:09D'accord.
24:11Un parasite qui kiffe sa vie
24:13mais qui n'a rien fait
24:15pour être là où il est.
24:17C'est juste parce que j'ai la chance
24:19d'être son pote.
24:21Merci beaucoup, Alban.
24:23Merci pour ton temps.
24:25Merci, mon seigneur.

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