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Claire Géronimi, violée en 2023 par un homme visé par une OQTF : «Il faut pouvoir libérer la parole» sur CNEWS, jeudi 28 novembre.

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Transcription
00:00Je pense qu'il y a beaucoup de femmes qui ne portent pas plainte, c'est ça qui est assez problématique, justement.
00:05Dans mon cas, bien sûr, j'ai porté plainte parce que c'était une agression de rue,
00:10mais je pense que des violences conjugales, par exemple, les femmes osent moins porter plainte,
00:14mais en fait, il le faut et aujourd'hui, il faut pouvoir libérer la parole.
00:17Et c'est justement pour ça que je prends cette parole pour toutes ces femmes,
00:20justement pour pouvoir leur dire qu'il faut porter plainte,
00:23et c'est grâce en portant plainte, en tout cas, qu'on pourra faire avancer les choses aussi.
00:28Quand on dépose plainte, on se fait accueillir justement par des policiers qui sont plus ou moins bienveillants.
00:35Moi, pour le coup, j'ai eu aucun problème parce qu'ils avaient déjà retrouvé l'agresseur,
00:39ils avaient beaucoup de preuves.
00:41Après, il y a une étape qui est assez particulière, c'est les unités médico-judiciaires.
00:46En fait, on est soumis à toute une batterie de tests, et en plus de ça, souvent faites par des hommes.
00:52Donc, en fait, on vient de se faire agresser et on doit aller justement se faire tester.
00:57Et au final, en fait, on est encore une fois confrontés à un peu une violence.
01:01On n'est pas forcément bien accueillis, on ne se sent pas du tout accompagnés.
01:05Donc, c'est un événement assez traumatisant.
01:08Pour ma part, j'ai dû prendre la trithérapie parce que mon agresseur ne voulait pas se faire tester contre le VIH.
01:15C'est ce qui est assez hallucinant.
01:17Donc, j'ai dû prendre des médicaments très lourds en sachant qu'il y a des personnes qui prennent ça,
01:21qui ont des problèmes de santé, et en fait, ils devraient être justement testés.
01:25C'est juste une simple prise de sang, mais nous, en final, on est obligés de prendre ces médicaments-là.
01:29Donc, c'est un peu, on va dire, c'est un peu un système particulier assez lunaire.
01:34Donc, il y a ces unités médico-judiciaires, et après, en fait, on est totalement relâchés dans la nature.
01:40Ce qui se passe, c'est que les policiers nous donnent une feuille avec un peu les effets secondaires psychologiques
01:47de comment on va se sentir dans les prochains jours.
01:49Donc, c'est-à-dire qu'on va avoir des pertes de conscience un petit peu, des trous noirs,
01:55des choses vraiment très, très bizarres, très étranges, et c'est tout.
02:01On ne nous donne pas forcément le numéro de téléphone d'une psychologue,
02:04et en fait, on se retrouve chez soi et totalement abandonnés.
02:07On doit même trouver un avocat par soi-même, ou alors, parfois, on a un avocat comme mid-office,
02:12mais on doit faire toutes les démarches en tant que victime.
02:15Après, en fait, c'est ça qui est problématique, c'est vraiment que l'État n'accompagne pas ses victimes.

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