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Marie Sallois, directrice du développement de l'organisation et du développement durable au Comité International Olympique, Lisa Cez, cavalière concourant en dressage handisport, Virginie Coupérie-Eiffel, ancienne championne de France d'équitation et Frédérique Jossinet, vice-présidente de la Fédération Française de Judo sont les intervenantes de cette conférence animée par Annabelle Rolnin.

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Sport
Transcription
00:00Bienvenue à Demain le Sport, c'est comme ça depuis la nuit des temps, ou presque.
00:05Même si les évolutions se font légèrement sentir ces derniers temps, dans les cours d'école,
00:13c'est un petit peu une tendance depuis longtemps.
00:17Les garçons jouent au football, les filles sautent à l'élastique ou font de la gymnastique.
00:22Oui, il y a effectivement peu de mixité dans la pratique des sports dès le plus jeune âge.
00:28Et ça ne s'arrange pas forcément après, avec le temps.
00:31On voit aussi aujourd'hui dans les stades olympiques toujours cette séparation entre les hommes et les femmes.
00:38Ça reste compliqué.
00:40Lynn Seavorn, la championne de ski américaine, a beau réclamer, elle a lancé ce défi plusieurs fois,
00:46de se mesurer aux hommes dans une descente ou un slalom, un slalom géant.
00:52C'est impossible pour l'instant.
00:54Cette volonté se heurte toujours à une logique de business, de record.
01:00Comment faire pour faire bouger les lignes ?
01:03On va en débattre maintenant avec nos invités de Demain le Sport.
01:07Cette table ronde est animée par Annabelle Rollenin.
01:11Bienvenue à vous toutes.
01:18Bonjour, merci. Bonjour à tous et à toutes.
01:20Je suis Annabelle Rollenin, un grand reporteur à l'équipe.
01:23Je suis ravie d'avoir l'opportunité d'animer cette table ronde sur un sujet aussi crucial qu'important.
01:28La mixité est-elle l'avenir du sport ?
01:30En tant que journaliste et en tant que femme, je m'intéresse de près aux évolutions du sport et à tous les enjeux sociétaux.
01:36C'est assez drôle parce que vous voyez aujourd'hui sur cette scène, on est en non-mixité.
01:42Mais je suis contente de voir que dans le public, il y a une grande mixité.
01:46Il y a des jeunes, des moins jeunes, des hommes, des femmes, des filles, des garçons.
01:51Tout ça ne va pas nous empêcher d'aborder ce sujet qui est assez vaste.
01:56On l'a vu pour la préparation, on a beaucoup de choses à dire.
02:01La mixité, c'est un thème dont on a beaucoup entendu parler en amont des JO de Paris,
02:06à travers la parité, dans sa dimension symbolique, mais qui ne s'arrête pas là,
02:11puisqu'il nous invite à réfléchir à plus long terme et en profondeur aussi à l'évolution du sport.
02:17C'est un sujet qu'on peut décliner à différentes échelles, on va le voir.
02:21Au premier abord, on va penser au terrain, à l'équipe.
02:25Par exemple, je repense à l'équipe de France de judo, aux JO, une équipe mixte,
02:30avec 14 hommes et femmes sur le podium.
02:33On a les relais en natation, en athlée, au triathlon, ça c'est des épreuves qui sont toutes récentes.
02:40On a les mixtes plus traditionnels, au tennis, badminton, tennis de table,
02:45tir à l'arc aussi, aux JO, le tir au pistolet, le skit et la voile étaient également mixtes, à chaque fois par équipe.
02:53Le seul sport individuel mixte, c'était l'équitation.
02:57Ça tombe bien, vous verrez, on a deux cavalières autour de cette table.
03:01En équitation, il y avait 126 inscrits et 74 inscrits, soit un peu plus, du tiers de participantes féminines.
03:09On voit bien que la mixité, ce n'est pas un synonyme d'égalité.
03:13Mais avec ces nouvelles épreuves, de plus en plus de femmes concourent sur un pied d'égalité avec les hommes.
03:18De là, on peut prendre du recul et on s'aperçoit que cette problématique soulève des questions fondamentales.
03:26Celles de la responsabilité du sport, du monde du sport auprès et au sein de la société.
03:31Les obstacles qu'on rencontre encore aujourd'hui pour faire avancer et atteindre une véritable mixité.
03:38Et enfin, on peut se demander quels modèles inspirants peuvent nous guider pour construire un avenir sportif plus mixte et plus inclusif.
03:46Pour explorer ces questions, on a la chance d'être accompagné par des intervenantes remarquables.
03:53Je vais vous les présenter.
03:56Tout à ma droite, il y a Frédérique Jossinet qui était vice-championne olympique de judo en 2004.
04:02Elle est actuellement vice-présidente du haut niveau à la Fédération Française de Judo et Discipline Associée et consultante sur Eurosport.
04:10Vous verrez pas mal de casquettes parce qu'elle est aussi passée par la Fédération Française de Football.
04:16Donc là, on est à l'opposé du judo, un sport très mixte.
04:19Le foot, un sport où les hommes et les femmes sont un peu...
04:26Juste à côté, Marie Salwa qui est directrice du développement et de l'organisation et du développement durable au CIO.
04:33Avec une mission qui englobe notamment la responsabilité sociale, c'est-à-dire les droits de l'homme et l'égalité des sexes, la diversité et l'inclusion.
04:41Ainsi que l'impact et l'héritage des Jeux Olympiques.
04:45A ma gauche, Virginie Coupry-Effel, cavalière, fondatrice et présidente du Paris Eiffel Jumping.
04:51Et enfin, tout à ma gauche, Lisa Seize, cavalière internationale en paradressage qui a été sélectionnée aux Jeux Paralympiques de Paris.
04:59Pour lancer cette discussion, j'ai posé une question assez vaste.
05:06Mais quelle évolution dans vos différents rôles, dans vos différentes casquettes, vous avez constaté de la mixité depuis vos débuts dans le sport ?
05:19Alors on commence par Marie.
05:21Je me permets de commencer.
05:23D'abord, vous savez que cet été, on a vu les Jeux Olympiques revenir pour la troisième fois à Paris.
05:28Et si on regarde l'évolution, en 1900, c'est la première fois que les femmes participaient à des Jeux Olympiques.
05:34Et à Los Angeles, où on va retourner bientôt, en 1984, il y avait 23% de femmes.
05:39Donc l'accélération de la participation des femmes aux Jeux, elle est assez récente.
05:43En 2015, le CIO s'est dit, c'est bien de faire des progrès incrémentaux, mais à un moment donné, il faut qu'on arrive à la parité.
05:50Et on a fixé l'ambition, en 2015, d'arriver à la parité totale en 2024.
05:56Et on a dit, on va distribuer exactement le même nombre de quotas pour les femmes et les hommes athlètes pour les Jeux.
06:03Et on cherchait un partenaire pour le faire avec nous.
06:06Et il s'est avéré que c'était Paris qui a remporté l'élection.
06:09Et on est ravis parce qu'on a réussi ensemble, non seulement à avoir la parité et la mixité au sein des Jeux,
06:15mais Paris 2024, le comité d'organisation, nous a aussi permis d'utiliser l'effet d'accélération des Jeux
06:21pour avoir un impact social, notamment auprès des filles et des femmes, en amont des Jeux, à travers leur projet d'impact 2024.
06:28Mais je voudrais revenir un moment sur ce qu'on doit célébrer.
06:32Parce que quand même, Paris, c'est la parité des athlètes sur le terrain, ça ne s'est pas fait tout seul.
06:37Ça a été 10 ans de travail avec tous les acteurs du système, les fédérations, les diffuseurs, le comité d'organisation,
06:43pour arriver à faire que les femmes participent à la majorité des événements avec des médailles.
06:50C'est-à-dire que ce n'est pas seulement qu'elles participent aux épreuves, mais qu'elles ont aussi un nombre de médailles équivalent à ceux des hommes.
06:57Mais ce n'est pas seulement que les femmes soient sur le terrain qui est important, c'est qu'elles soient visibles.
07:01Parce que si elles font leurs épreuves à des heures où il n'y a zéro audience, où les chaînes ne les diffusent pas,
07:07les femmes du monde entier, des 206 territoires qui vont regarder les Jeux, n'auront pas de modèle.
07:12Donc on a travaillé de façon très fine avec tous les acteurs pour faire en sorte que les épreuves féminines aient la même visibilité que les épreuves masculines,
07:20et faire en sorte qu'elles aient le même nombre d'heures de diffusion.
07:24Donc ce qu'on a donné aux diffuseurs en termes d'heures produites pour les Jeux, c'est un nombre d'heures équivalent pour le sport féminin et masculin,
07:32et bien sûr pour les épreuves mixtes.
07:34Donc ça c'est très important parce que du coup ça veut dire que les Jeux, et je continue à le penser,
07:39sont le plus grand événement pour la promotion de l'égalité entre hommes et femmes au monde.
07:46Je ne connais aucun autre événement, aucune autre organisation qui touche la moitié de la population mondiale avec autant de modèles positifs féminins.
07:56Donc voilà, je voudrais quand même qu'on s'élève parce que c'est quelque chose qu'on a fait ensemble.
08:00Alors ça ne veut pas dire qu'il ne reste pas beaucoup de travail pour demain, ne serait-ce que d'avoir eu de la mixité ici,
08:05mais la mixité aussi dans plein d'autres rôles aux Jeux.
08:08Et notre job maintenant c'est de faire en sorte que tous ces athlètes qui ont concouru,
08:12prennent des responsabilités dans d'autres rôles demain,
08:14pour qu'on ait 50% de femmes partout, dans toutes les fonctions des Jeux et dans le sport en général.
08:22Moi évidemment je suis totalement d'accord avec ce que vient d'expliquer Marie,
08:27je crois que l'enjeu est évidemment fondamental.
08:30Après, de parler de progression, moi j'ai commencé le Judo, j'avais 7-8 ans,
08:39j'étais la seule petite judoka, même si à la base le Judo est de facto vraiment pour la mixité,
08:48et accueille aussi bien que les garçons, que les masculins, les petites filles, les femmes en général.
08:55Malgré tout, le fait est qu'on était partis quand même de très très loin, c'était le cas, vous l'avez dit aussi,
09:01et je m'en suis rendu compte, c'était le cas aussi au football,
09:03et plus généralement c'était le cas dans tout l'écosystème de la pratique du sport en France.
09:09Alors oui, il y a eu des évolutions, aujourd'hui quand je passe dans les clubs de Judo,
09:14il y a beaucoup de petites filles, et de jeunes femmes, et de femmes aussi,
09:20que ce soit sur les tatamis mais aussi en dehors, c'était le cas aussi au football.
09:25Quand moi je suis arrivée à la Fédération Française de Football, il y avait 50 000 licenciés EES, donc femmes,
09:338 ans après c'était 200 000, donc il y a eu vraiment de la progression.
09:39Après, quel que soit le sport et quel que soit finalement l'environnement,
09:43l'important c'est de se fixer des enjeux, des objectifs, et du coup de mettre un plan d'action en place pour y répondre.
09:51En France, la plupart du temps, ça passe par des lois, ça passe par des décrets, ça passe par des obligations.
09:58Il y a eu un fait marquant, très important, comme levier justement de féminisation aussi de la pratique mais aussi des instances.
10:08Le premier c'est 2013 avec l'obligation pour les fédérations de se doter d'un plan de féminisation dans leur fédération, dans leur pratique.
10:17Donc ça, ça a été fait sous la ministre Valérie Fourneyron en 2013.
10:21Moi j'étais à son cabinet justement sur des thématiques de femmes et sport, notamment féminisation, des instances gouvernance aussi des fédérations.
10:33Et puis un an après, il y a eu quand même la loi d'égalité réelle entre les hommes et les femmes en 2014,
10:40qui concernait vraiment essentiellement la gouvernance du sport en France,
10:43où de facto, soit on est dans la loi, soit on est hors la loi.
10:47Donc il y avait vraiment l'obligation pour qu'il y ait une certaine mixité, on n'était pas encore à 50-50.
10:54Et puis enfin, il y a eu la loi sport récemment qui a permis en effet d'acter ces 50% sur les listes et sur les prochaines élections qui sont en train de se faire en ce moment.
11:08Et évidemment, à partir du moment où il y a de la mixité dans la gouvernance, où on voit des femmes aussi dans les fédérations,
11:16dans l'accompagnement aussi du coup de la pratique sportive,
11:21ben là évidemment qu'on va penser inévitablement et fort heureusement à la place des femmes, plus généralement des athlètes, des coachs, des entraîneurs,
11:32des personnes qui sont au sein de la direction technique nationale aussi, etc.
11:36C'est tout l'écosystème en fait qui évidemment profite de toutes ces lois ou ces décrets mis en place sur ces dernières années.
11:44Mais il y a encore beaucoup, beaucoup, beaucoup de choses à faire.
11:50Ça revient en écho avec ce que disait Marie-Salwa à l'instant.
11:54Virginie, je me tourne vers vous. Même question, quel regard vous portez sur l'évolution de la mixité en équitation qui est un sport déjà mixte ?
12:05Oui, c'est le seul sport mixte olympique, c'était, puisque c'est la première fois qu'il y a eu des femmes qui ont été intégrées dans des équipes
12:16et ces magnifiques finales qu'on a pu voir par équipe.
12:21Moi j'étais très heureuse, je me souviens, jeune cavalière, d'être dans un sport mixte.
12:29Et j'ai toujours regardé d'une façon curieuse que les autres sports ne soient pas mixtes.
12:37Et quand je dis mixte dans notre sport, c'est que Frédéric parlait de l'entourage.
12:42Il y a des femmes qui élèvent des chevaux, il y a des femmes qui sont groumes, qui conduisent des camions.
12:47Il y a des femmes dans notre métier à tous les postes.
12:51C'est vraiment un monde qui a été ouvert aux femmes avant les autres mondes je pense.
13:00Alors certes j'ai vu une évolution, même je dirais une évolution conséquente,
13:06parce que les cavalières de haut niveau il y en avait peu à mon époque.
13:13J'avais pas beaucoup de cavaliers avec qui parler et qui échanger.
13:18Alors il y avait vraiment par contre une complicité avec les hommes,
13:22parce que c'était avec eux qu'on travaillait, les coachs, la fédé, DTN.
13:29Aujourd'hui nous on a une DTN femme, la fédération s'est féminisée.
13:35Il y a des coachs femmes, il n'y en avait pas à mon époque.
13:38Et puis c'est une pratique que les petites filles adorent,
13:42puisque vous avez dit il y a 73% donc c'est énorme dans les poney club, au début c'est énorme.
13:47Lisa pourra nous en parler mieux, mais après quand on arrive au haut niveau,
13:51c'est vrai qu'on arrive à peu près à 30-35% de femmes dans le haut niveau.
13:56On a eu une cavalière numéro un mondial, on a eu des cavalières qui ont eu des médailles aux Jeux,
14:02Pénélope le Prévost pour ne citer qu'elle.
14:05Donc on a des grandes cavalières, mais aux Jeux Olympiques,
14:09dans notre sport il y a quand même beaucoup plus d'hommes.
14:15L'équipe du Para a été bien féminisée, avec une parité si je ne me trompe,
14:22trois femmes et un homme, avec un staff très féminin aussi.
14:35La DTN, notre sélectionneuse Fanny Delaval,
14:40la vétérinaire c'est une femme de l'équipe de France,
14:44et le cadre technique c'était deux hommes, donc en fait il y avait la parité.
14:49Il y avait une vraie parité, c'était assez beau à voir.
14:53Je pense qu'il y a encore à faire dans le haut niveau,
14:57après c'est vrai qu'une femme sportive, avoir une vie de famille,
15:02une vie intime et être une femme, avoir des enfants,
15:05on est obligé d'avoir des pauses, les hommes peuvent continuer leur compétition.
15:11C'est compliqué, après c'est toutes ces histoires de ranking,
15:14puisque nous pour être sélectionnée il faut qu'on soit parmi les meilleurs,
15:18et quand on fait une pause et qu'on a un enfant,
15:22évidemment on ne peut pas faire de compétition et on dégringole dans le classement.
15:26Donc ça c'est par exemple un des sujets à travailler,
15:29mais je parle pour mon sport, mais c'est pour tous les sports.
15:35Lisa, vous êtes jeune, vous avez 28 ans,
15:39quelle expérience vous avez fait de la mixité ?
15:42Est-ce que vous avez rencontré des obstacles, des problématiques ?
15:46Moi ça va être un peu différent, parce qu'il y a eu l'évolution,
15:50vu qu'on n'a pas le même âge.
15:52C'est vrai que moi quand j'ai commencé l'équitation, j'avais 5 ans,
15:56on n'était pratiquement que des filles dans mon cours de club,
15:59et j'ai commencé les compétitions à l'âge de 7,
16:02et j'ai toujours fait que du dressage.
16:04C'est vrai qu'on voit beaucoup d'hommes dans l'équitation,
16:07dans les concours type CSO ou le concours complet.
16:10C'est vrai que dans le dressage, moi j'avais remarqué quand même
16:13une majorité de femmes, et au fur et à mesure de mes années en compétition,
16:17j'ai vu pas mal d'hommes.
16:19Quand j'ai fait mon premier championnat d'Europe en catégorie poney,
16:23j'avais 14-15 ans, on avait un homme dans l'équipe.
16:27Et puis au fur et à mesure, quand je regarde aussi les grands cavaliers
16:31qui concouraient en grand prix aux Jeux Olympiques,
16:34j'ai vu au fur et à mesure les hommes arriver dans ce niveau-là.
16:38Mais on était quand même une majorité de femmes,
16:42et là même aux Jeux de Paris, on voit des grands cavaliers
16:46maintenant en dressage.
16:48C'est vrai que pour les autres disciplines, je peux pas trop parler,
16:51mais j'ai remarqué ça en regardant moi aussi ma télé.
16:54Mais dans le dressage, oui, moi j'ai vu quand même en grandissant
16:58une majorité de femmes et les hommes qui arrivent petit à petit
17:01et s'imposent aussi dans notre magnifique discipline
17:05qui requiert beaucoup de finesse.
17:07Et quelque chose qu'on pourrait dire, les hommes,
17:10on les imagine pas là-dedans.
17:12Mais pourtant, un homme peut être aussi très fin avec un cheval
17:15parce que nous, l'équitation, c'est pas un rapport de force,
17:18c'est pas un rapport de poids.
17:20Nous, tout ce qu'on cherche, c'est l'harmonie avec le cheval,
17:23créer un couple.
17:24Donc qu'on soit un homme ou qu'on soit une femme,
17:26pour nous, ça n'a pas grande importance.
17:28Oui, c'est intéressant parce que c'est vraiment l'inverse.
17:30En dressage, absolument, il y avait une majorité de femmes
17:34et c'est les hommes qui sont arrivés.
17:36Donc la parité, c'est possible.
17:40Je vais commencer par poser une question à Marie-Salwa
17:45avec un regard un petit peu, on va dire, méta.
17:49Pour la gouvernance, vous avez déjà évoqué le sujet tout à l'heure.
17:53Mais concrètement, quelles sont les actions
17:55que vous avez mises en place,
17:57notamment par rapport à la visibilité des femmes
18:00et du sport féminin ?
18:02Alors, d'abord, je voudrais reprendre une évolution qui est importante.
18:06C'est que toute ma carrière, je pense,
18:08comme toutes celles d'entre nous qui sommes là,
18:10j'ai entendu dire qu'on ne trouve pas les femmes.
18:13Donc je pense que ce qui est fondamental,
18:16et c'est ce qu'on a fait pour les Jeux,
18:17c'est qu'il faut changer le paradigme.
18:19On ne trouve pas de femmes,
18:21c'est ouvrons les opportunités aux femmes.
18:23Parce que les femmes, elles existent.
18:24Elles sont dans la salle, là, il y en a partout,
18:26il y a 50% de la population qui est composée de femmes.
18:29Donc elles sont là.
18:30La question, c'est est-ce qu'on va les chercher là où elles sont ?
18:33Et donc c'est vrai pour trouver les athlètes,
18:35c'est vrai pour l'encadrement,
18:37et c'est ça qu'il faut qu'on change.
18:38Et c'est pour ça que si on veut plus de femmes
18:40en dehors de la catégorie athlète,
18:42mais dans tous les autres rôles,
18:44il faut qu'on se fixe une ambition,
18:45et puis qu'après, qu'on aille chercher les femmes
18:47là où elles sont pour remplir ces rôles.
18:49Et notre ambition maintenant, c'est qu'on ait la parité à Paris,
18:52on va devoir consolider cette avancée,
18:55et puis faire en sorte que toutes ces femmes
18:57qui sont déjà dans le système sportif,
18:59elles prennent, on leur donne,
19:01on leur donne la possibilité de prendre
19:03des rôles différents d'encadrement.
19:04Que ça soit dans le sport,
19:05que ça soit dans les délégations qui viennent au jeu,
19:08des différents territoires,
19:10que ça soit dans les médias,
19:12on en parlait tout à l'heure,
19:13où le pourcentage de femmes au jeu
19:15est encore un des plus faibles
19:16de toutes les catégories d'accrédité au jeu,
19:18parce qu'on parle de 20% de femmes,
19:19il y en a même moins que 20% des photographes sportifs
19:23des Jeux Olympiques.
19:24Donc, il faut que maintenant,
19:26on se fixe avec chacun des acteurs
19:28des enjeux, une cible à atteindre à Los Angeles,
19:32et qu'on travaille un plan d'action pour l'atteindre.
19:34Et ça, c'est vraiment l'enjeu pour nous d'ici 4 ans.
19:37Aujourd'hui, ce qu'il faut savoir,
19:39c'est qu'on a un petit outil
19:40qu'on n'avait pas il y a quelques éditions des Jeux.
19:42Moi, j'ai toute la base des accrédités au jeu,
19:45avec le profil.
19:47Donc, si vous êtes un encadrant,
19:49si vous êtes un médecin,
19:50si vous êtes...
19:51Peu importe le rôle que vous aviez.
19:52Et puis, je sais si vous êtes un homme ou une femme.
19:54Et puis, après, je trie ça.
19:56Et puis, j'ai des discussions
19:57avec chacune des catégories de personnel
20:00qui sont venus au jeu.
20:01Et donc, je sors mes petites statistiques.
20:03Je dis, voilà, à Paris, voilà la répartition.
20:06Comment on fait mieux demain ?
20:08Et donc, ce n'est plus une discussion homme-femme,
20:10c'est une discussion de business.
20:11Parce que comme notre président le dit souvent,
20:13est-ce qu'on peut se permettre de faire
20:15sans les compétences de la moitié de la population ?
20:18Ben, non.
20:19Parce que la moitié de la population,
20:20c'est la moitié de l'audience.
20:22La moitié de la population,
20:23c'est la moitié du marché des équipements sportifs,
20:25etc., etc.
20:26Donc, on ne peut pas se permettre
20:28de couper la salle en deux, là,
20:29et dire, voilà, on fait fit de cette moitié-là.
20:33Donc, on a besoin
20:34que tout le monde fasse partie des Jeux
20:36et il faut qu'on se fixe des cibles
20:37pour y arriver à Los Angeles.
20:39Vous avez au CIO des programmes de soutien, c'est ça,
20:42pour favoriser l'accès aux jeunes filles et aux femmes ?
20:46Alors, on a plein de programmes de soutien.
20:47Ça s'appelle la solidarité olympique.
20:49Par exemple, au Jeux,
20:51la moitié des boursiers individuels
20:55qui sont soutenus par la solidarité olympique
20:57étaient des femmes.
20:58La moitié des programmes de soutien
21:00à des équipes collectives
21:01ont bénéficié à des femmes.
21:03Et alors, il y a un domaine
21:04dans lequel on soutient beaucoup l'écosystème
21:07et c'est très compliqué.
21:08C'est là où on a le moins de femmes.
21:10Ce sont les entraîneurs.
21:1113% de femmes.
21:12Tokyo, 13% encore à Paris.
21:15C'est un drame.
21:16Mais pourquoi ?
21:17Parce que c'est compliqué,
21:18parce que les entraîneurs sont choisis par les athlètes,
21:20par l'entourage,
21:21et donc on n'a pas un lien direct,
21:24il est très indirect,
21:25et c'est beaucoup par la base.
21:26Par contre, on a des programmes.
21:27On a financé un programme
21:29de 123 femmes entraîneurs pour Paris.
21:3313 d'entre elles ont été là pendant les Jeux.
21:37Donc on voit qu'effectivement,
21:38si on apporte du soutien,
21:40ça a des résultats.
21:41Mais c'est lent.
21:45Je vais me tourner vers Frédérique.
21:47On parle de programmes de soutien.
21:50Forcément, tout ça,
21:51ça a aussi un coût budgétairement.
21:55Est-ce que, paradoxalement,
21:57il ne faudrait pas,
21:58au niveau des politiques fédérales
22:00et bien sûr au niveau de l'Etat,
22:02est-ce qu'il ne faudrait pas aussi
22:03des budgets genrés, en fait,
22:05pour plus soutenir la mixité ?
22:10Évidemment que oui.
22:12Moi, ça me paraît évidemment une évidence
22:14parce que quand on dit qu'on a l'obligation,
22:18que les fédérations ont l'obligation
22:20d'avoir tel pourcentage, par exemple,
22:24ou que l'Etat, ou certaines institutions,
22:28par exemple le CNO, via le CIO,
22:30nous dit qu'on doit augmenter,
22:32j'entends, 13 % d'entraîneurs,
22:35c'est catastrophique.
22:36Franchement, c'est catastrophique.
22:39Je pense qu'il y a déjà des bonnes pratiques
22:41à partager entre les fédérations.
22:43Donc ça, il faut aussi que quelqu'un
22:45drive tout ça.
22:47En tout cas, j'en suis persuadée.
22:49Et puis après, bien sûr,
22:50que si on a des aides qui sont fléchées,
22:52qui nous permettront d'avoir plus de femmes
22:56à certains niveaux,
22:58que ce soit les coachs, coachs entraîneurs,
23:01préparateurs physiques,
23:03tout l'environnement, en fait,
23:04et l'écosystème de la performance,
23:06qui est très vaste,
23:07qui n'est pas que sur le terrain
23:08et dans l'entraînement,
23:10où évidemment,
23:12oui, la femme, Virginie l'a dit tout à l'heure,
23:14mais il y a des problématiques spécifiques,
23:17que ce soit, à un moment donné,
23:20on crée une famille,
23:22un autre, on a des enfants aussi en bas âge, etc.
23:25Mais moi, je pense que ce ne sont pas des problématiques,
23:28ça devrait être des opportunités.
23:29C'est comment, justement, l'écosystème
23:31va évoluer par rapport
23:35à cette spécificité.
23:38On l'a vu, il y a eu des exemples
23:41assez incroyables et formidables,
23:42notamment du côté des Etats-Unis,
23:44où, pour aider les athlètes,
23:47qui sont des fois mamans,
23:48mais aussi qui sont des mamans,
23:50qui sont entraîneurs, responsables d'équipe,
23:52chefs de délégation, etc.
23:55Où on fait appel, justement,
23:57à un environnement propice
24:00pour leur permettre, à toutes ces femmes,
24:02de, un, assurer leur mission,
24:04et bien les assurer,
24:05de répondre aussi aux exigences
24:08de leur poste,
24:11et, évidemment, en les mettant
24:12dans les meilleures conditions possibles.
24:14Donc, ça, il y a beaucoup de leviers maintenant.
24:18Est-ce qu'on l'applique chez nous ?
24:20Comment on le fait ?
24:21Ce qui est sûr, c'est que ça aura un coût.
24:23Donc, forcément, si on a de l'aide là-dessus,
24:26ça sera un peu plus facile.
24:28Exactement.
24:29C'est vrai qu'on parle d'augmenter
24:31le nombre de pratiquantes féminines,
24:33mais il y a aussi l'accueil qu'on leur réserve,
24:35et, effectivement, adapter l'écosystème du sport
24:38qui n'est pas forcément fait pour les mères,
24:42pour la vie des femmes,
24:45dans tout ce que ça comporte.
24:46C'est aussi un enjeu, j'imagine.
24:48Marie, vous vouliez réagir ?
24:50Oui, je voulais juste partager
24:51une expérience qu'on a faite à Paris,
24:53qui n'était pas forcément visible pour tous,
24:54parce que c'était dans le cadre du village olympique.
24:56Les athlètes nous ont demandé
24:58d'avoir un espace pour les familles,
25:00parce qu'on a de plus en plus d'athlètes
25:02qui viennent avec des enfants bas âge,
25:03et je dis bien athlètes,
25:04parce que c'est à la fois des femmes et des hommes,
25:06et c'est important de ne pas penser
25:08qu'aux mères de famille,
25:09parce que je pense que le changement
25:10viendra des pères aussi.
25:12Donc, on a fait un test
25:13où on a eu cet espace famille
25:15qui était disponible pour les athlètes
25:16et leur entourage,
25:17qui a très, très bien fonctionné.
25:18J'ai bon espoir qu'à Los Angeles,
25:20on fasse quelque chose de beaucoup plus important
25:22qui commence à montrer
25:23qu'on doit se préoccuper de ces aspects familiaux
25:25pour les pères et les mères.
25:27Et à partir du moment où ça sera rentré
25:29dans les mœurs,
25:30et que ça deviendra quelque chose de naturel,
25:31je pense que ça permettra aussi
25:33de garder les femmes dans le système plus longtemps.
25:36C'est surtout le problème,
25:37c'est le haut niveau,
25:38puisqu'on sait que c'est extrêmement prenant,
25:40les voyages,
25:42et je pense que, oui,
25:44la femme a aussi énormément de responsabilités,
25:47et je pense qu'elle culpabilise plus
25:49que l'homme de partir.
25:51Il y a toujours cette...
25:54Moi, je me souviens,
25:55quand je faisais de la compétition,
25:56et surtout quand ça ne marche pas,
25:58et qu'on perd,
25:59et on se dit,
26:00mais pourquoi je suis là ?
26:01Pourquoi je ne suis pas restée avec mes enfants ?
26:03Pourquoi je ne suis pas à la maison ?
26:04Et c'est vrai que ce poids moral,
26:08il joue énormément sur les femmes.
26:14Et je pense aussi qu'il faut l'accompagner,
26:17y compris psychologiquement, etc.
26:19Il y a vraiment beaucoup,
26:20beaucoup de leviers d'accompagnement,
26:23pour qu'on tende vers la mixité,
26:27pour ne pas dire la parité,
26:29quel que soit le niveau de mission
26:33autour de l'écosystème du sport,
26:35et aussi du sport de haut niveau.
26:36Je pense que c'est une évidence.
26:38Bien sûr, parce que la mixité,
26:39effectivement,
26:40c'est à toutes les échelles du sport.
26:42Frédéric parlait tout à l'heure
26:43des bonnes pratiques
26:44à partager entre FEDE.
26:46Au niveau de l'équitation,
26:47est-ce que vous voyez quelques points
26:49qui seraient intéressants
26:50à partager avec d'autres sports
26:53où la mixité n'est pas du tout
26:56pratiquée de la même façon ?
27:01Après, les bonnes pratiques
27:02sur la mixité,
27:03nous, c'est parce que,
27:04en fait, que ce soit un homme
27:06ou que ce soit une femme,
27:07sur un cheval,
27:08ça ne change pas grand-chose.
27:09Donc, après,
27:10pouvoir donner les bonnes pratiques
27:11sur d'autres sports,
27:13à part peut-être accepter des challenges
27:16pour montrer que les femmes
27:18sont capables de faire la même chose
27:19que les hommes sur une même épreuve,
27:21pourquoi pas,
27:22ça peut peut-être aider
27:23à faire évoluer les mentalités
27:24et se dire que peut-être
27:26on peut mettre ça en place,
27:27mais après, l'équitation n'a pas
27:30à faire apprendre à d'autres sports
27:32la manière dont ça fonctionne.
27:33C'est juste, nous, vraiment,
27:34l'équitation sur un cheval,
27:36qu'on soit un homme ou une femme,
27:39le cheval, il va réagir pareil.
27:41S'il n'a pas envie,
27:42il n'y a pas de rapport de force possible.
27:44Un cheval, il fait de 500 à 700 kilos,
27:47même un homme qui pèse 90 kilos,
27:49il ne fait pas le poids.
27:50Donc, vraiment, nous,
27:52ça vient de la nature même de notre sport.
27:55Donc, homme, femme, peu importe.
27:58Donc, ça, c'est beau.
28:00Après, il faut réfléchir
28:02qu'est-ce qui peut être mis en place
28:03dans la construction d'une épreuve,
28:05pour que dans d'autres pratiques sportives,
28:07un homme, une femme puissent concourir.
28:10Mais ça, c'est à réfléchir.
28:14Vraiment, il y a une vraie réflexion là-dessus.
28:19Ça n'a pas toujours été comme ça.
28:21Moi, quand il y avait peu de femmes,
28:24c'est vrai qu'on disait qu'il y avait des chevaux
28:28pour les femmes,
28:29d'autres que les femmes ne pouvaient pas monter.
28:32Donc, il y a aussi ce côté féminin
28:34qui s'interdit de faire quelque chose
28:36et qui ne s'en croit pas capable.
28:38En tout cas, qui s'en croit moins capable, souvent.
28:40Et nous, c'est vrai que notre sport
28:43valorise énormément ce côté-là,
28:45puisqu'aujourd'hui, une cavalière
28:49monte n'importe quel cheval.
28:50Moi, je n'entends plus ça,
28:52alors que j'entendais ça à mon époque.
28:53Et ensuite, ce que je pense qu'on peut
28:55juste mettre en exemple,
28:58c'est la dotation.
28:59C'est-à-dire que quand il y a une épreuve,
29:02un gros price money à gagner,
29:05que ce soit une femme ou un homme qui gagne,
29:07c'est exactement la même dotation.
29:09Alors qu'en tennis, ce n'est pas le même argent
29:11qui est distribué.
29:12Donc, dans tout ce qui va être
29:17le price money, les dotations,
29:20dans notre sport, puisqu'on concourt
29:23dans la même épreuve,
29:24que ce soit un homme ou une femme qui gagnent,
29:26elles gagnent le même montant.
29:30On parlait tout à l'heure des outils.
29:32Je pense qu'il faut aussi célébrer le fait
29:34que Paris 24 a permis de mettre en avant
29:38la mixité, l'égalité dans toutes les dimensions
29:40des Jeux.
29:41Alors, que ce soit la cérémonie d'ouverture
29:43où nous, on demande à avoir des portes-drapeaux
29:45hommes-femmes, jusqu'au marathon pour tous
29:47où les places ont été distribuées
29:49de façon équivalente.
29:50Partout, dans tout ce que Paris a fait,
29:52en fait, ce sujet était au centre.
29:54Et pourquoi ?
29:55Parce que Paris a souhaité avoir un label
29:57qui s'appelle Terrain d'égalité
29:59et a développé, et on les a soutenus,
30:02une méthode qui permet, en fait,
30:05pour chaque événement sportif,
30:07donc pas forcément les Jeux,
30:08ça peut être n'importe quel événement
30:10d'une fédération, de se poser la question
30:12de comment prendre en compte la mixité
30:14et l'égalité des genres dans tout ce qu'on fait.
30:16Ça s'appelle un outil d'évaluation
30:18de la maturité, à la matière,
30:20et ça vous permet de vous poser les bonnes questions,
30:22en fait, en termes de participation,
30:25de représentation, et ça va être un outil
30:28qui va être un héritage des Jeux de Paris.
30:30On l'a fait notamment avec notre partenaire
30:32Deloitte, qui est là, assis au premier rang,
30:34et on le teste déjà avec Milano Ancortina,
30:36donc 2026, qui est la prochaine édition
30:38des Jeux Olympiques d'hiver,
30:40dans moins de deux ans,
30:42et on le teste aussi avec d'autres fédérations.
30:44Et j'ai bon espoir que ça permette
30:46de poser les bonnes questions,
30:47et puis à partir du moment où on se pose
30:48les bonnes questions, généralement,
30:49on trouve quelques réponses.
30:50Et alors, par exemple, dans les événements
30:52qui sont organisés, je pense au jumping,
30:54mais de tous les événements,
30:56ce qui serait utile, c'est justement
30:58d'avoir ces outils pour les mettre en place.
31:00Moi, j'organise le Paris-Eiffel Jumping,
31:02je vais m'inscrire dans les héritages
31:03des Jeux Olympiques,
31:05et d'avoir une possibilité
31:07d'utiliser ces outils,
31:09ça, ça serait quelque chose
31:11de formidable, de pouvoir
31:13les mettre à disposition
31:15des fédérations ou
31:17des organisateurs d'événements.
31:19Alors, on a commencé, on était au Forum
31:21des fédérations internationales il y a quelques semaines,
31:23on a commencé à les partager, et volontiers,
31:25je les partage avec vous aussi, avec plaisir.
31:29Si je me mets un petit peu,
31:31on va dire, je redescends au niveau
31:33du terrain, et que je prends l'exemple
31:35du judo, par exemple.
31:37Là, on a vu, il y a
31:39de plus en plus de compétitions mixtes.
31:41Quelle est la politique de la Fédération française
31:43de judo sur ce sujet-là ?
31:45Comment vous pouvez favoriser
31:47encore plus ? Alors, déjà, en effet,
31:49il y a de plus en plus de mixité,
31:51parce qu'il y a une fabuleuse épreuve
31:53qui est arrivée à Tokyo
31:55en 2021, qui est l'épreuve
31:57de Mixteam, qui a lieu
31:59au huitième jour,
32:01après les épreuves individuelles.
32:03Fabuleuse, parce qu'en effet,
32:05une épreuve mixte
32:07à la fin des Jeux, de la
32:09semaine des Jeux, c'est assez incroyable.
32:11Fabuleuse aussi parce que
32:13l'équipe de France a gagné la première,
32:15a jamais les premiers, comme on dit.
32:17Et en plus, on a réitéré ça
32:19pendant les Jeux
32:21au mois d'août.
32:23Ça a amené plus de 18 millions
32:25de vues,
32:27de viewers, de téléspectateurs.
32:29C'est un événement incroyable,
32:31avec évidemment tout ce que ça renvoie,
32:33et vous l'avez dit tout à l'heure, avec
32:35des femmes et des hommes qui combattent,
32:37c'est un sport de combat, un art martiaux,
32:39qui combattent ensemble,
32:41et qui vont aller chercher
32:43une performance ensemble.
32:45Le judo, à la base,
32:47c'est des filles et des garçons. Quand vous regardez du judo
32:49à la télé, ou vous allez dans une compétition,
32:51la chance qu'on a, mais on l'a créé aussi,
32:53parce que quelque part, je crois que la chance n'existe pas,
32:55mais l'opportunité,
32:57c'est qu'on va voir du judo,
32:59on voit des femmes et des hommes,
33:01tout le temps. Ce qui n'est pas
33:03vrai pour le football,
33:05par exemple, le rugby,
33:07etc., parce que les moyens logistiques,
33:09opérationnels, de toute façon,
33:11ne permettent pas de les voir en même temps.
33:13Donc ça, c'est une force. Maintenant, c'est
33:15qu'est-ce qu'on en fait, de la force ? Oui, il y a eu
33:17cette fabuleuse
33:19épreuve,
33:21vraiment, qui a été créée,
33:23qui a été poussée par
33:25le président de la Fédération Internationale
33:27de Judo, Marius Wieser, qui croyait
33:29vraiment, mais qui a senti
33:31évidemment aussi l'importance
33:33d'aller plus loin que
33:35mettre des épreuves individuelles,
33:37filles, d'un côté,
33:39et même si c'était ensemble, et garçons,
33:41mais de les réunir, parce que
33:43je crois qu'aujourd'hui, lui,
33:45comme d'autres, au sein des instances
33:47gouvernementales de
33:49judo, on est persuadés que
33:51c'est dans la mixité qu'on est
33:53fort, et c'est aussi ça qui est
33:55intéressant. On a l'habitude
33:57de dire qu'ensemble, on est les plus forts,
33:59bien évidemment, quand il y a des hommes et il y a des
34:01femmes, ensemble, on est plus forts, mais surtout,
34:03ce que ça renvoie,
34:05c'est encore plus fort. Et c'est ça qui a été,
34:07qui a servi, justement,
34:09de force, pour le coup,
34:11pour installer
34:13cette épreuve. Ça n'a pas été simple,
34:15je crois, au départ, avec les discussions du CIO,
34:17mais ça a marché, et
34:19surtout, c'était il y a trois ans, aujourd'hui, on voit
34:21qu'il y a une envie,
34:23même des enjeux,
34:25de la part du
34:27CO, notamment, d'aller plus loin,
34:29de favoriser les épreuves mixtes.
34:31On en a 20, au Jeu de Paris 2024.
34:33J'espère qu'il y en aura encore plus,
34:35parce qu'en effet, ce que ça renvoie,
34:37c'est de la mixité, en effet,
34:39sur le plus haut niveau,
34:41dans des conventions
34:43autant regardées, autant vues,
34:45par toutes les populations,
34:47dans le monde entier.
34:49Déjà, c'est un pari qui est gagnant,
34:51ça, c'est sûr. Maintenant, encore une fois,
34:53il faut aller encore plus loin.
34:55Maintenant, nous, on a acté
34:57cette épreuve. Maintenant, c'est comment,
34:59nous, on la décline, aujourd'hui,
35:01dans différentes compétitions,
35:03sur différents niveaux.
35:05Donc là, on commence,
35:07on y a déjà réfléchi,
35:09et on a déjà
35:11mis en place
35:13une compétition qui s'appelle
35:15la Pro League de Judo,
35:17en France,
35:19où, en effet, c'est des épreuves mixtes,
35:21un championnat mixte,
35:23avec un titre de champion de France
35:25par équipe mixte, à la fin,
35:27qui va permettre de sélectionner
35:29pour la Champions League mixte,
35:31qui aura lieu pour la première fois
35:33cette année, au mois de décembre.
35:35C'est la première fois qu'il y aura cette Champions League
35:37au niveau européen.
35:39Donc, en fait,
35:41il y a eu une décision tout là-haut
35:43qui a été la bonne,
35:45qui a mis en place cette superbe épreuve,
35:47et puis après, il suffit, quelque part,
35:49de le décliner, on sait que ça marche.
35:51Maintenant, il faut que tout le monde se l'approprie
35:53et décline à son propre niveau,
35:55et ça, c'est sûr que c'est du gagnant.
35:57Effectivement, c'est un bon exemple
35:59d'action
36:01mise en place
36:03qui va profiter au plus grand nombre.

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