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Anxiété sociale, troubles psychiques et handicap invisible… Christian et Anne ne se connaissent pas, mais ils vivent au quotidien avec la maladie psychique. Ils racontent leur histoire et leur suivi avec l’association Unafam.
Transcription
00:00Comme j'aime beaucoup le métro, j'ai passé mon temps à regarder les métros passer.
00:03En fait, un monsieur m'a interpellé, il m'a dit, en me demandant ce que je fais à traîner là.
00:08Puis moi, je lui ai dit, ben non, rien, je regarde les métros passer.
00:11Et puis après, à quoi il m'a répondu, mais toi, tu es fou.
00:15Ça m'a beaucoup affecté.
00:17C'est une maladie qui est vraiment difficile, compliquée.
00:21Mais également, elle m'a fait découvrir de bonnes choses, de belles choses chez mon fils.
00:26J'aime la personne qu'il est.
00:28Si il est malade, ce n'est pas la maladie qui le définit.
00:31J'ai mon aîné, qui s'appelle Quentin, qui a été diagnostiqué d'une schizophrénie paranoïde.
00:58Il a été diagnostiqué à 22 ans.
01:01J'ai appris à ce moment-là qu'il entendait ses premières voix depuis qu'il a 7 ans.
01:06Mais pour eux, c'est vraiment comme si quelqu'un nous parlait dans notre oreille tout le temps, tout le temps.
01:10Quelqu'un qui commente nos pensées, des voix malveillantes pour la plupart.
01:15Ils luttent, mais au final, jusqu'à maintenant, les voix gagnent.
01:21Comme on est intéressé par des trucs un peu peu communs, on nous prend parfois pour des cinglés, pour des gens bizarres.
01:27Au quotidien dont je souffre, notamment, il y a le manque de confiance en moi.
01:31J'ai aussi un petit peu d'anxiété sociale, en fait.
01:33J'ai peur de me ridiculiser.
01:35Il y a aussi beaucoup de dépensabilité.
01:37Je prends les choses trop à cœur.
01:38Il y a aussi un peu de lenteur.
01:39Il y a aussi parfois beaucoup de mélancolie.
01:42Je suis un peu lassé de la vie.
01:44La vie, pourquoi ma vie est-elle comme ça ?
01:46C'est très stigmatisant et on lutte au quotidien, justement, contre cette stigmatisation de la maladie.
01:53En France, on attend beaucoup des mères, c'est vrai.
01:57La psychiatrie m'a fait beaucoup culpabiliser par rapport à ça.
02:03Il faut vraiment être présent avec la psychiatrie.
02:05Il faut montrer qu'on est là, qu'on est toujours présent,
02:07qu'ils ne peuvent pas faire n'importe quoi et tout ce qu'ils veulent avec le patient.
02:13Donc, j'avoue que moi, je me suis sentie toujours très seule.
02:18Je suis la seule personne qui a aidé mon fils pendant tout ce temps et encore aujourd'hui.
02:24Heureusement, une âme-femme était rentrée dans ma vie à ce moment-là.
02:29Donc, je pouvais, à travers les groupes de parole, exprimer mes émotions à moi qui étaient très pesantes.
02:35Sans l'une-âme-femme, je ne serais peut-être plus là aujourd'hui, honnêtement.
02:38Le bateau coulait, coulait énormément pour moi.
02:44Et sans eux, je ne suis pas sûre que je serais remontée.
03:00L'une-âme-femme, c'est une structure très intéressante, en fait,
03:02qui aide les personnes en situation de détresse psychique et leur famille.
03:06Il leur aide vraiment à être acteurs de leur handicap, en fait.
03:09Ils ne sont pas spectateurs.
03:10Le conseil que je peux donner aux personnes en situation de handicap qui ont été abordées par leur famille,
03:15je leur dis, même si c'est difficile, ne lâchez rien.
03:18Même si votre famille vous rejette, il y a d'autres personnes vers qui vous pouvez vous tourner.
03:24Faites des démarches au sein d'associations comme l'une-âme-femme ou bien d'autres,
03:27auprès du personnel médical.
03:30Si vous avez aussi des amis proches, sollicitez-les, en fait.
03:34Ne restez pas seul.

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