• l’année dernière
L'invité d'ICI Matin : Philippe Noyau, président de la Chambre régionale d'agriculture et vice-président du Forum Open Agrifood.

Category

🗞
News
Transcription
00:00On accueille notre invité avec vous ce matin en direct en studio, nous recevons Philippe Noyeaux, le vice-président du Forum Open Agri-Food.
00:07Exactement, et président de la Chambre Régionale d'Agriculture. Bonjour Philippe Noyeaux.
00:10Bonjour.
00:11Merci d'être là. La bonne alimentation, c'est le thème de votre grand rendez-vous, ce Forum Agri-Food.
00:16Cette année, ça veut dire quoi ? Vous mettez quoi derrière le terme « bonne alimentation » ?
00:21Alors ça, chacun y met le terme qu'il a envie d'y mettre. Moi le mien, c'est au moins français,
00:25puisqu'en fait, il y a des légumes et des fruits qu'on ne peut pas produire partout en France.
00:29Et puis après, quand on est dans une ville comme Paris, il n'y a pas la production dans Paris,
00:34donc on vient s'éloigner pour acheter, pour avoir cette bonne alimentation.
00:38Ce qu'on souhaite, c'est qu'elle soit française, puisque le débat en ce moment, c'est le Mercosur,
00:43mais il n'y a pas que ça, il y a du poulet brésilien, pas loin, il y a des tomates qui viennent d'Espagne,
00:49qui viennent du Maroc, qui sont produites dans des conditions avec de l'eau qui est prélevée,
00:52de l'eau qui est dessalinisée, avec des conditions écologiques qui sont catastrophiques.
00:58Donc c'est français, principalement. Un peu de banane quand même de nos îles,
01:03parce que c'est important de manger aussi une banane, et on ne peut pas en produire pour le moment,
01:07même avec le changement climatique, on ne peut pas en produire sur la métropole.
01:10Et puis après, il y a des conditions pour l'animal de bien être animal,
01:14c'est-à-dire qu'il y a un respect de lui-même, mais aussi de l'animal, de la naissance jusqu'à maintenant.
01:20Malheureusement, ça passe par un abattage, mais un abattage aussi qu'il soit avec le respect de l'animal,
01:25même si ce n'est pas le plus gai pour un espèce en récolte, de parler de cette finalité.
01:31Et puis après, tout ce qui est aliment végétal, c'est avec le moins de produits phytosanitaires de synthèse,
01:38et là, ma responsabilité nationale, c'est aussi de trouver des solutions pour remplacer les produits synthèses,
01:42ou pour quand il n'y en a plus possible...
01:44Donc ça veut dire sans pesticides, sans OGM, une bonne alimentation, c'est tout ça ?
01:47Avec le moins possible. Il y a la partie bio, mais les bio ont quelques problèmes quand même avec certains,
01:53entre autres avec le cuivre. Le cuivre, c'est un métal lourd qui est orgé en bio et qui pose un gros problème pour le sol.
01:58Donc ce n'est pas si évident que ça. C'est le faire avec le moins de produits de synthèse.
02:06Mais avec des méthodes alternatives, du biocontrôle, il y a plein de solutions qui arrivent,
02:10qui sont plus ou moins encore vérifiées, donc il nous faut du temps.
02:14Si on entend tout ce que vous dites là, c'est une bonne alimentation, c'est une alimentation de qualité.
02:19Et derrière aussi, on a le coût, le prix, on a tout ça en tête.
02:24Ça veut dire plus cher, une bonne alimentation ?
02:26Effectivement, un coût français, c'est un coût supérieur que même d'autres pays d'Europe.
02:31Il y a le coût des normes françaises, qui sont parfois plus contraignantes que les normes européennes.
02:38Et puis après, il y a les conditions de travail.
02:41Le SMIG, qui n'est pas cher, mais qui est plus cher que même dans les pays frontaliers.
02:46Quand on va parler de produits de légumes, un légume, ça se ramasse la plupart du temps en légumes manuels.
02:52Là, automatiquement, on a un coût de production supérieur.
02:55Donc effectivement, les légumes, pour certains, fruits et légumes français, c'est plus cher.
02:59Et ça a été dit hier, c'est là qu'il y a le plus d'écarts, c'est là qu'il y a eu le plus d'inflation.
03:03Donc c'est surtout les fruits et légumes, alors qu'il faudrait en manger 5 par jour.
03:08Ce qu'on conseille, c'est de consommer le plus brut possible.
03:12Quand on dit le plus brut, ça veut dire qu'il faut transformer ce produit chez nous.
03:16Et effectivement, c'est pour ça qu'on n'accuse pas, il faut du temps pour transformer.
03:21Après, on en a parlé de la première transformation.
03:24Il y a plusieurs étapes dans une transformation de produit.
03:26Ça peut être la première transformation pour que le consommateur ait la dernière finalité à faire.
03:32Et sans acheter le pizza, etc.
03:34On en a parlé hier, parce que votre forum a commencé hier.
03:36Non, pas de soucis, et il continue aujourd'hui.
03:39C'est ouvert à tout le monde, les consommateurs peuvent y aller.
03:41Et puis c'est à la carte.
03:42Donc il y a 11 controverses possibles qui durent une demi-heure.
03:45Ça nous reprend un thème.
03:46Une bonne alimentation, c'est sans eau, par exemple.
03:48Moi, je vais piloter l'eau, et puis j'interviens sur l'eau et les produits phytosanitaires.
03:52Donc vous défendez le pour, il y en a un qui défend le contre.
03:54On est 2 fois 5 minutes avec le pour et le contre, et 20 minutes de discussion avec ceux qui participent.
03:59Donc c'est hyper intéressant, parce que c'est de la construction, c'est de l'autoconstruction.
04:02Et chacun s'écoute.
04:04Le but, c'est vraiment le principe de l'Open Agri-Food.
04:07On s'écoute, et on arrive avec son idée, mais on la partage et on écoute l'autre.
04:10C'est ça le principal.
04:11Alors, forcément, en pleine crise agricole, ce thème-là, il résonne encore plus.
04:15Et vous y avez fait allusion, les agriculteurs français qui se battent.
04:18Il y a eu une action hier, du côté de Vierzon, notamment, avec la coordination rurale,
04:24sur les fruits et légumes qui arrivent d'Espagne.
04:27Bon, il va y avoir d'autres actions, là, aujourd'hui, aussi, à l'appel de la FNSEA et des jeunes agriculteurs.
04:32Et puis, il y a ce débat, cet après-midi, à l'Assemblée Nationale.
04:35Il était nécessaire, vous comprenez.
04:38Le débat était nécessaire.
04:40Mais le débat, bien sûr, est nécessaire.
04:41Là, on voit bien que tous les partis politiques sont d'accord sur...
04:44On fait attention à ce qu'on apporte.
04:46Parce qu'on sait qu'il y a des conséquences...
04:49Parce qu'on n'achète pas les produits qui sont...
04:51Des produits qui n'ont pas les mêmes normes.
04:52Ca s'appelait une cause miroir.
04:53Mais ils n'ont pas les mêmes normes que les nôtres.
04:55Donc, environnemental, social, fiscal, tout ce qui tourne autour.
04:58Et en plus, il faut un peu, quand même, d'énergie pour transporter.
05:02Il va y avoir un vote, mais il sera purement consultatif.
05:04Oui, bien sûr.
05:05Parce que vous savez bien que c'est 4 pays et 35% de la population européenne
05:09pour arriver à contrer cet accord.
05:11Parce qu'il y en a plein d'autres, vous l'avez dit.
05:13Il y en a qui veulent vendre des voitures.
05:15Les Allemands veulent vendre des voitures.
05:16D'autres vendent.
05:17Donc, c'est un échange.
05:18Avec les pays d'Amérique du Sud.
05:19Alors, les conséquences, c'est peu, en fait.
05:21C'est que 2% pour l'Europe.
05:23Parce que ces produits-là vont aller sur l'Europe de l'Ouest.
05:25Parce qu'on arrive sur l'Europe de l'Est.
05:27Produits avec des coûts, déjà, qui sont inférieurs aux nôtres.
05:29Donc, c'est plutôt 10% de viande de volaille.
05:32On importe 50% de nos volailles.
05:34Est-ce que vous croyez que c'est normal qu'on importe 50% de nos volailles ?
05:37Philippe Noyaux, vous êtes agriculteur.
05:39Vous êtes céréalier dans le nord du Loir-et-Cher.
05:41Cette thématique du bien manger, depuis plusieurs années maintenant.
05:44Le consommateur, il veut comprendre ce qu'il mange.
05:47Il veut savoir d'où ça vient.
05:48Parce que, derrière, il se dit, il faut que ce soit bon pour ma santé.
05:53La bonne nouvelle, on voit bien dans les débats,
05:56c'est que, de plus en plus, les citoyens ont envie de savoir.
05:59Après, il y a le savoir, et puis après, l'acte.
06:01Donc, nous, ce qu'on veut ensemble, c'est un pacte.
06:03Ce que j'ai dit hier soir, quand j'ai fait la conclusion.
06:05On voudrait signer un pacte avec les citoyens.
06:07Un pacte, ce n'est qu'un pacte.
06:08Mais, au moins, un engagement.
06:10Et ça veut dire que, dans la tête, on y pense en permanence.
06:12Comment je peux faire ?
06:13Et ça, c'est des petits déclics qu'on va canter.
06:15On sait bien qu'on ne va pas passer d'un point A à un point B.
06:18Mais, c'est de la transition.
06:20Comme pour l'agriculture, c'est de la transition.
06:22Merci beaucoup d'être venu ce matin sur France Bleu Orléans.
06:24Et très bonne journée de débat, ce Forum Open Agri-Food,
06:27à l'Espace Sainte-Verte à Orléans.
06:29C'est ça, bien sûr.
06:30C'est gratuit, il y a un buffet ce midi.
06:31Il y a un buffet pour tous, ce midi.
06:33Un buffet avec des produits locaux.
06:34J'aime bien ça.
06:35Vous êtes invité aussi.
06:36Allez, c'est gentil.
06:37Merci beaucoup, monsieur Noyaux.

Recommandations