🇨🇩 "Ce type de contexte comme la RDC, le Soudan, la Somalie, malheureusement, tombe dans l'oubli de l'attention internationale."
Avec plus de 7 millions de déplacés, le bilan est alarmant à l'est de la RDC. Comment vivent les victimes au coeur du conflit et quels sont leurs besoins ? Pour Brut, Patrick Youssef, directeur régional pour l'Afrique au Comité international de la Croix-Rouge (CICR), répond à 4 questions sur la situation.
Avec plus de 7 millions de déplacés, le bilan est alarmant à l'est de la RDC. Comment vivent les victimes au coeur du conflit et quels sont leurs besoins ? Pour Brut, Patrick Youssef, directeur régional pour l'Afrique au Comité international de la Croix-Rouge (CICR), répond à 4 questions sur la situation.
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00:00Des conflits qui sont prolongés dans le temps, qui durent 15, 20, 25 ans,
00:05attirent de moins en moins d'attention.
00:07Ce type de contexte, comme la RDC, le Soudan, la Somalie,
00:12malheureusement, tombe dans l'oubli de l'attention internationale.
00:16Le monde, effectivement, s'intéresse à des urgences,
00:19à ce qui attire l'attention.
00:22Aujourd'hui, c'est le conflit entre Israël et Gaza,
00:28l'Ukraine et d'autres contextes.
00:30Peut-être que la RDC reviendra, mais à présent,
00:33je pense qu'il faut vraiment avouer que ces contextes
00:37n'attirent que très, très peu d'attention
00:40de la communauté internationale, des acteurs humanitaires,
00:43ainsi que les forces régionales pour en trouver une solution.
00:49Je m'appelle Patrick Youssef, je suis directeur régional pour l'Afrique
00:52au Comité international de la Croix-Rouge.
00:58Depuis la reprise des hostilités, le nombre de blessés et d'afflux
01:02de blessés ne s'arrête pas à l'hôpital dans lequel nous nous retrouvons,
01:06ainsi que d'autres hôpitaux.
01:08On se retrouve devant un afflux de blessés de guerre
01:12et surtout des blessés liés à l'utilisation d'obus,
01:15donc d'engins explosifs, qui génèrent, bien sûr,
01:19des blessures parfois irréparables et irréversibles.
01:23L'appréhension est à son pic.
01:25La peur pousse des centaines de familles à sortir de la ville de Goma chaque semaine.
01:30Il y a à peu près 450 000 déplacés internes de plus,
01:35ce qui remonte au chiffre de 7, voire 7,5 millions de déplacés internes
01:40à l'est de la région.
01:42C'est un nombre qui est très, très élevé.
01:45On peut dire que c'est un nombre qui est très, très élevé.
01:48Voir 7,5 millions de déplacés internes à l'est de la RDC.
01:53Effectivement, les gens s'installent parfois dans des camps,
01:56mais ces camps ne sont pas toujours disponibles.
01:58En fait, ça demande une logistique impressionnante.
02:01La plupart vivent effectivement dans des familles d'accueil,
02:04dans des bâtiments publics, dans des écoles.
02:07C'est un déplacement qui, finalement, assure,
02:09si jamais les humanitaires sont présents,
02:11le minimum requis pour que les gens puissent vivre en dignité.
02:15Mais si ça se prolonge, effectivement, ça devient parfois irréversible.
02:21Et on l'espère jamais, en fait.
02:27Les besoins élémentaires sont effectivement
02:30ceux qui sautent aux yeux assez rapidement.
02:32Le besoin à nourrir les personnes, à offrir aussi du lait pour les bébés,
02:37avoir les setups ou les mécanismes de soutien physique,
02:43donc des besoins médicaux pour la population, des besoins d'eau.
02:48La protection des populations civiles est extrêmement nécessaire.
02:51Celle-ci n'est pas menée par le CISR.
02:53Celle-ci est menée et dirigée par les belligérants eux-mêmes
02:57qui contrôlent les populations.
02:59Quand je parlais effectivement à une personne déplacée et sa famille,
03:04le souci numéro un, c'est d'être en sécurité.
03:06Dites-moi où est-ce que je peux installer ma famille
03:08et après, j'essayerai de leur donner à manger.
03:14Il est impossible à présent de savoir comment le conflit armé
03:18à l'est de la RDC va évoluer.
03:20Goma est sous pression et donc c'est un peu ça la clé de voûte,
03:25de voir si on retombe dans un conflit trop prolongé ou qui va être retenu.
03:31Il y a aussi une possibilité de paix,
03:33mais devant cette réalité, il ne faut pas se voiler la face.
03:37C'est le conflit armé qui prime, c'est la violence qui prime,
03:40c'est le déplacement des populations
03:42et c'est le prix qu'ils payent les gens qui n'ont de nouveau pas choisi la guerre.