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Le lundi 2 décembre prochain, André Bouchat cédera le relais à Nicolas Grégoire, mettant ainsi fin à 48 ans de carrière politique, dont 38 en tant que bourgmestre. Des années durant lesquelles Marche-en-Famenne et ses villages n’ont cessé d’évoluer pour se positionner, en ce début de 21e  siècle, comme un pôle économique, social, administratif, éducatif et culturel reconnu. Un développement hors du commun, sur lequel André Bouchat revient aujourd’hui pour nous.
Transcription
00:00Quel est votre sentiment au moment de quitter la chose publique, la politique et les 38 ans de Maïra ?
00:09C'est un sentiment d'un homme apaisé, rasséré. J'ai dû digérer le score, mais je trouve que l'électeur a vu juste.
00:25Comment s'imaginer au travers d'un homme de 85 ans, à la démarche un peu difficile, qu'il peut incarner des projets d'avenir ?
00:37J'ai parlé avec vous longuement, vous savez que j'ai encore beaucoup de projets d'avenir,
00:42mais je comprends très bien qu'on ne peut pas s'imaginer que l'avenir de marche est dans la tête d'un homme de mon âge.
00:50Même si je pense que c'est le contraire. Donc je m'en vais, en ayant compris la situation, rasséréné.
00:59Je parle d'héritage, j'ai quelques projets encore en vue, j'ai travaillé jusqu'au dernier jour.
01:07Dites-moi, quel est l'homme qui, à 85 ans, n'a jamais perdu une journée et a eu le grand plaisir de travailler ?
01:17Parce que pour moi, ce n'était pas travailler, c'était un plaisir que de m'occuper, de développer la commune.
01:23Voilà dans quel état je quitte. Et on me dit qu'il y a toujours une vie après l'autre.
01:30Espérons qu'elle ne sera pas éternelle tout de suite et que j'aurai l'occasion de m'occuper de mes enfants, de mon épouse.
01:38Parce que ma foi, quand j'ai fait la politique, c'était une passion. J'ai tout donné à ce métier.
01:45Et je dois maintenant m'occuper un peu plus de mes amis, de mes proches, de ma famille.
01:51Oui, mais je pars vraiment l'âme sereine.
01:54Quels sont les projets qui ont été initiés dont vous êtes le plus fier ?
02:00Vous savez, on n'est jamais bon avocat de sa propre cause. Il y a tellement, tellement de projets qui me tiennent à cœur.
02:06Celui qui m'en a fait le voir le plus, c'est peut-être le boulevard urbain.
02:10Et c'est le boulevard urbain qui est le plus encore décrié par qui ?
02:15Par les gens qui viennent de Sommelus ou d'Automne et qui doivent traverser les marches en eux-mêmes.
02:19Moi, ma vision, c'était de rendre marche aux marchois.
02:23C'est ainsi qu'on a fait les piétonniers, la place aux foires, le piétonnier de l'église.
02:27Ça a créé chaque fois des réactions. Chaque gros dossier, par exemple le quartier latin.
02:33J'ai eu une pétition de tous les commerçants de marche, tous, pour me dire qu'il faut abattre l'ancien collège,
02:39là où étaient d'ailleurs les pompiers au point de départ. Il faut abattre cet ancien collège et faire une supérieure sphère.
02:47J'ai eu le courage d'aller contre. En faisant le boulevard urbain, j'ai eu le courage également de faire de l'inhabituel.
02:55Mais aujourd'hui, quand un liégeois, quelqu'un passe la marche en femme, il se rend compte qu'il y a vraiment une ville.
03:02Ce sont beaucoup de dossiers qui ont fait réagir, mais j'en suis fier.
03:08Il faut avoir le courage, quand on veut durer en politique, de se remettre en cause et ne pas raisonner en disant
03:19« attention, on va rendre service, il ne faut pas perdre une voix ».
03:23Moi, au contraire, j'avais un adage « ça passe où ça casse, mais il faut que ça avance ».
03:28Et avec une spécificité au fil de cette carrière, c'est une grande importance à gourder la culture aussi.
03:35Oui, mais ça c'est plutôt personnel. Disons, oui, on a beaucoup développé la culture à marche femme.
03:45Celui qui m'a mis en contact avec la culture au point de départ et qui m'a fait comprendre que l'argent public ne se gérait pas comme l'argent privé, c'était Charlenin.
03:56Voilà, on a bâti la maison de la culture et j'ai continué dans l'idée de Charlenin.
04:07On a privilégié l'art, les circuits d'artistes. J'ai ouvert, j'ai initié l'ouverture de l'Académie des Beaux-Arts, qui n'existait pas encore.
04:19On a fait l'école de lutterie. J'ai beaucoup aidé Music Fund. On peut continuer longtemps de la sorte, les sculptures, les ronds-points, les vitraux de Folon, bref, on en a acheté.
04:35Chaque localité a toujours reçu, si vous voulez, ce surplus d'esthétique et d'harmonie qui donne vraiment un côté plaisant à la ville, à la commune tout entière.
04:53Je referai la même chose, mais en étant un peu plus modéré dans mes efforts et en m'occupant un peu plus des miens.

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