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Les débatteurs du jour sont : Charlotte Lipinska Critique de cinéma, Xavier Leherpeur, journaliste et critique de cinéma, et François Pier Pélinard-Lambert, directeur de la rédaction du Film français. Plus d'info : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/le-debat-du-7-10/le-debat-du-7-10-du-jeudi-21-novembre-2024-1221480

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00:00Débat ce matin sur le cinéma français, il se porte bien, et même très bien, 2024
00:05sera une année record, le cinéma national s'offre déjà 45% de part de marché devant
00:11les films américains.
00:13Et ce succès touche des films destinés au grand public, d'autres plus confidentiels,
00:18d'autres encore qui ont crevé tous les plafonds alors que personne ne les avait vus venir.
00:23Comment expliquer que « Blockbuster » soit devenu un mot de la langue française ? On
00:28pose la question à Charlotte Lipinska, bonjour, critique de cinéma notamment au Masque et
00:34la Plume, journaliste cinéma chez Télémat, Xavier Leherpeur, bonjour, journaliste critique
00:41de cinéma, chroniqueur dans la Matinale d'Inter le week-end, et François-Pierre Pellinard-Lambert,
00:47bonjour, monsieur le directeur de la rédaction du film français qui fête ses 80 ans le
00:536 décembre, le journal.
00:56Merci à tous les trois d'être au micro d'Inter, le conte de Montécristo, un petit
01:01truc en plus, l'amour ouf, quand on voit la fréquentation en salles et le succès
01:06de ces films, j'aurais pu en citer d'autres, est-ce qu'on peut parler d'une année exceptionnelle
01:11pour le cinéma français ? Charlotte Lipinska ?
01:14Oui, absolument, les chiffres sont là, mais surtout ce que je trouve passionnant, fascinant
01:19et très réconfortant, c'est que les trois films qui font la course en tête du box-office
01:23de cette année sont dans des genres radicalement différents.
01:26Il y a évidemment une comédie inclusive, familiale, hyper feel-good, un petit truc
01:31en plus qui lui vraiment caracole en tête avec plus de 10 millions d'entrées, mais
01:35suivi par un film patrimonial, historique, très romanesque, en costume le conte de Montécristo,
01:42et enfin un film plus coup de poing, contemporain, d'un amoureux fou du cinéma, c'est le film
01:48de Gilles Lelouch avec l'amour fou, un film qui parle beaucoup aux jeunes, et ces trois
01:52films, en fait, ils n'ont rien en commun, si ce n'est peut-être de réconcilier différentes
01:57générations, différentes cinéphilies, ils sont tous les trois vraiment très très
02:01devant le reste du peloton, et c'est quand même génial de voir trois registres totalement
02:07différents cartonnés, mais oui, on n'est plus du tout uniquement dans ou la comédie
02:12ou le blockbuster, tous les genres de films français touchent le camp public.
02:16Ça, comment l'analysez-vous François-Pierre Pellinard-Lambert ? Que la palette se soit
02:21élargie et que le succès soit au rendez-vous pour chacun des genres que Charlotte vient
02:28de décrire.
02:29Déjà, il faut bien savoir, et ça c'est toujours le rêve de tous les financiers et
02:32tous ceux qui sont derrière l'industrie du cinéma, le cinéma reste une industrie
02:36prototypale, c'est-à-dire que quand on parle avec les producteurs d'un petit truc en plus,
02:41ils ont ramé pour faire leur film, Intouchables a été un film dont on connaît le succès,
02:46qui a eu des problèmes de production, qui a mis beaucoup de temps à exister, et c'est
02:51vrai qu'aujourd'hui, alors qu'on essaye de remettre à plat, voire de détruire tous
02:56les systèmes qui existent aujourd'hui et toutes les superstructures qui existent, le
03:00système français, entre ses obligations de production, ses aides, le rôle très important
03:08du CNC et tout un ensemble qui est peut-être perfectible, mais en tout cas qui fonctionne,
03:13parce que comme le disait Charlotte, on est à 45% de parts de marché, on a 19 films
03:17français sur les 40 plus gros succès de l'année, c'est unique en Europe, ça n'existe
03:22pas, et à part, j'ai regardé avant de venir ici, à part la Corée du Sud, c'est le seul
03:26pays au monde, je mets exactement tout à fait qui a été copié sur le système français,
03:31on va pas agiter le drapeau français en permanence, mais en plus il se trouve que cette année
03:35aussi on va bientôt fêter l'anniversaire du CNC, tout un système qui a été mis en
03:39place après la seconde guerre mondiale, il faut se rappeler aussi que ce système a été
03:44créé parce qu'après la seconde guerre mondiale, il y a eu un flux massif de films américains,
03:49et qu'on s'est dit, à un moment, comment est-ce qu'on fait pour résister, comment
03:51est-ce qu'on organise, quel est le système qu'on met en place, et aujourd'hui, il est
03:55peut-être brin de balin, il est peut-être critiquable sur plein de points, mais en tout
03:58cas il existe, il fonctionne, et les chiffres sont là.
04:00Le succès, Xavier Leherpeur, du cinéma français cette année, comment l'expliquer, c'est
04:07ce qu'il y a de plus dur, comme question !
04:09C'est ce que j'allais vous dire, je vous remercie beaucoup Nicolas de me l'avoir réservé,
04:12j'ai joyé les autres à avoir des questions relativement précises, je me suis dit, le
04:16mur va être pour moi.
04:17S'il fallait trouver un mot, c'est vraiment l'audace, alors effectivement, François
04:20Pierre l'a très bien rappelé, c'est du projet qui a parfois du mal à se monter,
04:24mais une fois qu'il existe, il propose une diversité, une exhaustivité, on pourrait,
04:27et je l'espère, dans six mois, on pourra le rajouter à la liste des succès, il y
04:31a « Leurs enfants après eux », l'adaptation du roman de Nicolas Mathieu qui va sortir,
04:35ça prouve vraiment qu'il y a, alors effectivement, pas mal d'adaptations, donc des valeurs un
04:39tout petit peu « refuges », mais des audaces de cinéma, des propositions formelles.
04:44« Leurs enfants après eux », c'est quand même deux jeunes jumeaux qui viennent du
04:47cinéma de genre, qui vont faire cette grande fresque magnifique, on l'a vue avec Charlotte
04:51et on aime beaucoup.
04:52Donc voilà, il y a une audace, on ne renchérit pas, j'allais dire, sur les formules, Charlotte
04:56l'a très bien expliqué tout à l'heure, toutes faites, qui sont la comédie, le pitch,
04:59avec effectivement une ou deux têtes d'affiches.
05:00Il y a des branches mortes dans les genres de films qui ne marchent plus aujourd'hui ?
05:04Et bien pas tant que ça, parce qu'en plus, outre les gros succès, effectivement, du
05:08conte de Monte-Cristo et du film d'Arthus, le cinéma de genre français, à la française,
05:14femmes et hommes d'ailleurs, en tant que météo en scène, Substance par exemple récemment,
05:18mais je pensais à Vermine aussi il y a un an, c'est-à-dire que maintenant on risque,
05:21on met un peu de fric quand même dans des projets de films d'horreur, de films catastrophe,
05:26des choses comme ça.
05:27Alors curieusement, il n'y a pas tellement de films d'action, oui curieusement, il n'y
05:31a pas beaucoup de films d'action, on va dire, dans le top 10 des films français qui
05:35ont le plus partené.
05:36Mais ils cartonnent sur les plateformes, c'est-à-dire qu'aujourd'hui, les plus gros succès des
05:40plateformes, quand les plateformes investissent dans de l'affichion originale française,
05:44que ce soit sur Amazon ou que ce soit sur Netflix, ce sont des films d'action français
05:48qui cartonnent dans le monde entier.
05:49Non mais je parle des diversités.
05:50Mais au cinéma, beaucoup moins.
05:51Oui, mais pour l'instant, au moins, ils existent et ils prouvent, ils attestent effectivement
05:56d'une nouvelle génération qui a envie d'aller ailleurs, que le film a tout un peu auto-centré.
06:01C'était longtemps la caricature du premier film français, je crois que la semaine de
06:04La Critique, par exemple, la thèse, on parlait d'Animal tout à l'heure, Mathilde, nous annonçait
06:07qu'elle allait recevoir la réalisatrice, donc voilà, on mise quand même sur des choses
06:11sur lesquelles on n'aurait peut-être pas misé autrefois, et c'est plutôt aussi une
06:14bonne nouvelle, c'est-à-dire que le succès entraîne un renouvellement et une nouvelle
06:18diversité du cinéma.
06:19Et puis il y a des films qui ont été primés à Cannes, comme Emilia Perez, L'Histoire
06:23de Suleyman, Les graines du figuier sauvage, qui ont rencontré un large public, ce qui
06:30n'était pas évident, et donc ce sera pour vous, Charlotte Lipinska, comment on l'explique
06:36ça ? Qu'ils aient marché eux aussi, qu'il n'y ait pas que le gros blockbuster familial
06:41qui marche, mais qui est ce qu'on a appelé à un moment les films du milieu, je ne sais
06:45pas si ça correspond exactement.
06:46Alors, à mon sens, pas tout à fait, mais je trouve que c'est peut-être la nouvelle
06:50la plus réjouissante là-dedans, en effet.
06:52Alors, pour parler d'Emilia Perez, de Jacques Audiard, il partait quand même avec un sérieux
06:56atout.
06:57Un, la personnalité de Jacques Audiard qui est maintenant très identifiée, un casting
07:00international, Zoé Saldana et la petite Selena Gomez, qui quand même attirent beaucoup de
07:08jeunes en salles, et puis ce mélange improbable de, à la fois, film noir, comédie musicale,
07:14questions sur le genre, le film a fait un peu plus d'un million, ce qui est absolument
07:19formidable vu la cinématographie du film, mais d'une certaine manière, on n'en attendait
07:25pas moins.
07:26En revanche, sur le film de Rassouloff, « Les graines du filet sauvage » et surtout « L'histoire
07:30de Souleymane » de Boris Lojkin, donc là qui est un film français, parce que l'autre,
07:34on parle d'un film iranien, sont des films à la fois d'auteurs, un peu âpres sur le
07:40papier où on se dit, qui va avoir envie d'aller voir, en effet, un jeune sans papier qui fait
07:47la course sur son vélo à travers Paris ? Et c'est dingue, le film fait un demi-million,
07:52on est à plus de 500 000.
07:53C'est des scores de bonnes comédies françaises.
07:55Il n'y a zéro tête d'affiche, c'est des sujets qui sont difficiles, où on se dit,
08:00les gens, personne ne va y aller et pourtant c'est formidable, mais parce que les deux
08:04sont des très grands cinéastes, ils arrivent à transformer des sujets de société un petit
08:08peu difficiles en un vrai film de tension de cinéma, « Les graines du filet sauvage »
08:14se termine comme un polar métaphysique, « L'histoire de Souleymane », on est aussi nous tendus
08:19en tant que spectateur et ce sont, je crois, deux films qui ont bénéficié de deux choses
08:25très très importantes, le bouche à oreille, il y a un phénomène d'entraînement, puisqu'on
08:28voit que de semaine en semaine, le film fait quasi de mieux en mieux et pour le coup, je
08:33crois que la critique a joué un rôle… La bonne vieille critique ! Et voilà, on est
08:37encore là ! Et j'ajouterais également… Mais ces deux films ont été très très portés
08:42par la critique et peut-être que ça a déclenché l'envie chez des spectateurs incertains
08:46d'y aller. Et pour le coup, je trouve que le cas de Boris Lochkin me rappelle aussi
08:52ce qui s'est passé avec Justine Trier, c'est-à-dire que ces films précédents n'avaient pas été
08:55des succès, mais par l'ensemble de systèmes qui existent en France, peu à peu, on laisse
08:59au temps, encore aujourd'hui, on verra combien de temps ça dure, aux cinéastes de s'installer
09:04et à un moment, d'arriver à avoir un succès massif. Il y a un autre élément qui va être
09:07intéressant, dans quelques semaines vont être publiés les chiffres de l'export d'Uni-France
09:11et on va voir que dans le monde, « Anatomie d'une Chine » a fait 5 millions et demi
09:15d'entrées, c'est énorme, dont 3 millions après l'Oscar. Donc, on voit que ce système
09:22qui est décrié au moment où on pose beaucoup de questions sur le financement, les régions
09:25coupes à droite et à gauche et autres, ce système-là, il est extrêmement important
09:29et désolé d'avoir une logique un peu très, j'allais dire, financiero-financière, voile
09:35ou industrielle, mais en tout cas, ce sont des emplois en France, ce sont des retombées
09:40locales et on parle de soft power français, si c'en est pas un, je ne sais pas ce qu'il
09:44y a comme autre soft power.
09:45Le succès de « L'Amour Ouf » dont on a dit qu'il était générationnel, est-ce
09:50qu'il ne remet pas en cause le cliché qui voudrait que le cinéma c'est pour les vieux,
09:56plus pour les jeunes qui eux sont sur leur téléphone et leur plateforme ?
10:00Ça, ça a changé, il y a eu une révolution, c'est-à-dire que quand on regarde les chiffres,
10:04il y a un terme épouvantable que les Anglais ont inventé, ça s'appelle le « grey money
10:07», c'est-à-dire l'argent des Tempes Grises qui allaient au cinéma et qui assuraient
10:11un certain succès d'un certain type de films d'auteurs, on va dire, auteurs qualité
10:16France et ce public-là a été totalement happé par les offres de plateformes et a
10:24depuis quelque temps assez de mal à revenir.
10:26On essaye vraiment de les reconquérir, en revanche, le public de jeunes qu'on perdait
10:30après les films d'animation, lui, est là, donc c'est un vrai changement au niveau des
10:37publics en France aujourd'hui, des rajeunissements du public, que les cinémas, l'amour ouf,
10:43c'est la preuve.
10:44Non seulement les jeunes y vont, mais ils y retournent très souvent, moi j'ai eu beaucoup
10:48d'exemples autour de moi, d'adolescents ou de jeunes adultes qui ont tellement adoré
10:52le film qu'ils y retournent une deuxième et une troisième fois, parce que quand même
10:56malgré tout, le cinéma ça reste une expérience collective et on a une émotion ensemble
11:01qu'on ne retrouvera jamais seul face à sa télé, alors l'amour ouf c'est pas le meilleur
11:06exemple parce que c'est pas une comédie, mais si vous pensez à une comédie, faites
11:09l'expérience vous-même, une salle pleine qui rit, c'est extraordinaire.
11:13Chez soi, quand on est tout seul, ou même à deux ou trois, qu'on regarde une comédie
11:17aussi drôle soit-elle, on aura quoi ? Un petit sourire, un petit ricanement, mais on
11:21ne rit pas aux éclats, seul face à sa télé, c'est pas vrai.
11:24Xavier Leherpeur, vous qui êtes le plus jeune de ce plateau, vous confirmez le changement
11:32dans les pratiques du cinéma et des plateformes.
11:35Je confirme et je l'accompagne, l'amour ouf, c'est aussi peut-être l'occasion de
11:40citer les producteurs français qui font maintenant un boulot que je trouve absolument remarquable,
11:44qui prennent encore des risques, parce que derrière l'amour ouf, derrière leurs enfants
11:47après eux, et derrière un autre succès dont on n'a pas parlé, qui est improbable, sorti
11:51en plein été, le documentaire Golo et Ritchie, alors certes c'est des stars des réseaux
11:56sociaux, mais en salle, pourquoi ? On est à plus de 400 000 entrées, un film absolument
12:01formidable, enthousiasmant, moi je ne les connaissais pas, et bien il y a deux types
12:05qui font très très bien leur boulot, qui savent exactement comment produire les films,
12:08ou mettre l'argent, et il y en a beaucoup, c'est le cas de l'amour ouf par exemple,
12:12mais avec un sens de la rentabilisation, de la précision, on peut citer aussi Cécile
12:16Biala qui est une grande productrice, qui s'est très bien donné sa chance aux jeunes
12:19cinéastes.
12:20C'est-à-dire Alain Hintal, Hugo Célia, tout cette génération de moggles français
12:25mais dans le bon sens du terme.
12:26Voilà, qui sait extrêmement bien produire les films.
12:28Et il y en a bien d'autres.
12:29Et il y en a bien d'autres, je suis licite, parce que là on a ces trois succès de l'année
12:32quand même qui sont conséquents dans des registres extrêmement différents.
12:35Donc le côté dispendieux d'une certaine époque des années 80, où on mettait tout
12:39et n'importe quoi derrière encore une fois un pitch et une tête d'affiche, a changé.
12:44Il y a une volonté effectivement, tu l'as très bien dit Charlotte, de faire des films
12:46pour la salle de cinéma, qui conquièrent leur public, qui sont très honnêtes avec
12:50eux-mêmes.
12:51L'amour ouf, c'est ce que c'est, c'est débordant, c'est une vitalité absolument
12:54sans nom.
12:55Moi je suis plutôt client, même s'il y en a un peu trop, mais tant mieux, on ne va pas
12:58se plaindre par rapport à une époque où le cinéma était un peu chiche.
13:02C'est génial, il y a des bides aussi quand même, on ne va pas se mentir.
13:05C'est un autre bien d'accord, c'est classique.
13:08C'est totalement classique, des films qui étaient très attendus, qui ont coûté un
13:11bras, si ce n'est pas deux et un rein.
13:13Vas-y, dis-le, Emmanuel de Dreddy One, moi j'adore, mais effectivement je suis tout seul.
13:18Effectivement, c'est un exemple d'un film à plus de 20 millions d'euros, qui a fait
13:23à peine 70 000 entrées, ce qui est vraiment mais rikiki, alors que le film pourtant il
13:28partait avec, je ne peux pas dire presque une franchise, c'est-à-dire qu'il était
13:32très attendu, tout le monde connaît Emmanuel, avec une vraie ambition artistique, une très
13:36bonne réalisatrice, une comédienne merveilleuse et pourtant quelque chose ne prend pas, c'est
13:41vraiment un flop abyssal, mais dans le genre d'action…
13:44Mais il existe ! Ce qui est important c'est que ce film-là, à un moment ou à un autre,
13:49il a été produit, il a existé, c'est un nouveau souffle féministe sur effectivement
13:53Emmanuel qui est la quintessence du film phallocrate et misogyne.
13:58Il n'a pas rencontré son public, mais il existe ! L'histoire du cinéma se nourrit
14:01aussi malheureusement, ou heureusement d'ailleurs, des échecs et des succès.
14:04Cette année, on peut saluer le très beau succès public, critique, esthétique, et
14:08puis déplorer quelques échecs, mais j'ai quand même l'impression que le souffle est là.
14:13Dites-moi François-Pierre Pellinard-Lambert, si je me trompe, en entendant dans vos propos
14:17tout de même une inquiétude sur toute l'architecture du cinéma français, que ce soit les aides
14:25à la création et autres...
14:26Oui, tout le système de vastes communicants qui accompagnent toute la production.
14:31Il y a eu une bonne nouvelle hier, alors même si les gens ne vont peut-être pas faire le
14:34rapport, mais par exemple, ça concerne aussi cette maison, en tout cas la façon dont on
14:39a assuré une certaine permanence du financement du cinéma public, il ne faut pas oublier
14:43que, directement ou indirectement, le cinéma public accompagne une centaine de films par
14:46an.
14:47Donc ces films-là, on les voit en salle, les régions accompagnent des films, il y a
14:51tout un ensemble, un écosystème, et cet écosystème aujourd'hui, mais on parlait
14:57par exemple de l'importance pour accompagner le jeune public en salle et lui donner le
15:02goût de la salle.
15:03Quand des régions coupent les budgets de ce qu'on appelle l'éducation à l'image,
15:08qu'on considère et qu'on entend cette petite musique de dire « c'est pas aux écoles
15:13d'emmener les enfants en salle, c'est aux parents de le faire », oui, il y a de quoi
15:18s'inquiéter et il y a de quoi voir quand même quelques nuages se dessiner sur ce point-là.
15:22Créativement, je n'ai pas trop d'inquiétude, à d'autres niveaux, c'est plus compliqué.

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