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Tous les jours de la semaine, invités et chroniqueurs sont autour du micro de Pierre de Vilno pour débattre des actualités du jour. Ensemble, ils reviennent sur les propos du Président Emmanuel Macron qui appelle Vladimir Poutine et la Russie, «à la raison» après que le président russe est élargi les possibilités de recours à l'arme nucléaire.
Retrouvez "Les débats d'Europe 1 Soir" sur : http://www.europe1.fr/emissions/l-invite-actu

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Transcription
00:00Plus qu'on parlait du G20, je voulais qu'on parle également de la menace nucléaire russe.
00:05Emmanuel Macron, qui était donc, comme vous l'avez dit, loué aux haltères au G20 à Rio,
00:10en fin de sommet a dénoncé la posture menaçante de la Russie.
00:14La Russie aujourd'hui est en train de devenir une puissance de déstabilisation mondiale.
00:18J'appelle le Président Poutine à la raison et à ses responsabilités,
00:22celles de la Russie, de son peuple et de ses dirigeants,
00:24de cesser cette guerre et les conflits, de respecter la Charte des Nations Unies
00:28et de participer à une désescalade collective.
00:31Propos recueillis et confirmés par Jean-Noël Barraud, ministre des Affaires étrangères.
00:37Ce matin, c'était sur Europe.
00:38La Russie n'est pas en position de force.
00:41Il y a quelques semaines déjà, il avait annoncé cette modification de cette doctrine.
00:45Alors, ne nous laissons pas intimider.
00:48Et comme le Président de la République l'a dit hier,
00:51il faut que la Russie revienne à la raison et à la responsabilité.
00:54La responsabilité d'un pays doté de l'arme nucléaire.
00:57La responsabilité d'un pays membre permanent du Conseil de sécurité des Nations Unies.
01:01Voilà donc la parole à la fois présidentielle et ministérielle.
01:05Qu'est-ce qu'on fait là ?
01:07Qui peut parler de la question ?
01:08La question qui est centrale et qui n'aura échappé à personne, me semble-t-il,
01:14c'est que Vladimir Poutine est toujours au pouvoir en Russie.
01:18Par conséquent, si on veut une chance de paix,
01:21il faut donc discuter et avec M. Zelensky, mais aussi avec M. Poutine.
01:26Troisième point important,
01:28qui peut parler et par conséquent avoir du poids à M. Poutine et à M. Zelensky ?
01:34Ce que je dis là ce soir est vrai depuis le départ.
01:37Alors si on remonte au départ, on pourrait aussi dire avec un peu d'ironie
01:41qu'on aurait pu tenter de respecter les accords de Minsk.
01:44Si on veut être très désagréable,
01:46on peut aussi dire que la presse de manière générale en France
01:50aurait pu éviter de nous présenter M. Zelensky comme un héros.
01:53Mais là, je suis tout de suite désagréable, fasciste et ironique.
01:57Mais la réalité, elle est celle-ci.
01:59Ce n'est pas plus fasciste et ironique que Luc Ferry qui a fait une grosse sortie sur LCI
02:03il y a quelques jours et qui a rappelé un peu deux trains.
02:06J'en reviens à l'actualité internationale.
02:09Effectivement, les accords de Minsk vont-ils être respectés ou pas ?
02:14Et puis on a cette menace quand même nucléaire, Louis Oselter,
02:17que brandit Poutine.
02:21Ce que je veux dire, c'est qu'on en parle depuis le début.
02:23Ça fait deux ans et demi qu'on dit ouais, ouais, ouais,
02:26puis un jour ça va quand même...
02:27C'est pas le sens de...
02:28Vous savez qu'Alexandre Orlov qui est ancien ambassadeur de Russie
02:31et que de la même manière d'autres médias se bouchent le nez
02:35pour inviter ce genre de personnage.
02:39Mais il a été ici dans le studio d'Europe 1 à cette place
02:42il y a quelques jours, il y a quelques semaines.
02:45Et quand on lui demandait si c'était le petit, le moyen ou le gros bouton nucléaire,
02:50il nous disait tant qu'à faire, on n'a qu'à faire le gros.
02:52Oui, ça montre qu'il y a un relais efficace de la propagande du Kremlin.
02:55En fait, ça montre ça.
02:56Ça marche très bien d'ailleurs.
02:58Tout ça est un effet psychologique.
03:00Je ne dis pas que ça n'arrivera pas.
03:01Moi, je ne suis jamais pour expliquer que puisque ça nous paraît incroyable,
03:05il y a plein de choses qui paraissent incroyables qui ont eu lieu dans l'histoire.
03:07Donc, ne jouons pas avec ça.
03:08Ce que je pense en revanche, c'est qu'il me semble quand même
03:12que tout le monde montre les muscles dans ce qui ressemble peut-être
03:15à une phase finale de la guerre telle qu'on la connaît jusqu'à maintenant.
03:19C'est-à-dire la vraie guerre avec des bombardements, avec des morts,
03:22avec des combattants et beaucoup de morts des deux côtés.
03:24Il y a des dizaines de milliers de morts.
03:26On n'a pas trop le bilan parce que d'un côté comme de l'autre côté russe,
03:29comme côté ukrainien.
03:29Des centaines de milliers.
03:30Voilà, c'est une guerre qui est extrêmement lourde pour la société ukrainienne
03:35et pour la société russe.
03:37Sauf que le déclic récent, c'est quoi ?
03:38C'est évidemment l'élection de Donald Trump.
03:40Il a dit qu'il allait résoudre le problème en 24 heures.
03:43C'était sans doute une image.
03:44Et par ailleurs, il entre en fonction au mois de janvier.
03:46Mais on a une idée assez claire de ce qu'il va faire
03:49On ne sait pas si c'est en deux jours, mais en tout cas,
03:51comme par hasard, tout d'un coup, on parle de concession territoriale.
03:53Et vous avez Volodymyr Zelensky qui, il y a quelques jours seulement,
03:58dit « j'aspire à une paix en 2025 ».
04:00Exactement. Et vous avez Joe Biden qui lui donne l'autorisation
04:03d'utiliser des missiles pour des atteintes en profondeur dans le territoire russe.
04:06Et vous avez les occidentaux qui montrent les muscles,
04:09comme Emmanuel Macron.
04:10Ça n'a jamais eu beaucoup d'effet jusqu'ici,
04:12mais on voit en fait que chacun montre les muscles justement
04:17parce qu'il faut arriver à la table des négociations,
04:19non pas en position de faiblesse,
04:21mais en faisant croire à l'adversaire qu'on en a encore sous la pédale,
04:24qu'on peut encore faire la guerre et qu'on ne peut rien lâcher sur les concessions territoriales.
04:27Mais la parole forte autour de la table de négociations,
04:30c'est quand même les Américains.
04:31Oui, et c'est Trump qui peut les mettre sur le plan interne, on est bien d'accord.
04:34On dit ça, ce qui dénote la faiblesse des Européens, en tout cas au passage,
04:37et des Français en particulier.
04:38On dit ça alors que Xi Jinping, justement à l'instant,
04:41appelle à rassembler plus de voix pour une solution politique en Ukraine.
04:46Et l'état brasilien, ça prouve à quel point on arrive,
04:54non pas à une fin de conflit,
04:56mais si le président chinois s'en mêle,
04:58s'il y a un dialogue entamé entre Vladimir Poutine et Donald Trump,
05:02ça veut vraiment dire que, en tout cas,
05:04ce conflit entre la Russie et l'Ukraine
05:06prend un autre virage, un autre tournant,
05:09et qu'on aura sans doute dans les semaines,
05:11ou peut-être dans les petits mois qui viennent,
05:13une solution à ce conflit.
05:14Je ne dis pas qu'elle soit bonne, mauvaise,
05:15mais en tout cas, il y aura sans doute une solution.

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