Jean-Philippe Tanguy, député Rassemblement national de la Somme, était l'invité de BFMTV ce mardi soir. Il s'est exprimé sur la crise des agriculteurs, les débats sur le budget 2025 de l'État et sur la situation de son parti politique.
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00:00Jean-Philippe Tanguy, la question de l'exemplarité des élus dont on a beaucoup parlé ces derniers jours
00:05depuis les réquisitions du parquet à l'encontre de Marine Le Pen qui est sous la menace d'une peine de 5 ans d'inéligibilité
00:11avec exécution provisoire et une menace d'une condamnation de 5 ans de prison dont 2 ferment dans l'affaire des assistants parlementaires du RN.
00:20J'aimerais qu'on revoie ensemble la réaction hier de Jordan Bardella, invité de l'émission face à BFM.
00:28Ne pas avoir de condamnation à son casier judiciaire, c'est pour moi une règle numéro 1 lorsqu'on souhaite être parlementaire de la République.
00:36Si Marine Le Pen est condamnée ?
00:38Si au début de l'année, les juges décident de condamner, peu importe la condamnation, il y aura un appel.
00:44Très bien.
00:45L'appel vous rend plus blanc que blanc.
00:47Très bien, et si l'appel confirme la première sanction et qu'il y a des législatives en 2027 ou une présidentielle en 2027,
00:55Marine Le Pen ne peut pas être candidate parce qu'elle aurait été condamnée, c'est ce que vous dites.
00:58Mais l'appel ne confirmera pas puisque Marine Le Pen est totalement innocente.
01:01Oui, mais bon.
01:02Mais bon quoi ?
01:03Ça, c'est ce que vous dites.
01:04C'est ce que je dis, c'est ce que je crois, c'est ma conviction.
01:07Mais vous venez d'édicter une position de principe qui est de dire que si il y a condamnation, il n'y a pas de candidature.
01:12Et ça vaut pour tout le monde, on est d'accord.
01:14Mais évidemment que ça vaut pour tout le monde.
01:15Mais Marine Le Pen est innocente, M. Soutek.
01:18Jean-Philippe Tanguay, on a besoin d'explications parce que c'est vrai que c'est un petit peu déroutant d'entendre le président du RN...
01:22Je vais essayer de comprendre comment elle peut ne pas être condamnée et faire appel.
01:26Voilà, dire que pour se présenter à une élection, il faut avoir un casier judiciaire vierge alors que Marine Le Pen est sous la menace d'une condamnation.
01:32C'est une bourde de la part de Jordan Bardella ou c'est voulu ?
01:36Non, moi je pense que c'est un mauvais procès.
01:38J'ai regardé cette émission sur votre antenne hier dans son intégralité.
01:42Une émission très bien organisée d'ailleurs, qui s'est très bien passée.
01:44Donc je trouve un peu triste d'ailleurs que depuis hier, on parle que de ça.
01:48Donc c'est un peu paradoxal pour votre propre antenne de réduire cette émission à cet extrait.
01:53Non mais en fait, il se justifiait... Non mais écoutez, moi je me souviens très bien de comment ça s'est passé.
01:57Jordan parlait de cette candidate qui avait fait une prise d'otage dans les années 90.
02:03Et on lui posait la question, effectivement, si vous avez une condamnation pour une prise d'otage avec une carabine,
02:08c'est à votre casier judiciaire, est-ce que vous pouvez être candidat ?
02:10Ben non, donc c'était sur le cas d'espèce.
02:12Donc sur le cas d'espèce, évidemment, quand vous avez connaissance de choses scandaleuses avec de la violence,
02:20avec de la séquestration ou avec toute forme de crime crapuleux,
02:24évidemment, la commission d'investiture ne va pas vous sélectionner.
02:28Mais en l'occurrence, la commission d'investiture n'avait pas eu ces informations.
02:31Par contre, si c'est des condamnations politiques, pour ne pas dire politiciennes,
02:36des... Par exemple, c'est de la diffamation.
02:39Parfois, vous êtes condamné pour de la diffamation parce que vous avez dit du mal d'un adversaire politique
02:43qui n'était pas condamné pour corruption l'année où vous avez été condamné.
02:46Puis trois ans après, il a été condamné pour corruption.
02:49C'est arrivé dans le bassin minier à des élus du Rassemblement national
02:52qui avaient dénoncé la corruption, qui ont été condamnés.
02:54Puis en fait, la suite leur a donné raison.
02:56Dans ce cas-là, on ne va pas priver la commission d'investiture de donner quittus à des candidats.
03:01Alors pardonnez-moi Jean-Philippe Tanguy, je suis désolée, je vous pose la question
03:03parce que du coup, je n'ai pas bien compris.
03:05C'est quoi la règle au Rassemblement national ?
03:07La règle que vous voulez mettre en place ?
03:09Est-ce qu'un élu qui a un casier judiciaire, est-ce qu'il peut se présenter ?
03:14Parce que moi, j'ai compris hier soir que Jordan Bardella en faisait une règle
03:17et qu'il disait qu'en cas de condamnation d'un élu, il ne peut pas se présenter à une élection.
03:22Même sans inéligibilité ?
03:23Même sans inéligibilité.
03:24Juste une condamnation ?
03:25Exactement, juste une condamnation.
03:26C'est ce qu'on a tous compris autour de ce plateau.
03:28Et là, vous me dites, non, ce n'est pas ce qu'il a voulu dire ?
03:31Ah non, je pense que ce n'est pas du tout ce qu'il a voulu dire.
03:33Je pense que ce qu'il a voulu dire, c'est que quand la commission d'investiture
03:36est au courant d'un certain nombre de condamnations crapuleuses,
03:40évidemment, il faut écarter ses candidats.
03:42Il n'a pas des crapuleuses ?
03:43Il n'a pas des crapuleuses ?
03:46Il n'a pas fait le distinguo ?
03:48Là, c'est moi qui le dis, parce que j'explique la position.
03:50L'interprétation contredit la phrase initiale.
03:53Mais non, pas du tout, parce que vous avez dans votre extrait,
03:56et c'est la bonne guerre, c'est le jeu politique,
03:58mais vous savez très bien que l'échange a commencé sur le cas
04:01de cette candidate de mémoire en Mayenne
04:04qui avait été condamnée pour une séquestration et une prise d'otage dans les années 90.
04:09Et la CIA n'avait pas connaissance de cette condamnation.
04:12Vous distinguez entre les condamnations,
04:14parce qu'il y a des condamnations pas graves et d'autres qui sont graves,
04:17si je comprends bien.
04:17– Effectivement, le fait d'avoir pris en otage des gens avec une carabine,
04:20M. Joffrin, c'est un peu plus grave que d'avoir dit du mal
04:24d'un socialiste qui a piqué dans la tête…
04:26– Oui, mais c'est parce que Mardela, il n'a pas dit ça du tout.
04:27– Il n'y a pas que dire du mal d'un adversaire politique,
04:31il y a aussi des détournements de fonds.
04:32– Pardon ?
04:33– Il n'y a pas que dire du mal d'un adversaire politique,
04:36il y a aussi le détournement de fonds,
04:38– Vous avez raison, s'il y a un vrai détournement de fonds…
04:40– C'est le dossier de Marine Le Pen.
04:41– Si il y a un vrai détournement de fonds, comme un imbeaumon
04:45où Steve Briouat et Bruno Bill ont foutu dehors des élus socialistes
04:48qui avaient effectivement piqué dans la caisse,
04:50d'ailleurs même dans le coffre-fort qui était derrière le bureau du maire,
04:53oui, là, il y a un sujet.
04:54Par contre, si c'est une espèce de mascarade
04:57comme est en train de subir, malheureusement, Marine Le Pen,
04:59qui est parfaitement innocente, évidemment, la CNI gardera sa souveraineté
05:04pour protéger ceux qui sont victimes de procès politiques.
05:08– Jean-Philippe Tanguay, je suis désolée de vous interrompre,
05:10mais c'est parce que j'essaie sincèrement de comprendre,
05:12vous dites qu'il y a un sujet en cas de détournement de fonds publics,
05:15donc si je vous comprends bien, ça veut dire qu'une condamnation
05:18d'un politique, d'une femme politique pour détournement de fonds publics,
05:22en cas de condamnation, il ou elle ne pourra pas se présenter,
05:25c'est ça que vous êtes en train de m'expliquer ?
05:27– Non, mais je suis en train de vous dire que le détournement de fonds publics
05:31ne concerne absolument pas Marine Le Pen, qui n'est absolument pas concernée
05:35par un détournement de fonds publics.
05:36– Non, mais moi je vous demande la règle, le principe.
05:39– Le principe c'est ça, le principe c'est ça, c'est que nous,
05:45enfin moi je ne suis pas membre de la CNI,
05:47mais les membres de la commission d'investissement du RN,
05:49évidemment écarteront des candidats qui se sont enrichis à titre personnel,
05:53qui ont fait des emplois fictifs, mais sûrement pas un procès politique bidon
05:57qui consiste à qualifier des faits qui ne le sont pas.
05:59Et donc Marine Le Pen, comme l'a dit Jordan Bardella,
06:01étant parfaitement innocente des faits qui lui sont reprochés,
06:04et comme l'a dit le secrétaire général, l'ancien secrétaire général du Conseil constitutionnel,
06:08M. Schottel, les espèces de manipulations pour appeler des détournements de fonds,
06:13des choses qui ne sont pas des détournements de fonds.
06:15– C'est une mauvaise référence, il a dit qu'elle était coupable.
06:16– Non, non, mais pas du tout, il a dit que ce n'était pas du tout…
06:18– J'ai bien lu l'article, c'est important, vous vous référez à M. Schottel
06:22qui a fait un article dans le Figaro, où il dit qu'elle est coupable.
06:25– Mais pour vous, même si elle est coupable, elle est vraiment condamnée.
06:28– Non mais il lui dit très bien qu'il ne s'agit pas des détournements de fonds,
06:31c'est l'objet de la tribune, M. Schottel.
06:32– Mais même si elle est coupable, elle est innocente, si j'entends bien.
06:35Même si elle est déclarée coupable fin février, elle est innocente.
06:38– Mais bien sûr qu'elle est innocente, Marine Le Pen est innocente
06:40des faits qui lui sont reprochés.
06:41– Donc ce n'est pas la justice qui décide,
06:43c'est vous qui décidez l'innocence de Marine Le Pen.
06:45– En l'occurrence, pour investir un candidat, on décide si, oui ou non,
06:48ce procès relève de la justice ou s'il relève du procès politique.
06:52Moi, je vous dis que ça relève du procès politique.
06:54– En fait, c'est vous qui décidez si on peut se présenter ou pas.
06:55– Ah ben, c'est encore nous qui décidons, effectivement,
06:57qui peut se présenter pour le rassemblement national.
06:58– En fonction du délit.
06:59– Ça, je ne vous le fais pas dire, mais c'est surtout les Françaises et les Français
07:02qui décident de qui peut être élu par leur suffrage et pas les juges.