Avec Marc Fiorentino, économiste, spécialiste des marchés financiers et des placements, auteur de "Interdit au moins de 60 ans" (Editions Robert Laffont)
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00:009h10, Sud Radio, La Vérité en face, Patrick Roger.
00:05La vie commence à 60 ans, quand on la connaît mieux qu'avant,
00:13et que l'on a appris par cœur.
00:17Ça ne nous rajeunit quand même pas ce morceau de Tino Rossi.
00:21Marc Fiorentino, bonjour.
00:22Bonjour, merci de me recevoir.
00:24Je vous en prie, parce qu'avec ce livre, un peu provoque,
00:27interdit au moins de 60 ans, c'est un roman aux éditions Robert Laffont.
00:30Parce que qu'est-ce que ça veut dire, aujourd'hui, 60 ans ?
00:33Parce qu'à chaque changement de décennie, on se pose la question.
00:36Quand on a la trentaine, on se dit, oui, on a la trentaine,
00:39il faut que je réussisse ma vie et tout.
00:41La quarantaine, est-ce que j'ai déjà un peu réussi où je vais ?
00:44La cinquantaine, on commence à basculer,
00:46on regarde déjà vers la retraite qui va arriver.
00:49Pourtant, on en est loin encore, de plus en plus, visiblement.
00:53Vous allez peut-être nous dire ça dans un instant.
00:55Et puis ensuite, il y a le fameux cap des 60,
00:58avant de filer vers 70-80.
01:00C'était intéressant, vous avez entendu Paul tout à l'heure,
01:0361 ans, c'est dans la tête.
01:05Est-ce que c'est vraiment dans la tête ?
01:07Parce que vous dites, c'est intéressant dans ce livre,
01:10il y a un chapitre, par exemple,
01:12la vie ne s'arrête pas à 60 ans, c'est ce que vous écrivez,
01:15mais la vie ne commence pas non plus à 60 ans.
01:18Ceux qui vous le chantent sont des menteurs, des charlatans.
01:21Absolument, parce qu'en fait, ce qui est très intéressant,
01:24c'est que vous avez défini tous les caps, 30 ans, 40 ans,
01:27c'est des caps qu'on se fixe nous-mêmes.
01:29Ce qui me frappe dans le cap des 60 ans,
01:32c'est que c'est un cap qu'on nous fixe.
01:34C'est pas un cap qu'on fixe nous,
01:36c'est-à-dire qu'on nous met dans une case.
01:38Ce que j'ai trouvé, et c'est pour ça que c'est un peu un coup de gueule,
01:41ce bouquin, c'est que je trouve qu'à partir de 60 ans,
01:44et surtout depuis quelques années, on nous met dans une case.
01:47D'abord, on est les gars qui avons pillé la planète,
01:50on est les gars qui avons mis de l'argent de côté
01:53de façon indu, alors on a trop d'épargne,
01:56on a trop d'argent,
01:58on est responsable du dérèglement climatique,
02:01on est responsable de ça, et à un moment donné,
02:03c'est ça le paradoxe, c'est qu'on nous dit,
02:05d'un côté, on veut plus vous voir,
02:07c'est-à-dire on vous invisibilise, regardez l'emploi des seniors.
02:10L'emploi des seniors, c'est dramatique.
02:13Et de l'autre côté, on vous invisibilise,
02:16mais on veut quand même, vous êtes quand même des cibles.
02:20Et ce que j'ai remarqué autour de moi,
02:23c'est qu'on accepte de se faire mettre dans une case.
02:26J'ai cette expression que j'aime bien, qui est de dire,
02:28on nous met dans une case avant de nous mettre dans une caisse.
02:31C'est-à-dire que c'est...
02:32Mais oui, mais c'est ça !
02:34C'est pas forcément toujours très bien,
02:36parce que c'est vrai, vous dites, à 60 ans,
02:38est-ce qu'on a réfléchi combien de temps il nous reste à vivre ?
02:41Il reste très longtemps, c'est ça qui est très intéressant.
02:43Vous dites que la moyenne, c'est 23 ans.
02:45C'est énorme !
02:47Non mais 23 ans, c'est toute une vie !
02:49C'est-à-dire que c'est ça qui me gêne.
02:51Ce qui me gêne, c'est qu'on nous met volontairement,
02:55et alors depuis quelque temps,
02:57avec la vague de jeunisme de Macron,
02:59mais derrière, avec le dégagisme, avec tout ça,
03:02et maintenant, avec, j'ai envie de dire,
03:06l'acharnement qu'on va avoir,
03:08parce qu'il faut le dire aux gens qui nous écoutent,
03:10l'acharnement qu'on va avoir sur les retraités.
03:12On est une génération qui avons une puissance de feu qui est énorme,
03:17nous représentons un nombre très important,
03:19on est des dizaines de millions.
03:21C'est quoi, c'est les 50, 90 aujourd'hui ?
03:24Non mais moi, les 60 et au-delà !
03:26C'est-à-dire qu'aujourd'hui, on a tout le pouvoir en main,
03:29on a la possibilité de tout faire,
03:31mais on nous dit, non non, toi tu te mets dans une case,
03:34et non seulement tu te mets dans une case,
03:35mais on va s'acharner sur toi,
03:37d'abord on va te culpabiliser,
03:38parce que tu es responsable de tout,
03:40et puis derrière, on va te piquer ton argent,
03:42parce que c'est ça dont il s'agit.
03:44– Oui, et par exemple le gel de la revalorisation des retraites,
03:47ça participe en fait à tout ça ?
03:49– C'est le début, en fait si vous voulez,
03:51le calcul il est très simple,
03:52c'est-à-dire qu'aujourd'hui,
03:53compte tenu de l'état d'endettement de la France,
03:55compte tenu du déclassement de la France,
03:58la possibilité pour des jeunes générations
04:00de créer des richesses est relativement limitée,
04:02si on ne met pas de l'ordre dans nos finances publiques,
04:05et qu'est-ce qu'on va faire ?
04:06On va se dire, ben où est le pognon ?
04:08On va se dire, tiens le pognon il est chez les retraités,
04:11ce qui est complètement faux, le patrimoine…
04:13– Oui, parce que tout à l'heure j'avais Pierre de Montaigne,
04:16il a eu une petite retraite,
04:18et puis il a 300 euros de mutuel avec sa femme par mois.
04:21– Évidemment, et même s'il y avait de l'argent de côté,
04:26c'est de l'argent qui a payé des impôts dans tous les sens,
04:30on a tous bossé sans RTT, sans télétravail,
04:37sans réfléchir à l'équilibre de notre vie
04:40entre la vie privée et la vie professionnelle,
04:42franchement on s'est levé…
04:44– Ah oui, parce qu'aujourd'hui c'est le discours qui a été répandu chez les jeunes,
04:47je ne vais pas faire comme vous,
04:49les plus de 50, 60, vous avez bossé sans compter,
04:52nous on veut vivre aussi, d'accord ?
04:54– Mais moi je ne leur jette pas la pierre,
04:56c'est leur choix de vie, mais derrière,
04:58nous mettre la responsabilité du déclin de la planète,
05:02du déclin des finances publiques,
05:04et de venir nous dire maintenant,
05:06en fait on vient d'avoir découvert que le MAGO il est chez vous,
05:09donc on va aller taper dans le MAGO,
05:11parce que vous savez le calcul il est très simple,
05:13d'un côté vous avez 3 300 milliards de dettes,
05:17et puis de l'autre côté, peu ou prou,
05:19vous avez 6 000 milliards d'épargne financière des Français,
05:22vous avez compris quoi.
05:23– Ah oui d'accord, donc on va aller piocher,
05:27mais les politiques, vous connaissez bien,
05:30vous êtes un spécialiste de la finance,
05:32vous avez un site d'ailleurs,
05:34on va en parler, parce que vous avez monté justement,
05:37il y a un chapitre sur, grosso modo,
05:39monter un projet à la soixantaine,
05:41et comment on est perçu justement.
05:43– Ça aussi ça m'énerve, le côté start-up,
05:46comme s'il fallait avoir 14 ans pour monter une start-up,
05:50et si on a plus de 20 ans ou 25 ans,
05:52on ne peut pas monter une start-up,
05:54mais non, en fait ce que je dis aux gens qui nous écoutent,
05:56si vous avez 60 ans, c'est le moment de monter des start-up,
05:59parce que vous avez toute l'expérience,
06:01c'est vous qui allez faire des start-up,
06:039 start-up sur 10 meurent dans les deux premières années,
06:07si ces start-up étaient faites par des gens de plus de 60 ans,
06:10je peux vous dire que 9 sur 10 seraient encore vivantes après 2 ans.
06:14– Alors j'ai 60 ans, je vais monter ma start-up,
06:16mais est-ce que j'ai encore l'énergie et du financement possible aussi ?
06:20– Bah si, il y a vos idées économiques.
06:22– Vous aurez plus de financement.
06:24– Sauf que les banques, elles ne vous suivent pas forcément.
06:26– Non, elles vous suivront, vous aurez plus de financement,
06:29vous aurez les gens autour de vous qui vont vous faire confiance,
06:31parce que vous avez l'expérience, d'accord ?
06:33Et ensuite, ce n'est pas dans la tête, c'est dans la société,
06:37c'est-à-dire que c'est la société qui nous met dans cette case,
06:40c'est la société qui nous dit,
06:41ah bah non, toi t'as plus de 60 ans, mais laisse tomber,
06:43je veux dire, qu'est-ce que tu fous ?
06:44Pourquoi tu travailles encore ?
06:45Pourquoi tu nous emmerdes ?
06:46Tu prends le travail des jeunes.
06:47– Bah voilà, il peut y avoir des jeunes qui vous disent aussi,
06:50Marc Fiorentino, bah attendez, place aux jeunes,
06:52vous en avez bien profité pendant 30-40 ans,
06:55et donc laissez-nous bosser quoi.
06:57– Mais attendez, on veut les laisser bosser,
06:59moi je ne suis pas pour une guerre de génération,
07:01c'est-à-dire que moi je suis pour la transmission,
07:03c'est-à-dire qu'à partir de plus de 60 ans,
07:05je vais dire, l'idéal aujourd'hui, moi j'ai monté pas mal de boîtes
07:08où j'étais en binôme avec des gens beaucoup plus jeunes que moi,
07:10l'idéal aujourd'hui c'est le binôme,
07:12l'idéal aujourd'hui c'est l'expérience de quelqu'un de plus de 60 ans,
07:16l'énergie, la force, la volonté d'entreprendre de gens de 25 ans et de 30 ans,
07:20c'est ça qui fonctionne,
07:22mais dire aux gens de plus de 60 ans, à partir de maintenant,
07:25tu dégages, parce qu'aujourd'hui, on va te mettre,
07:28comme je vous dis tout à l'heure, dans cette case,
07:30et non seulement on va te mettre dans cette case,
07:32mais on va venir te piquer ton pognon parce qu'on a besoin du fric,
07:34parce que tu l'as gagné indûment, ce qui est totalement faux.
07:37– Et il y a toujours ce discours qui est valable,
07:39justement aussi dans les entreprises, dans beaucoup de boîtes,
07:41de se dire, bon bah tiens, à partir de la cinquantaine,
07:4455, on se dit, bon allez, on met de côté là, parce que…
07:47– C'est une aberration.
07:49– L'emploi des seniors.
07:51– Non mais nous on a le taux d'emploi des seniors,
07:53c'est-à-dire même pas 60 ans, entre 55 et 59 ans,
07:56le plus faible de tous les pays de l'OCDE.
08:00– Toujours, on l'a toujours.
08:02– Oui c'est normal, parce qu'aujourd'hui, dans une entreprise,
08:04avec l'esprit qui règne en France sur,
08:07à partir de 55-60 ans, vous ne servez plus à rien,
08:10au contraire, au lieu de se dire, là j'ai un gars qui peut travailler,
08:14qui peut transmettre, qui a de l'expérience,
08:17qui a fait une énorme partie de sa carrière,
08:19donc qui n'a plus les mêmes enjeux d'égo
08:21que peut avoir un gars de 25 ou 30 ans.
08:23– Oui mais alors il peut coûter trop cher, l'entreprise vous dit.
08:26– Mais pas forcément, parce qu'aujourd'hui,
08:28vous avez le cumul emploi-retraite,
08:30mais aujourd'hui, moi dans mes entreprises,
08:32quand je monte des entreprises,
08:34je me tourne vers des gens de plus de 60 ans,
08:37parce que je me dis, mais c'est tout bénéfice,
08:39c'est-à-dire même de façon totalement…
08:41– Attendez, ils n'ont pas forcément la retraite à 60 ans,
08:43sauf si vous êtes dans certains secteurs publics.
08:45– Non, j'ai dit cumul emploi-retraite,
08:47à partir de 62, 63, 64 et voire au-dessus,
08:50et vous avez aujourd'hui des gens qui ont une pêche d'enfer,
08:54qui ont envie d'avancer,
08:56sauf qu'on leur dit, non, non, toi tu n'avances plus,
08:59on te met sur la file de droite de l'autoroute
09:01et puis tu sortiras au prochain péage.
09:03Et le péage, il va être très coûteux.
09:05– Oui, bon, on va continuer d'en parler.
09:07Si vous voulez réagir, 0 826 300 300,
09:09on continue jusqu'à 10h, la vérité en face.
09:11Il y a quelque chose d'important aussi,
09:13vous avez dit, oui, encore une pêche d'enfer,
09:15alors pas tous, il y en a certains qui sont un petit peu plus fatigués que d'autres.
09:18– Mais pas plus, c'est ça qui m'étonne.
09:20– Non, pas plus.
09:22– Je vous prends un exemple,
09:24un jeune de 25 ans qui arrive le matin,
09:26excusez-moi l'expression avec la gueule dans le cul,
09:28on dit bon, c'est un jeune, il est fatigué.
09:30Un mec de 60 ans qui arrive avec la gueule dans le cul le matin,
09:33on dit ça y est, il est complètement, il est has-been,
09:36il faut le mettre à la retraite.
09:39Vous avez compris ?
09:40– Oui, oui, bien sûr.
09:41– C'est-à-dire, demain, je prends cet exemple parce qu'il est terrible,
09:44si vous renversez un café à 25 ans,
09:46on dit, ah là là, il est vraiment tête en l'air,
09:48si vous renversez un café à 60 ans, on se dit, le mec, il a un début d'Alzheimer.
09:51– Oui, c'est ça.
09:52Bon, 0826-300-300, vous pouvez réagir, faire part de vos réflexions,
09:57et puis on va voir justement que l'apparence,
09:59c'est un chapitre assez drôle, évidemment,
10:01sur l'apparence aussi à 60 ans,
10:03avec, bon allez, tiens, aujourd'hui, il y a de la chirurgie esthétique,
10:06même pour les hommes, il paraît.
10:0810h moins l'écart.
10:10– 9h10, Sud Radio, la vérité en face, Patrick Roger.
10:15– Hier encore, j'avais 20 ans, je caressais le temps,
10:20et jouais de la vie, comme on joue de l'amour,
10:23et je vivais la nuit, sans compter sur mes jours,
10:27qui fuyaient dans le temps.
10:29– C'est beau ça, c'est des jours, Marc Fiorentino,
10:32interdit aux moins de 60 ans, c'est votre livre,
10:34c'est beau ce Charles Aznavour.
10:36– C'est très beau, et moi je dis aux gens,
10:38attention, quand vous aurez 70 ans, vous direz,
10:41hier encore j'avais 60 ans.
10:43Ce que je veux dire, c'est que oui, hier encore, j'avais 20 ans,
10:45ok, on a tous des regrets de 20 ans,
10:47mais quand on a 60 ans, il ne faut pas regretter dans 20 ans,
10:50en se disant, mais finalement, à 60 ans, j'étais hyper jeune,
10:53j'avais encore la paix, j'aurais pu faire plein de choses,
10:55on m'a dit que j'étais vieux, mais je n'étais pas vieux.
10:58Ce que je veux dire aujourd'hui, aux gens qui nous écoutent,
11:00à 60 ans, vous êtes jeune, vous n'êtes pas vieux,
11:03vous avez une énorme partie de votre vie devant vous,
11:05vous avez l'expérience, vous avez l'énergie,
11:07vous avez l'argent, parfois, pas pour tout le monde,
11:11pas toujours, mais l'argent, à chacun son niveau,
11:13je ne dis pas de l'argent riche,
11:15et donc, je vous dis, vous avez tous les atouts, aujourd'hui,
11:19pour avoir une tranche de vie qui est une tranche de vie fabuleuse,
11:22profitez-en pour ne pas vous dire à 80 ans,
11:25hier encore, j'avais 60 ans.
11:26– Même si à 80 aujourd'hui, on a beaucoup d'auditeurs,
11:28qui nous écoutent plus de 80, et qui sont encore aussi en forme,
11:32il y en a d'autres qui ont plus d'auditivité.
11:34– Quand je dis, j'ai dit, plus de 60 ans,
11:36c'est-à-dire que pour moi, je n'ai pas de limite,
11:38aujourd'hui, je vais vous prendre, moi je suis dans la finance,
11:40le meilleur gestionnaire de fonds au monde s'appelle Warren Buffett,
11:44il a 94 ans, le meilleur gestionnaire de fonds,
11:49une des 10 plus grandes fortunes mondiales au monde,
11:53je veux dire, c'est quelqu'un qui a 94 ans,
11:56on est président des États-Unis à 78 ans,
11:59on est l'un des hommes les plus riches du monde,
12:02Bernard Arnault à 75 ans, je veux dire,
12:04je peux multiplier les exemples à l'infini.
12:07– D'ailleurs, ça a étonné beaucoup de gens,
12:09de se dire, tiens, mais pourquoi aux États-Unis,
12:11finalement, alors il n'y a pas eu ce match,
12:13puisque ça a été Kamala Harris plutôt que Joe Biden,
12:15mais c'était, évidemment, Joe Biden face à Donald Trump,
12:20et ce n'était quand même pas des quadrats,
12:23comme nous en France avec Emmanuel Macron.
12:26– Alors aux États-Unis, c'est intéressant,
12:28parce qu'aux États-Unis, on a une double culture,
12:30c'est-à-dire qu'on aime à la fois le startupeur jeune de 20 ans
12:33ou de 25 ans qui va monter Google,
12:35mais on aime aussi le gars qui a de l'expérience,
12:38qui a fait plein de choses dans sa vie,
12:40et qui est un peu dans la transmission.
12:42Et c'est ça que je voudrais prôner,
12:44c'est ça que je défends dans mon bouquin,
12:46c'est de dire, attention, en France,
12:48on est en train de dégager une classe d'âge,
12:51juste parce qu'on les stigmatise,
12:53parce qu'ils ont plus de 60 ans,
12:55je dis, c'est une erreur totale,
12:57c'est une richesse absolument fabuleuse pour la France.
12:59– Oui, c'est ça.
13:00Tiens, il y a Pierre, qui n'est pas loin de 60, je pense,
13:03qui nous appelle au 0826 300 300 avec Manu Austandard,
13:07qui n'a même pas 30 ans, Manu Austandard, lui.
13:10– Il y a encore, il y avait 20 ans.
13:12– Oui, il y a encore, il y avait 20 ans,
13:14comme Jamel ou Joseph qui participent aussi à cette émission.
13:17Bonjour Pierre.
13:19– Bonjour.
13:20– Bon, je peux vous demander votre âge ou pas ?
13:24Ça se demande d'ailleurs.
13:26– 59 ans et quelques mois.
13:28– Oh là là, c'est pour vous ce livre.
13:31– C'est très jeune, dans la fleur de l'âge.
13:33– Oui, bien sûr.
13:35Vous avez entendu Marc Fiorentino,
13:37quelle réaction justement ?
13:38Vous vous sentez comment, vous ?
13:40– Très jeune.
13:42Et justement, quand je vois un recruteur
13:45qui regarde mon âge sur le CV,
13:47j'y écoutais, je dis ça c'est du papier.
13:49J'y regardais comme je suis actif.
13:51Je suis certainement plus actif que certains jeunes de 20 ans.
13:54Alors, c'est pas pour critiquer tous les jeunes,
13:56mais il y en a qu'il faut vraiment secouer.
13:58Moi, j'ai fait beaucoup de formations dans ma vie,
14:00c'est l'expérience aussi qui permet de faire la formation.
14:03Parce que de la formation, quand on lit des papiers,
14:06on ne sait pas de quoi on parle.
14:08C'est toutes des choses, l'expérience est là.
14:12Ce que je dis aussi aux recruteurs,
14:14c'est que je ne viens pas chez vous pour me faire un CV,
14:16par rapport à un jeune.
14:18Mais c'est toujours très dur d'être recruté,
14:22parce qu'ils pensent qu'on va les quitter pour la retraite.
14:26Mais de toute façon, un jeune vient faire son CV,
14:28au bout de 2 ans, 3 ans, 5 ans maximum,
14:30il se barre à la concurrence parce que ça paye mieux.
14:33Donc voilà, moi c'est ce que je leur raconte
14:36déjà quand je les rencontre,
14:39parce que moi je me sens en pleine forme,
14:42et je ne pense pas à mon âge.
14:46– Il faut voir qu'on ne le dit pas assez,
14:50c'est une des plaides de l'économie française.
14:52C'est-à-dire ce que nous décrit le monsieur aujourd'hui,
14:55ce que nous décrit Pierre,
14:56c'est une des plaides de l'économie française.
14:58C'est-à-dire que si aujourd'hui on a les déficits qu'on a,
15:01si aujourd'hui on a un taux de chômage qui certes a un peu baissé,
15:04mais qui est un des plus élevés des pays développés,
15:06c'est parce qu'on ne met pas,
15:09et on n'ouvre pas le monde du travail au seigneur.
15:12Au Japon, on travaille jusqu'à 67-70 ans,
15:15on confond en France le droit à la retraite
15:20avec l'obligation de la retraite.
15:23Moi je comprends que des gens qui ont eu un travail ultra pénible
15:27pendant bien longtemps…
15:28– Bien sûr, quand je vois sur des chantiers là,
15:30juste à côté évidemment, alors qu'il fait froid,
15:33ils montent encore à 62 ans.
15:35– Mais moi j'ai passé 45 ans de ma vie professionnelle
15:38dans des bureaux chauffés, dans des conditions exceptionnelles,
15:43et donc aujourd'hui on ne doit pas m'obliger à prendre ma retraite,
15:49on doit me donner mes droits, parce que j'y ai droit,
15:51parce que j'ai cotisé, parce que j'ai bossé,
15:53parce que j'ai payé de l'argent pendant 40 ou 45 ans,
15:57mais aujourd'hui on confond droit à la retraite
15:59avec obligation de se faire retraite.
16:01– Pierre, vous vous cherchez en ce moment du travail, c'est ça ?
16:05À 59 ans et quelques mois ?
16:08– Alors j'ai un travail, mais bon…
16:11– Vous l'avez changé ?
16:12– C'est toujours la même chose, c'est que…
16:15il ne faut pas être toujours…
16:19ce n'est même pas plus performant,
16:21c'est qu'on nous demande de l'impossible.
16:23Donc voilà, je rencontre des personnes aussi qui sont intéressées,
16:31parce que moi j'étais dans une boîte pendant 12 ans,
16:35et au bout de 12 ans, on en a eu marre des vieux,
16:39alors je vais le dire entre parenthèses,
16:41parce que c'est un peu choqué, des vieux cons.
16:43– Non mais c'est la vérité en face, c'est l'émission,
16:47donc on se dit les choses, après on en pense ce qu'on en veut,
16:49c'est autre chose.
16:50– Et c'est une plaie, je le dis, c'est pas simplement…
16:52d'abord c'est extrêmement dommageable, moralement,
16:55pour des gens comme Pierre, d'être stigmatisé,
16:58et puis qu'on leur dise, tu vas te mettre dans un coin,
17:01et puis on va t'envoyer dans un EHPAD dès que possible,
17:07c'est un peu l'idée, et d'autre part, je tiens à le répéter,
17:11c'est très mauvais et destructeur de richesse
17:14pour l'économie française.
17:15– Non mais c'est vrai, un dernier petit mot,
17:17c'est vrai qu'il y a un chapitre qui est drôle,
17:19je vous conseille ce livre aux éditions Robert Laffont,
17:21vous dites, oui il y a aussi l'apparence, à la soixantaine,
17:25alors aujourd'hui, la chirurgie esthétique change,
17:29et les gens de 60 ans d'aujourd'hui ne sont pas ceux d'il y a 30-40 ans,
17:34c'est vrai ça ou pas ?
17:35– C'est ça, mais évidemment, c'est-à-dire que,
17:37rappelez-vous, nos parents, nos grands-parents à 60 ans,
17:41on les voyait comme des vieux,
17:43mais aujourd'hui, on s'habille comme tout le monde.
17:45– Je demanderais à Joseph qu'à la trentaine
17:47qu'il prépare cette émission, parce que nous,
17:49on n'est pas loin de la soixantaine.
17:51– Moi je suis largement dessus,
17:53mais lui va nous considérer comme des vieux gâteux,
17:55mais on ne l'est pas.
17:56– Non, on n'est pas, c'est bon.
17:59Merci en tout cas, bon courage,
18:01et merci de votre témoignage Pierre, évidemment.
18:04– Merci, et puis bon, je vais faire une émission de vieux
18:06sur Sud Radio.
18:07– Oui, mais non, nous sommes jeunes, évidemment.
18:09– Exactement, la nouvelle jeunesse de plus de 60 ans.
18:12– Absolument, la nouvelle jeunesse.
18:13Dans un instant, la nouvelle jeunesse, tiens,
18:15Gilles Gansman, Valéry Expert,
18:17il y a tous les âges sur Sud Radio.
18:19– C'est ça qui est formidable.
18:21– Bien sûr, André Bercoff, qui est tout jeune.
18:23– Évidemment.
18:24– En pleine forme tout à l'heure ce midi.
18:25– Un jeune homme, un enfant.
18:26– Bien sûr, un enfant, on se retrouve évidemment demain,
18:29les vrais voix ce soir aussi sont toujours jeunes,
18:31Cécile Ménibus, elle rajeunit,
18:33c'est ce que je lui dis chaque jour quand je la vois.
18:35Tiens, c'est pour elle ce petit message.
18:37– Vous m'avez pas dit ça.
18:38– Non, c'est vrai.