Le journaliste Arthur de Watrigant était invité ce lundi 18 novembre de Midi News sur CNEWS. «Le Mercosur, c’est permettre aux Allemands de vendre leurs grosses berlines en Amérique du Sud», a-t-il estimé. «Quand on crève de faim, on est pas loin d'une révolution», a-t-il ajouté.
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00:00L'Europe est pour, l'Union Européenne est pour, et la seule conviction qu'a Emmanuel Macron, c'est l'Union Européenne, il l'a toujours dit.
00:07Mais le Mercosur c'est très intéressant parce que c'est un exemple parfait de la tenaille dans laquelle se trouvent nos agriculteurs.
00:14Vous avez d'un côté le livre-échange et d'un côté vous avez l'idéologie écologiste punitive.
00:19Parce que le Mercosur c'est quoi ? C'est permettre aux Allemands de vendre leurs grosses berlines,
00:23qui ne font plus recettes en Europe parce que ce n'est pas écologique, en Amérique du Sud.
00:27En échange, on récupère leurs bovins surshootés aux OGM.
00:31Mais le problème de notre puissance ou de notre rapport de force, c'est que 93 marchés uniques,
00:37les politiques, et pas l'Union Européenne, nos politiques françaises,
00:40ont décidé que l'économie française ne serait plus une économie de production mais une économie de consommation.
00:45Et l'économie de consommation, ça repose essentiellement sur les biens importés,
00:48parce que vous n'allez pas échapper, comme le montre très bien Jérôme Fourquet,
00:52les grands lieux de rassemblement français, c'est dans les grandes surfaces.
00:55Et le slogan des grandes surfaces, c'est pas cher. Et le pas cher, c'est on importe des choses.
00:59Sauf qu'il y a quelque chose qui s'est passé, c'est que dans ce plan social enlousé,
01:04comme le décrivait M. Houellebecq sur l'agriculture,
01:06parce que c'était il y a 40 ans qu'on a décidé de liquider l'agriculture française,
01:10ils ont, nos élites, nos gouvernants, comme la seule fois où ils vont à la campagne,
01:14c'est à travers une gare TGV, et la preuve c'est qu'ils n'ont même pas vu que les panneaux à l'envers,
01:17vous savez, ça date d'il y a plus de deux ans, ils ont découvert ça au moment de la crise,
01:21ils ont découvert qu'en fait, les agriculteurs, ce n'étaient pas des débiles sans noms qu'ils imaginaient,
01:26pour une simple et bonne raison, c'est que pour être agriculteur aujourd'hui,
01:29il faut être passionné, il faut être super intelligent et il faut être malin.
01:33Et donc là, ils se retrouvent avec des fourches qui ne sont pas très loin de l'Elysée,
01:36alors on va voir le rapport de force qu'ils vont pouvoir instaurer.
01:39Les agriculteurs, ce n'est pas des copains de Noël, donc ils ne vont pas y taper du flic,
01:42ils ne vont pas brûler des villes, mais quand on crève de faim et quand on crève tout court,
01:47on n'est pas loin d'une révolution.
01:51Sous-titrage Société Radio-Canada