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00:007h47, alors que les agriculteurs s'apprêtent à reprendre leurs actions, reçoit ce matin Justine le président de la région Bretagne.
00:13Bonjour Loïc Genest-Gérard.
00:14Bonjour.
00:15Alors avant de parler de cette colère de nos agriculteurs, un mot d'abord de la venue cet après-midi de Carlos Tavares, directeur général de Stellantis.
00:21Il vient en Bretagne à Rennes sur le site de la Janais, c'est plutôt rare. Est-ce que vous voyez ça d'un bon signe cette visite de Carlos Tavares en Bretagne ?
00:29Oui bien entendu que c'est une bonne nouvelle pour le site de pouvoir montrer l'excellence du travail des hommes et des femmes de la Janais qui ont assumé des transformations considérables ces dernières années.
00:39Un nouveau véhicule qui se prépare, le CR3, on attend de voir si ce sera le CR5 Aircrush ou pas.
00:45Et puis la fin des véhicules en cours de production, quelques mouvements de nombre de personnels actuellement.
00:53Mais une ambition c'est de rester un leader en Bretagne de la construction d'automobiles pour l'avenir.
00:58C'est indispensable, nous en avons besoin et nous sommes très fiers des hommes et des femmes de la Janais.
01:02Oui parce que ce secteur de l'automobile il a connu un gros coup dur il y a une dizaine de jours avec l'annonce de Michelin de supprimer 1250 emplois, notamment 300 à Vannes, donc chez nous dans le Morbihan.
01:10C'est un secteur qui connaît des difficultés, donc c'est rassurant finalement que le PDG vienne, même s'il est en fin de course à Stellantis, il vient bientôt prendre sa retraite.
01:21Le secteur automobile vit effectivement des chocs considérables, les sous-traitants notamment, qui sont très secoués par les transformations de modèles, les transformations pour aller vers l'électrique.
01:30Et nous avons beaucoup de craintes sur certaines entreprises présentes en Bretagne.
01:34Mais l'important là, dans le moment, c'est bien entendu de suivre tous les dossiers, mais de garder notre navire amiral qui est le dossier PSA de Rennes.
01:43C'est très important pour l'avenir de la Bretagne.
01:45Alors revenons maintenant aux agriculteurs Loïc Chenet-Gérard. Ils se disent prêts donc à se mobiliser à nouveau.
01:50Même si on va quand même le rappeler, cette semaine en Bretagne, il ne devrait pas y avoir beaucoup de mobilisation.
01:54Il y a quand même des rassemblements ce soir dans les côtes d'Armor à l'appel de la FDSEA et des jeunes agriculteurs.
01:59Vous comprenez déjà qu'ils repartent finalement, qu'ils relancent ce mouvement qui avait été très fort l'hiver dernier ?
02:05Je le comprends, je l'entends. C'est pas de gaieté de cœur, j'imagine, que l'on quitte son exploitation pour aller manifester sur un rond-point ou devant un panneau d'entrée de ville.
02:14Mais nous sommes dans des moments troublés. Et dans ces moments troublés, il faut donner des capes.
02:18Il faut être capable de réaffirmer tous ensemble que nous avons besoin de nous nourrir, de nous alimenter en étant libres, autonomes.
02:26C'est indispensable pour notre pays, c'est indispensable pour l'Union Européenne.
02:29Et dans le monde tel qu'il est, il y a beaucoup d'incertitudes, effectivement.
02:33Alors peut-être que ces incertitudes, en tout cas c'est ce qu'ils nous disent, ces agriculteurs,
02:36elles viennent notamment de ce possible accord signé entre l'Union Européenne et les pays d'Amérique du Sud, le Mercosur.
02:44Peut-être cette semaine, la France est contre.
02:47Emmanuel Macron l'a redit hier soir en l'état, il ne veut pas signer cet accord.
02:51Mais est-ce qu'on peut avoir du poids ? Est-ce que seul notre pays et derrière la Bretagne peut avoir un poids face à l'Union Européenne quand on parle d'agriculture ?
02:59Ce que je veux redire, c'est que le commerce mondial est important, indispensable.
03:04Et nous y prenons notre part. Nous exportons d'ailleurs beaucoup de produits alimentaires, agroalimentaires.
03:09Mais nous devons avoir en tête à chaque instant que si nous mettons l'alimentation au même plan que d'autres négociations,
03:15les médicaments, le spatial, le militaire ou autre, alors on va perdre automatiquement et gravement et on va sacrifier nos agriculteurs.
03:23Donc oui, il faut des accords de commerce, mais il faut mettre l'alimentation à part.
03:28C'est une exception l'alimentation, c'est comme la culture, il ne faut pas le noyer avec d'autres business.
03:33Et c'est la condition qui permettra d'avancer.
03:36Donc le Mercosur tel qu'il est proposé, qui met au même plan des voitures, des médicaments, de l'électronique et l'alimentation,
03:44ne peut pas être signé, ne doit pas être signé et il faut que la France assume ses responsabilités
03:48et embarque d'autres pays européens pour ne pas qu'on aboutisse sur cette signature.
03:52Mais est-ce qu'on ne se réveille pas un peu tard Loïc Chénier-Gérard ?
03:54Parce que cet accord du Mercosur, on en parle depuis 1999, ça fait une dizaine d'années maintenant qu'il est presque en l'état, en passe d'être signé.
04:01Est-ce qu'on ne se dit pas maintenant il faudrait sauver notre agriculture parce que les agriculteurs se mobilisent ?
04:05Le président de région que je suis a un discours constant sur le sujet.
04:08Mais il ne vous a pas échappé que je ne suis pas député européen, je ne suis pas ministre, je suis président de région.
04:12Et donc je profite de l'occasion pour réaffirmer la ligne, réaffirmer qu'il faut être tout sauf naïf.
04:19Les Américains protègent leur marché, les Chinois protègent leur marché.
04:23Si les Européens ouvrent les portes et les fenêtres et sacrifient une partie de leurs fondamentaux,
04:28dont encore une fois ce qui fait notre souveraineté, notre autonomie, l'alimentation, l'agriculture,
04:33alors nous serons forcément punis à terme et nous vivrons des difficultés dans nos campagnes.
04:38Nous devons réaffirmer que cet accord ne peut pas être signé en l'état.
04:41Et donc pour la Bretagne par exemple, ça veut dire acheter au maximum des produits bretons ?
04:45On le fait par exemple dans les cantines des lycées de notre région ?
04:48Nous sommes la première région de France effectivement en taux d'achat local avec des produits bretons,
04:54avec des produits de qualité, avec des produits bio dans nos lycées.
04:57C'est une fierté, on est au-delà des règles fixées par le gouvernement et l'Assemblée nationale.
05:04Et il faut continuer parce que nous avons besoin de montrer la fierté de nourrir nos enfants avec les produits de nos agriculteurs.
05:12Si on donne des aides publiques pour assumer des transformations ou pour passer des coups durs à nos agriculteurs,
05:17mais que dans le même temps on achète des produits lointains qui viennent d'ailleurs en Europe, voire d'ailleurs dans le monde,
05:22nous ne sommes pas cohérents.
05:24Et c'est même une forme de violence sociale que de faire cela.
05:26Donc je le redis, dans nos cantines de lycées de la région Bretagne, nous devons continuer à être au top niveau avec des produits locaux.
05:32Et si on y ajoute l'effort que font les collègues des départements, les collègues maires,
05:36mais aussi ce que doit faire l'État dans les hôpitaux, dans les casernes, partout où il y a des repas hors domicile comme on dit,
05:42alors on peut créer une dynamique assez forte qui est au service encore une fois de notre résilience
05:47et au service de nos agriculteurs qui travaillent dur dans nos territoires pour nous nourrir.
05:52Et ça passe aussi par l'aide à l'installation parce qu'on a cette inquiétude, notamment en Bretagne,
05:57de voir disparaître nos agriculteurs, enfin ils vont partir à la retraite et on ne sait pas s'ils seront tous remplacés.
06:02Je réaffirme que nous devons être la région dans laquelle nous installons des agriculteurs de manière massive.
06:08Nous sommes à plus de 600 installations par an, j'ai toujours dit qu'il fallait aller vers les 1000.
06:12C'est un principe de base que de redire que l'agriculture a un avenir,
06:15que nos jeunes ont raison de s'embarquer dans ces métiers extraordinaires.
06:19Et la région Bretagne a mis en place une dotation aux jeunes agriculteurs, une DGA, qui est payée.
06:25Ça y est, nous commençons les paiements et vos auditeurs qui sont dans le secteur agricole seront très sensibles à cela.
06:30Et nous sommes au rendez-vous des annonces que nous avions faites.
06:33Il n'y a pas de retard sur la mise en oeuvre de ces aides européennes.
06:36Merci beaucoup Loïc Chénier-Gérard d'avoir été l'invité de France Blanche.
06:39Loïc, ce matin, vous êtes le président de la région Bretagne.

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