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Thierry Cabannes reçoit les acteurs de l'info du jour, des experts et nos journalistes dans #MidiNewsWE

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00:00:00Les midis, bonjour, soyez les bienvenus, je suis très heureux de vous retrouver 12h-14h, c'est votre Midi News Week-end, vous connaissez le rendez-vous par coeur, des témoignages, des reportages et des débats au plus près de vos préoccupations.
00:00:12Je vous présente mon équipe du vendredi dans quelques instants, ils sont en pleine forme à mes côtés, mais tout de suite le sommaire de cette première heure.
00:00:18A la une, on commencera par évoquer la situation de nos agriculteurs. C'était prévu, c'était annoncé, ils ne sont pas contents, de nouvelles manifestations contre le projet d'accord Mercosur sont organisées.
00:00:29Nous serons sur le terrain avec eux et avec nos équipes, Jean-Luc Thomas, Nathan Thémine, Emmanuel Macron qui entend plaider à partir de demain en Amérique latine contre la signature de cet accord de libre-échange.
00:00:40Florian Tardif nous dira tout, comme d'habitude. Michel Barnier est quant à lui à Angers ce vendredi au congrès des assises des départements de France.
00:00:48Alors que l'on a déjà évoqué, vous le savez, la future grève des cheminots en décembre. On vous a interrogé, sondage CSA, CNews pour Europe 1 et le journal du dimanche.
00:00:58Vous êtes plus de 6 sur 10 à estimer qu'il faut interdire la grève dans les transports en commun pendant les fêtes de fin d'année. On en parle avec mes invités.
00:01:06Enfin, on parlera éducation nationale. Anne Gentay parle dans le Figaro aujourd'hui, on y reviendra avec Florian Tardif là aussi.
00:01:12Que dit la ministre de l'éducation nationale ? Pour élever le niveau, il faut commencer par rétablir l'ordre. Tiens donc, là aussi, c'est un vrai sujet pour Midi News.
00:01:19On posera la question à Maxime Roper, vice-président du SNALC, le syndicat national des lycées, collèges et écoles et du supérieur.
00:01:26Sans regard, nous intéressent et c'est un vrai sujet, vrai sujet, Midi News. Mais tout de suite, on fait le tour de l'information, comme d'habitude, avec Somaya Labidi que je salue.
00:01:36Je suis très heureux de vous retrouver ce vendredi, Somaya, bonjour.
00:01:38Bonjour Thierry, bonjour à tous. On commence ce journal avec ce match sous haute sécurité, malgré quelques incidents.
00:01:45La rencontre France-Israël hier soir au stade de France s'est déroulée dans le plus grand calme. Marine Sabourin.
00:01:52C'était une atmosphère particulière au stade de France hier soir. Tout a commencé dès le début de la rencontre avec l'hymne israélien sifflé.
00:02:01Un bref mouvement de foule s'est ensuite produit dans une tribune supérieure lors de la première mi-temps, entraînant l'intervention de dizaines de stadiers.
00:02:14Une source proche du dossier évoque auprès de l'AFP des provocations de personnes suspectées d'appartenir à la mouvance d'extrême-gauche ainsi que des supporters du PSG.
00:02:25Des individus ont ensuite brandi des drapeaux palestiniens pourtant interdits dans l'enceinte du stade.
00:02:31Drapeaux immédiatement confisqués, leurs propriétaires ont été verbalisés.
00:02:35Vers la fin il y a eu des petites tensions, des drapeaux palestiniens sont sortis, mais sinon ça s'est plutôt bien passé.
00:02:41Il y a eu je crois en fin de première mi-temps une échafourée en face qui a été vite séparée et nous de notre côté on a eu 2-3 drapeaux palestiniens qui sont sortis, c'est dommage parce qu'on est venu voir un match de foot.
00:02:52Il y avait un message de paix à envoyer qui n'a pas été envoyé parce que les gens ne sont pas venus et c'est dommage, c'est vraiment dommage.
00:02:57Seuls un peu plus de 16 000 spectateurs ont assisté au match hier.
00:03:01C'est la plus faible affluence de l'histoire pour un match de l'équipe de France.
00:03:07Dans le reste de l'actualité, le Camerounais sous OQTF soupçonné de meurtre en série de Lyon à Rotterdam sera présenté à un juge aujourd'hui à Évry-en-Essonne.
00:03:16Le parquet a requis sa mise en examen et son placement en détention provisoire après son arrestation mardi dernier en gare de Toulon.
00:03:23Et puis à l'occasion du lancement de la campagne de la Banque Alimentaire, zoom sur une association de solidarité qui fait de la distribution mais exclusivement en milieu rural.
00:03:33Un reportage signé Mickaël Chaillot.
00:03:36Le camion de la Halte du Coeur s'installe deux fois par mois sur ce parking dans cette petite commune rurale de Vendée.
00:03:44Nadine, salariée de l'association, pilote l'opération soutenue par une dizaine de bénévoles.
00:03:49Donc là, ils préparent en fait les colis pour les bénéficiaires. Tous les bénéficiaires ont le même colis.
00:03:55Des produits frais, du congelé, de la viande, de l'épicerie. Valeur marchande du colis, 300 euros.
00:04:00On paye 50 euros mais on a largement de quoi manger même à cinq personnes pour 50 euros tous les 15 jours.
00:04:05Là, ils viennent à nous et c'est vrai qu'on n'a pas beaucoup de kilomètres à faire donc voilà, c'est beaucoup mieux que d'aller chercher ça je ne sais où.
00:04:12La spécificité de la Halte du Coeur, c'est son côté ambulant.
00:04:1628 lieux de distribution uniquement en milieu rural sur neuf départements de l'ouest.
00:04:223500 familles sont aidées chaque mois sur critères sociaux. La pauvreté n'épargne pas la campagne.
00:04:27Oui, la pauvreté a augmenté fortement à partir du milieu de l'année 2022 avec la hausse de l'inflation,
00:04:32notamment l'inflation alimentaire avec la hausse de l'énergie.
00:04:36Et on a fait face à une augmentation de l'ordre de 35% des demandes qui nous sont faites d'aide alimentaire.
00:04:45Pour l'instant, on n'a plus répondre à cet accroissement de demandes de colis alimentaires.
00:04:50La Halte du Coeur existe depuis 38 ans.
00:04:53Elle s'appuie sur les dons d'une centaine d'entreprises agroalimentaires installées dans l'ouest.
00:05:00Voilà ce qu'il fallait retenir de l'actualité à midi Thierry.
00:05:03Et on vous retrouve dans 30 minutes.
00:05:05C'est ça.
00:05:06À tout à l'heure.
00:05:07J'aime bien, c'est ça.
00:05:09Allez, je vous présente l'équipe du Vendredi qui m'accompagne.
00:05:13Naïm M. Fadel, bonjour Naïma.
00:05:14Bonjour Thierry.
00:05:15Michael Sadoun.
00:05:16Bonjour.
00:05:17Présent ?
00:05:18Toujours.
00:05:18Toujours.
00:05:19Florian Tardif, spécialiste politique.
00:05:22Bonjour Thierry.
00:05:23On parle des Mercosur, la colère des agriculteurs.
00:05:25Ils devaient manifester.
00:05:27C'est compliqué.
00:05:28C'est compliqué.
00:05:28Ils devaient manifester lundi.
00:05:30Les manifestations ont déjà commencé et ce n'est pas du hasard.
00:05:33Françoise Laborde, j'en ai, soyez la bienvenue.
00:05:35Bonjour Thierry.
00:05:36Ravie de vous retrouver.
00:05:37Merci.
00:05:37Général Bertrand Cavalier, expert en sécurité.
00:05:40Bonjour.
00:05:40Soyez le bienvenu.
00:05:41Donc, on va parler de nos agriculteurs.
00:05:44Évidemment, les raisons de leur colère, vous les connaissez, elles sont nombreuses.
00:05:49On ne va pas toutes les citer, mais il y a notamment le Mercosur.
00:05:52Et justement, Emmanuel Macron part en Amérique latine.
00:05:54Florian Tardif, on va y revenir dans quelques instants si ça ne vous dérange pas.
00:05:59Parce que si ces manifestations ont déjà...
00:06:01Ben oui, je vais essayer.
00:06:02Si ces manifestations ont déjà débuté, il y a peut-être un lien de cause et effet
00:06:05avec cette visite en Amérique du Sud d'Emmanuel Macron.
00:06:08On va, vous savez bien, donner la priorité au terrain.
00:06:11Et on va retrouver l'une de nos équipes au plus près de nos amis agriculteurs.
00:06:16Jean-Luc Thomas et Nathan Thémine.
00:06:18Jean-Luc, vous êtes du côté de Castres, sur une action de la Confédération Paysanne.
00:06:23Y a-t-il du monde ?
00:06:24Déjà, c'est ma première question.
00:06:25Et quel est l'état d'esprit, mon cher Jean-Luc ?
00:06:28Bonjour.
00:06:30Eh bien, bonjour.
00:06:32Eh bien, écoutez, ici, l'état d'esprit, ça a été de la détermination
00:06:37depuis ce matin 10 heures.
00:06:39L'opération est en train de se terminer.
00:06:42C'est le deal qui avait été placé avec la sous-préfecture ici à Castres.
00:06:49Et ce rond-point n'a pas été choisi par hasard
00:06:52parce qu'il y a plein de concessions automobiles.
00:06:56Et justement, les paysans, les agriculteurs de la Confédération Paysanne
00:07:02ne veulent pas être bradés par rapport aux éventuelles exportations
00:07:08de véhicules vers le Brésil, vers l'Argentine,
00:07:12et entre autres, des véhicules allemands.
00:07:15Alors, les agriculteurs qui étaient là ce matin
00:07:19ont été soutenus par des coups de klaxon,
00:07:23à la fois des routiers, des automobilistes qui passaient là.
00:07:28Mais ce qui est sûr, c'est qu'ils ne veulent absolument pas
00:07:31que cet accord de libre-échange avec le Mercosur
00:07:35soit ratifié par l'Union européenne.
00:07:40Car selon eux, et on discutait avec une éleveuse de Hauvin tout à l'heure,
00:07:46elle nous disait tout simplement que si cet accord venait à être signé,
00:07:53il y aurait une concurrence et ils ne pourraient plus fournir, eux, ici,
00:07:59les brebis, les moutons pour la population ici.
00:08:05Ils veulent, encore une fois, que l'ensemble des consommateurs
00:08:10ait conscience que le produire en France, le produire local,
00:08:16est la première des forces de l'agriculture.
00:08:19Il faut savoir, et pour terminer aussi,
00:08:21que si ces manifestations débutent pour l'ensemble des syndicats agricoles,
00:08:26c'est qu'il y a aussi des élections d'ici le mois de janvier.
00:08:30– Oui, bien sûr.
00:08:32Merci beaucoup Jean-Luc Thomas, et pardonnez-moi,
00:08:33c'est Anna Guerre qui est à vos côtés, du côté de Castres,
00:08:35et non Nathan Témine, pardonnez-moi auprès d'Anne.
00:08:40Florian Tardif, ce n'est pas un hasard s'il y a déjà des mobilisations,
00:08:44puisque, je le disais, Emmanuel Macron va en Amérique latine,
00:08:47et on attend beaucoup, et son voyage va être scruté par nos amis agriculteurs.
00:08:51– Oui, son voyage va être scruté par nos amis les agriculteurs.
00:08:54Alors pourquoi, effectivement, ils débutent ces manifestations
00:08:57avant ce voyage ?
00:08:58Alors pas précisément en Argentine,
00:09:00ils seront dans l'ensemble de l'Amérique latine.
00:09:01Il y a un premier déplacement, effectivement, en Argentine,
00:09:03puis ensuite au Brésil, puis ensuite au Chili.
00:09:06C'est notamment le déplacement au Brésil, à Rio de Janeiro,
00:09:10dans le cadre du G20, qui inquiète les agriculteurs,
00:09:12puisque pendant un temps, on a dit qu'effectivement,
00:09:14il pouvait y avoir une signature symbolique de cet accord
00:09:18entre l'Union européenne et le Mercosur,
00:09:20donc cette alliance des pays d'Amérique latine.
00:09:22Ça, c'est le premier point.
00:09:23Deuxième point, effectivement, pour rebondir un petit peu
00:09:25sur la présentation de cette manifestation à Castres,
00:09:29on résume, entre guillemets, cet accord en expliquant
00:09:32que c'était un accord viandre contre voiture.
00:09:36Peu ou prou, pourquoi ?
00:09:37Tout simplement parce que l'Union européenne souhaite,
00:09:39dans le cadre de cet accord,
00:09:41exporter des produits manufacturés,
00:09:43et notamment des voitures.
00:09:44Et à l'inverse, l'ensemble des pays du Mercosur
00:09:47souhaitent exporter, eux, des produits plutôt alimentaires,
00:09:52d'où cette crainte des agriculteurs.
00:09:54Ça, c'est le point que je souhaitais soulever,
00:09:57suite notamment à cette mobilisation.
00:09:59Ensuite, ce qui est assez terrible, c'est que la France,
00:10:03on a entendu de nombreux acteurs politiques,
00:10:05que ce soit le président de la République
00:10:06ou plus récemment le Premier ministre,
00:10:08dire que notre pays allait s'opposer à cet accord,
00:10:11sauf que notre pays ne peut pas s'opposer à cet accord,
00:10:14puisque vraisemblablement, on se dirige
00:10:17vers une majorité qualifiée pour ratifier cet accord.
00:10:19Donc, il suffit qu'il y ait 15 pays de l'Union européenne.
00:10:21On est 27, 15 pays de l'Union européenne.
00:10:22Notre voix ne va pas compter beaucoup.
00:10:23Donc, notre voix ne va pas beaucoup compter.
00:10:25Alors, il y a toujours un système pour pouvoir bloquer un accord,
00:10:30mais ensuite, il faut qu'il y ait au moins 4 pays,
00:10:33c'est ce qu'on appelle la minorité de blocage,
00:10:35qui soient d'accord.
00:10:36Mais pour l'instant, la France est bien seule,
00:10:39tout simplement parce qu'il y a de nombreux pays
00:10:42pour qui cet accord va être bénéfique.
00:10:45On citait tout à l'heure ce que je disais
00:10:47par rapport au fait que c'était un accord viande-voiture.
00:10:51Comprenez bien que nos voisins allemands,
00:10:52ils veulent cet accord et ils ont besoin de cet accord.
00:10:55L'Allemagne est en récession.
00:10:58Donc, ça va être très, très compliqué.
00:11:00Et je pense malheureusement que les agriculteurs
00:11:03qui nous écoutent vont être déçus ces prochaines semaines.
00:11:07Françoise, oui, ils ont des raisons d'être déçus
00:11:10et inquiets, nos agriculteurs.
00:11:11Oui, parce que d'abord, on n'est pas au taux suffisant
00:11:14en agriculture.
00:11:15On a l'impression que la France consomme,
00:11:17produit autant qu'elle consomme.
00:11:18Ce n'est pas le cas.
00:11:18On est obligé d'importer.
00:11:20On oblige nos agriculteurs, c'est le premier point.
00:11:22Deuxième point, on oblige nos agriculteurs à respecter
00:11:23des normes de production très sévères.
00:11:26Par exemple, pas d'hormones dans les viandes animales,
00:11:29pas d'antibiotiques dans les viandes animales,
00:11:31ce qui n'est pas le cas des viandes qui sont importées
00:11:33d'Amérique latine, notamment la viande de bœuf.
00:11:36Alors, en bœuf, on est à peu près au taux suffisant.
00:11:38Mais si on a beaucoup d'importations de viandes,
00:11:40de bœuf d'Amérique latine, ce qui est quand même
00:11:42leur point fort, ça va poser un problème.
00:11:44Et puis, le dernier point, c'est qu'on voit bien
00:11:47que les agriculteurs, ils ploient sous les normes
00:11:51et ils ploient sur leurs difficultés à eux,
00:11:53à produire, à exporter.
00:11:54Donc, il y a une espèce de deux poids, de mesure
00:11:56qui, pour eux, est insupportable.
00:11:58Et je fais le lien avec ce qu'on a vu en début de sujet
00:12:00où la banque alimentaire distribue des colis
00:12:03dans les milieux rurals.
00:12:04Le revenu, ça n'existait pas avant.
00:12:09J'ai des agriculteurs qui étaient obligés
00:12:10d'aller à la banque alimentaire pour se nourrir.
00:12:12Ça n'existait pas.
00:12:13Le revenu dans le monde rural aujourd'hui est dramatique.
00:12:16Ces gens travaillent, hélas, pas les 39 heures par semaine,
00:12:20mais jour et nuit, notamment quand il s'agit d'élevage.
00:12:23Et ils ne sont pas payés, ils n'ont pas une rémunération
00:12:26à la hauteur de leur investissement.
00:12:28Donc, en effet, ces accords du Mercosur,
00:12:30ça leur fait très peur.
00:12:31En effet, c'est un problème.
00:12:32La France devrait mettre son veto.
00:12:34Et la France a les moyens de mettre son veto, normalement.
00:12:37Ah non, là, justement, c'est ce que j'expliquais,
00:12:39la France peut pas.
00:12:40Si on arrête la problématique, François,
00:12:43c'est qu'elle est déléguée complètement à l'Europe.
00:12:46Et aujourd'hui, on n'a plus de voix au chapitre.
00:12:49Et c'est vrai que c'est nos agriculteurs
00:12:51qui en subissent les conséquences.
00:12:53Quand vous dites qu'on n'est pas autosuffisant,
00:12:55on pourrait l'être autosuffisant.
00:12:57Le problème, c'est qu'on a demandé aux Français,
00:12:58notamment, d'arracher des vergers,
00:13:01de pommiers, de poires, de cerises, etc.
00:13:05On a fait 50% de la blabla.
00:13:07Et on importe, justement, de la cerise,
00:13:11notamment de Turquie, par exemple.
00:13:13Vous voyez, c'est là où le blabla.
00:13:16C'est que toutes ces normes qu'on a imposées,
00:13:21effectivement, à nos agriculteurs,
00:13:23on les impose pas à tout ce qu'on importe aujourd'hui,
00:13:26toute cette malbouffe.
00:13:27On nous fait tout un discours écologique
00:13:30sur le bien manger, etc.
00:13:32Et le bien-être animal, oui.
00:13:34Et je suis d'accord avec vous,
00:13:35par exemple, l'Ukraine,
00:13:36on importe 50% de poulets d'Ukraine
00:13:40nourris aux EGM, vous vous rendez compte ?
00:13:43Et c'est ça qu'on sert dans nos cantines.
00:13:45Et vous savez qu'on ne peut pas mettre en place,
00:13:47par exemple, dans le cadre des appels d'offres,
00:13:50dans les cantines scolaires,
00:13:51on ne peut pas favoriser nos produits locaux
00:13:55parce qu'on nous dit non,
00:13:56c'est la concurrence dans le cadre de l'Europe.
00:13:59Et c'est extrêmement scandaleux.
00:14:01Les petits sondages, qui respectent la saison des légumes, etc. ?
00:14:05On en parlait en réunion de préparation.
00:14:07En ce moment, qui mange des tomates en ce moment ?
00:14:09Non mais vous avez raison, les consommateurs.
00:14:11Mais je vous donne juste encore...
00:14:13Vous mangez des tomates ?
00:14:14Non, mais ça, ça va, on a fait le test.
00:14:16Mais qui respecte ça ?
00:14:18Avec les inondations qu'il y a eues dans le sud de l'Espagne,
00:14:21je vous promets qu'on mangera moins de tomates.
00:14:22Vous voyez ce que je veux dire ?
00:14:23Vous comprenez l'image ?
00:14:24Vous comprenez l'image ?
00:14:26J'essaie de le faire.
00:14:27C'est très important.
00:14:28Thierry, je vous donne un autre exemple,
00:14:29et je crois que c'était sur votre plateau
00:14:31où on a eu cette personne en visio, un apiculteur.
00:14:35Vraiment, qui nous a expliqué avec amour son métier
00:14:39et qui nous a dit, mais on est en train d'importer du miel,
00:14:42je crois que c'était du miel de Chili, d'Ukraine, etc.
00:14:46Alors que moi, j'ai des stocks qui sont là en attente.
00:14:50Témoignage très fort d'ailleurs de cet apiculteur.
00:14:52Très fort. Général ?
00:14:53Moi, je reviendrai sur le premier point
00:14:55qui me semble déjà très important.
00:14:57C'est la dignité, le respect des personnes,
00:14:59comme je disais encore hier, des femmes et des hommes.
00:15:01Que sont ces paysans ?
00:15:03C'est-à-dire qu'il est inacceptable
00:15:05que l'on puisse avoir des gens qui travaillent 70 heures par semaine
00:15:10et qui aient du mal à finir leur fin de mois,
00:15:13qu'ils soient dans un état de paupérisation.
00:15:15C'est absolument scandaleux.
00:15:16D'ailleurs, ça envoie un problème de dignité première.
00:15:19C'est vrai que François, vous avez raison de rappeler ce sujet,
00:15:21parce qu'on disait toujours qu'un agriculteur s'autosuffisait
00:15:24avec les produits.
00:15:25Toujours. C'est un monde que je connais bien.
00:15:27Et là, c'est quand même totalement surréaliste
00:15:29la situation de Seine.
00:15:30On a une disparition de notre population paysanne.
00:15:33C'est la population qui a là le taux de suicide le plus élevé
00:15:37qui est lié à leurs conditions.
00:15:39Donc, il y a vraiment un problème premier.
00:15:41Le deuxième, ça a été évoqué, c'est la souveraineté alimentaire.
00:15:44On en parle, mais quand même, c'est un enjeu stratégique.
00:15:47Le troisième, c'est le modèle d'agriculture que voulons-nous.
00:15:50Et puis enfin, je reviens à nos racines,
00:15:52au développement des territoires,
00:15:55à cet équilibre que nous avons pu développer depuis des années,
00:15:59qui est une spécificité française.
00:16:01L'Allemagne l'a abandonné.
00:16:03Donc, c'est tout cela qu'il faut mettre en jeu.
00:16:05Et est-ce que l'Union européenne, qui est quand même,
00:16:07au départ, une construction qui a été développée
00:16:09pour protéger les peuples d'Europe,
00:16:11elle n'est pas là pour détruire les peuples d'Europe ?
00:16:13Donc là, on est quand même sur un enjeu majeur
00:16:16qui va amener le gouvernement français à devoir se positionner.
00:16:19J'entends que le cadre ne nous est pas favorable,
00:16:22s'agissant du système mis en place de voter la majorité,
00:16:26mais...
00:16:28Il y a un débat sur le véto quand même.
00:16:30Excusez-moi, je suis en train de regarder les textes.
00:16:32Non, non, c'est énorme.
00:16:33Si, si, il y a un débat sur le véto.
00:16:34Si j'ai bon mémoire, il y a quand même plusieurs pays
00:16:37qui étaient en révolte des agriculteurs il y a quelques mois.
00:16:38Non, c'est ce que j'expliquais autour de la majorité qualifiée
00:16:42et de la minorité débloquée.
00:16:44Il peut y avoir une minorité si, effectivement,
00:16:45on se dirige vers une majorité qualifiée,
00:16:47donc c'est 65% de la population européenne,
00:16:52donc aux alentours d'une quinzaine de pays.
00:16:55Et s'il y a bien cette majorité qualifiée,
00:16:57on peut demander une minorité de blocage,
00:17:00mais la minorité de blocage, c'est quatre pays au minimum.
00:17:02Mais il ne pourrait pas y en avoir,
00:17:03parce que pendant la révolte des agriculteurs,
00:17:05j'ai souvenance que quand même, il n'y avait pas que la France
00:17:07qui était touchée.
00:17:08Les Italiens, les Espagnols, les Portugais,
00:17:10ils peuvent être concernés aussi.
00:17:11À voir, mais je pense que c'est compliqué.
00:17:12Non, le vrai combat de la France, ça va être, je pense,
00:17:16l'instauration de close miroir.
00:17:17Et d'ailleurs, on a pas mal parlé de ce qui s'est passé
00:17:19avec l'exemple de la viande bovine brésilienne.
00:17:23Par exemple, il y a eu une partie de l'accord
00:17:26sur certains produits bien spécifiques
00:17:28qui commencent d'orger déjà à être mis en place.
00:17:30Il y a eu notamment cette crainte vis-à-vis du bœuf brésilien.
00:17:36Et voilà, il y a eu des contrôles sanitaires
00:17:38qui ont été effectués.
00:17:39Et effectivement, il y a eu des blocages pour interdire
00:17:44justement ce genre d'élevage au Brésil.
00:17:46On est non compétitif avec le...
00:17:49Non, mais après, ce qu'il faut...
00:17:50Non, mais je pense que le vrai débat,
00:17:53c'est au-delà des accords de libre-échange, etc.
00:17:57Et d'ailleurs, les agriculteurs qui nous regardent,
00:17:59je pense qu'ils savent très bien la difficulté
00:18:02qu'ils rencontrent aujourd'hui.
00:18:03C'est notre modèle agricole.
00:18:05C'est un problème structurel plus que conjoncturel.
00:18:09Et culturel.
00:18:10Et culturel, puisqu'on parle notamment du fait
00:18:14qu'il y a effectivement une certaine concurrence déloyale
00:18:19de la part de pays.
00:18:20On évoque donc la Nouvelle-Zélande,
00:18:22on évoque le Japon, on évoque le Mercosur.
00:18:25Mais les principaux concurrents des agriculteurs français,
00:18:31ce sont les agriculteurs italiens,
00:18:33ce sont les agriculteurs espagnols,
00:18:35ce sont les agriculteurs allemands.
00:18:37Donc, attention.
00:18:39C'est-à-dire que ça ne va pas résoudre
00:18:41toutes les difficultés qu'ils rencontrent.
00:18:42Et le Mercosur est un des éléments...
00:18:45Et ça devrait nous inquiéter.
00:18:46C'est ça le vrai sujet en fait.
00:18:47Le Mercosur est un des éléments et effectivement,
00:18:49ils étaient en attente de mesures également
00:18:51et de réponses avec le gouvernement.
00:18:53C'est qu'un des éléments.
00:18:54Justement, suite aux manifestations
00:18:55qu'il y a eu au mois de janvier,
00:18:56on leur a fait croire qu'on allait revenir sur le Mercosur,
00:18:59même lors d'un consigneré.
00:19:01C'est pour ça que je vous dis que c'est un des éléments.
00:19:03Mais moi, je voudrais revenir sur ce qu'a dit le général,
00:19:06parce que c'est extrêmement important,
00:19:08parce qu'à chaque fois qu'on entend nos agriculteurs,
00:19:10ils vous parlent de dignité.
00:19:12Ils vous disent, mais nous, on ne veut pas de subvention.
00:19:14On veut pouvoir vivre du fruit de notre labeur, de notre...
00:19:18La dignité, elle passe aussi par leur travail.
00:19:20Ils aiment leur métier.
00:19:21Et moi, ce que je voudrais aussi vraiment soulever,
00:19:24c'est que c'est la question de la souveraineté
00:19:26et de la question aussi de l'exception française
00:19:28qui s'oppose à nous.
00:19:29Alors, OK, il y a eu des délégations
00:19:33qui étaient signées à l'Europe pour décider.
00:19:35Mais aujourd'hui, il faut absolument revenir dessus
00:19:36parce que notre agriculture,
00:19:38c'est ce qui a façonné aussi la France.
00:19:41Nos paysages, c'est ce qui fait aussi le rapport à la terre.
00:19:44Et ce n'est pas pareil.
00:19:45Et moi, vraiment, je trouve qu'il faut qu'on défende
00:19:48la singularité française.
00:19:52Mais pendant un certain temps...
00:19:53Miguel, parce que je ne vous ai pas trop entendu
00:19:54et je vous donne la parole juste après, Françoise.
00:19:55Miguel.
00:19:56Je trouve que ce n'est pas l'excès de l'Union européenne,
00:19:59c'est son fondement même qui est en train de s'exprimer.
00:20:01Pourquoi ? Parce que l'Union européenne
00:20:02s'est construite sur une certaine vision économique
00:20:04et une vision économique du libéralisme.
00:20:06Le libéralisme, c'est la théorie des avantages comparatifs de Ricardo.
00:20:10Ça veut dire quoi ?
00:20:11Ça veut dire que chaque pays se spécialise
00:20:12dans un domaine particulier
00:20:14pour échanger avec les autres de cette manière.
00:20:16Le problème, c'est que ça marche très bien en théorie,
00:20:18mais que dans la pratique,
00:20:19les systèmes sociaux sont différents,
00:20:20les systèmes économiques sont différents,
00:20:22les cultures sont différentes
00:20:23et que parfois, les pays se referment entre eux
00:20:25à la faveur des guerres, des rivalités géopolitiques, etc.
00:20:28Comme c'est le cas aujourd'hui.
00:20:29Donc moi, j'aimerais sincèrement que l'Union européenne
00:20:31sorte de cette naïveté.
00:20:33Le problème, c'est qu'elle n'est pas apte à le faire.
00:20:35Donc j'aimerais que la France reprenne le contrôle
00:20:37sur sa souveraineté réellement.
00:20:38Quel problème des agriculteurs français ?
00:20:40C'est qu'ils produisent beaucoup trop cher
00:20:43par rapport à des pays
00:20:45dans lesquels la parité pouvoir d'achat
00:20:47n'est pas la même.
00:20:48Donc, il y a un moment, il faut les protéger.
00:20:51Et baisser les taxation sur le GNR
00:20:54ou leur donner des subventions,
00:20:56ça ne suffit pas.
00:20:57Ça ne suffit pas.
00:20:58Florian l'a dit, c'est structurel comme problème économique.
00:21:01Donc il faut revenir à une certaine conception de la souveraineté.
00:21:04Fermer, pourquoi pas, les frontières économiques
00:21:07en mettant des droits de douane
00:21:08comme c'est fait à peu près partout dans le monde
00:21:10et sortir de la naïveté mondialiste.
00:21:12Je crois qu'il soit déçu à l'issue du voyage en Amérique latine
00:21:15d'Emmanuel Macron.
00:21:16Mais il ne considérera rien là-bas en fait.
00:21:19Franchement, la politique agricole commune
00:21:20a pendant très longtemps bénéficié à l'agriculture française.
00:21:24C'est très injuste de dire à un moment donné
00:21:26il faut arrêter tout ça.
00:21:27Ce n'est pas vrai, ce n'est pas la réalité.
00:21:29L'agriculture française a bénéficié de ça pendant des années.
00:21:31Depuis 1995, elle est sous acteur de l'ONC.
00:21:34Et en effet, on a eu des concurrents espagnols
00:21:36parce qu'on a des coûts de production qui ne sont pas les mêmes.
00:21:38Parce que le prix de la main-d'oeuvre dans les campagnes françaises
00:21:40n'est pas du tout le même qu'en Espagne.
00:21:43Parce qu'on a accepté en Espagne une culture intensive
00:21:47à coût en effet d'arrosage, de trucs, de machins, de normes
00:21:50qui ne sont pas les mêmes.
00:21:51Donc la question ce n'est pas tellement de savoir
00:21:53si l'Europe fait mal son boulot ou pas.
00:21:55La question c'est à un moment donné
00:21:56qui dans l'Europe prend la décision.
00:21:58A partir du moment où on a des pays
00:22:00qui n'ont pas le courage de mener une politique
00:22:02qui permette de protéger leurs agriculteurs,
00:22:04c'est ça toute la question.
00:22:06A partir du moment où on cède devant l'Allemagne
00:22:08dès que l'Allemagne hausse le ton,
00:22:09on a une agriculture qui à l'arrivée ne va pas bien.
00:22:12Et quand vous dites le veto, on n'est pas capable de le faire.
00:22:14Si, on est capable de le faire.
00:22:15Mais à ce moment-là, il faut avoir un tout petit peu de courage politique.
00:22:18Il faut être ferme et dire nous ne s'ignorons jamais
00:22:20et on ne passera jamais.
00:22:21Et on crée des accords.
00:22:23Mais on crée des accords.
00:22:24L'Europe, elle s'est construite comme ça.
00:22:26Les Anglais parlaient de la garlic belt.
00:22:28Vous savez, la ceinture pour moquer des pays du sud.
00:22:31Ces pays qui mangent de l'ail.
00:22:33Donc ils parlaient de la garlic belt.
00:22:35Il faut manger de l'ail.
00:22:36Qui était en effet la France, l'Espagne, le Portugal et l'Italie
00:22:40qui à un moment donné passent des accords
00:22:42pour défendre la politique agricole contre les intérêts allemands.
00:22:44Ce n'est pas compliqué de passer des accords.
00:22:46C'est un métier.
00:22:47C'est comme tout.
00:22:48C'est un métier.
00:22:49Il faut qu'on ait aujourd'hui des fonctionnaires
00:22:53qui soient capables de faire leur métier,
00:22:55qui soient capables de négocier et qui soient capables de défendre.
00:22:58Je pense que vous surestimez la souveraineté d'Allemagne.
00:22:59Mais pas du tout.
00:23:00On en parlera.
00:23:01Gardez votre salive.
00:23:02La marge d'Allemagne va être très étroite.
00:23:03Gardez votre salive.
00:23:05On en reparlera en deuxième heure.
00:23:08On aura une agricultrice que j'interrogerai.
00:23:11Ça va être compliqué.
00:23:12On ira également du côté d'Angers.
00:23:14Puisque Michel Barnier est à Angers et Florian Tartuffe.
00:23:17Il y a des Prunos à Angers.
00:23:19Pardon ?
00:23:20Il y a des Prunos à Angers.
00:23:21Vous savez que je suis de l'Etat-Garonne.
00:23:23Je suis de l'Etat-Garonne.
00:23:24Vous n'allez pas me dire que c'est à Agen.
00:23:27Ah non, je me suis trompée.
00:23:29Heureusement que Françoise est là.
00:23:30Vous savez d'où ça vient ?
00:23:31De Villeneuve-sur-Lotte.
00:23:32Oui, exact.
00:23:33Exactement.
00:23:34Vous voyez, on apprend toujours des choses.
00:23:35Les Prunos d'Agen, c'est la prune dente.
00:23:38Je ne suis pas venu pour rien.
00:23:40Exactement.
00:23:41Mais on apprend tous les jours.
00:23:42C'est important de le préciser.
00:23:44C'est grâce à vous Thierry.
00:23:45Pardon ?
00:23:46Le prince noir.
00:23:47Oui, évidemment.
00:23:48C'est assez peu de Prunos d'Agen.
00:23:49On parlera de nos amis agriculteurs en deuxième heure évidemment.
00:23:52On marque une première pause et ensuite on parlera d'un petit sondage qu'on vous a interrogé
00:23:57sur les grèves des cheminots.
00:23:59On ne m'a pas interrogé.
00:24:00On ne m'a pas interrogé.
00:24:01Justement.
00:24:02Je vais vous interroger.
00:24:03Allez, restez avec nous parce que mes invités vont réagir.
00:24:05Allez, à tout de suite.
00:24:09Il est quasiment 12h30.
00:24:10Je vous présente nos invités du jour dans quelques instants.
00:24:13Je peux vous dire qu'ils sont en forme et que le sujet d'agriculture alimente les débats
00:24:16hors antenne.
00:24:17Mes amis, on en reparlera en deuxième heure, je vous le promets.
00:24:20Tout de suite, on fait un nouveau tour de l'information avec Somaïa Labidi qui est
00:24:23bien présente elle aussi.
00:24:25À la une de l'actualité, un policier blessé à coup de hachette lors d'une perquisition
00:24:29chez des vendeurs de craques en Naissonne.
00:24:31Les fonctionnaires qui intervenaient dans le cadre d'une enquête sur un réseau de
00:24:35trafiquants à Savigny-sur-Orge ont été pris à partie par un chien et un homme munis
00:24:39d'une arme blanche.
00:24:41Depuis quelques mois, élus et habitants signalent une présence plus importante de consommateurs
00:24:46de craques dans les rues de Grigny.
00:24:48Certains font le lien avec l'organisation des Jeux Olympiques à Paris lorsqu'il fallait
00:24:51débarrasser la capitale de la misère.
00:24:54Un fantasme, répond la préfète du département.
00:24:57Et puis, le président de la région de Valence présente ses excuses après les intempéries
00:25:01qui ont frappé l'Espagne et admet des erreurs dans la gestion de ces inondations qui ont
00:25:05fait, je vous le rappelle, au moins 224 morts.
00:25:09Vous avez fini ?
00:25:10Absolument, Thierry.
00:25:11J'ai failli…
00:25:12Tu exagères ?
00:25:13Un peu plus, j'étais pris de courbe.
00:25:14Un peu plus, j'étais pris de courbe.
00:25:15Merci beaucoup Somaïa.
00:25:16Je vous présente l'équipe du vendredi.
00:25:18À mes côtés, Naïmem Fadel, Michael Sadoun, Françoise Laborde, Général Bertrand Cavalier
00:25:22et Florian Tardif.
00:25:24Alors, à la demande générale, je vais vous poser la question qu'on a posée aux Français
00:25:28concernant cette fameuse menace de grève autour de Noël, quoi.
00:25:35Potentiellement.
00:25:36Surprenant.
00:25:37Surprenant.
00:25:38Incroyable.
00:25:39Incroyable.
00:25:40Quelle surprise.
00:25:41Oh, mais dingue.
00:25:42Donc, on vous a interrogé.
00:25:43Donc, sondage CSA pour CNews Europe et le JDD.
00:25:46Et vous êtes plus de 6 Français, on va le voir, ça va s'afficher à l'écran,
00:25:50c'est magique.
00:25:51Plus de 6 Français sur 10 qui estiment qu'il faut interdire la grève dans les transports
00:25:54en commun pendant les vacances de fin d'année.
00:25:56Interrogation orale.
00:25:57Naïmem Fadel, je commence par vous.
00:25:58Oui.
00:25:59Parce que vous m'avez reproché de ne pas vous avoir interrogé.
00:26:00Je vous interroge.
00:26:01Moi, je suis scandalisée, en fait.
00:26:04C'est tous les ans la même chose.
00:26:06On est pris en otage par ces syndicats qui, en fait, entravent aussi notre liberté de
00:26:15circuler.
00:26:16Surtout qu'on nous impose de plus en plus de prendre le train et qu'on est stigmatisé
00:26:22si on veut prendre, par exemple, l'avion, rien qu'au niveau de la France.
00:26:26Moi, je suis scandalisée et je me dis aussi que nos parlementaires ne protègent pas aussi
00:26:31les Français contre cette, comment dirais-je, cette décision de faire grève qui arrive
00:26:39tous les ans et qui entrave notre liberté de circuler et de pouvoir voir les nôtres
00:26:48sans avoir peur que, malheureusement, notre train soit supprimé.
00:26:52Et je voudrais, on le demande à plusieurs reprises, d'ailleurs, il y a eu un sondage
00:26:57aussi sur ça, c'est qu'on puisse sanctuariser ces périodes de vacances, ces périodes aussi
00:27:03de fêtes, ces périodes qui nous permettent tout simplement de pouvoir voir les nôtres.
00:27:08Je pense qu'il est faisable, comme l'Italie l'a fait, c'est pas impossible, mais on a
00:27:13l'impression que dans notre pays, c'est toujours, ce n'est pas possible.
00:27:16Croyez au Père Noël, vous ?
00:27:17On ne peut pas faire.
00:27:18Écoutez, oui, je crois au Père Noël.
00:27:21En tout cas, cette année, vous voyez, je dois aller à Bordeaux pour les fêtes.
00:27:26Je vais prendre ma voiture parce que je ne veux pas risquer encore une fois, ça m'est
00:27:30déjà arrivé, que mon train soit supprimé.
00:27:32Françoise ?
00:27:33Moi, ce qui me surprend le plus dans ce sondage, c'est qu'il y en ait 37% qui le trouvent
00:27:38en effet, que c'est légitime de faire grève pendant les vacances de Noël.
00:27:42Que la majorité des Français disent, non, pendant les fêtes de Noël, franchement, c'est
00:27:47pas sympa de faire grève.
00:27:48Mais il y en a 37% qui disent, si, si, c'est normal, allez-y, faites grève pendant Noël,
00:27:53ça ne nous dérange pas.
00:27:54Moi, c'est ça, ma première surprise.
00:27:55La deuxième surprise, c'est, pardon, j'ai l'avantage de l'âge, si je puis dire, c'est
00:28:00que le service minimum à la SNCF, j'en entends parler depuis…
00:28:05C'est pour ça que je disais à Naïma, croyez au fin Noël.
00:28:07Et voilà, ça fait partie des choses qu'on a mis en place.
00:28:10Oui, mais c'est compliqué, on va discuter avec les syndicats.
00:28:12La troisième chose, c'est que, pourquoi ils font grève ? Parce qu'on va ouvrir la
00:28:16concurrence, donc on a envie de leur dire, c'est un peu dommage pour vous, mais en
00:28:20même temps, à force de faire grève tout le temps, il ne faut pas s'étonner s'il
00:28:23y a la concurrence.
00:28:24On va avoir au fond, dans le transport ferroviaire, ce qu'on a eu dans l'aéronautique il y
00:28:28a quelque temps.
00:28:29Vous vous rappelez ? Alors non, vous ne vous rappelez sans doute pas, mais il y avait eu
00:28:31une compagnie qui s'appelait Air Inter qui s'était mis en grève.
00:28:34Elle s'est tellement mise en grève… Je ne sais pas si je dis que ça, vous savez
00:28:36Françoise, vous me regardez.
00:28:37Non, vous êtes beaucoup plus jeune que moi.
00:28:39Mais pas comme ça.
00:28:40Les pilotes d'Air Inter s'étaient mis en grève, à l'arrivée, bon, ils ont détruit
00:28:43la compagnie et finalement, maintenant, on a des low cost, des compagnies bas coût
00:28:48qui permettent justement de se transporter, de voler plus facilement.
00:28:52Il y a beaucoup moins de grève dans les transports aériens.
00:28:55Demain, peut-être que dans les transports ferroviaires, on aura la même chose.
00:28:58Avec en effet, alors il y a déjà une ouverture à la concurrence, mais on aura peut-être
00:29:02des compagnies à plus bas coût qui circuleront sur les voies ferrées françaises parce que
00:29:06la voie ferrée n'est plus un monopole réservé à la SNCF.
00:29:09Et c'est ça qui va changer.
00:29:11Et là, ça peut faire mal en effet.
00:29:13J'en parlais l'autre jour au cours d'une émission.
00:29:15Regardez les trains en Espagne, la qualité des trains en Espagne, la propreté en Italie.
00:29:20C'est incroyable.
00:29:21L'état des gares.
00:29:22L'état des gares.
00:29:23Regardez l'état des gares en Espagne.
00:29:25Je crois que la SNCF, c'est un sujet qui est illustratif de l'état de la France en général.
00:29:29D'abord, ils sont non rentables.
00:29:31Deuxièmement, les 35 heures, là, ils les respectent tripuleusement.
00:29:35Troisièmement, ils sont en déficit chronique et c'est le contribuable qui rend flou.
00:29:4420 milliards par an.
00:29:46C'est versé.
00:29:47C'est en augmentation constante depuis des années.
00:29:52Il n'y a aucune remise en question, aucune remise en cause.
00:29:55À côté de ça, ils ont un statut très protecteur.
00:29:58Quand on parlait tout à l'heure des paysans, de nos paysans, on le voit bien.
00:30:02On est sur deux sujets totalement différents.
00:30:06Des paysans qui se posent des questions essentielles.
00:30:10On parlait de leur dignité même.
00:30:12Et là, vous avez une SNCF qui prend en otage la nation.
00:30:15Mais je pense que d'ailleurs, chez eux, c'est structurel.
00:30:20Mais c'est vrai qu'il y a la raison, Françoise, de prendre ce sondage par cette analyse.
00:30:24Il y a cette tradition-là.
00:30:26De toute façon, quand vous interrogez les jeunes qui sont candidats pour entrer à la SNCF,
00:30:31il y a, me semble-t-il, de mémoire dans certains sondages,
00:30:35il y avait notamment le statut des retraités, le statut des cheminots, etc.
00:30:39qui a un statut, en effet, très protecteur et très avantageux.
00:30:43Je trouve que le droit de grève est tellement important.
00:30:48Parce que je trouve que ça fait aussi jouer le droit des travailleurs devant leurs employeurs.
00:30:52Il y a un rapport de force dans ça.
00:30:54Je trouve ça tout à fait légitime qu'il existe.
00:30:56Mais je trouve ça tellement dommage qu'il soit dégradé par la SNCF.
00:30:59Parce que j'ai regardé, avant de venir, depuis sa création en 1938,
00:31:02il n'y a pratiquement pas une seule année qui s'est passée sans qu'il y ait eu une grève de la SNCF.
00:31:06Donc, comment expliquer à ces gens-là qu'ils dégradent eux-mêmes
00:31:10leur principal outil de résistance, je dirais,
00:31:13dans des conditions de travail très difficiles, qui est la grève ?
00:31:17Vous savez ce qu'on dit, la grève de la SNCF au moment des fêtes de fin d'année,
00:31:20ça n'a pas revenu pour nous.
00:31:22Quand on parle d'écologie, les industriels ne veulent pas faire transporter leurs produits
00:31:28par le fret de la SNCF, parce qu'ils n'ont pas confiance.
00:31:32D'où le fret.
00:31:34L'État a absorbé quand même une dette de 40 milliards qui a été émise par la SNCF,
00:31:39et que ça pèse sur les comptes publics que nous allons devoir payer,
00:31:42parce que les intérêts de la dette, ça pèse aussi sur les comptes de l'État,
00:31:44et c'est ce qui génère des impôts à la fin du circuit.
00:31:47Donc, ils ont aussi une mission de service public, parce qu'en effet,
00:31:50c'est un monopole naturel.
00:31:52Sur le papier, maintenant, tout le monde peut exploiter le rail,
00:31:55parce que c'est les accords de l'Union Européenne.
00:31:57Mais c'est quand même un monopole naturel qui a une mission de service public,
00:32:00parce que c'est ce qui permet aux gens de voyager, d'aller voir leur famille.
00:32:03Donc, un peu de sens des responsabilités, un peu de sens du collectif.
00:32:06Et puis, on sera solidaires avec eux, le moment où il y aura vraiment des raisons de violer.
00:32:10Votre vieux ! Votre vieux !
00:32:12Justement, le problème, c'est qu'ils ont oublié que c'était un service public,
00:32:15qui était aussi à notre service, en tant qu'usagers.
00:32:19Et puis, ils ont réussi quand même, et ça c'est quand même hallucinant,
00:32:23à détourner la réforme des retraites, puisqu'elle ne va pas les impacter.
00:32:27Ils ont négocié, mais je ne sais pas si vous avez pris le temps.
00:32:30Oui, oui.
00:32:32C'est hallucinant, c'est hallucinant.
00:32:36Et ils ont réussi, pourquoi ? Parce qu'en fait, nos gouvernants sont d'accord avec ça.
00:32:40C'est-à-dire que nos gouvernants sont aussi…
00:32:42Ils ne sont pas d'accord, mais ils sont faibles.
00:32:43Mais ils sont faibles, ils sont assujettis, justement.
00:32:46Et leur force aussi, c'est qu'ils trouvent le moyen, justement, de menacer de grève,
00:32:52au moment où ils savent que ça va affecter.
00:32:54Et c'est le poids des corporatismes.
00:32:55C'est scandaleux, parce qu'encore une fois, c'est à service du gouvernement.
00:32:58Allez, on avance les amis, on avance.
00:32:59Jordan Bardella.
00:33:00Jordan Bardella était l'invité hier de notre ami Laurence Ferré dans Punchline.
00:33:05Il a évidemment réagi, à nouveau sur la réquisition du parquet contre Marine Le Pen,
00:33:11et potentiellement sur l'opportunité de…
00:33:14Je dis de, Florian Tardif.
00:33:16L'opportunité de.
00:33:18Écoutez sa réponse.
00:33:21Mon mouvement politique, il a un genou à terre.
00:33:25Et moi, je ne vais pas rester les bras croisés, parce qu'un procureur, il n'y a pas eu de…
00:33:29Je tiens à dire et à préciser…
00:33:30Ce n'est pas un jugement.
00:33:31Voilà, ce n'est pas un jugement.
00:33:33Il y a une plaidoirie, le temps de la plaidoirie qui va évidemment s'ouvrir pour la défense.
00:33:37Et le jugement sera rendu un petit peu plus tard, au début de l'année 2025.
00:33:41Mais c'est de ma responsabilité aujourd'hui de dire aux Français qu'on ne peut pas accepter
00:33:48qu'un juge, parce qu'il a décidé d'avoir Marine Le Pen dans le nez,
00:33:53requiert l'inéligibilité d'une potentielle candidate à l'élection présidentielle.
00:33:56C'est important ce que dit Jordan Bardet, là, chez Laurence.
00:34:01Alors en fait, toute la question va être de savoir si la peine qui sera prononcée
00:34:07sera prononcée à sortie d'une exécution provisoire.
00:34:10C'est-à-dire que Marine Le Pen, vraisemblablement, devrait faire appel.
00:34:14Et toute la question est de savoir si la peine d'inéligibilité sera appliquée,
00:34:19quoi qu'il arrive, à partir du prononcé de la peine, où ça devrait intervenir,
00:34:23fin février, début mars.
00:34:26Le problème, c'est qu'elle ne peut, je pense, rien faire contre l'inéligibilité.
00:34:30Tout simplement parce que, en fait, là, qu'est-ce qu'on est en train de juger ?
00:34:36Ce sont des faits qui ont été commis entre 2009 et 2016.
00:34:39Et la loi Sapin a été promulguée en 2016, décembre 2016, dix décembre 2016.
00:34:46Donc effectivement, il n'y a pas d'effet rétroactif,
00:34:48puisqu'en fait, elle commence à s'appliquer durant la période où les faits ont été commis.
00:34:53Et que dit la loi Sapin ?
00:34:55La loi Sapin dit que, effectivement, si on est condamné pour détournement de fonds publics,
00:35:00à ce moment-là, quoi qu'il arrive, il y a inéligibilité.
00:35:04C'est-à-dire que si les juges, motivés durant le prononcé de la peine,
00:35:10le fait que, compte tenu de telle ou telle circonstance,
00:35:14dans le cas présent, pour Marine Le Pen, il n'y ait pas d'inéligibilité,
00:35:18à ce moment-là, ça crée un précédent.
00:35:21Donc moi, je pense que ça va être très compliqué, effectivement, de plaider contre cela.
00:35:27Ensuite, la question est de savoir, et c'est pour cela que j'ai commencé par ça,
00:35:32de savoir si c'est suspensif ou non.
00:35:35Si la peine d'inéligibilité s'applique à partir de 2025,
00:35:38ou peut s'appliquer bien après, et à ce moment-là, elle peut concourir pour 2027.
00:35:44Ça va être très complexe, et là, en fait, on est en train de se rendre compte
00:35:48que la loi qu'on a votée crée cela.
00:35:52C'est-à-dire que là, on est en train de...
00:35:54Effectivement, il y a énormément de députés, d'ailleurs y compris de rangs
00:35:59qui ne sont pas les rangs du Rassemblement national,
00:36:01qui s'étonnent du fait qu'effectivement, une potentielle candidate à la présidentielle
00:36:05ne puisse pas l'être compte tenu d'une décision de justice.
00:36:08Mais malheureusement, en 2016, il fallait peut-être y penser
00:36:11puisque la loi a été votée justement pour permettre cela.
00:36:14Naïma, très rapidement.
00:36:15Oui, je voulais poser une question à Florian.
00:36:18Il me semble que le MoDem a eu à peu près le même jugement,
00:36:23à la différence qu'eux, ils n'ont pas eu l'exécution provisoire.
00:36:28Oui, c'est ça.
00:36:30Donc, il y a une différenciation qui a été faite quand même,
00:36:33alors que les affaires se ressemblent.
00:36:36Je pense que tout le nœud du problème va être sur l'exécution provisoire.
00:36:38Et il y a une pétition qui circule.
00:36:39Et il y a une pétition qui circule, il y a plus de 100 000...
00:36:41Plus de 100 000, c'est ça.
00:36:42Effectivement, personne, ça ne changera pas grand-chose.
00:36:45Après, vraiment, l'exécution provisoire, pour la motiver,
00:36:48je pense que c'est assez compliqué compte tenu de ce qui s'est passé.
00:36:51Potentiellement, c'est l'option Jordan Bardella.
00:36:56Je ne suis pas sûr que...
00:36:57Je m'engage un tout petit peu, mais en général, les Français,
00:37:00lorsque vous regardez les dernières élections présidentielles,
00:37:03ils posent toujours l'opposé de ceux pour qui ils ont voté
00:37:08lors de l'élection précédente.
00:37:09Vous regardez Chirac vis-à-vis de Sarkozy,
00:37:12on est dans un style tout à fait différent.
00:37:14Sarkozy vis-à-vis d'Hollande, style encore tout à fait différent.
00:37:16Hollande vis-à-vis de Macron, style encore tout à fait différent.
00:37:19Je ne suis pas sûr que les Français veuillent un nouveau candidat,
00:37:22président jeune, dynamique ou autre,
00:37:25qui ne soit pas forcément un élu de terrain sur le profil politique.
00:37:30Un dernier mot, parce qu'on a un maximum repère du SNALC qui nous attend
00:37:34et je voudrais vous faire agir sur les propos de la ministre de l'Éducation nationale.
00:37:37Ce n'est qu'un réquisitoire, mais en effet, il est extrêmement sévère.
00:37:41En effet, cette exécution provisoire de l'inéligibilité, ça pose un problème.
00:37:45Ça va être très compliqué pour les juges de ne pas suivre les réquisitions du parquet,
00:37:50surtout qu'il y a des précédents.
00:37:52On se rappelle Alain Juppé, qui avait lui aussi frappé d'inéligibilité,
00:37:55qui n'avait pas pu se présenter.
00:37:57Donc ça va être très compliqué.
00:37:59Je trouve que c'est assez pessimiste.
00:38:02Est-ce que Jordan Bardella peut, j'allais dire presque au pied levé,
00:38:07devenir le candidat du RN à la place de Marine Le Pen ?
00:38:10Dans un pays comme la France, on aime bien avoir des présidents de la République
00:38:14qui ont un peu d'expérience, qui ont un parcours, etc.
00:38:19Donc ça n'enlève rien au talent de Jordan Bardella.
00:38:24Mais est-ce qu'il a le profil ? Je ne suis pas complètement sûre.
00:38:28L'autre question d'anticiper, c'est que peut-être ça peut aussi créer des vocations.
00:38:32Il peut y avoir d'autres personnalités à droite qui,
00:38:35voyant qu'il y a en effet un vide sidéral qui s'ouvre sous leurs pieds,
00:38:38puisque si Marine Le Pen est en effet frappée d'inéligibilité,
00:38:41regardant ce qui se passe aux États-Unis avec notre camarade Donald Trump,
00:38:45ils peuvent en effet se dire « pourquoi je ne pourrais pas revenir en politique ? »
00:38:49Suivez mon regard, on peut imaginer qu'il y a des personnalités fortes à droite.
00:38:53J'essaie de suivre votre regard.
00:38:56Vous pensez à qui Françoise ?
00:38:58Ça peut être à Nicolas Sarkozy, ça peut être à Philippe de Villiers,
00:39:02ça peut être des personnalités politiques.
00:39:06Il a justement trop déçu cet électorat pour le reprendre aujourd'hui.
00:39:12Par contre, quand Gérald Darmanin dénonce à juste titre cette peine d'inéligibilité
00:39:22qui serait pour moi un scandale démocratique,
00:39:25je pense que derrière il y a une stratégie politique qui est celle de dire
00:39:28« je préfère être devant Marine Le Pen face à Marine Le Pen
00:39:32que face à un autre candidat de droite qui aurait peut-être un nom moins infamant
00:39:36ou une histoire d'un parti moins infamant,
00:39:39qui prenne cette offre politique face à moi. »
00:39:41Je pense qu'il y a aussi de ça derrière.
00:39:43C'est intéressant que Françoise l'aborde de parler de Donald Trump et de Nicolas Sarkozy tout de suite.
00:39:51Je suis d'accord avec vous parce que je fais le parallèle.
00:39:55Je trouve que ce qui a été intéressant en 2007 de la part de Nicolas Sarkozy,
00:40:01je m'en souviens très bien, c'est qu'il a eu l'intelligence de parler à la nation.
00:40:06Et il a donné un engouement.
00:40:08Et sur les quartiers, beaucoup de gens ont voté pour lui
00:40:10parce qu'il a parlé du travail, de l'entrepreneuriat, etc.
00:40:13Et il a fait une campagne de terrain.
00:40:15Et c'est exactement ce qu'a fait Donald Trump,
00:40:17qui au lieu de parler aux communautés, puisqu'en plus aux États-Unis c'est des communautés,
00:40:21c'est une addition de communautés,
00:40:23il a parlé à la nation, à la fierté d'être américain.
00:40:26Et puis donner de l'espoir.
00:40:28Et moi je vous assure, j'ai interrogé les quartiers concernant Donald Trump
00:40:31en disant « mais vous auriez voté pour qui ? »
00:40:33alors qu'ils avaient voté pour Mélenchon.
00:40:35Ils m'ont dit « Donald Trump ».
00:40:36Vous voyez, ils m'ont dit « Donald Trump, il a parlé à la nation
00:40:39et il est conservateur comme nous ».
00:40:41Et c'est ça qui est intéressant.
00:40:43Donc aujourd'hui, il faut voir aussi qu'on est quelqu'un
00:40:46qui en fait, enfin, nous parle en tant que nation.
00:40:49Et qui nous donne de l'espoir.
00:40:51Allez, Maxime Roper est avec nous.
00:40:53Maxime Roper, vous le connaissez ?
00:40:55Maxime Roper est avec nous, mon général.
00:40:57Je suis désolé.
00:40:59Maxime Roper est avec nous.
00:41:00Salut, c'est le vice-président du SNAC,
00:41:02le syndicat national des lycées et collèges et écoles et du supérieur.
00:41:05Pourquoi je voulais avoir Maxime Roper ?
00:41:06C'est toujours un plaisir de vous avoir.
00:41:08Bonjour Maxime.
00:41:09Pour élever le niveau, il faut commencer par établir l'ordre.
00:41:12C'est ce que déclare votre ministre dans les colonnes du Figaro.
00:41:16Donc je voulais absolument avoir votre avis sur la question.
00:41:19Et si j'ai le temps, je ferai agir mes invités.
00:41:21Mais ils sont tellement bavards ce matin sur tous les sujets.
00:41:23Et tant mieux d'ailleurs.
00:41:24Quelle est votre réaction, Maxime Roper ?
00:41:27Écoutez, oui, par rapport à la question de l'ordre,
00:41:31et par extension, surtout celle de l'autorité,
00:41:34naturellement, nous sommes d'accord avec ses propos,
00:41:37il faut restaurer l'autorité de l'enseignant,
00:41:41mais il faut aussi restaurer le respect de l'enseignant.
00:41:45Un respect qui fait défaut par rapport à l'attitude de certains élèves,
00:41:50comportement de certains parents,
00:41:51mais aussi par rapport au comportement et à l'attitude,
00:41:55parfois, de notre propre ministère,
00:41:58ou alors de certains politiques,
00:42:00qui tiennent des propos absolument méprisants
00:42:03vis-à-vis du corps des enseignants,
00:42:06et plus largement des personnels de l'éducation nationale.
00:42:09Voilà.
00:42:10Donc ces propos ne sont pas surprenants.
00:42:12J'ai eu l'occasion d'échanger d'ailleurs avec la ministre…
00:42:14Vous l'avez vue en octobre, c'est ça, Maxime ?
00:42:16Voilà, je l'ai vue en octobre en audience.
00:42:18J'ai eu l'occasion d'échanger avec elle
00:42:20sur la question de la banalisation de la violence en milieu scolaire.
00:42:24Lui rappeler aussi l'attachement que nous avions
00:42:28par rapport à la notion d'autorité, la notion de respect,
00:42:32la notion aussi d'estime du corps professoral
00:42:36et nos attentes vis-à-vis de l'institution
00:42:39pour avoir de meilleures conditions de travail.
00:42:42Il y a une petite phrase qu'on a sortie, là,
00:42:45moi qui m'a interpellé tout sans mettre prétexte
00:42:47à ces contestations en mathématiques.
00:42:49Vous avez bien expliqué, la notion d'infini est parfois contestée
00:42:52au motif que seul Dieu est infini.
00:42:54Je ne vous dis pas que vous avez deux heures
00:42:56pour réfléchir à la question, mais enfin,
00:42:58ça veut dire beaucoup de choses quand même.
00:43:00Est-ce que vous pouvez me répondre en 14 secondes et demie ?
00:43:02C'est un vrai challenge.
00:43:03Oui, écoutez, je pense que tout simplement,
00:43:06peut-être que notre ministre évoquait des atteintes à la laïcité
00:43:11ou une contestation du moins de certains enseignements
00:43:15pour des motifs religieux.
00:43:17Voilà, c'est ce à quoi m'a fait penser cette phrase.
00:43:21Merci en tous les cas, Maxime François.
00:43:23Vous voulez réagir ?
00:43:24Oui, ce que je trouve, je pense qu'il y a plusieurs choses.
00:43:29Il y a en effet la notion de respect,
00:43:32il y a la notion d'effort, parce qu'on ne dit pas
00:43:35que c'est facile d'apprendre, apprendre à compter,
00:43:37apprendre à lire, apprendre l'orthographe.
00:43:39C'est compliqué, ça demande un effort.
00:43:41Et il y a aussi l'idée qu'il y a une génération
00:43:43qui est offensée pour un oui, pour un non.
00:43:45Ce que vous dites sur l'infini en mathématiques,
00:43:47c'est ça, tout l'offense, l'ignorance absolument.
00:43:51Et moi, je pense que le respect ne peut pas aller
00:43:55sans effort et sans l'idée que l'apprentissage,
00:43:59ça demande un effort, mais c'est un enrichissement.
00:44:01Quand on apprend par cœur des poésies,
00:44:03on n'est jamais seul dans la vie.
00:44:05On a toujours en tête une musique comme ça
00:44:07qui nous console de tas de choses.
00:44:09Et on devrait apprendre ça aux enfants,
00:44:11au lieu de leur dire, il ne faut pas que tu sois offensé,
00:44:13mon petit chéri, par telle ou telle phrase.
00:44:16Oui, mais ça n'empêche pas de nourrir
00:44:18ces petites cellules par des beaux textes.
00:44:21Et le par-cœur a été le béaba
00:44:24de ce qui a nourri notre imagination
00:44:26et notre réflexion.
00:44:28Et encore une fois, quand on apprend des textes par cœur,
00:44:30quand on connaît la poésie par cœur,
00:44:32on n'est jamais seul, et c'est le plus important.
00:44:36C'est intéressant de lire ce qu'a écrit
00:44:38notamment Régis Debray sur le positionnement du maître.
00:44:41C'est le retour de verticalité,
00:44:43c'est le respect à celui qui dispense le savoir.
00:44:45Également la notion de l'effort.
00:44:47Quand on dit que la civilisation, ce n'est pas Nutella,
00:44:49c'est l'effort.
00:44:51C'est intéressant vu son parcours.
00:44:53Je pense que quand on dit
00:44:55le retour de l'ordre au sein de l'éducation nationale,
00:44:57il faut aussi que les professeurs,
00:44:59le corps professoral,
00:45:01comprennent ce que cela signifie.
00:45:03Parce que je ne suis pas convaincu
00:45:05qu'au nom d'une certaine idéologie,
00:45:07on ait servi ces conceptions-là
00:45:09depuis des années.
00:45:11Il faut quand même que chacun
00:45:13prenne ses responsabilités.
00:45:15L'éducation nationale produit
00:45:17des élèves dont le niveau s'est effondré
00:45:19depuis des années, produit également
00:45:21des jeunes citoyens qui ne sont pas forcément
00:45:23respectués de leur nation,
00:45:25qui n'ont pas forcément conscience de leur identité.
00:45:27Je ne fais pas le procès du corps professoral.
00:45:29Je dis simplement, j'ai été lycéen,
00:45:31et ça remonte à des années. Dans les années 70,
00:45:33j'y suis allé en fac.
00:45:35Aujourd'hui, le produit que nous avons,
00:45:37il est dû notamment à ce qu'ont fait les professeurs.
00:45:39Il n'y a pas que les parents.
00:45:41Moi, je salue.
00:45:43J'attends un sursaut.
00:45:45Il y a des professeurs qui se bagarrent.
00:45:47La laïcité est un vrai combat.
00:45:49Mais il y a aussi des gens qui ont,
00:45:51d'une certaine manière,
00:45:53fragilisé cet outil et l'ont inversé.
00:45:55Je suis d'accord sur le pédagogisme,
00:45:57sur ce qui a été dit.
00:45:59J'ai regardé le baccalauréat scientifique
00:46:01spécialisation mathématiques
00:46:03des années 70 ou 80,
00:46:05à l'époque où mon père l'avait passé.
00:46:07Je voulais voir ce qu'il faisait.
00:46:09On a tous passé à peu près le même moment.
00:46:11Évidemment.
00:46:13Le niveau s'est dégradé.
00:46:15En mathématiques, on abordait déjà
00:46:17la notion d'espace vectoriel,
00:46:19ce que j'ai abordé en classe préparatoire.
00:46:21Il y a un gap énorme entre
00:46:23des élèves de lycée et des élèves
00:46:25qui se spécialisent dans ça après.
00:46:27Derrière ça, il y a la question
00:46:29de la rémunération des professeurs.
00:46:31Le niveau en classe, c'est le niveau des professeurs.
00:46:33Comment est-ce qu'on fait pour attirer les talents ?
00:46:35Désolé pour vous dire que c'est qu'avec l'argent.
00:46:37Si les professeurs
00:46:39sont compétents, sont formés,
00:46:41même s'ils sont moins payés,
00:46:43je ne pense pas qu'ils vont corréler
00:46:45le fait d'être moins payés à faire
00:46:47moins bien leur travail.
00:46:49Mais moi, ce que je voudrais souligner,
00:46:51Je voudrais souligner deux choses
00:46:55qui me paraissent hallucinantes.
00:46:57Aujourd'hui, le niveau mathématique
00:46:59s'est effondré en France,
00:47:01et on vous parle
00:47:03que c'est lié à la religion.
00:47:05Non, mais ça ne va pas la tête, là.
00:47:07Vous savez qu'au polytechnique,
00:47:09c'est les Marocains qui raflent tout.
00:47:11Les Marocains du Maroc,
00:47:13qui sont hyper doués en mathématiques
00:47:15et qui raflent tout.
00:47:17Alors, excusez-moi, mais il faut arrêter
00:47:19d'inventer n'importe quoi.
00:47:21La deuxième chose, effectivement,
00:47:23le respect de l'enseignant,
00:47:25le respect de l'ordre, ça doit venir
00:47:27déjà de la base, c'est-à-dire les parents
00:47:29qui doivent éduquer leurs gamins.
00:47:31Il faut les rappeler à cette responsabilité.
00:47:33Le rôle des parents, ça, c'est votre marotte.
00:47:35Et vous avez raison d'agiter.
00:47:37Merci, on aurait pu prolonger ce débat
00:47:39très intéressant, malheureusement.
00:47:41Une actualité très chargée en ce vendredi.
00:47:43Merci, c'est toujours un plaisir,
00:47:45mais on aura l'occasion d'en reparler.
00:47:47Quelque chose me dit qu'on aura l'occasion
00:47:49d'en reparler. J'en suis même intimement persuadé.
00:47:51Allez, c'est la mi-temps de notre midi-news,
00:47:53les amis. On se retrouve dans quelques instants.
00:47:55On prendra la direction de Grigny,
00:47:57dans l'Essonne. Grigny, commune largement
00:47:59trafique de drogues, des toxicomanes.
00:48:01Et vous allez voir ce reportage
00:48:03pas facilisé par notre
00:48:05journaliste Fabrice Elsner.
00:48:07On commencera cette émission avec cela.
00:48:09On parlera également de nos amis
00:48:11agriculteurs. Et on évoquera
00:48:13également M. Barnier,
00:48:15qui était à Angers.
00:48:17Et on lui a posé beaucoup de questions, visiblement.
00:48:19Et notre équipe qui est sur place,
00:48:21Michel Chailloux et Jean-Michel Decaze, nous raconteront
00:48:23justement toutes les questions qui ont été posées
00:48:25au Premier ministre. Je pense que
00:48:27ça n'a pas été facile. Allez, on se retrouve dans quelques instants.
00:48:29A tout de suite. Restez avec nous.
00:48:33Il est un peu plus de 13h.
00:48:35Merci de nous accueillir chez vous. Bon appétit.
00:48:37Si vous êtes à table, c'est important, évidemment.
00:48:39C'est votre midi-news jusqu'à 14h.
00:48:41Je vous présente mon équipe du
00:48:43vendredi dans quelques instants. Mais tout de suite,
00:48:45le sommaire de cette deuxième partie.
00:48:47On commencera par prendre la direction
00:48:49de Grigny, dans l'Essonne. Pourquoi
00:48:51Grigny, me direz-vous ? Parce que depuis quelques
00:48:53mois, la ville est envahie par des toxicomanes.
00:48:55Les habitants n'en peuvent plus.
00:48:57Vous allez voir le reportage édifiant de
00:48:59Fabrice Elsner et de Chloé Tarka.
00:49:01Et puis, dans notre deuxième
00:49:03partie, on reviendra encore
00:49:05sur la colère des agriculteurs.
00:49:07Ils l'avaient dit, c'était annoncé. Ils retournent
00:49:09sur le terrain pour dire non au Mercosur.
00:49:11Nos équipes sont sur le terrain. On aura
00:49:13le témoignage d'une agricultrice dans notre émission.
00:49:15Mais tout de suite, l'autre témoignage
00:49:17attendu, évidemment, c'est le tour d'horizon
00:49:19de l'information avec Somaya Labidi, que
00:49:21je re-salue. Somaya.
00:49:23Bonjour Thierry, bonjour à tous. A la une, la mobilisation
00:49:25du monde paysan s'intensifie
00:49:27un peu partout en France.
00:49:29Illustration à Castres, dans le Tarn, où les
00:49:31agriculteurs réclament la mise en place des mesures
00:49:33promises par l'État et dénoncent le
00:49:35futur accord Mercosur-UE qui doit être
00:49:37scellé très prochainement.
00:49:39On va faire
00:49:41venir des produits
00:49:43de ces pays
00:49:45d'Amérique du Sud qui ne sont pas
00:49:47produits selon les mêmes normes que chez nous.
00:49:49Ça va complètement casser
00:49:51les marchés nationaux.
00:49:53Si ces produits arrivent, ils vont être
00:49:55avec des prix assez bas.
00:49:57Du coup, en nous, paysans, on va nous demander
00:49:59encore de baisser nos prix
00:50:01de vente. Et donc là, c'est une concurrence
00:50:03des loyaux qu'on va mettre en place.
00:50:05Dans le reste de l'actualité, Anne Jeuneté
00:50:07tire la sonnette d'alarme dans les colonnes
00:50:09du Figaro, selon la ministre de l'Éducation
00:50:11nationale, pour élever le niveau à l'école.
00:50:13Il faut commencer par rétablir
00:50:15l'ordre et le respect qui incombent
00:50:17au corps enseignant.
00:50:19Pour d'autres informations de la mi-journée,
00:50:21Michel Barnier est à Angers pour assister aux assises
00:50:23des départements de France.
00:50:25Le Premier ministre qui tente d'éteindre la colère
00:50:27des collectivités dont les budgets ont été
00:50:29fortement restreints.
00:50:31La première vérité
00:50:33c'est de reconnaître
00:50:35avec vous qu'on a poussé
00:50:37jusqu'à ses limites le modèle départemental
00:50:41tel que nous l'avons connu depuis 30 ans.
00:50:43Je pense qu'il est
00:50:45nécessaire en ce moment
00:50:47de parler
00:50:49de la manière dont on pourrait assurer l'avenir
00:50:51des départements, parce que moi je crois aux départements.
00:50:53Je suis là pour vous dire
00:50:55en tenant compte de votre situation très spécifique
00:50:57et qui n'a peut-être pas été bien vue
00:50:59dans les premiers scénarios
00:51:01budgétaires
00:51:03que nous allons réduire très significativement
00:51:05l'effort qui vous est demandé
00:51:07par le projet de loi de finances.
00:51:09On passe à présent
00:51:11à ce constat sans appel de notre
00:51:13sondage CSA pour CNews, Europ1
00:51:15et le JDD pour 62%
00:51:17des personnes interrogées.
00:51:19Il faut interdire la grève dans les transports
00:51:21en commun durant les vacances de Noël.
00:51:23Et puis c'est le jour J.
00:51:25Christie organise une vente
00:51:27de 50 planches originales des bandes dessinées
00:51:29Lucky Luke de Maurice, une vente qui a été
00:51:31précédée d'une exposition à Bruxelles, Genève
00:51:33et Paris. Charlotte Diry.
00:51:35C'est une icône
00:51:37de la bande dessinée. Lucky Luke,
00:51:39cow-boy qui tire plus vite que son ombre
00:51:41et qui a vu le jour en 1946
00:51:43sous le coup de crayon de Maurice
00:51:45va faire ses débuts en salle des ventes.
00:51:47Ce 15 novembre,
00:51:4950 planches originales de l'artiste
00:51:51franco-belge vont être vendues aux enchères
00:51:53à Paris. Jusqu'à présent conservées
00:51:55par ses descendants, elles ont été
00:51:57choisies sous forme de rétrospective
00:51:59pour voir l'évolution des dessins.
00:52:01Quand on parle de planches originales, on parle vraiment
00:52:03du matériau d'origine qui a
00:52:05servi à la création des albums
00:52:07qu'on a tous lus.
00:52:09Donc c'est vraiment les dessins originaux
00:52:11qui ont ensuite été reproduits
00:52:13pour constituer les pages des albums.
00:52:15Estimées de 20 000 à 70 000 euros,
00:52:17ces planches ont permis à Maurice
00:52:19de réaliser 72 albums.
00:52:25La version imprimée,
00:52:27la version album, ne rend pas du tout
00:52:29justice au talent de dessinateur
00:52:31de Maurice, au travail
00:52:33colossal qu'il a entrepris pour réaliser
00:52:35des planches originales et surtout
00:52:37à sa manière d'avoir un dessin qui est
00:52:39d'apparence très simple
00:52:41mais très simple parce qu'il a la recherche
00:52:43de l'effet maximum.
00:52:45Véritable légende pour des générations,
00:52:47les aventures de Lucky Luke ont été traduites
00:52:49dans une trentaine de langues
00:52:51et vendues à plus de 300 millions d'exemplaires
00:52:53dans le monde.
00:52:55Voilà ce qu'on pouvait dire de l'actualité
00:52:57à 13h, Thierry.
00:52:59Ce type de sujet, Naïm.
00:53:01N'est-ce pas Naïma ?
00:53:03Grande fan de Lucky Luke.
00:53:05Naïma Empadel, Michael Sadoun,
00:53:07Françoise Laborde, Général Bertrand Cavalier
00:53:09sont toujours à mes côtés.
00:53:11C'est vrai qu'il y a eu
00:53:13cette espèce de polémique autour de Lucky Luke
00:53:15à une époque où on le voyait avec sa cigarette.
00:53:17Il avait un mégot toujours au coin des lèvres
00:53:19et à un moment donné dans la luse anti-tabac
00:53:21on a dit non, non, il faut enlever la cigarette.
00:53:23Quel exemple pour la jeunesse ?
00:53:25Il y avait les pour, les contre
00:53:27et on lui a mis un petit brin de paille
00:53:29pour qu'il continue à mâchouiller quelque chose
00:53:31mais surtout pas une petite cigarette.
00:53:33I'm for l'ensemble cow-boy.
00:53:35Ça faisait du bien d'avoir ce petit sujet.
00:53:37Alors la transition, pardonnez-moi
00:53:39mais elle est un peu compliquée pour moi.
00:53:41Vous le comprenez aisément puisque je vous propose
00:53:43d'aller non pas parler de BD
00:53:45mais on va aller du côté de Grigny.
00:53:47C'est le Far West de toute façon.
00:53:49C'est un peu le Far West.
00:53:51La transition effectivement, je la prends.
00:53:53Est-ce que c'est un peu ça ? Merci.
00:53:55Vous avez raison, hélas pour les habitants de Grigny.
00:53:57On va voir le reportage
00:53:59un peu difficile d'ailleurs.
00:54:01C'est ce que nous racontait Fabrice Celsin
00:54:03et je lui rends hommage
00:54:05parce que Fabrice fait un travail formidable
00:54:07et c'est pas toujours facile d'aller dans ce genre
00:54:09de situation, d'être confronté surtout.
00:54:11Regardez le sujet de Fabrice Celsin
00:54:13et on en parle ensemble avec nos invités.
00:54:15Sur ce parking d'un ancien supermarché
00:54:17à seulement 200 mètres
00:54:19de la gare de Grigny
00:54:21les consommateurs de crack
00:54:23zonent et font régner l'insécurité.
00:54:25Vendeurs à la sauvette, dealers,
00:54:27le quotidien est devenu invivable
00:54:29pour les habitants du quartier.
00:54:31Ils régnaient le parking à cause de ça,
00:54:33ils faisaient des fêtes, des méga-fêtes,
00:54:35des barbecues avec le deal de drogue
00:54:37sur le parking.
00:54:39Insupportable.
00:54:41Moi, il y a longtemps que je ne vais plus là-haut.
00:54:43C'est dangereux.
00:54:45Surtout pour les enfants,
00:54:47parce que moi des fois je viens avec lui
00:54:49et je passe.
00:54:51Ormi les honneurs, personne ne s'attarde
00:54:53y compris dans le centre commercial
00:54:55déserté par les clients.
00:54:57Mais pour ce syndicat de police,
00:54:59les effectifs ne suivent pas
00:55:01et rendent toute intervention dangereuse.
00:55:03Le problème, c'est que mes collègues
00:55:05continuent à faire leur travail
00:55:07malgré le manque d'effectifs.
00:55:09Je rappelle que sur le département,
00:55:11il manque 200 effectifs.
00:55:13Ce jeudi, on a eu à midi
00:55:15un collègue blessé par un crack
00:55:17lors d'une perquisition
00:55:19dans un domicile.
00:55:21Un collègue a reçu des coups de machette.
00:55:23C'est un problème qui est en train
00:55:25de prendre de l'importance.
00:55:27L'impact sur les Jeux Olympiques
00:55:29est grâce à une présence policière renforcée.
00:55:31Quelques mois plus tard,
00:55:33le constat est sans appel.
00:55:35Les consommateurs de crack
00:55:37sont bien de retour à Grigny.
00:55:39Qu'est-ce qu'on fait général Bertrand Cavalier
00:55:41quand on voit une situation pareille ?
00:55:43Je vérifiais, il doit y avoir
00:55:45à peu près 30 000 habitants à Grigny.
00:55:47Ce qu'on fait, c'est que l'on se pose
00:55:49des vraies questions,
00:55:51c'est-à-dire comment on est arrivé là,
00:55:53comment dans ces territoires
00:55:55les populations doivent subir
00:55:57ces phénomènes.
00:55:59Ça veut dire que, un,
00:56:01il faut rétablir des contrôles
00:56:03parce qu'il y a un fait migratoire
00:56:05qui pèse sur ce phénomène,
00:56:07de façon objective,
00:56:09parce qu'on n'y arrivera jamais
00:56:11si on continue à cueillir
00:56:13des jeunes qui n'ont aucun débouché,
00:56:15aucune perspective,
00:56:17et qui sont captés par tous ces dealers.
00:56:19Je prends par exemple
00:56:21le nombre de mineurs non accompagnés
00:56:23parmi ces jeunes.
00:56:25Les budgets, d'ailleurs,
00:56:27ont été explosés,
00:56:29et c'est à la charge des départements.
00:56:31On est à 2 milliards d'euros.
00:56:33La première chose,
00:56:35c'est que dans un pays
00:56:37qui est maintenant saturé,
00:56:39qui n'arrive plus à se gérer,
00:56:41il faut commencer à stabiliser les choses
00:56:43et, premièrement, contrôler les flux.
00:56:45A partir de ce moment-là,
00:56:47on pourra commencer à prendre des mesures
00:56:49pour traiter ces problèmes-là.
00:56:51Ces problèmes,
00:56:53ça passe notamment par le démantèlement
00:56:55des réseaux de narcotrafiquants.
00:56:57Là, je crois qu'il y a une volonté
00:56:59du ministre de l'Intérieur
00:57:01à avoir tout à l'heure.
00:57:03J'espère qu'il sera soutenu,
00:57:05parce que je crains que les intérêts particuliers
00:57:07compromettent l'intérêt général.
00:57:09C'est un autre sujet qu'on abordera.
00:57:11Et puis, il y a également
00:57:13tout l'accompagnement de ces jeunes toxicomanes,
00:57:15car il y a un véritable problème aujourd'hui.
00:57:17On est dans une situation de déficit,
00:57:19y compris en accompagnement psychologique, psychiatrique, etc.
00:57:21Mais si on ne maîtrise pas les flux,
00:57:23de toute façon,
00:57:25nos services, nos capacités
00:57:27seront totalement saturées.
00:57:29Ces images sont terribles.
00:57:31C'est incroyable. Ils ont conquis le territoire.
00:57:33Dernier point,
00:57:35on l'évoque souvent,
00:57:37c'est une forme de désenchantement.
00:57:39Quand on parlait d'élan,
00:57:41de ce qui permet à un jeune
00:57:43de s'inscrire dans une dynamique positive,
00:57:45c'est aussi ce qu'on veut bien proposer
00:57:47aujourd'hui dans notre société,
00:57:49qui est très individualiste et mercantiliste.
00:57:51Il y a plein de facteurs croisés qui font que...
00:57:53Remarquez, mercantilistes, ils le sont.
00:57:55Oui, mais vous avez compris ce que je voulais dire.
00:57:57Non, mais...
00:57:59Les dealers...
00:58:01Mais moi, ce qui me frappe dans ce qu'on a entendu...
00:58:03Pardon, excusez-moi, je coupe la parole.
00:58:05Ce qui me frappe dans ce qu'on a entendu,
00:58:07c'est qu'on a décidé de condamner le parking.
00:58:09Tout de suite, on dit qu'il y a des dealers,
00:58:11donc on interdit au public d'aller là.
00:58:13Mais ils ont conquis le territoire, c'est ce que je disais.
00:58:15C'est-à-dire qu'on cède.
00:58:17C'est une zone de non-droit, c'est chez eux.
00:58:19Du coup, on leur dit, allez-y, les petits gars,
00:58:21vous pouvez aller trafiquer sans être dérangé.
00:58:23Et ça, c'est révélateur,
00:58:25en effet,
00:58:27de cette idée de recul permanent
00:58:29et de non-réflexion.
00:58:31Parce qu'il y a effectivement ce que vous dites sur les flux,
00:58:33mais il y a aussi une réflexion sur la ville,
00:58:35comment on vit la ville, comment on l'organise,
00:58:37comment on fait en sorte pour qu'il y ait une circulation
00:58:39de la population en sécurité,
00:58:41et ça, ça change tout.
00:58:43Le problème des MNA, c'est encore, j'allais dire,
00:58:45des mineurs d'en accompagner,
00:58:47c'est encore un autre dossier
00:58:49qui est encore plus compliqué.
00:58:51Mais c'est important ce qu'a dit Françoise,
00:58:53parce que finalement, on s'adapte
00:58:55à cette délinquance et on finit
00:58:57en fait par ne plus s'autoriser
00:58:59à aller sur des lieux qui sont des lieux publics,
00:59:01sur le parking.
00:59:03Moi, j'ai vu aussi dans certaines cités
00:59:05où on a condamné les caves.
00:59:07Les caves, vous vous rendez compte ?
00:59:09Parce qu'effectivement, il y avait des deals dans ces caves,
00:59:11il y avait différents trafics,
00:59:13la prostitution, etc.
00:59:15Et en fait, le baillard social,
00:59:17il punit la majorité des habitants,
00:59:19ce qui est extrêmement injuste.
00:59:21La question des cracks aussi,
00:59:23c'est la question des rapports avec certains pays,
00:59:25parce qu'on sait très bien que le crack,
00:59:27c'est plutôt le Sénégal.
00:59:29D'ailleurs, rappelez-vous que le ministre Darmanin
00:59:31s'était rendu au Sénégal pour essayer
00:59:33de voir comment pouvoir expulser plus facilement,
00:59:35parce que c'est beaucoup d'illégaux aussi
00:59:37qui sont dans ce trafic,
00:59:39pour pouvoir expulser plus facilement
00:59:41ces dealers.
00:59:43Donc effectivement, cet écosystème
00:59:45qui se crée, il se crée aussi
00:59:47par l'impuissance, malheureusement,
00:59:49de notre État, qui ne peut pas
00:59:51faire face à cela.
00:59:53Et le général a parlé aussi des menaces
00:59:55des mineurs non accompagnés.
00:59:57C'est un vrai problème, parce qu'ils sont enrôlés,
00:59:59non seulement dans ces trafics, mais aussi dans la prostitution.
01:00:01Allez, on enchaîne,
01:00:03on va prendre la direction d'Angers, Naïma Mfadel.
01:00:05Puisque Michel Barnier, je vous le disais,
01:00:07participe au congrès des assises
01:00:09des départements de France.
01:00:11Le moins que l'on puisse dire, c'est que les départements sont inquiets.
01:00:13On va trouver sur place
01:00:15notre équipe, Mickaël Chahut et Jean-Michel Decaze.
01:00:17Bonjour, Mickaël. Merci.
01:00:19On a hâte de vous entendre.
01:00:21Michel Barnier a été soumis
01:00:23à un grand nombre de questions.
01:00:25C'est ce que vous me disiez.
01:00:27Alors, qu'est-ce qu'il a raconté ? Petite synthèse, racontez-nous.
01:00:29Oui, tout à fait.
01:00:31C'est peut-être plutôt une opération
01:00:33d'éminache, ce matin, pour
01:00:35Michel Barnier, ici, à Angers,
01:00:37devant les 103 présidents
01:00:39de départements de France,
01:00:41très remontés, suite aux annonces
01:00:43budgétaires, où on leur demandait,
01:00:45vous l'avez bien sûr suivi,
01:00:47de participer de façon très
01:00:49significative aux efforts
01:00:51pour réduire le déficit.
01:00:53Certains départements, notamment de droite
01:00:55et du centre, avaient même
01:00:57menacé de ne plus verser le RSA
01:00:59à compter de 2025.
01:01:01Alors, message reçu par
01:01:03Michel Barnier. « Je suis venu tenir
01:01:05ici un discours de vérité », a-t-il
01:01:07dit. « Nous allons réduire très
01:01:09significativement les efforts
01:01:11qui vous seront
01:01:13demandés ». Le Premier ministre,
01:01:15vêtu ainsi donc de son
01:01:17uniforme de pompier,
01:01:19j'ai envie de dire, a fait plusieurs
01:01:21annonces budgétaires qui seront
01:01:23discutées lors du passage
01:01:25du projet de loi de finances au Sénat
01:01:27dans les prochaines semaines, mais pas
01:01:29à l'heure où l'on se parle de chiffrage
01:01:31global précis annoncé
01:01:33ce matin. La méthode
01:01:35Barnier, c'est faire confiance
01:01:37au terrain, a dit le Premier ministre,
01:01:39réaffirmant son
01:01:41attachement au principe
01:01:43de la décentralisation avec
01:01:45des résultats rapides, a-t-il
01:01:47promis. « Si vous me réinvitez
01:01:49l'année prochaine, si je suis encore là,
01:01:51j'espère que je ne me ferai
01:01:53moins engueuler », a-t-il dit.
01:01:55Merci beaucoup, Michael Chahut,
01:01:57pour cette synthèse.
01:01:59Monsieur Barnier, pompier, voilà,
01:02:01petite réaction, Françoise.
01:02:03Oui, oui, mais je veux dire, en même temps,
01:02:05on sait très bien que la fonction publique
01:02:07territoriale augmente, enfin les fonctionnaires
01:02:09départementaux et régionaux
01:02:11augmentent de façon absolument considérable,
01:02:13que ça coûte une fortune. Rappelez-vous ce
01:02:15excellent livre qui avait été publié
01:02:17il y a quelques années, qui s'appelait « Absolument débordé »,
01:02:19et qui avait été écrit par une fonctionnaire territoriale
01:02:21du côté de Bordeaux et qui a raconté son quotidien
01:02:23qui était, somme toute, assez
01:02:25tranquille. Et c'est
01:02:27vrai que les départements
01:02:29ont en effet beaucoup de charges,
01:02:31ils ont en charge le RSA, ils ont en charge en effet
01:02:33le financement de l'aide sociale
01:02:35à l'enfance, et là c'est une honte
01:02:37absolue. Je veux dire, on est dans une situation
01:02:39où on parlait de l'accueil des
01:02:41migrants, mais l'accueil de l'aide sociale à
01:02:43l'enfance, enfin le non-accueil d'ailleurs, est
01:02:45une honte absolue. Ces enfants
01:02:47sont confiés dans des conditions
01:02:49inacceptables, et il n'y a pas de place
01:02:51pour les accueillir. On laisse les enfants
01:02:53maltraités dans leurs propres familles,
01:02:55parce qu'il n'y a pas assez de place
01:02:57dans les foyers d'accueil, et c'est géré par
01:02:59les départements. Vous l'avez dit,
01:03:01François, c'est extrêmement
01:03:03important, c'est-à-dire
01:03:05qu'aujourd'hui on n'a pas la capacité
01:03:07même en moyen
01:03:09humain de pouvoir
01:03:11accompagner, gérer et avoir
01:03:13le lien dans le cadre des familles d'accueil
01:03:15pour nos propres enfants,
01:03:17dans le cadre de l'aide sociale à l'enfance, et en plus
01:03:19on a les mineurs non-accompagnés
01:03:21qui, tous les départements,
01:03:23ont en délégation
01:03:25et vous savez ce qui se passe aujourd'hui,
01:03:27c'est qu'on a aussi les majeurs
01:03:29aujourd'hui, on délègue aux départements
01:03:31aussi des majeurs
01:03:33pour comprendre
01:03:35la situation. Je parle des majeurs dans le cadre
01:03:37des mineurs non-accompagnés.
01:03:39On parle de budget, on parle des départements,
01:03:4110 milliards d'euros
01:03:43l'aide sociale à l'enfance,
01:03:4520% sont aujourd'hui les MNA,
01:03:47et il y a une demande de 500 millions d'euros
01:03:49supplémentaires, c'est-à-dire que s'il n'y a pas
01:03:51comme je dis, une mise à plat
01:03:53des flux qui sont maintenant
01:03:55massifs, bien, déstabilise
01:03:57tout le système. Justement, on nous fait croire
01:03:59qu'aujourd'hui, on est assujettis
01:04:01au Conseil des droits de l'enfant et qu'on doit
01:04:03les garder, ce que je trouve
01:04:05ça extraordinaire, parce que si c'est des mineurs
01:04:07il faut qu'on les rende à leur famille
01:04:09et à leur pays d'origine,
01:04:11je l'ai souvent dit ici, le Maroc
01:04:13par exemple, pour citer que le Maroc voulait
01:04:15récupérer ses enfants mineurs,
01:04:17les ONG se sont offusquées
01:04:19parce qu'ils ont demandé.
01:04:21Mais vous savez que dans d'autres pays européens,
01:04:23on les renvoie dans leur pays, il n'y a que nous
01:04:25qui faisons cela.
01:04:27Allez les amis, parce qu'on va rediffuser
01:04:29l'interview de Jérôme Getsch qui était l'invité
01:04:31du grand rendez-vous en dernière partie
01:04:33de notre émission, mais je voulais qu'on termine
01:04:35avec Aude Gégère
01:04:37qui est membre du Conseil d'administration
01:04:39des jeunes agriculteurs, je voulais absolument
01:04:41l'avoir parce qu'évidemment
01:04:43on en a beaucoup parlé
01:04:45en première partie. Bonjour Aude Gégère,
01:04:47merci d'avoir accepté notre invitation.
01:04:49C'est donc reparti,
01:04:51Aude ?
01:04:53C'est reparti,
01:04:55effectivement, c'est reparti.
01:04:57Il y a encore,
01:04:59la colère des agriculteurs est toujours
01:05:01vraiment palpable, il y a eu
01:05:03beaucoup d'annonces, beaucoup d'effets d'annonces
01:05:05avec peu de mesures concrètes qui se
01:05:07retrouvent aujourd'hui dans les corps des fermes.
01:05:09Donc voilà, la colère
01:05:11est toujours palpable sur le terrain.
01:05:13Donc effectivement,
01:05:15c'est reparti sous un format
01:05:17un peu différent pour essayer de rassurer
01:05:19vos
01:05:21auditeurs.
01:05:23L'objectif, c'est pas
01:05:25de bloquer le pays,
01:05:27c'est pas d'affamer la population,
01:05:29les modalités ne sont pas complètement
01:05:31toutes définies,
01:05:33mais l'objectif,
01:05:35c'est de montrer
01:05:37encore la colère du monde agricole
01:05:39qui est toujours là.
01:05:41Mais on ne veut pas prendre les Français en otage,
01:05:43on ne vend que sur les personnes.
01:05:45Donc on va faire ça
01:05:47proprement et dans la responsabilité.
01:05:49Aude, on l'évoquait avec mes invités
01:05:51aujourd'hui, puisqu'on a commencé notre émission
01:05:53en évoquant votre situation.
01:05:55On avait dit que ces manifestations
01:05:57débuteraient lundi.
01:05:59Elles ont commencé déjà aujourd'hui.
01:06:01On était à Casse il y a quelques instants.
01:06:03Il y a d'autres actions un peu partout en France.
01:06:05C'est une façon de mettre un peu la pression
01:06:07sur Emmanuel Macron qui part en Amérique
01:06:09latine et sur le Mercosur.
01:06:11Est-ce que vous avez encore un peu d'espoir
01:06:13néanmoins ?
01:06:15J'aurais tendance à dire que chez les jeunes
01:06:17agriculteurs, on a toujours de l'espoir, parce qu'on
01:06:19veut porter aussi des messages positifs
01:06:21pour tous les jeunes qui ont rejoint
01:06:23notre profession et qui veulent encore la rejoindre.
01:06:25On attend vraiment
01:06:27du président Macron
01:06:29qu'il ait un discours ferme
01:06:31au sujet du Mercosur, qui est vraiment
01:06:33celui qui a fait déborder un peu
01:06:35le vase.
01:06:37On parle
01:06:39de souveraineté alimentaire
01:06:41depuis un certain temps maintenant.
01:06:43Comment on peut aborder ce sujet-là
01:06:45si c'est pour, de l'autre côté,
01:06:47signer des accords de libre-échange
01:06:49et faire rentrer sur notre territoire
01:06:51des produits dont les normes
01:06:53de production sont à des années lumières
01:06:55des nôtres, avec des produits
01:06:57phytosanitaires qui sont interdits en France
01:06:59ou en Europe depuis des années, avec des poulets
01:07:01qui sont élevés aux antibiotiques de croissance.
01:07:03Ce sont des choses dont les Français ne veulent pas
01:07:05et dont c'est une agriculture
01:07:07dont on ne veut pas non plus.
01:07:09On appelle vraiment le président Macron
01:07:11à mettre en oeuvre
01:07:13tous les moyens pour essayer
01:07:15de bloquer cet accord-là.
01:07:17Merci Aude Gégère. Pardonnez-moi pour le retard
01:07:19puisque je sais que vous patientiez
01:07:21pour passer. Je rappelle que vous êtes
01:07:23bombe du Conseil d'administration des jeunes agriculteurs.
01:07:25Vous vouliez dire quelque chose
01:07:27en deux secondes parce qu'on arrive au terme.
01:07:29Non, mais je voulais dire à Aude que
01:07:31la France est derrière
01:07:33ces agriculteurs, en tout cas l'essentiel.
01:07:35Ils font un métier de chien. Leur patrimoine
01:07:37souvent diminue de façon absolument
01:07:39considérable. Il y a un appauvrissement.
01:07:41Ils passent trop d'heures par semaine
01:07:43à faire de la bureaucratie et de la paperasserie alors qu'ils
01:07:45devraient être à s'occuper de leurs champs et de leurs
01:07:47fermes et qu'ils sont aussi les grands protecteurs
01:07:49de l'environnement. Donc si on aime
01:07:51l'environnement, on aime ces agriculteurs.
01:07:53Voilà. Exactement. Et on en parle
01:07:55sur ces news dans tous les cas et c'est important
01:07:57de parler de nos agriculteurs. Un beau slogan de la part
01:07:59de Françoise. Répétez le slogan.
01:08:01Quand on aime l'environnement,
01:08:03on aime ses agriculteurs.
01:08:05Vous savez, Françoise, ça sort comme ça.
01:08:07Je ne sais même plus ce que je dis.
01:08:09Les amis, merci de m'avoir accompagnée. L'émission se
01:08:11poursuit dans quelques instants. On va vous
01:08:13rediffuser l'interview de Jérôme Guedj
01:08:15qui était l'invité de Romain Désarble,
01:08:17député de l'Essonne, qui était l'invité du Grand Rendez-Vous
01:08:19politique. Je vous retrouve, moi, dans
01:08:21quelques instants. Bye bye et tout de suite.
01:08:25Merci. Merci beaucoup de
01:08:27nous accueillir chez vous. C'est votre
01:08:29premier News Weekend jusqu'à 14h.
01:08:31Je vous propose de retrouver
01:08:33Jérôme Guedj qui était l'invité de notre
01:08:35ami Romain Désarble ce matin dans le cadre du
01:08:37Grand Rendez-Vous politique. Jérôme Guedj.
01:08:39La grande interview,
01:08:41c'est News Europe 1 avec vous, Jérôme Guedj.
01:08:43Bonjour, Jérôme Guedj, député socialiste
01:08:45de l'Essonne. On va, comme
01:08:47tous les jours, balayer toute l'actualité.
01:08:49Évidemment, je voulais qu'on commence par le match
01:08:51d'hier soir France-Israël. On est en Europe,
01:08:53on est en France en 2024
01:08:55et pour sécuriser un match France-Israël,
01:08:57il faut 4000 policiers
01:08:59et gendarmes. Qu'est-ce que ça dit
01:09:01de la période que l'on est en train de vivre ?
01:09:03Ça dit la tension
01:09:05et la crispation, évidemment. Ça dit malheureusement
01:09:07que ce qu'on voulait
01:09:09éviter, ce qu'on était nombreux à vouloir
01:09:11éviter, à savoir l'importation du conflit sur le
01:09:13territoire national,
01:09:15a été rendu impossible par
01:09:17toutes celles et tous ceux qui estiment
01:09:19précisément que, plutôt que de chercher
01:09:21des points de concorde et de rassemblement,
01:09:23on devrait pouvoir les trouver sur ce sujet-là.
01:09:25Les mêmes depuis le début. La demande
01:09:27de la libération des otages,
01:09:29le cessez-le-feu, la protection des civils
01:09:31palestiniens et la recherche
01:09:33d'une solution politique.
01:09:35Il y a plutôt certains qui cherchent de la surenchère
01:09:37et qui vont, y compris, le chercher dans
01:09:39le sport. Ce n'était
01:09:41que du sport. Hier, j'étais au stade.
01:09:43Moi, je tenais à y être. C'était un match
01:09:45très ennuyeux, ballistiquement parlant,
01:09:47hormis ce gardien israélien
01:09:49qui était très fort, la Peretz.
01:09:51Mais surtout, ce qui était triste, c'était de voir
01:09:53le stade de France quand même très vide.
01:09:55Il manquait des gens pour supporter
01:09:57l'équipe de France. Peut-être que, d'ailleurs, si elle avait été
01:09:59plus et mieux supportée, elle aurait réussi à trouver
01:10:01le chemin de la lucarne.
01:10:03C'est un sentiment mitigé.
01:10:05Il fallait y être, pour rappeler que ce n'est
01:10:07que du sport, pour dire que
01:10:09tous les appels au boycott, ce n'est jamais une bonne chose.
01:10:11Je suis contre les formes de boycott,
01:10:13de mise au banc.
01:10:15J'ai des désaccords majeurs avec Benyamin Netanyahou.
01:10:17La veille, je protestais,
01:10:19y compris dans la rue,
01:10:21avec toutes celles et ceux
01:10:23qui à gauche, notamment,
01:10:25s'insurgeaient de la politique
01:10:27de l'extrême droite israélienne, de Smodric
01:10:29ou de Benvir, puisqu'il avait envisagé de venir
01:10:31à un gala. Donc, on peut avoir
01:10:33cette position, avoir des désaccords majeurs
01:10:35avec le gouvernement israélien,
01:10:37mais ne pas mettre au banc
01:10:39des nations les sportifs israéliens,
01:10:41les artistes, les universitaires.
01:10:43Je suis contre tous les appels au boycott
01:10:45dans le champ universitaire,
01:10:47des relations avec
01:10:49les intellectuels,
01:10:51les chercheurs israéliens. On doit, au contraire,
01:10:53maintenir ce lien avec la société civile israélienne
01:10:55qui, pour une partie d'entre elles,
01:10:57est très mobilisée, elle aussi.
01:10:59Il y a eu, à Amsterdam, de véritables chasses aux Juifs.
01:11:01Le Premier ministre néerlandais
01:11:03a parlé de la surreprésentation de jeunes
01:11:05issus de l'immigration dans ce qui s'est passé
01:11:07à Amsterdam. Est-ce que ça vous surprend ?
01:11:09Est-ce que ça vous a surpris ?
01:11:11Est-ce que vous l'avez entendu, le Premier ministre néerlandais,
01:11:13dire ça ?
01:11:15Ce qui m'a d'abord atterré
01:11:17et désespéré, c'est qu'à nouveau,
01:11:19pour du sport, avec les débordements
01:11:21qui sont inhérents aux sportifs,
01:11:23il y a des hooligans et donc des crétins
01:11:25parmi les supporters israéliens
01:11:27comme parmi les supporters
01:11:29de l'agence...
01:11:31Ce n'est pas ce qui s'est passé à Amsterdam, là. C'est au-delà.
01:11:33Ce n'est pas des affrontements.
01:11:35Malheureusement, des affrontements,
01:11:37on en a régulièrement
01:11:39dans le sport et singulièrement,
01:11:41surtout, d'ailleurs, dans le football.
01:11:43En effet, il s'est passé
01:11:45considérablement autre chose à Amsterdam
01:11:47puisqu'on est allé faire
01:11:49de manière indifférenciée
01:11:51la poursuite,
01:11:53la chasse à des supporters
01:11:55et moi, cette image restera gravée
01:11:57de manière indélébile d'une personne
01:11:59qui, au sol, en train
01:12:01de se faire tabasser, comme protection,
01:12:03qui est obligée de dire « je ne suis pas juif ».
01:12:05En arriver là, pour moi,
01:12:07c'est l'échec majeur. Il n'a pas dit
01:12:09« je ne suis pas un supporter du Maccabi ».
01:12:11Il n'a pas dit « je ne suis pas israélien ». Il a dit
01:12:13« je ne suis pas juif », ce qui ne veut pas dire que dans les deux autres cas,
01:12:15ce serait une circonstance atténuante.
01:12:17Je suis outré par celles et ceux
01:12:19qui, là aussi, ont exprimé
01:12:21des circonstances atténuantes
01:12:23en disant qu'on pourrait lyncher, en gros,
01:12:25parce qu'on est un soutien
01:12:27d'Israël, parce qu'on serait un soutien
01:12:29du génocide ou parce que...
01:12:31Sur la surreprésentation de jeunes
01:12:33issus de l'immigration, je ne vous ai pas entendu.
01:12:35Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ?
01:12:37Je ne fais pas
01:12:39d'essentialisation.
01:12:41Je peux constater les choses,
01:12:43mais vous voyez précisément,
01:12:45à chaque fois
01:12:47qu'on dit, qu'on s'adresse à telle ou telle
01:12:49catégorie de la société,
01:12:51en disant « c'est parce que vous êtes juif,
01:12:53c'est parce que vous êtes musulman que vous devez avoir telle attitude
01:12:55ou que vous avez telle ou telle attitude »,
01:12:57je pense que c'est un échec.
01:12:59C'est d'autant plus nécessaire, pour le coup,
01:13:01de ne pas alimenter
01:13:03ces assignations
01:13:05identitaires des uns et des autres.
01:13:07Ça va permettre de régler
01:13:09les problèmes si on ne décrit pas la réalité ?
01:13:11Moi, je décris la réalité, je n'ai pas de problème.
01:13:13Si votre question est de savoir
01:13:15est-ce que parmi les différentes formes
01:13:17d'antisémitisme, il y a
01:13:19à côté de l'antisémitisme traditionnel
01:13:21de l'extrême droite, un antisémitisme
01:13:23qui existe dans le monde arabo-musulman ? Oui, ça existe.
01:13:25Et ce serait une erreur
01:13:27que de dire que ça n'existe pas.
01:13:29Mais réduire la position
01:13:31des uns et des autres uniquement en ça,
01:13:33c'est pour ça que je ne veux pas qu'on s'adresse...
01:13:35Je n'aime pas quand on s'adresse
01:13:37aux citoyens français.
01:13:39Moi, je suis un député de la nation. En disant
01:13:41vous devez penser ceci parce que votre
01:13:43origine culturelle ou religieuse
01:13:45devrait vous amener à penser ça.
01:13:47C'est ce qu'avait tenté de faire Jean-Luc Mélenchon à votre endroit.
01:13:49C'est ce qu'avait fait.
01:13:51Il l'a fait clairement.
01:13:53Ça s'appelle de l'essentialisation.
01:13:55Considérer qu'on ne parle pas comme
01:13:57citoyen, comme député,
01:13:59comme homme de gauche. On parle d'où on vient.
01:14:01Moi, quand je m'exprime dans le débat public,
01:14:03je ne m'exprime pas parce que je suis juif
01:14:05comme je ne pense pas quand je m'adresse
01:14:07à quelqu'un qu'il va
01:14:09entendre tel ou tel argument parce qu'il est catholique
01:14:11ou parce qu'il est musulman.
01:14:13Ça, c'est la logique d'essentialisation. C'est la logique de communautarisation.
01:14:15C'est le contraire de l'universalisme républicain.
01:14:17Et quand on joue avec ça
01:14:19et qu'on a un responsable politique,
01:14:21alors on tourne le dos à
01:14:23justement cette histoire républicaine
01:14:25du pays, à la laïcité
01:14:27et surtout, on tourne le dos à l'esprit de Concorde.
01:14:29Et moi, c'est ça qui m'inquiète le plus
01:14:31parce qu'à chaque fois qu'on segmente
01:14:33la société, eh bien, on pose
01:14:35les jalons de la conflictualisation.
01:14:37Jérôme Guedj, député PS
01:14:39de l'Essonne, invité de la grande interview
01:14:41CNews Europe 1.
01:14:43Le constat de la ministre de l'Éducation, Anne Gentay,
01:14:45sur l'école est inquiétant.
01:14:47Elle s'exprime dans le Figaro.
01:14:49Elle dit qu'il faut rétablir
01:14:51l'ordre avant même de parler de
01:14:53savoir. Elle dit qu'il faut rétablir l'ordre
01:14:55à l'école. Depuis trois ans, le nombre
01:14:57d'incidents graves déclarés dans nos établissements
01:14:59a été multiplié par deux.
01:15:01Elle dit qu'il y a de plus en plus de violences
01:15:03à l'école primaire. À l'école primaire, on a
01:15:05entre 6 et 11 ans. Comment
01:15:07en est-on arrivé là ?
01:15:09Moi, je ne veux pas réduire l'école
01:15:11à ces questions-là qui sont essentielles.
01:15:13On entend des remontées
01:15:15d'inquiétude sur
01:15:17le respect de l'autorité.
01:15:19C'est la ministre de l'Éducation nationale.
01:15:21La ministre de l'Éducation nationale doit d'abord et avant tout
01:15:23se poser la question du fonctionnement
01:15:25de ce grand et nécessaire service public
01:15:27de l'éducation. On ne peut pas
01:15:29avoir un budget en préparation
01:15:31et qui sera adopté à coup de 49.3,
01:15:33avec 4000 postes d'enseignants
01:15:35potentiellement supprimés.
01:15:37Après, c'est mouvoir de la question de l'ordre.
01:15:39Parce que des enseignants, des adultes,
01:15:41de la présence dans l'établissement,
01:15:43c'est la transmission des savoirs, mais c'est aussi
01:15:45les conditions d'ordre et de sécurité.
01:15:47Les enseignants, il faut
01:15:49qu'ils puissent avancer sur les deux jambes.
01:15:51La question du respect de l'autorité est indispensable
01:15:53et je serai toujours le premier
01:15:55aux côtés des enseignants. Quand je vois
01:15:57encore hier une élève
01:15:59qui gifle un enseignant, là,
01:16:01j'ai failli dire tolérance zéro,
01:16:03c'est-à-dire rappel
01:16:05qu'il ne peut pas y avoir de conditions d'enseignement
01:16:07sans le respect de l'ordre.
01:16:09Les professeurs ne vont pas se réduire à eux-mêmes sur le respect,
01:16:11sur l'autorité, en acceptant de se laisser tutoyer, par exemple ?
01:16:13Non, mais je ne veux pas avoir
01:16:15une vision vintage.
01:16:17Moi, j'ai, à une époque, tutoyé des enseignants
01:16:19et le respect
01:16:21pouvait être concomitant.
01:16:23Il peut y avoir une proximité
01:16:25sans altérer
01:16:27le respect
01:16:29des valeurs, le respect de l'autorité.
01:16:31Mais, encore une fois, faisons attention
01:16:33à ne pas réduire la mission
01:16:35d'enseignement, à la caricaturer
01:16:37et à la mettre uniquement sur ce terrain-là.
01:16:39Il faut des enseignants
01:16:41qui soient en nombre suffisant,
01:16:43il faut des enseignants qui soient
01:16:45correctement rémunérés. Moi, je suis plus meurtri
01:16:47aujourd'hui par une forme de déprime
01:16:49dans le monde enseignant.
01:16:51Aujourd'hui, un enseignant qui débute,
01:16:53il gagne 1,3 fois le SMIC
01:16:55quand, au début des années 80,
01:16:57il gagnait environ deux fois le SMIC.
01:16:59C'est-à-dire qu'il y a eu une sorte de relégation
01:17:01dans la société
01:17:03du statut des enseignants.
01:17:05En Allemagne,
01:17:07le respect et la qualité
01:17:09du travail, c'est aussi parce qu'on a des enseignants
01:17:11qui sont presque deux fois plus payés
01:17:13en début de carrière que les enseignants
01:17:15français. Donc, vous voyez,
01:17:17c'est une combinaison sur
01:17:19tout ce qui se passe à l'école. Je suis absolument
01:17:21d'accord sur les principes de la République,
01:17:23la transmission des savoirs,
01:17:25mais dans ce cas-là, il faut vraiment s'en donner les moyens
01:17:27et ne pas se payer de mots.
01:17:28Jérôme Gage, le budget, vous y faisiez allusion
01:17:30à l'instant les postes
01:17:32de professeurs qui seraient supprimés
01:17:344 000 postes. Il faut dire qu'il y a moins
01:17:36d'élèves scolarisés. Mais bon, le budget...
01:17:38C'est l'occasion précisément d'avoir
01:17:40moins d'élèves
01:17:42par classe.
01:17:44Oui, mais c'est une question de choix
01:17:46parce qu'on va parler du budget. Ce n'est pas une question
01:17:48d'exposition des dépenses.
01:17:50Aujourd'hui, c'est un appauvrissement
01:17:52au niveau des recettes.
01:17:54Que ce soit pour le budget de la Sécurité sociale.
01:17:56Moi, j'ai beaucoup travaillé pendant 3 semaines sur le budget
01:17:58de la Sécu et malheureusement, on n'a pas pu le voter à la fin.
01:18:00Ou pour le budget de l'État.
01:18:02Le choix qui est fait,
01:18:04c'est celui... C'est très facile de dire
01:18:06il n'y a plus de recettes, il y a un déficit, donc on coupe
01:18:08dans les dépenses. C'est un problème de recettes.
01:18:10Que ce soit pour le budget de l'État
01:18:12où il y a environ presque
01:18:1460 milliards depuis 2017 de recettes
01:18:16qui ont été diminuées.
01:18:18Que ce soit par des
01:18:20exonérations d'impôts, par des suppressions d'impôts
01:18:22qui concernent
01:18:24une petite partie. Ce n'est pas
01:18:26l'impôt du plus grand
01:18:28nombre qui a été supprimé.
01:18:30Sur la Sécurité sociale, on est à 80 milliards
01:18:32d'exonérations de cotisations
01:18:34patronales. Est-ce que ça marche ?
01:18:36Est-ce que quand le gouvernement
01:18:38pour la première fois réfléchit
01:18:40et se dit peut-être qu'on peut revenir sur certaines de ces exonérations
01:18:425 milliards d'euros, ce n'est pas colossal
01:18:44c'est sa propre majorité
01:18:46je mets beaucoup de guillemets
01:18:48qui rejette ce type de dispositions.
01:18:50Donc on a un problème de recettes, pas un problème de dépenses.
01:18:52Michel Barnier qui dit dans Sud-Ouest
01:18:54qu'il utilisera probablement le 49-3
01:18:56c'est plus que probable, non ?
01:18:58C'est certain, simplement la différence
01:19:00avec Elisabeth Borne, c'est que lui ne le fait pas dès le début
01:19:02puisqu'il pense qu'il va pouvoir mieux
01:19:04négocier avec les sénateurs
01:19:06républicains
01:19:08de la droite républicaine
01:19:10au Sénat. Et donc quand le texte
01:19:12reviendra fin novembre, début décembre
01:19:14après une commission mixte paritaire
01:19:16il y aura un 49-3
01:19:18mais le résultat est le même, moi je suis frustré
01:19:20comme parlementaire, je vous reparlais du budget
01:19:22de la Sécu, de ne pas avoir pu
01:19:24parler par exemple du gel des pensions de retraite
01:19:26on n'a pas pu aborder dans l'hémicycle
01:19:28ce sujet-là, ils ont fait traîner pour qu'on n'y arrive pas
01:19:30pourtant ça préoccupe l'ensemble des retraités
01:19:32de savoir si au 1er janvier 2025
01:19:34ils vont avoir une revalorisation de leurs pensions
01:19:36de retraite. Ça a été annoncé
01:19:38par le Premier ministre
01:19:40oui mais au bout du bout
01:19:42j'espère que tout le monde a bien compris
01:19:44que ce ne sera pas à la hauteur
01:19:46de ce qui était prévu, c'est une sorte de demi-mesure
01:19:48il y a au moins 9 millions de retraités
01:19:50qui seront pénalisés puisque seuls ceux
01:19:52qui ont des retraites
01:19:54inférieures au SMIC, à 1400 euros
01:19:56auront une demi-revalorisation
01:19:58et l'année
01:20:00d'après, en 2026, ce sera sur la base
01:20:02de cette demi-revalorisation
01:20:04à 0,9% au lieu de
01:20:061,8%. Concrètement
01:20:08c'est quelques centaines d'euros de moins
01:20:10par an pour des gens
01:20:12qui ont besoin de payer leur mutuel
01:20:14qui ont besoin d'avoir un peu
01:20:16de mou, si j'ose dire, pour
01:20:18leur quotidien, leur logement
01:20:20ou faire plaisir à leurs petits-enfants. C'est ça qui va manquer
01:20:22dans le budget des retraités
01:20:24et je le redis, alors que d'autres solutions
01:20:26étaient possibles. Dans ce même budget de la sécurité
01:20:28sociale, à la place de cette
01:20:30mesure, on avait dit on peut dégager
01:20:32des retraites pour taxer par exemple les retraites chapeau
01:20:34pour taxer les distributions
01:20:36gratuites d'actions. Ça c'est pas
01:20:38le commun des Français qui était concerné.
01:20:40La politique c'est des choix et là on a fait
01:20:42les mauvais choix de pénaliser
01:20:44tous les retraités plutôt
01:20:46que d'aller mettre dans
01:20:48l'effort collectif et dans une forme de
01:20:50patriotisme économique
01:20:52ceux qui, par exemple,
01:20:54continuent à distribuer de grands dividendes
01:20:56et beaucoup de dividendes aujourd'hui. Jérôme Guedj
01:20:58député PS de l'Essonne, invité de la grande interview
01:21:00CNews Europe 1. Je voulais vous entendre
01:21:02sur la grève des fonctionnaires.
01:21:04Plusieurs syndicats de fonctionnaires
01:21:06veulent faire grève le 5 décembre.
01:21:08Ils refusent les économies demandées, notamment
01:21:10les trois jours de carence et la réduction
01:21:12de l'indemnisation des petits arrêts
01:21:14maladie. Vous comprenez cette grève
01:21:16de fonctionnaires le 5 décembre ? Dans ce pays,
01:21:18le service public est absolument indispensable.
01:21:20Oui, on est d'accord.
01:21:22Sauf que moi je suis un peu effaré quand je vois
01:21:24le nouveau ministre de la fonction publique
01:21:26tweeter de manière
01:21:28enthousiaste et complètement béate
01:21:30face à Elon Musk ou quand je vois
01:21:32Valérie Pécresse qui dit qu'il faut faire un
01:21:34comité de lâche pour sabrer dans
01:21:36la bureaucratie. La réalité, c'est sabrer
01:21:38dans les services publics. Concrètement,
01:21:40c'est l'hôpital, c'est l'école dont on vient de parler, c'est la police
01:21:42et la justice. Il n'y a pas d'économie à faire dans les services
01:21:44publics ? Tout va bien ? Je serais
01:21:46le dernier à vous dire ça. Il y a de l'efficacité
01:21:48et de l'efficience de la dépense publique
01:21:50qu'il faut chercher partout. Mais il faut d'abord
01:21:52se poser la question justement
01:21:54de la qualité du service qui est rendue. Et la grève ?
01:21:56La grève, c'est un constat d'échec
01:21:58toujours. Donc moi je préfère qu'il y ait
01:22:00des préavis, qu'on négocie
01:22:02et que le gouvernement, par exemple, se dise que
01:22:04sur les jours de carence ou sur la moindre indemnisation
01:22:06des petits arrêts de travail
01:22:08comme vous le dites, il faut se poser
01:22:10la question. Pourquoi il y a ça ? C'est quoi
01:22:12les questions de qualité de vie au travail ?
01:22:14De pénibilité dans un certain nombre de ces métiers ?
01:22:16Pourquoi la fonction publique territoriale ?
01:22:18Moi j'ai été président
01:22:20d'un département.
01:22:22J'avais 4500 agents.
01:22:24Pourquoi il y a plus d'arrêts maladie dans la fonction publique ?
01:22:26Parce que le profil des gens qui travaillent dans la fonction
01:22:28publique est pas le même.
01:22:30Il y a plus de femmes dans la fonction publique.
01:22:32On a une population
01:22:34plus âgée en termes de
01:22:36pyramides des âges.
01:22:38Et puis il ne faut pas oublier qu'il y a des métiers
01:22:40pénibles dans la fonction publique.
01:22:42Il ne faut pas avoir une vision
01:22:44courtelinesque du fonctionnaire.
01:22:46Mais il y a des métiers pénibles dans le privé.
01:22:48Ils existent aussi, mais
01:22:50vous savez, le rapport de Ligas, sur la base duquel
01:22:52la discussion a lieu,
01:22:54dit que les différences ne sont pas
01:22:56gigantesques
01:22:58entre les 11,6 jours
01:23:00d'absentéisme pour raison maladie
01:23:02dans le secteur privé et les 14 jours
01:23:04dans le secteur public.
01:23:06La différence c'est le profil
01:23:08des métiers et d'âge
01:23:10des agents de la fonction publique.
01:23:12Jérôme Gage sur CNews Europe 1.
01:23:14A votre place, fin octobre, il y avait un autre
01:23:16élu, j'allais dire élu local,
01:23:18vous êtes député, mais en tout cas c'était
01:23:20Christian Estrosi, maire de Nice.
01:23:22Et il nous disait que la question de l'emploi
01:23:24à vie des fonctionnaires, je pense aux abus,
01:23:26parce que c'est la question
01:23:28sous-jacente sur les arrêts maladie.
01:23:30Est-ce que les fonctionnaires n'abusent pas
01:23:32des arrêts maladie parce qu'ils ont de l'emploi à vie ?
01:23:34Il disait que la question de l'emploi à vie
01:23:36des fonctionnaires devait être posée.
01:23:38Non, mais il y a des vieilles lunes
01:23:40de la droite républicaine
01:23:42qui consistent à dire qu'il y a
01:23:44des abus. Dans ce cas-là, je veux bien qu'on pose
01:23:46la question.
01:23:48Vous savez, la contrepartie de l'emploi à vie,
01:23:50c'est le fait que les fonctionnaires, globalement,
01:23:52sont moins payés
01:23:54en début de carrière, en déroulement de carrière.
01:23:56On parlait des enseignants que des autres.
01:23:58Donc c'est une sorte de deal implicite.
01:24:00Vous avez une garantie de l'emploi
01:24:02et vous acceptez une forme
01:24:04de modération salariale tout au long
01:24:06de votre vie.
01:24:08Moi, je poserais plutôt la question
01:24:10de la pertinence
01:24:12encore de ce deal
01:24:14sur le volet
01:24:16du niveau de la rémunération.
01:24:18On ne peut pas avoir une qualité...
01:24:20Aujourd'hui, regardez, on a des difficultés
01:24:22de recrutement. Comment on va faire demain
01:24:24si on manque de profs,
01:24:26de maths dans certains collèges
01:24:28ou dans certaines académies ?
01:24:30Pourquoi on a une grande démission,
01:24:32y compris dans le champ de la santé ?
01:24:34On a des difficultés à recruter des infirmières
01:24:36aujourd'hui pour faire tourner les services d'urgence
01:24:38ou les services d'anesthésie.
01:24:40Imaginez un monde sans fonctionnaires.
01:24:42Je sais que c'est la mode
01:24:44ou que c'est paresseux et facile de dire du mal
01:24:46des fonctionnaires, mais c'est vieux comme le monde.
01:24:48Sauf que dans les moments de crise,
01:24:50des tempêtes ou des incidents climatiques,
01:24:52dans les moments de drame, quand il y a des attentats,
01:24:54dans des moments de cohésion nationale,
01:24:56on repose toujours sur la qualité
01:24:58du service public dans ce pays. Et nous ne l'oublions pas.
01:25:00Une dernière question. Le parquet
01:25:02a réclamé 5 ans d'inéligibilité pour Marine Le Pen
01:25:04dans le procès des assistants parlementaires du FN.
01:25:06Si les juges suivent
01:25:08le parquet, Marine Le Pen ne pourra pas se présenter
01:25:10à la prochaine présidentielle. Vous comprenez
01:25:12que la justice puisse décider de fait
01:25:14de qui peut ou pas se présenter ?
01:25:16Dure à l'aix, c'est de l'aix.
01:25:18C'est de l'aix dure, mais c'est la loi.
01:25:20Je n'avais pas entendu Marine Le Pen, je crois même
01:25:22quand cette loi a été votée, ou les évolutions
01:25:24de celle-ci s'y opposaient.
01:25:26Je me rappelais même d'une Marine Le Pen
01:25:28qui disait que c'est scandaleux les politiques
01:25:30qui volent l'argent des Français.
01:25:32Je me rappelle qu'elle disait ça au moment du procès
01:25:34Juppé en 2004 ou en 2005.
01:25:36Il ne faut pas oublier que
01:25:38d'après les réquisitions,
01:25:40manifestement, le RN
01:25:42de manière organisée, en bande
01:25:44organisée, a volé l'argent des Français
01:25:46en détournant
01:25:48des financements publics
01:25:50au profit de son parti.
01:25:52Vous savez,
01:25:54la démocratie, c'est l'état de droit.
01:25:56Si les juges estiment
01:25:58qu'on ne respecte pas
01:26:00la loi et que cette loi prévoit
01:26:02cette peine d'inégibilité, c'est ainsi.
01:26:04Je sais qu'elle poussera des cris d'orfraie,
01:26:06mais moi je suis
01:26:08respectueux de l'état de droit.
01:26:10On verra les décisions du juge le moment venu.
01:26:12Cela ne veut pas dire que pour autant
01:26:14je refuse la confrontation avec les idées
01:26:16du Rassemblement National. Elle aura lieu de toute
01:26:18manière. Il y a Marine Le Pen, il y a Jordan Bardella.
01:26:20Ils ont de quoi
01:26:22présenter des candidats aux différentes élections.
01:26:24Jérôme Guedj, député PS de l'Essonne,
01:26:26était l'invité de la grande interview CNews Europe 1.
01:26:28Merci à vous. Bonne journée.
01:26:30Voilà, c'était le grand rendez-vous.
01:26:32Merci. Fin de ce
01:26:34Maynews Weekend. Dans quelques
01:26:36instants, c'est l'excellente Nelly Denac
01:26:38et 180 Minutes Info.
01:26:40Et je vois le plaisir de vous retrouver tout à l'heure
01:26:42pour Punchline Weekend.
01:26:44A tout à l'heure.