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00:00Numéro 1, première radio des PO, et à Perpignan, France Bleu Roussillon, l'invité du 6.9.
00:117h45, Simon Colbeauc, notre invité ce matin, il se bat pour éviter de nouveaux gros incendies dans le département.
00:17Bonjour François Briard, vous êtes l'un des présidents de l'association Sentinelle des Alberts.
00:22Comme beaucoup d'habitants du département, vous avez été très marqué par le violent feu au sud de Saint-André, c'était durant l'été 2023.
00:29Et ce matin, vous êtes venu pousser un cri d'alarme, le débroussaillement, c'est un moyen évidemment de limiter les incendies de végétation,
00:36c'est aussi une obligation légale, ce débroussaillement n'est pas correctement assuré sur des centaines de parcelles dans les Alberts.
00:43Vous avez fait les comptes avec les bénévoles de votre association, qu'est-ce que ça donne concrètement ?
00:48Un an après l'incendie, concrètement, on a le sentiment que quasiment rien n'a été fait.
00:54On a eu la même inquiétude cet été 2024, et ce traumatisme issu de 2023 est très prégnant, très présent.
01:02Sur les parcelles que vous avez pu observer, combien sont effectivement débroussaillées ? Est-ce que le travail est bien fait quand même par endroits ?
01:09Il y a quand même des endroits qui ont été faits, mais en étant gentil, ça ne dépasse pas les 10%.
01:16Donc il faut quand même réaliser que si on ne fait que la moitié du travail, c'est comme si on n'avait rien fait.
01:21Puisque le feu, lui, il va sauter d'une parcelle à l'autre, en sautant celles qui ont été débroussaillées ou en allant vers celles qui n'ont pas été débroussaillées.
01:29Donc il faut aller beaucoup plus loin et beaucoup plus vite. On ne va pas attendre 10 ans de craindre chaque été un incendie nouveau.
01:37Ce que vous nous dites, c'est qu'un an après le feu de Saint-André qui avait été très violent, un camping entier a été détruit, des centaines de personnes évacuées,
01:44mobilisation extrêmement importante des sapeurs-pompiers, un an après, aucune leçon n'a été tirée. C'est ce que vous nous dites ce matin.
01:50Oui, on peut le dire comme ça. Aucune leçon. Nous savons que dans les mairies, c'est à différents niveaux.
01:57Ça travaille quand même, ça cherche à comprendre, ça informe la population. Mais il n'y a pas forcément, c'est très disparate, il n'y a pas forcément une accélération par rapport à l'urgence.
02:09Alors à qui appartiennent ces parcelles qui ne sont pas débroussaillées ?
02:12Alors elles appartiennent à des gens qui ont hérité de biens en quelque sorte. Il y a plein de cas différents.
02:20Il y a même des gens qui ne savent pas qu'ils ont une parcelle. Des fois c'est aussi le cas. On a des cas assez curieux.
02:25Et puis c'est toujours bien sûr extérieur du village. C'est souvent des anciennes parcelles qui étaient cultivées auparavant et qui aujourd'hui sont en friche totale.
02:40C'est le gros problème des alberts. C'est-à-dire qu'on a un recul de la viticulture et de l'agriculture.
02:46Ces parcelles appartiennent uniquement à des privés ? Il y a aussi des mairies, des entreprises parfois qui les possèdent ?
02:51Les deux, oui. Les mairies essaient, notamment sur Saint-André, de plus en plus d'acquérir du terrain pour pouvoir combattre ces friches.
03:03Nous savons qu'il y a des projets. Je veux rester très positif toujours. C'est-à-dire que ça avance à différentes vitesses suivant les villages.
03:14On a quand même des très beaux exemples aussi, notamment Saint-Génis qui a un très beau patrimoine viticole.
03:20Donc il n'y a pas un gros risque d'incendie à maintenir. Et Larocque, nous pensons qu'ils font de très gros efforts et en cours du travail, ça fait des efforts.
03:28Donc Saint-Génis et Larocque, plutôt bons élèves. Les autres doivent se réveiller un petit peu, c'est ce que vous nous dites.
03:34Vous êtes allés les voir, ces propriétaires, qu'est-ce qu'ils vous disent ? Ils vous disent « je ne savais pas, c'est trop cher de débroussailler, je m'en fiche ». Qu'est-ce qu'ils vous disent ?
03:42On est surtout allé voir toutes les institutions et les mairies. On a eu beaucoup de réponses. On a le soutien d'Argelès notamment, de M. Parra pour la communauté de communes.
03:52Pas de réponse sur certains villages, on attend toujours. Et on a constaté qu'en fait, il n'y a pas trop d'impulsion.
04:00Donc les propriétaires disent « mon voisin n'a pas débroussaillé, pourquoi je le ferais aussi ? ». Et ainsi de suite, on est dans un cercle vers le bas.
04:08On n'est pas en train de s'entraider et de monter.
04:12Du coup, votre association a décidé d'accélérer et de réaliser des constats du huissier. Racontez-nous.
04:17C'est avec nos petits moyens, puisqu'un commissaire de justice huissier, ça coûte. Heureusement, on est très bien soutenus et très bien conseillés par avocats et huissiers.
04:26Nous avons commencé un petit groupe de 17 constats qui nous mènent à faire un recours gracieux. On a commencé par Saint-André. On attend toujours d'ailleurs une réponse.
04:39Le maire, un an après le violent incendie qu'il y a eu sur la commune de Saint-André, le maire de Saint-André ne vous a pas répondu ?
04:44Alors, il ne nous a répondu pas sur ce recours gracieux. On a été très précis là-dessus. Ça fait déjà un dépassement de six semaines.
04:53On va continuer avec nos petits moyens. Mais comme on vous avait dit tout à l'heure, il y a des centaines, constatées pour l'instant, de parcelles qui sont en friche, non faites.
05:04Donc, on démarre avec peu de moyens. Nous n'avons pas encore un an.
05:09Il est 7h50 dans Ici Matin. François Briard, co-président de l'association Sentinelle des Alberts, est notre invité. Simon Colbeck.
05:15François Briard, ce qu'il faut dire aussi, c'est que si on ne débroussaille pas son terrain, non seulement on risque de favoriser les incendies, de mettre des vies en danger,
05:22mais on peut aussi être tenu responsable des dégâts ou des pertes humaines lors de ces incendies. On peut perdre très gros et on peut aussi se retrouver au tribunal. Il faut en avoir conscience.
05:32Oui, tout à fait. Pour l'instant, c'est un petit peu la roulette russe. On espère que ça va passer à côté, dans le village d'à côté, chez le voisin.
05:41Il n'y a pas de prise de conscience réelle que la mise en danger d'autrui, des biens d'autrui et de la vie d'autrui aussi, c'est quelque chose de très grave.
05:52Donc, par ce système de recommandés, on fait prendre conscience à la population. On aimerait le faire aussi avec toutes les mairies si possible, pour que ça aille plus vite dans le bon sens.
06:04Il y a des amendes qui peuvent être dressées. Est-ce que c'est le cas dans les Alberts ?
06:07Dans certains villages, oui, et ça a été très efficace.
06:10Et quel village par exemple ?
06:11La Roque.
06:12La Roque et Saint-Génis, on en revient aux bons élèves dont vous parliez tout à l'heure.
06:16Les autres villages traînent. Du coup, il n'y a pas de motivation réelle des voisins. Ils se disent, je vais faire comme mon voisin qui ne fait rien.
06:25Est-ce que vous pourriez aller, vous, à votre association, jusqu'à déposer plainte carrément, pour mise en danger de la vie d'autrui ?
06:30Ça pourrait arriver, oui. C'est un peu tôt pour une association aussi jeune. On a beaucoup de choses à découvrir. On ne veut pas faire d'impair.
06:36Bien sûr, on est totalement un politique et nous souhaitons vraiment d'abord nous-mêmes découvrir les possibilités et être une force de proposition.
06:44Ça veut dire que si quelqu'un, un auditeur, nous entend et qu'il se dit, mince, moi, il faut que je débroussaille, il peut vous contacter pour avoir des informations, des renseignements ?
06:51Bien sûr.
06:52Sentinelle des Alberts. 150 bénévoles. Qui sont ces bénévoles ?
06:56Alors, ils sont répartis sur 5-6 villages. C'est parti essentiellement de Saint-André-Sauray-d'Argelès, l'incendie tout simplement.
07:05De l'été 2023.
07:06Il y a tout type de sentinelles. Ce sont des gens surtout qui sont passionnés par leur territoire.
07:12Ça vous inquiète évidemment ce constat terrible que vous faites. Moins de 10% des parcelles qui devraient débroussailler, qu'ils sont réellement ?
07:18Oui, ça nous inquiète beaucoup. Il faut imaginer que chaque été, en 2024 notamment, dès qu'une sirène d'ambulance passait dans un rond-point, les réseaux s'animaient excessivement.
07:28Le traumatisme était toujours présent. Donc oui, c'est inquiétant et ce n'est pas très vivable. Ce n'est pas très agréable.
07:35Merci beaucoup. Je rappelle que vous êtes le co-président de l'association Sentinelle des Alberts.
07:40François Briard, merci d'être venu nous voir ce matin et d'avoir été l'invité de France Bleu au Sillon.
07:45Merci à vous.
07:46Bonne journée.

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