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Ce mercredi, sur Europe 1, Olivier Babeau s'intéresse à l'importance de réduire les dépenses dans le Budget 2025.
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Transcription
00:00Et à 7h20 sur en fin de place à l'édito éco, Dimitri Pavlenko.
00:04Bonjour Olivier Babaud.
00:05Bonjour Dimitri, bonjour Anissa, bonjour à tous.
00:07On vient d'avoir un peu le bilan, les perspectives pour l'économie française dans les prochains mois avec Denis Ferrand, à l'instant Olivier.
00:14Est-ce que tout ça ne serait pas la faute de la politique de l'offre déployée depuis 2017 par Emmanuel Macron ?
00:20C'est la question à laquelle vous souhaitez répondre ce matin. Peut-être pour commencer, c'est quoi la politique de l'offre ?
00:24Dimitri, c'est tout simplement l'idée que pour avoir une économie dynamique,
00:27il faut favoriser l'activité de nos entreprises en baissant leurs impôts,
00:31en leur offrant de la visibilité grâce à la stabilité fiscale et réglementaire,
00:34en simplifiant leur vie.
00:36C'est ainsi qu'elles sont plus compétitives, qu'elles prennent confiance en l'avenir,
00:39investissent, gagnent des marchés, créent des emplois.
00:41C'est grosso modo ce qu'a fait Emmanuel Macron depuis 7 ans.
00:44Pourtant, on entend dire que c'est cette politique-là qui nous mène à la situation actuelle qui semble plutôt compliquée.
00:49Il est exact que les difficultés ne manquent pas.
00:51Crise industrielle, perspective de remontée du chômage, croissance en berne.
00:55Mais ce n'est pas parce que la politique de l'offre n'a pas tout résolu
00:58qu'elle n'allait pas en bonne partie dans la bonne direction.
01:01Son problème, c'est que cette politique de l'offre était hémiplégique.
01:04Qu'est-ce que vous voulez dire par là ?
01:06Tout simplement, parce que pour les États au budget déjà fortement déficitaire,
01:10une vraie politique de l'offre doit accompagner la baisse des recettes d'une baisse des dépenses.
01:15Quand vous baissez les recettes fiscales pour encourager l'économie,
01:17il faut aussi baisser les dépenses publiques pour éviter une dérive budgétaire
01:21qui finit toujours par nécessiter des douloureuses corrections.
01:24Dans une tribune signée jeudi dernier dans le journal Les Echos,
01:27l'économiste Pierre Cahuc rappelle les études qui ont passé en revue
01:30des centaines de cas de pays ayant mené des politiques d'austérité depuis 2010.
01:35Ces pays ont à chaque fois deux options austéritaires,
01:37privilégier une hausse des recettes, plus d'impôts, ou moins de dépenses.
01:41Quels sont les pays qui obtiennent le meilleur résultat en pratique
01:44sur la diminution du déficit et du poids de la dette ?
01:47J'imagine que ce sont les pays qui ont choisi de baisser leurs dépenses ?
01:50Bingo !
01:51Mais comment vous l'expliquez ?
01:52Une augmentation de prélèvement ou une baisse des dépenses
01:54ont tous les deux un effet dépressif sur l'activité.
01:56Il faut le savoir, dans les deux cas, on enlève du carburant à l'économie.
01:59Mais cet effet dépressif est plus fort dans le cas des hausses d'impôts.
02:03Un plan d'austérité fondé sur des hausses d'impôts d'1% du PIB
02:06fait reculer le PIB de 2% en moyenne et les effets durent 3 à 4 ans.
02:11En revanche, un plan d'austérité fondé sur une réduction des dépenses d'1% du PIB
02:15entraîne une perte de seulement un quart du PIB et l'effet dure moins de 2 ans.
02:21Résultat qui met à mal la vulgate keynésienne
02:23selon laquelle l'impôt est moins nocif pour l'économie qu'une réduction des dépenses publiques.
02:27Mais comment vous expliquez que la hausse des recettes, donc plus d'impôts,
02:30ça affecte plus l'activité que la baisse des dépenses ?
02:33Si on y réfléchit, c'est tout simple.
02:35Les chefs d'entreprise, les consommateurs sont des gens rationnels.
02:37Quand ils voient que l'État finance sa baisse d'impôts en creusant le déficit,
02:40ils savent que c'est un leurre annonçant un retour de bâton fiscal.
02:44Ils investissent moins et épargnent.
02:46Conclusion, ne renonçons pas, surtout pas à la politique de l'offre
02:49en nous laissant aller à la facilité des hausses d'impôts
02:52et complétons au contraire cette politique de l'offre
02:54par une baisse substantielle des dépenses.
02:56C'est l'exact contraire de ce qui se profile, hélas, pour l'instant dans le budget 2025.
02:59Signature Europe 1, Olivier Babaud.
03:01Merci beaucoup Olivier, bonne journée.

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