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Céline Géraud, accompagnée de la rédaction d’Europe 1, propose chaque midi un point complet sur l’actualité suivi de débats entre invités et auditeurs.
Retrouvez "Europe 1 13h" sur : http://www.europe1.fr/emissions/europe-1-midi3

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Transcription
00:00Et cette question, allons-nous pouvoir rejoindre nos familles pour les fêtes de fin d'année, pour Noël ?
00:06La question se pose puisque tous les syndicats appellent à une grève illimitée à partir du 11 décembre
00:12contre le démantèlement de la filiale du fret, ce qui ne va pas ranger l'organisation de nos vacances.
00:18On va écouter Fabrice Charrière, le secrétaire général UNSA Ferroviaire, il s'en défend au micro de Pascal Praud ce matin.
00:24Non, on ne se met pas en grève à Noël et ce n'est pas la traditionnelle grève de Noël.
00:29Nous, on utilise le seul outil qui est à disposition des salariés.
00:34On défend notre outil industriel, en réalité, qui est utile, encore une fois, pour toute la population.
00:38J'entends qu'on puisse regarder juste les fêtes de Noël.
00:40Seulement, on était reçu au ministère le 26 septembre, le 28 octobre.
00:44On a un préavis de grève le 21 novembre, qui est une grève carrée.
00:47C'est quoi une grève carrée ?
00:48C'est 24 heures de grève, en réalité.
00:50Ça y est, je vous l'ai dit, 21 novembre, une grève de 24 heures.
00:53Oui, il y a une info, quand même, là-dedans, ce matin, chez Pascal Praud.
00:58Ça laisse quand même un mois à la direction de la SNCF de prendre en considération
01:05ce que met aujourd'hui sur la table le Front syndical.
01:08C'est assez rare qu'il y ait un tel Front syndical.
01:10Notamment, c'est une question très importante pour notre pays,
01:13l'avenir du fret ferroviaire, pour faire court la commission.
01:17Ça fait un moment que ça dure. Pourquoi est-ce que cette menace de grève tombe pile de poils à chaque fois au même moment ?
01:21Tout simplement, l'effectivité de ce dossier fret SNCF arrive au 1er janvier.
01:27Ça devra être lancé le 1er janvier, sur décision autoritaire de la Commission européenne,
01:34qui veut scinder le fret SNCF en deux.
01:38Or, il y a besoin de maintenir, de protéger, de développer notre outil actuel
01:42pour mettre des camions sur les trains.
01:45C'est une bonne politique.
01:46On va en faire des tonnes avec la COP qui s'ouvre aujourd'hui.
01:50Mais on a là un outil important.
01:53Et donc, je vous assure, les cheminots, pour les avoir lus de près,
01:56ont des propositions très pertinentes pour le développement du fret ferroviaire.
02:00D'accord, mais est-ce que ce n'est pas un peu fort de café, un peu culotté,
02:02d'à chaque fois faire planer cette menace ?
02:05Malheureusement, nous sommes dans un pays, contrairement à d'autres,
02:08où il y a une culture du dialogue syndical, social, qui s'est effondrée.
02:12Et donc, le passage par, oui, en effet, la menace d'une grève appelant un chat un chat,
02:17est l'un des outils mis à disposition des organisations syndicales.
02:20Mais moi, je souhaite vivement qu'il y ait les trains pour les familles à Noël, bien évidemment.
02:24Et je n'ai pas si compris que les cheminots le souhaitent.
02:27Mais quand même, je rappelle, juste avant de vous entendre, Yvan,
02:30concernant les cheminots, puisqu'effectivement, ils vont négocier leur NAO, leurs primes.
02:35C'est les négociations annuelles obligatoires.
02:38Qui sont alignées par rapport à l'inflation.
02:41C'est les salaires et les conditions de travail.
02:43Effectivement, l'inflation ayant diminué, ces NAO vont diminuer aussi.
02:47Et je rappelle quand même que les salaires des 150 000 cheminots,
02:52eh bien, ces cinq dernières années, ces trois dernières années, pardonnez-moi,
02:55ils ont obtenu entre 5 et 6 % d'augmentation par an, les cheminots.
02:59C'est un peu choquant, quand même, de vouloir encore réclamer une augmentation,
03:04alors qu'ils ont déjà été augmentés, Olivier Dertigolles.
03:07Oui, après le gel d'un point d'indice pendant des années, pendant une dizaine, une décennie,
03:12avec, en effet, une inflation qui a été très élevée, qu'il a aujourd'hui reflue.
03:17Mais les organisations se battent pour, en effet, des conditions de salaire plus positives encore.
03:23Mais c'est normal, c'est traditionnel, c'est juste.
03:25C'est juste par rapport à d'autres corporations qui bénéficient de moins d'augmentation, j'avoue.
03:29Vous savez, j'ai un principe, je suis indécontrable là-dessus.
03:32Pardonnez-moi.
03:33Je défends les cheminots.
03:34Je sais.
03:35Dans mon ADN, je défends les cheminots.
03:38Vous défendez les cheminots, c'est bien votre droit, naturellement.
03:41Leur combat est parfaitement injuste.
03:43C'est vraiment le mâle français qui est un mâle qui trouve ses racines dans l'ancien régime.
03:48C'est-à-dire, c'est la tyrannie des corporatismes.
03:50Là, c'est une corporation, le corps des cheminots,
03:54qui essaie effectivement de tirer profit de tout ce qu'il peut pour essayer d'asseoir ses prérogatives, d'asseoir ses privilèges.
04:02Ça revient.
04:03D'asseoir ses privilèges.
04:04Et moi, je n'attends qu'une chose, et je l'espère de plus en plus,
04:06c'est que très vite, la SNCF et le FRED soient enfin mis en concurrence,
04:10que l'on puisse avoir le choix d'avoir à choisir ses compagnies,
04:15et de ne pas être sous les fourches codines de ces syndicats qui ne pensent qu'à eux.
04:19Et d'autre part, tu permettes.
04:20Qui sont à l'Israël.
04:21Oui, oui, je sais, la concurrence est épouvantable, bien entendu.
04:24Et l'Angleterre, bien sûr.
04:26Eh bien, tu regardes ça de plus près.
04:27Regardez ça de plus près.
04:28Et surtout, je trouve qu'il y a une indécence aujourd'hui à vouloir,
04:31de la part de ces travailleurs très privilégiés,
04:35parce qu'ils ont quand même la pérennité de l'emploi,
04:38c'est une indécence à vouloir réclamer toujours plus d'aides et de privilèges,
04:43alors que nous dirigeons vers une crise sociale énorme,
04:46avec 150 000 emplois qui risquent d'être mis à l'encan, si je puis dire,
04:52après ce qui s'est passé à Michelin, après ce qui s'est passé à Auchan,
04:55après ce qui va se passer ailleurs, etc.
04:56Revenons à la SNCF.
04:57Oui, on y revient, mais on est obligés de comparer malgré tout le sort de ces salariés,
05:01et ceux de ces corporations qui continuent à tenir le haut du pavé,
05:06et je trouve ça, en plus, je ne voulais pas prendre ce mot-là,
05:09mais à prendre en otage naturellement ceux qui vont partir.
05:12Deux secondes, Olivier, si vous voulez bien,
05:15on a Jacques qui nous appelle au 01-80-20-30-21,
05:18qui est un usager qui lui sera peut-être pris en otage au moment des vacances de Noël.
05:22Qu'en pensez-vous de cette nouvelle menace de grève de la SNCF ?
05:25Non, je suis très en colère, parce qu'en fait, je me rends compte que
05:29ce motif de grève est un prétexte de la part des syndicats.
05:34Personnellement, je n'ai pas d'avis sur le changement de statut
05:39de l'organisation du fret en France.
05:41Cependant, je voudrais connaître quelle est l'analyse
05:45que font les syndicats sur l'échec du développement du fret en France,
05:50puisqu'on est actuellement à la traîne par rapport à tous les pays européens,
05:54et ce n'est pas du fait des entreprises privées,
05:57parce que c'était géré par le service public.
06:00Ce préavis de grève, comme le disait Yvan Neufeuil,
06:05il est présenté par des privilégiés.
06:07Je rappelle que la réforme des retraites,
06:10qui va porter l'âge de la retraite à 64 ans pour beaucoup de Français,
06:14ne va pas s'appliquer à la SNCF,
06:16dont les conducteurs partent entre 51 et 54 ans,
06:20et les autres entre 56 et 59 ans.
06:23D'autre part, le déficit de la caisse de retraite de la SNCF
06:29émerge sur une ligne du budget de l'État qui se monte à 3,4 milliards.
06:35À une époque où le gouvernement recherche des économies sur les budgets,
06:40c'est une ligne qui coûte cher,
06:42et lorsque je paie mes impôts, ça me fait mal au cœur
06:44de penser qu'il y en a une partie qui sert à financer ça.
06:48Autre privilège, je rappelle que les employés de la SNCF
06:52bénéficient de la gratuité sur les transports,
06:55comme certains salariés peuvent bénéficier d'un logement gratuit,
07:01mais quand un salarié a un logement gratuit par son employeur,
07:05il a ce qu'on appelle un avantage de nature,
07:08qui apparaît sur sa fiche de paye,
07:10et qui apparaît sur sa déclaration de revenus.
07:12C'est-à-dire qu'il va payer des impôts dessus,
07:14et qu'il va payer des cotisations dessus.
07:16Et ce n'est pas le cas pour les employés de la SNCF.
07:19Merci beaucoup Jacques pour cette analyse pertinente.
07:21Il a fait un petit catalogue bien gratiné.
07:23Deux choses.
07:24D'abord, les cheminots n'ont pas la responsabilité
07:26de la mise à mal du chemin de fer,
07:29j'aime bien ce terme-là, dans notre pays,
07:31au cours des dernières années.
07:32Ce sont des politiques libérales et de sous-financement
07:35de nos infrastructures et de leur accompagnement
07:40qui ont fait ce mal français
07:43concernant l'état de notre ferroviaire, voyageurs ou frettes.
07:46Mais enfin, si la situation des cheminots était aussi favorable,
07:50je m'attends à ce que dans des milieux très aisés dans notre pays,
07:53dans la haute bourgeoisie,
07:55les parents puissent dire dès petits à leurs enfants
07:57mais vraiment on souhaite pour que ton devenir,
07:59pour que tu réussisses ta vie,
08:00tu deviennes cheminot mon fils.
08:02Parce que je peux vous assurer,
08:03pour connaître le milieu cheminot,
08:05c'est vrai qu'il y a des avantages,
08:06c'est vrai, exactement,
08:07mais c'est aussi des vies et du travail
08:11qui a aussi sa part de pénibilité.
08:13Et on va remercier évidemment Jacques,
08:14notre auditeur qui nous écoute en haut de Garonne,
08:16qui a tenu à réagir aujourd'hui dans Europe 1-13h.
08:18Et vous le savez,
08:19vous pouvez réagir toute la journée sur notre antenne.
08:21Merci beaucoup Yves-Henri Houffolle,
08:23Olivier d'Artigolle.
08:24Vous n'étiez pas d'accord sur le sujet,
08:26j'aurais bien aimé en parler encore,
08:27mais le temps passe si vite.
08:28Il aura l'occasion de le faire.
08:29Il y aura à dire.
08:30Et vous reviendrez avec votre casquette de cheminot,
08:31évidemment, Olivier d'Artigolle.
08:32Et votre sifflet.
08:33Et votre sifflet.
08:34Merci beaucoup et on se retrouve demain
08:35pour de nouvelles aventures.
08:36Ce soir, Pierre de Villeneuve, 19h.

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