Céline Géraud, accompagnée de la rédaction d’Europe 1, propose chaque midi un point complet sur l’actualité suivi de débats entre invités et auditeurs.
Retrouvez "Europe 1 13h" sur : http://www.europe1.fr/emissions/europe-1-midi3
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00:0013h-14h, Europe 1-13h, avec Céline Giraud sur Europe 1-13h21, Céline c'est l'heure d'accueillir votre chroniqueur du jour, l'avocate
00:07Sarah Salmane et le journaliste politique au journal du dimanche Jules Theresse.
00:11Bienvenue à bord les amis, ravi de vous retrouver. Bonjour, bonjour Céline, bonjour, j'espère que vous êtes en forme.
00:17On a beaucoup de sujets à décrypter avec vous et on va commencer par
00:21Grenoble et cette question, est-ce que c'est en train de devenir le Chicago français ?
00:25Parce qu'il y a eu un nouveau règlement de compte hier soir, une guerre des gangs sur fonds de trafic de drogue qui prend de l'ampleur.
00:30Un ado de 15 ans tué d'une balle dans la tête, non loin d'un point de deal.
00:34On va écouter Éric Henry, délégué national Alliance, il était l'invité ce matin sur CNews.
00:39On est vraiment dans du Far West, excusez-moi, mais ça devient gravissime parce qu'au-delà de la cartélisation de la ville de Grenoble,
00:45qui est une ville historiquement gangrénée,
00:48avant c'était le milieu traditionnel du banditisme, mais là c'est le banditisme comme on le connaît, des cités sans foi ni loi qui rafalent
00:55l'expression à l'acage-nicoffe, à tout va pour le dieu argent, pour le pouvoir.
00:59Le trafic de stupéfiants qui gangrènent Grenoble, qui malheureusement s'étend sur le territoire national,
01:04on est vraiment dans une situation où, je vais vous dire, moi ce que je pense, c'est que les criminels
01:08prennent la République pour un paillasson sur lequel ils s'essuient les pieds et ça devient très inquiétant.
01:14Voilà, les criminels prennent la République pour un paillasson sur lequel ils s'essuient les pieds, Jules Torres, à Grenoble, rien ne va plus.
01:19Rien ne va plus, moi je pense que l'État doit intervenir parce qu'il y en a ras-le-bol de cette
01:23chronique de l'insécurité, de cette chronique du trafic de drogue.
01:27Depuis que je viens dans votre émission, Céline, je pense qu'à chaque émission on a eu à commenter
01:31ce qui se passe à Grenoble. J'ai fait une petite liste, on a parlé du fourgon blindé
01:35qui s'était fait attaquer par une kalachnikov le 10 octobre, deux jeunes
01:40interpellés avec des kalachnikovs dans une voiture volée, ça c'était le 3 octobre, un ado agressé à coups de ciseaux et matraque le 25 septembre,
01:48une fusillade qui fait deux blessés le 15 septembre, un jeune homme blessé à coups de couteau le 10 septembre et évidemment le drame
01:54de cet agent municipal qui avait été tué, ça c'était le 8 septembre, Lilian Dejean.
01:59Donc je pense que la situation à Grenoble est dramatique, que malheureusement les pouvoirs publics,
02:04si ce n'est le procureur Éric Vaillant, n'ont pas pris conscience du drame et du danger que représente aujourd'hui le narcotrafic
02:14en Isère et notamment à Grenoble et donc je pense que l'on doit non pas mettre Grenoble sous tutelle mais au moins déclarer un
02:21état d'urgence pour cette ville qui est non seulement gangrénée par le trafic de drogues mais
02:25où il y a des morts, parce que c'est ça la vérité, c'est qu'il y a des morts, là on parle d'un jeune homme de 15 ans,
02:3015 ans qui se fait tuer froidement par deux ados en trottinette d'une balle dans la tête,
02:34moi je me souviens d'il y a quelques années, c'était à Avignon, c'était Éric Masson, un policier qui s'était fait tuer également
02:40par un jeune homme
02:42qui se baladait à trottinette, donc ultra-violence, ultra-violence de la jeunesse,
02:48narcotrafic, enfin il y a tout dans cette histoire de Grenoble.
02:51Il y a Marseille, il y a Grenoble désormais, c'est un Salman.
02:53Il y a Marseille, il y a Grenoble et demain il y aura probablement d'autres villes, il y aura peut-être Nantes, Rennes, Strasbourg, etc.
02:57On parlait clairement de Ferrand tout à l'heure dans le journal aussi, où il y a des points de villes assez ouverts.
03:00Et oui, c'est que malheureusement il n'y a plus de villes qui sont épargnées et je regardais sur CNews, je crois que c'est Gilles-William Golnadel qui disait
03:04Eric Piolle expliquait il y a 11 mois que Grenoble était une ville sûre.
03:07Ce même Eric Piolle qui nous expliquait que c'était une balle perdue pour
03:11le drame dont vous parliez tout à l'heure pour la mort d'un agent municipal.
03:14Donc ce maire écolo qui nous explique que la priorité c'est l'écologie et que la sécurité finalement ce n'est pas son objectif numéro un,
03:21s'il prenait conscience que les gens
03:23s'administraient risquent leur vie, on l'écoutait d'ailleurs à ce micro, une dame qui nous expliquait « j'ai peur de sortir le soir,
03:30je n'ose même plus aller au restaurant ».
03:32Là ça se passe en plein centre-ville, c'est même pas dans les quartiers sensibles.
03:34Vous avez des gens qui se confinent chez eux, qui se barricadent chez eux parce qu'ils n'ont plus la sécurité.
03:38Donc moi je pense que monsieur Piolle ferait aussi bien de prendre en compte ce qui se passe, ce que disent les gens plutôt que de mettre...
03:43Alors pour vous c'est un enjeu municipal ou alors c'est un enjeu gouvernemental ?
03:47Les deux, c'est-à-dire qu'Eric Piolle doit faire le nécessaire au nom de la police administrative
03:51et le gouvernement, l'État, doit aussi assurer la sécurité, mais à l'échelle nationale, c'est une évidence, mais pour l'instant où est la sécurité aujourd'hui ?
03:58C'est une vraie question.
04:00En effet, municipal, le problème d'Eric Piolle, c'est qu'il refuse d'armer sa police municipale, il refuse de mettre de la cybersécurité, alors on peut dire...
04:08Il y a 118 caméras de surveillance seulement, ce n'est pas beaucoup pour une métropole de 157 000 habitants.
04:14C'est anecdotique.
04:16En effet, c'est anecdotique.
04:18Ce n'est pas du tout à la hauteur des moyens par rapport au fléau que représente aujourd'hui le trafic de drogue à Grenoble.
04:24On ne parle pas de tuerie de masse, mais on parle de tuerie quand même.
04:26On parle de Marseille, très souvent, on sait que ce n'est pas assez.
04:30On a parlé du grand plan de communication XXL pour le contrôle de trafic de drogue orchestré par Gérald Darmanin, mais c'était qu'un plan de communication.
04:39Le plan Marseille en grande, Emmanuel Macron à Marseille, là on s'écarte un petit peu de Grenoble, mais c'est pareil, c'est que de la communication.
04:45Donc le problème, c'est que depuis des années, nos politiques font de la communication sur ce narcotrafic.
04:49On a un rapport du Sénat qui a été écrit par le sénateur Étienne Blanc, qui a été rejeté d'un revers de main par Éric Dupond-Moretti, le ministre du Santé et du Monde d'insécurité, l'année dernière,
04:59sous prétexte que les magistrats sortaient de leurs devoirs de réserve et n'avaient finalement pas le droit de participer.
05:03Oui, il avait dit la même chose au procureur Besson à Marseille.
05:05Absolument, et de décrire finalement l'ampleur de ce trafic.
05:09D'ailleurs, il y avait des réponses qui étaient très fortes après ce rapport, notamment la création d'une DEA à la française,
05:15qui est, vous savez, cette agence fédérale des États-Unis qui n'est concentrée que sur cette question-là du trafic de drogue.
05:21Et ça marche dans beaucoup d'États.
05:23Ce rapport, il nous disait qu'il y a aujourd'hui une internationalisation du trafic et que finalement, ça ne se cantonne plus à des villes.
05:31C'est qu'on a des réseaux qui sont tissés depuis les ports, depuis les aéroports.
05:35Et ça, malheureusement, aujourd'hui, dans la classe politique, personne ne semble vouloir y répondre.
05:40Et en effet, il y a le troisième sujet, le dernier, c'est l'ultra-violence des villes des mineurs.
05:46Là, on reparle de ça, on a beaucoup parlé à Marseille du jeune homme de 14 ans qui a tué un chauffeur VTC froidement,
05:54un acte commandité depuis la prison par la DZ Mafia.
05:58Il y a aussi cette question de la justice des mineurs.
06:02A priori, la personne qui a été tuée de 15 ans avait déjà été condamnée pour usage de stupéfiants.
06:08Bon, il y a tout dans cette histoire.
06:10Mais est-ce qu'on a envie d'éradiquer le trafic de stupéfiants ?
06:12Ça représente 3 milliards d'euros par an et vous avez 250 000 personnes qui vivent de ça en CDI.
06:18Est-ce qu'on a vraiment envie de l'éradiquer ?
06:20Je n'en suis pas certaine, sinon on l'aurait déjà fait.
06:22C'est que cette économie parallèle, finalement, arrange peut-être, je dis bien peut-être, beaucoup de monde.
06:26Concernant la justice pénale des mineurs, là, c'est complètement à la dérive.
06:30Je pense qu'on peut le dire, ce qu'il faut, c'est sanctionner fermement dès le début.
06:33Et ce qu'on fait au contraire, c'est qu'on attend 10, 20, 30 mentions.
06:36Ne soyons pas étonnés d'avoir ces résultats.
06:3813h28, on reste ensemble et on continue à dérouler l'actualité.
06:41On va revenir, tiens, sur cette affaire qui fait beaucoup réagir.
06:44Andy Carbrath, le député insoumis de l'Or Atlantique, interpellé en flagrant délit.
06:48Il achetait de la drogue, il explique être à disposition, vouloir se soigner.
06:52Mais doit-il démissionner ? On en parle.
06:54Et pour réagir avec Céline Giraud sur Europe 1, seul numéro, vous composez le 01 80 20 39 21.
06:59Tout de suite sur Europe 1.