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00:00A 7h43, le préfet de la Dordogne est notre invité ce matin, Thibault Delmarle.
00:05Bonjour Jean-Sébastien Lamontagne.
00:06Bonjour.
00:07Bon, vous dites oui au deuxième projet de déviation de Bénac de Germinal Perrault.
00:11Ce deuxième projet comprend donc des piles de ponts dont la justice administrative demande la destruction.
00:16Alors faut-il que le département détruise ces piles de ponts ?
00:20Il y a toujours une injonction décidée par la juridiction administrative pour la démolition de ces piles.
00:28Mais il y a depuis hier un élément nouveau, c'est dans le cadre d'un deuxième projet présenté par le département.
00:36Cette appréciation qui est portée par les services de l'Etat et qui consiste à dire au terme d'une longue instruction,
00:42d'une instruction minutieuse sur la base d'un nouveau projet, que ce nouveau projet nous paraît conforme à la réglementation applicable.
00:50Et donc c'est cet élément nouveau qui peut conduire le conseil départemental à ressaisir la justice administrative pour qu'elle dise ce qu'il en est.
01:00Mais en tout état de cause, il est certain que l'autorisation que j'ai délivrée, qui est une autorisation administrative, n'a pas le pouvoir de revenir sur une décision de justice.
01:09Mais il faut quand même en tenir compte, c'est-à-dire que là il va y avoir ce recours.
01:13Vous vous dites juste, moi ce n'est pas mon problème, je n'ai pas à faire d'ingérence dans la décision de la justice, ça c'est votre position aujourd'hui ?
01:21Ce n'est pas que ce n'est pas mon problème, c'est simplement que chacun son rôle, moins ce qu'il m'ait demandé.
01:29C'est que le rôle de la justice a été celui de juger le premier projet, les piles de ponts, le chantier doit donc être détruit sous décision de justice.
01:38Et aujourd'hui vous dites oui à un deuxième projet qui comprend des éléments du premier projet, c'est d'où ma question ?
01:47Parce qu'il y a un deuxième projet et il faut s'attacher à regarder un peu plus en détail ce qui fonde ma décision.
01:55On a un deuxième projet qui est différent du précédent, qui reprend certains éléments.
02:00Alors je comprends que tout le monde se questionne sur cet aspect-là, mais j'aimerais aussi qu'on prenne le temps de regarder ce qui fait que le nouveau projet change d'échelle.
02:10Enfin, je voudrais simplement dire d'un mot...
02:12Qu'est-ce qui vous a convaincu peut-être ? En un mot ?
02:14Exactement. En un mot, nous ne sommes plus seulement sur un projet de déviation d'un centre-bourg, en l'occurrence de Bénac,
02:24on est sur un projet d'aménagement beaucoup plus global, d'un secteur très touristique d'une partie de la vallée de la Dordogne.
02:31Et donc c'est plus seulement des enjeux de sécurité, d'encombrement dans le centre-bourg de Bénac,
02:36mais la nécessité de mettre à niveau des infrastructures par rapport au développement touristique,
02:41qui je crois est quand même assez incontestable en termes de fréquentation, de tous ces sites emblématiques qui sont à proximité de Bénac.
02:48Et ça, ça change complètement la perspective.
02:50Pour autoriser cette fameuse dérogation aux espèces protégées, parce que c'est ça, excusez-moi d'être un petit peu précis,
02:56la justice dans le premier projet avait annulé du fait de l'absence de raison impérative d'intérêt public majeur.
03:04Donc la question qu'il faut se poser, c'est est-ce que le nouveau projet comporte une raison impérative d'intérêt public majeur ?
03:11Je peux vous dire qu'on a pris neuf mois pour réfléchir à la réponse à donner.
03:15La réponse est oui, elle est assumée en responsabilité.
03:19Simplement, cette décision administrative, elle est prise, comme toujours, sous le contrôle du juge.
03:24Et aujourd'hui, ce que je veux dire, notamment à ceux qui se répandent sur l'atteinte à l'état de droit, etc.
03:30Vous parlez des opposants directement, ce qu'on a entendu ce matin ici.
03:33Mais de toute façon, c'est le juge qui aura le dernier mot.
03:37En quoi c'est commettre un déni de justice que de dire, en responsabilité,
03:42qu'après un examen attentif du fond du dossier, on considère qu'il est conforme à la réglementation applicable ?
03:50En quoi c'est un déni de justice que de dire que cette décision qui me revient
03:54va devoir ensuite être examinée par le juge administratif et qu'effectivement, c'est lui qui aura le dernier mot ?
03:59Vous lui avez demandé à Germinal Perrault, en donnant votre accord, de signer une lettre.
04:05Qu'est-ce qu'il y a sur cette lettre ?
04:07C'est simplement un engagement qu'il avait pris précédemment oralement, publiquement.
04:12Mais je lui ai demandé de me confirmer qu'il avait bien l'intention de ne pas entamer de nouveaux travaux
04:18avant que des recours éventuellement introduits soient définitivement purgés.
04:24C'est encore une fois s'assurer que le juge administratif aura le dernier mot
04:28avant que quoi que ce soit soit entrepris de nouveau.
04:317h47, le préfet de la Dordogne, Jean-Sébastien Lamontagne, est notre invité ce matin.
04:34Ce qu'on se demande ce matin, ce que les auditeurs se demandent,
04:37ce que les habitants notamment de la région de Bénac se posent comme question,
04:41est-ce qu'on va le voir, on va la voir un jour cette déviation de Bénac ?
04:43Est-ce que c'est qu'une pièce encore dans une machine qui va encore durer des mois, des années et des années ?
04:48Ou est-ce que là on peut espérer, ou pas d'ailleurs, voir rapidement la mise en place de ces travaux,
04:55l'arrivée de cette fameuse déviation dont on parle depuis 40 ans ?
04:58C'est une autorisation administrative qui est délivrée,
05:00donc c'est clairement un élément en faveur de la réalisation de ce deuxième projet.
05:04Simplement ce projet il est tellement complexe au sens où il y a déjà tellement d'éléments intervenus précédemment
05:11qu'avant que quoi que ce soit ne puisse se faire, il va falloir que le juge administratif se prononce.
05:16Et ça, ça va prendre nécessairement quelques temps.
05:20Donc dans l'immédiat, rien ne va se passer sur le terrain, concrètement,
05:25mais je suppose, et je crois avoir entendu le président du conseil départemental s'exprimer en ce sens dès hier après-midi,
05:32qu'il va très rapidement se retourner devant la juridiction administrative,
05:36voir ce qu'elle pense de tout cela et si ce nouveau projet peut effectivement voir le jour.
05:41Vous êtes préfète de notre département depuis 3 ans, vous allez bientôt partir.
05:45C'était la plus grosse décision à prendre de votre poste ici en Dordogne ?
05:50Il y a beaucoup d'autres enjeux en Dordogne.
05:52Je pense en particulier aux sujets agricoles qui ont beaucoup mobilisé et qui continuent évidemment à nous mobiliser.
05:57Mais indéniablement, ce projet de Bénac qui est très spécifique à la Dordogne
06:02aura été, si je puis dire, un peu le fil rouge de ces 3 années passées en Dordogne.
06:07C'est l'un des tout premiers dossiers dont on m'a parlé.
06:10C'est un dossier que j'ai eu à accompagner, sur lequel je me suis posé beaucoup de questions.
06:17Et que je suis finalement satisfait d'avoir pu au moins instruire
06:22avant d'avoir éventuellement à prendre de nouvelles fonctions ailleurs.
06:26On ne sait pas encore où ?
06:27Alors non, et puis ce que je voudrais quand même préciser,
06:31c'est que je suis bien en Dordogne et que je ne suis absolument pas pressé de partir.
06:35Même si, comme vous l'avez dit, 3 années dans un poste, c'est la durée à peu près normale pour un préfet.
06:40Merci beaucoup Jean-Sébastien Lamontagne d'avoir été avec nous ce matin sur France Bleu Périgord.
06:44Merci.
06:45Et vous retrouvez cette interview en podcast sur l'application ICI et francebleu.fr

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