• le mois dernier
La journée parlementaire réservée au groupe Rassemblement National débute par l'examen de la proposition de loi "visant à restaurer un système de retraite plus juste". Les députés du Rassemblement National souhaitaient annuler les réformes reportant l'âge de départ à la retraite de 62 à 64 ans et l'augmentation de la durée de cotisation pour obtenir le taux plein, mais après son examen par la commission des affaires sociales, le texte n'est plus qu'une liste de demande de rapports au Gouvernement. C'est cette version, vidée de sa substance, que les députés examinent dans l'hémicycle.

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00:00:00Bonjour et bienvenue en séance publique.
00:00:10Alors depuis la réforme constitutionnelle de 2008, une journée par mois est réservée
00:00:15aux groupes d'opposition ou minoritaires qui peuvent proposer au vote des textes.
00:00:19Et bien ce jeudi 31 octobre, c'est le Rassemblement National qui a la main sur l'ordre du jour
00:00:25de 9h à minuit.
00:00:26Il s'attaque notamment au sujet des retraites avec une proposition de loi présentée pour
00:00:31restaurer un système plus juste en annulant les dernières réformes sur l'âge légal
00:00:38de départ en retraite et notamment celles votées sous le précédent quinquennat d'Emmanuel
00:00:42Macron.
00:00:43Seulement voilà, lors de son passage en commission, le texte a été amputé de son article clé,
00:00:48celui qui prévoyait justement de revenir sur l'âge légal de départ en retraite à
00:00:5364 ans.
00:00:54Le RN a ensuite déposé des amendements, mais peine perdue, ces amendements ont été
00:00:59à leur tour retoqués par la présidente de l'Assemblée Nationale au titre de l'article
00:01:0340, le fameux article 40 qui empêche les députés de prendre des mesures qui aggraveraient
00:01:08les finances publiques.
00:01:10Direction tout de suite l'hémicycle de l'Assemblée Nationale, à la tribune le député Thomas
00:01:14Ménager.
00:01:15A tout à l'heure.
00:01:16Sacrificiel, injuste, inutile.
00:01:19Voilà ce qui caractérise la réforme des retraites de 2023 portée par Emmanuel Macron
00:01:24et le gouvernement d'Elisabeth Borne.
00:01:26Je pense ce matin, en étant à cette tribune où j'ai l'honneur de porter ce texte,
00:01:30à la France qui se lève tôt, la France qui bosse, la France qui éprouve son corps
00:01:34dans le travail.
00:01:35Je pense à tous les Français qui sont abîmés par des années de labeur et qui n'ont pas
00:01:40tous les trimestres nécessaires pour prétendre à une pension de retraite digne.
00:01:43Je pense en particulier à toutes ces femmes qui travaillent plus souvent que les hommes
00:01:48dans un emploi précaire à temps partiel.
00:01:51Ces femmes subissent de plein fouet la réforme de 2023 avec un âge moyen de départ qui
00:01:55devrait augmenter cinq mois de plus que les hommes.
00:01:57Je pense aussi à ceux que je rencontre toutes les semaines dans le gatinet et que vous devez
00:02:02rencontrer dans vos circonscriptions, qui se demandent comment ils iront jusqu'à 64
00:02:06ans quand ils sont déjà au chômage ou qu'ils sont malades.
00:02:09Notre proposition de loi d'abrogation soumise à l'examen des députés de la Commission
00:02:14des Affaires Sociales n'était pas celle d'un camp ou d'une chapelle.
00:02:18Ce texte n'était pas la transposition du programme du Rassemblement National, c'était
00:02:23un texte transpartisan.
00:02:25C'est le texte qui nous est demandé par ces millions de Français, plus de 90% d'entre
00:02:30eux, qui ne sont pas satisfaits de la réforme et veulent du changement.
00:02:34Cette abrogation de la réforme des retraites dispose d'une majorité absolue dans cet hémicycle.
00:02:42Car si les Français n'ont pas donné une majorité parlementaire à la France, ils
00:02:46ont élu une majorité absolue contre la réforme des retraites.
00:02:50C'était sans compter sur le sectarisme de la gauche et de l'extrême gauche, comme
00:02:55sur l'entêtement des députés de l'ancienne majorité et de la nouvelle minorité.
00:02:59C'était sans compter sur cette nouvelle alliance du parti unique qui va de Jean-Luc
00:03:04Mélenchon à Laurent Wauquiez, en passant par Gabriel Attal qui a tenté de s'aborder
00:03:09ce texte en commission.
00:03:10Mais qui sera étonné, car depuis le 9 juin et la victoire éclatante du RN aux élections
00:03:16européennes, l'extrême centre et l'extrême gauche se servent la soupe en permanence.
00:03:22Laissez-moi résumer.
00:03:25Gabriel Attal soutient et fait élire des députés LFI.
00:03:29LFI appelle à faire voter et faire élire Elisabeth Borne, celle qui a mis en place
00:03:34la réforme des retraites.
00:03:35Le groupe de Gabriel Attal et les députés de l'extrême gauche s'allient pour se répartir
00:03:41les postes clés de l'Assemblée au mépris des 11 millions d'électeurs du RN.
00:03:47Et enfin, la semaine dernière, l'extrême gauche et les macronistes en commission pactisent
00:03:55pour tenter d'embrécher la réforme des retraites.
00:03:59Avec ces magouilles, vous avez gagné le prix du mépris, le prix de l'hypocrisie, le prix
00:04:04de l'insécurité, le prix du sectarisme et enfin le prix de la bouffonnerie.
00:04:08Mais ceux qui en paieront le prix aujourd'hui, ce sont malheureusement les Français.
00:04:13Heureusement, les Français peuvent compter sur les députés du RN pour défendre l'intérêt
00:04:18général en dehors de ces combinaisons d'appareils.
00:04:21Heureusement, ils peuvent compter et pourront toujours compter sur Marine Le Pen et sur
00:04:27Jordan Bardella pour défendre une réforme des retraites juste et efficace.
00:04:33Réforme sacrificielle, injuste, inutile, fustige le rapporteur Thomas Ménager en défendant
00:04:39son texte pour abroger la réforme des retraites, une proposition de loi, on l'a dit, vidée
00:04:44de sa substance lors de son examen en commission parlementaire.
00:04:48Le député fustige aussi l'attitude de la gauche qui n'a pas soutenu son texte.
00:04:53Collègues de gauche, les Français savent qu'ils ne peuvent plus compter sur vous pour
00:04:58défendre les travailleurs de notre pays, les ouvriers, les salariés.
00:05:02Devant les caméras, vous jouez l'opposition, mais quand il s'agit de voter l'abrogation,
00:05:07vous préférez l'abstention.
00:05:08Les Français ont maintenant bien compris que dans vos votes, vous n'étiez que des
00:05:12sociotraîtres.
00:05:13Vous les avez lâchement abandonnés, vous les avez à nouveau abandonnés sur l'autel
00:05:20de vos nouveaux combats que sont le communautarisme, l'islamisme et l'antisémitisme.
00:05:25Ces derniers jours, vous nous avez offert le festival du cynisme avec une nouvelle clownerie
00:05:34pour amuser la galerie, faire croire aux Français qu'il était possible d'abroger
00:05:38la réforme des retraites par un simple amendement au budget de la Sécurité Sociale.
00:05:42Mais patatras, le président LFI de la Commission des Finances a finalement avoué qu'il était
00:05:48impossible d'abroger la réforme par amendement, contredisant toute votre pyramide de mensonges.
00:05:54Au fond, tout cela n'était qu'une incroyable manœuvre de diversion pour masquer votre
00:05:58duplicité et votre responsabilité dans la faillite de notre système social.
00:06:02Avec vos amendements bidons, vous avez tenté de masquer le député NFP François Hollande
00:06:08qui n'est pas là encore une fois aujourd'hui et qui a mis en œuvre la réforme Touraine
00:06:11et le passage aux 43 annuités qui empêchent la quasi-totalité de Français de partir
00:06:15à la retraite à 62 ans.
00:06:17Vous avez également tenté de masquer le député NFP Aurélien Rousseau, ancien directeur
00:06:22de cabinet d'Elisabeth Borne et surtout l'artisan du passage à 64 ans.
00:06:26Vous avez enfin tenté de masquer votre vote honteux contre l'abrogation de la réforme
00:06:32des retraites que nous avons portée la semaine dernière en Commission des Affaires Sociales,
00:06:36main dans la main avec vos alliés macronistes.
00:06:38Je tiens toutefois à remercier sincèrement notre collègue du groupe communiste Yannick
00:06:44Monnet qui a courageusement voté notre texte en Commission.
00:06:48Yannick Monnet est le seul élu de gauche courageux qui a au final respecté simplement
00:06:53l'engagement pris devant ses électeurs.
00:06:55Car oui, chers collègues, quand un député de gauche tient ses promesses, c'est tellement
00:07:00rare qu'il faut le remercier et qu'il faut l'applaudir.
00:07:03Et dans cette entreprise de destruction d'un texte de concorde nationale attendu par les
00:07:10Français, collègues de gauche, les macronistes vous ont une nouvelle fois fait la courte
00:07:14échelle.
00:07:15En Commission, vous avez voté ensemble pour s'aborder ce texte afin de restreindre les
00:07:19débats en hémicycle.
00:07:20Ensuite, la présidente de notre institution, garante de l'initiative parlementaire et des
00:07:25droits des oppositions, a sorti son baillon pour museler l'initiative consensuelle du
00:07:30premier parti de France et des millions de Français qui l'attendent et la soutiennent.
00:07:36Yael Braun-Pivet, qui a fait le tour des plateaux de télévision en expliquant qu'elle serait
00:07:40une présidente qui protégera l'institution et les droits des parlementaires, s'est
00:07:45révélée être la clé de voûte du parti unique.
00:07:48Notre présidente tente ainsi d'empêcher par sa décision tout débat sur l'abrogation
00:07:53de la réforme des retraites, car ils veulent absolument éviter une chose, le vote.
00:07:58Les macronistes ont évité le vote pendant l'examen de la réforme de 2023, bien aidé
00:08:02par nos collègues de gauche qui ont été une nouvelle fois les idiots utiles du camp
00:08:06présidentiel.
00:08:07Car en faisant durer les débats, par une obstruction insensée et de l'aveu même
00:08:12de Philippe Martinez, chef de la CGT, c'est bien la gauche qui a empêché l'Assemblée
00:08:17de voter contre le report de l'âge légal.
00:08:19Les macronistes ont évité le vote ensuite, en devenant des professionnels de la gymnastique
00:08:25constitutionnelle, 47-1, 44-3 et enfin 49-3, poussant ainsi nos institutions à bout.
00:08:32Les macronistes ont évité le vote en juin 2023, lorsque Charles de Courson était à
00:08:37ma place et défendait strictement la même loi.
00:08:41Si vous avez tout fait pour empêcher le vote, c'est bien parce que vous étiez minoritaire
00:08:45dans l'hémicycle pour faire passer cette réforme injuste pour les Français et inefficace
00:08:50d'un point de vue économique.
00:08:51Surtout, elle était fondée sur un mensonge.
00:08:54Vous avez répété sur tous les plateaux télé que votre réforme était nécessaire
00:08:58pour préserver le niveau des pensions.
00:09:00Pour un an après, dans le cadre de nos débats budgétaires actuels, proposer d'appauvrir
00:09:06encore plus nos retraités en désindexant leurs pensions.
00:09:09Les personnes que j'ai pu auditionner durant la préparation de ce texte me l'ont assuré.
00:09:13La viabilité d'un système se mesure à la santé des finances publiques.
00:09:18La santé des finances publiques, elle, dépend de leviers que personne ne veut traiter ici
00:09:24à part le Rassemblement National.
00:09:25Je parle du taux d'emploi, de la productivité, de la démographie et particulièrement de
00:09:32la natalité ou encore des économies que l'Etat pourrait réaliser sur son train de vie.
00:09:37Avec ma collègue Laure Lavallette et l'ensemble des députés du groupe EREN, nous avions
00:09:42déjà tiré la sonnette d'alarme sur ces sujets lors des démats en 2023.
00:09:46Ce sont autant de sujets sur lesquels les gouvernements successifs ont préféré fermer
00:09:50les yeux depuis plus de 30 ans.
00:09:53En ce qui nous concerne, notre projet est clair, connu et plébiscité par les Français.
00:09:58Pour ceux qui ont commencé avant 20 ans et qui exercent des métiers difficiles, nous
00:10:03proposons un départ à la retraite à 60 ans avec 40 annuités.
00:10:07Pour ceux qui ont commencé après 20 ans, nous proposons un système progressif avec
00:10:12un départ à 62 ans et 42 annuités.
00:10:15Notre projet concilie justice sociale et maîtrise des dépenses publiques face au dérapage
00:10:21incontrôlé de la dette causée par Emmanuel Macron.
00:10:24Notre projet défend la valeur travail et incite à faire entrer plus tôt nos concitoyens
00:10:28sur le marché du travail car nous préférons que les Français travaillent entre 20 et
00:10:3322 ans plutôt qu'entre 64 et 66 ans.
00:10:36Nous aurons, nous, la volonté d'agir sur l'ensemble des leviers macroéconomiques
00:10:43plutôt que de faire payer l'addition aux Français.
00:10:46Dans l'attente de l'arrivée inéluctable de Marine Le Pen et de Jordane Bardella au
00:10:51pouvoir, nous avons souhaité proposer ce texte consensuel d'abrogation des pires dispositions
00:10:57de la loi Borne et de la loi Touraine.
00:11:00Nous avons la responsabilité aussi de réparer une erreur démocratique inédite sous la
00:11:05Ve République avec une réforme des retraites passées, sans vote, par un coup de force.
00:11:10Cette abrogation, nous en avons pris l'engagement devant les Français et nous la tiendrons
00:11:15coûte que coûte.
00:11:16C'est la raison pour laquelle, sans présager de l'issue de nos débats aujourd'hui,
00:11:21mais en cohérence avec les engagements que nous avons pris devant les Français, parce
00:11:24que l'intérêt général est notre seule boussole, nous soutiendrons demain s'il
00:11:28le faut toute autre initiative parlementaire, d'où qu'elle vienne, susceptible d'abroger
00:11:32cette réforme.
00:11:33Et tous ceux qui proposeront demain l'abrogation doivent avoir en tête que sans les voix du
00:11:38Rassemblement National, premier groupe de notre Assemblée, aucune abrogation n'est
00:11:42possible.
00:11:43Donc, aujourd'hui et demain, soyons cohérents et votons ensemble l'abrogation de la réforme
00:11:48des retraites.
00:11:49Merci Monsieur le rapporteur.
00:11:54Voilà pour cette présentation du rapporteur, place tout de suite à la DG, la discussion
00:11:58générale, alors d'ordinaire une DG, c'est plutôt calme là, ce n'est pas du tout le
00:12:02cas.
00:12:03Il ne faut dire que le sujet est inflammable.
00:12:04Le Rassemblement National dit vouloir aujourd'hui, par ce texte, répondre aux injustices sociales
00:12:11suscitées par la réforme des retraites de 2023 et présentée par la ministre Astrid
00:12:16Panossian.
00:12:17Eh bien, je vous propose de regarder ensemble ces fameuses injustices sociales qu'il convient
00:12:22aujourd'hui apparemment de réparer.
00:12:24Vous voulez réparer quoi ? La revalorisation de la prise en compte des congés parentaux
00:12:29ou la création des pensions pour les enfants orphelins ? Ou revenir sur les avancées pour
00:12:34les élus locaux ou les grands sportifs de notre nation ? Vous voulez revenir sur cette
00:12:39revalorisation pour 850.000 retraités français qui ont des pensions complètes et qui avaient
00:12:46des pensions trop petites ? Mais non ! Mais non ! La seule chose que vous voulez avec
00:12:52ce texte, c'est vous rouler en boule et pleurnicher et crier au déni démocratique.
00:12:58En permanence, vous êtes dans le ouin-ouin.
00:13:01Car oui, ce texte est irrecevable et vous le saviez parfaitement.
00:13:05Tout cela n'est qu'un jeu pour vous et face à cela, je salue le courage de la présidente
00:13:10de l'Assemblée Nationale qui ne se laisse pas manipuler.
00:13:14Oui, l'article 40 est clair, il protège contre les initiatives qui augmenteraient les dépenses
00:13:20publiques sans proposer aucun financement en contrepartie.
00:13:24Mais ça, vous le saviez déjà ou si vous ne le savez pas, je vous conseille d'apprendre
00:13:29les règles de notre pays pour arrêter de vous poser en révolté indigne de la République.
00:13:36Prenez enfin vos responsabilités, arrêtez de vous cacher derrière des fiches mal rédigées
00:13:43et des propositions de loi mal travaillées.
00:13:45La seule et unique vraie injustice, mesdames et messieurs du Rassemblement National, pour
00:13:51les Français, c'est d'être représenté par des gens comme vous.
00:13:54La seule et unique chose que vous voulez défendre et la seule vie que vous voulez protéger,
00:13:59c'est celle de votre chef à plumes qui d'ailleurs...
00:14:03Bienvenue, madame Le Pen.
00:14:05Je suis ravie de vous voir aujourd'hui.
00:14:07Vous nous avez énormément, énormément manqué, énormément manqué au cours des
00:14:13dernières semaines.
00:14:14Où étiez-vous ? Où étiez-vous ? La seule fois où vous êtes venu, c'est venir prendre
00:14:19une photo de famille.
00:14:20Alors je vous le dis, alors je vous le dis, oui, madame Le Pen, oui, madame Le Pen, oui,
00:14:27la fille d'immigré que je suis, je vous le dis haut et fort, nous sommes certes moins
00:14:31nombreux dans cet hémicycle, mais nous continuerons, nous continuerons à nous dresser devant vous,
00:14:37debout, pour mettre, faire un barrage à vos idées en France et faire en sorte que la
00:14:41France continue à être fière d'elle-même, sans vous et malgré vous.
00:14:48Merci, madame Thévenot.
00:14:50Vous l'entendez, la séance est pour le moins agitée, les éclats de voix et les invectives
00:14:55fusent.
00:14:56Il y a même des mises en cause personnelles, ce qui vaut à la présidente de séance,
00:15:01Naïma Moutchou, de faire des rappels à l'ordre.
00:15:03S'il vous plaît, un peu de calme, mes chers collègues.
00:15:05Merci, je vais annoncer le prochain orateur.
00:15:09Mes chers collègues, s'il vous plaît.
00:15:12S'il vous plaît.
00:15:14Mes chers collègues, vous perdez vous-même du temps.
00:15:17S'il vous plaît.
00:15:19Mes chers collègues, j'ai bien compris que vous n'étiez pas d'accord.
00:15:23Merci.
00:15:25Ce que je cherche, c'est le titre que monsieur Bardella a trouvé le temps d'écrire, à
00:15:32défaut d'avoir trouvé le chemin du Parlement européen.
00:15:37Et manifestement peu préoccupé par l'océan de malheurs que subissent les Français.
00:15:43Alors je profite de l'examen de cette proposition de loi pour dire haut et fort aux peuples
00:15:49français que monsieur Bardella et le Rassemblement national cherchaient à faire.
00:15:54Ils cherchent à nous tromper.
00:15:56J'en ai pour preuve une longue liste de vos votes contre la volonté populaire.
00:16:01Y compris contre les gens qui votent pour vous parce que oui, vous êtes une fraude sociale.
00:16:1087% de vos sympathisants sont contre le retour de l'ISF.
00:16:14Vous avez voté contre.
00:16:1784% de vos sympathisants sont pour la hausse du SMIC.
00:16:21Vous avez voté contre.
00:16:23Et quand il s'agit de faire abroger la réforme des retraites, vous votez encore contre.
00:16:31Le constat est clair.
00:16:33En plus d'aider la minorité présidentielle, vous avez voté contre la destitution du président Macron
00:16:39et contre la censure de ce gouvernement.
00:16:43En plus d'être une escroquerie, vous êtes l'assurance-vie de la Macronie.
00:16:47La parfaite assurance-vie.
00:16:49La bouée de sauvetage d'un radeau à la dérive.
00:16:52Prêt à tout pour protéger une poignée de milliardaires de ce pays.
00:16:57Quoi qu'il en coûte aux plus précaires.
00:16:59Quoi qu'il en coûte aux fonctionnaires.
00:17:01Quoi qu'il en coûte à ceux que vous pensez défendre.
00:17:08Preuve en est cette fausse proposition.
00:17:11Et alors, quelle est votre proposition sur la réforme des retraites ?
00:17:15Au sein de votre programme, d'abord du vide et du flou.
00:17:18Sur votre site internet, erreur 404.
00:17:21Ça aurait pu être un simple bug.
00:17:23Alors je suis allée chercher dans vos discours.
00:17:25Rien non plus.
00:17:28Je me suis dit que je ne savais pas si monsieur Bardella,
00:17:32qui pendant la campagne des Européennes,
00:17:34a dit qu'il n'abrogerait pas la réforme des retraites
00:17:36et qu'il ferait travailler les Français jusqu'à 66 ans.
00:17:39Vous êtes une escroquerie.
00:17:41Vous pensiez cette proposition de loi comme un stratagème
00:17:44pour tromper les Français.
00:17:46Elle est en réalité le temps de faire tomber vos masques.
00:17:48Celui de la fraude fiscale, celui de la fraude sociale.
00:17:51Car vous ne défendez pas l'intérêt des Français.
00:17:54Je me pose une question. Où étiez-vous en janvier 2023?
00:18:00Pas dans la rue, pas aux côtés des travailleurs!
00:18:04Si cette loi est abrogée, quel est votre projet ensuite?
00:18:11Celui de vos amis siotistes? La réforme à 67 ans?
00:18:17Celui de Bardella? La réforme à 66 ans?
00:18:22Alors, les Français savent maintenant à présent ce que vous cherchez.
00:18:26Je vais vous dire ce que vous allez trouver.
00:18:29La France Insoumise et le Nouveau Front Populaire en travers de votre route.
00:18:35Nous démasquons l'immense arnaque sociale que vous êtes.
00:18:39Dès le 28 novembre, début de notre niche parlementaire,
00:18:43nous allons abroger cette réforme des retraites.
00:18:47Ce jour-là, les masques tomberont.
00:18:49Ce jour-là, ce texte aura une chance d'aboutir.
00:18:53Ce jour-là, nous discuterons d'une vraie réforme d'abrogation
00:18:56des réformes des retraites que vous n'avez jamais combattue!
00:18:59Applaudissements
00:19:04Merci.
00:19:05Applaudissements
00:19:09Je vous remercie.
00:19:11Applaudissements
00:19:13Merci, mes chers collègues. S'il vous plaît.
00:19:15J'ai demandé à faire mesurer le niveau de décibels.
00:19:19Je vous dirai ça dans quelques minutes.
00:19:21La parole est à madame Sandrine Runel pour le groupe socialiste et
00:19:24apparenté.
00:19:25Applaudissements
00:19:30S'il vous plaît.
00:19:31Merci, madame la présidente.
00:19:35Madame la ministre, monsieur le rapporteur, chers collègues.
00:19:40Une nouvelle fois, vous nous offrez l'occasion de vous rappeler qui
00:19:43vous êtes vraiment.
00:19:44Vous nous offrez l'occasion de vous rappeler qui vous êtes vraiment.
00:19:48Vous nous offrez l'occasion de vous rappeler que vous êtes des
00:19:51imposteurs.
00:19:52Applaudissements
00:19:54Vous nous présentez une proposition de loi faisant croire aux
00:19:57Françaises et aux Français que vous voulez abroger la réforme des
00:20:00retraites de 2023. Or, nous ne sommes pas dupes.
00:20:03Nous ne nous sommes pas trompés en commission, car nous avons vu
00:20:06arriver votre blabla. Vous dites que vous avez un projet
00:20:10social, mais c'est faux. Votre projet, c'est du populisme.
00:20:14Et vous, surtout, le fait que ce soit le cas pour vous, que c'est le
00:20:18rôle de la République, je m'y perds.
00:20:22Tant les positions de vos chefs de partie ne sont pas claires...
00:20:26Vous les aurez même oubliés? Je vais vous les rappeler.
00:20:29Madame Le Pen, candidate à l'élection présidentielle, prônez-le
00:20:36travailler plus tôt, partir plus tôt, mais avec un âge de départ
00:20:40allant de 60 à 67 ans. On va parler de vous, madame Le Pen.
00:20:43Pendant la campagne des législatives, Jordan Bardella, président du
00:20:47Rassemblement National, affirmait qu'il faudrait faire des choix et que le
00:20:51retour à la retraite à 60 ans ne ferait pas partie de ses priorités.
00:20:54Dix jours après, sur un plateau télé, vous annoncez vouloir prolonger l'âge
00:20:59légal à 66 ans. Et en octobre 2024, après une déconvenue aux élections
00:21:04législatives, vous voulez abroger la réforme des retraites ?
00:21:08Laissez-moi douter de votre sincérité. Le RN et les retraites, c'est une vraie
00:21:14arnaque sociale. Je prends votre PPL et je lis dans cet article 1, que nous avons
00:21:19fort heureusement supprimé en commission, que vous voulez mettre fin à
00:21:23la surcote de pension attribuée aux assurés ayant pris un congé maternité
00:21:27d'adoption ou d'éducation des enfants, et donc essentiellement des femmes. Pour
00:21:32des députés qui prennent à longueur de journée le retour de la politique
00:21:36nataliste, l'injonction que vous faites aux femmes en permanence de faire des
00:21:40enfants, c'est assez déconcertant.
00:21:46Mais au juste, pourquoi vous voulez que les femmes fassent des enfants ?
00:21:49Pourquoi vouloir instrumentaliser le corps des femmes pour financer un
00:21:53système de retraite ? Votre proposition de loi, monsieur Ménager, madame Le Pen,
00:21:59elle a été dépouillée en commission des affaires sociales. Les articles 1 et 2 ont
00:22:03été supprimés et fort heureusement, oui, nous en sommes fiers.
00:22:07Même vos propres députés n'ont pas voté le texte. C'est dire vos convictions.
00:22:12Alors aujourd'hui, oui, il faut le dire, votre loi est vide et votre loi, c'est du
00:22:18blabla. Elle ne contient plus que son article sur le financement de cette
00:22:21réforme qui prévoit de faire porter les 20 milliards de dépenses par an sur le
00:22:25tabac. Mais quel projet fumeux ! Car votre projet, au final, c'est quoi ? Ruiner le
00:22:31système de retraite par répartition en réduisant toujours davantage les
00:22:35cotisations sociales ? Vous n'avez aucune piste de financement sérieuse.
00:22:39Réduire les cotisations, vous le savez, c'est augmenter le déficit, c'est vider
00:22:42les caisses de notre système de protection sociale. Et ça, au mieux, c'est
00:22:47un projet macroniste. Preuve de plus que vous n'avez aucune piste de financement,
00:22:53vous n'avez pas voté mardi l'amendement socialiste au projet de loi de finances
00:22:58de la Sécurité sociale. La vérité, monsieur le rapporteur, c'est que vous ne savez pas
00:23:03financer votre proposition de loi, mais vous ne savez pas financer vos projets
00:23:06de manière globale. Et là, vous utilisez un tour de passe-passe logistique et
00:23:10gagez sur le tabac. Et c'est toujours fumeux, voire fumiste.
00:23:18La vérité, monsieur Ménager, madame Le Pen, c'est que vous n'avez que faire des
00:23:23retraites des Français. Si vous vouliez vraiment abroger la réforme des retraites,
00:23:28c'était assez facile. Vous auriez pu censurer le gouvernement de Michel Barnier.
00:23:33Vous pouviez voter nos amendements d'abrogation de la réforme des retraites en PLFSS,
00:23:41mais surtout, surtout, vous auriez été là, dans la rue, en 2023, avec nous.
00:23:47Mais vous étiez où ? Vous étiez où pour défendre les plus précaires ? Les petites retraites,
00:23:54les carrières longues, les carrières hachées, les métiers pénibles, les femmes dont vous parlez tant.
00:23:59Une fois encore, vous mentez aux Français. Vous faites du populisme et encore une fois,
00:24:04c'est du blabla. Et quand bien même, si votre escroquerie était adoptée à l'Assemblée,
00:24:13elle n'aurait aucune chance d'être inscrite au Sénat.
00:24:15S'il vous plaît, mes chers collègues, s'il vous plaît, c'est un débat important. Merci de laisser
00:24:22les orateurs s'exprimer. Chers collègues, s'il vous plaît.
00:24:24Sachez, mesdames et messieurs les députés de l'URN, que nous ne participerons pas à cette
00:24:30escroquerie. Nous, les socialistes, avons toujours dénoncé cette réforme injuste et nous continuerons
00:24:35à le faire. Je vous remercie, mes chers collègues. Je vous demanderai de faire un peu moins de bruit.
00:24:50On est monté jusqu'à 80 décibels, ce qui est le double de la moyenne. Et donc,
00:24:56c'est un exercice difficile aussi pour notre santé.
00:24:58On ne s'entend plus. Cessez les provocations, a dit la présidente de séance Naïma Moutchou,
00:25:04qui a précisé que les 80 décibels ont été dépassés. C'est deux fois plus que la moyenne.
00:25:09Et c'est vous dire la tension qui régnait ce jeudi 31 octobre au matin dans l'hémicycle.
00:25:14L'URN défendait une proposition pour abroger la réforme des retraites.
00:25:17La parole est à monsieur Thibault Bazin pour le groupe de la droite républicaine.
00:25:21Merci madame la présidente, mesdames les ministres, monsieur le rapporteur,
00:25:33monsieur le président de la commission des affaires sociales, mes chers collègues.
00:25:36Nous voici réunis en séance pour examiner la proposition de loi portée par le groupe d'URN.
00:25:40Elle vise à revenir sur la réforme des retraites de 2023, en rétablissant l'âge d'ouverture des droits à 62 ans à compter de la génération 1955.
00:25:50Étonnant, alors que les personnes concernées ont 69 ans aujourd'hui et sont déjà à la retraite pour l'immense majorité.
00:25:55Vous renez même dans le dispositif de l'article 1 sur ceux qui sont nés en 1951 et qui ont aujourd'hui 73 ans.
00:26:02L'opération de com' a ses limites, attention à ce jeu de faux-semblants, tout en sachant que cette initiative ne sera pas suivie des faits, peut-être heureusement pour les retraités actuels et futurs.
00:26:11La proposition de loi d'URN vise également à baisser la durée de cotisation pour l'obtention du taux plein.
00:26:17Il s'agirait de revenir à 42 annuités au lieu des 43 votés sous le quinquennat de François Hollande, un peu dans la lignée du programme du NFP, mais on commence à s'y habituer.
00:26:26Alors quel en serait l'impact ? Un déficit encore plus important qu'aujourd'hui, 3,4 milliards d'euros en 2025 et 16 milliards par an en 2032.
00:26:36Alors quelles conséquences aurait ce déséquilibre aggravé des caisses de retraite pour les Français ?
00:26:40Soyons clairs, soit une baisse des pensions pour les retraités, soit une augmentation des cotisations, c'est-à-dire une baisse du pouvoir d'achat pour les actifs, voire les deux.
00:26:48Et ce n'est pas acceptable, mes chers collègues.
00:26:50En adoptant votre proposition, vous containeriez les retraités à ne plus voir leurs pensions être valorisées, et ce, durablement.
00:26:57C'est tout le contraire de ce que nous souhaitons.
00:26:59Ce sont les raisons pour lesquelles le groupe de la droite républicaine s'opposera à cette proposition qui menacerait le pouvoir d'achat des Français retraités comme actifs.
00:27:07Notre système, le Conseil d'orientation des retraites l'a rappelé, est en déficit.
00:27:12La dernière réforme l'a limité, mais s'avère insuffisante au regard des hypothèses.
00:27:17Notre groupe souhaite rappeler que le Premier ministre Michel Barnier s'est dit, lors de son discours de politique générale, ouvert à des aménagements raisonnables et justes, en concertation avec les partenaires sociaux,
00:27:28tout en rappelant qu'il est impératif, mes chers collègues, de préserver l'équilibre durable de notre système de retraite par répartition.
00:27:35Certaines limites de la loi du 15 avril 2023 peuvent être corrigées.
00:27:39Les questions des retraites progressives, de l'usure professionnelle, de l'égalité entre les femmes et les hommes face à la retraite méritent mieux que des fins de non-recevoir.
00:27:48La seule question qui vaille pour le groupe de la droite républicaine, c'est l'intérêt des Français, retraités et actifs, sans les opposer.
00:27:55Car notre système repose sur la solidarité intergénérationnelle. Pour cela, il faut assurer l'équilibre de la branche vieillesse.
00:28:03Cette branche est en déficit, et ce, malgré la réforme récente.
00:28:07Certains, ici, voudraient donc l'aggraver de 16 milliards, en abrogeant des mesures passées sans les financer.
00:28:13De la folie pour l'avenir des retraités.
00:28:16Le RN et le NFP rivalisent ainsi d'émagogie sur le sujet des retraites.
00:28:20La gauche n'est pas plus crédible. Elle est d'ailleurs mal placée quand elle appelle à la réalisation des retraites, alors qu'elle les a gelées en 2014.
00:28:28Ne mentons pas aux Français qui sont inquiets sur l'avenir de notre système de retraite par répartition.
00:28:33Si les caisses de retraite sont déficitaires demain, cela signifiera soit une baisse des pensions nettes pour nos retraités,
00:28:39soit une baisse du pouvoir d'achat des travailleurs par une hausse des cotisations, voire même les deux.
00:28:44Et ce n'est pas acceptable.
00:28:46Le déficit de demain se traduira par de la dette après-demain, synonyme de baisse de pouvoir d'achat.
00:28:52La retraite, mes chers collègues, n'est pas une aide sociale, mais le fruit d'une vie de travail.
00:28:56Le redressement de nos caisses de retraite ne peut s'opérer sur le dos de la France, qui travaille et qui a travaillé toute sa vie.
00:29:02Plutôt que la menace sur nos pensions de retraite générée par votre proposition de loi, il est urgent d'améliorer notre taux d'activité.
00:29:08Des seuils perdurent, des incitants à passer à temps plein ou à accepter des heures supplémentaires,
00:29:13au risque de perdre la bonification de la prime d'activité ou d'autres allocations.
00:29:17Corrigeons ces trappes à inactivité pour que cela rapporte toujours plus de travail et davantage.
00:29:22Créons un vrai écart entre les revenus du travail et ceux de l'assistanat.
00:29:26Et cela rapportera, mes chers collègues, des cotisations supplémentaires pour nos caisses de retraite.
00:29:30La réforme de l'indemnisation au chômage, madame la ministre, pourrait ainsi rapporter 8 milliards.
00:29:35Engageons-la, après avoir réalisé la concertation avec les partenaires sociaux relancée par le Premier ministre.
00:29:41Nous avons aussi des propositions pour les seniors.
00:29:43Je profite de cette séance, madame la ministre, pour vous demander quand allez-vous déplafonner la possibilité du cumul emploi-retraite
00:29:50des personnes ayant des retraites modestes, car ayant eu des carrières incomplètes,
00:29:54et qui souhaitent reprendre un travail pour améliorer leur pouvoir d'achat.
00:29:57Nous vous le proposons, tout comme l'instauration d'un CDI senior attractif de fin de carrière.
00:30:02Voilà des propositions, mes chers collègues, utiles pour la France,
00:30:05des mesures concrètes, plus justes, qui visent à assurer demain l'équilibre de nos caisses de retraite.
00:30:10Car cet équilibre est d'une impérieuse nécessité pour préserver ainsi les pensions demain et après-demain.
00:30:16Voilà l'état d'esprit qui anime le groupe de la droite républicaine.
00:30:19Avec courage et responsabilité, nous défendons l'intérêt des retraités et des futurs retraités de France
00:30:26afin de préserver leur pouvoir d'achat.
00:30:29Merci, monsieur Bazin.
00:30:32La parole est à monsieur Benjamin Nluki-Alandi pour le groupe écologiste et social.
00:30:51Merci, madame la présidente.
00:30:52Pour ne pas dépayser nos collègues du RN, permettez-moi de faire ici leur procès.
00:30:57Le Rassemblement national se targue d'être le défenseur des classes populaires et des classes moyennes,
00:31:03mais ce parti, loin d'être un protecteur, était en réalité l'ennemi des droits sociaux.
00:31:08Alors, à la barre, madame Le Pen.
00:31:10D'abord, analysons le profil du FRN à travers son histoire.
00:31:14Ce parti s'est structuré en 1972 autour de trois caractéristiques principales.
00:31:20Un ultralibéralisme économique exacerbé, une xénophobie systématique et un mépris profond
00:31:26pour les conquêtes de la République sociale que vous avez toujours combattue,
00:31:29comme l'a brillamment rappelé le président Vallaud il y a quelques jours.
00:31:33La preuve de cette hostilité envers les droits sociaux, les preuves de cette hostilité envers les droits sociaux sont omniprésentes.
00:31:39Dès ses débuts, Jean-Marie Le Pen qualifiait le SMIC d'erreur économique,
00:31:43dénonçait l'Etat Providence, prenait ouvertement la dérégulation et la casse des protections sociales.
00:31:50Le Front National affichait alors sans ambiguïté son attachement aux idées les plus antisociales,
00:31:55adulant Reagan et désignant le secteur public comme un obstacle à la compétitivité.
00:32:00Jean-Marie Le Pen n'a jamais dissimulé son aversion pour les syndicats, les mouvements ouvriers
00:32:05et les revendications des classes populaires, insultant les grévistes, par exemple.
00:32:10Il voyait en eux non pas des citoyens réclamant justice, mais des perturbateurs de l'ordre économique.
00:32:15Alors, madame Le Pen, n'aviez-vous ni la télévision ni la radio, ne lisiez-vous pas les journaux,
00:32:20n'étiez-vous pas à la table familiale le soir pour savoir ce que disait et ce qu'en proposait votre père, dirigeant du Front National ?
00:32:27Si, soyons sérieux, à cette époque, madame Le Pen, vous n'étiez pas une simple observatrice.
00:32:33Dès 1986, vous adhériez au Front National, participiez à sa structuration et occupiez rapidement des fonctions clés.
00:32:43Madame Le Pen a été une militante active, défendant et promouvant les positions antisociales de son père.
00:32:49Elle a été une protagoniste durant les années 90 et 2000 du Front National, a occupé des postes de responsabilité au sein du FN,
00:32:57a été candidate aux élections, promouvant le même programme et les mêmes idées.
00:33:01Mais alors, me direz-vous, peut-être y a-t-il eu rupture avec le passage du FN au RN ?
00:33:05Examinons de plus près les indices.
00:33:07Quelques citations de l'accusée Le Pen elle-même.
00:33:11Dans son programme présidentiel, c'est quand même un document sérieux.
00:33:14Je cite,
00:33:15« Il est nécessaire de réduire la durée d'indemnisation du chômage pour inciter les gens à reprendre un emploi plus rapidement. »
00:33:21Une vraie macroniste.
00:33:23En janvier 2022, la même Marine Le Pen.
00:33:26Les allocataires du RSA devraient travailler quelques heures chaque semaine en échange de leurs prestations.
00:33:31Digne héritière de son père pour stigmatiser les plus pauvres.
00:33:34En 2018, il faut réduire le nombre d'aides sociales.
00:33:38Là encore, un hommage à son père qui déclarait en 1989,
00:33:41« La protection sociale est un luxe que la France ne peut plus se permettre. »
00:33:45Prenons maintenant la question des retraites qui nous occupent aujourd'hui.
00:33:50Le Rassemblement national a effectué sur cette question un véritable slalom idéologique,
00:33:55illustrant une fois de plus sa nature opportuniste et manipulatrice.
00:34:02En 2012, le programme du Front national devenu RN défendait le report de l'âge légal de la retraite à 65 ans.
00:34:10Puis, voyant monter la contestation sociale et l'importance que revêtait cette question pour les électeurs,
00:34:15Marine Le Pen s'est progressivement repositionnée.
00:34:19Tel le coucou, vous allez dans le nid des autres prendre ces propositions,
00:34:23sans sincérité ni conviction, simplement en vorace, prête à tout pour prendre le pouvoir.
00:34:31Cette évolution opportuniste montre un indice clair.
00:34:35Le RN ne s'intéresse pas réellement à la défense des droits sociaux,
00:34:39mais adapte son discours en fonction du climat politique.
00:34:44Lors de la dernière campagne des élections législatives,
00:34:47vous avez tergiversé encore et encore sur cette question,
00:34:51oscillant entre différentes propositions incapables de clarifier une ligne cohérente.
00:34:56Et vous avez fait élire 17 députés siotistes favorables à la retraite à 65 ans,
00:35:02avant de refuser de censurer le gouvernement de Michel Barnier,
00:35:06qui n'est là que pour préserver l'héritage néolibéral d'Emmanuel Macron.
00:35:11Le paroxysme étant atteint cette semaine avec l'alliance du RN avec la Macronie
00:35:19pour empêcher l'abrogation de la réforme des retraites,
00:35:22par le chemin le plus solide pour y parvenir,
00:35:25nos amendements au budget de la sécurité sociale.
00:35:28Alors, mes chers collègues, le mobile du RN est limpide.
00:35:31Accéder au pouvoir en exploitant les peurs et les divisions,
00:35:34et ensuite gouverner de manière autoritaire en affaiblissant les structures sociales
00:35:38qui permettent la solidarité entre les citoyens.
00:35:40Le RN ne cherche pas à protéger les droits sociaux.
00:35:43Au contraire, il les considère comme des obstacles à son projet politique.
00:35:47La destruction des services publics, l'affaiblissement des syndicats,
00:35:50la division des travailleurs entre français et étrangers
00:35:52ne sont pas des approximations, mais des stratégies délibérées
00:35:55pour attiser les tensions et déliter la République sociale que vous avez toujours combattue.
00:35:59Je vous remercie, monsieur Lucas Landy.
00:36:06Peu de silence, merci.
00:36:09La parole est à monsieur Philippe Digier pour le groupe Les Démocrates.
00:36:20Merci, madame la présidente, madame la ministre, mesdames les ministres,
00:36:26monsieur le rapporteur Thomas Bénagé, mes chers collègues.
00:36:30Sur des sujets aussi graves, me semble-t-il, la démagogie ne doit pas être au rendez-vous.
00:36:37Elle ne doit pas être au rendez-vous parce que quand on regarde l'histoire
00:36:42de la Ve République, quand on regarde les réformes courageuses
00:36:44qui ont pu être conduites par tous les gouvernements qui se sont succédés,
00:36:49et notamment la gauche de responsabilité, monsieur le président Hollande,
00:36:53eh bien, aucun gouvernement n'est revenu en arrière,
00:36:56aucun gouvernement n'est revenu en arrière sur les réformes qui avaient été faites auparavant.
00:37:02Et en fait, pour une raison simple, c'est passer les tribunes,
00:37:07passer les moments où, à des fins électoralistes,
00:37:10on est capable de vendre tout et n'importe quoi,
00:37:13lorsqu'on veut exercer des responsabilités,
00:37:15puisqu'on ne peut pas se permettre de mentir aux Français.
00:37:20Alors évidemment, vous êtes dans une course à l'échalote avec le Nouveau Front Populaire.
00:37:25Enfin, on ne sait pas quel parti du Nouveau Front Populaire
00:37:27parce qu'une partie veut garder la réforme thuréenne,
00:37:29l'autre partie veut revenir sur la retraite à 60 ans.
00:37:32Et vous, dans un esprit de démagogie, parce que...
00:37:36Vous voyez, j'ai regardé quand même, et c'est important,
00:37:38les coupures de presse, les déclarations de Marine Le Pen, de Jordan Bardella,
00:37:42de ceux qui se sont succédés à des tribunes.
00:37:45Et on a pu voir que la belle promesse de 2022 est de dire
00:37:51on reviendra en arrière, ça sera à 60 ans, après, vite, a été corrigé.
00:37:54Non, non, ça sera 2022, 42 ans,
00:37:58mais on regardera, après un audit financier,
00:38:01les conditions dans lesquelles on peut mettre une réforme progressive.
00:38:05Comme engagement de campagne tenue, ça se tient là.
00:38:08Mes chers collègues du Rassemblement national,
00:38:11les Français nous regardent.
00:38:13Les Français nous regardent.
00:38:15Et moi, je leur dis, les yeux dans les yeux,
00:38:18que votre réforme,
00:38:20je leur dis, les yeux dans les yeux, je vous ai écoutés,
00:38:23la mélaminité, mais écoutez,
00:38:25que votre réforme,
00:38:27d'abord, elle est irresponsable, elle sera repoussée,
00:38:29mais vous savez très bien
00:38:31qu'au Sénat, elle n'a aucun avenir,
00:38:35car elle ne sera pas reprise, et que vous êtes quelque part
00:38:38dans une forme de compétition avec ceux qui sont de l'autre côté de l'hémicycle
00:38:42pour voir qui, le premier, décrochera la timbale.
00:38:45Mais non, l'esprit des démocrates que nous sommes,
00:38:48des hommes et des femmes de responsabilité qui disent
00:38:50qu'il faut regarder la situation en face,
00:38:52exige que l'on ne dise pas tout et n'importe quoi.
00:38:56Alors, il n'y a pas,
00:38:58il n'y a pas les méchants d'un côté, ceux qui veulent faire travailler plus longtemps,
00:39:02et je vais y revenir,
00:39:03et puis les gentils, mais non,
00:39:05dormez, dormez, braves gens, vous partirez tous à 60 ans.
00:39:09J'ai repris une interview de Jordan Bardella sur RTL,
00:39:13j'ai repris une interview de Jordan Bardella sur RTL,
00:39:16une journaliste lui disait,
00:39:18mais si on démarre à 24 ans et qu'on cotise pendant 40 ans, à quel âge on partira ?
00:39:22Ben à 24 plus 40, vous avez 64 ans.
00:39:25Donc, vous dire que ça n'est pas possible, parce qu'il y a un sujet
00:39:29que je vous dis avec beaucoup de gravité,
00:39:32c'est l'affaire de la démographie.
00:39:35Et la démographie ne cède pas à la démagogie,
00:39:38ne doit pas conduire à la démagogie, et vous le savez bien,
00:39:41parce que notre système de retraite, il n'est pas financé.
00:39:45C'est pas 4 milliards uniquement, cher Thibault Bazin, qu'il manque,
00:39:50mais l'honnêteté de dire
00:39:52que sans les financements de 40 milliards d'euros de l'État chaque année
00:39:55pour équilibrer le système de retraite, le compte n'y serait pas.
00:40:00Donc, lorsque l'Institut Montaigne chiffre votre réforme à 100 milliards d'euros,
00:40:05eh bien, ils disent la vérité.
00:40:07Alors, je voudrais vous dire que si on adoptait votre texte maintenant,
00:40:12si on adoptait votre texte, ça serait quoi ?
00:40:15Ça serait revenir sur toutes les avancées de 2023.
00:40:18Oui, les trimestres de maternité pour les femmes,
00:40:20nous les avons portées avec les démocrates.
00:40:22Oui, pour les pompiers où hier une question a été posée au gouvernement.
00:40:25Mesdames les ministres, bientôt arrivent les seins de barbe,
00:40:28que l'on dise dans toutes seins de barbe,
00:40:30que les pompiers qui font un métier difficile,
00:40:32on puisse leur apporter ces trimestres complémentaires.
00:40:34Là, portez l'exigence.
00:40:36Mais vous ne pouvez pas porter la démagogie
00:40:38là où la responsabilité nous conduit.
00:40:40Alors, nous disons, pour terminer,
00:40:43que notre réforme, la vraie réforme,
00:40:45vous l'avez très bien dit, madame la ministre du Travail,
00:40:48la retraite, c'est une phase de la vie.
00:40:50C'est aussi le temps choisi.
00:40:51Moi, je pense aux métiers les plus difficiles,
00:40:53à l'aide ménagère, à l'aide soignante,
00:40:55qui ce matin a relevé 7, 8, 10 personnes
00:40:58et qui doit partir plus tôt.
00:40:59Mais pour partir plus tôt, chers collègues,
00:41:02corbières, il y en a qui veulent travailler plus tard.
00:41:05Laissons la liberté, laissons la retraite à point,
00:41:08laissons celles et ceux qui ont un profil de carrière différent
00:41:11le vivre comme ils le vivent
00:41:14et que l'homogénéité ne conduit nulle part.
00:41:17Alors, en responsabilité, le groupe démocrate
00:41:20votera contre votre texte et vous savez pourquoi.
00:41:23Merci.
00:41:24Cette proposition de loi qui prétendait
00:41:26jusqu'à son examen en commission abroger les réformes récentes
00:41:29sur l'âge de départ et la durée des cotisations
00:41:32est avant tout une manœuvre populiste
00:41:34quand on connaît le déséquilibre
00:41:36entre les cotisations des actifs et les pensions des retraités.
00:41:40Aujourd'hui, ce rapport est déjà sous pression.
00:41:43Il n'y a plus qu'4 actifs pour financer un retraité,
00:41:47mais à peine 1,7.
00:41:50Face à ce constat, les réformes que nous avons engagées
00:41:53étaient indispensables pour éviter un effondrement financier.
00:41:57Ce texte s'inscrit dans une compétition déporable
00:42:01entre la gauche et l'extrême droite
00:42:03qui cherche à se disputer la première place en matière de démagogie
00:42:07en promettant un retour en arrière non financé
00:42:10sans se soucier de la pérennité de notre système de retraite.
00:42:15Mais en réalité, le sujet n'est pas l'abrogation de cette loi démagogique.
00:42:22Ce que nos citoyens attendent, c'est du concret,
00:42:25des mesures ciblées et responsables
00:42:27et non des promesses sans lendemain.
00:42:30Alors que les extrêmes se focalisent sur une unique donnée,
00:42:33l'âge de départ à la retraite,
00:42:36mon groupe cherche à voir plus loin,
00:42:38plus juste et mieux ancré dans le réel.
00:42:41Nous pensons notamment qu'il est grand temps
00:42:43de valoriser le travail des seigneurs
00:42:45et de leur offrir des perspectives dignes de leur parcours.
00:42:48Le groupe Horizon et indépendant
00:42:50réaffirme le bien-fondé de ces réformes,
00:42:52indispensables pour préserver l'équilibre
00:42:55de notre système de retraite.
00:42:58Mais au-delà des questions paramétriques,
00:43:00travaillons à une véritable reconnaissance de la valeur travail
00:43:03dans toutes ses formes et à tous les âges de la vie.
00:43:07Plutôt que de proposer des mesures irréalistes et populistes
00:43:11qui creuseraient le déficit de plus de 15 milliards d'euros
00:43:13par an d'ici 2030,
00:43:16concentrons-nous sur des solutions concrètes.
00:43:19Ce n'est qu'ainsi que nous pourrons répondre
00:43:21aux attentes de nos concitoyens
00:43:23et bâtir un système de retraite juste,
00:43:26mais surtout durable pour les générations à venir.
00:43:29Je vous remercie.
00:43:30Merci M. Jernigan.
00:43:35La parole est à M. Stéphane Viry
00:43:37pour le groupe Liberté indépendant Outre-mer et Territoires.
00:43:47Madame la présidente, mesdames les ministres,
00:43:52monsieur le rapporteur, mes chers collègues,
00:43:54le groupe Liott exprime sa satisfaction
00:43:57de voir la question des retraites au coeur de notre actualité parlementaire.
00:44:01Soyons honnêtes, le débat de 2023 nous a laissé beaucoup d'amertume.
00:44:07Il n'a laissé personne indifférent.
00:44:09Ce n'est pas, rappelez-vous, un simple désaccord
00:44:11qui a traversé la France.
00:44:12C'est une véritable fracture.
00:44:14L'ombre d'une réforme imposée par un 49-3
00:44:18sans un vote direct des représentants de la nation
00:44:20hante encore bien des opinions.
00:44:24Cette réforme fut-elle nécessaire à néanmoins diviser le pays,
00:44:28la fracturer et à laisser un sentiment d'amertume profond
00:44:33et un sentiment d'inachevée ?
00:44:36Des sujets importants comme les carrières longues,
00:44:38les carrières hachées, l'égalité entre les femmes et les hommes,
00:44:41l'emploi des seigneurs,
00:44:42ont été évoqués mais pas suffisamment traités.
00:44:46Alors que ces thèmes-là ne sont pas secondaires,
00:44:48ils touchent au bien-être physique et psychologique
00:44:50des travailleurs, de nos concitoyens,
00:44:52ils méritent d'être revus.
00:44:54Et je le dis aujourd'hui, c'est une opportunité qui s'offre à nous
00:44:57de travailler à la question des retraites.
00:44:59Oui, mes chers collègues, nous devons aborder de front
00:45:02la question de l'emploi des seigneurs,
00:45:04la question de la pénibilité au travail,
00:45:06la question du respect des parcours individuels.
00:45:09Ces défis, ce sont les vrais, ce sont les seuls
00:45:11qui permettent de bâtir une réforme légitime,
00:45:13une réforme juste, une réforme acceptée.
00:45:16Or, la proposition de loi du Rassemblement national
00:45:19est loin de répondre à ces attentes.
00:45:21Elle s'avère, mes chers collègues, je le dis,
00:45:23elle s'avère être une simple imposture politique.
00:45:26Certes, elle fait mine d'offrir une perspective,
00:45:29mais en réalité, elle repose sur une promesse,
00:45:31une promesse illusoire, et n'est rien d'autre qu'un écran de fumée.
00:45:34Abroger purement et simplement le recul de la retraite
00:45:39sans envisager une solution de financement viable est irresponsable.
00:45:44Agiter des promesses sans en garantir la solidité,
00:45:47c'est jouer avec les espoirs des Français,
00:45:50avec la certitude qu'ils seront déçus par des promesses irréalistes.
00:45:54Soyons lucides également, mes chers collègues,
00:45:56cette proposition ne dit rien sur les carrières hachées,
00:45:59sur les carrières longues, rien sur l'emploi des seigneurs,
00:46:02rien sur la pénibilité au travail,
00:46:04rien sur le financement de notre modèle de retraite.
00:46:07Elle nous rappelle la faiblesse d'une démarche qui n'a rien de constructif,
00:46:12qui agite sans réformer, qui promet sans bâtir.
00:46:15Je le dis, nos concitoyens attendent plus,
00:46:18et ils méritent bien plus et bien mieux.
00:46:20Ils méritent une vision audacieuse, ambitieuse,
00:46:23à la hauteur de l'enjeu qui s'impose à nous.
00:46:26Et l'enjeu ou le défi, mes chers collègues,
00:46:28ce ne sont pas simplement améliorer le système de retraite.
00:46:31Explorons, explorons d'autres pistes, d'autres modèles,
00:46:35comme celui d'un système de retraite à points
00:46:38qui offrirait une lisibilité et une simplicité accrue.
00:46:42Ce modèle, vous le connaissez, fondé sur l'accumulation de points
00:46:46tout au long de la carrière, répondrait aux réalités individuelles
00:46:50de parcours professionnels de plus en plus variés.
00:46:54Chaque carrière professionnelle est unique,
00:46:56et notre modèle de retraite doit être capable
00:46:59de prendre en compte ses spécificités,
00:47:01qu'il s'agisse de choix volontaires ou de choix subis.
00:47:05Cette souplesse permettrait à chacun
00:47:07de voir son parcours professionnel respecté
00:47:09et à notre modèle social d'évoluer au rythme de la société.
00:47:13Il serait de surcroît, j'y tiens, universel.
00:47:16En commission des affaires sociales, nous avons essayé d'avancer.
00:47:19Nous avons agi en ce sens, en déposant et en faisant voter
00:47:21des amendements de rapport sur ces sujets essentiels
00:47:24afin de disposer très prochainement de données factuelles.
00:47:28Grâce à ces rapports, nous pourrons disposer des éléments
00:47:33pour une grande conférence sociale permettant
00:47:35de restaurer la confiance des Français
00:47:37envers un modèle de protection sociale
00:47:39qui a longtemps fait la fierté de notre pays,
00:47:41en portant haut les valeurs de solidarité et de justice.
00:47:45Notre engagement, celui de notre groupe Lyott,
00:47:47c'est de redonner sa place et sa voie au paritarisme
00:47:50et de représenter avec force et responsabilité
00:47:53la nation que nous servons.
00:47:55Nous devons ensemble bâtir une grande conférence
00:47:58avec l'ambition de réformer non seulement la question des retraites,
00:48:01mais aussi celle plus large de l'organisation du travail en France.
00:48:05Car la retraite, mes chers collègues, n'est pas qu'une question d'âge.
00:48:08C'est l'aboutissement d'une vie de travail
00:48:10qui façonne l'existence de chacun de nos concitoyens.
00:48:13Le travail est au cœur de la vie des Français.
00:48:15Ils y consacrent la majorité de leur temps
00:48:17et en subissent, année après année,
00:48:19une forme d'usure professionnelle, physique et morale.
00:48:22Réduire le débat des retraites à une simple question de report de l'âge,
00:48:27sans interroger sur la place du travail,
00:48:29son organisation, sa pénibilité,
00:48:31ses refusés de voir la réalité en face,
00:48:34c'est observer ce problème complexe avec des œillères.
00:48:37La PPL, j'en conclue, qui est proposée,
00:48:40étant vidée et vide,
00:48:42elle sera écartée.
00:48:44En tout cas, c'est le vœu que je forme à ce stade de nos débats.
00:48:47Merci, monsieur Viry.
00:48:51La parole est à monsieur Yannick Monnet
00:48:53pour le groupe de la gauche démocrate et républicaine.
00:48:59Merci, madame la présidente.
00:49:03Mesdames les ministres,
00:49:05monsieur le président de la commission,
00:49:07monsieur le rapporteur,
00:49:09ce sera court à l'image de votre texte d'aujourd'hui.
00:49:12Le RN a tenté un coup politique, un coup de com'
00:49:14sur un sujet qui pourtant mérite beaucoup de sérieux,
00:49:17vu l'impact qu'il a sur de nombreuses vies chez nos concitoyens.
00:49:20Depuis des semaines, vous faites croire
00:49:22que vous voulez abroger la réforme des retraites,
00:49:24campagne que vous menez à la Trump en désinformant les citoyens
00:49:27sur vos réelles inspirations en la matière.
00:49:30Pour réellement défendre notre système de retraite par répartition
00:49:33et abroger les précédentes réformes,
00:49:35tout aussi injustes socialement qu'inefficaces économiquement,
00:49:39il faut au préalable avoir une autre conception que vous
00:49:42de ce qu'est et doit être la sécurité sociale.
00:49:45Depuis le début des débats sur le projet de loi de son financement,
00:49:49vous n'avez cessé de vous opposer à l'augmentation de ces ressources
00:49:53assises sur la cotisation sociale.
00:49:55Vous avez rejeté toutes nos propositions en la matière.
00:49:58Comment alors pouvez-vous prétendre vouloir en faire un outil de justice sociale ?
00:50:02Nous savons également que l'extrême droite est avant tout un parti de droite
00:50:06qui sert les intérêts du capital,
00:50:08des libéraux totalement opposés au principe même de retraite par répartition.
00:50:12Vous avez rejeté en séance sur le PLFSS
00:50:15notre amendement instaurant une conférence de financement
00:50:18et pourtant vous portez cet amendement aujourd'hui.
00:50:21Oui, les députés communistes et d'outre-mer du groupe GDR
00:50:24sont constants.
00:50:26Mais pas vous qui vous distinguez par votre opportunisme.
00:50:29Le RN n'a jamais été porteur de progrès social.
00:50:32Pendant la réforme de 2023, il a sagement compté les points
00:50:36mais n'est jamais apparu aux côtés des milliers de manifestants
00:50:39et de l'intersyndical.
00:50:41Pendant les élections législatives,
00:50:43il n'était plus question de revenir sur la réforme Macron,
00:50:46M. Bardella expliquant que la France n'avait pas les moyens.
00:50:49Véritable faux soyeur de la question sociale,
00:50:52vous ne cherchez qu'à faire le buzz
00:50:54à tel point qu'à travers un texte vide,
00:50:56vous continuez à faire croire
00:50:58que vous portez l'abrogation de la réforme des retraites.
00:51:01Vous défendez les retraites par répartition
00:51:03comme la corde soutient le pendu.
00:51:05Personne n'est dupe. Je vous remercie.
00:51:08Je vous remercie M. Monnet.
00:51:10La parole est à M. Géraud Verny pour le groupe UDR.
00:51:23Madame la présidente, M. le rapporteur,
00:51:26chers collègues,
00:51:28Oui, une réforme des retraites était nécessaire en 2023.
00:51:31Mais elle l'est toujours,
00:51:33tant ce texte est incomplet et injuste.
00:51:36Malgré cette réforme,
00:51:38notre système par répartition est toujours en danger,
00:51:41tant les déséquilibres sont profonds.
00:51:43Menacés par de précédentes réformes inachevées,
00:51:46menacés par de nouvelles réformes,
00:51:49menacés par de précédentes réformes inachevées,
00:51:52menacés par la réforme borne
00:51:54qui n'a bénéficié d'aucun support démocratique.
00:51:57La réforme borne a délaissé beaucoup de sujets essentiels.
00:52:00Pourquoi ne pas avoir pris en compte
00:52:02la pénibilité et les carrières longues ?
00:52:05Pourquoi ne pas avoir demandé
00:52:07les mêmes efforts aux salariés du public et du privé ?
00:52:10Pourquoi ne pas avoir intégré
00:52:12les carrières interrompues liées aux congés parentaux
00:52:15et les emplois à temps partiel
00:52:17qui touchent majoritairement les femmes ?
00:52:19Les femmes qui subissent injustement un double sacrifice
00:52:23alors que l'effondrement de la natalité
00:52:25est une menace majeure pour la pérennité des retraites.
00:52:28Le groupe Rassemblement national
00:52:30a raison d'ouvrir l'inventaire
00:52:32de l'injustice sociale de cette réforme.
00:52:34Injustice, mais aussi inefficacité.
00:52:37Malgré cette réforme,
00:52:39notre système de retraite reste déficitaire
00:52:42et son déficit va continuer à se creuser.
00:52:45Cette réforme n'a en rien réglé l'équilibre du système.
00:52:49Elle se montre incapable de résorber
00:52:51l'impact financier d'un déséquilibre démographique
00:52:53devenu trop important.
00:52:55En effet, on compte aujourd'hui
00:52:571,7 actifs cotisants pour un retraité
00:53:01contre 4,25 pour un en 1965.
00:53:05C'est notre démographie vieillissante
00:53:08qui met en péril le système
00:53:10et empêche un retour à la mesure d'âge.
00:53:12C'est pour toutes ces raisons
00:53:14que nous ne pourrons pas revenir en arrière sur la mesure d'âge.
00:53:16Cela n'est pas opportun.
00:53:18Les prévisions financières pessimistes
00:53:20du système de retraite
00:53:22nécessitent un changement de paradigme.
00:53:24Les dépenses de retraite ont atteint
00:53:2614,4% du PIB en France
00:53:28contre 11% en moyenne en Europe.
00:53:32C'est notre première dépense publique.
00:53:36Si rien n'est fait pour sauver le régime,
00:53:39la sous-indexation et les baisses de pensions
00:53:41menacent le pouvoir d'achat des retraités.
00:53:44Le gouvernement Barnier n'a d'ailleurs pas attendu un an
00:53:47pour sous-indexer les retraites.
00:53:49C'est dire ô combien cette réforme
00:53:51était incomplète et inefficace,
00:53:53rendant ce débat pertinent.
00:53:56Le système par répartition classique,
00:53:58comme il a été pensé, est devenu caduc.
00:54:00Le groupe UDR
00:54:02entend être le groupe de l'introduction de la capitalisation.
00:54:05Nous souhaitons modifier positivement
00:54:07l'équilibre financier du système des retraites.
00:54:09Pour cela,
00:54:11il faut introduire une dose de retraite
00:54:13par capitalisation,
00:54:15alors que ce mécanisme a fait ses preuves
00:54:17dans tant de pays.
00:54:19Osons mettre en place une part de capitalisation
00:54:21pour générer des intérêts
00:54:23et compenser les pertes financières
00:54:25de la seule répartition
00:54:27afin de protéger les retraites.
00:54:31Les cotisations prélevées chaque année,
00:54:33350 milliards d'euros,
00:54:35ne sont jamais investies
00:54:37et donc ne produisent jamais d'intérêt
00:54:39parce qu'elles sont intégralement reversées
00:54:41aux retraités du moment.
00:54:43Pourtant, plus de 4 millions d'argent public
00:54:45cotisent déjà chaque mois
00:54:47et bénéficient des retraites avantageuses
00:54:49par capitalisation.
00:54:51Une ressource majeure et nouvelle
00:54:53pourrait être dégagée.
00:54:55Aux Pays-Bas,
00:54:57un retraité touche en moyenne
00:54:59une pension équivalente à 90% de son salaire net
00:55:01contre 74% en France.
00:55:05Les solutions sont devant nous.
00:55:07Oui, la réforme des retraites est importante
00:55:09mais elle doit être plus équitable,
00:55:11plus simple et plus lisible.
00:55:13Elle doit se montrer plus audacieuse.
00:55:15Enfin, n'oublions pas
00:55:17que sans soutien accru à la natalité
00:55:19pour renverser la baisse préoccupante des naissances,
00:55:21aucune réforme ne pourra
00:55:23compenser durablement
00:55:25le manque de cotisants.
00:55:27Je vous remercie.
00:55:29Je vous remercie, monsieur Vermier.
00:55:31Et le dernier orateur de la discussion générale,
00:55:33la parole est à monsieur Aurélien Pradié.
00:55:37Madame la présidente,
00:55:39mesdames et messieurs les députés,
00:55:41monsieur le rapporteur,
00:55:43madame la ministre,
00:55:45il y a plus grave
00:55:47que l'absence de réforme.
00:55:49Il y a le mensonge
00:55:51de la réforme.
00:55:53Oui, le mensonge est en réalité
00:55:55plus grave encore que l'inaction.
00:55:57La dernière réforme,
00:55:59c'est la réforme des retraites.
00:56:01La dernière réforme,
00:56:03c'est la réforme des retraites.
00:56:05La dernière réforme des retraites
00:56:07a été un mensonge.
00:56:09Sous des airs de courage réformateur,
00:56:11elle n'a en rien réglé
00:56:13le problème structurel
00:56:15de notre système de retraite.
00:56:17Ce fut une tromperie.
00:56:19La première ministre de l'époque
00:56:21annonçait qu'avec la réforme,
00:56:23l'équilibre du système de retraite serait atteint
00:56:25en 2030.
00:56:27Alors, regardons objectivement ce qu'il en est.
00:56:29Dès 2024,
00:56:31le système de retraite va replonger
00:56:33avec un gouffre de 5,8 milliards d'euros.
00:56:35Dans son rapport annuel,
00:56:37le Conseil d'orientation des retraites
00:56:39est très clair.
00:56:41Le déficit va continuer à se creuser
00:56:43pour atteindre 0,4% du PIB
00:56:45en 2030
00:56:47et 0,8% en 2070.
00:56:49Ce scénario
00:56:51est pire encore que celui
00:56:53annoncé par le Corps l'année dernière.
00:56:55Je pourrais ne pas dire tout cela
00:56:57et ne pas remuer le couteau dans la plaie.
00:56:59Mais il faut le dire,
00:57:01cette réforme n'a rien réformé,
00:57:03elle n'a rien inversé
00:57:05et déjà, elle est devenue obsolète.
00:57:07Surtout, cette réforme portait
00:57:09une promesse qui, depuis plusieurs semaines,
00:57:11est devenue un mensonge.
00:57:13Je veux parler du maintien du pouvoir d'achat
00:57:15des retraités. Je n'ai pas oublié
00:57:17cette promesse claironnée par les uns et par les autres
00:57:19comme pour mieux faire accepter la réforme des retraites.
00:57:21Souvenez-vous,
00:57:23c'était la réforme ou la baisse des pensions.
00:57:25Verdict ?
00:57:27Les Français auront la réforme
00:57:29et la baisse des pensions.
00:57:31C'est d'ailleurs ce qui fait que la désindexation
00:57:33des retraites n'est pas acceptable en l'Etat.
00:57:35Elle vient rompre la parole politique
00:57:37qui avait justifié le report
00:57:39de l'âge légal. Une parole politique
00:57:41trahie. C'est un pacte social
00:57:43truqué.
00:57:45Comment ne pas voir qu'à force de
00:57:47mensonges, c'est l'idée même de réformer
00:57:49que nous sommes en train de tuer ?
00:57:51Non seulement la dernière réforme des retraites
00:57:53n'a rien changé, n'a rien corrigé,
00:57:55mais elle aura contribué à rendre
00:57:57nos compatriotes plus rétifs
00:57:59encore à toute idée de réforme.
00:58:01La réforme, c'est le progrès,
00:58:03la correction de ce qui doit l'être.
00:58:05Ce n'est pas le mensonge, ce n'est pas
00:58:07la tromperie. L'autruche
00:58:09étouffe à force de plonger
00:58:11la tête dans le sable.
00:58:13La proposition de loi que nous examinons aujourd'hui
00:58:15n'est en rien sérieuse.
00:58:17Mais elle a un mérite. Réouvrir
00:58:19le débat. Je ne fais pas partie
00:58:21de ceux qui pensent que la meilleure manière
00:58:23de régler les défis gigantesques
00:58:25auxquels fait face notre nation
00:58:27serait de détourner le regard.
00:58:29La vérité, c'est qu'il faut tout revoir
00:58:31dans notre système de retraite.
00:58:33La vérité, c'est que les ajustements
00:58:35non seulement ne règlent plus rien,
00:58:37mais qu'ils empirent les choses.
00:58:39La vérité, c'est que le régime conçu pour une
00:58:41économie du XXe siècle est dépassé
00:58:43par le monde que nous connaissons.
00:58:45La vérité, c'est que l'effondrement
00:58:47de la natalité et le défi
00:58:49démographique que nous connaissons
00:58:51rend impuissant un système
00:58:53conçu il y a plusieurs décennies.
00:58:55Il y a une autre vérité.
00:58:57Au fond, les Français ne croient
00:58:59plus ni aux réformettes
00:59:01ni à l'injustice des bricolages
00:59:03et des rabotages.
00:59:05La confiance ne pourra se retrouver
00:59:07qu'en repassant par de grandes
00:59:09réformes. Certains voudraient
00:59:11gérer, alors qu'il faut
00:59:13tout rebâtir. Tout
00:59:15dans notre pacte social, dans notre rapport
00:59:17au travail, à sa rémunération,
00:59:19dans notre fiscalité étouffante
00:59:21et illisible, impose
00:59:23de refonder. La dernière fois
00:59:25que ce pacte social, dont
00:59:27notre système de retraite est une
00:59:29composante essentielle, fut refondé,
00:59:31c'était à l'après-guerre.
00:59:33Il fut refondé par des gaullistes
00:59:35venus de la droite et de la gauche
00:59:37qui, alors, avaient fait le choix du patriotisme
00:59:39plutôt que celui
00:59:41des calculs électoraux.
00:59:43Chacun sait, ici, que si nous
00:59:45n'imaginons pas un nouveau système de retraite,
00:59:47nous perdrons tout, y compris
00:59:49les valeurs de solidarité qui fondent
00:59:51le pacte national. Alors,
00:59:53revoyons tout. Laissons à ceux qui n'en
00:59:55ont pas la force le soin de gérer la fatalité
00:59:57et ouvrons le débat en grand.
00:59:59Avec huit autres de mes collègues députés
01:00:01issus de trois groupes politiques différents
01:00:03et des non-inscrits, c'est ce que nous avons
01:00:05voulu faire. Nous avons travaillé, co-signé
01:00:07et déposé plusieurs amendements qui seront
01:00:09débattus dans un instant.
01:00:11Nous voulons ouvrir le chantier d'une autre réforme
01:00:13des retraites, en privilégiant la durée
01:00:15de cotisation sur l'âge légal.
01:00:17Il s'agit sûrement d'un régime
01:00:19se rapprochant du régime par points.
01:00:21Nous voulons poursuivre la bataille
01:00:23que nous avons été nombreux à mener ici,
01:00:25notamment sur la reconnaissance des carrières longues.
01:00:27Chacun doit avoir à l'esprit
01:00:29qu'aujourd'hui,
01:00:31encore, un travailleur
01:00:33qui aura commencé sa carrière à 16 ans
01:00:35devra cotiser une année de plus
01:00:37que celui qui l'a commencé à 30 ans.
01:00:39C'est insupportable, lorsque l'on
01:00:41croit à l'effort et au travail.
01:00:43Enfin, poser le débat sur la réforme
01:00:45des retraites sans poser la question fondamentale
01:00:47du travail, de sa rémunération,
01:00:49de la valeur et du partage de la valeur
01:00:51c'est passer à côté de l'essentiel.
01:00:53Entre les pantalonnades des uns
01:00:55et des autres, entre les postures,
01:00:57il y a sûrement une place pour ce débat
01:00:59que malheureusement nous n'aurons pas aujourd'hui.
01:01:01Et pourtant, le débat sur la valeur du travail
01:01:03est la clé de voûte de la reconstruction
01:01:05de notre pacte social.
01:01:07Je vous remercie.
01:01:09Je vous remercie, monsieur Pradier.
01:01:11Vous l'avez bien compris, la proposition de loi
01:01:13du Rassemblement national pour abroger
01:01:15la réforme des retraites n'a pas pu
01:01:17être discutée au fond, puisqu'elle a été
01:01:19vidée de sa substance lors de son passage
01:01:21en commission parlementaire.
01:01:23Mais le groupe, présidé par Marine Le Pen,
01:01:25a tout de même décidé de porter
01:01:27le débat dans l'hémicycle, s'offrant ainsi
01:01:29une tribune sur ce sujet inflammable.
01:01:31Cher collègue, je tenais
01:01:33bien entendu à reprendre la parole
01:01:35après cet enchaînement des différents membres du Parti Unique
01:01:37qui se sont félicités
01:01:39d'avoir tout fait ces derniers jours
01:01:41pour ne pas remettre en échec cette proposition
01:01:43de loi d'abrogation portée par le Rassemblement national.
01:01:45Madame la ministre,
01:01:47je vous ai bien écouté quand vous étiez à la tribune.
01:01:49J'ai vraiment eu le sentiment que vous n'étiez pas
01:01:51membre de cette ancienne majorité,
01:01:53parce que vous avez enchaîné toutes les injustices
01:01:55de cette réforme. Mais vous avez aussi
01:01:57tenté de donner des leçons
01:01:59de fiscalité, de finances publiques
01:02:01au Rassemblement national.
01:02:03Madame la ministre, vous n'êtes pas,
01:02:05et vous êtes une nouvelle ministre,
01:02:07vous n'êtes pas forcément aujourd'hui la plus connue
01:02:09des Français qui ne connaissent pas totalement
01:02:11votre parcours, mais vous êtes la ministre
01:02:13qui a cofondé
01:02:15avec Emmanuel Macron En Marche.
01:02:17Vous avez cofondé avec
01:02:19Emmanuel Macron le parti politique
01:02:21qui a mis en place
01:02:23une arme de destruction massive de nos finances publiques
01:02:25et qui est responsable de
01:02:271200 milliards de dettes.
01:02:29Donc s'il vous plaît, madame la ministre,
01:02:31avec tout le respect que je vous dois, vous devriez
01:02:33aujourd'hui être beaucoup plus humble
01:02:35au banc que vous occupez.
01:02:37Madame la ministre,
01:02:39vous aviez porté avec
01:02:41monsieur Macron, madame Borne et monsieur Dussopt
01:02:43qui n'est plus ici, qui a été
01:02:45sanctionné par ses électeurs
01:02:47et qui n'est pas revenu sur ses bancs,
01:02:49vous avez été sanctionné sur cette promesse
01:02:51d'équilibre. Aujourd'hui, le corps
01:02:53le dit, la réforme est injuste
01:02:55mais elle n'équilibre pas le système
01:02:57et pire, aujourd'hui, votre
01:02:59promesse d'équilibre, ça a été
01:03:01assorti d'une promesse de désintoxication
01:03:03des retraites que vous portez actuellement
01:03:05en tant que ministre avec le gouvernement Barnier.
01:03:07Et derrière, vous avez rappelé
01:03:09des chiffres sur l'emploi des seniors.
01:03:11Oui, c'est un sujet. Oui,
01:03:13vous n'aviez proposé qu'un index senior.
01:03:15Quel bilan de cet index senior ?
01:03:17Qu'avez-vous produit en matière d'emploi
01:03:19des seniors, madame la ministre ? Qu'est-ce que votre
01:03:21gouvernement et les gouvernements d'Emmanuel Macron
01:03:23ont pu apporter sur cette question ?
01:03:25Après, on va parler
01:03:27d'une ancienne ministre, madame Thévenot.
01:03:29J'ai l'impression que vous avez quand même
01:03:31un petit peu la rage de ne plus être ministre, d'être restée
01:03:338 mois seulement
01:03:35ministre
01:03:37de la République. Parce que
01:03:39quand je vous entends
01:03:41donner des leçons de présence
01:03:43mais c'est l'hôpital qui se fout de la charité,
01:03:45madame Thévenot. La semaine
01:03:47dernière, il n'y avait que les députés
01:03:49du Rassemblement National pour éviter
01:03:51les folies fiscales
01:03:53du NFP, de vos amis du NFP
01:03:55qui vous ont fait élire. Il n'y avait que
01:03:57les députés du Rassemblement National
01:03:59présents dans ces bancs et les députés du Rassemblement
01:04:01National sont le groupe
01:04:03le plus présent de cet
01:04:05hémicycle. Mais clairement,
01:04:07madame Thévenot,
01:04:09vous avez enchaîné les fake news. Vous avez
01:04:11voulu faire croire à ceux qui nous écoutent ce matin
01:04:13que nous allions retirer
01:04:15l'augmentation et la revalorisation
01:04:17des petites retraites. Mais ce n'est pas dans le texte,
01:04:19madame Thévenot. Lisez les textes
01:04:21avant de monter à la tribune.
01:04:23Pire. Pire.
01:04:25Pire, madame Thévenot. Vous avez
01:04:27voulu citer la Constitution, madame Thévenot.
01:04:29Vous avez voulu nous faire un cours
01:04:31sur l'article 40. Mais, madame Thévenot,
01:04:33quand il a fallu débattre
01:04:35de la proposition de loi sur les services
01:04:37express régionaux, il y a votre nom.
01:04:39Vous êtes co-signataire. Celui-ci, il a été
01:04:41recevable. Et donc, je demanderai
01:04:43aux huissiers de vous donner ce document parce que
01:04:45c'est bien la preuve que vous avez un double
01:04:47discours et que les macronistes souhaitent
01:04:49mettre en place des règles
01:04:51pour les autres, mais ne se les appliquent pas
01:04:53à eux-mêmes. Monsieur Bazin,
01:04:55monsieur Bazin,
01:04:57monsieur Bazin,
01:04:59vous êtes le symbole de ce que l'on constate
01:05:01depuis maintenant 15 jours
01:05:03dans les débats budgétaires. Vous n'assumez pas d'être
01:05:05membre du gouvernement Barnier, d'être dans la majorité.
01:05:07Vous avez critiqué la
01:05:09désindextation alors que vous la soutenez,
01:05:11alors que vous êtes dans ce gouvernement.
01:05:13Oui, vous avez déposé des amendements
01:05:15de suppression, mais c'est votre gouvernement.
01:05:17Vous étiez bien là avec monsieur
01:05:19Attal, avec tous
01:05:21les membres de l'ancienne minorité
01:05:23pour obtenir des postes à l'Assemblée
01:05:25nationale, pour obtenir
01:05:27des voitures avec fonction pour vos amis devenus
01:05:29ministres. Mais aujourd'hui,
01:05:31il faut aussi assumer les mauvaises
01:05:33décisions et les mauvaises propositions de
01:05:35monsieur Barnier qui souhaite
01:05:37appauvrir les retraités, qui souhaite
01:05:39diminuer les pensions des retraités.
01:05:41Nouvelle...
01:05:43Dans l'enchaînement, vous avez enchaîné
01:05:45les faits clous comme des perles ce matin.
01:05:47Monsieur Vigier, vous nous avez fait
01:05:49le même coup en commission, monsieur Vigier.
01:05:51Vous avez voulu faire croire
01:05:53que vous étiez le grand défenseur,
01:05:55monsieur Vigier. Vous étiez le grand défenseur.
01:05:57Vous savez, monsieur Vigier,
01:05:59vous étiez là-bas. Vous êtes tellement peu
01:06:01nombreux maintenant que vous êtes au centre
01:06:03et que le groupe Rassemblement national s'est décalé.
01:06:05Permettez-moi de ne plus savoir
01:06:07où vous êtes tellement votre groupe
01:06:09est devenu minuscule.
01:06:11Mais monsieur Vigier, vous avez voulu faire croire
01:06:13monsieur Vigier, vous avez voulu faire croire
01:06:15que vous étiez en contre les pompiers
01:06:17professionnels et les pompiers volontaires.
01:06:19Là encore, dans le texte,
01:06:21vous avez reporté de deux ans
01:06:23l'âge de départ sur les catégories
01:06:25actives. C'est vous qui faites travailler
01:06:27deux ans de plus nos pompiers qui
01:06:29viennent au service de la population,
01:06:31qui protègent dans notre
01:06:33réalité et partout en France
01:06:35les Français. Et pire,
01:06:37vous appartenez à un gouvernement qui a promis
01:06:39une bonification pour nos sapeurs-pompiers volontaires
01:06:41et nous attendons toujours le décret
01:06:43d'application parce que le gouvernement
01:06:45ne tient pas ses promesses.
01:06:47Applaudissements.
01:06:49Mesdames et messieurs,
01:06:51chers collègues de gauche,
01:06:53je ne vous oublie pas,
01:06:55je ne vous oublie pas,
01:06:57parce qu'aujourd'hui, vous êtes clairement les tartuffes,
01:06:59vous êtes clairement dans la duperie permanente
01:07:01vis-à-vis de cette abrogation
01:07:03de la réforme des retraites.
01:07:05Vous avez
01:07:07accusé le groupe Rassemblement
01:07:09National d'avoir voté contre des amendements
01:07:11d'abrogation, alors que comme
01:07:13je vous l'ai expliqué, cela n'est pas
01:07:15possible. C'est monsieur Coquerel,
01:07:17il est de chez vous, il l'a dit,
01:07:19il l'a assumé en commission qu'il était
01:07:21impossible d'abroger la réforme des retraites
01:07:23par un simple amendement au PLFSS.
01:07:25Mais moi, madame
01:07:27Bélois-Saint-Cherify,
01:07:29je vais vous donner les noms
01:07:31de ceux qui empêchent
01:07:33l'abrogation ce matin.
01:07:35C'est madame Rousseau,
01:07:37c'est monsieur Guetsch, c'est madame Leboucher,
01:07:39c'est monsieur Boyard, c'est monsieur Ratnon,
01:07:41c'est monsieur Clouet, c'est monsieur Lucas Lundi,
01:07:43c'est monsieur Pétavis, c'est monsieur
01:07:45Simion, c'est madame
01:07:47Amiot. Je ne continuerai pas la
01:07:49liste des traîtres de ceux qui ont trahi
01:07:51les travailleurs, qui ont trahi les ouvriers, qui ont
01:07:53trahi les salariés, qui ont trahi tous
01:07:55les Français, qui aujourd'hui n'arriveront
01:07:57pas à l'âge de la retraite.
01:07:59Voilà ce que vous êtes. Vous n'êtes
01:08:01que des traîtres au peuple qui
01:08:03travaille, qui souffre, qui a le dos cassé
01:08:05et qui n'arrivera pas à aller à 64 ans.
01:08:07On ne s'entend plus, mes chers collègues,
01:08:09s'il vous plaît, un peu de calme.
01:08:11Madame Brunel,
01:08:13Madame Brunel,
01:08:15la vérité fait mal.
01:08:17Que les Français
01:08:19voient enfin
01:08:21qui vous êtes. Vous avez du mal
01:08:23à l'accepter. Assumez.
01:08:25Assumez.
01:08:27Mais quand j'entends
01:08:29la gauche donner des leçons
01:08:31de défense des ouvriers,
01:08:33de la France qui travaille,
01:08:35quand j'entends monsieur Lucas Lundi
01:08:37qui est en
01:08:39soutien à monsieur Jadot,
01:08:41qui a été d'Europe Écologie Verte.
01:08:43Monsieur Jadot, il a fait 1%
01:08:45à l'élection présidentielle chez les ouvriers.
01:08:47Marine Le Pen,
01:08:49elle a fait 36% chez les ouvriers.
01:08:55Et donc non,
01:08:57non, le Rassemblement National
01:08:59propose une réforme de justice sociale,
01:09:01mais pas l'enfer fiscal. Donc oui,
01:09:03nous avons voté contre les amendements
01:09:05qui ne visaient simplement qu'à faire
01:09:07de notre pays un enfer
01:09:09fiscal supplémentaire.
01:09:11La France, c'est le pays où les cotisations
01:09:13fiscales, les cotisations vieillesses
01:09:15sont à 28%.
01:09:1728%, c'est le pire du pays de l'OCDE.
01:09:19Chaque mois, les Français payent
01:09:21plus, plus
01:09:23pour les cotisations vieillesses que pour le logement.
01:09:25Voilà ce que vous ne souhaitez pas
01:09:27voir, vous ne souhaitez pas
01:09:29assumer devant les Français. Et c'est la raison
01:09:31pour laquelle le Rassemblement National
01:09:33est cohérent. Cohérent parce que
01:09:35si ce matin, par votre faute,
01:09:37par votre alliance avec les macronistes,
01:09:39par votre soutien à monsieur
01:09:41Hollande qui est revenu dans notre hémicycle
01:09:43et qui est responsable aussi
01:09:45de la situation, nous, nous sommes
01:09:47cohérents. Et le 28 novembre,
01:09:49si jamais nous ne pouvons le faire maintenant, nous,
01:09:51nous serons en cohérence avec nos électeurs et nous soutiendrons
01:09:53tous les textes qui permettent l'abrogation
01:09:55de la réforme des retraites.
01:09:57Et n'oubliez jamais, n'oubliez jamais
01:09:59que vous n'êtes aujourd'hui pas dans cet hémicycle
01:10:01et que sans nous,
01:10:03sans le premier groupe d'opposition,
01:10:05vous ne pourrez pas abroger la répandette.
01:10:09Merci monsieur le rapporteur.
01:10:17Merci.
01:10:19Devant ces effets
01:10:21de tribune, devant la
01:10:23polémique aussi,
01:10:25parfois un peu inélégante de
01:10:27nos trois rapporteurs, je suis obligée
01:10:29de répondre.
01:10:31Je suis obligée de répondre
01:10:33parce que
01:10:35les retraites,
01:10:37les retraites de nos compatriotes,
01:10:39la soutenabilité de notre régime,
01:10:41c'est un sujet sérieux.
01:10:43C'est pas un sujet
01:10:45de tribune, c'est pas un sujet
01:10:47d'effet de manche. Et comme ça a été dit
01:10:49par un certain nombre de députés
01:10:51ici, la retraite,
01:10:53c'est la cristallisation
01:10:55de toute une vie.
01:10:57A quel âge on a commencé à travailler,
01:10:59quel métier,
01:11:01est-ce qu'il a été pénible ou pas,
01:11:03les naissances, les accidents de la vie,
01:11:05l'historique des rémunérations.
01:11:07Et très franchement, ça mérite bien
01:11:09l'agisme également, l'agisme dont il faudra
01:11:11parler à un moment donné.
01:11:13Et ça mérite franchement
01:11:15autre chose que ces effets de manche,
01:11:17la minute Andy Warhol
01:11:19qui permet d'avoir 15 minutes de célébrité
01:11:21sur Youtube.
01:11:23Le sujet,
01:11:27le vrai sujet,
01:11:29c'est quand même de pouvoir
01:11:31avoir l'honnêteté
01:11:33de dire qu'il va falloir,
01:11:35qu'il va tous nous falloir
01:11:37travailler plus longtemps,
01:11:39mais dans de meilleures conditions,
01:11:41en meilleure santé,
01:11:43et tout au long de la vie.
01:11:45Tout au long de la vie.
01:11:47Et c'est pour ça
01:11:49certains ont dit que c'était une attaque
01:11:51personnelle, et je remercie
01:11:53les députés qui ont voulu
01:11:55prendre la parole pour me défendre
01:11:57en disant que c'était une attaque personnelle.
01:11:59Mais moi, je ne vois aucune attaque
01:12:01personnelle, monsieur le rapporteur,
01:12:03à rappeler que j'ai été
01:12:05une des cofondatrices d'En Marche,
01:12:07de ce parti
01:12:09qui a
01:12:11permis de créer
01:12:132,5 millions
01:12:15d'emplois dans notre pays,
01:12:17qui a remis en marche la réindustrialisation
01:12:19après des années
01:12:21de mirage
01:12:23sur la France
01:12:25des services,
01:12:27alors qu'on sait que c'est l'industrie
01:12:29qui crée des emplois les mieux rémunérés
01:12:31à toutes les échelles
01:12:33de qualification,
01:12:35qui a assumé,
01:12:37parce que ce n'était pas tout à fait le cas entre 2012
01:12:39et 2017, une vraie politique
01:12:41de l'offre qui permet
01:12:43de faire de ce pays un des pays
01:12:45les plus attractifs aujourd'hui en termes
01:12:47d'investissement étranger. Donc aucune attaque
01:12:49personnelle sur le fait
01:12:51que j'ai créé ce parti.
01:12:53Parce que le vrai sujet,
01:12:55outre le fait qu'il va falloir travailler
01:12:57plus longtemps, c'est effectivement
01:12:59d'augmenter dans de
01:13:01meilleures conditions et en
01:13:03meilleure santé. Et c'est ce qui a été rappelé
01:13:05également par des députés
01:13:07comme Stéphane Viry, parce que ça veut dire
01:13:09que ces sujets questionnent aussi la question
01:13:11de l'organisation du travail dans notre pays.
01:13:13La parole est à madame la présidente Le Pen.
01:13:17Madame la présidente, je vous rassure, je ne vais pas faire
01:13:29huit rappels au règlement,
01:13:31parce que moi j'ai été mise en cause dans chacune des interventions.
01:13:33Parce que quand un certain nombre de personnes
01:13:35disent du mal de moi, je trouve
01:13:37que ça prouve que je suis
01:13:39dans la bonne ligne.
01:13:41J'aime quand même,
01:13:43Monsieur Lefebvre, quand je vous entends dire
01:13:45que le Rassemblement National n'est pas
01:13:47un parti de gouvernement, vous ne l'êtes plus vous-même,
01:13:49parce que vous avez été battus extrêmement
01:13:51sèchement aux élections législatives.
01:13:53Applaudissements.
01:13:55Applaudissements.
01:13:57Applaudissements.
01:13:59Alors vous nous dites, nous, nous savons
01:14:01ce qu'il faut faire, nous, nous
01:14:03savons que c'est une bonne réforme, celle
01:14:05que nous avons mise en oeuvre, mais il y a juste
01:14:07qu'un malheur, Monsieur Lefebvre, c'est que
01:14:09nous sommes en démocratie et que le peuple
01:14:11lui trouve que cette réforme
01:14:13est une mauvaise réforme.
01:14:15Et vous lui avez tordu le bras
01:14:17parce que la majorité
01:14:19de cet hémicycle était également
01:14:21contre cette réforme
01:14:23et vous avez donc usé du 49-3
01:14:25pour imposer cette réforme.
01:14:27Applaudissements.
01:14:29Applaudissements.
01:14:31Applaudissements.
01:14:33Applaudissements.
01:14:35Applaudissements.
01:14:37Applaudissements.
01:14:39Applaudissements.
01:14:41Vous avez mis en oeuvre
01:14:43et il n'y a que par des petites manœuvres
01:14:45assez pitoyables qu'aujourd'hui
01:14:47cette abrogation
01:14:49ne peut pas en réalité être votée
01:14:51elle le sera parce qui y'a dans cet
01:14:53hémicycle des gens qui ont
01:14:55pour l'intérêt supérieur
01:14:57du pays
01:14:59un amour
01:15:01immodéré qui va bien
01:15:03au-delà de leur petite
01:15:05la défense de leurs petits intérêts
01:15:07personnelles.
01:15:09Je ne suis pas sûre que vous puissiez donner des leçons de sérieux,
01:15:17et particulièrement de sérieux, budgétaire, compte tenu des
01:15:21résultats des sept dernières années du mouvement que vous êtes si fiers
01:15:26d'avoir cofondé. Si vraiment les organismes dont vous
01:15:32parlez étaient si performants, ce ne serait pas l'exemple que vous
01:15:35parlez aujourd'hui, non?
01:15:42La parole est à monsieur Vigier pour le groupe des démocrates.
01:15:44Dans le silence, s'il vous plaît.
01:15:46Merci, madame la présidente. Madame la ministre, monsieur le
01:15:50président de la Commission, monsieur le rapporteur, en écoutant
01:15:54certains propos sur un sujet aussi grave que celui des retraites,
01:15:58lorsque l'on arrive à la retraite, c'est une nouvelle phase de vie,
01:16:03où on attend que la solidarité soit capable d'être au rendez-vous.
01:16:09Je voudrais rappeler à tous ceux qui nous parlent des résultats des
01:16:13élections, et je vous le dis, madame Le Pen, avez beaucoup de respect,
01:16:16ne reprenez pas cet adage d'un député socialiste qui avait dit que
01:16:20vous avez juridiquement tort car vous êtes politiquement minoritaire,
01:16:23mais vous êtes minoritaire. Il faut rappeler que vous qui êtes
01:16:29un parti dont vous voulez imaginer que demain, vous pourrez embrasser
01:16:33le pouvoir, mais prendre le pouvoir, c'est faire acte de
01:16:36responsabilité. Et quelque part, je le sais bien,
01:16:40je voyais sa fébrilité tout à l'heure, sa réforme n'est pas
01:16:44financée, et vous croyez que l'on peut raconter aux Français qu'ils
01:16:49partiront à 60 ans dans n'importe quelle condition, mais non, il y a
01:16:53des injustices dans le système de retraite, où nous avons été les
01:16:57premiers à les dénoncer. Nous avons demandé une conférence
01:17:00sociale pour que l'on puisse vaincre ces injustices.
01:17:04Nous avons fait en sorte que la pénibilité soit plus en prise en
01:17:07compte, et elle doit l'être. Et ça, c'est un travail collectif.
01:17:10Ne racontez pas qu'avec vos textes, on va raser gratis parce que même la
01:17:15réforme de 2014, vous voulez la balayer.
01:17:17Elisabeth Borne avait porté cette réforme en 2023, parce que le
01:17:21compte n'y est pas, parce que ce sont des petites réformes que vous
01:17:25voulez sortir, des petites retraites avec une baisse du pouvoir d'achat
01:17:30des retraités. Nous ne l'accepterons pas.
01:17:33La baisse du pouvoir d'achat des retraités, c'est vous, la
01:17:36responsabilité, c'est nous.
01:17:37La semaine passée, en commission, ce sont bien vos alliés, vos amis et
01:17:41certains d'entre vous qui ont supprimé l'article qui permet cette
01:17:45abrogation, l'article 1 et l'article 2 de notre texte.
01:17:49Les Français doivent comprendre et savoir que c'est Jérôme Guedj du
01:17:53Parti Socialiste, que c'est Sandrine Rousseau des écologistes, que
01:17:57c'est madame Élise Leboucher de LFI, que c'est monsieur Louis Boyard de
01:18:01LFI, que c'est monsieur Rathenon de LFI, que c'est monsieur Clouet de
01:18:05LFI, que c'est monsieur Benjamin Lucalindi des écologistes, que
01:18:09c'est monsieur Pétavis des écologistes, que c'est monsieur
01:18:13Simeon Arnaud du Parti Socialiste, que c'est madame Ségolène Amiaux de
01:18:17LFI, que c'est monsieur Joël Aviranier du Parti Socialiste, que
01:18:21c'est madame Béatrice Bellet du Parti Socialiste, que c'est madame
01:18:25Anna-Elise Belloissa de LFI. Les Français doivent savoir les noms
01:18:29de ceux qui ont empêché cette abrogation.
01:18:33Vous cherchez à me faire taire, vous cherchez à faire taire les noms de
01:18:37ceux qui sont responsables des deux années de plus que les Français vont
01:18:41devoir mener au travail. C'est aussi la responsabilité de
01:18:45monsieur Elie Califère, parti socialiste.
01:18:49C'est aussi la responsabilité de monsieur André David des écologistes.
01:18:53C'est aussi la responsabilité de Karine Heraudi de LFI, de madame
01:18:57Océane Godard, socialiste, de madame Zahia Hamdam, LFI, de madame
01:19:01Florence Herron-Léopold, socialiste, de monsieur Maudet, LFI, et de
01:19:05madame Marie-Hélène Gaudreau, socialiste.
01:19:09C'est aussi la responsabilité de monsieur Jean-Marc Jancovici, de
01:19:13madame Florence Herron-Léopold, socialiste, de monsieur Maudet, LFI,
01:19:17et de madame Sandrine Rumel, qui ont empêché aujourd'hui que le groupe
01:19:21Rassemblement national puisse abroger cette infâme réforme des
01:19:25retraites. Les Français doivent savoir, vos
01:19:29électeurs doivent savoir, et ils le sauront parce que dans quelques
01:19:33mois, et la dissolution est inévitable...
01:19:38Il y a des gens qui parlent de ratification de la retraite.
01:19:40Il y en a qui ont pensé que ce serait un peu de calme.
01:19:45Mais je vais devoir suspendre.
01:19:50Je vais devoir masquer les noms de ceux qui devraient avoir honte du
01:19:54mandat qui leur a été confié, et qui ne respectent pas les
01:19:58engagements de leur profession. Nous sommes collègues de la même
01:20:02région. Vous ne pouvez pas mentir.
01:20:04qui vous ont fait élire, qui rase gratis et qui propose la retraite à
01:20:0860 ans pour tous. Nous, je vous l'ai expliqué,
01:20:11monsieur Vigier, nous proposons 60 ans pour les carrières longues pour
01:20:15ceux qui ont commencé avant 20 ans, mais 62 ans et progressivement 42
01:20:19annuités pour les Français qui ont commencé après 20 ans.
01:20:22Monsieur Bazin, et chers collègues, ça s'appelle le débat politique,
01:20:27de vous mettre face à vos arguments.
01:20:28Ce n'est pas des mises en cause personnelles que de vous rappeler
01:20:31vos votes et de vous rappeler vos incohérences.
01:20:33Monsieur Bazin, vous ne pouvez pas défendre le pouvoir d'achat des
01:20:36retraités. Vous êtes dans un gouvernement
01:20:39qui propose actuellement de désindexer les retraites.
01:20:43C'est l'amendement de suppression du Rassemblement national que j'ai
01:20:46déposé avec les collègues du RN qui a permis, la semaine dernière, en
01:20:51commission des Affaires sociales, de supprimer cette désindexation.
01:20:56Vous aviez peut-être déposé le même amendement de suppression, mais
01:20:59vous êtes dans cette majorité. C'est pas comme vous le souhaitez.
01:21:02Vous êtes solidaires des choix du gouvernement barbier.
01:21:05Assumez devant vos électeurs.
01:21:07Applaudissements.
01:21:08Avant de passer la parole, j'ai des demandes de rappel au règlement.
01:21:21Monsieur Ramos.
01:21:22Monsieur Ramos, s'il vous plaît, s'il vous plaît, s'il vous plaît!
01:21:36Excusez-moi, oui, oui!
01:21:38Article 100, monsieur le ménager du Loiret, vous êtes un Pinocchio.
01:21:46Je ne sais pas qui est votre GPTO, mais vous êtes un menteur.
01:21:49Vous êtes en train de traiter des gens ici avec leur nom, dans votre
01:21:55circonscription, dans votre département.
01:21:57Vous avez mis ma photo avec votre collaborateur parlementaire à des
01:22:01millions d'exemplaires, disant que c'était la semaine dernière que je
01:22:06n'avais pas voté un texte qui n'était pas encore arrivé.
01:22:08J'avais un peu de respect, mais aujourd'hui, c'est le Front
01:22:11national qui revient.
01:22:12Ce sont des méthodes de voyous.
01:22:13Vous êtes un voyou!
01:22:14Vous êtes un menteur!
01:22:15La respectabilité du Front national, c'est terminé!
01:22:21Un rappel au règlement de l'article 70 pour mise en cause personnelle,
01:22:28provocation ou menace.
01:22:29Oui, monsieur le rapporteur, c'est une menace, celle de jeter à la
01:22:34vindicte populaire le vote et le nom des députés.
01:22:36Mais nous le savons, la délation est une grande tradition de l'extrême
01:22:40droite et du Rassemblement national, que vous continuez dans l'hémicycle.
01:22:44Alors, je vais vous dire deux choses.
01:22:46Oui, les députés du nouveau Front populaire assument et assumeront
01:22:50toujours leur vote devant leurs électeurs.
01:22:52Le vote qui va contrer l'extrême droite, qui va démontrer que vous
01:22:56êtes une arnaque sociale, et oui, nous le dénonçons.
01:23:00Nous le dénonçons dans l'hémicycle, nous le dénonçons en
01:23:04commission et nous le dénonçons par nos votes.
01:23:06J'ai entendu.
01:23:07S'il vous plaît!
01:23:08S'il vous plaît!
01:23:09Madame la présidente, mon collègue a pu terminer son rappel au
01:23:13règlement.
01:23:14J'estime pouvoir finir le lien.
01:23:15Je l'ai coupé.
01:23:16Je vous remercie.
01:23:17Si c'est sur l'énonciation des noms de ceux qui auraient voté pour
01:23:23l'extrême droite...
01:23:24Si c'est sur l'énonciation des noms de ceux qui auraient voté pour
01:23:28l'extrême droite...
01:23:29Si c'est sur l'énonciation des noms de ceux qui auraient voté pour
01:23:33l'extrême droite...
01:23:34Si c'est sur l'énonciation des noms de ceux qui auraient voté ou pas
01:23:37vanté en commission, c'est un fait objectif.
01:23:39Je ne reprends pas de rappel au règlement sur le sujet.
01:23:41Mais...
01:23:42Je n'ai pas fini.
01:23:43Mais c'est une provocation aussi de monsieur le rapporteur.
01:23:45Voilà aussi pourquoi je donne la parole à un certain nombre de
01:23:47collègues.
01:23:48Monsieur Cazeneuve, sur quel fondement?
01:23:51Vous aviez tout à fait la possibilité d'avoir un scrutin public
01:23:54en commission.
01:23:55Mais vous avez préféré plutôt donner lieu à la longue tradition de la
01:23:58dénonciation au Rassemblement national.
01:24:00Pourquoi?
01:24:01Parce que vous avez rappelé, et madame Le Pen l'a fait, que notre
01:24:04parti a été fondé par Astrid Panosian.
01:24:06Et nous, nous en sommes fiers.
01:24:07Mais vous, votre parti, il a été fondé par des SS!
01:24:09Non!
01:24:10Non!
01:24:11Non!
01:24:12Non!
01:24:14Non!
01:24:15Non!
01:24:16Non!
01:24:17Non!
01:24:18Non!
01:24:19Quand l'on peut exprimer dans une opération transparence en donnant
01:24:22les votes qui ont été obtenus et qui sont publics par scrutin public,
01:24:25monsieur Cazeneuve, c'est ce que nous avons fait en commission des
01:24:28affaires sociales.
01:24:29Ca dérange énormément de monde dans son hémicycle d'assumer que
01:24:32quand les Français, qui ne peuvent pas suivre l'ensemble de nos
01:24:35débats, apprennent et que nous dévoilons en grand jour les
01:24:38manigances du parti unique, ça vous met mal à l'aise.
01:24:41Je vous remercie.
01:24:42Je vous remercie.
01:24:43Je vous remercie.
01:24:45Je vous remercie.
01:24:46Je vous remercie.
01:24:47Je vous remercie.
01:24:48Je vous remercie.
01:24:49Je vous remercie.
01:24:50Je vous remercie.
01:24:51Je vous remercie.
01:24:52La manigance du parti unique, ça vous met mal à l'aise.
01:24:54Je comprends.
01:24:55Mais gardons collectivement nos esprits et continuons de débattre
01:24:58sur l'abrogation de la réforme des retraites.
01:25:00C'est ce que les Français attendent.
01:25:02Je tenais quand même à revenir, parce que certains, alors que je
01:25:05n'ai fait que rappeler des faits politiques, des votes qui, dans une
01:25:08démocratie, doivent être connus par les électeurs, je n'ai
01:25:11absolument mis en cause personnellement personne dans cet
01:25:15J'ai juste confronté vos votes, la réalité, pour que vos électeurs,
01:25:20dans une démocratie saine, puissent choisir librement lors des futures
01:25:25échéances. C'est simplement ça.
01:25:27Ca s'appelle la démocratie, mais il semble-t-il que vous avez un petit
01:25:31peu de mal avec la démocratie. Mais je ne peux accepter, monsieur
01:25:35Ramos, que vous insultiez un représentant de la nation que je
01:25:41suis, comme l'ensemble des députés ici, sur l'ensemble des bancs, de
01:25:44l'ensemble de l'Assemblée nationale, et que vous profériez des mensonges.
01:25:48Vous le faites ici, parce que vous savez que vous êtes couverts.
01:25:51Mais allez proférer une telle diffamation en dehors de l'hémicycle.
01:25:54Il n'y a eu aucune impression de ce trac, monsieur Ramos.
01:25:57Il n'y a eu aucune impression... Vous remettez en cause la liberté de
01:26:01la presse. Vous remettez en cause la liberté
01:26:05des médias de notre pays. BFM, qui est un média libre, a
01:26:11reçu des documents préparatoires. En aucun cas, ces documents ont été
01:26:17diffusés. Parce que, oui, nous assumons que
01:26:20vos électeurs, monsieur Ramos, soient au courant de main.
01:26:23Éventuellement, si vous ne votiez pas l'abrogation de la réforme des
01:26:27retraites, alors que vous étiez membre de cette majorité, vous avez dit
01:26:30que cette réforme était une réforme injuste, sacrificielle, que vos
01:26:33électeurs puissent le savoir.
01:26:35Au terme de plus de 6 heures de séance très agitée, la proposition
01:26:40pour abroger la réforme des retraites déposée par l'ERN n'a pas été adoptée.
01:26:44Ainsi se termine ce numéro. On se retrouve très vite pour voir ou revoir
01:26:48une autre séance parlementaire. Ciao ciao.

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