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Bruno Retailleau, ministre de l'Intérieur, prend la parole sur la situation sécuritaire en France alors qu'un enfant de 5 ans est entre la vie et la mort : «Aujourd'hui les narcotrafiquants sont partout».

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Transcription
00:00Je parle de guerre, de combat, dans des termes très martiaux, parce que je le pense.
00:05Quand je dis qu'avec les narco-racailles, avec le narco-banditisme, on a un énorme défi à relever,
00:12ce que je constate, c'est quand on en parle avec les élus, quelles que soient en réalité leurs étiquettes,
00:19comme c'était le cas dans cette salle, je sens qu'on doit pouvoir, y compris au Séné et à l'Assemblée nationale,
00:25quand ce sera nécessaire, voter des textes, même si on n'a pas de majorité à l'Assemblée nationale.
00:32Et ça, je pense que c'est une condition très importante.
00:36Très rapidement, pour reformuler la raison pour laquelle je suis venu.
00:41Au moment où on se parle, un enfant de 5 ans est entre la vie et la mort.
00:46Il a reçu deux balles dans la tête.
00:49Cette nuit, j'ai été alerté avec d'autres événements sur fond de narcotrafic qui se sont déroulés à Poitiers.
00:56Il n'y a pas de semaine, presque de journée, sans que me parviennent des éléments extrêmement graves et extrêmement incrétents sur le narco-banditisme.
01:07Ce que je veux dire aujourd'hui, c'est que cet enfant qui a été touché par ces tirs,
01:13ce que je veux dire, c'est que ce qui s'est passé à Poitiers, c'est ici, c'est dans la France de l'Ouest.
01:19Ce n'est pas en Amérique du Sud.
01:21Cette France de l'Ouest, que je connais bien puisque j'en viens, qui avait une tradition de tranquillité, qui a perdu cette tranquillité.
01:29Aujourd'hui, les narcotrafiquants sont partout, en milieu urbain, mais aussi, je viens de le voir, en milieu rural.
01:37Ils n'ont plus de limites et on est à un point de bascule, vraiment.
01:43Vraiment, je vous le dis avec toutes les informations qui me parviennent quotidiennement.
01:48Ce point de bascule, il nous impose des choix.
01:51Soit il y a une mobilisation générale pour ce grand combat qui prendra des années et on le gagnera, on le gagnera.
02:01Soit il y a la mexicanisation du pays.
02:04C'est le choix qu'on a devant nous.
02:06Ce que je vois, moi, c'est une toile de la corruption qui s'étend dans diverses administrations.
02:12Ce que je vois, c'est que sur le territoire national, il y a des enclaves, des narco-enclaves qui sont en train de se créer,
02:21qui sont en train de se soustraire à la souveraineté nationale, à la loi de la République et à l'état de droit.
02:31Mais concrètement, vous parlez d'un projet de loi, ça va prendre du temps.
02:34Qu'est-ce que vous pouvez faire dans l'immédiat pour tous ces territoires ?
02:36Je vous réponds. Je pense qu'il y a trois temps, il y a trois réponses, en fait.
02:41Il y a les réponses dans l'immédiateté, la réponse ensuite sur la consommation, une autre temporalité
02:50et le vrai cadre qu'il va falloir changer, la vraie rupture qu'il va falloir assumer avec un arsenal législatif.
02:57Rapidement, ce que j'ai annoncé, la réaction immédiate, c'est une réponse sécuritaire policière,
03:04c'est une réponse judiciaire et c'est une réponse administrative.
03:08Ça, c'est le premier temps.
03:09La réponse sécuritaire, c'est d'abord la CRS 82, ensuite, dès ce soir, arrive la 40, ils vont se relayer
03:18et tant qu'on n'aura pas retrouvé la tranquillité, on restera avec des unités de force mobile avec les CRS.
03:26Ça, c'est la réponse sécuritaire.
03:28C'est aussi le renforcement des moyens que j'ai annoncé, notamment sur la BST, la brigade spécialisée de terrain.
03:35Ce sont des policiers en tenue qui connaissent bien les quartiers, qui dialoguent avec les habitants,
03:40mais qui sont capables d'interpeller.
03:42On va les renforcer pour que, 7 jours sur 7, ils soient capables d'avoir deux patrouilles de trois hommes en permanence.
03:50Ça, c'est la réponse sécuritaire.
03:52Il y a la réponse judiciaire qui dépend, bien entendu, de la justice.
03:55Je voudrais, à ce sujet, saluer l'action du procureur de la République, Frédéric Tellier.
04:02Il a eu des propos très forts.
04:04Il a désigné comme sa priorité la lutte contre le narcotrafic.
04:07C'est rassurant parce que le ministère de l'Intérieur, comme le ministère de la Justice, doivent être au coup d'à-coup.
04:13Ce que nous, nous ferons, puisque c'est le ministère de l'Intérieur qui fournit les moyens des enquêteurs,
04:18les moyens de l'investigation, j'ai indiqué aux procureurs, j'ai indiqué aux enquêteurs
04:22que nous allons mettre à leur disposition une toute nouvelle unité qui a été créée il y a quelques mois,
04:28une unité nationale d'investigation qui a une expertise de très, très haut niveau
04:33et qu'on pourra mobiliser pour appuyer les besoins de l'enquête au niveau local
04:40parce qu'il faut, non seulement, rétablir l'ordre républicain, mais il faut essayer de démantibuler ces frontières.
04:47Et puis, la réponse administrative, elle est pour briser l'écosystème.
04:51Le briser dans toutes ses dimensions, donc sous l'autorité du préfet, dans différents cercles, enceintes qui existent.
04:58Mais j'ai demandé à ce qu'on mobilise tous les services de l'État, douaniers, fisc, police du séjour, etc., etc.,
05:07inspection du travail, pour que, là encore, on arrive à briser un écosystème économique tapé au portefeuille.
05:14Je le dis souvent, Al Capone n'est pas tombé pour une affaire de narcotrafic, de narcosupéfiants,
05:20il est tombé sur une enquête fiscale.
05:23Ça, c'est le premier temps de la réponse.

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