• il y a 2 mois
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Yannick Neuder, député LR de l’Isère, rapporteur général du PLFSS, répond aux questions de Dimitri Pavlenko.
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Transcription
00:007h-9h, Europe 1 Matin.
00:02Il est 7h16 sur Europe 1, Dimitri Pavlenko, vous recevez ce matin le rapporteur général du projet de loi de finances de la Sécurité Sociale.
00:10Bonjour Yannick Noder. Bonjour. Bienvenue sur Europe 1, vous êtes donc député LR de l'ISER, rapporteur général du budget de la Sécu.
00:16Alors un mot de cette fonction, c'est-à-dire votre mission c'est de porter le texte, de l'éclairer,
00:21de l'accompagner auprès de vos collègues députés et vous assurer aussi le lien avec le gouvernement.
00:25Alors vous avez pris la plume dans le figaro hier Yannick Noder pour détailler la situation de notre protection sociale, elle n'est pas bonne.
00:33Peut-être pour commencer Yannick Noder,
00:35qu'on se fasse une idée des échelles, le budget de la protection sociale, c'est-à-dire retraite, santé, famille, chômage, logement, etc.
00:41On parle de combien de milliards d'euros là ?
00:43On parle si on veut vers un peu grande louche, 800 milliards. En fait on a à peu près 1600 milliards de
00:51dépenses publiques en France annuellement et à peu près la moitié
00:55se retrouve dans ce grand périmètre que vous voulez décrire.
00:58Alors vous dites on a un déficit, c'est le retour du trou de la sécurité sociale,
01:0218 milliards cette année, on aura au moins 16 l'an prochain. Quelle est la cause de tout cela Yannick Noder ?
01:08Je pense que c'est des causes qui sont multiples, c'est surtout moi ce que je dénonce surtout dans cette situation,
01:13c'est qu'en fait c'est bien loin des prévisions parce qu'en fait il y a 7,5 milliards de plus de déficits
01:21que prévus. Comme le budget de l'état finalement ? Et si rien n'est fait, on est à 28 milliards et les perspectives
01:27qui sont annoncées sont peu réjouissantes. Comment se fait-il qu'on tombe aussi loin de la cible Yannick Noder ?
01:32Bah disons qu'attention, moi je ne suis pas garant de cette proposition et qui est finalement le témoin de cette année de gestion
01:42macroniste. C'est une situation
01:45claire, en tout cas moi ma position et celle
01:47des élus que je représente notamment, c'est de ne pas faire d'économie sur le dos de la santé des français, il y a beaucoup d'économie à faire.
01:54Vous portez ce texte, mais vous ne le cautionnez pas Yannick Noder.
01:57Voilà, attention, un rapporteur général, c'est-à-dire que ça doit faire l'interface entre le parlement et le gouvernement,
02:02donc je rapporte si les amendements, les décisions sont dans le cadre de la constitution, du parlement,
02:09mais mon avis politique, personnel, n'est pas forcément
02:13celui du gouvernement. Pour le coup, je souhaite moi que Michel Barnier et son gouvernement réussissent,
02:19mais ce budget est malheureusement le reflet de cette année de mauvaise gestion où aucune réforme structurelle
02:26ne permet de faire face aux besoins nouveaux des français. Alors, c'est pas aux français de payer les errements passés,
02:31ce budget de la sécu, on va voir que c'est la foire aux propositions pour que les français payent davantage, mais peut-être d'abord une question
02:36toute bête, est-ce qu'il faut vraiment s'inquiéter d'un trou de
02:4018 milliards d'euros ? J'ai envie de vous dire, quand on voit les 3000 milliards de dettes publiques totales,
02:4418 milliards, c'est rien Yannick Naudère, est-ce que c'est si grave que ça ?
02:47Oui, c'est quand même inquiétant, donc c'est pas le
02:50budget de la sécurité 2025, de la sécurité sociale 2025 qui va régler
02:54tous les problèmes, mais on voit bien quand même que si on se transpose en
02:572030, on voit quand même certains déficits.
03:00Il y a une tendance à l'aggravation.
03:01Bien sûr, il y a une tendance, donc naturellement sur la branche maladie, donc ça pose toutes les questions de pouvoir
03:07soigner mieux, pas forcément avec
03:10plus d'argent, mais soigner mieux, donc il y a besoin de réformes, de réformes
03:14structurelles, et puis sur la partie retraite, on voit quand même, à l'heure où on parle de
03:20l'abrogation de la réforme des retraites, on voit que certaines branches sont particulièrement très déficitaires,
03:25et que ça va aggraver par exemple la branche des collectivités locales, la fameuse CNRACL,
03:32une partie des fonctionnaires.
03:36Pourquoi ? C'est structurel, là aussi, c'est-à-dire qu'il y a plus
03:39de personnes qui bénéficient de la retraite du fait de l'augmentation de l'âge de la vie,
03:44de recrutement, moins de cotisants, qui sont parfois d'ailleurs sur repas des statuts de fonctionnaires,
03:49donc qui n'enclenchent pas des cotisations dans la même caisse, donc là aussi c'est toujours des déficits.
03:53Et l'état d'alerte, c'est ce qu'on appelle les subventions d'équilibre, de l'ordre de 40 milliards par an.
03:56C'est structurel, et à un moment, je crois que ce qu'il faut, c'est vraiment qu'on puisse changer
04:00les choses, parce qu'au final, les Français vont se retrouver
04:03avec pas forcément une meilleure prise en charge, de meilleures prestations.
04:07Les déserts médicaux restent un véritable sujet, et je trouve que c'est compliqué de dire que les patients
04:13vont avoir moins de couverture.
04:15Il nous faudrait des heures pour passer en vue toutes les propositions. Un budget de la sécu, c'est un texte gigantesque,
04:20mais il y en a beaucoup dont on parle ces derniers temps.
04:22Durcir les conditions des arrêts maladie pour les fonctionnaires, mais pas seulement, j'ai vu qu'on circule aussi cette proposition
04:27de créer trois jours de carence d'ordre public pour tout le monde, c'est-à-dire, y compris dans le privé, je précise, un jour de carence
04:35d'ordre public, ça veut dire interdiction de l'indemniser.
04:37Vous êtes malade, vous n'êtes pas payé pendant que vous êtes absent trois jours.
04:40Alors, c'est plusieurs mesures qui sont différentes.
04:42Moi, je suis très favorable sur la journée d'ordre public, parce que déjà, c'est une mesure d'égalité
04:47entre le public et le privé. N'oublions pas quand même qu'un certain nombre de salariés
04:53du privé ont des jours de carence, jusqu'à trois jours de carence, et ça, on n'en entend pas parler.
04:58Oui, mais c'est souvent pris en charge par l'entreprise.
05:00Oui, mais pas toujours.
05:02On a quand même plus de 30% des salariés qui ont encore trois jours de carence, donc il faut aussi pouvoir, il s'agit de stigmatiser personne,
05:11mais il s'agit aussi de pouvoir égaliser, entre guillemets, la prise en charge du public privé.
05:17La hausse du ticket modérateur,
05:19ça veut dire, très concrètement, je traduis en français facile, la réduction du remboursement sécurité des soins.
05:24Ça veut dire que si on veut être remboursé pareillement, il faudra que les mutuels le fassent.
05:28Ça suppose que les tarifs des mutuels vont augmenter mécaniquement, Yannick, d'ailleurs.
05:32Mais bien sûr, c'est bien pour ça.
05:34Et d'ailleurs, c'est bien là la difficulté de la situation, puisque c'est des propositions qui ne sont pas dans le texte
05:40que nous avons à examiner, qui sont d'ordre réglementaire.
05:43Et là, ça pose un vrai problème, parce que là aussi...
05:45C'est-à-dire que ça peut être décidé hors du Parlement.
05:47Exactement, c'est décidé hors du Parlement.
05:49Et en fait, on n'a pas beaucoup de prises, les parlementaires.
05:53Et je crois que là aussi, c'est encore une idée très court-termise.
05:57Ça vous permet de transférer une dépense sur le secteur non obligatoire de la sécurité sociale.
06:05Je pense que notre modèle social, c'est aussi ça, le message de ce PLFSS.
06:09C'est un héritage de la Seconde Guerre mondiale.
06:11Mais qu'est-ce qu'il faut faire alors, Yannick Nodin ?
06:13Si toutes les propositions visent à faire payer davantage les Français,
06:17sans qu'on ait de garantie que la protection sociale soit toujours à l'équilibre,
06:21qu'est-ce qu'il faudrait faire ?
06:22Je pense qu'il faut déjà faire un certain nombre de réformes pour mieux soigner.
06:27On sait qu'il y a beaucoup d'actes qui ne servent à rien.
06:31On a beaucoup de mauvaises prescriptions.
06:33On a un vrai problème d'organisation des hôpitaux.
06:36Il faut mailler davantage les territoires.
06:38Je pense que la solution pour sauver l'hôpital,
06:41c'est d'avoir une meilleure organisation des soins de ville.
06:43Il y a une financiarisation aussi, beaucoup, de certains secteurs,
06:47comme la biologie, la radiologie.
06:49On a appris ce matin que 4900 lits d'hôpitaux avaient encore été supprimés l'année dernière,
06:53alors que le budget de la Sécu ne cesse d'enfler, Yannick Nodin.
06:56Je pense qu'il y a un vrai problème, c'est pour ça qu'il faut envisager des réformes structurelles,
07:00et que tout ça n'est pas fait depuis plusieurs années,
07:03et que maintenant on arrive à des mesures qui sont essentiellement comptables,
07:06mais qui n'améliorent en rien la prise en charge de la santé des Français.
07:09Merci beaucoup Yannick Nodin d'être venu au micro d'Europe 1.
07:12Je rappelle que vous êtes le député Les Républicains de l'ISER
07:14et rapporteur général du projet de loi de financement de la sécurité sociale.
07:18Bonne journée à vous.

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