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L’essayiste et spécialiste de l’immigration, Jean-Paul Gourevitch, était l’invité de Morandini Live, ce vendredi 25 octobre, sur CNEWS. Il s’est exprimé sur l’implantation de camps de migrants au cœur de Paris : «On est dans une sorte de noria insupportable où les migrants vont de Paris vers la province, puis reviennent sur Paris».

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Transcription
00:00Alors, je pense qu'il faut remettre ça dans le contexte, qui est effectivement, comme vous l'avez dit, la territorialisation de l'asile.
00:09La France, à la différence de l'Allemagne ou de l'Italie, a des véritables goulets d'étranglement,
00:17et notamment à Paris où les migrants sont en situation précaire, logés sous le périphérique, dans des campements de fortune,
00:28avec l'aide, simplement, d'associations pour l'hébergement et le logement.
00:34Alors, les pouvoirs publics ne sont pas indifférents. Il y a eu trois vagues successives.
00:41La première, c'était des essais d'associations pour inviter les migrants à venir dans des villages.
00:52On a vu ça à Calac, on a vu ça à Bélabre, on a vu ça à Saint-Brévin.
00:56Ça n'a pas bien marché parce qu'il y a eu des conflits avec la population locale,
01:01et d'autre part, un certain nombre de militants politiques, qui n'avaient aucun rapport avec la région, sont venus pour attiser les conflits.
01:10Ensuite, il y a eu la circulaire d'Armanin du 13 mars 2023, qui voulait créer des sas dans dix régions de France
01:22pour que les migrants soient hébergés pendant un certain nombre de semaines,
01:26qu'ils puissent faire leur demande d'asile tranquillement, et qu'ils puissent s'étudier.
01:32C'était une idée sur le papier qui tenait la route.
01:37En fait, ça n'a concerné que quelques centaines de migrants, et quand les Jeux Olympiques sont arrivés,
01:45on s'est dit qu'il fallait présenter une carte postale très nette.
01:50Donc là, il y a eu 12 500 migrants qui sont partis vers des villes comme Bordeaux, Toulouse, Orléans,
01:59et pour débarrasser, en quelque sorte, Paris, ça ne s'est pas très bien passé non plus,
02:06parce que, je prends l'exemple d'Orléans, que je connais bien, puisque ça a été un moment ma ville,
02:13à Orléans, le maire Serge Grouard dit que 25% de ses logements sont déjà des logements sociaux,
02:21qu'il y a 7000 demandes en attente, que l'hébergement d'urgence est saturé,
02:27et donc qu'il ne peut pas accueillir, comme il le voudrait, ce surplus de migrants.
02:35Et cette situation qu'est Orléans se trouve ailleurs, et on est dans une sorte de Noria insupportable,
02:44où les migrants vont de Paris vers la province, reviennent vers Paris,
02:50c'est une situation ni pour les demandeurs d'asile, ni pour les mineurs non accompagnés,
02:57qui font aussi partie de ces migrants.

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