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Patrick Martin, président du Medef, affirme que des "centaines de milliers d'emplois" sont menacés dans l'économie sociale et solidaire.. Il était l'invité de BFMTV-RMC ce mardi. 

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00:00Il est 8h32 et vous êtes bien sûr RMC et BFM TV, bonjour Patrick Martin, merci d'être dans ce studio pour répondre à mes questions.
00:07Vous êtes celui qu'on appelle communément le patron des patrons, vous êtes le patron du MEDEF qui représente bien sûr les patrons de France.
00:14On a beaucoup de questions à voir ensemble parce que vous dénoncez, je cite, un budget qui pourrait avoir de lourdes menaces pour l'emploi.
00:22Vous menacez de destruction d'emploi, enfin vous dites que ça pourrait entraîner des destructions d'emploi,
00:27un risque de bloquer les augmentations de salaires, voire même d'entraîner un mouvement de délocalisation.
00:33On va y revenir dans le détail puisque ce budget est donc examiné depuis hier soir à l'Assemblée nationale.
00:38Il y a dedans des impôts, des baisses d'aides à l'embauche, des rogneuses sur les niches fiscales.
00:45Quel impact donc voir avec vous sur les entreprises et quel impact sur l'emploi ?
00:50D'abord sur la question de ces destructions d'emploi, vous dites qu'il y a une lourde menace aujourd'hui sur l'emploi. Pourquoi ?
00:59On a fait hier une déclaration commune avec nos homologues, la CPAME, l'UDEP, la FNSEA, les agriculteurs,
01:06et ce qui est important de l'économie sociale et solidaire pour dénoncer le risque de destruction d'emploi par centaines de milliers,
01:12simplement dans l'économie sociale et solidaire qui n'est pas sur le même modèle, ce n'est pas un modèle capitaliste.
01:17Il est estimé qu'il pourrait y avoir 180...
01:19Ce que vous voulez nous dire, c'est que ce n'est pas juste une histoire de gros capitalistes.
01:21Je caricature, mais c'est aussi votre idée.
01:25Donc dans l'économie sociale et solidaire, 186 000 suppressions d'emplois.
01:30Donc il faut raison garder, on est parfaitement conscient qu'il faut rétablir les finances publiques,
01:35parce que si elles ne le sont pas, ça menacera tous les acteurs économiques et le pays plus généralement.
01:39Mais pas avec des remèdes...
01:41Mais qu'est-ce qui est en cause précisément, Patrick Martin ?
01:43Quelles sont les causes qui entraîneraient ces conséquences-là ?
01:46Sur l'emploi ?
01:48On a des allègements de charges.
01:50Certains disent que c'est des cadeaux aux entreprises.
01:52Pas du tout.
01:53Le coût du travail en France est supérieur à ce qu'il est dans les autres pays.
01:56Donc on a un enjeu d'emploi, on a un enjeu de compétitivité.
01:59Donc il faut aller chercher d'autres économies.
02:01Il faut sanctuariser l'emploi parce que, je le redis,
02:04à défaut de remettre en cause cette mesure imaginée par le gouvernement,
02:08il y aura des suppressions d'emplois.
02:10Mais ce qui est certain, c'est qu'il n'y aura pas d'augmentation de salaire,
02:13et notamment sur les bas salaires.
02:14Donc on ne peut pas d'un côté nous dire qu'il faut désmicardiser,
02:16on est évidemment d'accord pour ça,
02:18et d'un autre côté, augmenter le coût du travail,
02:20c'est le meilleur moyen pour qu'on ne puisse pas augmenter les salaires.
02:22Cette baisse des allègements de charges,
02:24avec en particulier la question des bas salaires,
02:28et puis la question de l'emploi des seniors,
02:31et enfin la question de l'apprentissage.
02:33Voilà trois points sur lesquels ce budget,
02:36aujourd'hui, vous apparaît comme une menace.
02:38Parlons d'abord de l'apprentissage.
02:40Jusqu'à présent, il y avait une aide qui était prévue pour l'embauche dans les entreprises,
02:43une aide de 6 000 euros,
02:45qui serait réduite à 4 500 euros.
02:48Est-ce que franchement, les entreprises n'ont pas les moyens,
02:50aujourd'hui, d'embaucher des apprentis ?
02:53Ce sera quand même une aide.
02:54Ça ne veut pas dire que vous n'aurez plus d'aide du tout,
02:56mais qu'elle ne sera effectivement pas à la hauteur de ce qu'elle était jusqu'à présent.
02:59Non mais j'ai dit, et ça a pu surprendre,
03:01que les entreprises, en tout cas celles du Medef,
03:03étaient prêtes à contribuer au rétablissement des finances publiques.
03:06Qu'il y ait une réduction des aides à l'apprentissage,
03:09oui, mais il faut qu'elle soit raisonnable, raisonnée.
03:11C'est quand même terrible.
03:12C'est un immense succès collectif, l'apprentissage.
03:14Je rappelle qu'on a multiplié par 3 le nombre d'apprentis,
03:17350 000 à 1 million.
03:1998,5 % de ces apprentis dans le privé.
03:22Génial qu'il n'y en a que 25 000 dans le public.
03:24Donc oui, on peut imaginer réduire ces aides,
03:26il faut que ce soit uniforme,
03:28quelle que soit la taille de l'entreprise,
03:30quel que soit le niveau de qualification, je m'explique.
03:32Il est imaginé qu'on réduise les aides pour les formations supérieures.
03:36Eh bien non, il y a 30 % des jeunes issus de milieux modestes
03:39qui disent qu'ils n'auraient pas poursuivi leurs études
03:41s'il n'y avait pas eu ces aides à l'apprentissage.
03:43Ça veut dire aujourd'hui que vous refusez...
03:45En fait, la question face à cette baisse des aides à l'apprentissage,
03:48je le précise bien pour tous ceux qui nous écoutent,
03:50c'est que le gouvernement dit
03:52oui, mais c'est utilisé pour des bacs plus 5
03:54qui donc ont des salaires ensuite
03:58qui ne nécessiteraient pas ces aides pour les entreprises.
04:01C'est pour eux une sorte d'effet pervers de cette aide à l'apprentissage.
04:04Mais vous vous dites non, non, pas du tout,
04:05on en a vraiment besoin parce que ces bacs plus 5,
04:07ce n'est pas tous des gens qui seraient aidés par leurs parents par exemple.
04:10Mais on en a besoin, qu'on se comprenne bien,
04:12les entreprises oui, mais les jeunes et leurs familles
04:15parce qu'ils doivent s'héberger, ils doivent se déplacer
04:18pour poursuivre leurs études, payer leurs frais de scolarité
04:21et donc étant rémunérés en tant qu'apprentis,
04:24ils sont plus rémunérés à ces niveaux de qualification
04:27et bien ça leur permet de poursuivre leurs études.
04:29C'est l'ascenseur social.
04:30La baisse sur l'allègement de charges
04:32à la fois pour les jeunes embauches,
04:34pour les premiers embauches
04:35et pour les seniors.
04:37Est-ce que là vous redoutez en effet
04:39que ça ait des conséquences encore une fois ?
04:40Alors pas de destruction d'emploi forcément,
04:42mais de non-emploi prévu.
04:45Alors si je peux me permettre,
04:46les seniors c'est autre chose,
04:47il y a une négociation qui se réengage
04:49entre partenaires sociaux.
04:50Là, à 13h ?
04:51Voilà, et ça, ça n'est pas pris en compte
04:52dans le projet de loi de finances
04:53ni dans le projet de loi de sécurité sociale.
04:54Vous allez y revenir dans un instant.
04:56Voilà, non, après je reviens quand même
04:58sur les allègements de charges
05:00qui, je le redis, sont plus lourds en France
05:02que dans n'importe quel autre pays.
05:04Il y a deux segments qui sont particulièrement menacés,
05:07les bas salaires et les salaires intermédiaires.
05:10Et là, on a un sujet d'emploi,
05:11mais on a aussi un sujet de compétitivité.
05:13Pour illustrer mon propos,
05:14à partir de 2,1 SMIC,
05:17la France n'est plus compétitive
05:18par rapport à l'Allemagne.
05:19On ne peut pas dire, là non plus,
05:20il faut gérer ces contradictions.
05:22On ne peut pas dire,
05:23on est rentré dans l'économie de la compétence,
05:25il faut que nous gagnons en compétitivité,
05:27il faut attirer vers des métiers,
05:28notamment industriels,
05:30qui décident de notre avenir.
05:32Et puis, finalement,
05:34amputer la capacité des entreprises françaises
05:37à recruter, à promouvoir,
05:39à ces niveaux de rémunération.
05:40Vous parliez à l'instant aussi
05:41de la question des seniors.
05:43Je le précise, sur l'assurance chômage,
05:46vous allez avoir à nouveau la main.
05:48C'était fini, ça, pour le coup ?
05:50J'imagine que vous saluez
05:51cette décision du gouvernement
05:53de renouer le dialogue ?
05:55Le Premier ministre et le gouvernement
05:57font beaucoup de choses très bien.
05:59Pas toutes,
06:00notamment sur le plan de la fiscalité.
06:02Mais le fait que le Premier ministre
06:04veuille restaurer en définitive
06:06les partenaires sociaux dans leurs prérogatives,
06:08en particulier en rouvrant
06:09les négociations assurance chômage
06:11qu'on avait conclues en novembre dernier,
06:13et la négociation senior,
06:14je trouve ça très bien.
06:16Vous aviez conclu sur la partie assurance chômage,
06:18vous n'aviez pas réussi à conclure
06:20sur la partie senior.
06:21Voilà, et les deux étaient conditionnés.
06:23Les deux étaient liés.
06:24J'insiste sur un point,
06:25l'accord qu'on avait trouvé sur l'assurance chômage
06:27prévoyait une baisse de cotisation patronale.
06:29Ça me renvoie à un propos que je crois important,
06:31si vous me permettez.
06:33Il y a une bonne qualité de dialogue
06:34entre les partenaires sociaux.
06:36Ça n'a rien à voir avec ce qu'on observe
06:38d'assez désolant à l'Assemblée nationale.
06:40On se considère, on se respecte,
06:42même si on a des contradictions de fond.
06:44Et l'entreprise reste un lieu encore pacifié.
06:47Le Premier ministre en est parfaitement conscient.
06:49Et donc le fait qu'il nous redonne la main
06:51sur ces sujets-là,
06:52je pense que c'est l'intérêt des entreprises,
06:54c'est l'intérêt des salariés,
06:55c'est l'intérêt du pays.
06:56Quand vous dites ça, Patrick Martin,
06:58ce que j'entends au fond,
07:00de manière sous-jacente,
07:01c'est que vous estimez que les politiques aujourd'hui
07:04ne sont pas à la hauteur de l'enjeu
07:06sur lequel vous-même,
07:07vous êtes prêt à faire des efforts ?
07:08Je me garde d'en faire une généralité.
07:10Puis il y a le Sénat, il y a l'Assemblée nationale.
07:12Tout ça est beaucoup plus nuancé.
07:13Mais ce qu'on a observé en commission des finances
07:15ces derniers jours,
07:16pour les observateurs et les acteurs économiques
07:18que nous sommes,
07:19c'est assez angoissant.
07:21Et c'est assez désolant.
07:22C'est le concours, l'épine, ça a été dit,
07:24de la créativité fiscale.
07:26Et moi, j'insiste sur un point.
07:27Il y a beaucoup de propositions qui sont faites,
07:29pour certaines de bonne foi,
07:30sans la moindre étude d'impact.
07:32Moi, j'invite nos parlementaires à regarder
07:34ce que leurs décisions inappropriées
07:36ont pu provoquer de grave
07:38dans la filière automobile
07:39ou dans la filière construction.
07:40Voilà, il faut à un moment donné
07:41prendre un petit peu de recul.
07:43Bien sûr, il y a des jeux politiques.
07:44Bien sûr, il y a de prochaines échéances électorales.
07:46Tout ça, c'est la règle du jeu.
07:48Mais nous, en tant qu'acteurs économiques,
07:50ça nous inquiète.
07:51Et donc, on retient nos décisions
07:52d'investissement, d'embauche.
07:54Ça veut dire que cette insécurité fiscale,
07:56notamment dans laquelle vous vous retrouvez,
07:57avec effectivement, après,
07:58l'insécurité politique des derniers mois,
08:01a tout mis sur pause.
08:02Vous avez, parmi vos adhérents,
08:04des patrons qui disent
08:05on a tout mis sur pause,
08:06on n'investit plus, on n'emploie plus.
08:07Oui.
08:08Oui, oui.
08:09C'est mon cas, dans mon entreprise.
08:10C'est votre cas.
08:11À vous, Patrick Martin.
08:12Bien sûr, si vous voulez.
08:13On aimerait bien savoir
08:14à quelle sauce, entre guillemets,
08:15on va être rangé.
08:16Dis-nous ce que vous faites.
08:17Parce qu'au fond, on vous connaît
08:18comme patron du Medef.
08:19Oui, alors moi, je suis à la tête
08:20d'une entreprise familiale,
08:21bientôt bicentenaire,
08:22qui emploie un peu plus
08:23de 3000 salariés,
08:24d'une part dans la distribution
08:25B2B, en bon français,
08:26donc on approvisionne l'industrie,
08:27on approvisionne le bâtiment.
08:28Donc moi, je vois, au jour le jour,
08:30la conjoncture se dégrader.
08:31Et puis, par ailleurs,
08:32on a une activité industrielle
08:33tournée vers la grande exportation,
08:35notamment vers la France.
08:37Il y a plein de choses
08:38dans ce que vous dites,
08:39parce qu'il y a la question
08:40de l'industrie,
08:41notamment l'industrie automobile,
08:42je voudrais y revenir dans un instant,
08:43et l'accession de l'exportation,
08:44parce que les chiffres
08:45sont tombés hier soir,
08:46ils sont désastreux pour la France,
08:47notamment dans l'agroalimentaire,
08:48qui était quand même
08:49normalement un de nos fleurons,
08:50est en train
08:51de considérablement baisser.
08:52Mais avant de pouvoir
08:53ouvrir ce chapitre-là,
08:54je voudrais quand même
08:55que vous finissiez
08:56sur l'emploi des seniors,
08:57parce que, oui, ça va faire partie
08:58de ce dont vous allez discuter
08:59avec les autres partenaires sociaux
09:00à partir de 13h tout à l'heure.
09:01Sur l'emploi des seniors,
09:02qu'est-ce qui peut ressortir
09:03de cette négociation ?
09:04On va, enfin, j'espère,
09:06je pronostique d'ailleurs,
09:07que nous allons avancer,
09:08en particulier,
09:09sur les retraites progressives,
09:13qui est une vraie solution.
09:14Donc il y a des mesures
09:15d'accompagnement financier,
09:16il y a des mesures
09:17d'accompagnement juridique
09:18sur lesquelles on est
09:19en train de discuter.
09:20Il y a ce qu'on a appelé
09:21le CDI senior,
09:22qu'on a rebaptisé,
09:23parce que ça heurtait certains.
09:24Je pense que là aussi,
09:25on va pouvoir avancer.
09:26Tout ça est de nature,
09:27finalement,
09:28à augmenter le taux d'emploi
09:30des 60-64 ans.
09:32C'est là où la France
09:33est profondément défaillante
09:34par rapport aux autres pays,
09:35pour la bonne raison
09:36qu'on avait un âge
09:37de départ en retraite
09:38qui était plus tôt
09:39que dans les autres pays.
09:40Là encore, il y a une forme
09:41d'incertitude,
09:42puisque vous le savez,
09:43le RN va déposer
09:44une proposition de loi
09:46d'abrogation,
09:47purement et simplement,
09:48de la réforme des retraites.
09:50Si certains,
09:52du côté de la gauche,
09:53s'y associaient
09:54parce qu'ils ont le même but,
09:55c'est-à-dire abroger
09:56cette réforme des retraites,
09:57la réforme des retraites
09:58pourrait sauter.
09:59Comment vous vivez ça ?
10:00Très mal.
10:01Très mal.
10:02Le problème de fond
10:03de l'économie française
10:04et des finances publiques,
10:05par voie de conséquence,
10:06ce sont les retraites.
10:07On paye beaucoup plus en France
10:08que dans n'importe quel autre pays
10:09pour les retraites,
10:1014% du PIB,
10:11et on accumule
10:12une petite chronique.
10:13Mais au-delà de ça,
10:14il faut que dans ce pays,
10:15on travaille plus.
10:16Et il y a beaucoup de seniors
10:17qui souhaitent travailler,
10:18d'ailleurs.
10:19Donc, si on revient
10:20sur cette réforme,
10:21ça sera terrible
10:22pour la performance économique
10:23du pays,
10:24pour le taux d'emploi
10:25dans le pays,
10:26mais ça sera terrible également
10:27pour les marchés financiers.
10:28Donc, ne nous racontons
10:29pas d'histoire.
10:30Si on abroge
10:31cette réforme des retraites,
10:32on part, alors là,
10:33carrément en vrille.
10:34J'insiste,
10:35alors que la conjoncture économique
10:36est déjà très fragile.
10:37Patrick Martin,
10:38vous parliez,
10:39à l'instant,
10:40de votre cas personnel
10:41et du fait que,
10:42finalement,
10:43dans votre entreprise,
10:44vous-même,
10:45vous aviez tout mis sur pause
10:46en attendant de savoir
10:47à quelle sauce
10:48vous alliez être mangé,
10:49en quelque sorte,
10:50sur la question des exportations
10:51et sur la question de l'industrie.
10:52Sur l'industrie,
10:53on l'a entendu,
10:54il y a notamment
10:55cette grève illimitée
10:56chez Valeo,
10:57qui est donc l'un
10:58des sous-traitants
10:59du secteur automobile.
11:00Le secteur automobile,
11:01j'ai eu de nombreux témoignages
11:02ce matin sur RMC,
11:03sur ce point,
11:04notamment d'anciens garagistes
11:05qui avaient décidé
11:06tout simplement de fermer
11:07parce que c'est toute la chaîne
11:08avec des conséquences
11:09jusqu'eux,
11:10jusqu'à tous les territoires
11:11qui disent
11:12qu'il y a eu des choix
11:13politiques
11:14plus qu'industriels.
11:15Est-ce que c'est aussi
11:16comme ça
11:17que vous,
11:18les patrons,
11:19vous le vivez ?
11:20Je ne dirais même pas
11:21des choix politiques,
11:22je dirais des choix dogmatiques
11:23et une forme d'amateurisme.
11:24Quand vous avez
11:25des réglementations
11:26qui, d'une année sur l'autre,
11:27changent complètement,
11:28il y a-t-il ou pas
11:29des aides
11:30à l'achat
11:31de véhicules électriques ?
11:32Va-t-on maintenir
11:33l'échéance de 2035
11:34pour interdire la vente
11:35des véhicules thermiques ?
11:36Pour l'industrie en amont
11:37et pour toute la chaîne
11:38et, à la fin,
11:40en disant
11:41il en va de même
11:42pour le bâtiment,
11:43on a des réglementations
11:44qui changent tous les ans,
11:45eh bien, ce qui doit arriver
11:46arrive.
11:47Beaucoup d'investisseurs
11:48se disent
11:49je n'y vais pas,
11:50beaucoup d'acquéreurs
11:51se disent
11:52je n'y vais pas,
11:53parce qu'il y a
11:54des dispositifs fiscaux
11:55et réglementaires
11:56qui changent sans arrêt.
11:57Il faut des études d'impact,
11:58il faut,
11:59ça renvoie au texte de loi
12:00sur la simplification
12:01des tests PME,
12:02il faut qu'en amont
12:03de leur décision,
12:04les législateurs,
12:05les réglementeurs
12:06s'interrogent
12:07sur les conséquences
12:08de leurs actes
12:09sur le retour
12:10des délocalisations.
12:11On a l'impression
12:12que les délocalisations,
12:13les grandes vagues
12:14de délocalisations,
12:15c'était du passé.
12:16Ce qu'on voit ce matin
12:17et j'avais notamment
12:18le témoignage
12:19d'un des ouvriers
12:20de Valeo
12:21à la Sud-Sursart
12:22qui est donc
12:23une des usines
12:24qui s'est mise
12:25en grève illimitée
12:26depuis 13h hier,
12:27qui a débrayé
12:28à 13h hier,
12:29parce qu'ils sont
12:30sous le coup
12:31de la menace
12:32justement
12:33de délocalisation.
12:34Ça fait partie
12:35de ce sur quoi
12:36vous alertez
12:37depuis ce matin,
12:39Parce que
12:40la France qui avait
12:41beaucoup progressé
12:42en termes d'attractivité,
12:43de compétitivité,
12:44d'emploi,
12:45de qualification,
12:46risque,
12:47je dis bien,
12:48risque de régresser
12:49brutalement.
12:50Moi je suis très frappé
12:51par le changement
12:52de regard
12:53de mes pères
12:54les chefs d'entreprise
12:55et les dirigeants patronaux
12:56étrangers.
12:57En l'espace
12:58de quelques mois,
12:59la vision positive
13:00qu'ils avaient de la France
13:01est devenue négative
13:02et ils me disent
13:03vous êtes repris
13:04par vos vieux démons,
13:05on repart 20 ans en arrière
13:06ou 40 ans en arrière,
13:07c'est quand même incroyable
13:08dans votre pays
13:09alors que vous faites
13:10des choses positives
13:11qu'à un moment donné
13:12vous vouliez les casser.
13:13Et je partage totalement
13:14cette analyse.
13:15Patrick Martin,
13:16chez Valeo,
13:177% du capital
13:18est la propriété
13:19de l'État.
13:20On voit que
13:21sur cette bataille
13:22du Doliprane,
13:23la réponse a finalement été,
13:24là encore,
13:25la montée
13:26de l'État
13:27au capital
13:28puisque
13:29l'État va prendre
13:30des participations
13:31dans la filiale
13:32de Sanofi,
13:33Opéla,
13:34qui fabrique
13:35le Doliprane
13:36alors qu'elle ne passe
13:37sous pavillon américain.
13:38D'abord,
13:39comment est-ce que
13:40vous observez
13:41ce mouvement-là,
13:42c'est-à-dire l'idée
13:43d'une défiance
13:44vis-à-vis des investisseurs
13:45étrangers
13:46sur des secteurs
13:47considérés comme stratégiques
13:48avec une réponse
13:49qui est celle
13:50de faire monter
13:51l'État
13:52dans le capital
13:53des entreprises ?
13:54Je comprends
13:55cette inquiétude
13:56mais là aussi
13:57il faut un petit peu
13:58de rationalité.
13:59Je pense que l'accord
14:00qui a été trouvé
14:01pour le Doliprane,
14:02pour faire court,
14:03est un bon accord.
14:04Ça sécurise
14:05l'approvisionnement
14:06du marché français.
14:07Ça ne m'empêche pas
14:08de penser que l'État
14:09doit être beaucoup
14:10plus réactif,
14:11beaucoup plus mobile
14:12sur ses participations.
14:13L'idée qui a été proposée
14:14par certains parlementaires.
14:15Monter ou descendre ?
14:16Bien sûr.
14:17Souvenons-nous qu'à une époque
14:18quand Alstom
14:19était en difficulté,
14:20l'entreprise avait été
14:21nationalisée
14:22d'une certaine manière.
14:23En tout cas,
14:24il y a un noyau dur
14:25qui avait été constitué.
14:26Ça avait été efficace.
14:27Maintenant que l'État
14:28reste actionnaire...
14:29Donc ce n'est pas un tabou ?
14:30Ça veut dire que pour vous,
14:31Patrick Martin,
14:32qui est à la tête
14:33du MEDEF,
14:34ce n'est pas un tabou
14:35que l'État français,
14:36d'une manière très étatiste,
14:37pour le coup,
14:38puisse ponctuellement
14:39prendre le contrôle
14:40d'une entreprise ?
14:41Non, mais en l'espèce,
14:42l'État via BPI
14:43prendrait 2%.
14:44Mais ça lui donne
14:45un droit de regard
14:46et un droit de décision.
14:47Moi, je trouve ça
14:48très rassurant
14:49pour qui avait besoin
14:50d'être rassuré.
14:51A contrario,
14:52que l'État reste actionnaire
14:53de certaines entreprises
14:54qui ne contribuent pas
14:55à la souveraineté
14:56ou qui ne sont pas stratégiques,
14:57ça n'a plus de sens.
14:58A fortiori,
14:59dans l'État
15:00des finances publiques actuelles,
15:01que l'État se dégage,
15:04en définitive,
15:05tout ou partie
15:06de sa participation
15:07dans certaines entreprises,
15:08ça me permettrait
15:09de bonnes gestions.
15:10C'est ce que proposent,
15:11hier, Gérald Darmanin
15:12et Olivia Grégoire,
15:13ancien ministre,
15:14céder des participations
15:15de l'État.
15:16Ils posent cette question
15:17comme ça, ils disent
15:18que faisons-nous encore
15:19dans Orange,
15:20Célantis
15:21ou la Française des Jeux ?
15:22Ils ont raison.
15:23Si vous voulez,
15:24on ne peut pas dire
15:25une chose et son contraire.
15:26On ne peut pas dire
15:27qu'on va appliquer
15:28par exemple
15:29une augmentation massive
15:30des impôts
15:31sur les entreprises,
15:32one shot,
15:33et avoir,
15:34sous le coup
15:35de cette cagnotte
15:36qui n'est pas stratégique
15:37et ne pas la réaliser,
15:38ne pas la vendre.
15:39La réaliser,
15:40ça veut dire vendre
15:41ses participations,
15:42récupérer l'argent
15:43qu'on y a mis,
15:44voire même une plus-value ?
15:45Bien sûr.
15:46Et puis le jour venu,
15:47pour une raison X ou Y,
15:48l'État réinvestit
15:49dans une entreprise,
15:50typiquement,
15:51ce qu'il est en train
15:52de faire sur Doliprane.
15:53Mais ce qui me frappe,
15:54c'est aussi la posture.
15:55C'est-à-dire que quand vous dites
15:562% chez Doliprane,
15:57honnêtement,
15:58avec 2% chez Doliprane,
15:59qu'est-ce qu'ils vont faire ?
16:00La fuite,
16:01la fuite des emplois
16:02de Valeo.
16:03Mais c'est quoi l'alternative ?
16:04C'est qu'on nationalise tout ?
16:05Je pense qu'on a des gens
16:06qui le servent.
16:07En tout cas,
16:08si ils veulent,
16:09c'est-à-dire le décalage
16:10entre, bon,
16:11on prend des participations,
16:12donc on va être en mesure
16:13d'empêcher
16:14un actif stratégique
16:15comme le Doliprane
16:16de passer sous le pavillon américain,
16:17et quand on regarde
16:18dans les chiffres,
16:19les 2%,
16:20ce n'est pas grand-chose quand même.
16:21Ce n'est pas avec ça
16:22qu'ils auront vraiment un levier.
16:23Je ne sais pas jusqu'où il faut
16:24aller sur ce dossier,
16:25mais par exemple,
16:30mais le vrai problème
16:31n'est pas là.
16:32Le vrai problème,
16:33c'est qu'on a un État boursouflé,
16:34qu'on a un niveau
16:35de dépenses publiques
16:36qui bat tous les records mondiaux,
16:37qu'on est incapable,
16:38et le projet de loi de finances
16:40n'est pas suffisamment volontariste
16:41de ce point de vue,
16:42on est incapable de faire
16:43ce que le Portugal,
16:44l'Espagne,
16:45les Pays-Bas ont fait
16:46en baissant leurs dépenses publiques
16:47de 10% du PIB.
16:48Ça veut dire,
16:49en France,
16:50300 milliards d'euros par an.
16:52Mais vous imaginez
16:53si on avait 300 milliards d'euros
16:54de dépenses publiques
16:55de moins chaque année
16:56pour des performances,
16:57des services de santé,
16:58de l'enseignement,
16:59de la sécurité,
17:00tout à fait comparable,
17:01voire meilleur,
17:02on ne se crêperait pas le chignon,
17:03pas vous et moi,
17:04mais comme on est
17:05en train de le faire
17:06à l'Assemblée nationale en particulier.
17:07Il faut un peu de bon sens,
17:08il faut un peu de rationalité,
17:09il faut un peu de courage politique,
17:10le Premier ministre en a,
17:11il faut qu'il en ait plus encore.
17:12Si je vous écoute,
17:13vous dites qu'il y a
17:14une grosse menace sur l'emploi,
17:15vous dites qu'il y a même
17:16une menace de délocalisation,
17:17vous parlez également d'attentisme,
17:18c'est-à-dire de ce moment
17:19où vous êtes tous un peu sonnés
17:20et vous attendez
17:22avant de faire des choix
17:23d'investissement ou d'emploi.
17:24Est-ce que ça veut dire
17:25que le budget tel qu'il est présenté
17:27a pour risque,
17:28non pas finalement
17:29de récolter ses emplois,
17:30mais de casser la croissance
17:31et qu'il n'y ait même plus
17:32d'impôts ou de levage d'impôts réels ?
17:35Bien sûr,
17:36moi c'est ce que je m'emploie
17:37à dire depuis un certain temps.
17:38Obtenir l'effet inverse
17:39de celui qui était espanté.
17:40Absolument,
17:41c'est-à-dire que ça va ralentir
17:42la croissance
17:43qui est déjà très molle.
17:44Moi mon pronostic,
17:45c'est qu'on est d'ores et déjà
17:46légèrement en récession,
17:47légèrement,
17:48et que la prévision de croissance
17:49pour 2025,
17:501,1%,
17:51je crois que l'OFCE en particulier
17:52l'a dit,
17:53est probablement très optimiste.
17:54Donc il ne faut rien faire
17:56qui altère en définitive
17:58la dynamique des entreprises.
17:59Moi ce que je peux vous affirmer,
18:00c'est que les 200 000 chefs d'entreprise
18:02du MEDEF
18:03qui emploient 10 millions de personnes
18:04ne sont pas résignés,
18:05ils commencent à être
18:06un petit peu en colère,
18:07mais ils ont plein de projets.
18:08Et donc il ne faut pas
18:09leur taper sur le museau
18:10en leur disant
18:11voilà,
18:12c'est votre contribution
18:13à l'effort de guerre,
18:14c'est votre contribution
18:15à l'effort de guerre.
18:16On est les entreprises
18:17les plus taxées au monde.
18:18Charge sociale et fiscalité.
18:19On veut nous en remettre une louche.
18:20Ça n'est pas la bonne solution,
18:21ça n'enlève rien
18:22à ce que j'ai dit tout à l'heure,
18:23nous sommes conscients
18:24de l'état critique
18:25des finances publiques.
18:26Il y a des sources d'économie
18:27bien ailleurs
18:28qui sont identifiées.
18:29Lesquelles vous feriez-vous
18:30en priorité ?
18:31D'abord,
18:32il ne faut pas mollir
18:33ce que vous me permettez
18:34sur les retraites.
18:35Moi je pense que le report
18:36de la revalorisation des retraites
18:37au 1er juillet
18:38est une bonne chose,
18:39c'est 4 milliards de rendement.
18:40Les retraités
18:41ont eu une augmentation
18:43de 5,3%
18:44des retraites.
18:45Moi je suis très à l'aise
18:46pour en parler
18:47parce que qui a défendu
18:48les retraites complémentaires
18:49l'année dernière ?
18:50C'est moi,
18:51c'est le MEDEF.
18:52Alors que l'état
18:53voulait prélever
18:54les réserves
18:55ou les excédents
18:56de l'Agir Carco.
18:57Donc je suis très à l'aise
18:58pour en parler.
18:59Ce que vous voulez dire
19:00et c'est ce que disait
19:01le ministre du Budget
19:02qui était à votre micro
19:03hier matin,
19:04il disait au fond
19:05décaler dans le temps
19:06cette revalorisation
19:07des pensions de retraite.
19:08Ce n'est que rééquilibré
19:09parce qu'ils ont eu
19:10une forme de trop-perçu
19:11l'an dernier
19:12ayant une revalorisation
19:13supérieure à ce que
19:14finalement l'inflation a été.
19:15Qu'est-ce qui est l'essentiel ?
19:16L'essentiel c'est que ce pays
19:18conserve une bonne dynamique
19:20économique.
19:21Donc tout le monde doit
19:23faire des efforts.
19:24Je l'ai dit, je le redis
19:25y compris les entreprises.
19:26Mais il faut savoir allouer
19:27les efforts à l'endroit
19:28où c'est le moins douloureux.
19:29Que je sache,
19:30si on porte atteinte
19:31à l'emploi,
19:32à l'investissement.
19:33L'investissement est en baisse
19:34actuellement en France.
19:35C'est dramatique.
19:36Donc si on porte atteinte
19:37à l'emploi,
19:38à l'investissement,
19:39à la trésorerie
19:40des entreprises,
19:41on ne pourra pas payer
19:42y compris nos retraites.
19:43C'est quand même important
19:44aussi ce que vous avez
19:45laissé entendre.
19:46Votre perception
19:47de ce qui vous remonte
19:48des différents chefs
19:49d'entreprise du MEDEF,
19:50c'est que nous serions
19:51déjà actuellement
19:52dans une légère récession.
19:53Oui, je le déplore.
19:54Alors à côté de ça,
19:55on a plein de projets.
19:56Nous on lance le tour
19:57de France
19:58de l'intelligence artificielle.
19:59J'étais au salon
20:00mondial de l'automobile.
20:01Il y a plein de projets
20:02des constructeurs
20:03européens et français.
20:04Je pars tout à l'heure
20:05au salon de l'agroalimentaire.
20:06Là aussi,
20:07il y a de l'innovation,
20:08il y a de la créativité
20:09sur des enjeux
20:10de santé publique,
20:11de gastronomie,
20:12de souveraineté.
20:13Donc ça bouge,
20:14ça bouillonne,
20:15je n'en peux pas casser
20:16cette belle dynamique.
20:17Merci Patrick Martin
20:18d'être venu répondre
20:19à mes questions ce matin.
20:20Président du MEDEF,
20:21il est 8h52
20:22sur AMC BFM TV.

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