• il y a 2 mois
Antoine de Caunes reçoit les talents des films qui font l'actualité cinéma en salles
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Transcription
00:00Ce voici ici au Parc des Princes, le fief du PSG, j'imagine que c'est votre club de coeur, bien sûr.
00:06Écoute, on peut le dire. Depuis que je viens et que j'ai fréquenté cet endroit,
00:11depuis que j'ai vu les coulisses, depuis que j'ai vu les joueurs,
00:15il est évident que maintenant il y a une intimité avec le club.
00:18Qu'il n'y avait pas avant peut-être ?
00:19Pas du tout.
00:20Non ?
00:20Non, non, je n'avais pas de velléité particulière à fréquenter le football.
00:25Vous en aviez une il y a 22 ans avec 3-0 quand même.
00:29Oui, mais je n'avais pas suivi l'évolution du foot.
00:32C'est Fabien qui est très, très féru en football.
00:35Et moi, je suis plutôt dans le ballon ovale.
00:38Mais Fabien a eu cette bonne idée parce que le foot a changé.
00:43Les générations sont différentes, les intérêts économiques aussi.
00:47Ça nous a proposé de faire un film de confrontation générationnelle.
00:52C'est pour ça que j'ai dit oui, parce que ça me paraissait intéressant d'aller revisiter l'histoire.
00:56Je reviens juste un instant sur ce personnage de Colonna dans 4-0 et dans 3-0.
01:00C'est une grande gueule, mais avec un sens certain de la formule.
01:04Il a été inspiré par quelqu'un de vivant ?
01:08Colonna, c'est un peu moi.
01:10C'est un peu ma manière d'agir, de faire et aussi de m'inquiéter.
01:17Et puis, il y a les punchlines dont on me parle souvent.
01:20Mais ça, c'est mes formules à moi qui viennent de la rue, qui viennent de ce que j'ai entendu.
01:25J'ai des cahiers plein de ça, j'en ai plein.
01:27Alors, il y a des metteurs en scène intelligents qui s'en servent à bon escient.
01:31Et puis, il y a les crétins qui font non, non, ne dis pas ça, c'est un peu too much.
01:34Il y a 22 ans qui se sont écoulés entre 3-0 et 4-0, du même Fabien Antonieté.
01:40Et à propos du temps qui passe, du vieillissement,
01:43vous préférez aujourd'hui qu'on vous propose des rôles de comédie ou des rôles dramatiques ?
01:47Non, j'aimerais retourner au rôle dramatique.
01:49J'ai fait le tour des comédies.
01:51D'autant plus qu'il faut laisser la place.
01:53Il y a une génération magnifique qui arrive, d'acteurs, que tu rencontres toi aussi, Antoine.
01:58Des acteurs et des actrices magnifiques dans les nouvelles générations.
02:01Ils sont tous formidables.
02:03Ce qu'il faut, c'est que nous, on arrive à trouver des sujets qui nous correspondent.
02:07D'abord, qui correspondent à l'âge qu'on a et à la vie qu'on a possiblement observée et vécue.
02:13J'aimerais retourner à ce cinéma-là, le cinéma dit d'auteur, entre guillemets.
02:18Et même sur des premiers films, j'ai l'envie de retourner dans cet exercice
02:24parce que j'ai fait le tour des comédies et que les comédies aujourd'hui...
02:27Comment on peut dire ça, j'ai fait le tour des comédies ?
02:29J'ai fait le tour des comédies à ma manière, en utilisant mon savoir-faire là-dedans.
02:35Alors, Fabien m'a offert là un rôle, mais qui n'est pas franchement totalement une comédie.
02:41Non, ce n'est pas de la pure comédie.
02:41C'est une observation sur un système, un milieu.
02:44Il se trouve qu'on a des scènes de comédie avec Didier Bourdon, Isabelle Nanty
02:47parce que lui, il aime bien recréer des univers populaires.
02:51Et nous, nous sommes le reflet de ces gens-là.
02:55On a fait Camping, on a fait tous ces films-là comme ça.
02:58Mais bon, c'est Philippe Lachaud, par exemple, qui fait des cartons.
03:02Il a un univers de comédie différent dans lequel nous, on ne peut pas s'inscrire
03:06parce que je ne sais pas le faire.
03:07Tu vois, c'est une manière de jouer différente.
03:10Alors que dans le film d'auteur, il y a encore du travail possible, pour moi en tout cas.
03:15Je sais bien que ça vous a entouché l'une sans faire bouger l'autre,
03:17mais vous avez eu deux Césars, un César pour un rôle dramatique,
03:20qui était le film de Nicole Garcia, le film que je préférais,
03:23et pour une comédie avec le goût des autres.
03:25Oui, c'est pareil.
03:26C'est une comédie tellement écrite avec une telle observation des gens.
03:32Sur les 2 ou 300 que j'ai débaissé, je ne reconnais de quoi avoir un maximum.
03:36Normal, une fois, tu es bourré, une fois, c'est dans le noir,
03:38une fois, c'est en taux de porc.
03:39Tu ne peux pas te souvenir de tout, t'as l'impression.
03:43Mais quand tu dis 2-300, c'est une façon de parler, on est d'accord ?
03:47Non, pas du tout.
03:48J'ai 45 ans, j'ai commencé à 15.
03:50Si tu comptes en moyenne 8 à 10 gonzesses dans l'année,
03:53en 30 ans, fais le calcul, 30 fois 10, 300, voilà.
03:56Je voudrais juste profiter de cette occasion, de notre rencontre aujourd'hui,
03:59pour faire un petit tour rapide des comédies qui ont marqué votre carrière, Gérard.
04:05Alors évidemment, vous n'aurez pas l'Alsace et la Lorraine,
04:08que lui, c'était en 77.
04:10Oui, ça m'a mis 5 piges au saumage.
04:12On m'appelle le chevalier blanc.
04:14Ah bah oui, on peut le chanter, c'est l'endroit où j'habite.
04:17On m'appelle le chevalier blanc.
04:21Alors justement, les mecs me disaient après,
04:26vous avez déjà fait un film ?
04:27Parce qu'on était inconnus, j'ai dit oui, l'Alsace et la Lorraine.
04:31Ah oui, vous jouiez quoi, le chevalier blanc ?
04:32Non, ça ne va pas le faire.
04:35Maintenant, c'est devenu un peu culte.
04:36Totalement culte.
04:38C'est ça qui est fou.
04:39Je fais un petit bond en 84 avec Marche à l'ombre,
04:42de Michel Blanc, le premier film réalisé par Michel Blanc.
04:46Allez, s'ils reviennent, j'ai des comprimés contre les renards dans mon sac.
04:50T'auras qu'à les prendre.
04:52Ne t'inquiète pas, ils me connaissent les renards.
04:54Garde-les pour la prochaine fois.
04:55Allez, voilà, allez.
04:59Eh, t'es fâché, François ?
05:01Non, un petit peu.
05:03Ça va.
05:04Ferme-moi ça.
05:08C'est vous qui disiez de Michel Blanc,
05:10tu restes dans mon panthéon des belles aventures heureuses.
05:12Oui.
05:13Oui, Michel, bon, il nous a fait un sale coup, là.
05:18Mais Marche à l'ombre, après Viens chez moi,
05:21j'habite chez une copine que Lecomte avait mis en scène,
05:24a été mis en scène par Michel.
05:27C'est son premier film.
05:28Et je l'ai vu combattre tellement avec passion et gentillesse.
05:33Et c'est marrant parce que quand il disait moteur action avec une rue bloquée,
05:36il y avait toujours des gens qui passaient et disaient
05:38« Ah, c'est l'autre con du Splendide ».
05:40Et ça le rendait fou parce qu'il était dans une aventure humaine
05:45et avec beaucoup de responsabilité d'entendre « c'est l'autre con du Splendide ».
05:49Il n'aimait pas du tout ça parce que nous, on le prenait pour notre taulier.
05:53Et il l'était.
05:54Putain de pays de bordel de merde !
05:58T'énerve pas, le Turc, tu vas nous péter une durite, ce serait dommage.
06:00Tu crois pas si bien dire, Maltès.
06:02Je te donne rendez-vous demain, à Touba, à midi.
06:06Je passe une seconde par le Boulet, en 2002, avec Benoît, « Full Board ».
06:10Et là, c'est José Garcia.
06:13José, c'est un phénomène, tu le connais aussi bien.
06:16José, c'est un amour, c'est un mec que t'aimes jusqu'à la fin.
06:21José, c'est un généreux, c'est un rigolo et c'est un putain de bosseur.
06:25Il y allait, il y allait, il avait perdu 20 kilos, le mec, pour faire ce personnage.
06:30De Turc ?
06:31Oui, c'était un dessin animé, José.
06:34Et puis, Arnaud, dans toute cette masse de films,
06:36je voudrais juste quand même un mot sur un truc un peu à part.
06:38Un projet un peu à part, c'est le « Platane » de Judor, en 2013.
06:42Là, vous jouez, vous-même, vous jouez Gérard Lanvin.
06:46Ça va, Gérard ?
06:47Ouais.
06:48Putain, t'es beau en pilote !
06:50Ah ouais, c'est une vraie pilote.
06:52Costume, accessoires, c'est 50% du boulot.
06:55C'est pour ça que j'ai la déposturisation, je blaguais pas.
06:57Oui, je sais, mais on fait une comédie, tu vois.
06:59C'est pas un clip pour Air France, toi.
07:02Précision et berceau de bon gag.
07:05Ah oui, Jean-Baptiste Pauclin, dit Molière.
07:09Chaplin, dit Chapline.
07:10Le problème avec Eric, c'est de pas rire.
07:13C'est comme avec Benoît Poulevard.
07:16Tu te dis, putain, pourvu que je rie pas, quoi.
07:18C'est la seule angoisse que tu as quand tu viens travailler.
07:21Et on a appris des fous rires, quand même, et c'est affreux, le fou rire.
07:24Tu sais, tu connais ça.
07:26Il y a un moment, tu fais, mais non, pas ça.
07:30T'es presque à pleurer tellement tu peux plus le contrôler.
07:33C'est affreux, le fou rire.
07:35Justement, je parle de Judor, parce que quand vous dites,
07:37j'ai fait le tour de la comédie, non.
07:39Quand je vois ce qu'un Judor peut vous proposer,
07:42si ça se représente demain, on y va en courant.
07:44Bien sûr, bien sûr.
07:45Tu arrives sur le tournage, tu t'y mets, quoi.
07:48Que tu sois appelé Gérard Lanvin ou autre chose,
07:51tu y vas parce qu'ils ont une folie qui te correspond.

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